lundi 3 avril 2017

Présidentielle 2017. Attention! Faux centristes

Lors de cette élection présidentielle, le Centre et les centristes sont, comme d’habitude, l’objet de beaucoup d’attentions qui, pour l’énorme majorité d’entre elles sont uniquement mues par des considérations politiciennes et/ou électoralistes.
Mais, cette fois-ci, ce phénomène peu ragoûtant connaît un emballement exponentiel parce que, non seulement l’élection se jouera au centre comme de coutume mais c’est bien les centristes et les réformistes qui vont la faire basculer dans un sens ou dans un autre au premier et au second tour, en choisissant tel ou tel candidat, en allant voter ou non.

D’où des déclarations opportunistes qui ne sont guère à l’honneur de ceux qui les font.

Elles viennent de certains candidats, d’une part, mais aussi de leurs soutiens d’autre part.

Il y a les faux centristes qui se présentent comme Jean Lassalle et dont les élucubrations démontrent ce qu’il est vraiment et nous permet de ne pas nous épancher plus que ça ici sur son cas (on pourra néanmoins lire l’article que nous lui avons consacré en cliquant ici).

Pire – ou plus pathétique s’il en est possible – la volonté de Marine Le Pen de se présenter, à périodes répétées comme «au centre du jeu politique» parce que, selon elle, elle représenterait le cœur de la politique française, coincée entre LR à sa droite et le PS à sa gauche.

De plus, se targuant d’être «apaisée» selon le slogan de sa campagne, l’affirmation de sa centralité veut attirer des électeurs qui sont rebutés par l’image d’une FN agressif, transgressif et anxiogène.

Une supercherie d’une telle indécente pourrait néanmoins tromper, l’espère-t-elle, quelques électeurs égarés et certains journalistes étrangers (on retrouve cette affirmation ««centriste» dans plusieurs interviews qu’elle a données dans la presse internationale).

On pourrait rajouter François Fillon qui, après une campagne des primaires de LR où il s’était positionné à la droite de la Droite, n’ayant pas de mots assez durs pour les centristes, fait tout ce qu’il peut, désormais pour se présenter comme le candidat «de la Droite et du Centre» afin de grappiller quelques votes, une escroquerie du même acabit que celle de Le Pen sauf qu’il a derrière lui une petite partie des centristes qui lui servent ici de maigre caution pour ces propos.

Car les faux centristes qui soutiennent un candidat se trouvent surtout chez les rabatteurs de François Fillon.

La plupart viennent de l’UDI ou sont membres de LR, si tant est que l’on peut appeler centristes ces derniers tellement ils ont renié leurs engagements politiques au fil du temps, avant couleuvres sur couleuvres, devenant plutôt des droitistes modérés.

Il y a, par exemple, François Zocchetto – dont le parti, l’Alliance centriste, a pourtant décidé de ne pas soutenir le candidat LR –, il y a aussi les traditionnels Maurice Leroy, François Sauvadet, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, hier derrière Sarkozy, aujourd’hui servant la soupe à Fillon, deux hommes qui n’ont  pourtant rien de centriste et dont les démêlés avec la justice donnent une idée de la recherche de la probité dans la politique chez certains de ces rabatteurs plutôt attirés par les petites récompenses dont ils seront gratifiés.

Mais le plus redoutable de tous dans le clan pseudo-centriste des soutiens à Fillon est un certain Jean-Christophe Fromantin, homme de droite et catholique traditionnaliste revendiqué qui, pourtant, après avoir quitté l’UDI parce que ce parti n’était pas assez à droite selon lui (ce qui ne l’empêche pas quand des journalistes le présentent comme membre de la confédération centriste de ne pas rectifier leurs propos…) et parce qu’il s’était fait écrasé lors de l’élection pour la présidence du parti, est devenu, par le Saint-Esprit fillonisme, «centriste».

Après avoir fondé un micro-parti qui n’a eu aucun succès (Territoires en mouvement), il a fondé l’association baptisée pompeusement «577 pour la France» qui d’«initiative de la société civile» se révèle en définitive un simple sous-marin de Fillon pour tenter de récupérer certains des centristes et des «sans partis» qui seraient tenté par Macron, l’homme que Fromantin honni dorénavant comme il a honni tant de gens au cours de sa courte carrière politique, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde, etc. etc.

On trouve ensuite des faux centristes qui ont rejoint Emmanuel Macron comme Jean-Marie Cavada, Philippe Douste-Blazy ou Jean-Louis Bourlanges que l’on voit systématiquement, là où souffle le vent, dans l’entourage de tous les favoris des élections.

Néanmoins, à la différence de Fillon, Macron a démontré depuis le début qu’il était centro-compatible.

Ce n’est donc pas sa posture qui est en cause comme chez le candidat LR mais la qualité de certains de ses ralliements.

Chez tous ceux dont on vient de parler et tous ceux qui agissent de même, ce qui est dérangeant et regrettable pour la clarté d’un débat politique qui l’exige, tant l’élection présidentielle est le point d’orgue de la démocratie républicaine française – qu’on le regrette ou non –, ce n’est pas leur choix politique mais c’est qu’ils interviennent dans les médias en se parant de l’étiquette «centriste» et que, dans notre société du paraître, il suffit souvent de dire pour être.

L’important, in fine, pour l’électeur centriste, c’est qu’il se détermine par rapport à ses valeurs et sa vision politique et face aux candidats qui peuvent être centro-compatibles puisqu’aucun de ceux qui se présentent pour cette présidentielle n’est centriste et, d’ailleurs, aucun ne se revendique du Centre et du Centrisme, même si l’on peut parler d’un certain centrisme d’Emmanuel Macron.

De notre côté, notre analyse de chaque candidature, nous a amené à affirmer que le seul candidat qui est compatible avec les valeurs et le projet du Centre et du Centrisme est Macron.

Cela aurait pu être aussi le cas du candidat LR s’il s’était appelé Alain Juppé, voire du candidat PS s’il s’était appelé Manuel Valls.

Ou si François Bayrou ou Jean-Louis Borloo avaient décidé de concourir.



Alexandre Vatimbella







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