vendredi 22 juin 2018

Actualités du Centre. L’incroyable ineptie des propos de Morin sur Macron

Hervé Morin
Hervé Morin tente d’exister par tous les moyens.
Président de la région Normandie, il tente d’être un opposant au pouvoir en place par le biais des territoires et de revenir, dans le jeu politique national, tout en affirmant qu’il se veut constructif, ce qu’il n’est pas.
De même, il poursuit méthodiquement l’affaiblissement de son ancien parti, l’UDI, en tenant de créer avec ses amis de Les centristes, dont Vigier et de Courson, un nouveau groupe politique hybride à l’Assemblée nationale pour vider de ses membres celui de l’UDI et d’Agir.
Se positionnant au gré du bruit médiatique du moment, il renoue avec tout ce que l’espace central a de plus négatif et repoussant, l’opportunisme grotesque de la girouette.
Sa dernière interview donnée au Figaro est un modèle du genre.
Ainsi, il accuse Emmanuel Macron de n’avoir jamais été centriste (rappelons que Morin ne l’a jamais été réellement et qu’il ne le revendique même plus!), de n’avoir été élu que grâce au soutien de Bayrou, d’être un homme de droite alors que lui-même  affirme qu’il discute avec des personnalités de LR ou qui en sont partis pour créer un mouvement d’opposition de… droite à Macron.
Au-delà des nombreuses contre-vérités et mensonges, indignes d’un responsable politique, que contiennent ses propos, ce sont surtout les contradictions et l’ineptie qui dominent.
Malheureusement, Hervé Morin n’en est pas à son premier dérapage que ce soit sur Macron ou d’autres personnalités politiques.

Voici de cette interview surréaliste:

- Quel est l'impact de l'élection d'Emmanuel Macron sur les centres et le centrisme?
Curieusement, le président élu en 2017 a été qualifié, à tort, de centriste parce qu'il s'est dit central au moment où le centre n'avait jamais été aussi faible dans la vie politique française. Pour ce qu'il en restait, le centre était déjà éclaté, façon puzzle, entre ceux qui étaient restés dans une alliance avec la droite d'une part et le MoDem, qui avait décidé de s'associer au Parti socialiste en 2012, d'autre part. Plus largement, cette élection n'a pas bouleversé les partis. Ils étaient déjà très abîmés.
Si Macron est central par son discours, le situant en même temps à droite et à gauche, il est, en vérité, beaucoup plus à droite. Les Marcheurs ne sont pas centristes dans l'exercice du pouvoir. Quand Macron construit une politique de l'offre en matière économique, il est centriste. Mais il ne l'est pas quand il ne réduit pas la dépense publique, alors que les grandes figures du centrisme, comme Raymond Barre, étaient exigeantes dans ce domaine. Le président n'est pas davantage centriste par son jacobinisme, son bonapartisme et une culture de l'ego qui n'ont jamais atteint un tel niveau au sommet de l'État. Tous les politiques s'aiment mais lui, il s'adore.

- Quels aspects de sa politique vous semblent incompatibles avec les valeurs centristes?
La concentration du pouvoir. Il croit incarner un monde nouveau mais par son exercice du pouvoir, il démontre une pratique du monde ancien. Ce qu'il fait est totalement contraire au discours qu'il tenait, avant son élection, sur l'autonomie et la responsabilité, sur la capacité des communautés à être facteurs d'innovations, de progrès et de transformations de la société. Le monde démocratique sait que dans les sociétés complexes, il faut libérer les initiatives et mettre en œuvre profondément le principe de subsidiarité. Emmanuel Macron s'inscrit au contraire dans un mécanisme d'effacement des corps intermédiaires. Il gouverne avec un parlement croupion et oublie que les libertés locales sont des ressources de progrès.

- Si Emmanuel Macron est loin du centrisme, pourquoi François Bayrou le soutient-il encore?
Le président du MoDem a été capital dans son élection. Tout le monde a oublié qu'Emmanuel Macron connaissait un abaissement dans les sondages durant sa campagne. Le soutien de Bayrou lui a permis de rebondir et de retrouver une dynamique. Bayrou apprécie sans doute la libération de l'économie et le positionnement européen du président, même si les deux très beaux discours d'Athènes et de la Sorbonne sont un échec puisqu'ils ont essuyé une fin de non-recevoir de la part de nos principaux partenaires, Allemagne en tête. Le président du MoDem doit être malheureux face au piétinement de la démocratie locale, à la fascination du chef de l'État pour l'argent et pour l'Américain pseudo-fascisant Donald Trump. Aussi, il ne doit pas être très à l'aise en constatant le déséquilibre actuel entre la politique économique menée et le champ social.

