mardi 21 décembre 2021

Une Semaine en Centrisme. Economie et covid19: Macron a fait un pari qui n’est pas sans risque

Aider le plus possible les acteurs économiques, des entreprises aux salariés, face à la crise de la covid19 c’est la philosophie mise en place par le «quoi qu’il en coûte» et mise en œuvre par le plan France relance décidé par Emmanuel Macron.

Le résultat a été extrêmement positif avec un tissu économique préservé, une croissance de 6,7% en 2021 et une baisse du chômage conséquente.

La stratégie du président de la république est donc la bonne… si la crise sanitaire ne s’éternise pas.

L’arrivée du variant omicron sur fond de reprise de l’épidémie avec un nombre de cas record, montre que la covid19 n’a pas dit son dernier mot.

Les mesures prises et, en particulier, la forte vaccination des Français, permettront d’éviter une catastrophe sanitaire.

Mais qu’en sera-t-il pour l’économie?

Le pari d’Emmanuel Macron était de dépenser ce qu’il fallait pour créer une dynamique lors de la reprise d’activité et rembourser la dette créée par la croissance.

Ce qu’avait fait Barack Obama en partie lors de la crise de 2008 et ce que se proposait de faire Joe Biden mais qui a été contrarié avec une partie de son plan de relance qui n’est toujours pas votée par le Congrès américain.

Le risque dans une telle stratégie c’est qu’en matière de pandémie mondiale avec un nouveau virus inconnu jusqu’alors, ce sont tous les éléments immaitrisables comme, par exemple, l’apparition de variants plus contagieux ou mortels et qui ne répondent pas aux vaccins ou aux traitements.

Même si un dirigeant fait tout ce qui est nécessaire dans son pays, il ne peut, en outre, contrôler l’épidémie dans les autres parties du monde.

Rappelons ainsi que ni delta, ni omicron, les deux variants du coronavirus qui circulent actuellement ne sont «nés» ni en France, ni en Europe.

Si la cinquième vague prend des proportions difficilement gérables ou si une autre vague avec un autre variant encore plus résistant aux vaccins qu’omicron affectent malheureusement l’Humanité toute entière, les conditions indispensables pour que le pari d’Emmanuel Macron fonctionne jusqu’à la sortie de la pandémie ne seront sans doute pas réunies.

Avec une dette importante, la France sera sans doute en difficultés.

Cependant, ceux qui ont choisi des stratégies moins volontaristes, comme l’Allemagne, seront-ils mieux lotis?

Difficile à dire avec certitude mais leur moindre rebond actuel que la France ne les placent pas non plus dans des conditions optimums pour mieux résister.

Comme il est impossible de faire de la politique fiction avec des incertitudes aussi grandes que celles que nous connaissons actuellement, en particulier, évidemment, sur le devenir de la covid19, le choix fait par la France est aussi légitime que celui fait par des pays plus prudents.

Mais, au moins, le gouvernement français ne sera pas resté les bras croisés à subir, ce qu’il a trop souvent fait par le passé.

Enfin, peut-on dire que cette stratégie est centriste?

On connait l’importance de la maîtrise de la dépense publique pour le Centre ainsi que le principe de base du juste équilibre du Centrisme.

Les inquiétudes des centristes sur la stratégie adoptée sont donc légitimes.

Reste qu’il ne faut pas oublier que le Centrisme est un pragmatisme qui reconnait que les équilibres conjoncturels peuvent être remis en question afin de proposer une politique qui permettra, in fine, de retrouver l’équilibre juste et pérenne sur le long terme.

En cela, les choix fait dans le cadre du plan France relance et avec la philosophie du «quoi qu’il en coûte», ne s’écartent pas fondamentalement d’une politique de relance centriste.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

 

Propos centristes. France – Covid19: la déferlante omicron, pass vaccinal, éviter le confinement, vacciner les enfants / Le rêve français / Pas d’augmentation d’impôts pendant et après la crise / Egalité femme-homme / Politique spatiale…

Voici une sélection, ce 21 décembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
> Le président de la République, dans le cadre de la présentation du plan France 2030, a réaffirmé l'importance de la politique spatiale de la France. Le 1,5 milliard d'euros qui y seront consacrés vont permettre à la fois de rattraper le retard sur certains segments des marchés clés, comme les lanceurs réutilisables et que nous ne pouvons pas ne pas maîtriser. Mais le président a annoncé aussi le projet d'un mini lanceur réutilisable d'ici 2026. Nous nous engagerons donc dans les prochains jours un appel à projets pour permettre de soutenir les projets de micro et mini lanceurs.
Ce soutien sera financier, bien sûr, mais il sera aussi technique avec le CNES, notamment, et pourra déboucher sur des commandes. Et c'est notre objectif, un premier tir dès 2024. Ariane Groupe que je salue, prendra évidemment sa part avec l'aventure avec le programme « Mahia Space » de mini lanceurs réutilisables et nous adapterons le site de Kourou afin qu'il puisse accueillir les nouveaux projets européens de micro et mini lanceurs. Mais France 2030 doit également permettre à la France de prendre toute sa place sur les nouveaux usages du spatial, que ce soit la surveillance de l'espace et des débris ou la valorisation des données spatiales. Des financements sous la forme de concours ou d'appels à projets seront lancés dès l'année prochaine afin de développer de nouveaux segments de marché.
Enfin, France 2030 permettra de soutenir des projets français et européens de constellations lorsque ceux-ci auront émergé, et je sais que de tels projets se multiplient, tous plus ambitieux les uns que les autres.
Au total France 2030 doit marquer un tournant dans notre politique spatiale en soutenant des projets avec des fonds, de l'expertise technique et des commandes, mais également parce que nous voulons et nous devons faire confiance aux acteurs et projets risqués et émergents dans des proportions sans doute beaucoup plus importantes que par le passé. 60 ans après la création du CNES, la France peut encore une fois se féliciter de la vision politique et stratégique du général de Gaulle. Grâce à lui, notre pays ne s'est pas contenté de voir passer au-dessus de lui des fusées ou tourner des satellites.

