dimanche 29 novembre 2015

Regards Centristes. 5 – Centrisme et écologie: l’humanisme centriste au défi de la protection de l’environnement

Regards Centristes est une série d’études du CREC qui se penchent sur une question politique, économique, sociale ou sociétale sous le prisme d’une vision centriste. Cinquième numéro consacré à la place de l’écologie dans la pensée centriste.

Alors que s’ouvre en cette fin novembre la COP (littéralement «Conference Of the Parties» appelée aussi Conférence des Nations unies sur les changements climatiques – voir le site officiel ici) dont la 21° édition annuelle est organisée à Paris, il n’est pas inutile de rappeler que l’écologisme fut d’abord une science.
Sa première définition a été donnée en 1866 par l’Allemand Ernst Haeckel: «Par écologie, nous entendons la totalité de la science des relations de l’organisme avec son environnement, comprenant au sens large toutes les conditions de l’existence».
De même, le thème de la nature et de sa protection fut assez transversal aux différentes pensées politiques depuis un siècle.
Ainsi, il n’est pas inutile de rappeler que la récupération par l’extrême-gauche du thème de l’écologie dans les années 1960 – et surtout après 1968 en France – est bien antérieure à celle de l’extrême-droite qui date de la fin du XIX° siècle et à sa glorification de la nature.
Car il est important de comprendre que l’écologie n’est pas un projet politique mais doit être une des composantes essentielles en ce XXI° siècle de tout projet politique, qu’il soit de Droite, de Gauche et du Centre parce que les sujets qu’elle traite concernent l’avenir de la société qu’elle soit française, européenne ou mondiale et que, donc, elle doit trouver sa place dans les projets politiques et programmes électoraux.
Ainsi, l’écologie nous propose un état environnemental de la planète qui doit être incorporé à tout programme sérieux d’un parti politique.
C’est d’ailleurs de cette manière que l’écologie est apparue dans la sphère politique, notamment aux Etats-Unis au début du XX° siècle, caractérisée par la création de parcs nationaux par le très centriste président Theodore Roosevelt, grand chasseur par ailleurs…
De même, aucun courant politique, aujourd’hui, ne peut faire fi des problèmes environnementaux.
Même s’il n’est pas en accord avec les théories du réchauffement climatique ou la disparition des espèces, par exemple, il doit avoir une réponse à celles-ci.
Un récent documentaire américain montre ainsi que la droite du Parti républicain avait fait en sorte de bannir l’expression «réchauffement climatique» de toutes ses interventions médiatiques, notamment lors de conférences de presse qui deviennent, en la matière, d’un surréalisme absurde frisant le degré zéro du discours politique!
Le Centre et le Centrisme n’ont pas toujours été des défenseurs acharnés de l’environnement, loin s’en faut.
Mais les réalités s’imposant aux centristes, tout comme leur volonté d’être responsables et de mener des politiques pragmatiques et équilibrées les ont amené à inclure petit à petit la dimension écologique des problèmes politiques et à devenir, pour certains d’entre eux, comme Jean-Louis Borloo, des leaders en matière de défense de l’environnement et de changement dans le progrès pour y inclure cette notion encore très floue de croissance verte.
En France, le Mouvement démocrate puis l’UDI, les deux partis centristes, se sont emparés de la question écologique dès leur fondation.
Et si le départ de la plupart des écologistes du Mouvement démocrate et le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo ont marqué une certaine mise en sommeil de la problématique environnementale dans les deux formations, elles sont tout de même encore présentes, surtout à l’UDI qui a des propositions en la matière et même un programme plus ou moins structuré pour les régionales, le tout accessible sur son blog dédié (lire ici).
Plus largement, le Centrisme se distingue d’une vision écologique étriquée ou naturo-centrée qui ferait de la défense de la planète le combat essentiel.
En effet, le combat essentiel du Centrisme c’est l’humain et l’humanité parce qu’il est d’abord un humanisme, c’est-à-dire qu’il est foncièrement attaché à l’humain et à l’humanité.
Dès lors, son rapport à l’écologie – dont la justification est également l’humanisme – se fait à travers le respect de l’environnement de l’humain et non d’une sacralité mystique de la nature ou de la terre qui seraient bonnes par essence quand, à l’inverse, l’action de l’être humain serait mauvaise par définition et donc à condamner a priori.
Une dérive qui a été dénoncée depuis des décennies par des philosophes et des chercheurs qui nt mis en garde contre un écologisme qui érigerait l’être humain comme l’ennemi.
Cette primauté de l’humain ne signifie pas pour autant que le Centrisme cautionne la justification de la détérioration et la destruction de celle-ci par celle-là, bien au contraire.
En revanche, cela veut dire que pour le Centrisme, le respect de la nature est la conséquence du respect de l’humain, qu’un environnement sain et non pollué est nécessaire au bien être humain et non à une quelconque déesse du nom de nature de Gaïa ou de planète bleue.
Contrairement à ce que croient les écologistes jusqu’au-boutistes, englués dans une idéologie fanatique voire totalitaire qui s’accorde bien avec la volonté de tout contrôler des extrêmes de droite et de gauche, cette relation où l’humain est son fondement, n’amoindrit pas l’action de préservation de l’environnement mais elle la remet dans la perspective qu’une société humaine est d’abord là pour assurer le bien être de ses membres.
Ce qui passe «naturellement» par la protection de son environnement.
L’écologisme pour l’écologisme ne peut faire office de politique au service de la communauté au prétexte que la nature serait plus importante que l’humanité et qu’il faudrait d’abord préserver la première avant de s’occuper du bien-être de la seconde.
De plus, l’humanisme défendu par les centristes prend également ses racines dans la démocratie chrétienne en appelant à une humanité telle que pouvait la concevoir, par exemple, un Saint-François d’Assise, pour qui les animaux étaient des êtres vivants à qui l’on doit le respect et qui voyait dans la protection de la nature, un devoir des hommes et des femmes mais pas un assujettissement de ces derniers à une nature transcendante.
Une conception reprise récemment par le pape François.
Cette conception centriste de la protection de l’environnement se traduit également par son progressisme.
A l’inverse des mouvements réactionnaires, au sens propre du terme, dont fait partie Europe-écologie-les verts en France, le Centrisme ne prône pas un retour en arrière pour retrouver un paradis qui n’a d’ailleurs jamais existé.
S’éclairer à la bougie peut être sympathique et folklorique mais pas une avancée de l’humanité.
Rappelons, pour bien comprendre la problématique, qu’à la fin du XIX° siècle, la peur principale des habitants des grandes villes mondiales comme Paris, New York et Londres était le crottin de cheval qui recouvrait les rues et mettait en danger l’hygiène de ces cités, menaçant gravement la santé de la population.
De ce point de vue, l’invention de la voiture fut fêtée comme une avancée sanitaire et environnementale de premier ordre…
Cet exemple montre ainsi que la voiture en elle-même n’est pas le problème mais que c’est son utilisation totalement débridée et non maîtrisée.
Mais il montre également que c’est dans le progrès des mentalités, dans celui de la science et des technologies, que l’on trouvera la solution.
Vouloir généraliser des mesures coercitives dans tous les domaines n’est absolument pas une politique responsable mais bien cette revanche que tous les ennemis de la modernité et du progrès brandissent à propos de tout et n’importe quoi dans leur haine et leur angoisse d’une humanité qui avance.
C’est bien là que se trouve l’adhésion écologique du Centre.
Ainsi, le Centrisme affirme, par son principe de juste équilibre, par sa règle comportementale de la responsabilité, que l’environnement de l’humanité est essentiel à la vie bonne autour de ce vivre bien ensemble, du vivre bien personnel et de la réalisation de soi individuelle dans le respect de l’autre et de sa dignité.
Concrètement, dans le cadre que nous venons de définir et quand une menace est avérée, il défend , entre autres, la lutte contre la pollution de l’air, de la mer et de la terre, la lutte contre les effets néfastes du réchauffement climatique, la lutte pour une agriculture saine, la lutte pour un monde équilibré.
En revanche, il ne peut considérer que l’humain n’est qu’un habitant de la terre parmi les autres espèces, ni que la nature, par principe, doit passer avant l’humanité.
Ce serait nier que cette humanité est la base même de l’existence des sociétés humaines sur lesquelles s’exerce l’action de la politique dont le Centrisme est une des pensées.
Ensuite, à chacun des personnes se reconnaissant dans le Centre de faire ses priorités en matière de défense de la faune et de la flore ou d’ériger la nature comme élément essentiel de sa vie personnelle.
Mais cela est de l’ordre de l’individuel pas d’une action collective qui est d’organiser au mieux la communauté au profit de l’être humain (et qui concerne bien évidemment son environnement), ce qui est la recherche du Centrisme.


