dimanche 15 novembre 2020

Actualités du Centre. «Promised Land», le livre de Barack Obama sort le 17 novembre / extraits


Le premier tome des mémoires présidentielles de Barack Obama sort le 17 novembre.

Ces mémoires sont intitulées «Promised land» et publié chez Pingouin books («Une Terre promise» publié chez Fayard en France).

Ce premier tome couvre la période 2008-2011 et comprend près de 700 pages.

► Voici quelques extraits publiés dans la presse américaine:

- Extraits de l’Introduction
J'espère donner une image honnête de mon mandat - pas seulement un compte rendu historique des événements clés qui se sont produits sous ma présidence et des personnalités importantes avec lesquelles j'ai interagi, mais aussi un compte rendu de certains des courants croisés politiques, économiques et culturels qui ont aidé à déterminer les défis auxquels mon administration a été confrontée et les choix que mon équipe et moi avons faits en réponse. Dans la mesure du possible, je veux offrir aux lecteurs une idée de ce que c'est que d’être le président des États-Unis; Je veux tirer un peu le rideau et rappeler aux gens que, malgré toute sa puissance et sa splendeur, la présidence n'est encore qu'un travail et notre gouvernement fédéral est une entreprise humaine comme les autres, et les hommes et les femmes qui travaillent dans à la Maison Blanche vivent le même mélange quotidien de satisfaction, de déception, de frictions au bureau, de ratés et de petits triomphes que le reste de ses concitoyens. Enfin, je veux raconter une histoire plus personnelle qui pourrait inspirer les jeunes qui envisagent une vie de service public: comment ma carrière en politique a vraiment commencé par une recherche d'un endroit où s'intégrer, une façon d'expliquer les différents volets de mon héritage mélangé, et comment c'est seulement en attelant mon chariot à quelque chose de plus grand que moi que j'ai finalement pu localiser une communauté et un but pour ma vie.
J'ai pensé que je pourrais faire tout cela en peut-être 500 pages. Je m'attendais à avoir terminé en un an. Il est juste de dire que le processus d’écriture ne s’est pas déroulé exactement comme je l’avais prévu. Malgré mes meilleures intentions, le livre n'a cessé de croître en longueur et en portée - la raison pour laquelle j'ai finalement décidé de le diviser en deux volumes. Je suis douloureusement conscient qu'un écrivain plus doué aurait pu trouver un moyen de raconter la même histoire avec plus de brièveté (après tout, mon bureau à la Maison Blanche se trouvait juste à côté de la chambre de Lincoln, où se trouve dans une vitrine une copie signée de son Adresse à Gettysburg comprenant 272 mots). Mais chaque fois que je me suis assis pour écrire - que ce soit pour décrire les premières phases de ma campagne, ou la gestion par mon administration de la crise financière, ou les négociations avec les Russes sur le contrôle des armes nucléaires j'ai trouvé mon esprit résistant à un simple récit linéaire. Souvent, je me suis senti obligé de fournir un contexte pour les décisions que moi et d’autres avaient prises, et je ne voulais pas reléguer ce contexte à une note de bas de page ou de fin (je déteste les notes de bas de page et les notes de fin). J'ai découvert que je ne pouvais pas toujours expliquer mes motivations simplement en faisant référence à des rames de données économiques ou en me rappelant un briefing exhaustif du bureau ovale, car elles avaient été façonnées par une conversation que j'avais eue avec un inconnu pendant la campagne électorale, une visite à un hôpital militaire, ou une leçon d'enfance que j'avais reçue des années plus tôt de ma mère. À plusieurs reprises, mes souvenirs jetteront des détails apparemment fortuits (en essayant de trouver un endroit discret pour prendre une cigarette le soir; mon personnel et moi rions en jouant aux cartes à bord d'Air Force One) qui capturent d'une manière que ne pourra jamais faire les rapports officiels, mon expérience vécue au cours des huit années que j'ai passées à la Maison Blanche.

 

- De la réalité des idéaux de l’Amérique et de son rôle de phare de la démocratie
Je reconnais qu'il y a ceux qui croient qu'il est temps de rejeter le mythe - qu'un examen du passé de l'Amérique et un coup d'œil même superficiel sur les gros titres d'aujourd'hui montrent que les idéaux de cette nation ont toujours été secondaires à la conquête et à l'assujettissement, à un système de castes raciales et à la rapacité du capitalisme, et que prétendre le contraire, c'est être complice d'un jeu truqué depuis le début.
Et j'avoue qu'il y a eu des moments au cours de l'écriture de mon livre, alors que je réfléchissais à ma présidence et à tout ce qui s'est passé depuis, que j'ai dû me demander si j'étais trop tempéré à dire la vérité comme je l'ai vue, trop prudent en paroles ou en actes, convaincu que j'étais qu'en faisant appel à ce que Lincoln appelait les meilleurs anges de notre nature, j'avais une plus grande chance de nous conduire vers l'Amérique qui nous avait été promise.
Je ne sais pas. Ce que je peux dire avec certitude, c’est que je ne suis pas encore prêt à abandonner la possibilité de l’Amérique - pas seulement pour le bien des générations futures d’Américains, mais pour l’ensemble de l’humanité. Je suis convaincu que la pandémie que nous traversons actuellement est à la fois une manifestation et une simple interruption de la marche incessante vers un monde interconnecté, dans lequel les peuples et les cultures ne peuvent s’empêcher de se heurter. Dans ce monde - de chaînes d'approvisionnement mondiales, de transferts de capitaux instantanés, de médias sociaux, de réseaux terroristes transnationaux, de changements climatiques, de migrations massives et d'une complexité toujours croissante - nous apprendrons à vivre ensemble, à coopérer les uns avec les autres et à reconnaître la dignité des autres ou nous périrons. Et ainsi le monde regarde l'Amérique - la seule grande puissance de l'Histoire composée de personnes de tous les coins de la planète, comprenant toutes les races, toutes les religions et toutes les pratiques culturelles - pour voir si notre expérience de la démocratie peut fonctionner. Pour voir si nous pouvons faire ce qu'aucune autre nation n'a jamais fait. Pour voir si nous pouvons réellement être à la hauteur de la signification de notre croyance.

