lundi 30 septembre 2013

Refondation du Centre. Borloo et Bayrou pas tout à fait d’accord sur les termes de leur contrat de mariage

Après les universités d’été du Mouvement démocrate qui se sont tenues ce week-end où François Bayrou, en bon soldat du futur rassemblement des centres a été, dans son discours puis dans les interviews à la presse, un opposant sans concession à François Hollande, les termes du contrat de mariage entre l’UDI et le MoDem ne font toujours pas consensus entre les présidents des deux formations.
Ainsi, Jean-Louis Borloo – qui parle désormais de «contrat» et non plus de «charte» entre les deux partis, ce qui a un caractère plus contraignant – a, une nouvelle fois, déclaré que le rapprochement avec les troupes de François Bayrou reposait sur deux piliers indiscutables: une opposition franche et déterminée à François Hollande et son gouvernement ainsi qu’une alliance «naturelle» avec l’UMP.
De son côté, François Bayrou donne tous les gages nécessaires quant à l’opposition au président de la république mais réclame que l’on respecte les différences entre les cultures des deux partis, ce qui signifie, entre autres, que le MoDem ne voit pas dans l’UMP son allié «naturel» mais que celui-ci est uniquement l’UDI (sans oublier les fameux accords locaux avec la gauche pour administrer des villes et des régions).
Cette différence est fondamentale pour les membres de l’UDI car ils affirment qu’il faut des alliances claires et nettes, estimant que c’est justement le flou dans ce domaine qui a plombé les centristes, notamment l’UDF des dernières années et le Mouvement démocrate.
Tout cela repose évidemment le problème d’un Centre-centre et d’un centre-droit ainsi que de l’indépendance qui ne requiert selon Bayrou aucune pré-alliance alors que Borloo la voit uniquement dans une alliance électorale avec la Droite.

Alexandre Vatimbella avec la rédaction du CREC

samedi 28 septembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’avenir du Centre, entre espoir et désillusion

Alors, c’était donc bien cela. La seule différence entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’appelait François Hollande.
Si on ne disait pas trop de mal du président de la république, on était bayrouiste; si on en faisait une critique plus acerbe, on était borlooiste.
Tout était dans les nuances de gris...
Voilà ce que nous expliquent en long et en large les présidents des deux partis centristes et leurs proches avant le mariage (ou le Pacs) au pas de course prévu pour le mois d’octobre qui vient.
Il n’y aurait donc pas d’autres différences et bienvenue au fils prodigue (Bayrou) ou au troupeau égaré (UDI), selon le côté auquel on se place.
Si tel est le cas, on est atterré par une division qui dure depuis des années et ne reposait en fait sur rien ou presque, politiquement parlant.
Sans oublier qu’il y a deux ans, Hollande n’était pas vraiment le problème mais que la division, elle, était bien réelle entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate où le soi-disant problème central s’appelait alors Nicolas Sarkozy.
Décodage: il ne se serait s’agi en définitive pendant toutes ces années que d’une basse question de personnes, d’égos et d’ambitions personnelles maquillée en débat sur la ligne et l’homme politiques à suivre.
Mais si tel n’est pas le cas, s’il y a quand même un fond politique réel à cette séparation, alors rien n’est vraiment réglé entre les deux ailes du Centrisme.
L’envol d’une formation unie (quelle que soit sa forme) risque de n’être qu’une illusion puis une désillusion avec son crash en rase campagne parce qu’uniquement politicienne et électoraliste.
D’ailleurs, comme je l’ai écrit ici, une refondation dans le dur serait plus crédible si les vieux barons centristes – Bayrou, Borloo, Morin, Arthuis, Raffarin et quelques autres – passaient la main et se retiraient de la compétition au leadership en faveur de la nouvelle génération pour enfin marquer un nouveau départ sans arrière-pensées ou presque...
On l’a bien compris, ce ne sera pas le cas.
Au contraire.
Reste que pour que cette réunion soit un réel espoir, il faut un accord politique, tout aussi réel et qui aille au fond des choses et non une course à la plus méchante remarque contre Hollande afin de prouver que, oui, on est bien dans l’opposition et, à nouveau, amis.
C’est-à-dire qu’il faut une synthèse entre la vision démocrate chrétienne et libérale, un accord entre ceux qui privilégient l’individu et ceux qui donnent une préférence à la communauté, ceux qui sont plus keynésien et ceux qui sont plus des disciples d’Hayek, ceux qui sont plus libéraux culturellement et ceux qui le sont plutôt économiquement, le tout en évitant que les thèses et synthèses radicales qui ne sont pas centristes s’invitent de trop dans la discussion comme ce fut le cas lors de la présidentielle.
En un mot, il faut éviter ce qui a causé l’implosion de l’UDF, un refus d’un vrai débat et une vraie position centriste, une vraie adhésion au Centrisme.
Est-ce possible? Sans aucun doute, les deux principales traditions politiques centristes sont compatibles entre elles grâce au principe de juste équilibre.
C’est là que réside l’espoir.
Est-ce la volonté des chefs centristes? On craint que la réponse soit négative.
C’est là que se trouve la possible désillusion, qui ne serait malheureusement qu’une de plus au cours de ces dernières années.
In fine, les électeurs centristes trancheront s’ils estiment que ce rassemblement a un sens autre qu’électoraliste et qu’il n’est pas dicté uniquement par la politique politicienne.

