samedi 23 septembre 2023

Propos centristes. France – Principes de la politique étrangère de la France / Soutien à la police et à la gendarmerie / Lutte contre la pauvreté / Lutte pour la transition écologique / Immigration / Difficultés de l’agriculture bio / Union européenne…

Voici une sélection, ce 23 septembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Pour Marseille, pour notre pays, fierté d’accueillir Sa Sainteté le Pape François à l'occasion des Rencontres Méditerranéennes.

> Ce en quoi nous croyons tous les deux [avec le roi Charles III d’Angleterre], c'est que le changement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté sont liés. Là sont les défis que nous devons relever. C'est le cœur du Pacte pour les peuples et la planète que nous avons lancé à Paris.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Engagements de la France en matière de financements pour le climat dans les pays en développement en 2022] Ces excellents chiffres [6 milliards d’€ pour la période 2021-2025] démontrent l'engagement et la constance de la France en matière d'aide à la lutte contre le changement climatique. Dans le même temps, ils montrent aussi que la finance climat ne peut s'appuyer sur les seuls financements publics pour changer la donne, y compris ceux de la France qui compte parmi les principaux contributeurs à la finance climat dans le monde. Il nous faut passer à l'échelle supérieure et, au-delà de la cible des 100 milliards de dollars, mobiliser les financements de toutes sources et en particulier entraîner davantage de financements privés au service des stratégies climatiques des pays en développement. À cet égard la feuille de route issue du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial doit nous permettre d'améliorer collectivement notre efficacité et notre impact.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> En ce jour de manifestation «anti-police», à toutes les forces de l’ordre, je veux vous dire, comme l’écrasante majorité des Français, mon total soutien et ma sincère reconnaissance.
> [Lettre de soutien aux policiers et aux gendarmes]
Chers policiers, chers gendarmes, chers agents,
Au moment où des appels à manifester « contre les forces de l’ordre » sont organisés, où sous prétexte de « marche contre le racisme et les violences policières », certains scandent les pires slogans porteurs de haine contre les serviteurs de l’État et les institutions de la République, je tenais à vous témoigner mon soutien sans faille.
Certains n’hésitant pas à profiter de ces manifestations pour vous outrager ou pour appeler à la violence, j’ai demandé au préfet de la Vienne de saisir immédiatement le procureur de la République des affiches représentant la police nationale avec une croix-gammée, qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Ces dessins sont ignominieux. Ils déshonorent ceux qui les diffusent. Ils doivent être condamnés avec la plus grande vigueur.
J’ai demandé aux préfets d’être extrêmement vigilants sur l’organisation de ces manifestations. Il appartiendra aux préfets d’évaluer si les conditions légales de leur bon déroulement sont remplies ou si, sans hésitation et avec mon entier soutien, un arrêté d’interdiction doit être pris. Enfin, je leur ai donné instruction de saisir systématiquement la justice sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale à chaque fois que seront tenus des propos ou slogans injurieux à l’endroit des forces de sécurité intérieure.
Soyez assurés que je veillerai à ce que ceux qui vous salissent, vous outragent et vous attaquent répondent de leurs actes devant la justice.
Je sais que l’immense majorité des Français partage notre respect et notre admiration pour votre engagement et votre courage, vous qui prenez chaque jour tous les risques au service de la protection de nos concitoyens, comme nous l’avons encore vu, très récemment, à Stains et à Sochaux.
La demande d’autorité par la police et la gendarmerie est forte dans notre pays. Je veux réaffirmer l’immense chance qu’ont nos compatriotes de pouvoir compter sur des fonctionnaires probes, tenaces et courageux qui agissent, sous mes ordres, au maintien de la paix publique là où la délinquance blesse notre pacte Républicain.
Nous traversons une semaine particulièrement exigeante où les policiers et gendarmes sont mobilisés d’une manière historique sur l’ensemble du territoire pour garantir à la fois le bon déroulement de la visite d’Etat du roi Charles III et de celle du Pape François mais aussi pour permettre que les matchs de la coupe du monde de Rugby se tiennent dans les meilleures conditions. Policiers et gendarmes, vous avez très largement contribué à ce que les Français puissent partager un grand moment de bonheur en toute sécurité. Cela est possible grâce aux efforts que vous faites personnellement avec vos familles, revenant pour beaucoup d’entre vous de vos congés à ma demande.
Ce samedi 23 septembre, vous serez plus de 30.000, policiers et gendarmes, issus de toutes les unités et de toutes les spécialités, mobilisés au service de nos concitoyens. Du jamais vu, la totalité des compagnies républicaines de sécurité et des escadrons de gendarmerie mobile disponibles sur le territoire national seront engagés. Je sais le sacrifice personnel que cela représente. Je veux ici vous en remercier une nouvelle fois.
Vous avez ma totale confiance et savez ma fierté d’être à la tête de notre ministère de l’Intérieur depuis ma nomination voilà plus de trois ans, par le Président de la République.
Soyez assurés que mon énergie est entièrement tournée vers la sécurité des Français et la défense de votre honneur.
Vive la Police nationale.
Vive la Gendarmerie nationale.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Discours lors de l’Assemblée générale des Nations unies]
C’est un honneur pour moi que de porter devant vous la voix de la France.
Je le fais en mesurant combien est importante notre Assemblée commune, cette Assemblée de toutes nos nations, qui ont décidé d’unir librement leurs destins et d’agir pour le bien commun. C’est dans cet esprit que je m’exprime devant vous. L’esprit de ceux qui, il y a près de huit décennies, voulurent sur les décombres du monde faire entrer les relations entre États dans une ère nouvelle. Une ère où chacun comprend que la défense de ses intérêts passe par le respect des principes communs. Une ère où chacun comprend que le fort d’aujourd’hui peut être le faible de demain, où les ennemis d’hier peuvent être les amis d’aujourd’hui. C’est la voie qu’ont su suivre la France et l’Allemagne. Une ère où le droit encadre la puissance. Une ère où les défis communs de l’Humanité sont enfin relevés ensemble et non dans le chacun pour soi.
C’est ce que nous avons appris à faire en Europe, en surmontant des siècles de conflit, par la coopération et par la confiance. C’est cette recherche du bien commun, c’est cet esprit des Nations unies qui anime l’action internationale de la France. C’est l’esprit d’une puissance confiante dans ses principes, solidaire et toujours disposée à agir collectivement pour le bien commun.
Nos principes, quels sont-ils ?
Ils sont ceux que cette Assemblée a réaffirmés à d’écrasantes majorités lorsqu’elle a condamné l’agression russe contre l’Ukraine, à déjà trois reprises. Rien, ni moralement, ni juridiquement, ne pourra jamais justifier d’envahir son voisin, de tenter des annexions par des manœuvres indignes et d’en martyriser la population.
La France défend les principes simples d’égalité entre États, de respect de leur intégrité territoriale et de leur souveraineté, principes avec lesquels personne ne peut transiger.
La France défend aussi le principe de la sécurité alimentaire. Qui pourra croire, malgré la confusion et la propagande que certains répandent à l’envi, que celui qui détruit les céréales et les silos à grains a le moindre intérêt pour la sécurité alimentaire mondiale, alors qu’il en est l’ennemi ? Ce que nous voyons c’est l’expression d’une brutalité pure, capable d’user de toutes les armes, même celle de la faim, pour tenter de ressusciter sa chimère impérialiste.
Face à cela, d’autres, dont la France, agissent concrètement : agissent en finançant les livraisons du PAM au bénéfice des États les plus fragiles ; agissent en facilitant l’exportation des céréales ukrainiennes par les corridors de solidarité de l’Union européenne ; agissent en finançant partout dans le monde d’ambitieux programmes pour le développement des agricultures locales ou pour le soutien aux cantines scolaires.
La France défend aussi le principe de l’inviolabilité du patrimoine historique des Nations, cet héritage des cultures de l’humanité. A Mossoul ou à Tombouctou hier, à Odessa ou Lviv aujourd’hui, partout la France soutient les actions de ceux qui défendent les trésors historiques que la haine menace de détruire.
La France soutient, enfin et évidemment, le principe de la lutte contre l’impunité des crimes. Notre soutien à la Cour pénale internationale s’exprime partout : au Sahel pour juger les djihadistes que la France avait fait plier hier et qui de nouveau menacent une région entière ; en Ukraine bien sûr où des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont commis quotidiennement contre la population.
Ce qui se joue en Ukraine nous concerne tous. Si nous laissons nos principes communs être transgressés là-bas, ils le seront partout. Si nous laissons une agression être récompensée, d’autres se produiront, là ou ailleurs.
La guerre d’agression russe est aussi un coup porté aux pays les plus vulnérables. Elle impose aujourd’hui à tous un devoir de solidarité.