> Oui, la science, le progrès, l’innovation sont extrêmement utiles lorsque, comme toujours, ils sont maîtrisés, contrôlés, soumis à des objectifs éthiques et démocratiques. Nous devons ensemble le revendiquer haut et fort, preuves à l'appui. Et surtout nous devons investir, réinvestir dans ces sujets. Depuis 10 ans, notre effort financier pour la recherche plafonnait à 2,2% de notre richesse nationale, bien loin des 3% fixés par la célèbre stratégie de Lisbonne qui, elle, date d'il y a 20 ans. Donc nous n'étions pas au rendez-vous. Ai-je besoin à vous de rappeler que la rémunération moyenne des chercheurs français dans l’écosystème est inférieure de 37% à la moyenne de l'OCDE en 2019, derniers chiffres connus. Si je devais donner deux indicateurs de ce sous-investissement, je retiendrais cela. Raison pour laquelle nous avons fait, je le dis, de la recherche une priorité nationale. Je n'oublie pas non plus que le PIA, la loi d’orientation et de réussite des étudiants, ça c'était au début du quinquennat, ont déjà permis de faire entrer, chère Frédérique, certains de nos sites universitaires dans le célèbre classement de Shanghaï. Mais l'une de mes fiertés en tant que chef du Gouvernement aura été d'avoir fait voter la loi du 24 décembre 2020, loi de programmation et de la recherche qui prévoit 25 milliards d'euros supplémentaires sur 10 ans alloués à la recherche.
L'objectif est clair: ce sont les fameux 3% de la stratégie de Lisbonne. Nous cherchons un choc d'attractivité des métiers de la recherche, évidemment qui passe par une revalorisation des salaires, qui veut voir émerger une nouvelle génération de jeunes scientifiques. Là aussi, j'entends que c'est encore insuffisant. Il s'agit d'une marche, on peut regarder devant, il y en aura d'autres, mais je constate quand même que dans de telles proportions jamais une marche comme celle-là n'avait été franchie.

> La France a besoin d'universités, d'établissements d'enseignement supérieur très forts, bien gérés, performants, ouverts sur leur territoire, sans complexes, réservant à leurs étudiants le meilleur accueil possible, travaillant à leur insertion professionnelle, bien positionnés sur la recherche. Il s’agit évidemment de questions de souveraineté. Il s’agit aussi de questions liées, je n'hésite pas à le dire, à la compétitivité de la maison France. Mais ce sont aussi, notamment, par les temps qui courent, des questions relatives à notre pacte républicain.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> Face à l'avenir, il y a une forme d'angoisse de nos concitoyens et on peut totalement le comprendre. On a les crises qui se suivent.

> Je sers l'intérêt de ceux qui arrivent après nous et à qui on doit préparer le monde le plus acceptable possible.

> Moi ce que j'aimerais, c'est que l'écologie sorte du romantisme. On a besoin d'une écologie pragmatique.

> Je me réjouis du fait qu'à partir de janvier prochain, nous n'ayons plus le droit de jeter les invendus.

> Il faut travailler avec les paysans qui sont impactés par les ours et les loups. Cependant les loups et les ours ont leur place sur notre territoire.

> Sur la chasse, j'ai toujours mis en avant la préservation de la biodiversité.

> [Glyphosate] Le rôle des responsables politique c'est de mettre en œuvre. Mettre en œuvre, ce n'est pas seulement dire «on va interdire»/

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> [Covid19] L'école est essentielle pour nos enfants, c'est la dernière chose à fermer. (…) Ce n'est pas l'hypothèse privilégiée. On ne le ferait qu'en dernier ressort.

> [Covid19] Le pass vaccinal est moins contraignant que l'obligation vaccinale. (…) Appelons un chat un chat. Le pass vaccinal, c'est un pass vaccinal. C'est déjà une forme de contrainte.

> [Covid19] Les parents peuvent aller de manière rassurée vers la vaccination des enfants. (…) Nous avons beaucoup attendu, nous avons attendu les résultats de nombreuses études (...), tous les avis sont positifs, (...) les expériences internationales sont plutôt probantes.

> [Covid19] Il faut éviter un nouvel épisode de confinement (...) Il est normal de mettre la pression sur les non-vaccinés. (…) Pour ce 10% qui n'est pas vacciné, on a 100% de personnes qui peuvent avoir de fortes contraintes, comme au Pays-Bas ou en Angleterre.

