mercredi 2 septembre 2020

Actualités du Centre. plan de relance: les propositions du Mouvement radical


Le président du Mouvement radical, Laurent Hénart, a présenté le 2 septembre les propositions de son parti pour le plan de relance qui sera dévoilé demain par le Premier ministre, Jean Castex.

Après les autres partis centristes (laREM, MoDem et UDI), il donne des pistes comme le Président de la République l’avait demandé à toutes les formations politiques.

Pour Laurent Hénart,. «Il est de la responsabilité de chaque force politique d'être constructive en faisant des propositions fortes et innovantes pour redresser notre économie et répondre aux enjeux sociaux et environnementaux actuels».

A noter que dans ces propositions, le Mouvement radical se déclare en faveur d’une expérimentation du revenu universel pour tous (un revenu versé à tous les citoyens), proposition venue à la fois de la Gauche et d’une partie des libéraux.

Sans surprise, le parti centriste se prononce également pour une réindustrialisation, une croissance verte, une libération du travail et une véritable décentralisation.

 

Voici les propositions du Mouvement Radical pour le Plan de relance économique

 

Le plan de relance économique dont notre pays a besoin pour retrouver le niveau d’activités et d’emplois de 2019 reposera nécessairement sur des dispositifs d’urgence et des mesures conjoncturelles ciblées. Il doit permettre de sauvegarder notre tissu économique et nos capacités de production dans les grands secteurs de l’Industrie, du BTP, de l’Agriculture et des services. Il devra aussi témoigner de notre volonté de renforcer notre attractivité en termes d’investissements, de tourisme et de rayonnement culturel. Mais ce plan de relance avec des objectifs de court-terme doit aussi s’intégrer dans une stratégie à moyen terme d’évolution et de transformation de notre société avec des réformes plus structurelles.

 

Cinq mesures structurelles phares

1-Une réindustrialisation massive et ciblée

La crise récente a démontré la fragilité de notre modèle économique, c’est une conséquence de l’émergence dans les années 90 des concepts de société post-industrielle et de société des loisirs. Une ré-industrialisation massive de notre pays, c’est-à-dire notre capacité de production réelle, est au cœur de notre résilience économique. Nos cibles prioritaires doivent aussi s’appuyer sur d’autres critères comme le caractère non-délocalisable des activités ou leur forte valeur ajoutée. Cette démarche doit intégrer la mise en place de filières de souveraineté respectueuses de l’économie circulaire et de la responsabilité sociale et environnementale pour des secteurs stratégiques comme le domaine sanitaire, la filière agroalimentaire, le secteur de la communication numérique, les activités minières ou les filières de recyclage. Ces orientations doivent être accompagnées de la mise en place d’un comité d’orientation stratégique industriel et de la demande de révision des règles de concurrence au niveau européen.

2-Redéfinir et assouplir le temps de travail

En considérant que les 35 heures doivent demeurer uniquement un temps de travail hebdomadaire moyen, il serait alors possible d'encourager la mensualisation et/ou l’annualisation de la durée du travail (#flexisécurité). Dans la même démarche de souplesse le Mouvement Radical souhaite le maintien d'un nombre réduit de jours fériés (par exemple le 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 11 novembre -journée de toutes les mémoires-et 25 décembre) et la transformation des jours fériés supprimés en jours de congés pris à l'initiative exclusive du salarié, y compris dans toutes les fonctions publiques. Un contrat de travail unique à durée indéterminé incluant la notion de contrat de mission pourrait être misen place se substituant aux CDI et CDD existants.

3-Modification du code des marchés publics

La modification du code des marchés publics doit s'inscrire :-d'une part, dans le cadre d'un allégement et d'une accélération des procédures de marchés et de concessions, du relèvement des seuils et de la facilitation de l’accès des  PME à la commande publique mais aussi avec l’introduction d’un critère obligatoire d’empreinte carbone dans les appels d’offres,-et d'autre part, dans un travail d'élargissement de ces simplifications au niveau européen.