 

- Sur Joe Biden
J'aimais le fait que Joe serait plus que prêt à devenir président s'il m'arrivait quelque chose - et que cela puisse rassurer ceux qui craignaient encore que je sois trop jeune.
Ce qui importait le plus, cependant, c'était ce que mon instinct me disait: que Joe était décent, honnête et loyal. Je croyais qu'il se souciait des gens ordinaires et que lorsque les choses devenaient difficiles, je pouvais lui faire confiance. Je ne serais pas déçu.

 

- Sur la transformation du Parti républicain en formation populiste avec la nomination de Saraj Palin sur le ticket présidentiel de 2008 conduit par John McCain
Grâce à Palin, il semblait que les esprits sombres qui se cachaient depuis longtemps aux confins du Parti républicain moderne - xénophobie, anti-intellectualisme, théories du complot paranoïaque, antipathie envers les Noirs et les bruns - trouvaient leur chemin
centre de la scène.

 

- Sur son illégitimité pour la droite radicale parce que premier président noir
C'était comme si ma présence même à la Maison-Blanche avait déclenché une profonde
panique, un sentiment que l'ordre naturel avait été perturbé, ce qui est exactement ce que Donald Trump a compris quand il a commencé à colporter des affirmations selon lesquelles je n'étais pas né aux États-Unis et que j'étais donc un président illégitime. Pour des millions d'Américains effrayés par un homme noir à la Maison Blanche, il a promis un élixir pour leur anxiété raciale.

 

- Sur l’état actuel et passé des Etats-Unis
Le pays est aux prises avec une pandémie mondiale et une crise économique qui l'accompagne, avec plus de 230 000 morts d'Américains, des entreprises fermées et des millions de personnes sans travail. Dans tout le pays, des gens de tous horizons sont descendus dans les rues pour protester contre la mort d'hommes et de femmes noirs non armés aux mains de la police. Peut-être le plus troublant de tous, notre démocratie semble être au bord de la crise - une crise enracinée dans une lutte fondamentale entre deux visions opposées de ce qu'est l'Amérique et de ce qu'elle devrait être; une crise qui a laissé le corps politique divisé, en colère et méfiant, et a permis une violation continue des normes institutionnelles, des garanties procédurales et du respect des faits de base que les républicains et les démocrates tenaient autrefois pour acquis. Cette confrontation n'est pas nouvelle, bien sûr. À bien des égards, elle a défini l'expérience américaine. Elle est intégrée dans des documents fondateurs qui pourraient simultanément proclamer tous les hommes égaux tout en comptant un esclave pour les trois cinquièmes d'un homme. Cela trouve son expression dans nos premières jurisprudences, comme lorsque le juge en chef des États-Unis explique sans détour aux Amérindiens que les droits de leur tribu de transmettre des biens ne sont pas exécutoires, car le tribunal du conquérant n'a pas la capacité de reconnaître les justes revendications du vaincu. C’est une confrontation qui s’est déroulée sur les champs de Gettysburg et d’Appomattox mais aussi dans les salles du Congrès; sur un pont à Selma, Alabama; à travers les vignobles de Californie; et dans les rues de New York – une confrontation menée par des soldats mais plus souvent par des organisateurs syndicaux, des suffragettes, des porteurs Pullman, des dirigeants étudiants, des vagues d'immigrants et des militants LGBTQ, armés de rien de plus que des panneaux de grève, des brochures ou une paire de chaussures de marche. Au cœur de cette longue bataille se trouve une question simple: voulons-nous faire correspondre la réalité de l'Amérique à ses idéaux? Dans l'affirmative, croyons-nous vraiment que nos notions d'autonomie gouvernementale et de liberté individuelle, d'égalité des chances et d'égalité devant la loi s'appliquent à tout le monde? Ou sommes-nous plutôt engagés, dans la pratique sinon dans la loi, à réserver ces choses à quelques privilégiés?

 

- Sur la réforme de l’assurance santé
Il n’est pas étonnant que lorsque j’ai pris mes fonctions, très peu de personnes étaient prêtes à défendre le système existant. Plus de quarante-trois millions d'Américains n'étaient plus assurés, les primes de la couverture familiale avaient augmenté de quatre-vingt-dix-sept pour cent depuis 2000 et les coûts ne faisaient que continuer à grimper. Et pourtant, la perspective d'essayer de faire adopter un grand projet de loi sur la réforme des soins de santé par le Congrès au plus fort d'une récession historique a rendu mon équipe nerveuse. Même mon conseiller David Axelrod - qui avait connu les défis d'obtenir des soins spécialisés pour une fille souffrant d'épilepsie sévère et avait quitté le journalisme pour devenir consultant politique en partie pour payer son traitement - avait des doutes. «Les données sont assez claires», a-t-il déclaré lorsque nous avons discuté du sujet avec Rahm Emanuel, mon chef de cabinet. «Les gens peuvent détester la façon dont les choses fonctionnent en général, mais la plupart d'entre eux ont une assurance. Ils ne pensent pas vraiment aux failles du système tant qu’un membre de leur famille n’est pas malade. Ils aiment leur médecin. Ils ne font pas confiance à Washington pour réparer quoi que ce soit. Et, même s’ils pensent que vous êtes sincère, ils craignent que tout changement que vous apportez leur coûtera de l’argent et aidera quelqu'un d’autre. » «Ce qu'Axe essaie de dire, Monsieur le Président,» interrompit Rahm, le visage tordu en un froncement de sourcils, «c'est que cela peut nous exploser au visage. Nous utilisions déjà un capital politique précieux, a déclaré Rahm, afin d'accélérer l'adoption du Recovery Act, un important plan de relance économique. En tant que conseiller à la Maison Blanche de Clinton, il avait eu une place privilégiée lors de la dernière campagne pour des soins de santé universels, lorsque la proposition législative d'Hillary Clinton s'est écrasée et a brûlé, et il n'a pas tardé à nous rappeler que la réaction avait contribué à faire perdre aux démocrates le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de 1994. «Les républicains diront que les soins de santé sont une nouvelle grande frénésie de dépenses libérales, et que c'est une distraction pour résoudre la crise économique», a déclaré Rahm.

