mardi 21 décembre 2021

Une Semaine en Centrisme. Economie et covid19: Macron a fait un pari qui n’est pas sans risque

Aider le plus possible les acteurs économiques, des entreprises aux salariés, face à la crise de la covid19 c’est la philosophie mise en place par le «quoi qu’il en coûte» et mise en œuvre par le plan France relance décidé par Emmanuel Macron.

Le résultat a été extrêmement positif avec un tissu économique préservé, une croissance de 6,7% en 2021 et une baisse du chômage conséquente.

La stratégie du président de la république est donc la bonne… si la crise sanitaire ne s’éternise pas.

L’arrivée du variant omicron sur fond de reprise de l’épidémie avec un nombre de cas record, montre que la covid19 n’a pas dit son dernier mot.

Les mesures prises et, en particulier, la forte vaccination des Français, permettront d’éviter une catastrophe sanitaire.

Mais qu’en sera-t-il pour l’économie?

Le pari d’Emmanuel Macron était de dépenser ce qu’il fallait pour créer une dynamique lors de la reprise d’activité et rembourser la dette créée par la croissance.

Ce qu’avait fait Barack Obama en partie lors de la crise de 2008 et ce que se proposait de faire Joe Biden mais qui a été contrarié avec une partie de son plan de relance qui n’est toujours pas votée par le Congrès américain.

Le risque dans une telle stratégie c’est qu’en matière de pandémie mondiale avec un nouveau virus inconnu jusqu’alors, ce sont tous les éléments immaitrisables comme, par exemple, l’apparition de variants plus contagieux ou mortels et qui ne répondent pas aux vaccins ou aux traitements.

Même si un dirigeant fait tout ce qui est nécessaire dans son pays, il ne peut, en outre, contrôler l’épidémie dans les autres parties du monde.

Rappelons ainsi que ni delta, ni omicron, les deux variants du coronavirus qui circulent actuellement ne sont «nés» ni en France, ni en Europe.

Si la cinquième vague prend des proportions difficilement gérables ou si une autre vague avec un autre variant encore plus résistant aux vaccins qu’omicron affectent malheureusement l’Humanité toute entière, les conditions indispensables pour que le pari d’Emmanuel Macron fonctionne jusqu’à la sortie de la pandémie ne seront sans doute pas réunies.

Avec une dette importante, la France sera sans doute en difficultés.

Cependant, ceux qui ont choisi des stratégies moins volontaristes, comme l’Allemagne, seront-ils mieux lotis?

Difficile à dire avec certitude mais leur moindre rebond actuel que la France ne les placent pas non plus dans des conditions optimums pour mieux résister.

Comme il est impossible de faire de la politique fiction avec des incertitudes aussi grandes que celles que nous connaissons actuellement, en particulier, évidemment, sur le devenir de la covid19, le choix fait par la France est aussi légitime que celui fait par des pays plus prudents.

Mais, au moins, le gouvernement français ne sera pas resté les bras croisés à subir, ce qu’il a trop souvent fait par le passé.

Enfin, peut-on dire que cette stratégie est centriste?

On connait l’importance de la maîtrise de la dépense publique pour le Centre ainsi que le principe de base du juste équilibre du Centrisme.

Les inquiétudes des centristes sur la stratégie adoptée sont donc légitimes.

Reste qu’il ne faut pas oublier que le Centrisme est un pragmatisme qui reconnait que les équilibres conjoncturels peuvent être remis en question afin de proposer une politique qui permettra, in fine, de retrouver l’équilibre juste et pérenne sur le long terme.

En cela, les choix fait dans le cadre du plan France relance et avec la philosophie du «quoi qu’il en coûte», ne s’écartent pas fondamentalement d’une politique de relance centriste.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

 

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