dimanche 2 juin 2019

Une Semaine en Centrisme. Le Centre, conforté par les élections européennes

La liste Renaissance n’a pas terminé en tête des élections européennes du 26 mai et l’UDI a complètement perdu son premier pari électoral en ne passant pas la barre des 3% de voix et obtenant aucun député au Parlement européen.
Pourtant, le bilan électoral et politique est très loin d’être mauvais pour le Centre.
On peut même avancer qu’il s’agit d’une victoire pour les centristes.
Un paradoxe qui n’en est pas un si l’on fait l’analyse de ce scrutin.

1) Le Centre principal mouvement politique devant l’extrême-droite, la Droite, l’écologie politique et la Gauche
Si l’on additionne les résultats des deux listes centristes en lice pour ces élections – 22,41% pour la liste Renaissance de LREM et du MoDem et 2,50% pour la liste Les Européens de l’UDI – avec un total de 24,91% des voix, le Centre a remporté les élections européennes en France.
Il devance ainsi l’extrême-droite (avec 23,98% dont 23,31% pour le RN, 0,65% pour Les patriotes, 0,01% pour La ligne Claire et 0,01% pour l’Alliance royaliste), l’écologie politique (avec 15,29% dont 13,47% pour EELV et 1,82 pour Génération écologie), la Droite et la droite radicale – que l’on ne peut plus distinguer à l’heure actuelle au vu du positionnement de LR (avec 13,16% dont 8,48% pour Les républicains, 3,51% pour Debout la France et 1,17% pour l’UPR), l’extrême-gauche et la gauche radicale – que l’on ne peut pas, non plus, distinguer pour l’instant (avec 9,59% dont 6,31% pour la France insoumise, 2,49% pour le PC, 0,78% pour LO et 0,01% pour les Communistes révolutionnaires) et la Gauche (avec 9,46% dont 6,19% pour le Parti socialiste et 3,27% pour Génération.s).
Avec un quart des voix à ces élections marquées par une forte abstention comme à chaque fois pour des scrutins européens mais néanmoins une participation au-dessus de 50%, en forte hausse par rapport à 2014, le Centre ne peut, certes, pas exulter mais il peut affirmer sa place centrale dans le débat politique ce qui n’est pas un mince exploit si l’on se rappelle d’où il vient.
Rappelons qu’en 2014, lors des européennes, le Centre, regroupé sous l’étiquette l’Alternative avait obtenu 9,94% des suffrages, soit quinze points de moins et s’était classé loin derrière l’extrême-droite, la Droite et la Gauche.
Par rapport au premier tour de la présidentielle de 2017 où Emmanuel Macron avait obtenu 24,01% des voix, on constate, à tout le moins une certaine stabilité.
Car, si l’UDI avait alors appelé à voter pour le candidat LR, François Fillon, nombre de ses électeurs avaient choisi l’actuel Président de la République.

2) Une place centrale dans le débat politique
Alors que c’est essentiellement par rapport aux idées populistes de l’extrême-droite et de la droite radicale anti-européennes que la conversation sur l’Union européenne s’était structuré ces dernières années, il y a eu un net rééquilibrage lors de la campagne 2019 où les débats ont souvent eu pour base le positionnement centriste d’Emmanuel Macron (notamment son discours de la Sorbonne et sa lettre aux Français et aux européens) mais également les propositions de la liste Renaissance (comme par exemple le Smic européen, l’actualisation de l’accord de Schengen ou la Banque du climat) ou même de la liste Les Européens (comme la suppression des contributions financières étatiques au budget de l’UE).

3) Avec l’affaiblissement de la Droite et une Gauche toujours déchirée, le Centre est le seul courant politique à se poser en défenseur solide et intransigeant de la démocratie républicaine face aux extrémismes et populismes de gauche et de droite.
Le Centre est ainsi devenu le cœur même de l’axe central progressiste (qui va des libéraux de droite aux sociaux libéraux de gauche en passant par les libéraux sociaux du centre).