Etude du CREC sous la direction d’Alexandre Vatimbella

Dans la même collection:


vendredi 27 novembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Une attaque idéologique contre la civilisation occidentale

Les attentats de Paris du 7 janvier et du 13 novembre et ceux que les terroristes projetaient pour le 18 ou le 19 novembre sont une attaque conçue contre l’humanité tout entière puisqu’ils étaient dirigés contre des personnes innocentes, incapables de se défendre et n’ayant fait aucun mal à ceux qui les ont massacrés.
Le fait qu’ils aient fait des victimes de dix-sept nationalités différentes montre bien que c’était Paris, un des phares du monde civilisé, et la mondialisation culturelle humaniste qui étaient visées.
Il s’agit bien également d’une attaque en règle contre la civilisation occidentale et la démocratie républicaine représentées ici par la France et ses valeurs.
L’attentat contre Charlier hebdo est une attaque contre la liberté, plus particulièrement, celles d’expression et de la presse qui fondent la démocratie.
L’attentat contre le supermarché casher est une attaque contre le fondement de notre lien social, ce projet essentiel de la démocratie républicaine de faire vivre ensemble toutes les communautés et les personnes qui respectent la dignité des uns et des autres dans leurs différences et leurs individualités grâce à leurs ressemblances qui fondent cette humanité à laquelle nous appartenons tous.
Les attentats contre les cafés et les restaurants sont une attaque contre l’art de vivre à la française mais largement partagé par celui de l’ensemble des démocraties occidentales, contre ces endroits de sociabilité et de convivialité où tout le monde se rassemble pour parler, rire, échanger et, tout simplement, jouir de l’existence.
L’attentat contre le Bataclan est une attaque contre la culture occidentale et une de ses composantes essentielles, la musique qui est honnie par les fanatiques et fondamentalistes islamiques parce qu’elle procure, entre autres, de la joie et des émotions tout en nous permettant de vivre notre spiritualité.
Les attentats projetés à la Défense étaient une attaque contre le mode de vie occidental représentés par son commerce et ses entreprises.
Ainsi, les personnes qui sont tombées sous les balles des assassins ont été des victimes de criminels mais aussi d’un projet terroriste construit et ayant une idéologie structurée, visant à frapper la civilisation occidentale et la démocratie républicaine au cœur pour ce qu’elles sont, des espaces de liberté, de création et d’émancipation du genre humain face aux ténèbres et l’obscurantisme que représentent toutes les organisations islamistes nihilistes qui se repaissent du sang et de la mort.
De ce point de vue les victimes sont aussi celles de cette civilisation de liberté, d’égalité et de fraternité à laquelle nous tenons, ce qui les rend encore plus précieuses et que nos larmes érigent en symbole de cette si belle lutte pour la vie.


jeudi 26 novembre 2015

Une Semaine en Centrisme. Centristes, régionales, union nationale: être avec ou contre

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, la question politique s’est bien évidemment focalisée sur la solidarité avec les victimes, la sécurité intérieure et extérieure du pays, une défense des valeurs de la démocratie et de la république ainsi qu’une sorte d’union nationale autour de ces thèmes entre la Gauche, la Droite et le Centre.
Mais l’on savait que cette réunion des forces politiques démocratiques n’aurait qu’un temps très court.
D’une part parce que le débat politique, fondement même de la démocratie, doit reprendre.
D’autre part parce que nous sommes à presque deux semaines du premier tour des élections régionales et qu’il faut dire aux électeurs pourquoi il faut voter pour son camp et pas pour l’autre.
Mais, bien entendu, il y a plusieurs manières de la faire.
Celle de la Gauche est de pointer qu’il faut se retrouver derrière le président de la république et son premier ministre, sous-entendu parce qu’ils font du bon travail pour protéger les Français, et que donc il faut voter pour le parti qui les soutient, en l’occurrence le Parti socialiste.
Celle d’une grande partie de la Droite, autour de Nicolas Sarkozy, est d’affirmer sa solidarité nationale mais de montrer que les mesures prises pour protéger les Français étaient des demandes anciennes de sa part qu’elles avaient faites, notamment après les attentats du 7 janvier, et que le gouvernement, même s’il se reprend en matière de sécurité, a failli en n’étant pas capable d’empêcher ceux qui viennent de se produire.
Une partie minoritaire, autour d’Alain Juppé a préféré jouer la carte de ce qui rassemblait Gauche, Droite et Centre sans pour autant nier les différences.
Attitude louée par François Bayrou, le président du Mouvement démocrate.
En outre, nombre de membres de LR ont sifflé et hué le gouvernement à l’Assemblée nationale le 17 novembre, soit seulement quatre jours après l’assassinat de 130 personnes, comportements qui ont indigné la grande majorité des médias et des Français et qui a nécessité un rétropédalage des leaders du parti.
Ces manifestations d’opposition étaient en grande partie électoraliste, les députés de LR se demandant alors et depuis si leur solidarité nationale n’allait pas leur coûter des voix mais aussi des régions aux prochaines régionales au profit de la Gauche mais surtout du Front national.
Sans doute que l’émotion des attentats ainsi que la bonne gestion gouvernementale profitera quelque peu aux socialistes.
De même que la peur engendrée permettra au Front national de gagner des voix et peut-être une région.
Néanmoins, il faut être si peu sûr de ce que l’on est et de ce que l’on propose au pays pour craindre qu’un événement, aussi dramatique soit-il, vous fasse perdre des élections alors même que l’on en est pas responsable.
Reste le Centre.
Comme la Droite dont ils sont les alliés pour les régionales, les centristes ont marqué leur solidarité et ont voté les mesures de sécurité supplémentaires demandées par le président de la république.
Mais à l’inverse de nombre de droitistes à l’image d’un Patrick Balkany à l’indécence coutumière, ils n’ont pas (ou peu…) hurlé contre le gouvernement à l’Assemblée nationale.
C’est bien évidemment tout à leur honneur.
Reste qu’ils sont, à l’image des récents propos Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, sur iTélé, dans un positionnement délicat où l’on doit en faire mais pas trop, où l’on doit être avec tout en étant contre.
Il leur faut être du côté de LR et pointer les insuffisances du gouvernement en matière de sécurité tout en demeurant dans une logique consensuelle.
De même, il leur faut faire campagne pour les régionales tout en évitant d’apparaître trop politiciens.
On constate ainsi chez les centristes des postures et des propos d’équilibristes qui ont le risque de mécontenter tout le monde et de les faire passer, en plus, pour des indécis.
Dès lors, l’explication de Jean-Christophe Lagarde faite lors de son discours du 19 novembre à l’Assemblée nationale est sans doute la bonne:
«En tant que parlementaires, élus locaux et responsables politiques, nous avons la responsabilité d’être unis dans l’épreuve. L’épreuve que nous traversons n’efface rien de nos différences, de nos divergences face aux autres défis que notre pays doit relever. Elle n’enlève en rien le droit de débattre, même avec vigueur, dans les autres domaines de notre vie publique. Au contraire même, c’est au nom de ce droit de débattre d’être différents, d’être en désaccord tout en acceptant de vivre et de décider ensemble que nous devons mener le combat commun contre ceux qui voudraient briser notre démocratie et les valeurs humanistes qu’elle porte. Dans ces circonstances, seuls notre raison, l’amour de notre pays et les valeurs que nous partageons doivent nous guider dans notre impérieuse mission.»
Une explication bien dans la ligne centriste.
Au risque de dérapages, d’un côté, et d’interprétations partisanes négatives de l’autre.
Quant à son efficacité électorale, les résultats du premier tour des régionales, le 6 décembre, sont juges de paix en la matière.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC



mardi 24 novembre 2015

Actualités du Centre. Argentine – présidentielle: les centristes dans la coalition victorieuse

Mauricio Macri (Cambiemos)
C’est le candidat du parti de droite Propuesta republicana (PRO), Mauricio Macri, qui a remporté l’élection présidentielle en Argentine le 22 novembre à la tête d’une coalition du nom de Cambiemos (Changeons) face au candidat du Front de la victoire (FPV), Daniel Scioli.
Il a ainsi mis fin à l’hégémonie péroniste et néo-péroniste (appelé aussi kichnérisme), mouvements populistes nationalistes et de centre-gauche, représentés lors des trois derniers mandats présidentiels (de 2003 à 2015) par la famille Kirchner, d’abord par Nestor puis par sa femme, Christina.
Cette dernière qui a occupé la présidence pendant deux mandats ne pouvait constitutionnellement se représenter (mais le pourra lors de la prochaine présidentielle) et son poulain, Scioli, pourtant arrivé en tête lors du premier tour, n’a pas réussi à conserver la présidence (mais son parti garde toujours le contrôle du parlement).
Mauricio Macri a obtenu 51,4% des suffrages alors qu’il était donné perdant voici quelques mois seulement.
A la tête du parti de droite qu’il dirige, le PRO, il a su bâtir une coalition avec, notamment les partis centristes UCR (Union civique radicale de centre-gauche) dirigée par Ernesto Sanz et CC (Coalition civique du Centre) dirigée par Elisa Carrio, tous deux souhaitaient mettre fin à douze années de kichnérisme.
Promettant une ère nouvelle, le nouveau président aura une tâche difficile, celle de remettre en ordre l’économie alors même qu’il ne disposera pas d’une majorité législative.
Son programme est essentiellement libéral en matière économique et veut mettre fin au protectionnisme mais ne souhaite pas remettre en cause les avancées sociales faites sous l’ère des Kichner.
En revanche, il est conservateur en matière de mœurs et souhaite, en politique étrangère un rapprochement avec les Etats-Unis et un éloignement avec le Venezuela, pays dirigé par des populistes démagogues, lequel entretenait d’excellentes relations avec l’Argentine de Christina Kichner.



lundi 23 novembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Churchill et De Gaulle, plutôt que Chamberlain et Pétain

La résistance de la démocratie républicaine occidentale et de ses valeurs sont au cœur du débat actuel depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis jusqu’à ceux de Paris du 13 novembre dernier.
On a tout entendu ces derniers jours et on entendra encore des discours et des analyses intelligentes ainsi que des bêtises et des stupidités de soi-disant experts et penseurs de pacotilles.
Mais, un des débats les plus importants, si ce n’est le plus important, c’est l’attitude à prendre face à la volonté entêtée et déterminée des terroristes islamistes de détruire la société occidentale, honnie parce qu’elle met en avant la liberté de la personne dans l’égalité et la fraternité, parce qu’elle affirme le primat du laïc (je pense ce que je veux en respectant la pensée de l’autre) sur le religieux (j’impose ma vision du monde aux autres au nom de ma vérité indépassable et absolue).
Ce débat n’est pas nouveau, il a eu lieu à chaque fois que les démocraties républicaines ont du décider s’il fallait se lever ou non pour résister face à l’oppression et au totalitarisme qui les menaçaient.
Bien évidemment, l’exemple le plus récent et surtout le plus emblématique est celui de l’attitude des démocraties occidentales face à Hitler et au nazisme.
Dans tous les grands pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, les oppositions ont été fortes entre ceux qui voulaient des accommodements avant la guerre et ceux qui n’en voulaient pas (Chamberlain contre Churchill au Royaume Uni), puis entre ceux qui voulaient collaborer avec l’occupant après la défaite et ceux qui voulaient résister (Pétain contre De Gaulle en France).
Aujourd’hui, les vainqueurs incontestés de l’Histoire sont Churchill et De Gaulle.
Ils sont les figures emblématiques du non à Hitler et à l’Allemagne nazie et leur volonté date d’avant la guerre mais, surtout, au moment où il semblait bien que la défaite du monde libre était acté face à la barbarie totalitaire.
Ce qui fait d’eux de véritables héros.
A l’inverse, Chamberlain qui a signé les accords de Munich (et a obligé Daladier à faire de même puisque lâché par la Grande Bretagne) et Pétain qui a décidé la collaboration sont dans les poubelles de cette même Histoire.
Pourtant, et il ne faut jamais l’oublier, Chamberlain fut fêté comme un héros par le peuple britannique quand il revint de Munich en 1938 et Pétain fut accueilli comme un sauveur par le peuple français en 1940.
Ne tombons plus dans ces illusions qui nous ont tant coûté.
Nous ne sommes pas encore, bien entendu, dans une guerre de l’importance 39-45, fort heureusement.
Et il faut espérer que nous n’y serons jamais mais en gardant à l’esprit que, depuis que l’humanité existe, il y a eu plus de jours de guerre que de paix dans le monde.
Cependant, l’ennemi d’en face a bien toutes les caractéristiques effroyables d’une idéologie totalitaire et meurtrière qui demande l’obéissance totale à une organisation et l’élimination physique de tous ceux qui ne sont considérés comme inassimilables, c’est-à-dire que l’islamisme de Daesh a toutes les ressemblances terribles du nazisme.
C’est pourquoi nous devons nous défendre contre l’agression terroriste actuelle avant qu’elle ne prenne les proportions d’un conflit d’une grande ampleur.
Et nous aurions du le faire depuis longtemps, depuis l’émergence d’Al-Qaida à la fin des années 1980.
Alors que tous les peuples des démocraties doivent montrer leur courage et leur lucidité face à la menace qui est tout sauf virtuelle, on entend déjà la voix des défaitistes et des futurs collaborateurs qui nous expliquent, comme c’était le cas pour Chamberlain et Pétain face à Hitler et les nazis que l’on peut s’entendre avec Daesh (l’Etat islamique), que nous sommes responsables de son existence et que nous n’avons rien à gagner à le combattre et qu’en prenant en compte ses revendications il sera gentil avec nous.
On retrouve toutes les attitudes et les déclarations de cette ligne Chamberlain-Pétain alors même que l’on savait à l’époque quels étaient les projets hitlériens de par les discours menaçants du Führer et de par ses écrits criminels dans Mein Kampf.
Mais tant que ce n’était pas chez nous…
Qui peut ignorer ce que dit Daesh dont les médias n’arrêtent pas de nous vanter la qualité de sa communication et le contenu de sa propagande ainsi que dans toutes ses mises en scène macabres d’exécutions et de mauvais traitements.
Sans parler, évidemment, de ses attentats terroristes réalisés par des tueurs psychopathes qui n’ont souvent jamais lu une seule ligne du Coran sauf celles qui demandent de tuer tous les mécréants mais qui ont souvent fait partie de la petite et de la grande délinquances.
Oui, malgré nos Chamberlain et Pétain contemporains, il nous faut choisir sans hésitation Churchill et De Gaulle.
Ceux qui pensent par ailleurs que ces lignes sont d’un catastrophisme exagéré, se rendent dans les zones contrôlées par Daesh, Al-Qaida, Boko Haram, Al-Morabitoun et autres organisations de ce type pour voir comment les populations, dont une partie est réduite à l’esclavage, sont les premières victimes de ces criminels mafieux qui tuent et violent par plaisir, comme le faisaient les nazis dans leurs camps de concentration.
Les centristes, qui eux connaissent leur Centrisme, savent bien que toutes les valeurs humanistes de la démocratie républicaine se défendent, que rien n’est gratuit et qu’il faut conquérir sans cesse le droit à la dignité et au respect de l’être humain.

Ils savent que ce n’est qu’en sécurité que l’on goûte vraiment à liberté et que c’est en résistant à l’oppression que l’on acquiert ce courage dont a besoin un peuple pour savoir le prix de la démocratie et apprécier ses bienfaits.

dimanche 22 novembre 2015

L’Humeur du Centriste. Pour Sarkozy, le Centre est devenu «sa chose»

Sarkozy, Lagarde, Kosciusko-Morizet
Etre sa chose, comme l’explique le dictionnaire Larousse, c’est être incapable d'autonomie et entièrement dépendant d'un autre.
Voilà qui ressemble fortement à ce que Nicolas Sarkozy s’imagine que le Centre est vis-à-vis de sa personne (et, plus largement, de LR).
L’histoire d’une primaire éventuelle de la Droite et du Centre pour choisir le candidat à la présidence du Grand Paris (l’aménagement de l’agglomération parisienne en métropole mondiale) en est une preuve parmi d’autres mais très révélatrice de son état d’esprit.
Décidée par lui-même et ses conseillers, sans en avertir ce «Centre» qui se trouve impliqué à son corps défendant dans l’intitulé même de l’événement annoncé, cela est bien évidemment choquant mais reflète ce que pense réellement l’ancien président de la république des centristes et ce qu’il considère qu’ils sont devenus depuis l’accord des régionales, c’est-à-dire sa chose.
Inventée à la fois pour caser Nathalie Kosciusko-Morizet, son envahissante et peu fidèle vice-présidente déléguée dont il souhaite se débarrasser ainsi que pour tuer dans l’œuf une éventuelle candidature centriste de compromis et de consensus à ce poste (en l’occurrence celle d’André Santini), cette primaire est arrivée comme un cheveu dans la soupe de l’UDI et du Mouvement démocrate sans que Nicolas Sarkozy ne s’ embarrasse un instant de savoir s’ils feraient la grimace.
Car il semble bien qu’aucun sous-accord émanant de celui signé pour les régionales, ne mentionne une quelconque primaire pour ce poste à moins que les cris de vierges effarouchées des leaders centristes soient du pipeau.
Mais admettons que la réponse de Jean-Christophe Lagarde, rapide et claire, soit la vérité
«Il n’est pas question que nous y participions» a-t-il indiqué au quotidien l’Opinion qui a sorti l’info.
Et d’ajouter: «nous ne considérons pas l’intercommunalité qu’est la métropole comme un lieu d’affrontement entre la Droite et la Gauche. Or, organiser une primaire signifie par définition qu’il existe un affrontement entre la Droite et la Gauche».
Néanmoins, Lagarde et ses amis doivent aller plus loin.
Car cette déclaration «intempestive» de Nicolas Sarkozy est bien le signe que celui-ci considère l’UDI comme entité négligeable et désormais aux ordres de LR.
Ce qui signifie, dans son esprit et malgré les assurances du président de l’UDI, que les «cadeaux» offerts aux centristes pour les régionales auront évidemment des contreparties dont cette primaire est peut-être la première d’une longue liste.
Même si l’on ne pensait pas exactement à celle-ci quand on soupçonnait les centristes d’avoir vendu leur âme à Sarkozy-Faust, la demande du président de LR montre bien qu’il pense avoir phagocytés les centristes dont on ne répètera jamais assez le mépris qu’il éprouve à leur encontre.
J’espère que l’avenir va démontrer que ce que je viens d’écrire ne sont que des balivernes d’un centriste paranoïaque et non celui d’un observateur lucide d’un jeu bassement politicien.

Centristement votre.

Le Centriste



vendredi 20 novembre 2015

Regards Centristes. 4 – Centrisme, civilisation, terrorisme et guerre

Regards Centristes est une série d’études du CREC qui se penchent sur une question politique, économique, sociale ou sociétale sous le prisme d’une vision centriste. Quatrième numéro consacré aux représentations que fait le Centrisme, de la civilisation, du terrorisme et de la guerre alors que les attentats terroristes contre la civilisation occidentale et ses valeurs, tuant nombre d’innocents, se sont succédé depuis le début du XXI° siècle.

Humanisme intégral et universaliste, le Centrisme se veut une philosophie politique responsable dont le but est d’organiser la cité de manière équilibrée et respectueuse, ce qui passe par l’établissement d’une démocratie républicaine et d’une mondialisation à échelle humaine.
Par voie de conséquence, le Centrisme est un défenseur de la civilisation, tout autant comprise comme processus de progrès de la civilité au premier sens inventé par Victor Mirabeau en 1757 que comme un ensemble transmissible de valeurs (intellectuelles, spirituelles, artistiques) et de connaissances scientifiques ou réalisations techniques des sociétés occidentale et mondiale (en tant que cette dernière est humaniste).
Il est un ennemi irréductible de la violence et du terrorisme, ce dernier compris comme des actes de violence qu'une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d'insécurité.
Un terrorisme, ennemi fanatique de cet état de haut développement économique, social, politique et culturel qu’est le principe même de civilisation.
Néanmoins, le Centrisme, pensée ontologiquement pacifique mais non pacifiste à tout prix, n’envisage de faire une guerre, c’est-à-dire l’utilisation de la violence, que si celle-ci est juste, dirigée contre une menace extérieure qui sen prend aux personnes et/ou au régime démocratique républicain.
Cependant, il faut ajouter qu’il n’est pas opposé à une vision plus large de la notion de guerre quand il s’agit d’aide humanitaire d’urgence qui se base sur les valeurs de solidarité et de tolérance en faveur de tous les opprimés de la terre.
S’appuyant sur les valeurs de la liberté, de la solidarité, de la tolérance, du respect dans l’égalité de tous, le Centrisme rejette et se dresse contre toutes les barbaries qui auraient pour but la destruction de l’Humanité mais également contre la guerre sanglante entre les cultures institutionnalisées.
Faisant d’abord confiance dans l’humain, il se méfie du clivage que produisent les différentes idéologies communautaires qui ont le plus souvent pour but d’exclure et de diaboliser l’autre, le différent, et de le pourchasser parfois jusqu’à la mort.
De ce point de vue le Centrisme est également une résistance contre l’oppression et une révolte face à l’obscurantisme.
Surtout, il s’oppose fermement à tout relativisme qui affirmerait l’égalité des cultures entre celles qui ont comme socle la dignité humaine et celles qui la réfute au nom d’une vision mortifère de l’existence.
Son combat est définitivement pour la vie, bien suprême et métafondement de l’organisation légitime de toute communauté humaine, ainsi que pour une confrontation pacifique et fructueuse de toutes les cultures individuelles dans le respect de l’autre et de sa liberté.
C’est pourquoi, le Centrisme dans l’optique de la responsabilité et du courage politique, reconnait le bien-fondé d’une guerre, définie comme un état de conflit armé entre plusieurs groupes politiques constitués et donc pas seulement des Etats, contre un ennemi de la civilisation, qui plus est quand celui-ci est l’agresseur.
Mais ce doit être une guerre juste tout autant qu’une juste guerre c’est-à-dire une guerre qui a des buts qui correspondent à la défense intransigeante des valeurs humanistes quand celles-ci sont en danger et à celle de la démocratie républicaine mais aussi qui utilise des moyens en adéquation avec le but poursuivi et l’importance de la menace.
En prenant l’exemple des attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui ont fait 130 morts (mais d’autres exemples tout aussi pertinents pourraient être pris comme ceux du 11 novembre 2001 aux Etats-Unis responsables de la mort de 2977 personnes), précisons concrètement cette doctrine centriste que l’on vient de présenter.
Les assassins qui, dans le quartier de République, ont tiré sur des innocents qu’ils ne connaissaient pas et qui ne leur avaient rien fait, ont d’abord nié leur dignité et leur ont dénié le respect que tout individu doit à un autre.
De plus, ils ont attaqué un pays qui, avec les Etats-Unis, est le créateur de la démocratie républicaine, celui qui a énoncé la liberté et l’égalité de tous les êtres humains dans la fraternité, concepts qui ne peuvent être évidemment qu’effectifs dans la sécurité.
En outre, ils ont nié toute entreprise civilisatrice qui nécessite, à travers le monde, l’organisation des sociétés sur des bases simples mais éminemment essentielles et fondamentales.
De ce point de vue, ils n’ont agi par rapport à aucune morale (collective), ni à aucune éthique (individuelle) et ne peuvent, donc, se réclamer d’aucune vision quelconque d’un bien commun même réduit à celui d’une communauté particulière, par exemple celle dont ils prétendent être issus et pour laquelle ils déclarent se battre.
Leur nihilisme n’est que destructeur et ne comporte pas le moindre élément d’une construction d’un présent ou d’un avenir structurés.
En tuant, en se faisant tuer exprès, voire en se tuant eux-mêmes, ils refusent ainsi la vie, c’est-à-dire la base même de toute organisation sociale.
Tout dans leur démarche est la négation de l’humanisme et la destruction de l’humain, donc tout ce qui est l’essence même de théorie centriste.
Dès lors, pour le Centrisme, l’éradication de ces terroristes et de leur(s) organisation(s) est une nécessité absolue pour les démocraties républicaines ainsi que pour l’établissement d’une mondialisation humaniste.
Cette éradication peut évidemment prendre plusieurs aspects dont un est de ramener à la raison et à l’amour les individus qui font partie de ces organisations, plus ou moins volontairement selon les cas.
Il est aussi, c’est une autre évidence, dans le développement des pays pauvres ainsi que dans une société plus respectueuse, plus à l’écoute de l’autre en Occident, plus capable d’offrir un avenir à des groupes sociaux qui se trouvent ou se sentent exclus d’une certaine prospérité.
Tout cela doit amener les démocraties républicaines à faire beaucoup plus d’efforts dans le vivre ensemble sans pour autant sacrifier à leurs valeurs dans le relativisme dont nous avons parlé plus haut.
D’autant qu’il est complètement faux et contreproductif de vouloir faire de l’Occident et des démocraties républicaines, les responsables uniques, voire même principaux, de ce que certains appellent un «choc de civilisation» de part leurs actes présents et, surtout, passés, dans une réécriture constante et mensongère de l’information et de l’Histoire où se mêlent bêtise, théories du complot, propagande et ignorance.
Les fausses complaintes d’une victimisation fantasmée et auto-justificatrice de nombre de ceux qui prennent les armes – ces soi-disant nouveaux damnés de la terre qui ne sont souvent que d’anciens délinquants parfois simplement des psychopathes –, sur la responsabilité de la société qui les accueillis ou dont ils font partie, ainsi que les appels au meurtre soi-disant «légitime» contenus dans certaines théories politiques et religieuses, tentent de diaboliser les valeurs humanistes et de culpabiliser la démocratie républicaine occidentale comme seule coupable de tous les malheurs de la planète.
L’Histoire fait un sort à ces élucubrations qui n’ont d’autre but que de justifier une violence qui sert des intérêts de groupes terroristes qui ont plus à voir avec des organisations mafieuses qu’autre chose.
In fine, le Centrisme affirme que les démocraties républicaines doivent être fières de leurs valeurs et de leur œuvre civilisatrice, responsables de leurs actions (donc également de leurs erreurs) et courageuses dans la défense de leur humanisme.
Il ne prétend évidemment pas qu’elles sont le lieu du paradis sur terre mais tout autant qu’elles sont celui de l’enfer terrestre, loin de là.
Aujourd’hui, les terribles images des migrants qui viennent en Europe, que ce soit pour fuir la guerre, pour trouver une vie décente, pour vivre d’espoir, montrent bien que les Occidentaux ne doivent pas avoir honte de la société qu’ils ont bâti pendant des siècles, bien au contraire, et que toutes les imperfections à ce modèle, toutes les failles qui rendent sa structure fragile (dont ont profité, entre autres, le nazisme et le communisme) imposent de se battre pour le préserver et l’améliorer.

Etude du CREC sous la direction d’Alexandre Vatimbella

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jeudi 19 novembre 2015

Actualités du Centre. Attentats de Paris – Pour une majorité de centristes, la France est en guerre

Selon un sondage IFOP pour Le Figaro et RTL, 59% des Français estiment, qu’après les attentats de Paris du 13 novembre, «la France a basculé dans une véritable situation de guerre avec tout que cela implique comme conséquences», alors que 41% sont plutôt d’avis que «la France a subi une attaque terroriste sans précédent mais n’a, pour autant, quand même pas basculé véritablement dans une situation de guerre».
57% des sympathisants du Mouvement démocrate, 53% de ceux de l’UDI et 60% des électeurs de François Bayrou lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012, partagent l’avis de la majorité des Français, que la France est bien en guerre.
Rappelons que Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou, présidents de l’UDI et du MoDem, lors de leurs premières réactions après les tueries criminelles de Paris, avaient utilisé le mot «guerre» pour qualifier la situation actuelle de la France.
A noter que seuls les sympathisants du Front de gauche ainsi que ceux d’Europe écologie-les verts estiment majoritairement que le pays n’est pas en guerre.
En outre, 98% des Français estiment que la menace terroriste est désormais élevée (68% l’estimant même très élevée).
100% des sympathisants des partis centristes sont d’accord avec cette affirmation (68% des sympathisants du MoDem et 77% de ceux de l’UDI estimant la menace très élevée).
(Sondage IFOP réalisé le 16 novembre 2015 par internet auprès d’un échantillon de 910 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

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mercredi 18 novembre 2015

Présidentielle USA 2016. Attentats de Paris – La campagne entre propos extrémistes et responsables

Comme on pouvait s’en douter, les attentats de Paris du 13 novembre ont été abondamment couverts par les médias américains avec de nombreux directs des journaux télévisés réalisés en France.
L’horreur de l’assassinat de personnes qui s’étaient attablées à des terrasses de café ou étaient allés voir un concert d’un groupe de rock américain, ont provoqué un émoi dans la population et suscité évidemment de nombreuses réactions politiques, d’autant que ce genre d’attentats rappellent ceux du 11 septembre 2001.
Si le président Barack Obama et les membres de son Administration ont apporté une réponse officielle forte avec la solidarité sans faille du pays vis-à-vis du peuple français, tout en rappelant que la France est la plus vieille alliée des Etats-Unis et qu’elle le demeure aujourd’hui depuis qu’elle est à ses côtés dans toutes les zones de conflits du monde qui menacent la paix mondiale, de l’Ukraine à la Syrie en passant par le Mali, de nombreux propos ont été tenus par les candidats à la prochaine élection présidentielle de 2016.
Du côté des démocrates, le débat sur la chaîne CBS entre les trois candidats à la primaire qui s’est déroulé le vendredi même des attentats, pendant que ceux-ci étaient encore en cours, a permis de montrer que la lutte contre Daech (ou ISIS pour les Américains) était la priorité des priorités.
Que ce soit Bernie Sanders, Martin O’Malley et, bien évidemment, Hillary Clinton, tous ont affirmé que s’ils étaient le prochain hôte de la Maison blanche, ils feraient de l’éradication de l’organisation criminelle une de leurs priorités.
Chacun a évidemment marqué sa petite différence.
Hillary Clinton, la candidate centriste, a ainsi déclaré, «bien sûr, nos prières vont au peuple de France ce soir. Mais ce n'est pas assez. Nous devons avoir la résolution de rassembler le monde pour traquer cette idéologie djihadiste radicale qui motive des organisations comme ISIS, ce groupe violent, terroriste, barbare et impitoyable».
«Cette élection, a-t-elle poursuivie, sera non seulement le choix d'un président. Ce sera aussi le choix de notre prochain commandant en chef. Et j’expliquerai en détail ce que je pense que nous devrons faire avec nos amis et alliés en Europe et ailleurs afin de faire un meilleur travail en vue de coordonner les efforts contre le fléau du terrorisme. Notre pays n’aura aucun repos en la matière parce que toutes les autres questions que nous devons traiter dépendent de notre sécurité et de notre force.»
Du côté républicain, si la lutte contre ISIS a été aussi évoquée, les différents prétendants à la primaire ont préféré s’en prendre en priorité à la politique suivie en la matière par Obama (et donc, jusqu’en 2012 par Hillary Clinton alors secrétaire d’Etat) pour la critiquer de manière violente au lieu de faire des propositions concrètes pour y parvenir.
Mais ce qui a été noté par l’ensemble des médias américains c’est la cassure entre les candidats «sérieux» qui ont une connaissance minimum de la politique étrangère et de la situation internationale et ceux qui sont complètement ignares, incapables d’une réflexion étayée sur ces sujets.
Comme l’écrit le magazine Politico, «Il n’a fallu que 48 heures pour que les attaques terroristes tragiques à Paris transforment rapidement la primaire républicaine en une compétition entre ceux qui ont une expérience sérieuse en politique étrangère et ceux qui n’en ont aucune, changeant celle-ci, au moins pour le moment, d'une campagne pour la présidence à un test sur la capacité à être commandant en chef».
Dans la catégorie des incompétents notoires on trouve le favori actuel de la primaire, Donald Trump, ainsi que son dauphin, Ben Carson.
Tous les deux, surtout le deuxième, ont montré leur limite en la matière particulièrement forte et cela pourrait impacter leur campagne et leur chance dans les semaines à venir de devenir le candidat républicain à la présidence.
En revanche, John Kasich, le candidat le plus près du Centre de cette primaire a lui expliqué plus en détail son action contre le terrorisme: armer les Kurdes, mettre en place une zone d'exclusion aérienne, impliquer les Saoudiens et les Jordaniens, mieux coordonner les services de renseignements au niveau international.
«Il y a tant de choses que nous devons faire, a expliqué le gouverneur de l’Ohio, et, franchement, nous en sommes loin».
En outre, tous se sont inquiétés sur la possibilité que parmi les réfugiés syriens qui seraient accueilli aux Etats-Unis, puissent se cacher des terroristes comme cela a été le cas en France pour au moins l’un d’entre eux.
On évoquera pour l’anecdote les propos particulièrement stupides et provocateurs de Donald Trump expliquant que s’il y a eu tant de morts à Paris c’est parce que la France est un des pays qui a les lois les plus restrictives en matière de port d’arme ce qui n’avait pas permis aux personnes attaquées de se défendre.
Une affirmation qui aurait pu être faite par Ben Carson…

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
  
A lire aussi :
Présidentielle USA 2016.

Attentats de Paris



mardi 17 novembre 2015

L’Humeur du Centriste. Attentats de Paris – Politiciens démagogues ou politiques responsables?

