lundi 3 avril 2017

L’Humeur du Centriste. Le scandaleux interview à charge de Macron par Le Monde

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a conclu son interview au quotidien Le Monde en disant: «Je ne fais pas de la politique pour me faire insulter chaque jour».
Et à lire les questions des «journalistes» du Monde et leurs remarques, on comprend non seulement de ce qu’il veut dire mais de qui il parle!

C’est une interview proprement scandaleuse, continuellement à charge avec des questions hors de propos, sans intérêts, tendancieuses et parfois ne s’appuyant sur aucune information sérieuse voire même réelle.

En réalité, elles n’ont d’autre objet que de tenter de faire accroire à un certain nombre de rumeurs, reprenant des attaques sous la ceinture et feignant, bien entendu, de n’être que des interrogations de professionnels à la déontologie et à l’indépendance totales…

Mais, pour que vous jugiez de la pertinence de ce que je viens de dire, entrons dans les détails.

Déjà, la première question augure d’une suite que l’on devine sans peine: «Craignez-vous d'être surévalué dans les sondages comme l'était Alain Juppé à la primaire de la droite?»

Mais au cas où ni Macron, ni le lecteur n’auraient saisi le sens de cette question, la quatrième revient sur le même terrain avec un biais différent: «Près de 50  % de vos électeurs se disent toujours indécis. N'est-ce pas inquiétant?»

Passons directement à la neuvième question où commence une série d’insinuations particulièrement vicieuses: «Certains disent pourtant que vous feriez le plus mauvais candidat face à elle?»

Les «certains» ne sont pas étrangement pas nommés par les journalistes, sans doute parce que leur autorité en la matière est tellement évidente qu’il vaut mieux ne pas dire qui ils sont…

La dixième question va dans le même sens: «Vous n'êtes pas Hillary Clinton face à Donald Trump?»

Sous entendu, ne seriez-vous pas ce candidat de l’establishment honni qui va être battu par Le Pen au deuxième tour (on se rappelle alors tout le mal que Le Monde a dit de Clinton pendant la campagne et, surtout, pendant les primaires démocrates quand elle était opposée à Bernie Sanders, un homme de la gauche de la Gauche).

Quant à la onzième question, je vous laisse juge de sa qualité journalistique ainsi que de la manière de se servir d’une candidat d’extrême-droite afin d’attaquer un candidat républicain: «Mme Le Pen dit pourtant que vous êtes son meilleur adversaire, celui qui incarne cette social-démocratie balayée partout en Europe. Cela ne vous inquiète pas?»

D’autant qu’à la douzième question on en vient à la critique première faite à Macron par… Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est dire si elle est légitime: «Incarnez-vous vraiment une rupture avec l'ordre actuel alors que votre offre politique est soutenue par toute la technostructure?»

Et même si Macron répond que non, les journalistes du Monde ne sont pas du tout satisfaits et remettent le couvert avec la treizième question: «N'êtes-vous pas en cohérence avec ce qu'elle veut?»

La réponse de Macron ne présente sans doute aucun intérêt pour ses intervieweurs puisque la quatorze question est: «Vous répondez sur votre parcours, mais vos idées sont-elles en décalage avec ce que veut Bercy?»

Là, Macron commence à se demander de quelle sorte est cette interview et il s’inquiète: «Je ne sais pas ce que vous sous-entendez par ‘ce que veut Bercy’» dit-il. Ça tombe bien, moi aussi.

Puis viennent les questions perfides sur ses soutiens.

La seizième: «Vous dites que vous n'êtes pas une ‘maison d'hôte’. Mais quelle est la cohérence entre Robert Hue et Alain -Madelin, entre Manuel Valls et Xavière Tiberi, qui vous soutiennent?»

Tiens, voilà une question qu’ils n’auraient pas poser à Mitterrand en 1988 ou à De Gaulle en 1958 qui réunissaient au-delà de leurs positionnements politiques personnels. Parce que, sans doute, en 2017 et pour Macron, réunir des gens venus d’horizons divers c’est devenu une tare et non une qualité…

Notons d’ailleurs que Macron répond en expliquant qu’il n’a demandé à personne de le rejoindre mais qu’il ne peut empêcher les gens de le soutenir.