La France est devenue en 2022 le quatrième acteur de cette solidarité, rejoignant trois puissances amies : les États-Unis, le Japon et l’Allemagne. C’est le résultat d’un patient investissement que je suis fière de vous présenter.
Solidaire, la France l’est face à ceux que la faim menace. L’appel lancé il y a quelques jours pour préserver les infrastructures agricole, l’accroissement massif de notre aide alimentaire portée à près de 1 milliard d’euros désormais et qui bénéficie à 67 pays, dont cette semaine encore le Nigéria et le Soudan, l’accueil prochain de la coalition pour l’alimentation scolaire à Paris les 18 et 19 octobre et la réunion de reconstitution du Fonds international pour le développement agricole en décembre, avec l’objectif fixé d’une reconstitution à hauteur de 2 milliards de dollars, en témoignent.
Notre action de solidarité vise également à permettre l’accès de tous aux financements nécessaires à la lutte contre la pauvreté et aux transitions énergétiques, dans la ligne de l’agenda ambitieux des Nations unies pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable. Le Président de la République française a ainsi pris l’initiative du Sommet pour un nouveau pacte financier, qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin et qui a permis de tracer un chemin pour rehausser les financements publics et privés à l’échelle du défi de la solidarité internationale. Ce sommet a donné lieu à des résultats positifs immédiats, comme la signature d’un partenariat pour la transition énergétique au Sénégal (JET-P) ou encore l’accord trouvé sur la dette de la Zambie.
Des engagements pour laquelle la France s’est mobilisée depuis des années ont pu être tenus. C’est le cas par exemple de la réallocation de 100 milliards de droits de tirages spéciaux. Le « Pacte de Paris pour les peuples et la planète » qui a résulté de ce sommet fin juin pose des principes clairs, afin d’affronter à la fois le défi de la pauvreté et ceux du changement climatique et de la perte de biodiversité, en faisant en sorte qu’aucun pays n’ait à choisir entre ces objectifs. J’appelle tous les États qui ne l’ont pas encore fait à endosser ce Pacte.
Notre action de solidarité, c’est aussi celle d’un pays qui a dépassé de plus d’un milliard d’euros ses promesses d’engagements financiers sur le climat, en les portant désormais à 7,6 milliards d’euros en 2022. C’est celle d’un pays qui continuera d’œuvrer sans relâche pour protéger les poumons de notre planète. La France accueillera ainsi, en juin 2025, la Conférence des Nations unies sur l’océan, qu’elle co-organisera avec le Costa Rica afin de renforcer autant que possible la protection de ce puits de carbone essentiel que sont les océans. Je compte sur votre soutien, tout comme celui à notre engagement à protéger les forêts et à construire des partenariats pour leur conservation.
Notre action de solidarité, c’est celle d’un pays qui sera toujours engagé pour la promotion et la défense des droits de l’Homme. En décembre prochain, nous célébrerons le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, à Paris et à Genève. Ce sera l’occasion de rendre hommage à celles et ceux qui luttent pour défendre les droits et libertés, pour sauvegarder la dignité humaine, ces droits auxquels nous aspirons tous sous toutes les latitudes. Je pense aux droits des femmes, notamment en Afghanistan, où les femmes sont réprimées en tant que telles, par un régime Taliban qui a tragiquement placé une politique de ségrégation et de violence contre les femmes au cœur de son identité politique.
Notre solidarité va aussi à celles et ceux qui s’engagent pour les autres, et parfois ils le font au péril de leur vie. Je pense aux Casques bleus, je pense aussi aux 116 travailleurs humanitaires qui ont été tués comme à ceux qui ont été blessés ou kidnappés en 2022. Nous devons mieux les protéger et la France restera pleinement mobilisée à leurs côtés, comme nous l’avons fait cette semaine avec nos partenaires humanitaires ici aux Nations unies.
Forte de ces principes, la France se tiendra toujours prête pour une action collective au service de bien commun.
Sur le plan du climat, nous voyons aujourd’hui ce que notre manque d’ambition pourrait produire de désastres. Intempéries, incendies, inondations ont marqué cette année, partout dans le monde, et fait des dizaines de milliers de victimes. Le dernier rapport du GIEC et le bilan réalisé en vue de la COP28 doivent nous alarmer. Nous ne pouvons pas détourner le regard. Il faut au contraire agir, agir vite et agir collectivement face à ces défis communs, qui n’épargnent aucune nation de cette planète. C’est urgent, mais c’est possible.
Pour cela, nous avons une méthode. Une méthode éprouvée, qui nous a permis d’obtenir des résultats par le passé. C’est celle du Protocole de Montréal, qui a permis à l’humanité de régler le problème de la couche d’ozone. C’est celle que nous avons déployée pour aboutir ensemble à l’accord de Paris en 2015. C’est aussi cette méthode qui doit faire entrer en vigueur, dès que possible, le traité « BBNJ » pour protéger les aires marines, et encore celle qui permettra d’atteindre les objectifs ambitieux de l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité et d’adopter, nous le souhaitons, il le faut, un accord juridiquement contraignant pour éliminer la pollution plastique.
Cette méthode, la seule qui vaille pour aller au-delà de la prise de conscience et pour agir avec résolution, engagement et responsabilité, c’est le multilatéralisme. Et face à la destruction climatique, face à la démolition de notre habitat naturel, face à l’appauvrissement généralisé de notre biodiversité, vous pouvez compter sur la France pour rester en initiative.
La méthode multilatérale, c’est aussi celle qui nous permettra de résoudre les crises internationales qui se multiplient.
Au Haut-Karabagh, la communauté internationale doit assurer qu’une population soumise à neuf mois d’un blocus implacable et à une récente campagne de bombardements et de destructions, puisse voir ses droits et sa sécurité enfin garantis. Un diktat imposé à une population civile assiégée ne serait être une solution, tandis que les menaces proférées contre l’Arménie elle-même, et les atteintes à son territoire, d’ores et déjà constatées, doivent cesser.
En Afrique, nous croyons aux solutions africaines aux crises africaines, et nous soutenons les organisations régionales africaines chaque fois qu’elles demandent l’appui de leurs partenaires. Nous le faisons au Niger, où la France soutient la CEDEAO dans ses efforts pour y rétablir un ordre constitutionnel remis en cause par la force depuis que le Président démocratiquement élu, Mohammed Bazoum, fait face à une tentative de putsch.
Au Soudan, une guerre meurtrière fait rage depuis plus de 5 mois. Les civils sont les premières victimes d’un conflit atroce et inacceptable. Il est du devoir de la communauté internationale de continuer, sans relâche, à rechercher des solutions pour la paix. Nous demandons une nouvelle fois aux belligérants de cesser les combats et d’épargner les civils, de permettre une trêve humanitaire et de faire émerger une solution politique inclusive.
Nous ne pouvons pas non plus nous habituer au conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo, qui depuis si longtemps repose sur les mêmes ressors et fait les mêmes victimes. Là aussi, la France est en appui des mécanismes régionaux de résolution des conflits, pour faciliter une solution négociée et apaisée.
La France est et restera une alliée fiable et constante des organisations régionales africaines quand elles se battent pour la paix, pour le développement, pour la démocratie et pour la sécurité du continent.
Dans un Moyen-Orient qui se recompose, la France prend aussi sa part, en soutenant, sans relâche, le dialogue et la coopération. Nous continuerons de participer, à l’invitation de notre partenaire irakien au processus dit de « Bagdad », dans ce format inédit de dialogue entre tous les pays de la région qui se réuniront prochainement de nouveau pour travailler à des projets concrets pour répondre au besoin manifeste de coopération entre ces pays.
Entre Israéliens et Palestiniens, nous continuons aussi nos efforts pour une paix garantissant à chaque peuple un État, des frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967 et avec Jérusalem pour capitale. La solution à deux États est la seule voie pour une paix juste et durable.
Dans un environnement changeant, les Nations unies doivent aussi s’adapter. La France soutient l’ambitieux agenda de réformes du Secrétaire général des Nations unies et contribue activement aux travaux en vue du Sommet sur l’Avenir de 2024. Nous devons aussi retrouver l’élan de la réforme du Conseil de sécurité. Je pense à l’élargissement du Conseil où de longue date nous soutenons une plus grande présence africaine, y compris parmi les membres permanents, ainsi que la candidature du G4. Je pense aussi à l’encadrement du droit de véto en cas d’atrocités de masse qui trace un chemin pour redonner son efficacité au Conseil de sécurité.
La France, fidèle à sa tradition, sera présente pour que nous puissions ensemble, nos Nations unies, affronter les défis globaux, les menaces à la paix et la sécurité internationales et les atteintes à nos principes communs. Pour ce faire, le Secrétaire général, Antonio Guterres, peut compter sur le soutien constant de la France.
C’est maintenant qu’il faut agir, ensemble, pour le salut de tous.