Dès lors, cette élection européenne peut être un nouveau jalon sur l’émergence d’un axe central pro-démocratique et pro-républicain, où les centristes doivent jouer un rôle de moteur essentiel et qui devra, dans les années qui viennent mener un combat crucial contre les extrémismes et les populismes démagogiques tant à l’intérieur de la France, de l’espace européen que dans le monde.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


Propos centristes. Municipale à Paris; revenu universel d’activité; insertion de l’écologie dans la Constitution; boycotter et destituer Trump…

Voici une sélection, ce 2 juin 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France et dans le monde.

► France
● Gouvernement
Emmanuel Macron s’y était engagé, c’est désormais chose faite. Les travailleuses indépendantes disposent désormais du même congé maternité que les travailleuses salariées.

Franck Riester (ministre de la Culture)
Beaucoup de tristesse ce soir alors que Michel Serres nous quitte. Sa pensée était lumineuse et moderne, poétique et accessible. Un pas vers demain, il savait nous projeter avec lui vers un avenir où l’homme reprenait toute sa place. La chaleur de sa voix nous manque déjà

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
- L'intérêt de notre majorité, c'est de considérer qu'on peut faire travailler ensemble des gens qui ont eu des histoires différentes, qui ont eu des opinions différentes, et qui tendent vers un même but: redresser notre pays en ayant des idées progressistes.
- Ça n'est pas le gouvernement qui fixe les tarifs de l'électricité. Mais nous apportons des solutions pour les plus modestes face à l'augmentation des prix de l'énergie avec le chèque énergie, que nous avons augmenté et pour lequel nous avons étendu le nombre de bénéficiaires.
- Nos forces de l’ordre ont été soumises samedi après samedi à des manifestations d’une violence sans précédent. Leur mobilisation a été exemplaire. Pour garantir cette exemplarité, il faut aussi que la violence utilisée de manière illégitime ou disproportionnée soit sanctionnée.

Brune Poirson (secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire)
«La République agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques.» [Projet de modification de l’article 1 de la Constitution]. Ce sera désormais l’objectif, non pas seulement d’un gouvernement, quel qu’il soit, mais de toute une Nation.

Christelle Dubos (secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé)
Nos compatriotes défendent une solidarité nationale, mais veulent un système qui fonctionne et aide les gens à sortir de la pauvreté. C’est pourquoi lundi 3 juin, nous lançons avec Agnès Buzyn la concertation sur le futur Revenu Universel d’Activité.

● LREM
Benjamin Griveaux (député de Paris, candidat à la candidature à la mairie de Paris en 2020)
- [Sur sa candidature à la candidature LREM à la mairie de Paris] Quand on a envie d’être maire de Paris, il ne faut pas d’ambiguïté. Il faut le dire. (…) C’est une bataille difficile. On ne la prépare pas quelques semaines avant la fin de l’année. (…)Eric Azière, le président du groupe UDI, est prêt à s’engager en travaillant dès maintenant à mes côtés. On travaille également avec des gens issus de la gauche, de l’écologie.
- [LREM en tête des européennes à Paris] Il faut toujours se garder d’extrapoler les résultats d’une élection. Les municipales sont une élection locale, avec des enjeux locaux, des personnalités locales. Maire, c’est l’anagramme d’aimer. Les années qui viennent ouvrent le temps des maires.
- [50 km/h sur le périphérique parisien proposé par Anne Hidalgo] La vitesse moyenne est déjà à 39,8 km/h sur le périphérique… Multiplier les annonces à un an d’une élection, quand on a été maire de Paris pendant cinq ans, me laisse toujours songeur.
- [Résultat des élections européennes] Ceux qui ont expliqué que l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 était une parenthèse, liée aux circonstances, se sont trompés.
[Ecologie] Nous avons engagé la fermeture de Fessenheim, l’arrêt des centrales à charbon en 2022, stoppé le projet de Notre-Dame-des-Landes… On a fait beaucoup de choses. Mais il faut aller plus vite. (…) Est-ce qu’on a tout bien fait ? Non. Est-ce que l’on n’a rien fait ? Personne ne peut sérieusement dire cela. Alors, les leçons d’écologie…
- Lorsque j’étais porte-parole du gouvernement, j’ai assumé d’avoir des positions tranchées. On s’engage en politique avec ses convictions et avec ses tripes. Est-ce qu’il m’est arrivé d’être trop dur dans mes expressions ? Vraisemblablement. Je suis quelqu’un d’entier. Je l’ai fait avec sincérité, jamais pour blesser.

