dimanche 21 mai 2017

Actualités du Centre. Edouard Philippe constate «la proximité évidente» entre Juppé et Macron

Le Premier ministre Edouard Philippe
Dans une interview au JDD, le nouveau Premier ministre, Edouard Philippe détaille ce que va être son action à la tête du gouvernement dans les prochaines semaines: «d’abord organiser le travail gouvernemental» avec «une méthode de travail» qu’il présentera «lors du prochain Conseil des ministres».
Mais il a aussi indiqué qu’il remplira son rôle de chef de la majorité présidentielle avec l’animation de la campagne pour les législatives auprès des candidats de La république en marche: «mon objectif est de donner une majorité au chef de l’Etat. Je ferai donc campagne pour les candidats qui partagent cet objectif.»
Surtout, Il a parlé de la proximité politique entre son mentor en politique, Alain Juppé, qu’il a soutenu lors de la primaire LR et le nouveau Président de la république, Emmanuel Macron, dans une reconnaissance de cet axe central dont font partie les deux hommes.
«Quand je relis le programme d’Alain Juppé, déclare-t-il, son esprit et ses propositions, je retrouve beaucoup d’éléments qui figurent dans le projet d’Emmanuel Macron, notamment d’un point de vue économique. Je constate une proximité évidente. A la place qui est la mienne, j’ai le sentiment de faire avancer les idées auxquelles je crois. J’observe en revanche qu’un certain nombre de candidats aux législatives, à gauche ou à droite, vont soutenir des programmes très différents de ceux qu’ils ont soutenus à la présidentielle. Comme le disait Churchill, ‘certains changent d‘idées pour être fidèles à leur parti’. Lui avait changé deux fois de parti pour être fidèle à ses idées.»
Quant à la composition du gouvernement, il se dit «frappé par la diversité des parcours autour de la table du conseil des ministres: il y avait là des personnalités venues de la société civile, de la Gauche, de la Droite, du Centre… C’est inédit et c’est passionnant de tenter quelque chose qui n’a jamais été tenté. Cela suscite un espoir et un enthousiasme manifestes, qui nous obligent.
«Si, affirme-t-il, lors des élections législatives, les Français donnent une majorité au président, la recomposition se fera sur des bases claires, autour de la méthode, des idées, et du rassemblement qu’il propose.»
Une profession de foi sans équivoque sur cette refondation politique en cours.
Néanmoins, il n’en enterre pas pour autant les formations politiques traditionnelles: «Je ne crois pas que les partis soient morts, mais leurs habitudes, leur sédimentation, à certains égards leur fossilisation, sont dépassées. C’est pour cela que ça craque. Je dis à tous: n’ayez pas peur. Nous avons l’occasion de dépasser quelque chose qui est bloqué. Les deux partis qui géraient alternativement la France ont été éliminés dès le premier tour de la présidentielle. La désaffection des Français à leur égard est considérable. Le système partisan français était dans une impasse. C’était inextricable. Le président a tranché le nœud gordien.»
Enfin, il a évoqué la réforme du code du travail en estiment qu’elle était «majeure».
«Une bonne réforme, a-t-il poursuivi, est une réforme bien pensée, bien discutée, puis bien exécutée. La réforme du code du travail a été bien pensée. Nous allons désormais la discuter pour l’enrichir et l’expliquer (...). On ne s’engagera pas dans une réforme aussi puissante sans une phase de discussion avec les partenaires sociaux et le Parlement. Avec la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, nous aurons des rencontres bilatérales avec l’ensemble des organisations syndicales. Mais une fois que la discussion aura eu lieu, il faudra aller vite. On ne peut pas attendre deux ans pour achever cet exercice. Emmanuel Macron a entendu la colère des Français. Il sait aussi l’urgence de la transformation du pays.»

Actualités du Centre. 62% des Français satisfaits d’Emmanuel Macron

Edouard Philippe & Emmanuel Macron
Selon un sondage Ifop publié par le JDD, 62% des Français sont satisfaits d’Emmanuel Macron comme Président de la république (contre 31% qui se disent mécontents).
Ce résultat va à l’encontre  de ce que prétendaient plusieurs médias indiquant qu’il n’y avait aucun été de grâce et même aucune majorité satisfaite de l’élection d’Emmanuel Macron (alors même que 66% des Français venaient de voter pour lui…).
D’autant que si l’on entre dans les détails, 69% des sympathisants d’En marche! se déclarent satisfaits et autant de sympathisants du PS, 58% de ceux de LR et même 50% de la France insoumise, une sorte de consensus avec évidemment les sympathisants du FN qui se distinguent comme à chaque fois dans ce genre d’enquête où leur haine et leur colère prennent le pas (77% de mécontents).
Si l’on prend la cote de l’ensemble des présidents de la V° République juste après leur élection, Emmanuel Macron obtient le troisième meilleur score derrière Charles de Gaulle en 1958 (67%) et Nicolas Sarkozy en 2007 (65%) mais devant le même de Gaulle en 1965 (61%) et François Hollande en 2012 (61%), le seul à n’avoir pas dépassé les 50% étant Valéry Giscard d’Estaing en 1974 (44%).
Quant au Premier ministre, 55% se déclarent satisfaits contre 24% de mécontents et 21% qui déclarent ne pas savoir tant Edouard Philippe est méconnu par certains Français.
83% des sympathisants d’En marche! se déclarant satisfaits et 62% de ceux de LR, son parti d’origine et même si la plupart des leaders de la formation de droite se sont relayés pour le critiquer vertement.
(Sondage Ifop réalisé les 19 et 20 mai 2017 par internet auprès d’un échantillon de 973 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Actualités du Centre. UDI: l’opportunisme de Lagarde n’a pas de limites