> Dernière ligne droite avant la COP28. Ayons collectivement un haut niveau d'ambition pour enrayer le changement climatique. C'est possible mais c'est maintenant.

> [Intervention lors de la réunion sur la diplomatie féminine aux Nations unies]
Je suis ravie que vous nous retrouviez aussi nombreux cette année. Je crois que c’est un très bon signal. Parce que nous devons poursuivre nos efforts conjoints, et Dieu sait qu’il y a un petit peu de travail à faire encore, même si on a beaucoup progressé.
Quatre ans après l’adoption par la France d’une diplomatie féministe – car nous avons officiellement, ouvertement une diplomatie féministe - nous ne pouvons qu’encourager d’autres États à également s’en doter. Et je sais que je trouverai des relais dans la salle pour que cet appel progresse dans la communauté internationale. En clair, soyez nombreux à adopter une diplomatie féministe.
Le Président de la République française a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité de ses deux mandats. Pas seulement de son premier mandat 2017-2022 mais de celui qui est en cours. La France s’est dotée dès 2019 d’une diplomatie féministe. Qu’est-ce que ça veut dire une diplomatie féministe ? Cela veut dire une diplomatie qui fait de la défense, et même de la promotion, des droits des femmes et des filles l’une des priorités de notre diplomatie, donc qui intègre cette priorité dans l’ensemble des domaines de la politique étrangère de mon pays. Le réseau diplomatique, désormais, est pleinement mobilisé. J’ai adressé des instructions claires à nos ambassades. Et il faut que tout le monde acquière le réflexe de l’égalité, dont je veux redire qu’elle est une bonne chose pour tous : elle l’est pour les femmes, dont les droits – et les mérites – ne sont pas toujours suffisamment reconnus. Elle l’est pour les femmes mais aussi pour les hommes. Je suis persuadée que nous aurons un monde plus équilibré, plus harmonieux, plus efficace lorsque l’égalité des droits aura véritablement progressé. Et c’est un enjeu important que d’arriver – je vois que les messieurs sont nombreux, je les en remercie, et à la tribune, et dans la salle - à convaincre que cet appel que nous portons, que ce désir d’une meilleure égalité se fait au bénéfice de toutes et tous.
Une diplomatie féministe efficace nécessite aussi des ressources et un engagement financier sérieux. Pour ce qui nous concerne, une part de notre aide publique au développement en faveur de l’égalité y est consacrée – parce que nous avons des critères fixés par la Loi d’orientation sur l’aide publique au développement , et nous devons atteindre une certaine cible. Et donc nous avons plus que doublé en cinq ans la part des actions permises dans le cadre de notre aide publique au développement pour des investissements solidaires qui aident aux droits des femmes et des filles ou à l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous consacrons 400 millions d’euros sur quatre ans en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs – parce que les droits sexuels et reproductifs existent, on a parfois, avec beaucoup d’étonnement quelques partenaires qui hésitent sur le concept, mais évidemment qu’ils existent, et nous sommes là pour les faire progresser. C’est une priorité et j’ai lancé cette priorité sur la santé et les droits sexuels et reproductifs cette année, le 8 mars 2023. Le 8 mars qui est une date évidemment symbolique et qui se prêtait aux annonces de notre nouvelle stratégie internationale. Et donc, je veux redire simplement, cela semble pour nous toutes et nous tous ici une évidence mais elle n’est pas partagée dans le monde entier : le droit des femmes et des filles à disposer de leur corps n’est pas négociable. C’est nous qui décidons.
Porter une diplomatie féministe, cela veut dire tenter d’être exemplaire et dans mon ministère je m’y emploie avec des dispositifs nouveaux, là aussi d’accès accru aux femmes à des postes de responsabilité. Souvent, nous savons que le plafond de verre est en partie celui que nous nous fixons, qu’on n’ose pas toujours demander, qu’on se regarde peut être avec plus de lucidité que ces messieurs. Donc, il faut oser, et pour aider les femmes à oser, on a mis en place des dispositifs d’accompagnement qui vont, je l’espère, porter leurs fruits, et leur permettre d’aspirer, de tenter, d’oser et de postuler à un certain nombre de postes à haute responsabilité.
On a aussi, de plus longue date, une politique de tolérance zéro. C’est important car on est toutes exposées à cela dans nos vies. Je crois qu’il y a peu de femmes qui n’aient pas à un moment ou un autre rencontré des réflexions sexistes, dans le meilleur des cas, dans leur vie. Les réflexions qu’on entend parfois sont, au bon quart du XXIème siècle, des réflexions que nous n’aurions pas imaginé entendre.
Une diplomatie féministe repose aussi sur une stratégie ambitieuse et donc nous avons tous les quatre ans une véritable stratégie internationale en la matière. Il le faut, il faut que l’on joigne tous nos efforts, parce que, pour être très claire, on voit que cette action envers les droits des femmes et des filles est d’autant plus indispensable qu’il faut en ce moment affronter un « retour de bâton », un « backlash ». C’est tristement une réalité, il y a des mouvements anti-droits, il y a des mouvements qui prônent la régression, qui n’auraient pas osé le faire il y a quelques temps, et qui désormais ouvertement osent prétendre qu’il faudrait revenir en arrière, priver les femmes et le filles de leurs droits et libertés. Je vois qu’ils s’organisent, qu’ils ont libéré leurs paroles – si j’ose dire-, qu’ils se mobilisent, qu’ils se financent. Je voudrais appeler à la vigilance sur ce point : ne laissons pas un tel mouvement de régression s’installer.
Pour leur résister, il faut renforcer la participation des femmes aux processus de décision. C’est pour cela que l’on encourage la nomination d’un émissaire de l’ONU avec cet objectif. Je voudrais dire que 28 ans après la Conférence de Pékin, il est temps.
Il faut aussi soutenir celles et ceux qui défendent les droits femmes au quotidien, souvent dans des contextes hostiles, ou d’autres plus pernicieux. On a depuis 2020, un Fonds de soutien aux organisations féministes : il a mobilisé 134 millions d’euros, il a soutenu 1 000 associations dans plus de 70 pays. J’ai décidé de renforcer ce fond et de le moderniser. On tiendra cette promesse, pas seulement parce que c’est l’Assemblée générale des Nations unies et parce que nous sommes réunis ensemble, mais parce que j’ai décidé d’allouer des moyens supplémentaires avec 250 millions d’euros sur les cinq prochaines années. C’est un bel effort et il faut qu’il soit suivi d’autres mais je crois que l’on fait notre part du chemin.
Un dernier petit mot sur les atteintes des droits femmes et des filles dans l’espace numérique, autre problématique nouvelle qui n’existait pas il y a une ou deux générations. Ça devrait être un espace de liberté, un espace d’expression, un espace qui nous aide à progresser collectivement. Et ce qu’on y voit au contraire, c’est la persistance de stéréotypes, voire même d’inégalités de genre exacerbées, avec parfois aussi de la violence et de la haine contre les femmes. A tel point qu’un certain nombre de femmes se retire de l’espace numérique parce qu’elles sont confrontées à des violences verbales, et avec d’autres sous-entendus, que des hommes ne rencontreraient pas. C’est absolument anormal. On a lancé un Laboratoire pour les droits des femmes en ligne. On l’a fait pour les enfants, ça a bien marché. Je pense que ce serait une bonne idée de le faire pour les droits des femmes. On rejoindra également le Partenariat mondial pour l’action contre le harcèlement et les abus en ligne fondés sur le genre.
On veut encourager plus de pays à rejoindre officiellement le petit club des pays qui ont une diplomatie féministe. C’est possible, ce n’est pas si compliqué que ça, ça aide à progresser, et encore une fois c’est l’intérêt de tous. Ne nous résignons pas, au contraire, on progresse, mais il faut donner un petit coup d’accélérateur, pour le bien de tous.