 

 

Propos centristes. France – Sécurité; terrorisme islamiste; covid19; plan de relance européen; France relance; vote par correspondance; report des régionales; ruralité…


Voici une sélection, ce 15 novembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


Emmanuel Macron (Président de la République)

- Notre combat contre l'épidémie est collectif et les prochains jours seront décisifs. En classe, au bureau, à la maison, 5 gestes pour sauver des vies [port du masque, se laver les mains, la distanciation, aérer les intérieurs, charger l’application TousAntiCovid].

- Sur les places de nos villages, à l’Arc de Triomphe, nous ne cessons de les honorer depuis un siècle. Au Panthéon aussi désormais, et à travers les œuvres d’Anselm Kiefer et de Pascal Dusapin. Maurice Genevoix et Ceux de 14 sont là. Pour toujours.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- Alerter : c’est le second pilier de notre stratégie face à la Covid19. Sur les 7 derniers jours, 86% des cas-contacts déclarés avaient été contactés par l’Assurance maladie. Nous le devons à l’exceptionnelle mobilisation de ses équipes : je leur ai dit ma profonde gratitude.

- Non seulement je nourris des ambitions pour le monde rural mais je veux mettre en face des actes, des chiffres et des résultats. C'était précisément l'objet du comité interministériel que j'ai réuni ce matin en visioconférence.

- Grâce à un partenariat entre établissements du supérieur et collèges, les cordées de la réussite permettent à des jeunes de découvrir de nouvelles possibilités d’orientation. Nous favorisons l’accès à l’enseignement supérieur de jeunes, quel que soit leur milieu socioculturel.

- Un guichet unique installé à la ville comme à la campagne pour permettre à chacun un accès au droit et aux services publics. 323 maisons France services seront nouvellement labellisées partout sur le territoire, et près de chez vous.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

[Malus poids sur les voitures] C'est une mesure proposée par la Convention citoyenne. (...) Un véhicule plus lourd, c'est plus de matériau, c'est une dégradation de la qualité de l'air et (...) des accidents plus graves pour les piétons et cyclistes. (…) Cette mesure, elle concerne les plus gros SUV qui coûtent 50.000 €. Donc on fait payer des gens qui peuvent se permettre de se payer le luxe de polluer les autres ! Excusez-moi, ça ne me pose absolument aucun problème.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

[Covid19] Commerçants, indépendants, TPE/PME, l'État est à vos côtés pour affronter cette crise. Saisissez-vous des aides mises à votre disposition : fonds de solidarité, exonérations de cotisations sociales, prêts garantis par l'État, aide au paiement du loyer de novembre.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

Chaque jour en France, ils sont plus de 7000, femmes et hommes, à défendre, protéger et dissuader face à la menace terroriste. Sentinelle est un bouclier, c'est aussi une épée. Leur mission est fondamentale, je salue leur engagement.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- J'effectue des déplacements en Europe pour dégager avec nos partenaires européens une position commune sur la maîtrise de nos frontières extérieures à la demande du Président de la République. Et j'ai effectué des déplacements en dehors de l'Union, comme ceux que vous mentionnez, où il s'agit de lutter contre le terrorisme, améliorer notre coopération en matière de renseignement et obtenir le retour dans leur pays d'origine des étrangers en situation irrégulière, en particulier s'ils sont radicalisés. On ne peut pas parler de situation bloquée. Ce n'est pas vrai. Depuis 2017, 471 étrangers radicalisés ont été reconduits. Aucun président n'a fait autant qu'Emmanuel Macron. Quand je suis arrivé au ministère de l'intérieur, il y avait encore 231 étrangers en situation irrégulière et suivis pour soupçon de radicalisation. Depuis, nous en avons expulsé 48 dont 30 au cours de ces trois dernières semaines, dans un contexte sanitaire exceptionnel, avec certains espaces aériens fermés. 50 ont été placés en centre de rétention administrative et 40 assignés à résidence, en attente d'être expulsés. Sur les 231, plus de la moitié est donc hors d'état de nuire. [Pour les autres] Nous y travaillons à la demande du Premier ministre. Ils ne sont pas expulsés pour trois raisons. Une dizaine d'entre-eux ont le Covid et le seront naturellement dès que leur situation sanitaire le permettra. D'autres nécessitent qu'on vérifie leur identité, qu'on s'assure qu'ils sont bien Russes ou Algériens comme ils le disent par exemple. On cherche alors dans les fichiers, on fait des actes d'enquête, on cherche une demande d'asile. On fait venir aussi des délégations de l'étranger pour identifier leurs origines. Enfin, il y a la catégorie de ceux qu'on ne peut pas renvoyer car leurs pays sont en guerre : la Syrie ou la Libye. Et ils sont nombreux ! Mais tous sont sous très étroite surveillance.

