lundi 17 décembre 2007

Actualités du Centre. Jean-Marie Cavada s’explique sur son départ du Mouvement démocrate

Jean-Marie Cavada, candidat sur les listes UMP aux municipales à Paris, a déclaré dimanche sur Canal+ qu'il « ignore absolument » son avenir politique, affirmant qu'on ne lui a rien proposé dans le cas d'un remaniement du gouvernement. « On ne m'a rien proposé et je ne suis pas dans le casting des favoris. L'avenir, je l'ignore absolument », a dit le député européen, ex-bayrouiste, en affirmant que sa présence en tête de liste dans le XII° arrondissement de Paris « n'était pas l'objet d'un marchandage ». Alors qu'on lui demandait s'il pourrait devenir secrétaire d'Etat à la communication, l'ancien journaliste a répondu, en plaisantant: « je ne sais pas, ça me semble un peu petit ». M. Cavada a en outre déclaré que s'il est élu dans le XII°, il « siègera à la mairie pendant six ans ». Se revendiquant une nouvelle fois comme « un homme du centre gauche » qui « déteste les appareils », il a promis « des surprises » sur sa liste. « Je vais faire appel à des gens qui ne sont pas à droite » et « bien entendu » demander au président Nicolas Sarkozy de venir le soutenir. Jean-Marie Cavada, a aussi déclaré qu'il n'aurait plus « avant bien longtemps » de contacts avec le président du MoDem François Bayrou, qui l'a traité « comme un manant ». Interrogé sur le fait de savoir s'il avait encore des liens avec M. Bayrou, le député européen, qui avait été élu en 2004 sur la liste de son ex-ami, a répondu : « personnellement non et je pense qu'il n'y en aura pas avant bien longtemps. La façon dont on m'a jeté, à la sortie d'une église, une écuelle comme à un manant, descendant de son tracteur et regardant ses pouliches courir je ne sais pas où sur les champs de courses n'était pas de la première amabilité », a-t-il lancé en direction de M. Bayrou, grand amateur de chevaux. « En ce qui me concerne, c'est fini. C'est une autre page, elle est derrière », a-t-il encore lâché. « L'homme a ses intelligences et son intérêt. Mais nous avons dit ni droite ni gauche et maintenant pour lui, c'est ni droite ni droite ».

Actualités du Centre. Le Nouveau Centre veut « faire revivre » la famille centriste

Lors de son premier conseil national, le Nouveau Centre par la voix de son président, Hervé Morin, a promis devant plus d'un millier de personnes réunies à Paris de « faire revivre » la famille politique du Centrisme. « Je vous le dis: nous allons la faire revivre, cette famille. La famille des (Jean) Monnet, des (Robert) Schuman, des (Jean) Lecanuet, des Simone Veil, des Raymond Barre, des François Léotard, des Valéry Giscard d'Estaing », a-t-il déclaré. « Cette famille, mes chers amis, je n'accepte pas, nous n'acceptons pas, qu'elle soit enterrée, qu'elle soit liquidée un soir en catimini dans un hangar, à Villepinte, tout simplement parce qu'elle ne pourrait plus servir la cause et l'ambition d'un homme », a-t-il lancé, en référence à la création par François Bayrou début décembre du MoDem, le nouveau parti intégrant désormais l'UDF.
« Quelqu'un nous a volé la clé » et a décidé « il y a quinze jours » de « passer un coup de bulldozer sur notre maison, l'UDF », a déploré de son côté le député Jean-Christophe Lagarde. « Reconstruire la maison »: cette ambition est revenue comme un leitmotiv tout au long des quatre heures de tables rondes et discours du NC, qui revendique « plus de 8.000 adhérents ». « Nous en avons ras-le-bol d'être insultés alors que nous avons été fidèles à nos convictions », a lancé à son tour le député Jean Dionis du Séjour, alors que François Bayrou accuse souvent ses anciens compagnons de route d'avoir cédé à la tentation de "maroquins" ministériels. « La cassure idéologique n'a cessé de s'agrandir entre un MoDem toujours plus à gauche, et nous », a justifié l'élu du Lot-et-Garonne, tandis que son collègue de la Marne, Charles de Courson, affirmait, « la seule alliance possible des centristes, elle est à droite. » « Si François Bayrou est au centre de nulle part, notre ambition à nous est d'être au centre de l'action », a lancé le président délégué du Nouveau Centre et secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini. « Si l'UDF a disparu, son prolongement aujourd'hui, c'est le Nouveau Centre », a affirmé le député des Alpes-Maritimes Rudy Salles. « Le Nouveau Centre est le parti héritier de l'UDF », a renchéri le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo. Le Nouveau Centre a réuni « près de 8.000 adhésions en sept mois », a indiqué le député du Gard Yvan Lachaud. « Nous n'avons pas envie d'un culte de la personnalité dans notre parti », a-t-il poursuivi dans une pique à François Bayrou, souvent mis en cause par ses anciens amis pour son mode de gouvernance.
Tandis que certains, comme M. Dionis du Séjour, rêvent de voir leur parti constituer un jour le « noyau dur » de la sensibilité centriste, actuellement éclatée en plusieurs formations, le président du Nouveau Centre a temporisé : « bâtissons notre formation », a conclu M. Morin. « Il sera ensuite temps, après les municipales, d'ouvrir les bras pour reconstruire avec les autres partis de la famille centriste éparpillée, le grand parti de centre/centre-droit que nous voulons ». Le Nouveau Centre compte actuellement vingt députés et deux apparentés au sein de son groupe à l'Assemblée nationale. Un vingt-troisième député devrait bientôt le rejoindre, en la personne de l'ex-MoDem Thierry Benoit. « Il nous apporte tout son soutien et nous rejoindra dans les prochaines semaines », a indiqué le député d'Eure-et-Loir Philippe Vigier.