> [Intervention lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Haut-Karabagh]
La France a demandé la tenue en urgence de cette réunion du Conseil de sécurité compte tenu de la gravité de la situation au Haut-Karabagh.
Après avoir massé depuis plusieurs semaines une importante quantité de troupes et de matériel militaire, l’Azerbaïdjan a décidé, le 19 septembre, de lancer une opération militaire de grande envergure. Une opération qui a mobilisé des moyens terrestres et aériens massifs, qui a touché la population civile. Une opération dont personne ne peut croire qu’elle n’avait pas été préméditée, alors-même que des efforts en vue d’une solution négociée s’intensifiaient et que la veille, pour la première fois depuis trois mois, l’acheminement d’une aide humanitaire avait repris.
La France a immédiatement condamné, avec la plus grande fermeté, cette offensive inacceptable qui contrevient au principe de règlement pacifique des différends consacré par la Charte des Nations unies. Elle est loin d’avoir été la seule. Nombre de pays présents autour de cette table ont également marqué leur refus net de la violence et de l’arbitraire, en appelant l’Azerbaïdjan à faire preuve de retenue et à se conformer au droit international.
Comme c’était à craindre, le bilan de ces actions a été particulièrement lourd, causant plusieurs centaines de blessés et des dizaines de morts, y compris des civils, parmi lesquels plusieurs enfants.
Un cessez-le-feu a été annoncé hier. C’était indispensable. Il est essentiel qu’il soit respecté.
Ce n’est pas l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan qui est en jeu ici. Personne ne la conteste. Personne ne la menace. Ce qui est en jeu, c’est la possibilité pour les populations arméniennes du Haut-Karabagh de pouvoir continuer d’y vivre dans le respect de leurs droits, de leur histoire et de leur culture. Une telle garantie ne peut exister quand le plus fort exerce une contrainte délibérée sur le plus faible, quand pèse la menace d’une intervention militaire permanente, et quand le Haut-Karabagh fait l’objet, depuis plusieurs mois maintenant, d’un blocus qui empêche la population de s’approvisionner en nourriture, en médicaments et en énergie.
La France a pris note des propos du Président Aliev, hier, affirmant son souhait de vivre en paix avec les Arméniens du Haut-Karabagh et de préserver leurs droits. Ces propos engagent l’Azerbaïdjan, qui porte aujourd’hui la responsabilité du sort de la population.
Si l’Azerbaïdjan est réellement désireux de parvenir à une solution pacifique et négociée, il doit dès à présent fournir des garanties tangibles :
- il doit s’engager de bonne foi dans les discussions, en excluant tout recours à la force ou toute menace de recours à la force et en acceptant que ce dialogue porte sur les droits et garanties de la population, avec le soutien de la communauté internationale ;
- il doit assurer l’amnistie aux forces qui ont accepté le cessez-le-feu ;
- il doit rétablir, sans délai et sans condition la circulation par le corridor de Latchine, conformément à l’ordonnance rendue par la Cour internationale de Justice le 22 février 2023, et confirmée depuis par la Cour ;
- enfin, il doit accepter une présence internationale humanitaire au Haut-Karabagh. C’est indispensable alors que l’hiver approche.
Sans ces garanties, il ne pourra pas y avoir de solution.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que la France alerte ce Conseil sur la gravité de la situation au Haut-Karabagh. Ce n’est pas la première fois qu’elle fois qu’elle appelle à se mobiliser pour éviter un drame humain et une aggravation de cette crise qui risque de déstabiliser profondément la région du Sud-Caucase.
Les événements des derniers jours le confirment : nous ne pouvons rester passifs et détourner le regard de ce qui se joue actuellement au Haut-Karabagh, au risque de nous rendre complices de l’exode massif d’une population qui est déjà très éprouvée. Plusieurs informations font état, depuis hier, de nombreux départs en préparation alors même que près de 10% de la population du Haut-Karabagh a été déplacée en raison de l’offensive menée par l’Azerbaïdjan le 19 septembre.
Ce Conseil doit contribuer de manière active à résoudre la crise. Il doit défendre les principes de la Charte et de la sécurité internationale en apportant son soutien actif à la définition des paramètres d’une solution négociée entre Bakou et les Arméniens du Haut-Karabagh. Il doit dire clairement sa détermination à faire respecter le droit international, en tout temps et en tout lieu. Et il doit rester vigilant face à toute tentative visant à entrainer l’Arménie dans ces événements tragiques et à en prendre prétexte pour remettre en cause son intégrité territoriale.
Le Premier Ministre Pachinian a montré au cours des derniers mois son sens des responsabilités, son souhait de la désescalade et son engagement pour trouver une solution négociée avec l’Azerbaïdjan, basée sur la reconnaissance et le respect de la souveraineté territoriale de chacun des deux pays, dans des frontières précisément délimitées et démilitarisées.
La France est mobilisée et elle continuera de l’être, au sein de ce Conseil comme dans toutes les enceintes pertinentes, pour une paix juste et durable dans le Caucase du sud, au bénéfice de toutes les populations de la région. Elle est prête à travailler avec tous ceux qui poursuivent le même objectif.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Nos forces de sécurité intérieure et nos magistrats sont dans la même barque républicaine. Opposer la justice et la police est mortifère pour notre démocratie. En ce jour de manifestation « anti-flics », je veux redire mon soutien à nos policiers et nos gendarmes.

> Ce 22 septembre marque la première journée nationale en hommage aux personnels de l’administration pénitentiaire morts ou blessés en service. Je veux leur redire la reconnaissance de la Nation et ma fierté d’être leur ministre.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> La coopération franco-allemande fonctionne. Avec Boris Pistorius, nos vues sont convergentes. Le char du futur, le MGCS, se fera ensemble. Sur un pied d’égalité entre partenaires. Pour disposer d’un système d’armes qui s’appuiera sur des technologies de rupture.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [France travail] À la veille de l’examen du projet de loi, réunion de travail avec les présidents et vice-présidents de départements pour faire le point sur la mise en œuvre de l’expérimentation d’un accompagnement rénové des allocataires du RSA.

> La formation des demandeurs d’emploi est un des piliers essentiels pour atteindre notre objectif de plein emploi. Avec cette nouvelle contractualisation et cet effort budgétaire massif, l’État reste pleinement engagé aux côtés des régions  

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Répondre aux besoins de formation du pays comme aux enjeux économiques des territoires, accompagner la différenciation des établissements et atteindre les meilleurs standards : avec France 2030 nous renforçons les différentes formes d’excellence universitaire françaises !