- [Attitude des autorités algériennes] J'ai rencontré le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et de l'Intérieur. Je les remercie pour leur coopération. L'Algérie est un grand pays cher à mon cœur. Ils m'ont clairement affirmé que les nationaux qui relevaient de leur responsabilité seraient repris à la condition que ce soit bien leurs nationaux, ce qu'on peut tout à fait comprendre. D'ailleurs, à la suite de mes différents déplacements, il y a déjà eu certain nombre d'expulsions…

- La politique migratoire de notre gouvernement est tout sauf laxiste. Elle est même plus dure que celle de nos prédécesseurs. L'an passé, sur 133 000 demandes, 100 000 ont été refusées. En réalité, rares sont ceux qui obtiennent le droit d'asile. J'ai par ailleurs donné des consignes claires aux préfectures, par une instruction du 29 septembre. Nous refuserons l'asile à toute personne auteur d'actes de délinquance. De même, toute personne qui trouble gravement l'ordre public ne doit pas pouvoir renouveler sa carte de résident. Enfin, nous avons constaté que des gens qui ont le droit d'asile en France reviennent parfois en Russie pour les vacances. Il faut être cohérent. Si on est pourchassé, on ne retourne pas dans son pays.

- [Faille des services dans le cas de l'assassinat de Samuel Paty?] Non. Il faut bien voir que nous sommes confrontés à un nouveau phénomène : des personnes qui se radicalisent de façon extrêmement rapide. En quelques mois. Ce n'était pas le cas lors des attentats de 2015. Et ils le font sous la pression d'officines islamistes, d'associations militantes. Aujourd'hui, les services n'ont pas les moyens législatifs de lutter contre cela. Le 12 octobre, les renseignements territoriaux avaient rédigé une note expliquant qu' Abdelhakim Sefrioui, lequel se prétendait imam ce qui est faux, et le père d'une élève étaient allés faire pression sur la principale du collège, en disant qu'ils ne voulaient pas qu'on enseigne la liberté d'expression. Or, actuellement, la loi n'interdit pas qu'on puisse refuser d'être soigné par une femme dans un service public de santé pour des motifs religieux. Elle n'interdit pas qu'une femme refuse de répondre à un homme dans un service d'état civil d'une mairie. Vous pouvez mettre en ligne une vidéo contre un professeur, sans être poursuivi. La pression communautaire sur les services publics et la mise en ligne de la fatwa contre Samuel Paty ont armé physiquement le terroriste tchétchène.

- La loi renforçant les principes républicains, dit du séparatisme, donnera lieu à de nouvelles incriminations pénales que nous avons élaborées avec Éric Dupond-Moretti. Elle sera présentée le 9 décembre. Elle pénalisera toute pression communautariste sur le service public. Vous ne pourrez plus publier en ligne des contenus entraînant une mise en danger d'autrui, soit physique soit psychique, en donnant le nom, le prénom, la profession, l'adresse d'une personne.

- Depuis 2015, 150 détenus condamnés pour terrorisme pour avoir été liés à des terroristes sont sortis. 83 ont été libérés en 2020, 12 le seront encore d'ici la fin de l'année. Il y a ensuite 64 libérations prévues en 2021, 46 en 2022 et 33 en 2023. Des solutions existent pour que ces personnes restent sous surveillance. Par ailleurs, une loi doit être votée pour nous donner les armes afin de continuer à surveiller ces personnes quand ils sont Français tout en respectant l'Etat de droit. On ne peut pas enfermer des gens qui ont purgé leur peine, mais s'ils restent dangereux. On doit les surveiller étroitement. Quant aux étrangers, ils doivent être expulsés.

- [Livre blanc sur la sécurité] Le sujet essentiel, c'est celui de la sécurité dans la rue. En second, celui de la maîtrise de nos frontières, pour lutter contre les stupéfiants et l'immigration clandestine. Pour être plus efficace, il faut améliorer la coordination entre les différents services : sécurité publique (SP), police aux frontières (PAF), police judiciaire notamment. Il faut une simplification des ordres donnés, une cohérence de commandement et la responsabilisation des fonctionnaires nommés. Je veux une direction départementale unique de la police nationale dans chaque département. Aujourd'hui, il n'y a pas un directeur départemental de la police qui a sous ses ordres la sécurité publique, la police aux frontières, ni la police judiciaire. Cela crée notamment des discordances contre-productives dans la reconduite aux frontières. (…) La direction départementale unique de la police nationale va être mise en place dès le début de l'année prochaine dans trois départements métropolitains : le Pas-de-Calais, la Savoie et les Pyrénées-Orientales. Deux de ces trois départements « frontière » connaissent des difficultés liées à l'immigration. L'expérience durera un an avant que le système soit généralisé s'il est concluant. C'est une révolution positive pour les policiers de terrain.

- Au niveau national, il faut une modernisation plus forte dans certains domaines comme celui de l'investigation. Aujourd'hui, il y a 3 000 officiers de police judiciaire (OPJ) qui ne font plus un travail d'enquête, alors que paradoxalement nous en manquons. C'est un système un peu fou. Il faut rendre son attractivité au vrai boulot de flic, celui de l'enquête.

- [Police et gendarmerie nationale sur le territoire] Il est hors de question de toucher à notre modèle, qui voit agir deux forces complémentaires. Mais il y a une mauvaise répartition entre police et gendarmerie sur le plan national. Initialement, pour faire très vite : la gendarmerie évolue en milieu rural et la police dans les agglomérations. Depuis, les agglomérations se sont étendues. Par exemple dans l'agglomération de Toulouse, il y a quatre villes sous l'autorité de la police, et tout le reste de la zone, très urbanisée, sous le contrôle de la gendarmerie. Il faut sans tabou aller vers une organisation plus efficace. J'ouvre ce chantier qui n'avait pas été ouvert depuis des dizaines d'années. (…) Je ne serai pas le ministre qui fusionnera les deux forces, ce qui serait une funeste erreur, mais je serai le ministre qui en garantira l'efficacité sur le terrain.