- L'idée d'un axe central macroniste se dessine pour les européennes. Qu'en pensez-vous?
Contrairement à ce que l'on pense, je crois qu'il y a un espace pour l'expression politique d'une droite modérée, affirmant son ambition européenne sans angélisme, plaçant l'identité européenne au cœur des débats sans excès et affirmant l'équilibre entre humanisme et économie. Avec diverses personnalités telles que Valérie Pécresse, Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand, Dominique Bussereau et d'autres, je crois possible de former une équipe. Ce collectif permettrait aux électeurs d'exprimer une part de leur mécontentement tout en adhérant à un projet modéré. Nous en parlons.


Actualités du Centre. Etats-Unis - Le centriste Bloomberg va aider les démocrates à gagner les élections législatives

Michael Bloomberg
Le centriste Michael Bloomberg, ancien maire de New York pendant trois mandats et multimilliardaire self made man, a décidé de consacrer quatre-vingt millions de dollars de sa fortune personnelle afin d’aider le Parti démocrate a gagné la majorité au Congrès lors des prochaines élections législatives de mi-mandat (appelées ainsi parce qu’elles ont lieu au milieu du mandat du président) de novembre prochain.
Actuellement, et la Chambre des représentants, et le Sénat sont dominés par le Parti républicain.
Selon les sondages, les démocrates possèdent une bonne chance de rafler la majorité dans les deux chambres même si la victoire ne devrait pas être aussi éclatante que supposée voici six mois, le rejet de Donald Trump n’étant pas si important que cela auprès des électeurs républicains les moins extrémistes et populistes.
Michael Bloomberg, après avoir été un démocrate modéré puis un républicain centriste a décidé de se positionner comme «independent», c’est-à-dire non affilié aux deux grands partis et comme centriste.
Il fait partie de ces personnalités politiques au centre-droit en matière économique et au centre-gauche en matière sociétale, une condition sine qua non si l’on veut être élu à la mairie de New York, une des villes les plus «liberals» (centre-gauche) du pays avec San Francisco.
Plus important, il est un des opposants les plus acharnés de Donald Trump.
L’incompatibilité entre les deux newyorkais est bien connue, Bloomberg ne supportant pas l’homme et son populisme extrémiste, Trump ne supportant pas que l’ancien maire soit beaucoup plus riche que lui!
Signalons aussi que Michael Bloomberg est un activiste remarqué contre le réchauffement climatique et il fait partie des Américains qui continuent à soutenir l’accord de Paris et à donner de l’argent pour sa mise en œuvre depuis que Trump a décidé d’en retirer les Etats-Unis.
De même, il bataille depuis très longtemps contre la vente libre d’armes à feu (rappelons que celle-ci est interdite à New York).
L’investissement financier de Michael Bloomberg n’est pas anodin, d’autant que l’argent est le nerf de la guerre de tout campagne électorale américaine.
Ainsi, sa contribution devrait permettre aux démocrates de passer devant les républicains en ce qui concerne le financement de cette campagne 2018.
L’argent de monsieur Bloomberg devrait permettre de financer des publicités à la télévision, des messages sur le web dans plus d’une douzaine de circonscriptions qui sont situées dans des banlieues qui votent pour des modérées et où Trump est impopulaire.
Comme à son habitude, il choisira lui-même les candidats qu’il veut soutenir financièrement et dont certains pourraient se trouver également dans des zones rurales conservatrices.
A noter qu’il donnera, comme à son habitude, de l’argent aux modérés des deux partis mais, pour la première fois depuis longtemps, c’est surtout un parti qui bénéficiera sans commune mesure de sa manne financière, en l’occurrence le Parti démocrate dont il s’est rapproché depuis la campagne présidentielle de 2016 (il avait apporté son soutien sans réserve à Hillary Clinton, intervenant même à la Convention démocrate) et plus encore depuis l’élection de Donald Trump.
Pendant un temps et face à la possibilité que le socialiste Bernie Sanders remporte la primaire démocrate et se présente face à Trump qui avait alors de grandes chances de gagner la primaire républicaine, il avait pensé se présenter lui-même à la présidentielle.
Dans un communiqué, Michael Bloomberg a dénoncé la politique des républicains au Congrès estimant que les leaders du parti ont été «totalement irresponsable» vis-à-vis des mesures prises et des actes accomplies par Trump ainsi que ceux de ses collaborateurs et expliquant que les représentants et les sénateurs «avaient eu presque deux ans pour prouver qu’ils pouvaient gouverner de manière responsable et qu’ils ont failli».
Selon lui, il faut un «divided government», c’est-à-dire une cohabitation afin d’empêcher les projets dangereux du président en place, observant que la pratique du pouvoir actuel le démontre à l’évidence et estimant que les républicains «ont fait peu pour développer une politique bipartisane» et travailler avec les démocrates ajoutant, à leur propos, qu’il n’avait jamais pensé «que les citoyens étaient bien gouvernés lorsqu’un des deux partis est totalement exclu du pouvoir».