> [Covid19] Nous voulons évidemment éviter aux Français un nouvel épisode de confinement ou de restrictions fortes D'où par exemple, la contrainte vaccinale parce que si tout le monde était vacciné, nous n'en serions pas là. (...) Aujourd'hui, il est normal de mettre la pression sur tous ceux qui ne sont pas vaccinés pour leur faire passer ce message.

> [Covid19] Ceux qui ne se vaccinent pas contraignent la liberté des autres.

> Si tout le monde était vacciné, nous n'en serions pas là, car il n'y aurait pas de saturation des hôpitaux.

> [Covid19] La vague Omicron va arriver, ça c'est certain, mais en général ça donne des symptômes relativement bénins pour ceux qui sont bien vaccinés. Donc on pourrait traverser la vague Omicron avec sérénité si tout le monde était vacciné.

> [Lutte contre le harcèlement scolaire] Je crois faire le maximum, je suis ouvert pour aller encore plus loin.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Il y a un rêve français qui est basé sur la liberté, qui est basé sur l’égalité, qui est basé sur la fraternité. Nous sommes tous responsables pour le futur de la nation. Et c’est le point essentiel du rêve français. J’ai le rêve français dans les racines de mon cœur et je me battrai conte ces gens qui sont en train d’essayer de diviser la société française, qui sont en train de monter les gens les uns contre les autres parce que je pense que ce ne peut pas être le futur pour la France. (…) Bien que nous pouvons faire mieux. Nous devons mieux prendre en compte les gens qui sont d’origine étrangère qui font tout ce qu’ils peuvent pour réussir dans la société française, pour avoir accès aux meilleures fonctions et qui font face à de grands obstacles. Nous devons supprimer ces obstacles et nous devons faire de la place pour tout le monde, ce qui doit nous faire prendre les meilleures décisions et ce qui doit nous faire faire les efforts nécessaires pour y parvenir. Je pense que nous pouvons faire beaucoup mieux dans ce domaine.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> [Covid19] Dans le cadre des 400 enquêtes en cours, 182 000 faux passes sanitaires ont été mis à jour. Merci à nos policiers et gendarmes ! Utiliser, procurer ou vendre de faux passes sanitaires, notamment via les réseaux sociaux, est passible de 5 ans de prison et de 75 000 € d'amende.

> Comme le gouvernement s’y était engagé avec la loi sécurité globale, la vente des mortiers d’artifice est strictement encadrée. Les achats suspects de ces engins souvent détournés par les délinquants doivent désormais être signalés au ministère de l’Intérieur.

