lundi 13 mars 2017

Présidentielle 2017. Le gouvernement et la majorité de Macron seront «progressistes»

Affiches de la campagne d'Emmanuel Macron
Lors d’une intervention au journal de 20 heures de TF1, Emmanuel Macron a précisé plusieurs points de son programme de gouvernement et de son projet pour la France.
Il a expliqué que son gouvernement sera constitué de «progressistes» qui viendront « de droite, de gauche, du centre et de la société civile» (et non «un gouvernement de la gauche, du centre, de la droite» comme ont pu le titrer certains médias opposés à sa candidature pour caricaturer sa position).
Un gouvernement qui sera limité à quinze membres pour une plus grande cohérence et efficacité.
Et il ne sera pas rempli des personnalités qui affichent leur soutien à sa candidature ou qui indiquent qu’elles vont voter pour lui.
Car «il ne faut pas confondre celles et ceux qui annoncent qu’ils votent pour et celles et ceux qui ont vocation à gouverner».
Quant à sa majorité, elle sera construite «de manière cohérente depuis le premier jour» avec «un profil simple» fondée «sur un principe de renouvellement».
Ainsi, «la moitié des parlementaires seront des nouveaux venus».
En outre, il a promis «l’alternance véritable» parce que, selon lui «depuis 30 ans, on assiste à l’alternance de la droite et la gauche qui balaye tout de manière automatique. Là ce sera la véritable alternance, celle d’une nouvelle méthode de gouvernement, parce que je vais réunir pour être efficace des femmes et des hommes de bon sens qui veulent dans notre pays des réformes justes et efficaces».
Par ailleurs, il a à nouveau plaidé pour une Europe forte et s’est désolé que dans l’affaire des ministres turcs venus faire de la propagande pour l’autocrate Erdogan au pouvoir à Istanbul dans les pays de l’Union européenne, cette dernière n’ait pas adopté une position unique (rappelons que l’interdiction de meetings aux Pays bas a permis à Erdogan de traiter le pays de «fasciste» et de «nazi»).
Par ailleurs, il s’est prononcé sur la caricature antisémite faite par Les républicains de sa personne dans un dessin le présentant en banquier avec haut de forme, cigare à la bouche et nez crochu pour demander que l’on «revienne au respect».

Alexandre Vatimbella


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Actualités du Centre. Lagarde veut faire croire à l’indépendance de l’UDI