4-Promouvoir les nouveaux équilibres territoriaux

La recherche d’une optimisation de l’utilisation de l’espace et d’une meilleure répartition des activités et de la population sur notre territoire répond à des objectifs essentiels d’équilibre économique et social et de cohésion nationale. Si le fléchage des investissements et des financements publics doit tenir compte de la densité de population avec une évaluation financière par habitant, il convient aussi de prendre en compte les coûts économiques, sociaux, sanitaires, sécuritaires et environnementaux des différents types de peuplement et d’habitat. Un développement équilibré du territoire peut s’articuler autour de deux concepts complémentaires:-Une écologie urbaine qui doit permettre aux villes de reconstruire sur elles-mêmes plutôt que de s’étendre à l’infini (rénovation urbaine, restructuration et mixité de l’habitat, éco-quartiers, quartiers autonomes, résorption des friches urbaines et zones à faible densité, végétalisation de l’espace urbain et aménagements de zones vertes et de biodiversité, espace extérieur pour tous les logements).L’écologie urbaine doit permettre de rendre mieux vivable la concentration des populations dans les grandes villes.-Un aménagement du territoire reposant sur un réseau de villes moyennes et petites avec un niveau de services suffisants pour asseoir leur attractivité et leur développement économique et démographique. C’est à partir d’un tel réseau que peuvent se concevoir un maillage structurant et une revitalisation des territoires ruraux. Cette organisation territoriale suppose la mise à niveau d’infrastructures adaptées de communications routière, ferroviaire et numérique. Ce sont sur ces territoires que doit s’opérer en priorité l’effort de ré-industrialisation (cf. modèle du département de la Vendée).

5-Pour une véritable décentralisation

Le Mouvement Radical est profondément attaché à la décentralisation et au «pouvoir régional». Malgré une avancée timide dans le cadre de la loi «Engagement et proximité», une nouvelle étape de décentralisation semble indispensable pour accompagner la relance économique. Elle doit essentiellement s’appuyer sur le concept de subsidiarité qui permet de combiner proximité et efficacité avec des compétences exercées au plus proche des territoires et des populations concernés. Il faut dégager la région de toutes les missions de proximité pour lui conférer de nouveaux pouvoirs effectifs et lui transférer les compétences essentielles comme la politique de l’emploi (cela va de pair avec sa mission de développement économique),la politique de la santé, ou les politiques de transition écologique. D’autres compétences pourront être déclinées ou déléguées par voie de conventions avec les départements et les intercommunalités. Cette décentralisation doit logiquement s’accompagner d’un effort de déconcentration des services de l’Etat en direction de l’échelon départemental pour éviter le développement d’une technostructure administrative régionale caractérisée par l’éloignement et l’inefficacité. Il faut également redonner aux préfets des pouvoirs réels de coordination et d’autorité sur l’ensemble des administrations d’Etat.

 

Des axes indispensables pour la relance économique

Investir dans la croissance verte

Relance keynésienne pour l’investissement dans la croissance verte: le plan de relance européen doit avant tout être tourné vers l’économie verte (plan Marshall ferroviaire, énergies renouvelables, environnement, agriculture biologique, innovation, industries de production plus durables, rénovation thermique...).

 

Une agriculture riche et diversifiée

De façon plus structurelle, au niveau européen, renforcer la PAC parla création d’un 3ème pilier financé par une enveloppe complémentaire rémunérant les services environnementaux rendus par les agriculteurs à la société(aménagement du territoire, stockage de carbone dans les sols, biodiversité cultivée).Rétablir une indépendance agricole et sanitaire: relocaliser des filières de fruits et légumes sacrifiées par des prix bas, encourager un léger protectionnisme européen sur les filières de fruits et légumes (5% de droits de douanes symboliques), maintenir nos exportations de semences et produits de qualité. Pérenniser le dispositif d’exonération particulière de cotisations sociales attaché à l’emploi de travailleurs occasionnels et demandeurs d’emplois en agriculture (en vue d’alléger la charge financière pesant sur les exploitations).Impulser une démarche de conversion des agriculteurs à l’agriculture biologique: renforcer les «aides à la conversion», rétablir les «aides au maintien» pour atteindre un minimum de dix années de soutien, tout en maintenant une agriculture conventionnelle raisonnée qualitative et performante.

 

Libérer le travail

Réanimons notre économie par un électro-choc sur le coût du travail, favorisant l’embauche des jeunes, des personnes handicapées et des plus de 55ans.

- Suppression de la CSG et CRDS sur les revenus d’activité et de remplacement du secteur privé jusqu’au 31 décembre 2022.

- Diminution des charges patronales de 7,3% jusqu’au 31 décembre 2022.

- Exonérer totalement de charges / impôts pendant un an toute entreprise naissante dans les domaines de l’économie durable (recyclage, biologique, isolation, ...), puis baisser progressivement cette aide.

- Mettre en place une exonération totale de charges pendant la première année d’embauche en CDI d’un jeune de moins de 25 ans, d'une personne handicapée et des plus de 55 ans, et de tout chômeur de longue durée. Cette baisse de cotisation ne sera toutefois accordée entièrement que pour l’emploi de personnes à plus de 1,3 SMIC.

