jeudi 17 janvier 2019

L’Humeur du Centriste. L’hubris britannique menace l’Europe

Les Britanniques aiment bien vivre dans l’idée que leur pays est encore la grande puissance qu’elle fut au XIX° siècle et du début de XX° avant de laisser le leadership mondial aux Américains et voir leur «empire» se fracasser.
De même, ils aiment croire à leurs propres constructions historiques, l’une étant que leur île serait une forteresse imprenable.
Rappelons-leur, en toute amitié, que non seulement les Romains et les Vikings ont envahi leur pays avec succès mais que leur royauté vient d’un duc normand, vassal du roi de France, qui s’en rendit maître.
Et si, dans les temps modernes, la Grande-Bretagne échappa à l’envahissement, c’est souvent plus par chance ou incurie de leurs adversaires qu’à leur capacités de résistance, que ce soit lors de l’épisode de la Grande armada, lors de son conflit avec l’Espagne, celle de la Grande armée de Napoléon, lors de sa guerre contre le France et même lors celle de la Bataille d’Angleterre lors de la Seconde guerre mondiale (sans remettre en cause leur héroïque résistance et leur lutte contre le nazisme, bien évidemment).
Mais, pour en revenir à mon sujet, aujourd’hui, par cette confiance en soi démesurée, cette hubris destructrice, les Britanniques ne menacent pas simplement leur pays mais l’Europe toute entière et son avenir de paix, de prospérité, d’indépendance ainsi que sa capacité à compter dans le monde.
Bien évidemment, la sortie du pays de l’Union européenne ne sera pas la mort de cette dernière ni même l’implosion de cette construction unique et si nécessaire portée depuis toujours et avec honneur par les centristes, d’Aristide Briand à Simone Veil.
Merci d’ailleurs à l’exemple détestable et catastrophique de leur incapacité à agir avec responsabilité dans ce cas qui refroidit les ardeurs de tous les ennemis de l’intérieur de cette construction, les extrémistes et les populistes qui ont pris le pouvoir dans certains pays de l’UE!
Rappelons en passant que ces mêmes Britanniques ont été des adversaires constants d’une Europe unie, d’abord en la combattant ouvertement et en créant une organisation rivale (la zone de libre-échange européenne) pour l’abattre puis, une fois, à l’intérieur de l’UE (afin d’assurer leur avenir alors que le pays était en décrépitude économique) où ils ont toujours joué contre elle, allant même jusqu’à demander des règles spéciales en leur faveur ainsi que de récupérer au shilling près toutes leurs contributions qui vont normalement dans un pot commun et sont redistribuées sur des critères objectifs.
Or donc leur départ que tout vrai défenseur de l’Union européenne soutient parce qu’il éliminera un ennemi de l’intérieur (à moins que les Britanniques comprennent enfin que l’intégration et la solidarité européenne est une chance unique même pour eux), se fera malheureusement dans le désordre et impactera tous les Européens qui n’ont rien demandé.
Encore une fois, le comportement irresponsable des Britanniques vis-à-vis de l’Union européenne est une honte.
Alors, ce qu’il faut espérer maintenant c’est que le gouvernement et le parlement du Royaume-Uni vont se ressaisir et accepter l’accord, encore trop avantageux pour eux, qu’ils ont négocié avec les autorités de Bruxelles avec, à leur tête, le français Michel Barnier.
Au vu de ce qui se passe actuellement à Londres, ce n’est évidemment pas la tournure que prennent les évènements alors que le Brexit doit trouver son achèvement en mars prochain.
Espérons que l’«exemple» britannique raisonnera dans les cerveaux de tous les populistes et démagogues dans l’ensemble des démocraties républicaines, surtout dans leurs électeurs pour qu’enfin ces derniers se rendent compte où leur irresponsabilité est en train de mener les pays où ils sont présents et de plus en plus puissants.
Voilà enfin ce qui serait la première contribution positive des Britanniques à l’Union européenne!
J’exagère, sans doute, mais si peu…

Centristement votre,

Le Centriste