> Préserver la Terre, nourrir ses habitants, protéger la santé de ceux qui la cultivent : voilà autant d’enjeux pour lesquels la recherche et l’innovation robotique nous permettent de répondre aux besoins de demain.
nous lançons aujourd'hui dans l'Allier le Grand Défi Robotique Agricole de
France 2030. Ce programme doté de 21M€ accélèrera l'innovation et contribuera à déployer près de 6 000 robots agricoles d'ici 2031.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La recherche et l'innovation sont essentielles à la transition agroécologique et à la souveraineté alimentaire.

> Il était important pour moi d’aller à la rencontre des acteurs et producteurs de l’agriculture biologique française.
- Face aux difficultés structurelles et conjoncturelles que rencontre l’agriculture biologique, nous avons engagé plusieurs actions dès cette année pour venir en soutien aux agriculteurs bios en difficulté.
- Ces actions en faveur des filières bios se poursuivront en 2024 avec en particulier pour soutenir la demande, un budget historique de communication de 5M€ supplémentaires par an.
- Ces crédits issus de la planification écologique seront par ailleurs reconduits en 2025 et 2026.
- Cette grande campagne de communication sera travaillée en lien avec tous les acteurs, et visera à inverser la décroissance que connaît la demande en produits biologiques, et à replacer l’agriculture biologique sur la trajectoire que nous nous sommes fixés d’ici 2030 en matière de surfaces en agriculture biologique.
- Enfin, toujours dans cette volonté d’apporter une réponse structurelle aux difficultés des filières bio, le fonds avenir bio sera abondé de 5M€ supplémentaires par an, portant ses moyens à près de 18M€, afin d’accompagner cet effort de structuration dont les filières bio ont besoin pour consolider leur marché.
L’agriculture biologique a toute sa place dans le paysage agricole et dans la consommation des ménages français, et nous continuerons à la soutenir à hauteur des objectifs que nous nous sommes fixés.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Devant les élus des métropoles et des grandes villes de France, je suis venu porter un message. Les territoires, j’en ai la conviction, sont le laboratoire des solutions et seront décisifs dans la planification écologique. C’est une force sur laquelle notre pays doit s’appuyer à la hauteur des défis auxquels nous devons répondre : émeutes, crise de l’eau, vagues de chaleur, décentralisation du logement, ou encore l’adaptation de vos villes au réchauffement climatique. L’Etat est, et continuera d’être à vos côtés, non de façon verticale, mais à l’écoute de vos propositions, dans la co-construction, et en soutien de vos projets.

> La mise en œuvre de nos engagements internationaux pour le climat et la biodiversité doit se faire en accompagnant les pays en développement.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La COP28 doit afficher une ambition rehaussée en matière d’atténuation et d’adaptation. Nous poursuivons nos échanges sur les sujets prioritaires à porter dans quelques mois à Dubaï, notamment en matière de décarbonation et de financement.

> Face au dérèglement climatique, nous devons concentrer nos efforts sur les pays qui en ont le plus besoin. C’est un enjeu clé du fonds pertes et préjudices, acté l’année dernière à la COP27, que je suis venue défendre aujourd’hui à l’AGNU. A quelques mois de la COP28, je suis venue rencontrer mes homologues pour accélérer la mise en œuvre effective du fonds et garantir une finance climatique plus juste au service des pays les plus vulnérables.

> Pour limiter le dérèglement climatique et éviter une extinction de masse, nous avons besoin des entreprises. Aujourd'hui, les entreprises les plus avancées dans la lutte contre le dérèglement climatique ont été au rendez-vous. Je veux saluer toutes celles qui ont pris de nouveaux engagements pour investir dans la nature, les énergies renouvelables, l'agriculture durable ou encore les forêts.

> Nous renforçons les contrôles menés par l’Etat pour protéger les consommateurs et s’assurer du bon emploi des aides à la rénovation énergétique.

> La transition climatique au niveau mondial ne se fera pas sans solidarité internationale. En s'engageant à hauteur de 7,6 milliards d'euros en 2022, soit 25% de plus que prévu, la France est cohérente avec l'ambition exprimée par le Président de la République au Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial. L'objectif de 100 milliards de dollars devient concret et atteignable. Je souhaite à présent que tous les pays se mobilisent pour relever l'autre défi : celui de l'atténuation et de la réduction des énergies fossiles.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> A l’assemblée générale des Nations Unies, la réunion de haut niveau sur la préparation, prévention et réponse aux pandémies a montré la mobilisation de la communauté internationale et de la société civile pour mieux faire face aux crises sanitaires en tirant les leçons du covid19.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> Notre modèle social évite chaque année à 5 millions de personnes de basculer dans la pauvreté.

> Une manifestation qui met une cible dans le dos de nos policiers, qui les traite de racistes est une honte. Les députés qui s'y rendent déshonorent l'Assemblée.

> Sur les crèches, j'ai agi immédiatement : la loi change pour garantir des contrôles aux sièges des groupes privés. Et pas un euro d'argent public ne sera versé si les professionnels de crèche ne sont pas mieux considérés et valorisés.

> Lutter contre la pauvreté, c'est faire que le travail paie. Il est impensable de continuer à avoir des travailleurs pauvres dans notre pays. Des gens qui bossent et ne s'en sortent pas. Tout le monde doit prendre sa part : employeurs, Etat, collectivités.

> Pour garantir la sécurité des personnes handicapées, je prends des mesures immédiates : j'envoie des instructions claires aux opérateurs et aux services qui les contrôlent. Je double les effectifs de contrôle. Aucune famille ne doit avoir peur pour la sécurité de ses proches.

> 34 millions € de dons aux associations des grandes entreprises agroalimentaire, hygiène et beauté en un an. Aujourd'hui ce sont des dons 8 millions de denrées alimentaires et 10 millions de produits d'hygiène et pour nos enfants. Et ce soutien est durable.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les violences du quotidien, l'ampleur du traumatisme, le deuil d'un parent, arraché. L'enfant témoin des scènes de violences conjugales est reconnu victime. Il était temps.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Crise migratoire à Lampedusa] À très court terme, nous allons aider à traiter les demandes des personnes qui sont sur l'île plus rapidement, s'assurer que soit elles obtiennent le statut de demandeur d'asile, soit elles puissent retourner vite, si elles n'ont pas vocation à rester dans l'Union européenne. Je pense que c'est la première urgence. La deuxième chose, évidemment, et c'est une situation plus durable dans la gestion migratoire en Europe. Donc, les trois points ici. Le premier est de renforcer l'aide au développement pour que les personnes qui viennent pour des raisons économiques puissent rester chez elles. Le deuxième, c'est de renforcer les frontières et s'assurer que les passeurs criminels soient évidemment arrêtés et arrêtent leurs activités. Pour cela, Frontex va être aidé d'Europol dans les semaines et les mois qui viennent. Puis le troisième, bien sûr, essayer de mettre en place le pacte sur la migration et l'asile. On aimerait que tous les partis du Parlement européen votent pour précisément éviter ce genre de situation au fur et à mesure des années.

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Pour maintenir la confiance dans la solidarité internationale, tenir nos engagements est fondamental. 7,6 milliards d'euros au service de l'action climatique, ce sont des résultats concrets. Nous continuons de co-construire des partenariats pour une transition énergétique juste, et avons déjà conclu des partenariats ambitieux en ce sens avec le Sénégal, l'Afrique du sud ou encore l'Indonésie. Nous oeuvrons aussi pour la préservation des réserves de carbone et de biodiversité que sont les forêts à travers le développement de plateformes pays pour les forêts, la nature et le climat. Nous soutenons les pays et leur population à travers l'Agence française de développement, mais aussi au travers de fonds multilatéraux majeurs, tel le Fonds vert pour le climat.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Sur le plan légal, depuis 2017, nous avons progressé en matière de lutte contre l’inceste. Mais ce n’est pas qu’une question de loi. C’est une question d’organisation de la justice, d’accueil et d’écoute des victimes. C’est toute la société qui doit se mobiliser !

> La loi immigration est équilibrée et j’espère qu’elle le restera ! Elle doit permettre de régulariser les personnes en situation irrégulière dans les métiers en tension, car ces personnes travaillent, veulent s’insérer et nous en avons besoin.