- [Préfecture de police de Paris] Il n'y a pas d'autonomie de la PP. La PP a un patron, c'est le ministre de l'Intérieur. Et je peux vous assurer que chacun le sait. Mais il y a une spécificité de la « plaque » parisienne (histoire, concentration de population, de délinquance nationale et enjeux économiques, publics et politiques) dont il faut tenir compte. Il faut que la préfecture de police continue à se moderniser et à mutualiser ses moyens. Je souhaite que la réforme entamée en matière de lutte contre l'immigration irrégulière soit menée à bien rapidement avec notamment la création d'un préfet délégué à l'immigration.

- Je souhaite encore davantage ouvrir le recrutement de la police et de la gendarmerie à toute la population. La police c'est l'administration qui ressemble le plus à sa population et qui est la plus contrôlée et sanctionnée. On exige beaucoup de la police mais la grande majorité des Français lui font confiance. Ceci en décalage avec certains débats parisiens. Quand les balles sifflent, ce sont les policiers que l'on trouve dans la rue, pas les beaux parleurs.

- Je dois protéger ceux qui nous protègent, les policiers et gendarmes. Par nature, je suis de leur côté. Ce qui me révolte, ce sont ces forces de l'ordre agressées dans leur vie personnelle. On oublie vite le drame ignoble de ces policiers de Magnanville, assassinés chez eux sous les yeux de leur enfant. Sur Internet, on trouve des vidéos qui appellent au viol contre des policières, des sites qui fichent des membres des forces de l'ordre. Ça, c'est intolérable. Le cancer de la société, c'est le non-respect de l'autorité.

- La loi ne protège pas assez les policiers et gendarmes, il faut renforcer leur protection.

- On pourra toujours filmer des policiers en manifestation. En revanche, il sera impossible de diffuser ces vidéos de manière malveillante, sinon vous serez sanctionné. Que doit faire un citoyen s'il filme des policiers et des gendarmes commettant des actes contraires à la législation, ce qui est extrêmement minoritaire mais peut arriver ? Saisir le procureur de la République, la justice. C'est à elle de décider, pas au tribunal d'Internet. On ne peut pas jeter en pâture l'identité d'un policier, car ils sont attaqués dans leur vie familiale. (…) Toute vidéo pourra continuer d'être mise à la disposition de l'IGPN ou de l'autorité judiciaire. Pourquoi publier ça sur les réseaux sociaux ? Twitter ou Facebook ne sont pas supérieurs à l'autorité judiciaire. Mais les vidéos diffusées servent le plus souvent à faire de la manipulation, à déstabiliser la police et donc la République.. Il ne faut pas livrer des policiers au tribunal médiatique car les conséquences peuvent être dramatiques.

- C'est incroyable cette société dans laquelle on pense que les policiers sont les agresseurs. Il y a un renversement de la charge de la preuve et des valeurs. Cela fait des années que l'on crache à la figure des policiers. On oublie trop souvent qu'il y a cinq ans, on applaudissait les policiers, qu'ils étaient encensés. Que s'est-il passé dans la tête de nos élites intellectuelles pour que toute mesure en faveur des forces de l'ordre, pour la République, soit systématiquement mal vue ?

- [Report des régionales à juin 2021, en raison du contexte sanitaire] C'est le parlement qui décidera. C'est lui qui avait fixé la date à mars 2021, quand il avait décalé les élections régionales en 2014.

- [Vote par correspondance] Tant qu'on n'aura pas démontré que ce mode de vote permet l'absolue décision individuelle, sans pression communautaire ou de la part de la famille, je serai opposé à cette disposition. Il en va de la préservation du libre arbitre de chacun, longue traduction électorale de notre pays depuis l'invention de l'isoloir.

- Il faut garder en tête que ce confinement n'est pas exactement le même que celui du mois de mars. Il est possible d'aller chercher ses enfants à l'école par exemple, les commerces ont pu mieux s'organiser avec le retrait de commandes… Tout ceci amène à voir plus de personnes dans les rues. Mais dans l'ensemble il y a eu une diminution très forte des déplacements – deux fois moins de personnes dans le métro par exemple. Les Français fournissent aujourd'hui des efforts importants, ce qui permet d'avoir des premiers résultats positifs. Mais ces efforts, il faut les poursuivre, ne pas les relâcher, comme l'a dit le Premier ministre. C'est pourquoi, après quelques jours de tolérance le temps de s'habituer aux nouvelles règles, j'ai demandé un renforcement des contrôles en début de semaine dernière. A ce jour, 117 000 PV ont été dressés.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)

En Guyane, jamais un gouvernement n'avait déployé autant de forces aux frontières, avec 2500 refus d'entrer sur le territoire au 1er semestre. L'opération Harpie a aussi été renforcée pour agir contre l'immigration liée à l'orpaillage illégal.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)

Nous lançons le deuxième comité dédié aux ruralités pour accélérer la mobilisation du gouvernement dans la mise en œuvre des mesures de l'Agenda rural et du Plan de relance qui bénéficieront aux habitants des territoires ruraux.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

Changer le quotidien des soignants, c’est investir dans leur matériel et ainsi améliorer leurs conditions de travail. 650 millions d’€ seront consacrés en 2021 à cet investissement du quotidien.

 

Annick Girardin (ministre de la Mer)

Je suis intervenue au Forum de Paris sur la Paix au sujet du futur traité de protection de la biodiversité en haute mer. Après près de 2 décennies de discussions, l'heure est venue de parvenir à un accord pour préserver la biodiversité marine, bien commun de l'humanité.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

Parce que nos agricultures structurent nos ruralités, notre souveraineté agricole et l’accès aux produits frais et aux produits locaux est au centre de l’Agenda rural.