> De nombreuses actions de destruction des trafics de drogue ont été engagées ces derniers mois. Nous allons encore accélérer les choses.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
> [Tribune: «Des citoyens et élus représentant les Français de l'étranger appellent à réélire Emmanuel Macron»]
Les Français de l'Étranger sont des Français à part entière. Telle est la conviction qui nous anime et dont découle toute l'action qui a été menée ces dernières années sous l'impulsion du président de la République Emmanuel Macron en faveur de nos compatriotes d'outre-frontières. Protection, équité, simplification, rayonnement : nous avons fait plus pour les 3 millions de Françaises et Français de l'Étranger depuis 2017 que jamais auparavant, et nous avons besoin de continuité pour une politique réactive et ambitieuse au service de leurs besoins et de leurs droits.
Comme il l'a fait en France avec le «quoi qu'il en coûte», l'État a agi fortement, rapidement et efficacement pour soutenir les Français de l'étranger «où que vous soyez» dans le contexte sans précédent de la pandémie de COVID-19. Une aide bien plus massive que celles des autres pays pour leurs ressortissants leur a ainsi été apportée. L'État a été au rendez-vous, et il n'a laissé aucun Français de l'étranger au bord de la route.
Un grand plan de soutien a été mis en œuvre autour de 3 priorités : la santé, l'aide sociale et l'éducation. L'État a par exemple mis en place un système de téléconsultation gratuit avec des médecins en France, facilité des évacuations sanitaires, et acheminé des doses de vaccins dans plus de 60 pays grâce au réseau diplomatique et consulaire. La France est un des seuls pays au monde à avoir mené de telles actions.
Le gouvernement a quadruplé les aides sociales d'urgence aux Français de l'Étranger. Pour garantir la continuité d'une éducation de qualité, l'État a également augmenté de 25% les aides directes à l'AEFE, a abondé le budget des bourses de 50 millions d'euros, et en a assoupli les critères d'éligibilité pour aider le plus de familles possible.
Le bilan du gouvernement est aussi celui d'améliorations concrètes des services aux Français de l'Étranger, avant et pendant la pandémie, et d'une plus grande équité avec les résidents de France.
Depuis 2017, les démarches administratives des Français de l'Étranger ont été simplifiées par l'État. Ils bénéficient d'une identité numérique unique et un registre d'état-civil dématérialisé est en cours de mise en place. Sur le modèle des maisons France-Services sur le territoire national, la plateforme France-Consulaire, qui vient d'être lancée, permettra dans quelques mois d'apporter des réponses rapides aux questions récurrentes de nos compatriotes. La double cotisation à l'Assurance Maladie et à la CFE a été supprimée. Cette dernière est accessible indépendamment de la date d'expatriation et sa grille tarifaire a été simplifiée.
L'État améliore la qualité et l'inclusivité de l'enseignement français à l'étranger. Afin de mieux répondre aux besoins d'enseignants pour le développement du réseau, des formations spécifiques seront bientôt disponibles à l'étranger.
Le budget des programmes FLAM a augmenté de 300%. Le dispositif des AESH existant en France a été étendu à tous les élèves du réseau de l'AEFE, sans conditions de ressources. Les parents sont maintenant consultés sur les orientations budgétaires des établissements. A l'étranger comme en France, l'État s'engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes. L'information et la prise en charge des victimes à l'étranger ont été améliorées par une formation spécifique des agents consulaires et un numéro accessible de l'étranger pour aider les victimes.
Enfin, l'État a amélioré la représentativité des Français de l'étranger. Les Conseillers des Français de l'Étranger disposent maintenant du statut d'élu local et de droits de formation. Ils président dorénavant les Conseils Consulaires et l'Assemblée des Français de l'Étranger sera renforcée dans son indépendance.
Le monde change et les besoins de nos compatriotes établis hors de France évoluent tous les jours. De nombreux jeunes s'apprêtent à nouveau à partir étudier ou travailler à l'étranger et auront besoin de garder un lien fort avec la France, personnel ou professionnel. Les expérimentations lancées ces dernières années ont vocation à être améliorées et généralisées pour une qualité de service public encore accrue.
A l'étranger, le leadership du Président de la République sur la scène mondiale est assumé et reconnu. Sa proposition pour une taxation harmonisée des entreprises multinationales a été reprise par le Président Biden et signée par plus de 150 pays. Les mécanismes d'attraction des talents et les investissements vers la France sont un succès. Le Président poursuivra par ailleurs l'objectif fixé il y a trois ans de doubler la taille de notre réseau éducatif en français dans le monde pour accueillir 700.000 élèves en 2030. Le projet l'expansion du programme Erasmus sera aussi conforté. La France est un chef de file mondial de l'écologie avec une action déterminée pour rendre les traités internationaux plus favorables à la protection de l'environnement. Cela sera accru grâce notamment à la Présidence Française du Conseil de l'Union Européenne.
Nous, citoyens français résidant à l'étranger, élus représentants des Français de l'Étranger, sommes issus de parcours personnels et professionnels, de géographies, et de sensibilités politiques différents. Nous avons tous été acteurs et témoins, ces cinq dernières années, des moyens humains, financiers et politiques mis à la disposition rapide de l'amélioration de la protection et des droits de tous les Français de l'étranger. Nous avons vu croitre l'influence française dans le monde et nous avons regagné la fierté d'être Français. Nous voulons un Président qui continue d'avoir une vision ambitieuse pour la France et pour le Français partout dans le monde. Nous sommes convaincus que l'adaptation et l'approfondissement des politiques au service des Français de l'Étranger et de l'influence internationale de notre pays ne peut se faire que dans la stabilité et la continuité politique.
Nous souhaitons la réélection d'Emmanuel Macron et nous nous engageons à ses côtés.
[Parmi les signataires: Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué aux Français de l'Étranger ; Samantha Cazebonne, sénatrice ; Roland lescure, député; Alexandre Holroyd, député; Pieyre-Alexandre Anglade, député; Stéphane Vojetta, député; Frédéric Petit, député; M'Jid El Guerrab, député; Amélia Lakrafi, députée; Anne Genetet, députée; Sandro Gozi, député Européen)

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Beaucoup de Français sont fiers de leur nom de famille mais ce n’est pas le cas de tous. L’intime n’ayant pas à être dévoilé à l’Etat, passé 18 ans, vous aurez demain la liberté de choisir une fois entre le nom de votre père, celui de votre mère ou les deux.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Nous allons atteindre aujourd’hui les 20 millions de rappels. Merci à tous ceux qui, mobilisés comme jamais, nous permettent de nous protéger face aux variants delta et omicron. On continue, on amplifie, on y arrivera, ensemble !

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> L'édition scientifique est un accès inestimable au savoir scientifique et nous en avons plus que jamais besoin. Nous créons l’Observatoire de l’édition scientifique pour renforcer le dialogue entre l’édition et la recherche et promouvoir une science ouverte.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Vite ma dose de vaccin, Covid liste, Briser la chaine, ces initiatives d'intérêt général face à l’épidémie font honneur au Génie français. L’ambition d’Emmanuel Macron et celle du gouvernement: leur donner toute leur place pour construire le service public du 21e siècle.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
> [Covid19] Comme tous les débats qui ont eu lieu, ça sera le 12ème ou le 13ème texte sur les questions sanitaires, c'est dire d’ailleurs si le Gouvernement a toujours fait le choix de passer la voie parlementaire (…) C’est un temps à mon avis d’explication, d’exploration des sujets et éventuellement d’évolution des dispositifs réglementaires.

> [Covid19] On est dans un mécanisme qui a toujours été transparent. D'ailleurs, depuis que le Président de la République s'est exprimé au mois de juillet cette année, qui était une incitation très forte à la vaccination, et dans le même mouvement, de faire en sorte que, quand même, on attire plutôt les gens, qu’on arrive à convaincre les gens. (…) Il reste à convaincre un certain nombre de nos concitoyens. Il reste aussi à porter plus loin la contrainte pour faire en sorte qu'on aille, qu'on ait un taux vaccinal très élevé.

> [Covid19] Le confinement, vous l'avez vécu, nous l’avons vécu, ceux qui nous écoutent et ceux qui nous regardent l'ont vécu. C'est une contrainte plus forte sur ceux qui sont non vaccinés pour que ceux qui sont vaccinés puissent continuer à avoir des activités plus normales. Donc ce n'est pas une contrainte de l'ordre d'un confinement. La vraie contrainte, je vais vous dire, c'est le confinement, le confinement réel, c'est-à-dire on ne peut pas sortir de chez soi, ce n'est pas ça dont il est question.

> [Covid19] Il y a un mois, je vous aurais dit qu'on était plutôt dans une phase de sortie. (…) Il arrive un variant Omicron, ce n'est pas nous qui l’inventons. Ce variant-là, il vient perturber les choses. Les Anglais étaient aussi dans le sentiment qu'ils en sortaient et ils ont un variant qui est devenu dominant en moins de quinze jours ou trois semaines et qui pose d'autres problèmes parce qu'il est plus contagieux.

> [Covid19] On est dans une phase où on sait que par la vaccination, c'est ça la démonstration qui a été faite depuis le mois de juillet ou depuis presqu'un an, ceux qui sont vaccinés ils ne développent pas des formes graves. Et donc quand on est dans cette configuration-là, on évite les dispositifs de confinement.

> [Covid19] Je pense qu’on doit chacun réfléchir en responsabilité. Il y a des milliards de gens qui ont été vaccinés. On sait, désormais, dans les pays où c’est peu vacciné et les pays où c’est très vacciné la différence. La différence, c’est le nombre de morts. La différence, c’est les gens en réanimation. Et donc, dans cette configuration-là, je pense que c’est plutôt un appel à la responsabilité.

> [Covid19] Les opposants au vaccin sont à la fois, politiquement, pas grand-chose et même temps donc, dès qu’ils ont un espace médiatique, ils l’occupent pour alimenter les fake news, alimenter le complotisme généralisé et là où ils ont une responsabilité, c’est que malheureusement, il y a parfois des gens qui leur donnent du crédit.
Vous ne me voyez pas développer des théories scientifiques. Je ne suis pas un scientifique. Ces gens-là, ils portent une responsabilité… Il y a des propos qui peuvent être des propos qui sont très dangereux pour les gens.
C'est les mêmes qu'on avait retrouvé au moment des gilets jaunes et qui incitait les gens à aller casser, à aller détruire, à aller fomenter des troubles dans l'opinion, à aller monter sur l'Elysée pour faire une forme de coup d'Etat de la rue. Et dans ces attitudes-là, je pense qu'il y a une grande part de responsabilité.
Le débat présidentiel, il sera autour de ceux qui sont responsables et qui sont irresponsables. C'est une infime minorité des responsables publics.

> [Covid19] Ceux qui aspirent, ceux qui veulent - on va parler de la présidentielle - entrer dans la logique présidentielle et qui tournent au gré du vent et de ce qu'ils estiment être l'état de l'opinion. Nous, on a tenu le cap depuis le début. Je n'ai pas dit que tout avait été parfait, mais on a tenu le cap. Parce qu'on a estimé qu'à un moment, il fallait être capable de prendre des décisions qui étaient parfois difficiles, parfois impopulaires, mais qu’au fond, c'était l'intérêt du pays. Et je pense que les gens nous font quand même crédit de ça.

> [Covids19] Je me souviens d'un député, et je crois que c’est Eric Ciotti qui disait : « Il faudrait lui donner des centaines d'années ou 1000 ans pour vacciner les Français » avec un espèce de dénigrement de ceux qui se battaient tous les jours.
Au bout du compte, on est le pays d'Europe, pour ne pas dire du monde, quasiment, qui a le plus vacciné. Donc, il faut qu'on arrête dans ce pays quand on est responsable politique de dénigrer son propre pays, qu'il y a des écueils, qu’il y a des difficultés, qu'il y a des défauts. Mais c'est la vie, c'est la vie politique et c'est la vie tout court.

> Éric Zemmour, on aimerait qu’il parle de développement économique. On aimerait bien qu'il parle de santé. On aimerait bien qu'il parle de stratégie industrielle. On aimerait bien qu'il parle de stratégie européenne. Au fond d'une campagne qui n'est que sur un thème et qui vient n’attaquer et ne diviser que les Français. Ce n’est pas à nous, nous, on est en situation de gouverner. Il a une chance, c’est qu'il a le droit d'être irresponsable, pas nous.
Je ne crois pas au candidat qui ne parle que d'un seul thème. Il est incapable de nous parler, moi, je connais les questions rurales, les questions des collectivités territoriales, les questions agricoles, les questions européennes, les questions de santé, il n'a rien à nous dire sur le sujet.