Si les chefs centristes se fichent d’eux, ils risquent de le payer au prix fort…

mercredi 25 septembre 2013

Refondation du Centre. Bayrou unitaire «pour dix», présidentiable pour un?

Il est intéressant de lire l’article que l’Express consacre cette semaine au duel Bayrou-Borloo qui se prépare.
Au-delà du titre racoleur bien dans la veine du magazine depuis qu’il est dirigé par son directeur actuel, «Comment Bayrou va manger Borloo» et la volonté de faire le buzz en affirmant le contraire de ce que disent tous les observateurs, il montre que le président du Mouvement démocrate, comme nous l’affirmions ici, n’a absolument pas abdiqué ses ambitions personnelles et évidemment présidentielles, même s’il semble au fond du trou pour le moment.
En bon élève de la réunion de la famille centriste, il multiplie d’ailleurs les déclarations lénifiantes sur celle-ci comme récemment dans une interview au Parisien où il estime que «Les obstacles les plus importants entre les différentes familles centristes ont presque disparu: pour ceux qui avaient les yeux fixés sur l’UMP, l’idée d’un parti unique de la droite et du centre s’est dissipée. Sous la pression de l’extrême droite, le climat, de ce côté, est plutôt à l’explosion. Du côté du pouvoir socialiste, c’est la glaciation: on refuse les réformes nécessaires et on oublie les engagements de changement politique. L’attente est forte d’une réponse politique originale et qui donne espoir».
Et il est même prêt, jure-t-il à presque se sacrifier pour refonder la maison centriste: «C’est pour cela que nous, au centre, avons décidé de mettre les rivalités personnelles et le bal des ego au second plan».
Plus, à apparaître comme un opportuniste: «Peu importe. Vient un moment où il faut savoir finir la guerre de Cent Ans. Quand on a un pays à reconstruire, il faut faire passer les histoires de personnes et de tendances au second plan».
Evidemment, ces déclarations «officielles» n’engagent que ceux qui y croient.
Tout autre est le discours «officieux» rapporté par l’Express.
On découvre un François Bayrou stratège«qui en a 'pour dix'», qui croit dur comme fer qu’il va faire la peau à Borloo et une OPA sur l’espace centriste avec, entre autre, l’aide d’Hervé Morin, son ancien lieutenant, marginalisé au sein de l’UDI et, surtout, pire ennemi du président de l’UDI ainsi que de son secrétaire général, Jean-Christophe Lagarde.
Reste que la bataille pour le leadership peut attendre et c’est sans doute ce que pensent Borloo et Bayrou.
Aujourd’hui, ils ont besoin l’un de l’autre pour crédibiliser leurs projets personnels.
Demain, ils auront besoin de s’éliminer l’un, l’autre car, dans le système politique français dominé par la présidentielle, il ne peut y avoir, in fine, qu’un chef.
François Bayrou – qui a toujours voulu être celui des centristes et a montré, jusqu’à sacrifier l’UDF, qu’il était prêt à tout pour le devenir et le rester – est certainement mieux équipé pour ce rôle qu’un Borloo avec ses multiples hésitations à prendre des coups et ses renonciations à se présenter à des élections risquées.
Encore faudra-t-il que le président du Mouvement démocrate rassure ses anciens amis et qu’il fasse marcher auprès d’eux le réflexe émotionnel bien connu du vieux chef de retour au bercail (alors que le nouveau chef semble un peu léger).
Et là, c’est loin d’être gagné même si le jeu politique fonctionne aussi – et peut-être surtout – par les émotions et les sentiments.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

dimanche 22 septembre 2013

L’Humeur du Centriste. Quand Marine Le Pen se dit centriste et prend les Américains pour des cons!

«We are in the center» (nous sommes au centre) est une profession de foi qui n’a pas été faite par un membre de l’UDI ou du Mouvement démocrate, encore moins par un UMP déboussolé ou un PS social-démocrate mais bien par… Marine Le Pen!
Voilà ce qu’elle a pu déclarer sans vergogne à un magazine américain sérieux et bien connu, The Atlantic.
Et elle n’a pas dit que cela.
Pensant sans doute que ces rednecks (péquenots) d’Amerloques sont capables d’avaler n’importe quoi, elle a précisé qu’elle se situait à la «gauche d’Obama» (I’m to the left of Obama).
Faut le lire pour le croire.
Marine Le Pen cherche la respectabilité (ce dont il lui est fait reproche par nombre de militants de longue date du FN).
En disant cela, elle voulait se démarquer d’une image d’extrême-droite qui, selon elle, renvoie aux Etats-Unis au Ku Klux Klan.
Quand on se rappelle que son père vendait de la musique du III° Reich hitlérien, on se dit pourtant que ce serait un moindre mal!
Jean-Marie, justement, interviewé également pour l’article, pronostique, de son côté que sa fille, comme Jeanne d’Arc (une vraie obsession) sauvera la France, non pas en boutant les Anglais hors du royaume mais en devenant la prochaine présidente de la république si, bien sûr, un quelconque complot n’en empêche pas la survenance.
Les Le Pen prennent vraiment les Américains pour des cons!
On croit rêver.
Mais ce sont surtout les électeurs du FN qui doivent se croire dans le pire cauchemar de leur existence.
Leur parti au centre? De quoi aller vite voir ailleurs….
Mais, attendez, ce n’est pas tout.
Si le portrait, intitulé «The devil’s daughter» (la fille du diable) parait dans un magazine américain, l’auteure de l’article se nomme Cécile Alduy qui, si elle est un professeur émérite à Stanford et qu’elle collabore régulièrement à nombre de médias outre-Atlantique est… Française.
Les Le Pen prennent aussi les Français pour des cons.
Mais, ça, on le savait depuis longtemps…

Centristement vôtre


Le Centriste

samedi 21 septembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Faut-il un Centre-pivot?

Pour certains, les centristes ne sont que des opportunistes qui penchent à droite et à gauche allant dans le sens du vent du succès comme des girouettes politiques, plus intéressés par les postes que par les idées.
Mais il y a une autre version de cette balance droite-gauche que vient de nous rappeler Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates britanniques.
Evoquant les prochaines législatives de 2015, celui-ci a dit, sans ambages, que son parti centriste était prêt à travailler avec les Travaillistes si ceux-ci remportaient les élections ou… de continuer à travailler avec les Conservateurs au cas où ces derniers seraient les vainqueurs du scrutin.
Pour justifier ce positionnement, il a déclaré que l’important pour les libéraux-démocrates était d’avoir une vraie capacité d’infléchissement des politiques des deux grands partis en les teintant fortement d’une coloration centriste.
Ainsi, il estime plus important de se trouver au gouvernement en agissant plutôt que dans l’opposition en critiquant, sachant, a-t-il ajouté, que les «lib-dems» n’étaient évidemment pas majoritaires actuellement dans le pays et qu’ils devaient s’adapter à cette réalité.
On peut extrapoler cette problématique en France, par exemple, où les centristes ne sont pas, non plus, dominants et qu’ils peuvent également jouer un rôle de balance et de modération mais aussi avancer une partie de leur programme en participant à un gouvernement qu’il soit de droite ou de gauche.
Ce pragmatisme se heurte évidemment à la réalité électorale où, par exemple, en France, le PS et l’UMP n’ont pas forcément besoin des centristes pour gouverner.
Mais c’est également le cas en Grande Bretagne où soit les Conservateurs, soit les Travaillistes sont souvent majoritaires à eux seuls.
Et l’on pourrait multiplier les exemples dans les pays dominés par la bipolarisation et où existe néanmoins une ou des formations centristes plus ou moins puissantes.
Néanmoins, sans même être un apport indispensable pour obtenir une majorité, ce jeu de pivot peut être une bonne chose pour un pays afin d’éviter un gouvernement monolithique très clivé idéologiquement surtout dans un monde où rien n’est totalement blanc ou noir.
Pour autant, il n’est pas sûr que cela soit une stratégie gagnante auprès des électeurs.
Nick Clegg a ainsi été beaucoup critiqué par sa base pour avoir fait une alliance avec les Conservateurs alors que celle-ci était, sur bien des points, plus proche des Travaillistes.
Et la présence dans un gouvernement qui a pris des mesures draconiennes face à la crise, parfois très à droite, a eu comme conséquence des Berezinas électorales pour les Libéraux-démocrates ces dernières années.
Sauf que, même affaiblis, ceux-ci pourraient être encore des faiseurs de roi en 2015.

En tout cas, ce Centre-pivot – et non opportuniste – est à considérer comme moyen de «centriser» des politiques bien trop clivées idéologiquement.

Refondation du Centre. Le forcing anti-UDI de la frange gauche du MoDem

Jean-Luc Bennahmias aurait-il enfin trouvé son combat emblématique? En tout cas, il donne de la voix constamment pour se faire le porte-parole de l’aile «gauche» du Mouvement démocrate en demandant que s’il y a rapprochement de son parti avec l’UDI (ce qu’il ne souhaite vraiment pas), l’identité, le positionnement et les alliances de celui-ci soient totalement respectés ce qui, évidemment, ne permettrait pas, in fine une réunion des centres.
Mais le député européen venu des Verts est loin d’être le seul à l’intérieur du Mouvement démocrate à critiquer ouvertement un rapprochement avec l’UDI.
Exemple de ces critiques avec l’interview dans le quotidien Sud Ouest d’un conseiller régional MoDem: «Mon engagement date de 2005, le jour où l’UDF rompt avec l’alliance automatique à droite. J’étais très loin du centre hémiplégique d’avant, qui ne regardait que d’un côté. Voir le retour de telles alliances ne m’intéresse pas. Je ne veux pas faire partie de ce rapprochement et je n’en ferai pas partie».
Ou encore cette tribune de militants de Le Monde: «Nous n'acceptons pas la danse nuptiale à laquelle se livrent, à huis clos et sans aucune consultation des militants, notre chef et M. Borloo en vue de listes communes aux élections européennes. Cette alliance nous inquiète, dans la perspective des élections municipales et à plus long terme, car elle brouille notre message et compromet notre indépendance chèrement acquise. Si ce mariage était effectivement consommé, c'est donc que Bayrou renouerait avec sa culture d'origine : obnubilé par un destin présidentiel, il espérerait ainsi à terme être le candidat de droite en tête devant l'UMP et le FN».
La révolte gronde donc dans les provinces avec cet argument essentiel que le marqueur principal de la création du Mouvement démocrate et l’adhésion de tous ceux qui sont aujourd’hui des opposants farouches à une réunion des partis centristes est que, justement, la formation de François Bayrou avait tourné au positionnement au centre-droit et à l’alliance automatique et forcée avec la Droite.
En fait, l’alliance MoDem-UDI détruirait ce qui fait la spécificité du premier nommé, c’est-à-dire le fameux «ni-ni» (ni droite, ni gauche) qui a séduit nombre de militants lors de sa création en 2007, ces derniers étant la seule richesse du parti depuis lors.
Du coup, le dilemme de François Bayrou est entre sacrifier cette force militante et des élus ainsi que, surtout, la possibilité de retrouver une voix (et une voie) qui porte(nt) politiquement.
En somme, le président du Mouvement démocrate rejoue le sempiternel dilemme politique entre les idéaux affichés et l’ambition personnelle.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