Voilà une réponse qui ne plaît pas du tout à ses interlocuteurs puisque la dix-huitième question fuse: «Est-ce à dire que vous êtes prêt à accueillir tout le monde?»

Et ils auraient pu ajouter «n’importe qui», cela aurait été plus honnête de leur part.

Si vous n’avez pas encore compris le sens de cette interview à charge, voilà un échange instructif qui montre tout l’agressivité du Monde à l’égard de Macron:

Question: Vous dites vouloir renouveler les visages de votre gouvernement mais vous avez parlé d'une ‘exception’ pour Jean-Yves Le Drian. Qu'en est-il exactement?

Réponse: Ce sont des débats qui sont à la fois indécents et qui n'ont pas grand sens. Je suis en train de mener campagne pour l'élection présidentielle, pas de composer mon gouvernement. J'ai dit qu'il y aurait un renouveau des visages, je le maintiens, car c'est la condition aussi du renouvellement des pratiques et de l'efficacité. Nous n'avons pas fait tout cela pour reprendre les mêmes.

Question: Ce n'est pas indécent, c'est une question de respect de la parole publique. François Hollande avait dit qu'aucun ministre ne cumulerait et puis, finalement, Jean-Yves Le  Drian a cumulé le ministère de la défense et la présidence de la région Bretagne…

Réponse: Chez moi, personne ne cumulera.

Question: Vous avez posé une règle, y aura-t-il des exceptions?

Réponse: Je n'ai pas posé une règle, j'ai posé un principe.

La manipulation est tellement éhontée qu’on se demande à ce stade comment la direction du Monde a pu autoriser la sortie de cette interview.

Mais ce n’est pas fini et voilà la vingt-quatrième question: «La droite souligne que les gens qui vous entourent ont entouré M. Hollande. Etes-vous dans la continuité par rapport à lui?»

Et, manifestement, il faut tenter d’associer Macron et Hollande par tous les moyens.

Alors, la vingt-cinquième question y va de bon cœur: «Vous parlez d'une différence de méthode. Mais sur le fond, êtes-vous l'héritier du hollandisme?»

Encore une fois, les questions sont tellement limpides dans leurs volontés de nuire qu’elles n’ont même pas besoin de réponses.

A la vingt-sixième question, voici que les journalistes du Monde sortent une attaque qu’on avait pas encore entendue sur le candidat d’En marche!: «Certains s'inquiètent (qui, au fait??) de la façon dont vous voulez présider: un gouvernement resserré sans expérience politique, un Parlement qui ne légiférera que trois mois, des syndicats renvoyés dans les entreprises… N'est-ce pas une présidence césariste qui se dessine?

Macron apprenti dictateur ou tout au moins autocrate à la Poutine, voilà qui ne manque pas de sel quand on sait quels sont ses adversaires lors de cette présidentielle: Le Pen, Mélenchon, Fillon.

Quand à la fin de l’interview, elle devrait être enseignée dans les écoles du journalisme pour montrer comment on attaque une personnalité politique que l’on n’aime pas avec des insinuations sur les dires de personnes que l’on ne nomme pas et des affirmations sans aucune preuve sur ce que soi-disant veulent savoir les Français.

Je vous la livre avec la dernière phrase de Macron, celle avec laquelle j’ai commencé cet article pour que vous compreniez bien pourquoi il s’est montré un peu agacé du traitement que Le Monde lui a réservé tout au long de cet entretien.

Question: Cette campagne est dominée par les affaires et le soupçon qui pèse sur la sphère politique. Vous concernant, les Français ne comprennent pas comment, après avoir été banquier d'affaires, votre patrimoine est à peu près le même que celui de Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière…

Réponse: J'ai été dans la sphère privée, j'ai beaucoup travaillé, j'ai gagné de l'argent et j'en suis très fier. Je n'aime pas l'argent mais je ne le déteste pas. Les gens dangereux sont ceux qui ou l'adorent ou le détestent. Je me suis endetté pour des acquisitions et des travaux immobiliers. C'est cela qui est pris en compte dans les déclarations de patrimoine. J'ai été contrôlé minutieusement par les services fiscaux et la Haute Autorité pour la transparence. Ils ont confirmé mes déclarations, et heureusement. A partir de ce moment, je n'ai pas à vous expliquer ce que j'ai fait et comment j'ai vécu avec l'argent gagné dans le secteur privé. Je lutterai jusqu'au bout contre la politique du soupçon et du voyeurisme.

