mercredi 30 juin 2010

Actualités du Centre – France – Pour Fabienne Keller, les centristes de l’UMP doivent d’abord «refonder» leurs engagements et «définir» leurs valeurs


Aujourd’hui se tient les Etats généraux des centristes ayant rejoint les rangs de l’UMP et qui veulent peser plus sur les choix de leur parti et du gouvernement. Dans une interview au quotidien alsacien DNA, Fabienne Keller, une des initiatrices du projet avec Pierre Méhaignerie, et par ailleurs sénatrice du Bas Rhin explique la démarche. Extraits.

Qui sera présent aux États généraux des centristes de l'UMP?

Nous sommes une trentaine de députés et sénateurs de l'UMP à la sensibilité centriste. Par ailleurs, Jean-Louis Borloo a répondu présent à notre invitation. Il réfléchit à fédérer la famille centriste et marque son engagement en participant à nos débats. Jean Arthuis, le président de l'Alliance centriste, sera également à notre rencontre, ainsi que Jean-Louis Bourlanges, président de la Fondation du Centre, qui a vocation a être le lieu de réflexion partagée des centristes.

Centristes de l'UMP, MoDem, Nouveau centre, Alliance centriste…: il y a beaucoup de monde au centre en ce moment. Souhaitez-vous une union de la famille centriste?

Pour l'instant, notre démarche est de refonder nos engagements, de définir nos valeurs et, en tant que centristes de l'UMP, d'arrêter des positions communes, notamment sur les questions du budget et des collectivités locales. La question de nous ouvrir aux autres centristes, de fédérer la famille centriste ou d'avoir un candidat à la présidentielle est un autre sujet. Il est trop tôt pour évoquer cette question aujourd'hui.

Propos recueillis pas Elodie Bécu

dimanche 27 juin 2010

Actualités du Centre – Pologne – Le candidat centriste à la présidentielle nettement en tête des sondages


L’élection présidentielle polonaise suite au décès du président Lech Kaszynski dans un accident d’avion devrait revenir au candidat centriste, Bronislaw Komorowski, président de la Diète. Dans un sondage GfK Polonia pour le quotidien Rzeczpospolita, il devance ainsi de onze points son rival conservateur Jaroslaw Kaczynski pour le second tour du 4 juillet, avec 53% des intentions de vote contre 42% au frère jumeau du président décédé.

samedi 26 juin 2010

Une semaine en Centrisme. Comment noyer le poisson centriste


Le poisson centriste dérange. Il est même devenu un poison pour certains… Et ils ont décidé de le noyer. Comment? En bombardant les médias de nouvelles et d’initiatives dont le but final est son élimination, si ce n’est du paysage politique, en tout cas de la prochaine présidentielle. Aujourd’hui, les grandes manœuvres viennent de la Droite mais, n’en doutons pas, elles viendront également de la Gauche lorsque l’échéance électorale de 2012 se rapprochera et qu’il faudra capter ces voix centristes indispensables à tout victoire électorale.

Noyer le poisson centriste est une tâche à plusieurs (petites) mains. Il faut, d’une part, le décrédibiliser en niant son existence ou, au moins, son importance. C’est le cas, par exemple, d’un Jean-François Copé ou d’un Luc Ferry crachant sur le Nouveau Centre et niant l’existence d’un Centre indépendant dans un éditorial récent du Figaro.

D’autre part, il faut le phagocyter en lançant des leurres comme Nicolas Sarkozy recevant un Philippe Douste-Blazy toujours prêt à reprendre du service (!) ou, plus sérieusement, remettant en selle un François Bayrou (avec l’aide de ses petites mains Jean-Pierre Raffarin et Gérard Longuet, notamment). Un Bayrou qui continue à confondre -mais est-ce un hasard?-, centrisme et union nationale. Ou comme Dominique de Villepin qui se réclame soudainement du Centre pour capter son électorat, sans doute partageant l’étonnante affirmation de Jean-François Kahn – le ridicule en politique ne tuant plus depuis fort longtemps - faisant du Gaullisme, un centrisme! D’ailleurs François Bayrou a déclaré qu’il allait rencontrer Dominique de Villepin…

Il faut également tenter de le piéger par tous les moyens. C’est le cas d’un Jean-Pierre Raffarin dont la dernière trouvaille est de proposer au Nouveau Centre l’organisation de primaires dans la majorité présidentielle afin de désigner un candidat unique en 2012 sachant qu’un représentant du Centre n’aurait aucune chance de les remporter face à celui de la Droite. Un Jean-Pierre Raffarin, ex-centriste, présent dans tous la plupart des coups fourrés afin d’empêcher l’existence d’un Centre indépendant.

On peut aussi utiliser la flagornerie et la séduction pour endormir l’ennemi, tâche dévolue à un certain nombre à l’intérieur de l’UMP (dont encore Raffarin mais aussi Marc-Philippe Daubresse) qui redécouvrent soudainement qu’ils ont été centristes et tentent de neutraliser la réémergence d’un Centre fort et indépendant par le baiser qui tue de la nécessaire refondation de cette, oui, formidable famille centriste… mais dans l’UMP!

Et puis il y aura les incontournables défections dont on commence à voir quelques unes se dessiner au Nouveau Centre contre la candidature d’Hervé Morin. Valérie Létard a déjà choisi le camp de Jean-Louis Borloo, protégé de Nicolas Sarkozy, et André Santini ne se montre guère favorable à une candidature de son parti. La liste devrait s’allonger dans les mois qui viennent.

Les Centristes auraient tort de s’amuser de toutes ces tentatives grossières pour leur couper les ailes de leur refondation dans une structure forte et indépendante. Car chaque entreprise de déstabilisation permet d’insuffler le doute dans l’opinion grâce au relai surdimensionné des médias. Et le doute, en politique, fait souvent le lit de la défaite électorale.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

vendredi 25 juin 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Centrisme n’est pas union nationale


Le Centrisme n’a pas pour vocation de rassembler tous les partis politiques autour d’un même projet commun, il a pour vocation de rassembler une majorité d’électeurs autour de son projet de société. Le Centrisme n’est pas l’union nationale et l’union nationale n’est pas du Centre. Heureusement. Mélanger les deux c’est faire une erreur ou, pire, c’est une escroquerie politique. Que les partis centristes partagent les valeurs de la démocratie avec les autres partis est une évidence et est une bonne chose mais cela n’aboutit pas à l’union nationale. Que le Centre veuille travailler avec tous ceux qui le veulent à droite et à gauche est une évidence et une bonne chose mais c’est le lot de toute pensée politique qui se veut rassembleuse autour de son projet.