La chaîne alimentaire tient et continue à tenir pendant ce confinement. Merci à chacun des acteurs pour leur engagement et leur formidable solidarité.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

Fin de la première lecture du Budget 2021. Un budget au service de la relance dans nos territoires. Merci aux députés de la majorité et de l’opposition de débats qui auront été riches malgré les contraintes calendaires liées à la crise. La démocratie parlementaire reste active !

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

J'espère que nous allons être en mesure de reconstruire la relation transatlantique avec l'administration Biden.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- L'industrie se fait à 70% hors des grandes agglomérations, elle est au cœur de nos actions en faveur du développement économique des territoires ruraux!

- Avec France relance et la transition environnementale et numérique de l'économie, nous faisons de la France un pays que jamais attractif et compétitif où l'on a envie d'investir!

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- Le débat d’idées ne peut pas se résumer à un clash permanent entre l’extrême droit et les indigénistes.

- La gauche a abandonné la laïcité comme elle avait abandonné l’économie et la sécurité. Mais le débat ne peut pas se résumer à un clash permanent entre Zemmour et Pougetoux.

- Nous devons écouter les chercheurs, sociologues, historiens, anthropologues... je prendrai bientôt une initiative pour mieux faire se rencontrer intellectuels et politiques. 

- Des millions de musulmans vivent en France dans le respect des lois, d’ailleurs 87% déclarent être attachés aux principes de la loi de 1905: ne combattons pas une religion, mais ceux qui l’instrumentalisent violemment !

- Nous généralisons les cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire, qui regroupent des représentants de tous les services de l'Etat, les ministères, les forces de l'ordre, la justice. 358 lieux de radicalisation fermés !

Cette recrudescence des actes racistes contre les personnes asiatiques est inadmissible.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)

Merci à toutes les élues locales! Merci pour votre engagement politique qui place le sens de l’efficacité et l’intérêt de nos concitoyens au cœur de votre action. Oui, nous avons tant de défis à relever. Le monde qui vient devra s’habituer à la présence des femmes, partout.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

Au comité interministériel aux ruralités, j'ai rappelé l'attention portée aux territoires par le ministère de l’éducation: aucune école fermée sans accord du maire, aucune classe fermée en primaire dans les petites communes sans accord du maire, 1498 postes créés à la rentrée 2020. Développement de dispositifs ambitieux pour l'égalité des chances: doublement des jeunes ruraux bénéficiaires des cordées de la réussite, Plan internats du 21ème siècle, avec 100 résidences thématiques dans les territoires ruraux, lancement des Territoires éducatifs ruraux.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- Deuxième comité à la ruralité. Les efforts du gouvernement pour apporter le numérique à tous sont inédits. 462 nouveaux pylônes 4G en 2 ans en zones blanches. 2,5M de nouvelles prises raccordables à la fibre en un an. Des annonces sur l’inclusion numérique cette semaine.

-L’exigence de la France sur la protection et la souveraineté des données est cardinale, mais je suis confiant sur notre capacité commune à trouver des solutions protectrices des citoyens et bénéfiques pour nos acteurs écomiques.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)

- Nous sommes bien conscients de la situation : pas un gouvernement au monde n’accompagne autant l'économie, en prenant en charge, pour tous les petits commerçants, leur chiffre d'affaires, leurs salariés, leurs cotisations... Tant que l'épidémie durera, Bercy ne lésinera pas.

- On sait encore trop peu de choses sur ce virus, sinon qu'il est imprévisible et qu'il se transmet par contact. Or, le contact est le cœur du petit commerce. C’est parce que nous savons combien la décision de les fermer est rude que nous mettons toutes les aides sur la table.

- Évitons les effets de manche sur Bridgestone: dire que le groupe va rembourser les aides perçues, ça fait bien en plateau télé, ça n'existe pas en droit. Les délocalisations sont une réalité mais pas une fatalité: des usines ferment, d'autres ouvrent, il ne faut rien lâcher !

 

Joël Giraud (secrétaire d’Etat chargé de la Ruralité)

Mobilisation de tout le gouvernement en faveur de la ruralité. Oui la ruralité attire, la ruralité sait innover. Et nous l’accompagnons dans ce but.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

18 ans que cela n’avait pas bougé! le doublement du congé paternité a été voté hier soir au Sénat à une quasi-unanimité. Une réforme sociétale majeure pour les enfants de notre pays, et pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)

[Covid19] la situation reste grave mais que les efforts des Français paient.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- L'Europe a été à la hauteur de la première vague avec un plan de relance historique. Face à l'urgence, elle doit continuer à agir.

- Face à la crise, notre obsession est de protéger la santé des Français. Aucun pays au monde ne protège mieux l’emploi, les entreprises et le pouvoir d’achat. Le « quoi qu’il en coûte » présidentiel est notre boussole.

- Que l’on ne parvienne pas à créer l’unité nationale sur l’essentiel me désole. Même la gravité de la situation sanitaire suscite encore du débat. Face à la violence de la deuxième vague, on devrait être capable de s’entendre sur la priorité absolue qui est de protéger nos concitoyens. Les débats politiciens ne sont pas à la hauteur de nos responsabilités [à cause de] l’obsession de l’élection présidentielle, qui empoisonne la vie politique française. Au moment où le pays traverse une des plus graves crises de son histoire, on pourrait avoir la tête à autre chose qu’aux futures élections, non ? L’obsession devrait être de tout faire pour ne pas avoir à trier les malades et des gens qui meurent dans les couloirs de nos hôpitaux ! La ligne de la majorité n’a pas varié depuis le début de la crise : protéger la santé des Français. Le « quoi qu’il en coûte » présidentiel est notre boussole.