> Les QAG [Questions au gouvernement à l’Assemblée] sont indispensables à notre vie démocratique. Je souhaite que nous nous penchions collectivement sur la façon de les rendre plus dynamiques ! Je réunirai début octobre les présidents de groupe à l’Assemblée pour trouver ensemble la bonne formule.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> En 2019, certains avaient encore « l’Europe honteuse ». Aujourd'hui, on a l'Europe ambitieuse et l'Europe audacieuse. C'est grâce au travail des parlementaires du groupe Renew Europe qui ont contribué à transformer notre Union.

 

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Les Arméniens sont victimes d’une situation terrible au Haut-Karabakh de la part de l’armée azerbaïdjanaise. Des habitants chassés et humiliés, tenaillés par la faim et la peur. Face à ce drame, je salue la position résolue de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. Alyev doit rouvrir sans condition le corridor de Latchine et, au minimum, laisser l’aide humanitaire passer !

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> L’ouverture et la maîtrise de l’immigration sont indissociables. Les pays au discours le plus généreux et humain sont aussi sont qui ont une politique stricte sur les visas comme le Canada.

> Le Président participe à la messe en chef d’un État laïc. C’est aussi un message d’amitié et de respect vis à vis des catholiques en ce jour. Marc Bloch disait que comprendre l’histoire de France, c’est vibrer au récit du baptême de Clovis comme de la fête de la Fédération.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> [Crise migratoire à Lampedusa] Il ne peut pas y avoir d’accueil automatique, il faut examiner les situations au cas par cas. Disons les choses, un migrant qui n’est pas éligible à l’asile n’a pas vocation à rester sur le sol européen. Mais si nous voulons préserver le droit d’asile qui est notre honneur et éviter qu’il ne soit dévoyé, permettre des voies de migration régulière qui sont nécessaires, nous devons être beaucoup plus efficaces dans le traitement des demandes et plus fermes vis-à-vis de ceux qui sont déboutés.
Au-delà de cette situation particulière de Lampedusa, il faut regarder la question migratoire en face. Les phénomènes migratoires vont s’intensifier dans les années à venir, c’est la réalité : c’est la raison pour laquelle, en Européens, il faut s’organiser, ce qui n’est pas encore le cas.

> Depuis 2017, le président de la République a toujours défendu une Europe plus souveraine et donc capable de maîtriser ses frontières. La France a aussi été le moteur de la solidarité européenne ces dernières années. Mais la solidarité européenne de la France peut s’exprimer de différentes manières, comme une aide renforcée pour aider l’Italie à maîtriser ses frontières.

> [Crise migratoire à Lampedusa] La crise que l’on vit en ce moment est le reflet de notre incapacité à nous organiser collectivement du fait des blocages de Marine Le Pen et de ses alliés nationalistes en Europe. En matière migratoire, nous sommes au milieu du gué et donc nous ne sommes pas aussi efficaces que nous pourrions l’être en étant unis. La France a proposé de traiter les demandes d’asile aux frontières, de renforcer Frontex pour que celles-ci soient mieux contrôlées, d’harmoniser les procédures d’asile entre Etats membres… Quand le RN et ses alliés s’opposent au pacte asile-immigration, ils bloquent la capacité des Européens à s’organiser et ils le font sciemment. Ils vivent du business de l’immigration ! Le Rassemblement national fait le jeu des passeurs en entretenant des divisions nationalistes en Europe. Au fond, Marine Le Pen et Jordan Bardella ne valent pas tellement mieux que les passeurs. Empêcher les Européens de s’organiser, c’est servir leur entreprise électorale.

> [Crise migratoire à Lampedusa] Giorgia Meloni a compris qu’elle avait besoin de l’Union européenne. Elle a compris qu’on ne pouvait réussir qu’en coopérant avec les autres pays du continent. Regardez les Anglais : depuis qu’ils ont quitté l’Union européenne, le nombre d’arrivées sur le territoire a doublé et le Royaume-Uni demande désormais plus de coopération avec l’UE. Les politiques nationalistes aboutissent toutes à des échecs. Au fond, ce qui se passe en Italie nous montre ce que serait la politique du RN au pouvoir : une forme de paralysie et d’inefficacité de la politique migratoire française. A Beaucaire, Marine Le Pen a annoncé vouloir instaurer une «déclaration des droits des nations et des peuples»… Il s’agit, ni plus ni moins, que d’un Frexit, car cela dérogerait aux règles européennes. Elle n’a jamais abandonné cette idée, elle l’a mise en veilleuse car les Français n’y sont pas favorables, mais le projet profond de son programme, c’est la sortie de la France de l’Union européenne.

> [Elections européennes] Nous voulons servir les Français, le RN veut leur mentir. Donc oui, notre ennemi, c’est le Rassemblement national. En voulant affaiblir l’Europe, le RN agit contre les intérêts du peuple français. Très clairement, aux élections européennes, nous allons porter un projet de renforcement et de souveraineté de l’Europe. La crise migratoire le montre, il y a encore beaucoup de travail pour être plus fort et réactif. Le parti europhobe qu’est le RN s’est systématiquement trompé sur toutes les crises que nous avons eu à gérer : le Covid, la guerre en Ukraine, et ces crises migratoires. Il faut tout de même se rendre compte que les élus RN siègent au Parlement européen avec des gens qui sont contre l’IVG ou qui souhaitent réduire les droits des personnes LGBT.

> [Elections européennes] Le Rassemblement national veut faire de ces élections européennes un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Nous, nous voulons parler aux Français des vrais enjeux européens, lutter contre le changement climatique, recréer de l’industrie sur le continent, maîtriser l’immigration, nous protéger face à la Russie. Nous, nous ne parlons pas de l’Europe seulement une fois tous les cinq ans. Contrairement au RN, pour nous l’Europe n’est pas seulement un tiroir-caisse.

> [Loi immigration] Il y a aujourd’hui une faiblesse dans notre organisation nationale et les Français attendent des mesures fermes. Nous voulons porter ensemble deux radicalités : une expulsion plus rapide de ceux qui n’ont rien à faire sur notre sol national et, dans le même temps, créer le titre de séjour métiers en tension pour mieux intégrer les gens qui ont vocation à rester en France. Pour que ce texte soit adopté, il faut qu’il soit le fruit de cet équilibre. Les Français y sont favorables, tout comme les organisations patronales qui demandent toutes cela ! D’ailleurs, ces organisations doivent prendre leur responsabilité et l’exprimer plus clairement. Il faut regarder notre situation avec lucidité, courage et honnêteté intellectuelle. Les LR ne peuvent pas défendre cette mesure dans leurs circonscriptions et s’y opposer au niveau national. Il y a une forme d’hypocrisie. Je crois donc qu’il doit pouvoir exister une majorité pour voter ce texte, il faut simplement que chacun soit honnête et responsable.

> La France insoumise est dans une fuite en avant depuis maintenant un an, qui détériore l’image de la classe politique. Les positions de LFI sont très éloignées de celles de la majorité, travailler aujourd’hui avec la France insoumise n’est pas possible. Quant au RN, je vous l’ai dit, c’est notre ennemi.

> Je crois que la légitimité issue des urnes ne doit pas être un prétexte pour banaliser le Rassemblement national et ses idées. Nous devons être, toutes et tous, vigilants à l’entrisme institutionnel du RN, car c’est exactement ce qu’ils font. On abordera ce sujet collectivement dans la majorité pour définir notre position commune, mais je pense que ce n’est pas à la majorité de choisir ses oppositions. Les oppositions devront elles-mêmes s’entendre pour décider de quelle manière elles se répartissent les responsabilités. Dans un contexte de majorité relative, les contraintes doivent être partagées, il appartient aux oppositions de faire également le boulot, au moment de voter les textes comme sur l’organisation de notre Assemblée nationale.

 

Céline Calvez (députée)
Le ministre de l’Éducation a demandé un audit pour faire la lumière sur les rapports du Rectorat de Versailles avec les parents. Prochainement, des annonces déterminantes contre le harcèlement: prévention, détection et réaction.