La confusion entretenue par quelques opportunistes, mais qui était aussi à la base de la candidature de François Bayrou aux présidentielles de 2007, vient de certaines des valeurs du Centrisme comme le pragmatisme, le compromis et le consensus, par exemple. Si l’on pousse à l’extrême ces trois concepts, ils peuvent se confondre avec une union de tout le corps social. Mais si celui-ci est le fantasme de tout parti politique, l’unanimisme (catastrophique pour la démocratie), il ne passe pas par l’abandon des valeurs propres défendues par le Centre mais par un ralliement à celles-ci. Si le Centre déclare qu’il peut réunir les Français largement, c’est parce que ses idées, son programme et ses valeurs ont cette capacité et non parce qu’il est prêt à toutes les concessions pour rallier tout le monde et n’importe qui.

Pour autant, quelle que soit cette volonté de rassembler le plus large possible, celle-ci s’adresse aux citoyens et non aux partis politiques. Le Centre n’a jamais vocation à gouverner avec tous les partis politiques sur base d’un accord ad minima (sauf si le pays est en danger), il a toujours vocation à gouverner avec tous les partis politiques qui partagent ses idées et ses valeurs. Le Centre n’a jamais vocation à rallier tous les partis politiques mais il propose un projet de société auquel peuvent toujours se rallier tous les partis politiques qui sont d’accord avec son contenu.

Assimiler le Centrisme à l’union nationale n’est pas lui rendre service, au contraire. Cela fait du Centrisme une coquille vide qui se remplirait des idées communes de la Droite à la Gauche et qui deviendrait son corpus politique, démontrant ce que ses adversaires prétendent, qu’il est un opportunisme politique grappillant de chaque côté de l’échiquier politique quelques mesures démagogiques. Bien au contraire, le Centrisme est une pensée forte autour de valeurs fortes et de principes de gouvernement forts.

dimanche 20 juin 2010

Une semaine en Centrisme - De la mollesse supposée de Barack Obama


Que ce soit pour sanctionner les pratiques des banques avec leurs produits financiers dérivés obscurs ou celles de BP dans ses forages à l’emporte-pièce, que ce soit pour lutter contre le chômage ou s’opposer aux velléités hégémonistes de la Chine, Barack Obama serait trop mou selon une critique qui monte de tous les bords politiques, des républicains, bien sûr, mais aussi des démocrates. Une critique reprise par une partie de la presse américaine et internationale qui n’en finit plus de vouloir s’émanciper de son adoration première et excessive pour l’homme lors de sa campagne présidentielle par un scepticisme parfois aussi excessif.

Voilà un débat qui n’est pas aussi anodin et polémique qu’il n’en a l’air au premier abord. Car, ce que l’on reproche au président américain c’est sa façon de s’attaquer et de résoudre les problèmes, sa vision politique et sa manière de gouverner. Cette manière centriste qu’il a mise en œuvre depuis sa prise de fonction il y a bientôt un an et demi et qu’il défend depuis de nombreuses années.

Une manière de gouverner qui avait été déjà vertement critiquée lors des débats sur la réforme du système de santé au moment où celle-ci semblait en perdition. Jusqu’à ce que celle-ci soit finalement votée et que Barack Obama soit célébré comme un grand stratège et un homme pugnace!

Rappelons que la méthode du président américain est celle de la discussion avec tout le monde, sans exclusive avec une recherche constante d’un consensus avant la prise de décision politique finale. Depuis qu’il est entré en politique, il a toujours défendu et appliqué cette méthode. Elle fait partie intégrante de sa manière de gouverner. Tout comme celle d’affirmer qu’une fois une décision prise, il en assume la responsabilité.

Nous sommes ici au cœur même de la méthode centriste de gouvernement, que l’on soit aux Etats-Unis, en France ou ailleurs. Sans effets de manche médiatiques, sans emphases stériles, sans faux-semblant partisans pour galvaniser les troupes, la manière centriste est souvent peu spectaculaire, préférant les résultats et le consensus à la théâtralité. Elle est donc plus facilement attaquable car elle ne remue pas les foules et elle ne propose pas de vaines gesticulations pour faire croire que l’on s’active alors que, souvent, ceux qui les pratiquent ne bougent pas le petit doigt...

Cette méthode centriste est sans aucun doute la plus responsable et la moins partisane, privilégiant l’efficacité. Mais elle impose, en contrepartie, une constante explication de texte pour faire pendant aux critiques qui la qualifie de molle et sans saveur pour démontrer la justesse de la démarche. Sans doute Barack Obama a pensé que le travail et les résultats suffiraient à assurer son succès auprès de l’opinion. Sans doute a-t-il été un peu grisé par la formidable vague d’enthousiasme qu’il a soulevé aux Etats-Unis et dans le monde entier. Une sorte d’hubris. Il a oublié qu’en politique il faut constamment vendre ce que l’on fait au risque que d’autres accaparent le discours pour dénigrer.

Mais le président des Etats-Unis n’est pas le seul centriste dans cet état d’esprit qui privilégie les résultats concrets. Dès lors, le Centre doit ne jamais oublier que ceux-ci ne sont pas suffisants pour faire taire les démagogues et leurs critiques. Il faut expliquer et réexpliquer la démarche sans relâche, dire où l’on va et communiquer quand on y arrive. On peut regretter que l’immédiateté médiatique empêche de plus en plus que la politique du moyen et long terme puisse se développer dans la tranquillité. Mais, c’est la réalité. Et les centristes, ardent défenseurs d’une politique qui s’appuie sur la réalité ferait bien de toujours s’en rappeler.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean Gripari

Directeur du département étranger du CREC

jeudi 17 juin 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Jean Arthuis, seul vrai rassembleur du Centre


En ces temps politiques incertains et alors que s’approche la présidentielle de 2012, tout le monde veut réunir le Centre. Ou, plutôt, tout le monde le dit, l’affirme, le jure la main sur le cœur. D’Hervé Morin à François Bayrou en passant par Jean-Louis Borloo et Pierre Méhaignerie, ils se poussent tous au portillon de la refondation centriste, parfois avec des arrière-pensées, parfois avec une certaine sincérité.

Pour autant, le seul vrai rassembleur du Centre s’appelle Jean Arthuis. Car c’est le seul qui ne ferme la porte à personne et qui ne l’a jamais fermé. C’est le seul qui appelle tous les centristes à se réunir autour de la grande table du Centre sans exclusive et, surtout, sans préalable. Tout le monde peut y venir avec ses idées et ses positions pour discuter. Une des preuves de cet état d’esprit a été l’organisation des Assises de la Refondation du Centre où il a réussi, début juin, à réunir toutes les composantes de la famille centriste autour de thèmes fédérateurs.