Question: Vous vous présentez devant les Français, ils peuvent avoir envie de savoir quel homme vous êtes…

Réponse: Ils savent que j'ai été contrôlé fiscalement et par la Haute Autorité qui n'a rien trouvé à y redire, ils savent donc que j'ai fait les choses de manière régulière.

Question: Après avoir découvert votre patrimoine, certains ont conclu que vu vos gains comme banquier d'affaires et haut -fonctionnaire (3,3  millions d'euros avant impôts entre 2009 et 2014), vous avez -dépensé environ 1 000  euros par jour. Etes-vous un homme qui dépense 1 000  euros par jour?

Réponse: Ce qu'ils prétendent est à la fois faux et diffamatoire. Quand on gagne de l'argent on paie beaucoup d'impôts et quand on est indépendant, comme c'était mon cas, beaucoup de cotisations sociales. C'est la loi et c'est très bien ainsi. Idem pour la prise en compte des travaux immobiliers. J'ai connu ces facilités, mais je suis si peu ‘accro’ à l'argent que j'ai quitté cette vie, et que je suis revenu au service public en renonçant à ces revenus confortables. Connaissez-vous beaucoup de gens qui l'ont fait?

Mais vous voyez la nature du débat que nous avons. Vous êtes journalistes dans un quotidien de référence et vous êtes amenés, parce que je suis candidat, à me demander ce que j'ai fait de l'argent gagné quand j'étais dans le secteur privé. Nous ne sommes plus là dans la transparence légitime.

Question: Ce sont des questions que les Français se posent…

Réponse: On a le droit de ne pas suivre les Français dans leurs interrogations. C'est pour répondre à ces interrogations que les obligations de transparence ont été considérablement renforcées : la déclaration de patrimoine est publique!

Question: Les Français ont envie de savoir quel homme vous êtes, si vous êtes un homme dépensier…

Réponse: Je ne suis pas un homme dépensier. Je ne dépense pas 1 000  euros par jour! Si je dépendais de l'argent, je n'aurais pas décidé de diviser mes revenus par dix ou quinze pour devenir secrétaire général de l'Elysée en  2012, je n'aurais pas quitté l'Elysée pour rien en  2014. J'aurais refusé de devenir ministre. Je n'aurais pas quitté le gouvernement et la fonction publique pour mener campagne. Je ne suis pas dépensier car je n'ai pas de grands besoins.

Question: Vous avez refusé de donner le nom des grands donateurs de votre campagne. Est-ce pour vous de la transparence illégitime?

Réponse: Bizarrement, étant candidat à la présidentielle, je souhaite respecter la loi. C'est étonnant! Je n'ai bien sûr reçu aucun euro d'entreprises, c'est interdit. Par ailleurs, les dons des personnes privées sont plafonnés à 7 500  euros. La loi m'interdit de les rendre publics. Elle m'impose de transmettre la liste des noms à une commission nationale des comptes de campagne qui le vérifie.

Question: Vous avez dit que 2  % de vos donateurs donnaient plus de 5 000  euros. Donc -environ 600  personnes assurent un tiers de vos levées de fonds… Vous sentez-vous tenu par elles?

Réponse: Je ne suis dépendant de personne. J'ai emprunté aussi 8  millions d'euros à mes risques personnels. Je ne suis donc pas tenu par les dons d'aucun de nos plus de 35 000 donateurs. Je ne fais pas de la politique pour être insulté chaque jour.

Oui, les journalistes du Monde font ici du mauvais Gala ou Closer agrémenté d’un zest de Valeurs Actuelles et d’un autre du genre de sites internet peu ragoûtants qui diffusent toutes les insinuations dont ils n’ont pas le début du commencement d’une preuve.

Car, oui, les journalistes du Monde, en demandant à Macron le nom de ses donateurs savent très bien que la loi lui interdit de les donner (ou alors ils ont un problème professionnel).