 

Encourager l’économie sociale et solidaire

Modifier l’article R.332-2 du code des assurances afin de lever les blocages réglementaires d’investissement dans les titres non financiers de l’ESS.L’investissement dans les structures d’utilité sociale et solidaire doit être encouragé. Une simple modification réglementaire permettrait aux fondations et aux fonds de dotation de financer de manière plus lisible et active l’investissement à impact et qui pourraient y trouver un intérêt dans le cadre de leur responsabilité sociétale des entreprises(RSE).

 

Mieux accompagner la création d’entreprise

Mettre davantage en avant les Coopératives d’Activité et d’Emploi (CAE), voire la proposer par défaut lors d’un accompagnement à la création d’entreprise. De plus en plus à la mode, les incubateurs et les couveuses battent leur plein. Cependant, cela peut représenter un coût non négligeable et offre moins de sécurité qu’une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE), structure méconnue et pourtant plus efficace pour lancer son activité (cadre juridique d'un statut d'entrepreneur salarié en contrat à durée indéterminée et protection sociale associée).

 

Des solutions pour un accompagnement de chacun

Stimuler la location intergénérationnelle

Inciter les seniors à ouvrir une partie de leur habitation à des personnes en recherche de logements (étudiants, familles monoparentales...), avec des contrats spécifiques, l'aide et le suivi des CCAS pour un bénéfice gagnant/gagnant (complément de retraite, loyer modéré, insertion locale...).

 

Renforcer les aides et solutions de garde des enfants pour permettre de mieux concilier travail et vie de famille

Revoir, renforcer et allonger le dispositif des aides de garde d'enfant à domicile et valoriser le travail d’assistante maternelle tout en facilitant sa recherche pour les parents (Pôle emploi, fichier national ...)

 

Tirer les enseignements de la crise sanitaire pour notre système éducatif

Mettre en place des sessions de remise à niveau obligatoires pour les décrocheurs de la crise COVID pendant chaque vacance scolaire de 2020 à 2021.Instaurer, par la loi, les Réseaux éducatifs et scolaires inter-degré de soutien territorial (RESIST), certifiés à terme, pour planifier et s’exercer à la prise en charge des enfants des personnels essentiels en période de crise sanitaire, sous un an avec premier exercice d’accueil dans la semaine du 23 au 27 août 2021.Consolider l’écosystème numérique scolaire par la loi: dotation des élèves, outils numériques labélisés RGPD, temps d'enseignement numérique obligatoire, séances de «classes synchro» pour des élèves présents et à domicile simultanément, plan de continuité scolaire, secret professionnel des intervenants, déploiement des Dispositifs Opérationnel de Continuité et de Reprise Éducatives Territoriaux (DORCET) ... Autant de dispositifs qui permettraient aux familles d'être disponibles pour la relance économique quelle que soit la situation sanitaire.

 

Ouvrir le débat politique de notre modèle économique et social

Généraliser l’expérimentation du revenu universel après un véritable débat national.

 

Vues du Centre. Présidentielle USA 2020: Trump rejoue la guerre de sécession

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Il y a des gens très bien au KKK nous dit Trump.

Pour mémoire, le Ku Klux Klan est une organisation née après la Guerre de sécession et la défaite du Sud esclavagiste qu’elle n’acceptait pas et dont l’idéologie était raciste, antisémite et anti catholique, trois populations qui étaient pourchassées par ses extrémistes qui n’hésitaient pas à lyncher des noirs pour le plaisir et pour entretenir la terreur chez les Afro-américains.

Le KKK fut puissant au milieu du XIX° siècle puis entre les deux guerres et même s’il est devenu depuis une micro-organisation, elle garde une image positive chez de nombreux blanc du Sud et, bien évidemment, chez tous les groupes suprémacistes qui fleurissent ces dernières années aux quatre coins du pays.

Des suprémacistes que Trump refuse également de condamner quand il ne les défend pas comme son supporteur qui vient d’abattre au moins une personne (et peut-être trois) à Kenosha dans le Wisconsin qui manifestait contre les violences policières touchant les minorités.

Un Trump qui ne veut pas que l’on déboulonne les statues des «héros» confédérés qui ont souvent allié leurs faits d’armes militaires avec la possession d’esclaves et un racisme radical.

Comme il s’est prononcé contre l’abandon du drapeau confédéré qui continuait à flotter sur nombre d’édifices publics d’Etats du Sud et qui commencent tout juste à être retirés dans certains Etats mais que nombre de leurs habitants continuent de vénérer et de faire flotter en maintes occasions.

Quant à ceux qui manifestent contre le racisme et les violences policières, ce ne serait qu’une bande de terroristes comme les leaders sudistes appelaient déjà en leur temps tous les abolitionnistes, n’hésitant pas à pendre ceux qui tombaient entre leurs mains.

On l’a compris, pour gagner en novembre Trump n’a rien trouvé de mieux que de rejouer la Guerre de sécession que les Américains appellent Guerre civile (Civil war) ce qui lui donne une dimension supplémentaire dans le climat politique du moment.