 

David Amiel (député)
> La marche [contre les violences policières], c’est la marche de la honte. Honte à l’extrême gauche qui jette l’opprobre sur l’ensemble des policiers et gendarmes, des fonctionnaires qui ont choisi de risquer leur vie pour servir la République.

 

● MoDem
Erwan Balanant
> La question du logement est cruciale (...) on est passé d'un quart du budget des Français sur le logement à un tiers, c'est beaucoup.

> Une régionalisation du SMIC sera compliquée à mette en place.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Pascal Canfin
> La France ne soutiendra pas la proposition de la Commission européenne de réautoriser le glyphosate pendant 10 ans sans conditions et nous nous y opposerons au Parlement européen.

> On est en train d'opérer la plus grande transformation économique jamais réalisée en Europe avec le « Green Deal ». Nous soutenons cette stratégie climatique, économique et industrielle car elle est justement ambitieuse. L'objectif est d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Cela peut paraître loin, mais on sait qu'en la matière, tout ce qu'on construit aujourd'hui, les infrastructures de transport, l'immobilier, les usines, etc. seront toujours en place en 2050. C'est extrêmement rapide. Au fond, le « Green Deal » est comparable aux révolutions industrielles précédentes, celles du charbon puis du pétrole, des énergies fossiles qui ont pris parfois deux siècles. Là, on a seulement une génération pour décarboner l'économie de l'Union européenne, c'est extraordinairement ambitieux. Je réfute absolument tout manque d'ambition, au contraire nous sommes dans un moment historique.

> Nous sommes dans un nouveau moment politique où une partie de la société continue à trouver que ça ne va pas assez vite, notamment les mouvements de jeunesse sur le climat; mais d'un autre côté, une partie juge que le processus de transformation est trop rapide . Cela provoque des tensions. Mon rôle au Parlement européen comme dans la majorité présidentielle, c'est précisément de tenir les deux bouts. Ne jamais lâcher l'ambition parce que le choc climatique est là et que les émissions ne baissent pas encore assez vite nous disent les scientifiques qui sont unanimes sur ce point. En même temps, ne jamais nier le fait que si on fracture la société, alors cette révolution s'arrêtera d'elle-même et plongera nos sociétés dans le chaos de la crise climatique. Ce qui nous distingue très fortement des Verts, c'est qu'ils sont dans le tout ou rien. Ce jusqu'au-boutisme exacerbé les marginalise. Nous, nous sommes dans la recherche de l'équilibre pour ne laisser personne sans solutions. Énormément de choses sont lancées et avancent avec succès. Les technologies zéro carbone sont là. N'ayons pas peur.

> Nous planifions les transitions écologiques dans le temps et nous faisons en sorte que les solutions alternatives soient accessibles. C'est le cas par exemple pour la fin de la vente des voitures zéro émission programmée en 2035. Si vous le voulez, vous pourrez continuer à acheter une voiture à moteur thermique en décembre 2034 et vous pourrez continuer à rouler avec jusqu'à la fin de sa vie. Nous ne mettons personne sous une contrainte de court terme tout en planifiant la décarbonation progressive de la route qui est à la fois un enjeu climatique et de lutte contre la pollution de l'air. Et contrairement à ce que j'entends parfois, les Européens adhèrent puisque la part de voitures électriques vendues depuis le début de l'année dépasse pour la première fois celle des véhicules diesel. Et le taux de satisfaction des Français qui passent à l'électrique est élevé.
Quand on voit tous les investissements des constructeurs, on sait qu'on ne va pas revenir en arrière. L'un des outils dont on dispose, pour garantir l'accessibilité des solutions zéro émission, c'est le leasing. Cet engagement du président de la République va être déployé à partir de cet automne. En octobre un ménage vivant en zone semi rurale, éloigné de toute alternative en transport en commun, pourra avoir accès à ce dispositif qui offrira des conditions privilégiées pour aller vers une voiture zéro émission. Par ailleurs, on commence à toucher les premiers fruits de la réindustrialisation verte. Les premières « mega factories » de batteries commencent à voir le jour. Les premiers super investissements ont permis la création de la « vallée de la batterie » dans les Hauts-de-France. Quand un investisseur taïwanais met 5 milliards sur un seul site près de Dunkerque, c'est le plus gros investissement industriel jamais réalisé.

> Nous sommes en train de faire converger industrie et écologie ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Et, maintenant cette stratégie est, en France, crédible aussi sur le plan financier. Emmanuel Macron est aux avant-postes quand il annonce 7 milliards d'investissements supplémentaires sur la transition écologique dans le budget 2024, c'est inédit, personne ne l'a fait par le passé.

> Le Green Deal c'est près de 75 lois pour changer les règles du jeu. C'est un changement systémique que nous devons réussir. Et on prépare déjà le « Green deal 2 » pour donner le maximum de visibilité aux entreprises. La Commission européenne va présenter sa nouvelle stratégie en février, avec la cible 2040, c'est-à-dire le niveau de réduction d'émissions visé pour 2040. Je plaide pour une deuxième étape avec un choc de financement notamment par la réforme du Pacte de stabilité et un choc de simplification pour libérer l'économie de la transition verte à tous les niveaux et miser sur les entrepreneurs de la transition.

> La taxe carbone aux frontières est l'une des mesures qui symbolise le plus l'articulation de notre politique climatique et de notre volonté de mettre fin à l'Europe naïve et construire l'Europe puissance. Ça faisait 30 ans qu'on en parlait. Le défenseur initial de cette taxe carbone aux frontières, c'était Jacques Chirac dans les années 90. Nicolas Sarkozy, puis François Hollande en ont parlé sans parvenir à la faire. Nous, on a réussi. Elle entre en vigueur dans quinze jours. C'est un très bon exemple de l'action mise en œuvre pour atteindre la neutralité carbone et combattre le dumping climatique et donc protéger les emplois industriels en Europe. Et moi je peux aller voir les salariés de nos industries et leur dire qu'on les protège. Jordan Bardella ne peut pas en dire autant car il n'a pas voté la taxe carbone aux frontières !

> Nous avons sur le premier mandat doublé notre rythme de baisse des émissions de CO2. C'est la preuve objective d'une première accélération. Pour respecter l'accord de Paris, nous devons désormais encore doubler ce rythme. C'est précisément ce à quoi sert la planification écologique dont les modalités précises seront présentées par le chef de l'Etat lundi 25 septembre. J'ai beaucoup œuvré pour que le secrétariat à la planification écologique soit rattaché à Matignon. On voit l'importance de cette décision au moment des arbitrages financiers. C'est grâce à Elisabeth Borne que 7 milliards de crédits budgétaires supplémentaires ont été fléchés sur la planification écologique dans le budget 2024 et en cohérence avec le rapport de Jean Pisani-Ferry. (…)
Les 60 milliards d'euros, c'est le total des investissements verts publics et privés supplémentaires qui doivent être réalisés chaque année pour atteindre nos objectifs. Ce n'est pas que du budget de l'Etat heureusement pour nos impôts ! Avec le SGPE et Bruno Le Maire nous avons cherché à savoir quel était le montant de crédits budgétaires supplémentaires nécessaires pour nous mettre sur cette trajectoire de 60 milliards. Nous sommes arrivés à ce chiffre de 7 milliards et c'est ce qu'a annoncé Elisabeth Borne. Je renvoie les oppositions actuelles à leurs responsabilités passées, aucun autre gouvernement n'a pris un tel engagement. Au-delà des aspects financiers, nous travaillons avec les entreprises. Par exemple, le Président a lancé 50 contrats de décarbonation avec nos grands industriels. C'est l'une des mesures que j'avais proposée au Président de la République dans sa campagne. Ces 50 sites industriels émettent autant que les 2/3 des émissions des automobilistes français. Nous nous y attaquons donc en priorité.