Oui les journalistes du Monde n’ont pas à savoir comment Macron dépense de l’argent qu’il a gagné honnêtement par son travail, même si «les Français» veulent le savoir comme ils veulent sans doute savoir si sa femme n’est pas une transsexuelle, s’il n’est pas un homosexuel refoulé, s’il n’est pas un agent de la CIA ou le chef d’une cinquième colonne venue de Mars, voire s’il n’a pas volé de sceptre d’Ottokar!

Oui, messieurs les journalistes du Monde, il y avait encore beaucoup de questions hautement intéressantes à lui poser.

Allez, sans rancune, surtout faites encore un petit effort et vous deviendrez de vrais journalistes.

A moins que tout cela n’était qu’un (mauvais) poisson d’avril.

Mais même là vous avez raté votre coup.



Centristement votre



Le Centriste




Présidentielle 2017. Sondage rolling: Macron toujours premier, Fillon en baisse

Emmanuel Macron
Voici les résultats du sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match, CNews et Sud radio publié aujourd’hui.
Il donne 26% pour Macron et 25,5% pour Le Pen au premier tour et 60% pour Macron contre 40% pour Le Pen au second tour.

Emmanuel Macron reste donc devant Marine Le Pen au premier tour tout en distançant François Fillon de 9 points et possède une avance de 20 points sur la candidate d’extrême-droite au second tour.

Viennent ensuite, au premier tour François Fillon à 17%, Jean-Luc Mélenchon à 15%, Benoit Hamon à 10%, Nicolas Dupont-Aignan à 4% (les autres candidats à 1% ou moins).

Pour information, les résultats du sondage Opinionway pour Les Echos et Radio classique (pour lequel nous avons exprimé quelques réticences, voir ici):

Au premier tour: Marine Le Pen (25%), Emmanuel Macron (24%) François Fillon (19%), Jean-Luc Mélenchon (15%), Benoit Hamon (11%), Nicolas Dupont-Aignan (4%) et les autres candidats à 1% ou moins.

Au deuxième tour: Macron (63%), Marine Le Pen (37%).

(Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)





Alexandre Vatimbella








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Présidentielle 2017. Attention! Faux centristes

Lors de cette élection présidentielle, le Centre et les centristes sont, comme d’habitude, l’objet de beaucoup d’attentions qui, pour l’énorme majorité d’entre elles sont uniquement mues par des considérations politiciennes et/ou électoralistes.
Mais, cette fois-ci, ce phénomène peu ragoûtant connaît un emballement exponentiel parce que, non seulement l’élection se jouera au centre comme de coutume mais c’est bien les centristes et les réformistes qui vont la faire basculer dans un sens ou dans un autre au premier et au second tour, en choisissant tel ou tel candidat, en allant voter ou non.

D’où des déclarations opportunistes qui ne sont guère à l’honneur de ceux qui les font.

Elles viennent de certains candidats, d’une part, mais aussi de leurs soutiens d’autre part.

Il y a les faux centristes qui se présentent comme Jean Lassalle et dont les élucubrations démontrent ce qu’il est vraiment et nous permet de ne pas nous épancher plus que ça ici sur son cas (on pourra néanmoins lire l’article que nous lui avons consacré en cliquant ici).

Pire – ou plus pathétique s’il en est possible – la volonté de Marine Le Pen de se présenter, à périodes répétées comme «au centre du jeu politique» parce que, selon elle, elle représenterait le cœur de la politique française, coincée entre LR à sa droite et le PS à sa gauche.

De plus, se targuant d’être «apaisée» selon le slogan de sa campagne, l’affirmation de sa centralité veut attirer des électeurs qui sont rebutés par l’image d’une FN agressif, transgressif et anxiogène.

Une supercherie d’une telle indécente pourrait néanmoins tromper, l’espère-t-elle, quelques électeurs égarés et certains journalistes étrangers (on retrouve cette affirmation ««centriste» dans plusieurs interviews qu’elle a données dans la presse internationale).

On pourrait rajouter François Fillon qui, après une campagne des primaires de LR où il s’était positionné à la droite de la Droite, n’ayant pas de mots assez durs pour les centristes, fait tout ce qu’il peut, désormais pour se présenter comme le candidat «de la Droite et du Centre» afin de grappiller quelques votes, une escroquerie du même acabit que celle de Le Pen sauf qu’il a derrière lui une petite partie des centristes qui lui servent ici de maigre caution pour ces propos.

Car les faux centristes qui soutiennent un candidat se trouvent surtout chez les rabatteurs de François Fillon.

La plupart viennent de l’UDI ou sont membres de LR, si tant est que l’on peut appeler centristes ces derniers tellement ils ont renié leurs engagements politiques au fil du temps, avant couleuvres sur couleuvres, devenant plutôt des droitistes modérés.

Il y a, par exemple, François Zocchetto – dont le parti, l’Alliance centriste, a pourtant décidé de ne pas soutenir le candidat LR –, il y a aussi les traditionnels Maurice Leroy, François Sauvadet, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, hier derrière Sarkozy, aujourd’hui servant la soupe à Fillon, deux hommes qui n’ont  pourtant rien de centriste et dont les démêlés avec la justice donnent une idée de la recherche de la probité dans la politique chez certains de ces rabatteurs plutôt attirés par les petites récompenses dont ils seront gratifiés.

Mais le plus redoutable de tous dans le clan pseudo-centriste des soutiens à Fillon est un certain Jean-Christophe Fromantin, homme de droite et catholique traditionnaliste revendiqué qui, pourtant, après avoir quitté l’UDI parce que ce parti n’était pas assez à droite selon lui (ce qui ne l’empêche pas quand des journalistes le présentent comme membre de la confédération centriste de ne pas rectifier leurs propos…) et parce qu’il s’était fait écrasé lors de l’élection pour la présidence du parti, est devenu, par le Saint-Esprit fillonisme, «centriste».

Après avoir fondé un micro-parti qui n’a eu aucun succès (Territoires en mouvement), il a fondé l’association baptisée pompeusement «577 pour la France» qui d’«initiative de la société civile» se révèle en définitive un simple sous-marin de Fillon pour tenter de récupérer certains des centristes et des «sans partis» qui seraient tenté par Macron, l’homme que Fromantin honni dorénavant comme il a honni tant de gens au cours de sa courte carrière politique, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde, etc. etc.

On trouve ensuite des faux centristes qui ont rejoint Emmanuel Macron comme Jean-Marie Cavada, Philippe Douste-Blazy ou Jean-Louis Bourlanges que l’on voit systématiquement, là où souffle le vent, dans l’entourage de tous les favoris des élections.

Néanmoins, à la différence de Fillon, Macron a démontré depuis le début qu’il était centro-compatible.

Ce n’est donc pas sa posture qui est en cause comme chez le candidat LR mais la qualité de certains de ses ralliements.

Chez tous ceux dont on vient de parler et tous ceux qui agissent de même, ce qui est dérangeant et regrettable pour la clarté d’un débat politique qui l’exige, tant l’élection présidentielle est le point d’orgue de la démocratie républicaine française – qu’on le regrette ou non –, ce n’est pas leur choix politique mais c’est qu’ils interviennent dans les médias en se parant de l’étiquette «centriste» et que, dans notre société du paraître, il suffit souvent de dire pour être.

L’important, in fine, pour l’électeur centriste, c’est qu’il se détermine par rapport à ses valeurs et sa vision politique et face aux candidats qui peuvent être centro-compatibles puisqu’aucun de ceux qui se présentent pour cette présidentielle n’est centriste et, d’ailleurs, aucun ne se revendique du Centre et du Centrisme, même si l’on peut parler d’un certain centrisme d’Emmanuel Macron.

De notre côté, notre analyse de chaque candidature, nous a amené à affirmer que le seul candidat qui est compatible avec les valeurs et le projet du Centre et du Centrisme est Macron.

Cela aurait pu être aussi le cas du candidat LR s’il s’était appelé Alain Juppé, voire du candidat PS s’il s’était appelé Manuel Valls.

Ou si François Bayrou ou Jean-Louis Borloo avaient décidé de concourir.



Alexandre Vatimbella







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