Mais ce n’est pas seulement pour remporter la présidentielle que Trump adoube l’extrême droite raciste, c’est parce qu’il en fait désormais partie comme le prouve ses propos et ses agissements ce qui le rend encore plus dangereux même si son combat principal concerne sa propre personne et son enrichissement personnel.

Beaucoup, dont nombre de ses compatriotes, ne se rendent pas compte de la menace qu’il représente et l’abîme dans lequel il dirige son pays qui ne pourrait être que plus grand s’il était réélu.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette élection ne concerne pas le choix d’un bon président mais, avant tout, l’élimination politique d’un personnage qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays, est un péril pour la paix et la sécurité, pour la démocratie et la république.

Voter pour le centriste Joe Biden – quelle que soient ses qualités et elles sont nombreuses – c’est voter contre Trump car l’essentiel est là quatre ans après le départ de Barack Obama, un président qui avait fait naître tant d’espoirs.

Jean-François Borrou

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 2 septembre: Biden à 51,77% progresse, Trump aussi…

Voici les résultats au 2 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, nettement en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020 devant le président républicain sortant, Donald Trump auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»)

 

► Joe Biden (démocrate): 51,77%

► Donald Trump (républicain): 42,29%

► Joe Biden en tête avec 9,48 points d’avance (-0,51 point par rapport au 1er septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

 - Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +7,3 (+0,2% point par rapport au 1er septembre)

 - Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +6,2% (0,0 point par rapport au 1er septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)


Vues du Centre. Erdogan ou la preuve de la prégnante nécessité d’une défense européenne

Par Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.           
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.             

Dans le quotidien Le Figaro, un diplomate estime que, face aux provocations militaires de la Turquie en Méditerranée et contre la Grèce à qui elle promet la guerre quotidiennement mais aussi la France, seule une Europe unie pourra reprendre la main et imposé le droit international à l’autocrate populiste Erdogan qui s’inspire de Poutine mais aussi de Trump pour bafouer la démocratie tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays.

Au moment où les Etats-Unis sont souvent plutôt des adversaires des Européens que ses alliés et que l’Otan est en train de se déliter, notamment sous les coups de la Turquie mais aussi des dissensions entre ses membres, il est grand temps d’une défense européenne que la France réclame depuis des décennies (après avoir été à l’origine de sa création puis l’avoir refusée dans les années 1950!) et qui est une demande constante des centristes.

Oui, l’Union européenne est à un tournant en la matière dans un monde où les dangers montent et les conflits se multiplient, oui, une armée européenne capable de la protéger et de faire respecter le droit est devenue une nécessité encore plus prégnante.

De ce point de vue, on ne peut que saluer les efforts du Président la République, Emmanuel Macron, qui tente de donner corps à cette défense européenne alors que beaucoup d’Etats membres de l’UE, comme l’Allemagne joue à cache-cache avec la réalité.

Les provocations actuelles et le discours de haine d’Erdogan vis-à-vis de la Grèce, membre de l’UE et de l’Otan faut-il le rappeler, en sont bien la preuve tout comme son implication directe dans le conflit en Libye après celui de Syrie, ses bonnes relations (hypocrites) avec Poutine et ses achats de missiles russes qui sont une menace pour l’Europe, son constant chantage d’envoyer les réfugiés du Moyen Orient dans les pays européens (alors qu’il touche des milliards de ces mêmes pays pour qu’ils soient accueillis en Turquie), ses attaques meurtrières contre les Kurdes, sa politique de séparatisme de Chypre où ses troupes occupent toujours une partie de l’île au mépris du droit international, tout cela est du concret et ne pourra être combattu que par la puissance, voire par la force in fine.

Bien entendu, les provocations de Vladimir Poutine – dont on annonce que ses sbires travaillent à interférer dans les élections américaines pour faire réélire Trump comme en 2016 puis dans celles de la France en 2022 comme ce fut le cas en 2017 – sont autant de raisons également légitimes pour la création d’une défense européenne

Tout comme la menace d’une Chine dirigée par le dictateur Xi Jinping qui s’arme de plus en plus et développe une propagande nationaliste agressive ainsi que l’abandon de ses alliés européens par Donald Trump.

Sans oublier le terrorisme et les instabilités chroniques du continent africain et de la région moyenne-orientale.

Beaucoup de membres de l’Union européenne croient qu’une armée est obsolète dans une vision à l’eau de rose de ce monde où le tragique règne encore à côté des espoirs d’un avenir meilleur.

Mais la meilleure façon de bâtir ce dernier, c’est bien de se protéger autant que faire se peut du premier.

 

Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin