mardi 15 avril 2008

Actualités du Centre. Italie Elections 2008 Le Centre-droit de Berlusconi majoritaire à la Chambre des députés et au Sénat

La droite italienne dirigée par le milliardaire Silvio Berlusconi a obtenu la majorité absolue à la Chambre des députés avec 340 sièges sur 617 contre 239 à la gauche emmenée par Walter Veltroni, selon les résultats officiels définitifs des législatives publiés mardi matin. Selon les projections des instituts de sondage et des résultats partiels lundi soir, la droite a également obtenu la majorité absolue au Sénat. D'après les résultats du ministère de l'Intérieur portant sur 55.600 des 60.000 bureaux de vote (hors vote des Italiens de l'étranger), la coalition de droite dirigée par M.Berlusconi obtient 47,1% des voix au Sénat contre 38,1% au centre-gauche de Walter Veltroni, l'ex-maire de Rome. En termes de sièges, selon une projection de l'Institut Piepoli en fin de soirée, la droite a obtenu la majorité absolue au Sénat - 162 sur 315 - enjeu crucial du scrutin qui s'est déroulé dimanche et lundi, car le contrôle de cette chambre est indispensable pour gouverner.
Silvio Berlusconi a salué sa victoire dès lundi soir en intervenant par téléphone lors de deux émissions télévisées: "Oui nous avons gagné, et c'est ce que je n'ai cessé de dire pendant toute la campagne électorale", a-il déclaré. "Je vais gouverner pendant cinq ans", a-t-il affirmé, annonçant "des mois difficiles" qui "demanderaient un grand courage" de la part des Italiens. Auparavant, M. Veltroni avait reconnu sa défaite, estimant que le résultat était "clair". Ce sera la troisième fois que M. Berlusconi, 71 ans, accèdera au pouvoir. En avril 2006, après un mandat de cinq ans et un bilan controversé, le magnat des médias avait été battu par son vieil adversaire de gauche Romano Prodi. Pour son premier scrutin national, l'ex-maire de Rome, Walter Veltroni, 52 ans, a rassemblé, selon les projections, environ 33% des voix au Sénat, alors qu'il portait le lourd héritage des 20 mois du gouvernement Prodi qui a battu des records d'impopularité et dont l'image a été ternie par la crise des déchets à Naples. "Il s'agit d'un résultat moyen, Veltroni espérait mieux", a déclaré à l'AFP le politologue Stefano Folli. Rompant avec les grandes coalitions hétéroclites de gauche, le PD est né de la fusion à l'automne dernier des ex-communistes et des catholiques de gauche et s'est présenté seul aux élections.
La Ligue du nord (régionaliste, anti-immigrés et anti-européen) devrait réaliser un score bien meilleur qu'en 2006 en recueillant 8,3% des voix au Sénat, selon les projections d'Ipsos, contre 4,5% aux dernières législatives. Le chef de la Ligue Umberto Bossi, qui avait récemment menacé de "prendre les fusils contre la canaille romaine", a cherché à rassurer lundi soir: "Berlusconi est un ami. Nous avons respecté notre parole, il ne sera jamais otage (de la Ligue)". L'Italie des valeurs (Idv) de l'ancien juge anti-corruption Antonio Di Pietro (2,3% en 2006), une formation alliée au PD au sein de la coalition de centre-gauche, obtiendrait environ 4,1% des voix au Sénat, selon Ipsos. "La Ligue et l'Idv ont des positions populistes, proches de l'anti-politique. Au lieu de s'abstenir, certains électeurs les ont préférés aux grands partis", a déclaré à l'AFP Marco Tarchi, professeur de sciences politiques à Florence. Ces élections ont été précédées par une montée de l'"anti-politique", illustrée par les succès rencontrés par le comique Beppe Grillo et le livre "La caste" qui dénonce les privilèges des élus. Par rapport aux dernières législatives de 2006, la participation a baissé de 3,5 points à un peu plus de 80%, selon le ministère de l'Intérieur. Selon les projections, la Gauche arc-en-ciel (communistes et Verts) a été laminée, ne recueillant qu'environ 3,5% des voix au Sénat contre 11,5% en 2006. C'est la deuxième fois que les Italiens retournent aux urnes en l'espace de deux ans pour des législatives. Ces élections anticipées ont été provoquées par la chute fin janvier du gouvernement Prodi.