> Je pense que la campagne présidentielle, elle sera la prime aux gens responsables. Et je ne dis pas que nous sommes les seuls. Pour l'instant, je vois plutôt des gens qui se saisissent de toutes occasions et de toutes difficultés du pays pour dénigrer leur propre pays.
Je ne désespère pas, qu’y compris dans l'opposition, il y a des gens qui viennent confronter des points de vue, qui soient des points de vue, des gens qui sont des responsables, des gens qui ne changeront pas de cap au moment où ils ont été élus.
Je suis certain que les Français sanctionneront ceux qui les amènent au front, au chaos ou à l'inconnu (…) une espèce d'inconnu ou de chaos, qui soit, soit la division des Français les uns contre les autres, de telle ou telle catégorie les uns contre les autres, soit l'isolement de la France sur la scène européenne enfin, et qui par leurs mots, comment dirais-je, fragmentent la société.

> La difficulté de Valérie Pécresse, pour moi, c'est que je ne sais pas ce qu'elle pense parce que soit elle pense comme Monsieur Ciotti, qui pense comme Monsieur Zemmour, si j'ai bien compris ; soit elle pense comme d'autres. Donc j’ai difficulté à juger d'un programme que je ne vois pas, parce que je trouve que si on n'est pas du tout dans le : « en même temps », on est dans le grand écart.
Madame Pécresse, elle est à la fois Monsieur Ciotti qui dit qu'il faut sortir des traités européens, et elle dit qu'elle est européenne. Mais on ne peut pas faire l'un et l'autre. Ça, ça ne marche pas. Vous n'allez pas dire : « Je sors de tel traité et pas remettre en cause la construction européenne ». On ne peut pas dire : « Je supprime 200 000 fonctionnaires » et en même temps, « Je veux que l'Etat soit plus puissant ». Ça n'existe pas. »
Il faut juger les gens sur les actes, les mots, c'est très joli les mots, mais les actes, ça compte dans la vie.

> Il s'agit de savoir qui est modéré, vous voyez de quelle famille politique je suis, auprès de François Bayrou, au Mouvement démocrate depuis des années et sans avoir jamais dévié de ligne. Je pense que de ce point de vue-là, les gens reconnaîtront les choses et verront où sont les modérés et les gens qui disent quelque chose dont on peut dire avec crédit qu'ils le tiendront.

> La place du MoDem dans la campagne, ça va être une place qui est celle de l'allié historique. Tous ceux qui nous font la littérature à gauche, qui nous expliquent qu'ils sont prêts à s'effacer et qui jamais ne s'effacent, ils devraient s'inspirer de ce que nous avons fait, nous, Mouvement démocrate, en 2017."
Nous avons un pacte fondateur avec le Président de la République. C'est la force constitutive du Mouvement démocrate et d'En Marche qui s'est constituée à ce moment-là.

> [Présidentielle] Les Français choisiront le deuxième tour. L'important, c'est que le Président de la République soit candidat, et s’il l’est, soit au deuxième tour et soit en situation de gagner le deuxième tour.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> [Egalité homme-femme en matière économique] On ne devrait pas en 2021 avoir à voter une loi pour que les femmes puissent accéder à des postes auxquels elles aspirent (...) mais nous partons de tellement loin, et le mouvement est tellement lent... (…) Il n'y a pas de meilleure méritocratie que de mettre en place ces quotas qui disent que d'ici 5 ans, il faut que nous ayons 30% de femmes dans les postes de direction et dans 8 ans, 40%. (…) Cette loi va régler cette question d'injustice sociale (...) et j'espère que cela ne sera que temporaire et que bientôt, nous n'aurons plus besoin des quotas pour avancer.

> [Allongement de la période d’avortement] A titre personnel, évidemment, je ne peux qu’y être favorable. Le droit à l’IVG est un droit qui a été combattu de longue haleine. On se souvient de toutes les difficultés qu'avait rencontrées Simone Veil lorsqu'elle avait défendu cette loi. (…) Ce que le président de la République dit, c’est qu’il faut impérativement déployer sur tout le territoire, tous les moyens possibles, pour permettre aux femmes, qu'elles soient dans les zones rurales, sur les territoires ultramarins ou dans les grandes villes, d'avoir accès aux dispositifs qui existent pour justement avoir une bonne éducation à la sexualité et éviter d'avoir besoin de l'avortement.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> La relance passe aussi par l’export. Plus que jamais, c’est le moment de repartir à l’international. En un mot : osez !

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
> L’avion bas carbone s’invente maintenant. (…) Jamais l’Etat n’avait autant soutenu la recherche aéronautique. (…) Avec un moteur d’avion qui va changer le monde : il pourra fonctionner avec 100% de carburant alternatif au kérosène. (…) Et avec le moteur d’avion le plus vendu au monde (15% de carburant et d’émissions de CO2 en moins que les précédents). Quand ambition écologique rime avec réussite économique.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
> Nous ne voulons pas augmenter les impôts. Nous considérons que nous ne sortons pas d'une crise en les augmentant.

> On tient les promesses que l'on prend. Nous avons pris l'engagement de diminuer les impôts malgré la crise entre 2017 et 2022, en tenant compte du budget qui a été voté pour l'année prochaine il y a quelques jours. Les impôts ont baissé de 50 milliards d'euros, la moitié pour les ménages, l'autre moitié pour les entreprises durant le quinquennat. (…) Nous avons tenu le cap de la baisse d'impôts, la taxe d'habitation, l'impôt sur les sociétés pendant la période de crise.

> Nous avons la chance d'avoir en 2021 une croissance qui sera de 6,6 à 6,7%, ce qui nous permettra d'avoir un déficit moins élevé.  (…) Nous avons un taux de chômage au plus bas depuis 15 ans, et cela nous permet de générer des recettes publiques pour faire face à nos engagements.

> Notre politique est une politique de relance et d'accompagnement de la reprise. Nous ne voulons pas le redressement des comptes publics aussi brutal que celui qui a été tenté en 2011-2012. Quand Madame Pécresse était ministre du Budget, elle a voté 12 milliards d'augmentation d'impôts dans le budget 2012. Augmenter les impôts en sortie de crise, c'est étouffer la croissance.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Bravo à l'entreprise BIC d'avoir mis au point la 1ère machine pour reconditionner les briquets usagés ! Une innovation industrielle et écologique française, une première au monde, et un secret bien gardé au sein de son usine bretonne !

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Covid19] Nous avons et aurons assez de doses de vaccin. Les livraisons sécurisées par la Commission européenne accélèrent : 20 millions de doses supplémentaires actées au 1er trimestre 2022, soit un total de 215 millions de doses nouvelles au moins entre janvier et mars.

> [Covid19] L’agence européenne du médicament valide un 5ème vaccin en Europe Novavax. Contrat déjà signé avec l’Union européenne pour 200 millions de doses et des livraisons prévues dès janvier. Notre meilleure arme, c’est la vaccination.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Mieux dépister la dépression du post-partum: un accord qui renforce les missions des sages-femmes dans le suivi des jeunes mères Deux nouveaux entretien postnataux pris en charge par l’Assurance maladie seront désormais proposés en cabinet, ou à domicile.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Pourquoi un passe vaccinal ? Plus de 90% de la population est vaccinée. Nous assumons d’encourager la vaccination et de faire porter les contraintes sur ceux qui continuent de la refuser.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Sans liberté d'enseigner, sans liberté de dire, de transmettre, toutes les autres libertés sont menacées. Tout commence à l'école. Total soutien à nos enseignants qui continuent chaque jour leur mission. L'IEP de Grenoble vaut mieux que cela.

> [Covid19] [Anti-pass sanitaire, Nicolas Dupont-Aignan a été testé positif au Covid19:cas contact, il n'a prévenu personne] C'est cela l'irresponsabilité. Ceux qui volontairement refusent de casser les chaînes de contamination, ceux qui refusent des règles basiques de solidarité et fraternité, ceux qui ensuite pleurent sur nos soignants.

> La paix civile ne saurait se satisfaire ni du multi culturalisme, ni d'une affirmation essentialiste. Il y a un commun, une République, une nation.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Comment peuvent-ils encore prétendre diriger le pays quand depuis deux ans ils se sont opposés à toutes les mesures pour protéger les Français? Quand il s’agit de lutter contre le virus, Le Pen et Mélenchon même combat !

 

Roland Lescure (député)
> On a un conseil des ministres qui va sans doute entériner la hausse du Smic de 3%. C'est lié à l'inflation et ça va donner du pouvoir d'achat à ceux qui en ont le plus besoin aujourd'hui.

> Le «quoi qu'il en coûte» va sans doute coûter bien moins cher que si on ne l'avait pas fait.

> [Covid19 et fraude au pass sanitaire] Il faut renforcer les contrôles, être extrêmement ferme avec ceux qui trafiquent et avec ceux qui utilisent. Mais l'objectif n'est pas d'ostraciser, il est de convaincre.

> [Covid19 et projet de pass vaccinal] La liberté des 10% non vaccinés s'arrête là où commence celle des 90% vaccinés.

> [Covid19 et pass sanitaire en entreprise] On préférerait éviter d'en arriver là mais la réalité c'est qu'on va sans doute pas y échapper.

> Il faut qu'on arrive à montrer que la meilleure manière de réguler les usages du cannabis est de libéraliser, légaliser.

 

● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Je condamne avec force ces nouvelles inepties antisémites placardées ce matin sur ma permanence parlementaire [par les anti-pass sanitaire]. Oser se comparer à ce qu’ont vécu les juifs pendant la Shoah, c’est au mieux de la bêtise, au pire du négationnisme.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
Pour le quotidien Le Monde  qui écrit sur Mélenchon,«ses adversaires l’accusent de naïveté vis-à-vis de régimes autoritaires». Mais pas du tout, c’est sa complaisance vis à vis de dictatures avérées et son mépris des droits de l’homme que nous constatons.
Et aussi son alignement sur les positions défendues par l’extrême-droite. Le vrai clivage en matière de politique étrangère n’est pas entre Jadot et Mélenchon, mais entre ceux qui (Le Pen, Zemmour, Mélenchon notamment) sont alignés sur Moscou et le reste de la classe politique.

 

 

 

La quotidienne centriste du 20 décembre 2021. Ce n’est pas Manchin qui bloque les réformes de Biden mais la Constitution américaine

Pendant longtemps, les Américains, ont vénéré, dans un consensus quasi-unanime, leur Constitution, la «meilleure du monde» selon eux, qui est toujours en vigueur plus de deux cent cinquante ans après son adoption.