Bien sûr, Jean Arthuis n’est ni le saint du Centre, ni un idéaliste centriste naïf. Il sait bien que François Bayrou et Hervé Morin vont avoir du mal à s’entendre. Il sait bien que les centristes de l’UMP rêvent de faire venir les centristes du Nouveau Centre dans leurs rangs et inversement. Cependant, il estime que la force des idées, la force des valeurs et la volonté de bâtir une société équilibrée, consensuelle et responsable peut transcender les égos démesurés et les querelles de chapelle.

Surtout, il sait que le Centre ne peut peser sur la vie politique française que s’il est uni. Seule l’union de tous peut permettre aux idées, aux valeurs et à la volonté centristes d’influencer la politique de la France. Sans cette union, les centristes sont condamnés à être, soit des prêcheurs dans le désert, soit des supplétifs de la Droite et de la Gauche.

Du coup, comme l’avait compris en son temps un Jean Lecanuet, un Valéry Giscard d’Estaing et quelques autres, seule l’union des centristes peut permettre à ceux-ci de traiter d’égal à égal avec la Droite et la Gauche.

Au moment où la France a absolument besoin d’une politique consensuelle et responsable pour mettre en place une politique de réformes qui lui permettra de recréer une dynamique pour ramener la prospérité indispensable à une société équilibrée et plus juste, Jean Arthuis et ses amis de l’Alliance centriste estiment que le temps est (re)venu pour un Centre fort, uni dans la diversité. Aux centristes qui disent, qui affirment, qui jurent la main sur le cœur qu’il a raison fassent ce premier petit pas qui est souvent si difficile à faire mais aussi qui montre où sont les vrais hommes et femmes politiques responsables. Qu’ils viennent donc s’assoir, tous, autour de cette grande table du Centre.

lundi 14 juin 2010

Actualités du Centre – France – Hervé Morin, réélu à la tête du Nouveau Centre, confirme que son parti sera présent à la présidentielle


Le Congrès du Nouveau Centre qui s’est tenu ce week-end à Tours a réélu, sans surprise, à la tête du parti, Hervé Morin par 93% des voix. Ce dernier, au cours de ses interventions a confirmé que le Nouveau Centre aurait un candidat lors des prochaines élections présidentielles de 2012. Un candidat qui pourrait être lui-même même s’il a précisé qu’il n’était pas dans une démarche «égotique», faisant référence à celle de François Bayrou pour qui la conquête de l’Elysée est, selon lui, obsessionnelle.

A noter que si la plupart des membres du Nouveau Centre partagent la position d’Hervé Morin, dont le président exécutif, Jean-Christophe Lagarde, certains sont plus réservés et d’autres, comme Valérie Létard, soutiennent un autre candidat (en l’occurrence, pour elle, Jean-Louis Borloo).

Néanmoins, Hervé Morin s’est voulu ferme dans sa démarche, précisant que «si nous n'allons pas jusqu'au bout, c'est que nous aurons échoué et alors j'assumerai mes responsabilités. Je vous le dis très clairement, car je n'ai pas l'intention d'être le président d'un parti qui se résumerait à être le décor d'une pièce qui se jouerait sans lui». Une déclaration à mettre en rapport avec l’hostilité de Nicolas Sarkozy à une candidature du Nouveau Centre en 2012.

dimanche 13 juin 2010

Actualités du Centre – France – 59% des Français veulent un candidat centriste en 2012


Un sondage Opinionway pour le quotidien le Figaro indique que 59% des Français souhaitent qu’il y ait un candidat centriste lors des prochaines élections présidentielles de 2012, montrant par ce fait leur attachement à un pluralisme démocratique et à la représentation d’un courant de pensée politique majeur.

Dans le même sondage, 30% des personnes interrogées sur qui doit être le candidat centriste parmi trois personnalités (Jean-Louis Borloo, François Bayrou, Hervé Morin) souhaitent que ce soit Jean-Louis Borloo contre 29% pour François Bayrou et 16% pour Hervé Morin qui pourra se consoler en constatant que seuls 30% des sondés considèrent qu’il serait un mauvais candidat contre 31% pour Jean-Louis Borloo et 40% pour François Bayrou.

(Sondage réalisé les 9 et 10 juin auprès d'un échantillon de 1.030 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 2 à 3 points)

samedi 12 juin 2010

Actualités du Centre – France – Pour Hervé Morin, une candidature du Nouveau Centre à l’élection présidentielle est légitime


Dans une interview au quotidien régional La Nouvelle République, Hervé Morin, le président du Nouveau Centre, revient sur sa possible candidature à l’élection présidentielle et sur les manœuvres actuelles autour du Centre.

Valérie Létard, secrétaire d'État à l'Écologie, a défendu, hier, l'idée d'une candidature centriste en 2012, mais plutôt celle de Jean-Louis Borloo que la vôtre. Trahison ou manipulation?

C'est bien qu'un membre du gouvernement défende l'idée d'une candidature centriste. Valérie est Valenciennoise, comme Jean-Louis Borloo, c'est une solidarité naturelle!

Pourquoi n'annoncez-vous pas clairement votre candidature la présidentielle?

A deux ans de l'élection, ce ne serait pas décent, alors que la France est confrontée à de si lourds défis! Et puis, une candidature Nouveau Centre, ce doit être une ambition collective. J'ai trop vécu - avec François Bayrou - l'obsession personnelle, pour préférer aujourd'hui une démarche collective. Le Nouveau Centre, c'est une offre politique qui a sa place à côté de l'UMP. Si, pour nos parlementaires, ce n'est pas cette offre qui compte d'abord, mais plutôt leurs destins personnels... alors ils ne représenteront plus un électorat mais dépendront du fait du prince.

Sarkozy fait-il le bon calcul en renouant avec François Bayrou?

François Bayrou est au fond du trou, et il croit avoir là une occasion d'exister de nouveau. Moi, je pense que c'est plutôt le baiser qui tue: en renouant avec Nicolas Sarkozy, François Bayrou devient incompréhensible pour ses électeurs. Car qui comprendra qu'après avoir été d'une telle radicalité contre le président de la République, il revienne aujourd'hui vers lui? François Bayrou ne convaincra ni les centristes de gauche qui le voient revenir vers le Président, ni ceux de droite dont il s'est délibérément éloigné. Le Centre a un potentiel électoral de 15 %, mais il n'est pas de ce côté-là. François Bayrou, est une histoire qui se terminera dans la confusion en 2012.

Sarkozy a-t-il besoin des centristes pour gagner en 2012, et pouvez-vous vous présenter contre lui, alors que vous êtes dans son gouvernement?

De 1958 à 2002, c'est l'alliance des centristes avec un parti de droite qui a fait gagner les élections (sauf en 1981 et 1988, mais dans un autre contexte), même en 2007, où 70% des électeurs UDF ont voté Nicolas Sarkozy ! Quand la gauche est au pouvoir, tout le monde trouve normal que les Verts présentent un candidat à la présidentielle. Pourquoi cela ne serait-il pas normal aussi pour le Nouveau Centre? Une société moderne est une société complexe et diverse qui a besoin d'une offre politique plurielle. Quant à ma présence au gouvernement : la campagne électorale est encore très loin, il y a encore beaucoup à faire au gouvernement et, de toute façon, ce n'est pas moi qui en décide.

Propos recueillis par Bruno Besson

© La Nouvelle République 2010

Actualités du Centre – France – François Bayrou: «Le Centre ne peut être qu’indépendant»


Dans une interview au quotidien La Croix, François Bayrou revient sur ces dernières rencontres avec Nicolas Sarkozy et sa vision d’un Centre indépendant qu’il affirme incarner. Extraits.

Le centre droit et le centre gauche, est-ce pour vous le centre ou une partie de la droite et de la gauche?

Le centre ne peut être qu’indépendant. Chaque fois que quelqu’un éprouve le besoin d’ajouter l’adjectif (droit ou gauche) au nom (centre), c’est qu’il ne croit pas à la force du centre. Le centre, ce n’est pas un sous-produit de la droite et de la gauche, ce n’est pas «entre» la droite et la gauche, mais «autre» que la droite et la gauche. Le centre, c’est deux choses: d’abord le choix du pluralisme contre la bipolarisation; ensuite un projet et des valeurs différentes des deux partis actuellement dominants.

Un exemple: à droite comme à gauche, il y a un «fétichisme» de l’État: à droite, on rêve que l’État commande tout; à gauche, on rêve que l’État pourvoie à tout. Or, il s’agit dans les deux cas d’une conception jacobine. J’ai une conception différente, plus girondine: je crois que la société doit se prendre en main; la vie locale, l’entreprise, l’association, la famille, ce doit être aussi fort que l’État.

Et qu’est-ce qui vous distingue des centristes de la majorité (Nouveau Centre, radicaux, etc.)?

J’ai refusé d’avaliser les dérives du pouvoir actuel tandis qu’ils les ont approuvées. Je suis dans l’opposition, ils sont au gouvernement et dans la majorité. Comment peuvent-ils contester aujourd’hui ce qu’ils ont applaudi hier et ce qu’ils votent tous les jours? C’est cela la grande différence entre nous. Mais je n’ai pas oublié qu’ils ont été mes compagnons. Nous formons une famille politique. Elle se reconstituera. La période des recompositions politiques n’est pas terminée.

Le PS reste-t-il pour vous un interlocuteur possible?

Il y a beaucoup de personnes au PS avec qui je me sens en phase, sur le plan intellectuel : Dominique Strauss-Kahn, Manuel Valls, Gérard Collomb, et bien d’autres encore issus du courant Delors-Rocard. Ma liberté, c’est de parler avec tous les responsables du champ démocratique français.

Vous avez été très sévère avec Nicolas Sarkozy, vous paraissez l’être un peu moins ces derniers mois…

Je suis très sévère à juste titre. Je m’oppose à Nicolas Sarkozy sur toutes les orientations qui sont pour moi dangereuses et erronées pour le pays et son histoire: faire de l’argent et de la réussite financière une valeur de société, la marchandisation de la société, traiter l’école comme une variable d’ajustement, ne pas respecter la séparation des pouvoirs, se comporter plus en chef de parti qu’en chef de l’État, vouloir verrouiller les médias, publics ou privés. Toutes ces critiques, je les assume. Ce que j’ai dit depuis trois ans, ce que j’ai écrit dans mon livre ‘Abus de pouvoir’, je ne vais pas l’effacer ou l’estomper. Mais aujourd’hui, nous sommes devant une question majeure: celle des retraites. Toute ma vie, je me suis battu contre les déficits. Les Français savent que j’ai fait de ce sujet un avertissement central de ma campagne présidentielle de 2007. J’ai dit que si la réforme était raisonnable et juste, j’étais prêt à assumer le choix de la soutenir. (…)

Les responsables de la majorité laissent entendre qu’il y aurait un «réchauffement» entre vous et Nicolas Sarkozy. Qu’en est-il?

L’idée que je pourrais «dealer», entrer dans une manœuvre avec qui que ce soit, est une idée enfantine! Si j’avais voulu faire des manœuvres, il y a longtemps que j’aurais accepté les propositions diverses et variées, les dorures, les privilèges, les chapeaux à plumes. Or je me suis inscrit, volontairement, dans le dur et austère chemin de l’opposition, sur les principes!

Le terme de réchauffement» est donc inapproprié?

Il y a un terme qui est approprié: celui de responsabilité. Dans la tempête que nous traversons et que nous allons encore traverser – cette crise est la plus grave que la France ait jamais connue depuis la guerre –, je revendique le dialogue entre les hommes responsables. (…)

Propos recueillis par Laurent de Boissieur et Solenn Royer

© La Croix 2010

vendredi 11 juin 2010

Actualités du Centre – France – Hervé Morin (Nouveau Centre): «Notre projet sera totalement prêt à l’automne 2011»


Hervé Morin, le ministre de la Défense et président du Nouveau a donné une interview au quotidien 20Minutes dans lequel il parle du projet politique du Nouveau Centre et de la candidature centriste à la présidentielle de 2012.

Quel est l’enjeu de votre congrès?

La première étape était de reconstruire les fondations du parti. Avec 15.000 adhérents et 2.000 élus locaux, c'est fait. La seconde, aujourd'hui, est de bâtir un projet moderne qui renouvelle le discours politique. Le travail sera finalisé par des conventions nationales thématiques qui débuteront à l'automne au rythme d'une par mois. Notre projet sera totalement prêt à l'automne 2011.

Pour présenter un candidat à l'élection présidentielle de 2012?

Pour être en situation de décider d’avoir un candidat qui portera une nouvelle offre politique.

Quels sont les piliers de votre projet?

Nous souhaitons que l’Europe soit une puissance politique. Nous voulons porter l'idée d’une société apaisée où l'on cesse d’opposer les uns aux autres. Je voudrais que les fonctions sociales (santé, justice) soient mieux reconnues.

«Je ne te laisserai pas reconstruire l'UDF», vous aurait dit le Président. Ca ressemble à ce que vous faites...

L'offre politique à droite et au centre ne peut se limiter à un seul parti et à un seul candidat. Depuis 1958, il y a toujours eu un candidat centriste qui a généralement obtenu entre 15 et 20% des voix. Ca veut dire que de nombreux Français se retrouvent dans cette famille politique.

Vous pourriez être ce candidat?

Ce n'est pas le sujet du moment. La France traverse une crise. Ce serait indécent d’en parler maintenant. Cette question doit se poser à l’automne 2011.

Quelles seraient les conséquences de l'absence d’un candidat centriste?

Je ne peux pas croire que la démocratie française se résume à un seul candidat pour la droite et le centre. Beaucoup de Français se réfugieraient dans l'abstention. Pour le Nouveau Centre, ce serait un échec. Le parti ne doit pas être le simple élément de décor d’une pièce de théâtre se jouant sans lui.

Avez-vous l’impression que Nicolas Sarkozy entrave votre démarche?

J'ai un souvenir de l'entre-deux tours de 2007. Il avait dit aux parlementaires Nouveau Centre qu'il n’avait jamais cru au bipartisme et qu'il voulait que les centristes soient eux-mêmes.

Que vous inspire l’éventuelle candidature de Jean-Louis Borloo?

Laissons le débat se décanter. Mais, le rassemblement des centristes ne peut pas se faire au sein de l'UMP.

Propos recueillis par Vincent Vantighem

© 20 Minutes 2010

Actualités du Centre – France – Valérie Létard joue Borloo contre Morin


Dans une interview au quotidien Le Parisien, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie et membre dirigeante du Nouveau centre, Valérie Létard s’est prononcée en faveur d’une candidature de Jean-Louis Borloo aux présidentielles de 2012 contre celle de son président de parti, Hervé Morin. Des propos qu’elle va devoir sans doute expliquer lors du congrès du Nouveau Centre qui se tient ce week-end à Tours… Extraits.

«Je soutiens un rassemblement des centres sous forme de confédération, respectant l'identité de chacun, un peu ce qu'était l'UDF, avec ses différentes sensibilités complémentaires. Après avoir achevé cette construction, il faudra évidemment une candidature centriste en 2012»

«Au printemps prochain il sera temps de choisir le meilleur d'entre nous, le plus crédible et le plus représentatif. (…) Aujourd'hui, celui qui incarne le plus nos valeurs humanistes et de cohésion sociale, c'est Jean-Louis Borloo. (…) Nous avons des gens de qualité au Nouveau Centre, mais il faut aller vers celui qui incarne le mieux les valeurs centristes aux yeux de nos électeurs et qui a un profil fédérateur».

jeudi 10 juin 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - Nicolas Sarkozy a peur du Centre


On ne peut comprendre les agissements de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du Centre si on ne prend pas en compte la donnée principale de sa stratégie: la peur! On voit d’ici un certain nombre de sourires moqueurs à droite comme à gauche mais pas seulement. Mais je ne parle évidemment pas de la peur du Président de la république qu’un candidat centriste lui pique son boulot en 2012 en s’asseyant dans le fauteuil de l’Elysée. Non, ce dont je parle c’est de la peur qu’un candidat centriste l’empêche de gagner en étant soit éliminé au premier tour (version catastrophique), soit trop faible pour l’emporter au second tour (version pessimiste).

Car les données actuelles ne sont guère favorables à Nicolas Sarkozy. Sa cote de popularité est en berne, les intentions de vote des Français pour 2012 ne sont pas très encourageantes, sa majorité donne des signes de division (Villepin et Morin mais aussi quelques autres de moindre importance comme Dupont-Aignan), le Front national dont il avait annoncé le décès est toujours bien vivant et le Centre est en train de relever la tête. Ce Centre qui pourrait donc le faire trébucher dans deux ans avec une candidature unique.

Sa peur est de trois ordres. Le premier est de se retrouver derrière le candidat du Front national (ou plutôt la candidate puisque Marine Le Pen semble incontournable dans le parti d’extrême-droite) après le premier tour de la présidentielle. C’est le scénario du 21 avril 2002 à l’envers avec un candidat d’extrême-droite au second tour contre le candidat du Parti socialiste. Scénario catastrophe évidemment pour Nicolas Sarkozy d’autant plus qu’il est le sortant. Un sortant sorti dès le premier tour, les livres d’Histoire n’aiment pas cela, ni les bonnes fées qui décident de l’avenir d’un homme politique …

Le deuxième est de se retrouver derrière le Parti socialiste au premier tour. Cela ne veut pas dire que la bataille finale est perdue d’avance mais qu’elle sera beaucoup plus difficile à gagner car la dynamique sera du côté du candidat de gauche.

Le troisième est d’avoir, au premier tour, quel que soit son ordre d’arrivée, un score trop faible qui le montrerait particulièrement vulnérable et enclencherait aussi une dynamique à gauche.

C’est cela la peur de Nicolas Sarkozy. C’est pour cela qu’il veut une majorité unie derrière lui dès le premier tour. C’est pour cela qu’il essaie de contrer une candidature unique du Centre. C’est pour cela qu’il essaie de démolir celle d’Hervé Morin et de Jean-Louis Borloo (même s’il dit le contraire pour ce dernier qui n’est pourtant qu’un chiffon rouge agité devant Morin). Et c’est pour cela qu’il est pour une candidature de… François Bayrou!

Les commentateurs s’étonnent de la soudaine bienveillance, pour ne pas dire plus, de Nicolas Sarkozy envers Français Bayrou. C’est que ce dernier est devenu pour le Président de la république un allié objectif pour 2012. Pour analyser cette situation qui semble paradoxale tellement les deux hommes se détestent, il faut comprendre que Nicolas Sarkozy a intégré que François Bayrou se présentera sûrement aux élections présidentielles, quelles que soient les circonstances, son score et ses chances de l’emporter. Dès lors, autant jouer sur lui et avec lui. En le laissant seul au centre, il lui permet de faire un score honorable tout en sachant qu’un certain pourcentage des voix de Bayrou au premier tour se reportera sur lui au second et que les autres iront vers le candidat de gauche.

Donc, un Bayrou même adversaire acharné en 2012 lui procurera ce réservoir de voix dont il a tellement besoin pour créer une dynamique de rassemblement au second tour face à la dynamique de rassemblement de la gauche.

Il est donc évident pour les centristes que le plus acharné des adversaires à une vraie candidature du Centre à la prochaine présidentielle sera l’hôte de l’Elysée. Pour l’instant ce sont les sous-fifres qui montent au créneau comme dernièrement le philosophe officiel Luc Ferry qui insulte le Nouveau Centre dans les pages du Figaro ou comme Jean-Pierre Raffarin ou Gérard Longuet qui affirment que François Bayrou est le meilleur candidat des centristes.

Dans le même temps, François Bayrou boit du petit lait. Ses lourds échecs électoraux, l’hémorragie des militants, sa perte de crédibilité politique annonçaient des lendemains très difficiles. Et voilà que Nicolas Sarkozy, son pire ennemi, le remet en selle. Du pain béni pour ce démocrate-chrétien! Bien sûr, il s’agit d’un jeu de poker menteur. Bayrou n’est pas dupe. Il se doit évidemment de dénoncer les manœuvres venues de l’Elysée qui sont sensées le rapprocher de la majorité alors que tout le discours politique et le bruit médiatique dans ce domaine ont pour but, bien sûr, le contraire, permettre au leader du Mouvement démocrate de se montrer indigné, atteint dans son indépendance, afin de redevenir crédible pour son ancien électorat.

Dans cet esprit, une candidature «centriste» de François Bayrou serait une catastrophe pour le Centre. Elle phagocyterait une vraie candidature d’un vrai centriste du Centre et non pas d’un parti dont les responsables ont tourné le dos à ce courant de pensée et ont trouvé de nombreuses valeurs communes avec des membres de la gauche extrême. Le piège est, d’un certain côté, assez subtil pour que les centristes le prennent réellement au sérieux et le démonte. Néanmoins, il est, dans le même temps assez gros – voire assez grotesque – pour qu’ils puissent le faire intelligemment et dans l’unité.

mercredi 9 juin 2010

Actualités du Centre – France – Assises de la Refondation du Centre: Jean Arthuis a réuni toute la famille centriste et crée un think tank


Les Assises de le Refondation du Centre organisée le 8 juin par l’Alliance centriste et son président, Jean Arthuis, ont permis de réunir toute la famille centriste morcelée actuellement dans plusieurs partis.

Dans la salle étaient présents des membres de l’Alliance centriste, du Nouveau Centre, du Mouvement démocrate, du Parti radical et de l’aile centriste de l’UMP. A la tribune, les responsables centristes qui sont intervenus (de Michel Mercier à Marc-Philippe Daubresse en passant par Jean-Christophe Lagarde, Serge Lepeltier, François Sauvadet, Pierre Méhaignerie, Jean-Louis Bourlanges, Nicolas About, Fabienne Keller, Thierry Benoit, Damien Abad, Charles-Amédée de Courson, Jean-Léonce Dupont) ont tous insisté sur la vision et les valeurs communes que l’ensemble de ceux qui se réclament du Centre partagent sans faire l’impasse toutefois sur les différences d’appréciation qui peuvent exister sur tel ou tel point. Mais, tous, également, ont estimé que ces différences n’étaient nullement insurmontables pour bâtir la grande formation centriste qu’ils appellent de leurs vœux.

De son côté, Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste a, de nouveau, lancé un appel à une union de toute la famille centriste autour d’un projet. Un projet qui sera porté ensuite par des candidats, dont celui de la présidentielle 2012 qui devrait, selon lui, être désigné lors de primaires. Il sera temps alors d’aller devant les électeurs pour enfin proposer une politique réellement centriste basée sur la liberté, la solidarité et la responsabilité.

Afin de définir au plus vite les grandes lignes de ce projet, Jean Arthuis a annoncé la création d’un think tank centriste qui pourrait prendre le nom d’un grand penseur du Centre, Alexis de Tocqueville, ouvert à tous les courants centristes et présidé par Jean-Louis Bourlanges. Une initiative soutenue par le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, dont l’intervention à ces Assises a été consacrée à l’Europe et à la nécessité de la refonder et de l’approfondir.

lundi 7 juin 2010

Actualités du Centre – France – François Sauvadet va créer un «comité pour le rassemblement du Centre»


Dans une interview au Figaro Magazine, François Sauvadet, le président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale a indiqué qu’il a pris l’initiative de créer un une structure pour réunir les centristes de la majorité présidentielle. Morceaux choisis.

«Il faut que les idées que nous portons, une Europe plus fédérale, plus de justice sociale, soient portées à la présidentielle. (…) C'est la raison pour laquelle je souhaite que le centre présente un candidat en 2012.»

«(…) J'ai pris l'initiative de créer un comité pour le rassemblement du centre qui va se réunir tous les mois et qui regroupe tous ceux qui souhaitent, au sein de la majorité présidentielle sans pour autant rejoindre le parti majoritaire, porter notre identité, comme Michel Mercier, Jean-Louis Bourlanges, Hervé Morin, Nicolas About, Jean Arthuis, Jean-Christophe Lagarde, Hervé de Charrette, Valérie Létard... Ce n'est pas le rassemblement des centres, mais le rassemblement du centre. Je dis à tous ceux qui ont mal au centre: venez nous rejoindre. Les idées du centre ne doivent pas rester en suspension.»

Une semaine en Centrisme. L’alliance objective de Sarkozy et Bayrou contre le Centre


Il est en train de se constituer une alliance des plus étranges entre deux personnes qui se détestent, Nicolas Sarkozy et François Bayrou afin d’empêcher l’émergence d’un Centre réunifié. Etrange alliance politique pour deux adversaires qui ont tout fait pour tenter de récupérer l’espace et l’électorat centristes à leur profit personnel tout en déniant une réelle existence au Centre. Les deux projets de Nicolas Sarkozy étaient de dépasser le clivage Droite-Centre (pour constituer une majorité présidentielle élargie) et Gauche-Centre (pour créer un mouvement de centre-gauche écologiste) afin de s’approprier un électorat centriste tout en trahissant ses idéaux. La résurgence d’une dynamique centriste ne peut donc que les inquiéter car elle devrait siphonner les voix centristes qui s’étaient ralliées à eux en désespoir de cause.

Nicolas Sarkozy - qui ne s’est jamais réclamé du Centre - et François Bayrou - qui a souvent affirmé que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire -, de ce point de vue, recherchent la même chose et sont d’accord entre eux. Le Centre réunifié, pôle d’attraction de tous ceux qui veulent une politique consensuelle, responsable, libérale-sociale avec une économie sociale de marché, ne doit pas voir le jour… si ce n’est sous leur direction et uniquement pour servir leurs intérêts!

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le Président de la république et le président du MoDem ont besoin du Centre, en tout cas des voix centristes pour leurs ambitions personnelles mais absolument pas parce qu’ils souhaitent promouvoir les valeurs du Centre et mettre en place une politique centriste.

Personne ne nie qu’il existe des vrais centristes dans l’UMP et au Mouvement démocrate. Malheureusement, ils y sont à l’étroit et sont obligés d’avaler constamment des couleuvres. Leur opinion est souvent de peu de poids et ils ne sont le plus souvent qu’une caution permettant, pour les deux partis, de se présenter sous un jour plus consensuel.

Si l’opération de phagocytage qui est en train de se mettre en place réussit, le Centre demeurera morcelé et ses adversaires pourront continuer à s’en réclamer sur ses ruines. C’est pour cela qu’il faut, rapidement, que le Centre se refonde et trouve une dynamique puissante pour proposer une vraie politique centriste aux Français.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

dimanche 6 juin 2010

Actualités du Centre – France – Le Nouveau Centre estime que François Bayrou est une girouette «pathétique»


Dans un communiqué de presse, Philippe Vigier, le porte-parole adjoint du Nouveau Centre mène une attaque frontale dure contre François Bayrou accusé d’opérer «un virage à 180°». Il faut dire que le Nouveau Centre estime que la remise en selle du leader du Mouvement démocrate, après ses échecs retentissants lors des dernières élections, est une opération politique téléguidée par l’Elysée pour décrédibiliser la future candidature d’Hervé Morin aux élections présidentielles de 2012.

Voici le communiqué de presse :

«Philippe Vigier, porte-parole adjoint du Nouveau Centre, député d’Eure-et-Loir, dénonce le spectacle pathétique auquel se livre François Bayrou en opérant un virage à 180° à l’égard de Nicolas Sarkozy, contre lequel il n’avait pas de mots assez durs il ya quelques semaines encore. Il aura mis du temps à comprendre son erreur stratégique de 2007!

Désavoué par les électeurs désorientés et par ses propres militants, il est vrai que le président du MoDem n’en est plus à un virage près. La lettre à ses militants publiée sur le jdd.fr est un nouveau zig-zag politique qui va provoquer amertume et désillusion chez les derniers militants du MoDem: ils apprécieront!

Pendant que François Bayrou se fourvoyait dans de vaines tentatives d’alliance avec la gauche, le Nouveau Centre, autour d’Hervé Morin, œuvrait sans relâche à la reconstruction du Centre en France.

Depuis trois, le Nouveau Centre a repris le flambeau, l’âme et le cœur de l’UDF. Il incarne ainsi, au sein de la majorité présidentielle, un centre autonome et responsable qui ne s’est jamais trompé d’alliance, et n’a jamais transigé avec les valeurs et les principes de la famille centriste issue de l’UDF.»

samedi 5 juin 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis: «au centre et indépendant»


Dans une tribune libre intitulée «Au centre et indépendant», publiée aujourd’hui par le quotidien Le Figaro et en introduction des Assises de la Refondation du Centre du 8 juin prochain, Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste et initiateur de l’événement explique le pourquoi de la nécessaire union des centristes, une union qui doit se faire sur les idées avant de se faire sur les candidats aux prochaines élections, présidentielles et législatives de 2012 mais aussi cantonales et sénatoriales en 2011.

Selon Jean Arthuis, inlassable partisans de la réunion de tous les centristes, «il est temps (…) de reprendre notre place en nous rassemblant, sans aucune exclusive. Le parti que nous appelons de nos vœux doit tirer les enseignements de nos déconvenues et veiller à son indépendance. Sa refondation passe par une phase de réflexion qui doit nous permettre d’exprimer une vision, de concevoir un projet, de formuler des propositions tant en matière de lutte pour la croissance et l’emploi, de solidarité intergénérationnelle, d’équilibre des finances publiques que de relance de la construction européenne. Le redressement attendu implique des efforts qui ne seront consentis sans l’équité dont nous devons nous porter garant. Avant tout, nous sommes attendus sur le terrain des idées et dans l’action, lucide et courageuse. La stratégie et les rendez-vous électoraux viendront ensuite.»

A noter que Jean Arthuis souhaite la création d’un «think tank» centriste, «premier espace et premier pas d’un travail de fond pour mieux donner vie à nos valeurs humanistes, exprimer nos convictions et dessiner notre avenir, celui de la France et de l’Europe».

Actualités du Centre – France – François Bayrou se revendique à nouveau centriste


Dans une lettre envoyée aux militants du Mouvement démocrate, François Bayrou justifie ses rencontres avec le Président de la république et ses déclarations ambigües sur son positionnement politique qui ont semé le trouble dans l’opinion et dans les rangs de son parti. Même s’il dénie tout changement, on notera dans l’extrait ci-dessous qu’il se revendique à nouveau totalement du Centre.

«Pour moi, les choses sont limpides: un centre indépendant est vital pour la démocratie française. Ce courant politique est un des piliers de la vie publique. Il est le garant du pluralisme nécessaire puisqu'il empêche le simplisme de la bipolarisation droite/gauche. Il conjugue la démocratie avec la République. Il refuse que la guerre des deux camps soit le seul horizon de notre vie publique. Il se bat contre le monopole du pouvoir attribué à qui que ce soit. Il veut à la fois la justice sociale et une économie inventive et créative, c'est-à-dire libre. Il considère que l'éducation est la pierre de fondation de tout progrès humain. Il défend notre patrimoine naturel comme un bien commun et prend au plein sens du terme l'association des deux mots «développement » « durable». Il pose comme principe que l'économie financière ne doit pas gouverner le monde et doit être régulée. Et il sait qu'un tel projet de société ne se défend pas si l'Europe n'est pas forte, unie et libre. Ce projet politique est en confrontation, et souvent en opposition avec les idéologies portées aujourd'hui par l'UMP et par le PS. Il ne peut donc accepter de se laisser satelliser par aucun des deux partis actuellement dominants.

Il peut chercher et trouver des compromis, mais il refuse les compromissions. Il est ouvert, mais il est intègre. Et il ne doit accepter aucune concession, ni sur l'ouverture, ni sur l'intégrité.

C'est pourquoi l'article premier de tout acte d'existence du centre, c'est l'indépendance. Je ne ferai sur ce point central aucune concession à qui que ce soit.

La faiblesse actuelle de ce courant politique vient de sa division et, pour certains, de sa soumission. Division et soumission, ce sont les deux causes de sa faiblesse électorale actuelle. Je ne ménagerai pas mes forces pour qu'il se rassemble, et pour qu'il se redresse.

En tout cas, sa mission est de préparer et d'offrir une alternative réaliste, crédible à la politique qui a été suivie depuis trois ans.

C'est parce que je crois à la force et à l'avenir de cette famille politique que j'ai été, je suis, et je serai intransigeant sur le respect de ses principes. Cela demande courage et caractère? Tant mieux! C'est ainsi que se forgent et s'éprouvent les vraies aventures humaines.»

jeudi 3 juin 2010

Actualités du Centre – France – La droite sarkozyste continue de promouvoir la candidature de Bayrou en 2012


Alors que François Bayrou entame une stratégie de recentrage pour demeurer dans la course à l’Elysée depuis que le Parti socialiste lui a fermé la porte d’une alliance, les amis politiques de Nicolas Sarkozy continuent à promouvoir la candidature du président du Mouvement démocrate pour les élections présidentielles de 2012, tout à la fois pour éviter qu’un Centre uni et fort présente un candidat unique dangereux pour le Président de la république, pour mettre des bâtons dans les roues du futur candidat du Nouveau Centre et pour tenter de récupérer un électorat de centre gauche et écologiste au deuxième tous. Dernier en date dans le processus de (re)légitimisation de François Bayrou, Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat. Dans un entretien au quotidien France Soir il a ainsi déclaré que le leader du MoDem «a le profil légitime du candidat centriste: celui d’un homme qui n’est pas dans la majorité, mais qui ne peut pas accepter les excès socialistes». Et d’expliquer, sans rire après les passes d’arme de ces derniers mois, que «François Bayrou n’a pas de passion pour le président Sarkozy, mais il n’a pas non plus de raison profonde de s’opposer à lui car ils sont tous les deux sincèrement européens. Pour eux deux, la politique du pire serait de faire exploser l’euro en refusant la maîtrise de la dépense publique».

mercredi 2 juin 2010

Actualités du Centre – France – Valérie Létard (Nouveau Centre) d’accord avec Jean Arthuis sur la candidature centriste en 2012


La secrétaire d’Etat au Développement durable et vice-présidente du Nouveau Centre a déclaré, dans un entretien au Figaro qu’elle estimait, à l’instar de Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, que le futur candidat du Centre à l’élection présidentielle ne pourra demeurer au gouvernement dès lors qu’il sera investi. Pour la désignation du candidat centriste en 2012, elle semble également en accord avec Jean Arthuis sur l’organisation de primaires. Enfin, elle estime que c’est une confédération qui doit être mise en place afin de réunir la famille centriste actuellement dispersée. Extraits.

Souhaitez-vous que le Nouveau Centre présente un candidat en 2012?

Il faut un candidat qui représente l'ensemble de la famille centriste. C'est «la» condition pour que la droite et le centre puissent gagner en 2012. Pour y parvenir, je souhaite que l'on s'achemine vers une confédération de cette famille. Le moment venu, elle choisira en son sein la personnalité la plus apte à la représenter à la présidentielle.

Grâce à des primaires, comme le suggère le président de l'Alliance centriste, Jean Arthuis?

Pourquoi pas ? Mais la priorité, c'est de nous adresser aux électeurs centristes qui ne se retrouvent pas dans une UMP revenue à ses fondamentaux ni dans un Parti socialiste qui se radicalise sous l'impulsion de Martine Aubry, qui lorgne vers l'extrême gauche. Nous devons nous identifier à des propositions fortes, comme la «règle d'or» budgétaire défendue par Charles-Amédée de Courson, pour préparer les conditions d'une candidature en 2012 dans la fidélité à notre appartenance à la majorité.

Le futur candidat centriste pourra-t-il rester ministre?

Le choix de notre candidat, ou candidate, se fera vraisemblablement lors du premier trimestre 2011. Il ou elle devra alors se consacrer exclusivement à préparer cette échéance majeure.

Actualités du Centre – France – François Bayrou tente de se recentrer


François Bayrou, le président du Mouvement démocrate, multiplie les déclarations (au Monde et à RTL notamment) et les rencontres (avec Nicolas Sarkozy et les sénateurs de l’Union centriste entre autres) qui montrent une tentative de recentrage de son discours et de son positionnement politique lui qui a déclaré ces dernières années qu’il n’était pas du Centre et qu’il cherchait un terme alternatif pour se définir politiquement.

Cette volonté de revenir vers le Centre doit beaucoup d’abord à l’échec de sa stratégie d’alliance avec le Parti socialiste qui ne veut pas de celle-ci et qui a été, par ailleurs, lourdement sanctionnée par les urnes. Dès lors, si François Bayrou veut garder un avenir politique, il doit redevenir crédible dans sa démarche politique. Reste qu’il est encore trop tôt pour savoir si cette démarche est réelle et sans véritable arrière-pensées (c’est-à-dire une volonté de reconquérir un espace politique pour sa candidature en 2012) et si les centristes avec qui il a rompu sont prêts à rediscuter et à s’unir avec lui. Cela ne semble pas le cas pour l’instant du Nouveau Centre d’autant que ses leaders n’y voient qu’une tentative venue de l’Elysée de leur mettre des bâtons dans les roues au moment où ils préparent l’annonce de la candidature à la présidentielle d’Hervé Morin. En revanche, l’Alliance centriste, dans sa démarche de réunification sans exclusive de tous les centristes, est prête à discuter mais sans doute pas à s’allier avec le Mouvement démocrate à n’importe quel prix, surtout que ce dernier avait rejeté les propositions de listes communes avec elle lors des dernières régionales.

Actualités du Centre – France – Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) réfléchit à soutenir une candidature centriste en 2012


Ministre de l’ouverture, Jean-Marie Bockel, président de la Gauche moderne, tourne son regard vers la refondation du Centre et une candidature centriste lors des prochaines élections présidentielles de 2012. C’est ce qu’il a déclaré au quotidien Le Figaro. Extraits.

Puisque selon vous l'ouverture «a touché ses limites», quelle est l'utilité de votre présence au gouvernement?

Un ministre incarnant l'aile gauche de la majorité au sein du gouvernement est une nécessité. Toutes les sensibilités de la majorité doivent y être représentées. A fortiori en période de crise. Nous sommes entrés dans un cycle marqué par les difficultés : la montée de toutes les violences, des entreprises malmenées par la crise et par la concurrence des pays émergents, des emplois détruits, des attaques menées par les marchés financiers contre les dettes souveraines fragilisant la zone euro.

Dans la majorité, certains plaident pour la création d'un parti centriste et écolo. Jean-Louis Borloo semble même tenté par une candidature en 2012. Seriez-vous prêt à le soutenir?

Qu'il s'agisse de Jean-Louis Borloo ou d'Hervé Morin, la question d'une seconde candidature de la majorité au premier tour de la présidentielle de 2012 mérite d'être posée. Mais cette candidature n'aura de sens que si elle pouvait rassembler d'autres composantes. Pourquoi pas la Gauche moderne ? Il y a du pour et du contre. Nous y réfléchissons.