mardi 4 juin 2013

Actualités du Centre. Grande Bretagne – Les conservateurs critiquent le soi-disant centrisme de David Cameron

David Cameron a du souci à se faire. Non seulement le Parti travailliste sera un concurrent sérieux pour les prochaines législatives, non seulement il ne pourra sans doute plus compter sur ses alliés les libéraux-démocrates pour remporter le scrutin (que ceux-ci retournent au centre-gauche ou qu’ils soient laminés!) mais, surtout, il est de plus en plus contesté dans son propre parti conservateur, beaucoup estimant qu’il est trop centriste, ce qui ne semble pas une évidence vu de l’étranger...
Toujours est-il que dans un article sur le sujet, le magazine conservateur américain Commentary estime que le problème n’est plus de savoir si le maire de Londres et chouchou des sondages, Boris Johnson, remplacera un jour David Cameron à la tête du parti mais quand.
De même, citant une enquête d’opinion qui demandait aux britanniques quel qualificatif était le plus approprié aux deux hommes (charismatique, leader naturel, ayant des valeurs fortes, fort, décisif, proche des gens ordinaires, aucun de ces termes), 60% des personnes ont estimé que Boris Johnson était charismatique alors que 45% d’entre elles ont estimé qu’aucun des termes cités ne pouvaient s’appliquer à David Cameron…
Ce que les conservateurs semblent reprocher le plus à Cameron (les Britanniques, sans doute, eux, lui reprochent avant tout la gestion de la forte crise économique qui frappe le pays), c’est son indécision, son manque d’imagination politique et, surtout, sa volonté de trouver des solutions «centristes», une horreur pour les plus à droite.
Notamment et évidemment pour les anti-européens forcenés qui rappellent, en outre, que le premier ministre actuel avait proposé un référendum sur l’appartenance de la Grande Bretagne à l’Union européenne avant de revenir dessus puis de le proposer à nouveau tout en se disant lui-même pro-européen.

Comme l’explique au quotidien américain Washington Post un ex-membre du gouvernement de Margaret Thatcher, dont les années de pouvoir furent les plus à droite et les plus anti-européennes que la Grande Bretagne aient connues, en parlant du positionnement de David Cameron, le chemin vers le centre de l’échiquier politique «n’est-il pas ce voyage vers un endroit où plus personne ne vous aime?»