- [Etat d’esprit des Français] De la lassitude, voire de l’exaspération face à la situation… La situation pour les commerçants est extrêmement difficile, personne ne le nie. Mais notre responsabilité est de protéger nos concitoyens. Pour nous, qui avons toujours défendu la valeur travail, les mesures que nous devons prendre sont un crève-cœur, croyez-moi. Elles ne sont pas faites pour les punir, ou parce qu’ils auraient commis une faute, et on ne les laissera pas tomber. Je ne connais aucun pays au monde qui protège mieux l’emploi, les entreprises et le pouvoir d’achat que la France.

- [Report des élections départementales et régionales] Le gouvernement a fait le choix du consensus, en confiant une mission à Jean-Louis Debré, une personnalité indiscutable au-dessus des querelles partisanes. C’est une bonne méthode. Un décalage à juin pour que la campagne électorale se déroule dans de bonnes conditions est une sage décision, d’autant qu’elle fait consensus. Je suis partisan de s’y tenir ensuite, quoi qu’il arrive. On a besoin de donner de la visibilité aux électeurs comme aux candidats qui s’engageront dans cette campagne.

- [Grands thèmes La République en Marche pour les régionales] L’accélération du plan de relance et la transformation du pays. Le gouvernement a fait le choix d’investir 100 milliards pour faire de cette crise une opportunité, transformer notre économie, la numériser, la décarboner et donner un avenir à la jeunesse. On retrouvera ces thématiques dans nos programmes, parce que les régions sont des maillons essentiels dans la mise en œuvre du plan de relance.

- [Régionales] Je souhaite que la majorité présidentielle bâtisse des listes de large rassemblement, comme nous l’avions fait pour les élections européennes. C’est dans cet état d’esprit que nous travaillons avec nos partenaires de la majorité présidentielle notamment le Modem et Agir. Nos échanges se font avec franchise et transparence et quoi qu’il en soit nous déciderons de nos stratégies ensemble dans chacune des régions avec un seul objectif, la réussite des territoires pour se relever plus fort de la crise que nous traversons.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

L'air de rien...Report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans et augmentation de la durée du travail de 2 ans, les sénateurs LR de Bruno Retailleau ne changeront jamais! Sur le fond et sur la méthode les députés du groupe LaREM s'y opposeront.

 

Roland Lescure (député)

- [Vote par correspondance] J'y suis favorable. J'ai vu l'impact très positif du vote par correspondance aux Etats-Unis : sans ce dispositif, il n'y aurait qu'une participation de 38% ; avec, on passe à 67%! Je préfère un scrutin auquel deux tiers des électeurs participent, même par correspondance, plutôt qu'une abstention à plus de 60%, comme aux dernières municipales françaises. [La position de LaREM] est claire: il faut se saisir de ce débat afin de faire des propositions au gouvernement, peut-être avec nos partenaires de la majorité. Nous lancerons le travail dans les jours qui viennent. (…) Les procédures de contrôle existent. Des Franco-Américains ont par exemple voté par courrier à la présidentielle et, le jour même de l'élection, ont reçu un e-mail demandant confirmation de leur identité, car il y avait un doute. Il est donc possible de minimiser le risque, même si ça demande un délai supplémentaire. Et in fine, il n'y a pas de reconnaissance faciale dans l'isoloir... (…) [Possibles retards de La Poste] Le risque zéro n'existe pas. Il faut se donner suffisamment de temps - deux semaines me semble un délai raisonnable - pour que la majeure partie des votes arrivent avant le jour du scrutin. Ça me semble totalement possible. Député des Français de l'étranger, j'ai moi-même été élu en partie par courrier! J'ai saisi Philippe Wahl [président-directeur général de La Poste] à cet égard : j'ai du mal à imaginer que la poste française ne soit pas capable de faire ce que la poste américaine fait.

- J'entends que certains considèrent que le vote à l'urne, dans un isoloir, doit être préservé. J'ai bien vu que Gérald Darmanin, qui exprimait une préférence personnelle, n'avait pas reçu d'applaudissements unanimes à l'Assemblée nationale, et qu'ils venaient de tous les bancs : le sujet dépasse les clivages partisans. Ça peut donner lieu à un beau débat de société, qui en vaut la chandelle.

- Le débat sur le vote par correspondance doit être l'occasion de s'interroger sur ces propositions. Aux Etats-Unis, le vote par anticipation a représenté 16% de la participation totale. Le vote électronique va être expérimenté lors des prochaines élections consulaires, pour les Français de l'étranger. Mais attention au fort risque de piratage. Et je ne suis pas sûr que les Français soient prêts à voter en cliquant sur un bouton. 

- [Report des élections régionales et départementales] Ce report me paraît conforme à l'objectif : que le virus n'empêche pas la démocratie. Il est cohérent avec la potentielle saisonnalité du virus et laisse espérer une amélioration de la situation sanitaire. Et il nous laisse le temps du débat sur le vote par correspondance, voire de sa mise en place!

 

●MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

A l'initiative des députés MoDem et LaREM, l'actionnariat salarié sera exonéré de forfait social en 2021 et 2022. Objectif: partager les fruits de la croissance en sortie de crise.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- Sortir du déni disent-ils ? Cracher sur la lutte contre le terrorisme que mènent avec courage et honneur les armées françaises, voilà la recette de ces vaillants signataires [d’une tribune dans le magazine l’Obs], pour qui la France l’aurait bien cherché. Guerres et terrorisme : sortir du déni. Et même au sein de ce pays libre, tout le monde ne vit pas aussi tranquillement que Judith Bernard. Une question aux signataires: y en a-t-il un seul qui soutienne #JeSuisMila? J’imagine aussi que les décapités du Mozambique ou les étudiants massacrés à Kaboul «l’avaient bien cherché»?