jeudi 19 septembre 2013

Refondation du Centre. Raffarin préfère encore rester à l’UMP, quoique…

Lors d’une interview télévisée sur BFMTV, Jean-Pierre Raffarin a déclaré qu’il se sentait plus proche du positionnement politique de l’UDI que de l’UMP, se définissant comme un centriste.
Il a ajouté qu’il pourrait rejoindre la nouvelle structure qui sera mise en place par le rapprochement Bayrou-Borloo si l’UMP suivait une dérive droitière.
«Si le parti de l'UMP choisissait une voie qui n'est pas la mienne, a-t-il ainsi affirmé, naturellement je le quitterais. S'il y avait cette logique de droitisation, si on devait revenir à une logique d'une droite bipolaire, il est clair que ma place serait d'être au centre».
Pour autant, il a estimé que ce n’était pas le cas actuellement et que la mise au point de François Fillon après ses déclarations controversées sur le Front national lui avait parue suffisante pour l’instant.
Il a rappelé que la création de l’UMP en 2002 n’était pas un mariage d’amour mais de raison dont le but premier était d’empêcher le FN de devenir le premier parti de droite devant une formation de droite et une formation de centre-droit.
Le tiraillement des centristes de l’UMP entre le choix d’un parti unique réunissant droite et centre-droit et celui de deux partis type RPR-UDF n’est pas nouvelle.
Il a été particulièrement fort lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui ne portait pas beaucoup d’estime aux centristes.
Sa défaite a peut-être, paradoxalement, permis à l’UMP de garder une forte unité au-delà du départ de ses rangs de Jean-Louis Borloo et des amis partis créer l’UDI.
Reste que l’attraction de cette dernière pour les centristes encore dans l’UMP peut devenir trop forte si la confédération parvient à susciter une importante adhésion populaire et que cela se traduit par de bons scores aux prochaines élections.
On en est pas encore là mais au cas où cela surviendrait, alors la justification des centristes de l’UMP de demeurer sous la tutelle de la droite tombera d’elle-même.
D’autant que la défaite de Nicolas Sarkozy a été imputé au fait qu’il n’y avait pas un parti centriste allié à l’UMP assez fort pour être le réservoir de voix nécessaire au second tour…

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

mercredi 18 septembre 2013

Actualités du Centre. Grande Bretagne – Les libéraux-démocrates (centre) prêts à gouverner avec la gauche en 2015

Alors qu’ils sont alliés avec les Conservateurs dans le gouvernement actuel de David Cameron, les centristes britanniques du Parti libéral-démocrate se disent prêts à gouverner avec les Travaillistes si ceux-ci parviennent au pouvoir lors des prochaines élections législatives de 2015.
C’est en tout cas ce qu’affirme le vice-premier ministre actuel et président des Libéraux-démocrates, Nick Clegg:
«Bien sûr que je pourrait faire partie d’une coalition Travailliste-Libéraux démocrates si c’est ce que veut clairement le peuple britannique et, bien entendu, s’il est possible d’en former une» a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Pour lui, l’important est de ne pas laisser un seul parti gouverner le Royaume Uni, que ce soient les Conservateurs ou les Travaillistes.
Il faut qu’il y ait une formation qui tire le gouvernement vers le centre de l’échiquier politique.
Ainsi, il a déclaré que son parti n’essaierait pas «de retourner au gouvernement en se courbant face à l’un des autres partis – nous voulons y être afin de les arrimer au centre libéral… en plein centre. Nous ne sommes pas là pour promouvoir le système des deux partis dominants. Nous sommes là pour le détruire».
Pour autant, Nick Clegg ne remet pas en cause les accords actuels avec les Conservateurs et la présence de sa formation politique dans le gouvernement Cameron.
De même, il déclare ne pas savoir s’il pourra travailler avec le leader de la Gauche, Ed Miliband.
Il demande à ce dernier de ne pas dénigrer tout le travail qui a été fait pour remettre le pays sur de bons rails après le long passage des Travaillistes au pouvoir (de Tony Blair à Gordon Brown).
Rappelons que les Libéraux-démocrates, considérés plus à gauche sur certains points que le «new Labour» (Nouveau parti travailliste), le Parti travailliste recentré par Tony Blair autour du principe de la «Third Way» (Troisième voie), avaient décidé de gouverner avec les Conservateurs à l’issue des dernières élections où ces derniers n’avaient pas obtenus la majorité absolue.
Cette participation gouvernementale s’est avérée catastrophique au niveau électoral puisque les Libéraux-démocrates ont connu de nombreux échecs, beaucoup de leurs électeurs ne leur ayant pas pardonné ce qu’ils considèrent comme une trahison de leurs positionnements au centre-gauche mais aussi parce qu’ils estiment que la politique de rigueur extrême suivie est mauvaise pour le pays, notamment pour la classe moyenne.