Or donc Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez, deux des principaux responsables de LR, l’un en est le président, l’autre le secrétaire général, sont montés au créneau pour critiquer de manière à peine voilée le gouvernement après les attentats de Paris du 13 novembre.
On comprend bien leur peur: voilà un événement qui pourrait profiter au président de la république, au gouvernement et à la majorité en place à moins qu’on ne montre qu’ils sont les principaux responsables de la centaine de morts tombés sous les balles des assassins.
Le premier, qui vise l’Elysée et le second qui vise tout ce qui passe à proximité de son ambition personnelle sans limite ne peuvent pas le tolérer.
Sans oublier que les élections régionales – qui ne seront pas reportées et c’est tant mieux pour la démocratie – se profilent à l’horizon.
Au diable donc l’unité nationale des Français – car il s’agit bien de cela et non de l’unité des forces politiques comme l’a si bien dit Alain Juppé –, il faut instiller le doute sur la capacité des pouvoirs publics à lutter contre le terrorisme dans un élan de démagogie populiste que l’on connait bien chez quelques membres éminents de LR (Eric Ciotti, Christian Jacob et Thierry Mariani n’ont pas été en reste) et que l’on peut qualifier, au mieux, de minable.
Il faut qu’ils critiquent… d’autant, disent-ils, que François Hollande a repris nombre de leurs propositions!
Au lieu de s’en féliciter, leur seule réponse est de parler de récupération et d’opération électorale.
Mais, même si tel était le cas – pourquoi d’ailleurs ne pas accuser Hollande d’avoir laissé faire les attentats pour que sa cote de popularité remonte –, cela irait dans le sens qu’ils souhaitent et il faudrait le soutenir.
Et le chahut indécent ainsi que les huées imbéciles de certains députés LR à l'Assemblée nationale à l'encontre de Manuel Valls et Christiane Taubira, montrent qu'ils n'ont manifestement pas appris ce qu'était la dignité quand la république est attaquée.
Quand le jeu politicien atteint ce degré de bêtise alors que le sang de la jeunesse a rougi les trottoirs de la capitale, on est en droit de se demander où se trouve la responsabilité des hommes et des femmes politiques.
Bien entendu, il n’est pas question de dire qu’Hollande ou Valls ne jouent pas depuis vendredi soir également une partition souvent un peu limite et qu’ils ne portent aucune part de responsabilité dans les réactions outrancières et inacceptables des leaders de la Droite.
Mais quand les dirigeants de LR jouent les offensés parce que François Hollande, du haut du perchoir du Congrès réuni à Versailles, s’est montré sceptique sur certaines des propositions de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre le terrorisme, ils oublient que, dès le samedi matin, ce dernier a lui-même, lors d’une intervention un peu surréaliste, ouvert les hostilités en refusant l’unité nationale alors même que les kalachnikovs des tueurs étaient encore fumantes.
A tous ces hérauts démagos, on peut malheureusement ajouter quelques centristes en mal de reconnaissance médiatique, ce qui n’est guère à leur honneur.
Ici, comme ailleurs, la bonne réponse est celle du Centrisme, malheureusement pas de tous les centristes qui tombent eux aussi si facilement dans le jeu politicien.
Celle-ci est constituée de ces ingrédients si rares que sont la responsabilité, le courage, le respect et la clairvoyance dans le consensus indispensable quand la communauté nationale vient d’être frappée aussi terriblement.
Car, cette fois-ci, en tirant dans le tas, les assassins ont démontré que leur haine mortifère s’appliquaient à tous, sans exception et non pas à des journalistes, des dessinateurs ou des citoyens d’une confession religieuse particulière.
Voilà pourquoi toute tentative de récupération de tous ces politiciens est d’une médiocrité et d’une mesquinerie pitoyables.
Décidément la qualité d’homme d’Etat n’est pas donnée à beaucoup de monde.
Ce qui est plus inquiétant, c’est que celle d’être un simple politique responsable, non plus…
C’est pourquoi il faut saluer la haute tenue des déclarations consensuelles et responsables d’Alain Juppé avec ce qu’il fallait de fermeté, d’équilibre et de clarté.
Sa domination écrasante dans les sondages montre peut-être que les Français savent malgré tout reconnaître une personnalité qui joue son pays face à tous ceux qui jouent leurs propres intérêts.
Il n’est évidemment pas le seul mais ils ne sont pas assez nombreux dans le paysage politique français.

Centristement votre.

Le Centriste



lundi 16 novembre 2015

Actualités du Centre. Sondage présidentielle: Bayrou à 12% loin des 3 principaux candidats

Si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui et si Alain Juppé n’était pas le candidat de la Droite, François Bayrou obtiendrait 12% des voix selon un sondage IFOP pour Sud Radio et Lyon Magazine qui concerne uniquement les intentions de vote du premier tour.
Il se trouverait en quatrième position, loin derrière les candidats des trois principales formations politiques actuelles, le FN avec Marine Le Pen (28%), LR avec Nicolas Sarkozy (23%) et le PS avec François Hollande (21%).
Ce niveau d’intention de vote est celui que l’institut constate généralement à travers ses sept derniers sondages sur la présidentielle depuis juillet 2014 pour le président du Mouvement démocrate.
Celui obtient ainsi entre 11% et 13% des intentions de vote sauf pour un sondage de janvier 2015 réalisé pour l’hebdomadaire Marianne.
Et s’il a pu se trouver à un point de François Hollande en octobre 2014, il accuse désormais un retard de neuf points avec l’actuel chef de l’Etat et de onze points avec son prédécesseur à L’Elysée, Nicolas Sarkozy.
Cette enquête d’opinion ne montre pas, pour l’instant, la capacité de François Bayrou de pouvoir battre François Hollande et Nicolas Sarkozy afin d’arriver en deuxième position au premier tour et d’affronter Marine Le Pen au second, ce qui lui permettrait de pouvoir remporter le scrutin selon lui.
Par ailleurs, le sondage de l’IFOP teste également le cas de figure où Alain Juppé serait le candidat et où, également, François Bayrou le serait alors que ce dernier a toujours indiqué que si le maire de Bordeaux était présent, il ne le serait pas.
Toutefois, si tel n’était pas le cas, François Bayrou serait crédité de 9% des intentions de vote contre 27% à Alain Juppé.
Ce dernier, qui a le soutien plus ou moins déclaré de la grande majorité des centristes si ceux-ci n’ont pas de candidats, survole ce sondage comme les précédents.
Ainsi, il serait le seul des candidats démocrates à arriver en tête au premier tour face à Marine Le Pen (31,5% contre 29%).
A noter que l’IFOP n’a testé aucune situation où un candidat de l’UDI serait présent à la présidentielle.
(Sondage IFOP réalisé du 31 octobre au 4 novembre 2015 par internet auprès d’un échantillon de 937 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)