> Il est nécessaire d'impulser de nouvelles règles du jeu depuis Paris ou depuis Bruxelles. Par exemple, les standards sur les voitures, ou la taxe carbone aux frontières, ne peuvent être menées à bien qu'au niveau européen. Mais en revanche, il y a des actions qui ne peuvent se réaliser qu'au niveau territorial. On est en train de créer des dizaines de milliers d'emplois industriels nouveaux grâce à la transition dans une région comme les Hauts-de-France qui a énormément souffert de désindustrialisation par le passé. Il faut organiser des nouvelles formations et des parcours professionnels. C'est au niveau régional que cela doit se faire en priorité. Christophe Béchu envisage de faire un tour des régions pour aller au plus près des territoires et travailler avec les acteurs locaux, c'est une très bonne chose.

> L'un des fondamentaux de l'écologie macroniste, c'est de chercher à dépolariser la transition écologique. J'insiste beaucoup sur ce point parce que les Verts d'un côté, comme le RN de l'autre pour des raisons évidemment totalement opposées, sont des acteurs qui polarisent la transition écologique, c'est-à-dire qui en font un objet de conflit. Pour être efficace il faut au contraire dépolariser. Premier exemple : l'énergie : la synthèse politique qui a été faite lors du discours de Belfort par Emmanuel Macron a dessiné un plan en trois points : le développement des renouvelables ; le renouvellement du nucléaire ; et l'efficacité couplée à la sobriété énergétique. Cette synthèse politique est totalement inédite et elle est maintenant largement soutenue par les Français. Deuxième exemple : sur le sujet des « mega bassines » nous sommes clairs sur le fait qu'elles peuvent avoir une utilité pour les agriculteurs dès lors qu'elles sont mises en place en contrepartie de changement de pratiques agricoles plus économes en eau. C'est le bon point d'équilibre.

> Une incertitude plane sur la stratégie politique de la droite européenne. La droite européenne est coupée en deux entre les partisans d'Ursula von der Leyen qui veut maintenir cette coalition du centre droit au centre gauche - et dans laquelle nous nous retrouvons totalement -, qui apporte la stabilité à la construction européenne et aux grandes politiques qu'on mène en matière d'autonomie stratégique, de défense, de soutien à l'Ukraine, de transition écologique, etc. Et puis, il existe une autre stratégie défendue par la droite, celle de l'Allemand Manfred Weber, patron du groupe de droite au Parlement européen, qui cherche plutôt en priorité une alliance entre droite et extrême droite avec l'Italienne Giorgia Meloni. Je ne crois pas que ça puisse marcher. Je crois que nous trouverons à nouveau en 2024 une majorité pour construire « l'Europe puissance » telle qu'Emmanuel Macron l'a décrite. Cette Europe qui a permis de gérer la crise sanitaire, d'acheter les vaccins en commun, de fabriquer pour la première fois de l'armement en commun pour l'Ukraine, de faire un plan de relance historique de 750 milliards d'euros qui a sauvé nos économies au moment de la crise Covid, de faire le Green Deal.

> Nous n'avons jamais été aussi près d'un accord sur le Pacte « asile et migrations ». Après des années d'échec, on entre dans la négociation finale y compris avec le gouvernement d'extrême droite en Italie qui a totalement changé de position sur ce sujet. Mais il faut que les Français sachent que le RN a voté contre le paquet asile et migrations au Parlement européen alors que la crise actuelle le montre une nouvelle fois c'est à cette échelle que l'on peut agir efficacement et pas à l'échelle des frontières nationales.

> Je suis fidèle à l'ADN du macronisme, c'est-à-dire que je refuse les simplismes. Il n'est pas question de laisser les passeurs décider de qui rentre chez nous. Et je ne vois pas au nom de quoi ce serait le cas. Il est également important d'améliorer l'intégration des immigrés qui arrivent chez nous et qui font la preuve de leur volonté d'insertion à travers un emploi. Or, aujourd'hui beaucoup de migrants sont bloqués dans leur parcours d'insertion par le fait que justement, c'est extrêmement difficile d'avoir les titres de séjour adéquats. Les chefs d'entreprise eux-mêmes, notamment dans le bâtiment, l'hôtellerie, etc réclament de la souplesse et nous disent qu'ils ont besoin de main d'œuvre. Je pense que Sacha Houlié a raison de dire que ne pas agir sur ce sujet pourrait fracturer la majorité. Si le blocage persiste, nous pourrions peut-être faire comme pour les réformes sur l'énergie où nous avons voté un texte sur le nucléaire avec la droite et un autre sur les renouvelables avec la gauche, en divisant le texte en deux lois  : une sur les métiers en tension et une autre pour durcir les règles d'entrée sur le territoire.

> Historiquement, Europe Ecologie/Les Verts avait réussi à un moment donné, avec l'arrivée de Dany Cohn-Bendit, à élargir sa base. Depuis, toutes ces personnes sont parties. Dany a quitté le mouvement comme Barbara Pompili, François de Rugy ou moi-même. La vérité c'est que les Verts se sont radicalisés à gauche et je le regrette. Mais c'est comme ça, c'est leur choix. Les Verts ont eu leur utilité pour lancer l'alerte sur le changement climatique notamment. Mais aujourd'hui pour conduire le changement d'une société, il faut justement ne pas être marginal, ni extrémiste, mais prendre en compte les contradictions et les inquiétudes qui s'expriment. Il faut les poser sur la table, et ensuite il faut mener les compromis et les négociations. Et ça, c'est exactement ce que les Grünen essayent de faire dans un contexte politique extrêmement compliqué en Allemagne. C'est exactement ce que les Verts français refusent de faire. Et donc c'est à nous d'être le parti de l'écologie de gouvernement en France.

> Je récuse cette idée qu'utiliser le 49.3 serait synonyme d'impuissance politique. Avant Elisabeth Borne, Michel Rocard avait en son temps recouru massivement au 49.3 et personne n'a dit qu'il avait été un Premier ministre faible. Il a même fait de grands textes de loi comme le RMI ou la CSG. Ça peut être au contraire des moments politiques de grande créativité. Ce que je vois pour l'instant, ce sont des oppositions incapables d'offrir une alternative majoritaire. Je rappelle enfin que cette situation n'a pas été choisie par le président de la République et la Première ministre. Ce sont les résultats de la démocratie française à un moment donné. Cela ne nous empêche pas de gouverner. Je regrette toutefois que les oppositions ne se saisissent pas de ce moment pour entrer dans la culture de la coalition à l'européenne. La culture du compromis est majoritaire en Europe, c'est dommage que la France reste à l'écart. Par ailleurs pour continuer à rénover notre démocratie je suis pour ma part très favorable aux référendums à questions multiples : poser plusieurs questions en même temps au Français ce qui permet à la fois de donner la parole au peuple souverain plus souvent, tout en évitant de transformer le référendum en référendum pour ou anti Macron puisque sur plusieurs sujets vous pouvez parfois être d'accord avec le gouvernement parfois contre. Le Président tourne autour de cette idée depuis plusieurs années, je pense qu'il faut y aller maintenant.

 

Pierre Karleskind
> L'UE mène la lutte contre la pêche INN [pêche illicite, non déclarée et non réglementée] mais nous devons faire plus. Nous voyons comment la Chine vide les eaux de pays tiers et subventionne sa flotte de pêche au détriment des ressources halieutiques et de la flotte de pêche de l’UE.

 

Fabienne Keller
> Les citoyens de Lampedusa et de toute l'Europe attendent de nous que nous prenions nos responsabilités et que nous apportions des solutions efficaces au défi de la migration. L'heure n'est pas à l'hésitation. Avec mon groupe Renew Europe, nous militons fortement pour la finalisation de la réforme du Pacte européen sur la migration et l'asile, pour une meilleure gestion des frontières et une plus grande solidarité. Je refuse d'ouvrir la voie à l'extrême droite qui souhaite diviser nos sociétés sur la question de l'immigration. Achevons le travail.

 

Ilana Cicurel
> Accélérer les procédures judiciaires tout en maintenant une justice de qualité est un besoin urgent dans toute l'Europe. Avec mon rapport, adopté aujourd'hui à l'unanimité en JURI, nous avons fait du Parlement européen un acteur de premier plan dans l'amélioration du système judiciaire de l'UE, au bénéfice de tous les citoyens.