Même ses nombreux archaïsmes étaient défendus jusque chez les progressistes et les voix dissidentes étaient rares.

Mais, petit à petit, la réalité a mis du plomb dans l’aile à cette fierté et cette illusion que ce texte était fait pour durer jusqu’à la fin des temps sans que l’on ait besoin de changer une virgule ou pas beaucoup plus a fait long feu.

Bien sûr, quelques amendements ont été ajoutés au texte initial comme le fameux «Bill of rights», cette déclaration des droits humains qui fut rapidement insérée après que l’on est constaté son oubli fâcheux.

Puis, quelques autres dispositions entrèrent dans le corpus sacré comme celle sur l’abolition de l’esclavage ou celle d’abord instituant la prohibition puis celle ensuite l’annulant…

Ainsi beaucoup de ses incongruités dans une démocratie républicaine moderne n’ont pas été supprimées.

Tel le second amendement sur le port d’arme, adopté alors que le pays ne se dotait pas d’une force armée et comptait sur des milices pour assurer sa protection et qui a été récupéré par les partisans des armes à feu pour légitimer leur possession par des particuliers, faisant ainsi des milliers de morts chaque année dans le pays.

Et puis, bien sûr, les règles concernant organisation de l’élection présidentielle qui permettent, avec un système à deux échelons où ce sont les grands électeurs qui choisissent le vainqueur, à des candidats ayant moins de voix de l’emporter, comme ce fut le cas pour Donald Trump en 2016 avec près de trois millions de voix de moins qu’Hillary Clinton ou de George W Bush qui fit faire de même en 2000 face à Al Gore.

Il y a aussi cette institution d’un bicamérisme presque total, c’est-à-dire qu’une loi ne peut être adoptée sans que les deux chambres du Congrès, celle des représentants et le Sénat, l’aient votée.

Un Sénat où chaque Etat, quel que soit sa grandeur et, surtout, le nombre de sa population, dispose de deux sièges, ce qui donne une prime extraordinaire aux petits Etats, souvent ruraux, les plus conservateurs – disposition adoptée pour que la Constitution soit ratifiée à l’époque, ce qu’elle n’aurait pu l’être sans cela.

C’est dans ce dernier cas qu’il faut chercher la raison première de l’impossibilité pour Joe Biden de faire adopter ses réformes dans l’état dans lequel il avait prévu de le faire.

Tout cela parce qu’un seul sénateur d’un des Etats les plus pauvres et les moins peuplé du pays, celui de la Virginie occidentale, s’y oppose.

Celui-ci est pourtant démocrate mais néanmoins conservateur, issu d’une catégorie en voie de disparition mais toujours présente dans la formation centriste.

Or, suite aux résultats des élections de 2020, le Sénat compte autant de membres républicains que démocrates, ce qui fait que la voix qui fait pencher la balance pour ces derniers est celle, théoriquement, de la vice-présidente, Kamala Harris, présidente de droit de la Haute-assemblée et qui départage ainsi les camps qui, depuis des années maintenant, sont tellement clivés que chaque partie vote le plus souvent en bloc pour ou contre.

Or cette voix, actuellement, c’est celle de Joe Manchin.

Le refus actuel de ce sénateur de voter en l’état le plan de 1750 milliards de dollars Build back better (reconstruire en mieux) qui était le deuxième volet de la politique ambitieuse de Biden avec ses nombreux mesures sociales et environnementales, est très dommageable pour la présidence de ce dernier même s’il peut encore faire adopter certaines des mesures que Manchin affirme accepter ou de prendre ce que l’on appelle des «executive orders», des décisions que permettent la Constitution en s’appuyant sur des textes déjà existants.

Mais Joe Manchin, s’il profite de cette situation sciemment, n’a pas changé.

Il a toujours défendu, en tant que démocrate, une approche conservatrice des dépenses, et nombre de mesures qu’il rejette, en particulier en matière environnementales, vient de ce qu’il est un élu d’un Etat qui ne survit que par l’exploitation de mines de charbon particulièrement polluantes et contribuant au réchauffement climatique.

Son poste tient parce qu’il demeure un sceptique sur les politiques progressives et un adversaire des politiques écologiques dès qu’elles touchent au charbon dans un Etat essentiellement républicain et qui a voté en masse pour Trump en 2020.

De plus, il s’est toujours dit favorable à ce que les mesures soient adoptées le plus souvent possible de manière bipartisane même si cela est de plus en plus difficile, notamment par l’obstruction systématique des républicains en l’espèce.

Tout cela est connu depuis longtemps.

Dès lors, le fait que le Sénat se retrouve à 50-50 n’est pas de son fait et encore moins de sa faute.

Et puis, grâce à lui, les démocrates ont pu faire passer plusieurs textes importants comme celui sur les infrastructures.

Dès lors, l’exclure du parti comme le veulent les tenants de l’aile la plus à gauche des démocrates serait contre-productif puisque lui ferait perdre la majorité au Sénat et une erreur politique.

Manchin n’a pas créé cette situation mais il sait que sa voix compte beaucoup plus que celle d’autres élus d’Etats très importants et il en joue.

Mais c’est le système qui le lui permet et s’il faut blâmer quelqu’un ou quelque chose, c’est bien celui-ci et tous ceux qui ont toujours refusé de le réformer.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]