- [Entretien de l’historien Pierre-Jean Luizard dans le magazine l’Obs] Et hop, d’un coup d’un seul, on passe de la colonisation à l’islamisme, en oubliant: 1) Bourguiba, Nasser et tous les leaders indépendants pour qui l’islam devait rester dans la sphère privée; 2) le combat des Algériens contre l’islamisme violent des années 90; 3) le choix funeste de certains leaders musulmans, encouragés par les Etats-Unis, d’encourager l’islamisme pour mieux réprimer le communisme dans les mêmes années; 4) la poursuite de cette indulgence pour l’islamisme radical dans les pays où la gouvernance est en échec; 5) Le rôle de bouc-émissaire commode de l’Occident pour tous les dirigeants en mal de popularité; 6) le choix de tant de réfugiés musulmans pour la France; 7) et un dernier oubli, de taille, celui du terrorisme anti-américain, comme si le 11 septembre n’avait jamais eu lieu.

 

Stéphane Séjourné

[Tribune de Brando Benifei(Président de la délégation italienne des socio-démocrates européens (S&D) au Parlement européen), Danuta Hübner(Députée européenne polonaise de Plate-forme civique (PPE), ancienne Commissaire européenne) et Stéphane Séjourné(Président de la délégation française de Renew Europe au Parlement européen)]
De l’aveu même des leaders européens et des spécialistes, la deuxième vague du Covid-19 qui frappe notre continent sera plus dure et plus longue que celle du printemps. Elle continuera d’éprouver nos systèmes de santé, nos économies, notre résilience collective et la confiance des citoyens dans nos démocraties avec des conséquences majeures qu’il nous est encore impossible aujourd’hui de mesurer.
Car cette pandémie, par les nouveaux rapports qu’elle crée au sein de nos sociétés, aux autres, au travail, aux territoires, dépasse largement le cadre sanitaire et économique : elle modifiera de manière irréversible, comme l’ont fait autrefois des conflits armés majeurs, les grands équilibres de notre monde.
C’est pourquoi, dès le début de cette épreuve, l’Union européenne (UE) devait anticiper sa place dans ce « monde d’après ». Dès avril, les députés européens demandaient l’application de la solidarité européenne pour sortir de la crise. Les capitales et la Commission s’étaient activées pour mettre au point un plan de relance ambitieux et, en juillet, les chefs d’Etat et de gouvernement scellaient un accord historique à l’issue d’un sommet d’une rare dramaturgie.
Mais, alors que les Parlements nationaux sont appelés à ratifier ce plan de relance européen de 750 milliards d’euros, nous appelons l’Europe à ne pas se reposer sur cet acquis. Car, si le plan de relance a rassuré les marchés et les citoyens, il mise prioritairement sur des investissements stratégiques pour la décennie. Les premiers décaissements auront lieu dans les prochains mois et une réforme radicale du financement de l’UE, notamment sur les ressources propres, doit se concrétiser.
La deuxième vague ne remet pas en question le bien-fondé de ce plan de relance, au contraire, mais de nouveaux défis surgissent. L’illusion d’une reprise économique en V va céder sa place à la réalité d’un W pour toutes les économies européennes, qui doivent absorber un nouveau choc alors qu’elles sont déjà fragilisées. La question ne sera pas tant l’investissement dans certains secteurs que la simple survie de milliers de petites et moyennes entreprises.
Alors que faut-il faire ? Doublons le plan de sauvetage d’avril 2020 ! Le plan de relance répond à une partie de la crise. L’urgence nous impose d’autres mesures permettant aux Etats de mieux soutenir les TPE et PME, d’assurer le versement aux actifs d’allocations de chômage partiel, de palier l’accroissement particulièrement préoccupant de la pauvreté d’une partie de nos populations et de la précarité des plus jeunes.
Ce plan devra miser sur la complémentarité des mécanismes déjà existants et proposer de nouvelles initiatives pour un soutien économique dès la sortie de confinement. Face à cette deuxième vague, ce plan d’urgence exige trois mesures activables rapidement.
D’abord, le mécanisme SURE de financement du chômage partiel devrait être triplé pour passer de 100 à 300 milliards d’euros. 87 milliards sont déjà engagés pour 17 Etats demandeurs.
Ensuite, le fonds de garantie paneuropéen créé par la Banque européenne d’investissement pourrait également être doublé afin d’aider les PME qui font face à de graves problèmes, non seulement de liquidité, mais aussi et surtout de solvabilité.
Enfin, il nous semble impératif de mobiliser la totalité des 410 milliards d’euros du Mécanisme européen de stabilité sans d’autre condition pour les Etats demandeurs que d’utiliser cette somme pour les coûts directs et indirects liés à la crise. Tous les fonds de cohésion encore inutilisés devraient aussi être employés pour venir en aide aux plus vulnérables et aux plus jeunes.
C’est un triple filet de sécurité que nous proposons, pour les citoyens, pour les entreprises, pour les Etats. Notre Union a été au rendez-vous de la première vague. Elle n’a pas juste montré son utilité, elle a offert une vision d’avenir à ses citoyens et fixé un cap aux leaders économiques.
Face à la deuxième vague, l’inaction ou l’attente pourrait non seulement éroder ce capital, mais précipiter notre continent dans une crise de confiance. Ce plan d’urgence européen serait le meilleur vaccin contre cette spirale économique infernale, un véritable choc de confiance.
Rapidement, nous devrons aussi réfléchir collectivement au meilleur moyen pour l’Union d’impulser dès la fin des restrictions une relance de la consommation vers les biens et services européens, notamment dans les secteurs les plus meurtris liés au tourisme et à la culture. Au début de la pandémie, nous nous sommes toutes et tous engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que l’Europe et ses citoyens sortent de la crise. Tenons parole !

 

Pascal Canfin

Pour que le futur vaccin covid19 soit un succès il faut de la confiance et la confiance implique la transparence.

 

Laurence Farreng

Le pacte républicain n’est pas à la carte, nos valeurs doivent être enseignées pas négociées.