Lagarde ou l'opportunisme jusqu'à plus soif
Si les Français ont ben compris, en voyant l’attitude rocambolesque et pathétique de l’UDI ces deux dernières semaines, que son existence était totalement liée à sa condition d’excroissance modérée de LR, Jean-Christophe Lagarde, son président, tente désespérément de faire croire à la duperie de sa pseudo-indépendance.
Celui dont le comportement rappelle les pires pratiques politiciennes a réussi en quelques mois à dire tout et son contraire plusieurs fois avec un aplomb qui aurait forcé le respect si cela n’avait été que postures et mensonges ainsi que trahison des valeurs centristes.
Et il en a était tellement ainsi qu’il est impossible de dire quel est le positionnement politique du président de l’UDI aujourd’hui ainsi que de la plupart des dirigeants de ce cartel électoral qui n’existe que pour garantir la survie de notables locaux.
On sait que Lagarde est essentiellement un opportuniste à la recherche de sièges à l’Assemblée nationale et au gouvernement, de même qu’il a réussi à arracher à LR déboussolé par les affaires où Fillon est impliqué – et qui augmentent de jour en jour – un accord électoral avec 96 circonscriptions offertes à son parti dont une soixantaine de «gagnables».
Pour autant, cela ne l’empêche pas de jouer le numéro indécent et grotesque où, tout en s’accolant complètement à la Droite quelle que soit les positions de cette dernière, il produit des déclarations incendiaires pour clamer que lui ce n’est pas eux mais qui n’ont évidemment aucune consistance et qui n’ont pas vocation à être traduites dans les faits.
Rappelons qu’il avait proposé des discussions entre l’UDI et Emmanuel Macron avant de se ranger derrière Alain Juppé en prétendant que son parti ne pourrait jamais faire alliance avec François Fillon (et Macron, et Sarkozy) puis de le rejoindre (dans une équipe où l’on trouve les plus fidèles soutiens de Sarkozy…) sans même aucune négociation puis d’affirmer qu’il n’était plus possible de le soutenir avant de le soutenir à nouveau tout en estimant, dans ses derniers propos, qu’il fallait des gestes pour qu’il le soutienne mais qu’il n’y avait en réalité aucun problème puisque le programme du candidat de LR était à 80% compatible avec son positionnement…
Des contorsions tellement caricaturales que l’on se demande où se trouve, si elle existe, la fierté politique de Jean-Christophe Lagarde.
Il a remis le couvert lors de l’émission politique de radio où il a dit à propos de Fillon: «J'attends qu'il dise quelle est sa vision d'une future majorité que nous construirions ensemble. Est-ce qu'une majorité c'est un régiment aligné (...) ou est-ce qu'elle a sa diversité, sa liberté, sa capacité d'expression?»
Voilà qui est grave d’avoir de telles interrogations quand on est déjà allié avec ledit Fillon et LR!
Comme si on pouvait d’abord conclure un accord avant d’en discuter le fond!
Et, ajoute-t-il «il y a besoin de gestes de François Fillon» tout en précisant qu’«il y a 80 à 85% des choses sur lesquelles nous sommes d'accord».
Cette attitude n’a pas l’air manifestement de gêner les autres dirigeants de l’UDI qui font les mêmes déclarations surréalistes comme celle, récente, de Philippe Vigier lors d’une interview au quotidien régional d’Echo républicain où il tente désespérément de justifier tous ses retournements de veste et qui un modèle du genre pour l’UDI puisque celle-ci l’a immédiatement publiée sur son site internet et qu’il faut reproduire afin de bien constater jusqu’à quel bas degré les dirigeants de la confédération centriste peuvent aller pour brader leur fierté, leur dignité et leur responsabilité politiques.
- Vous dites, dimanche, dans L’Écho: «Juppé sera à la hauteur» et, aujourd’hui, vous expliquez «Pourquoi je soutiens Fillon»…
J’ai dit «il appartient à François Fillon de juger s’il a la capacité politique de continuer», tout en précisant que «Juppé saura prendre ses responsabilités». La suite du film, vous l’avez vue. Juppé a décliné, donc on n’en parle plus. Maintenant, c’est simple, il n’y a plus qu’un candidat, c’est François Fillon.
- Peut-être une candidature avant la primaire, puis primaire avec Juppé, puis Fillon, puis de nouveau Juppé, et maintenant re-Fillon… Vous comprenez que certains aient du mal à vous suivre ?
Attendez, ce n’est pas moi qui suis candidat à la présidence de la République. Je m’adapte aux circonstances. J’ai toujours dit, dès la première heure, que je suivrais le vainqueur de la primaire de la droite et du centre. J’ai soutenu Juppé aux deux premiers tours, c’est Fillon qui est sorti: je suis cohérent. Je n’ai jamais annoncé qu’il fallait écarter Fillon. Je n’ai pas pris part aux grandes manœuvres. Mercredi dernier, j’ai mis l’UDI en congé de la campagne jusqu’à ce mardi. J’ai regretté ce qui a été révélé sur Fillon, dit que ce n’était pas bien, qu’il y avait de la dérive et je le répète encore. J’ai soutenu Juppé aux deux premiers tours, c’est Fillon qui est sorti : je suis cohérent.
Les Français apprécieront certainement la grande «cohérence» du président du groupe UDI à l’Assemblée nationale et  son «adaptation aux circonstances»…