Cédric Villani (député de Paris, candidat à la candidature à la mairie de Paris en 2020)
- L’amendement que nous avons déposé souligne que le périphérique n’est pas seulement l’affaire des Parisiens mais aussi de tous les Grands Parisiens et métropolitains qui l’utilisent souvent pour des déplacements de banlieue à banlieue.
- Parce que Paris sera vert ou ne sera pas. (…) «Objectif Zéro déchet» à Paris! Un Paris plus vert doit d'abord être un Paris plus propre. Portons ensemble cet engagement!

► Union européenne
● Royaume Uni
Liberal democrats
Les libéraux démocrates seront en force mardi prochain pour protester contre la visite d'Etat de Donald Trump.

Edward Davey (Liberal democrats, député)
Ce «mois de la fierté» [de la communauté LGBTQ+], 50 ans après les émeutes de Stonewall, est une occasion de réaffirmer son engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l'homme et de l'égalité pour tous. Il reste encore beaucoup à faire dans la lutte contre la discrimination et le fanatisme.

Layla Moran (Liberal democrats, députée)
[Brexit] Non seulement les gens ont le droit de changer d’avis; ils ont changé d'avis. Nul accord n’est une catastrophe, l’accord de mai est mort et enterré, nous devons en rendre compte à la population.

► Monde
● Canada
Justin Trudeau (Premier ministre)
[«Semaine canadienne de l’innovation»] Le Canada est un pays d'innovateurs qui changent le monde, et on veut que ça reste ainsi. On investit pour faire croître notre économie, créer des emplois aujourd’hui et vous aider à vous préparer pour les emplois de demain.

● Etats-Unis
Joe Biden (Parti démocrate, candidat à la primaire de la présidentielle 2020)
- Un enfant sur cinq a des problèmes de santé mentale, mais un trop grand nombre ne reçoit pas d’aide. Mon plan double le nombre de professionnels de la santé mentale dans les écoles pour que chaque élève reçoive le soutien dont il a besoin.
- Les enseignants américains ont été obligés de joindre les deux bouts avec un salaire et des ressources insuffisants. Cela changera avec une administration Biden. Nous allons enfin soutenir nos éducateurs avec le salaire et la dignité qu’ils méritent.
- La fierté consiste à défendre les voix de l'injustice et de la discrimination et à déclarer que toute personne a le droit de vivre fière, ouverte et libre. C'est une question d'amour. Nous nous joignons à la communauté LGBTQ pour célébrer cela et nous nous souvenons que la lutte n’est pas terminée. Nous devons continuer.
- La violence armée se produit chaque jour à travers l'Amérique. Trop c'est trop. Toutes les vies perdues ne font pas les manchettes nationales, mais c'est tout aussi douloureux pour ceux qui restent. C’est une épidémie qui sévit dans nos communautés et qui détruit l’avenir de nos enfants. Nous devons agir maintenant.

Kamala Harris (Parti démocrate, sénatrice de Californie, candidate à la primaire de la présidentielle de 2020)
- Le président a fait obstruction à la justice, puis a engagé un procureur général pour nettoyer les lieux du crime. Nous devons commencer la procédure d'impeaching [destitution] et nous avons besoin d'un nouveau commandant en chef.
- Alors que juin est le mois de sensibilisation à la violence armée, la violence armée est un problème auquel les Américains sont confrontés tous les jours. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de nos communautés. Si le Congrès n'agit pas, je le ferai. Trop de vies ont été perdues.
-  «Le mois de la fierté» est le moment de célébrer fièrement qui vous êtes. Alors que nous reconnaissons la riche histoire et les contributions de la communauté LGBTQ +, renouvelons notre engagement en faveur de la dignité, de l’acceptation et de l’égalité des droits pour tous.