Jean-Christophe Lagarde
Après avoir indiqué que le seul allié «naturel» de l’UDI était LR, d’avoir affirmé péremptoirement que le Centre ne pouvait s’allier qu’avec la Droite, d’avoir accepté sans broncher le cœur du programme de droite radicale de François Fillon, d’avoir constamment fustigé le programme d’Emmanuel Macron et tous les membres de l’UDI qui le rejoignaient ou qui seulement indiquaient qu’ils pourraient travailler avec, d’avvoir attaqué la personne même du fondateur d’En marche!, d’avoir expliqué que la seule majorité possible à ses yeux était celle composée de LR et de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, président de cette dernière, vient de déclarer dans une interview au quotidien Le Parisien (voir ci-dessous) qu’il verrait bien celle-ci travaillait avec le nouveau président de la république alors que les sondages montrent que La république en marche pourrait obtenir une majorité absolue ou, tout au moins relative, à l’Assemblée nationale.
Un changement de ton que l’on avait déjà perçu dans le communiqué de presse qu’il avait publié après la constitution du nouveau gouvernement.
Voilà ce qui s’appelle clairement en politique de l’opportunisme et dont le Centre souffre depuis tant d’années et non un soutien, un ralliement voire une alliance qui sont eux des actes politiques honorables.
Non pas que les derniers propos de Lagarde n’aillent pas dans le bon sens puisqu’il y a certainement plus de similitudes entre les projets politiques d’Emmanuel Macron et celui de l’UDI qu’il y en a entre ce dernier et celui de LR, surtout celui porté par Fillon.
Cependant, on comprend bien que cet adoucissement de la position du président de l’UDI concernant le nouveau président de la république n’est pas «naturelle» mais procède de deux raisons principales: la première est d’être associé d’une façon ou d’une autre au pouvoir; la deuxième, de ne pas se couper d’un nombre de plus en plus important de sympathisants et d’élus de l’UDI qui souhaitent travailler avec Emmanuel Macron au risque de n’être plus que le président d’une coquille vide.
Et gageons que si, par hasard, LR et l’UDI (crédités de 18% des intentions de vote dans un dernier sondage) parvenaient à avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, le discours de Lagarde envers Macron redeviendrait immédiatement offensif…
Contraint en forcé, Jean-Christophe Lagarde tente ainsi une manœuvre politicienne qui n’est pas à l’honneur du Centre.
Malheureusement, ses propos passés sur Emmanuel Macron qu’aucun représentant de la Droite la plus radicale n’aurait rejeté  – la violence des mots qu’il utilise n’est plus à démontrer –  l’étaient encore moins.
C’est sans doute une mince satisfaction pour le Centre de voir un leader qui se prétend centriste d’un parti qui se dit centriste comprendre enfin, contraint et forcé, que de s’opposer frontalement à un homme qui est du même courant de pensée que vous et qui propose de mettre en place une politique que soi-disant vous souhaitez pour votre pays, représente le contraire de ce que vous êtes sensé représenter et défendre.
Mais cela n’a rien à voir avec l’honnêteté et le courage politiques.

Extraits de l’interview de Jean-Christophe Lagarde au quotidien Le Parisien
- Pourriez-vous travailler avec le nouveau chef de l'Etat?
Oui. Mais sommes-nous pour autant macronistes? Non.
- Comment ? au coup par coup, ou par un contrat de gouvernement?
Il y a trois cas de figure possibles. Premièrement, les Français confient la majorité à l'UDI et aux Républicains. Pas question alors de faire la guerre au président: il est suffisamment libéral pour qu'on puisse trouver des terrains d'entente et que ça se passe bien.
- Et si Macron obtient une majorité absolue ?
Alors, les élus UDI voteront les textes qui leur paraîtront bons. Par exemple il aura notre soutien à 100 % sur l'Europe ou sur l'égalité des Français devant la retraite.
- Troisième cas de figure : celui d'une majorité relative?
Il faudrait bien alors discuter pour construire une plate-forme de gouvernement rassemblant toutes les idées que l'on partage, et arbitrer les autres.
- Vous participeriez à un accord de gouvernement si LR n'y est pas?
Le choix de l'UDI se fera de façon indépendante, en fonction de notre projet. Nous sommes en alliance avec LR, pas en dépendance ni en soumission.
- Que pensez-vous du gouvernement d'Edouard Philippe?
Edouard Philippe est un homme respectable. Le gouvernement a un aspect positif, il est très marqué proeuropéen et il faut reconstruire l'Europe.