mercredi 26 septembre 2018

Actualités du Centre. Avis du comité d’éthique et réactions centristes

Pour l’instant, ce n’est qu’un avis (lire ici son résumé) mais celui que vient d’émettre le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sera certainement au centre du remodelage de la loi de bioéthique dont le texte doit être écrit présenté par le Gouvernement pour être discuté et voté par le Parlement en début d’année prochaine comme le prévoit la législation en vigueur (avec une actualisation tous les dix ans pour coller au plus près à l’état de la société en la matière).
Si aucune réelle surprise n’est contenue dans cet avis, il est à noter qu’il va dans le sens des promesses électorales d’Emmanuel Macon en matière de procréation.
Ainsi, le CCNE recommande d’autoriser la PMA (procréation médicalement assistée appelée également APM, assistance médicale à la procréation) pour tous, couples hétéro et lesbiens, femmes seules.
En revanche, il souhaite que la GPA (gestation pour autrui) soit toujours interdite en France du fait de la possibilité de sa marchandisation.
A noter que le comité s’est également prononcé pour l’autoconservation des ovocytes par les femmes en vue d’une grossesse future, pour l’accès aux origines des enfants conçus grâce à des donneurs de sperme ainsi que sur les recherches médicales sur les embryons surnuméraires et les cellules souches mais avec des régimes juridiques différents pour ces deux types de recherches.
Cet avis a suscité de nombreuses réactions dont celles des partis centristes.

- LREM (Christophe Castaner, délégué général)
Je me réjouis que l'avis du CCNE aille dans le sens des propositions portées par LREM: - Ouverture de la PMA à toutes les femmes;
- Légalisation de l'autoconservation des ovocytes;
- Refus de la GPA.
Le débat reste encore à mener avant la révision de la loi bioéthique, il devra être apaisé et transpartisan. Mais le droit, la dignité, l’égalité, la liberté des femmes à disposer de leur corps sont des principes qui nous sont essentiels. LREM les défendra durant le débat.

- UDI (Jean-Christophe Lagarde, président)
Au contraire du Comité national d’éthique, je suis opposé à l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. En revanche, je crois que nous devons ouvrir et encadrer le droit de mourir dans la dignité dans certains cas.
Une grande majorité du groupe est opposée à l'extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.(…) C'est un acte médical et le gouvernement veut le transformer en un acte social. (…) Cela posera la question pour les couples homosexuels masculins et les hommes seuls. (…) Je ne suis pas sûr que le débat soit nécessaire dans la période actuelle.

- Mouvement démocrate (Jean-Noël Barrot, porte-parole)
Je salue un travail de fond du comité, à la fois la méthode et le fond. (…) Les parlementaires MoDem auront une liberté de vote sur le texte.

- Mouvement radical (communiqué des jeunes radicaux)
La CCNE et l’ordre des médecins ont tous deux donné leur feu vert à la PMA  pour toutes. Les jeunes radicaux, attachés à l’égalité et aux libertés individuelles saluent cette décision et appellent à ce que les parlementaires légifèrent en ce sens.


Actualités du Centre. Barcelone: le socialiste Manuel Valls soutenu par… les centristes de Ciudadanos

Manuel Valls
Manuel Valls a donc décidé de se présenter aux municipales de Barcelone qui se dérouleront en mai 2019.
L’ancien premier ministre français est né dans la capitale catalane et a toujours de la famille en Espagne.
Certains diront que, n’ayant plus d’avenir politique en France, il tente sa chance de l’autre côté des Pyrénées.
D’autres estimeront qu’il continue son combat européen ainsi que sa lutte sans merci contre les velléités de séparatisme des indépendantistes de Catalogne (il avait pris partie, lors des élections régionales, contre eux, de manière très virulente).
Celui qui s’affirme toujours socialiste malgré son affiliation comme apparenté La république en marche à l’Assemblée nationale, sera soutenu dans sa tentative de devenir maire de Barcelone par les centristes espagnols de Ciudadanos.
Ces derniers partagent nombre de positions politiques d’un homme qui est à la droite de la droite du socialisme (se voulant d’ailleurs un social réformiste voire un social-libéral aux racines rocardiennes).
Surtout, ils sont sur la même longueur d’onde concernant l’indépendance de la Catalogne qu’ils rejettent complètement.
D’ailleurs, Ciudadanos est arrivé en tête lors des élections régionales (avec, comme tête de liste, Inès Arrimadas) mais ce sont les indépendantistes (grâce à plusieurs listes) qui sont majoritaires dans la province espagnole.
Lors d’une conférence de presse, Manuel Valls a déclaré, «je veux être le prochain maire de Barcelone», ajoutant que «dès la semaine prochaine, j’abandonnerai mon mandat de député et toutes mes responsabilités nationales et locales» tout en précisant, «j’aime la France; ce pays a permis à un fils de Barcelone, naturalisé seulement à 20 ans d’être maire, député, ministre et premier ministre. (…) Mais venir à Barcelone n’est pas une rupture, c’est le prolongement d’un même chemin, celui de l’Europe.»
Quant à son programme, il a expliqué que ce serait une «plate-forme citoyenne».
Mais il a affirmé qu’il ne serait pas le candidat du parti centriste espagnol:
«Je suis un homme de gauche. Je viens du socialisme français. Avec ses principes et valeurs républicaines. Mais je suis un candidat indépendant. Des partis me soutiendront, comme l’a déjà fait publiquement Ciudadanos, et je veux les en remercier, mais mon souhait est qu’il y en ait beaucoup plus. Nous avons du temps.»