Cependant, Nick Clegg, mis en cause personnellement comme le principal responsable de la perte d’identité des Libéraux-démocrates, pourra sans doute s’appuyer sur les bons résultats de l’économie britannique qui donne actuellement des signes importants de reprise pour rebondir et remettre en selle son parti.

mardi 17 septembre 2013

Une Semaine en Centrisme. Bloomberg, l’expérience centriste réussie à New York

Le maire de New York, le milliardaire Michael Bloomberg va quitter son poste le 31 décembre 2013 après trois mandats, son remplaçant devant être élu le 5 novembre prochain.
Après trois mandats consécutifs, l’heure du bilan a sonné.
De longs articles en numéros spéciaux, les journaux locaux, du New York Times au New Yorker, se sont attelés à la tâche qui n’est pas si simple qu’on pourrait le penser.
Ainsi, Bloomberg, treizième fortune mondiale estimée à 27 milliards de dollars, se veut avant tout un homme libre qui n’obéit qu’à lui-même. Son parcours politique où il a d’abord été démocrate puis républicain, et finalement indépendant en atteste même si cette valse des étiquettes n’est pas rare dans la mégalopole américaine.
Pour se faire élire, dans la grande ville la plus démocrate et «liberal» des Etats-Unis avec San Francisco, il vaut mieux avoir celle de démocrate, même si, paradoxe extrême, la mairie échappe au parti démocrate depuis 1989!
Cependant, ceux qui sont de vrais centristes comme Bloomberg ont souvent du mal à être compétitif lors des primaires démocrates pour désigner le candidat du parti à la mairie (ou à un autre poste).
On vient de le voir avec la primaire démocrate de cette année où c’est le candidat le plus à gauche dans son discours, Bill de Blasio qui a été choisi par les électeurs pour affronter le républicain Joe Lhota, deux candidats que l’actuel maire a refusé de soutenir.
Du coup, certains deviennent républicains pour avoir plus de chances d’être investis par un grand parti, sachant que les républicains newyorkais sont souvent plus à gauche que certains démocrates du Midwest…
Néanmoins, Bloomberg ne s’est jamais senti à l’aise dans un parti pro-armes à feu (il est totalement opposé au port d’arme) et comptant des franges ultraréactionnaires, lui qui a des positions très libérales au niveau des mœurs.
C’est la raison pour laquelle il s’est enregistré comme «independent».
Au vu de son positionnement au centre, c’est sans doute là qu’il est le plus à l’aise.
Au cours de ces douze ans de mandat, Michael Bloomberg a été un progressiste au niveau culturel, un conservateur au niveau des finances publiques et un libéral (au sens européen) au niveau économique avec la volonté de faire de New York la nouvelle capitale mondiale de l’innovation en concurrençant la Silicon Valley californienne tout en rénovant le système scolaire avec l’ouverture de centaines d’école.
Ce qu’il a réussi dans les nouvelles technologies en faisant désormais de New York la concurrente directe de la région de San Francisco alors que son bilan est moins probant en matière d’éducation.
C’est lui aussi qui a été le premier dans le monde à interdire les cigarettes dans les bureaux puis dans les restaurants, bars et night-clubs et, plus récemment, dans les parcs et jardins publics.
Il a également tenté, sans grand succès, de prendre des mesures en matière d’hygiène alimentaire, en particulier en limitant la quantité de soda dans les menus des fast-foods, une décision invalidée par les tribunaux.
En matière de sécurité, la ville n’a jamais eu un taux aussi bas de criminalité (infirmant ainsi le fait qu’une politique sociétale ouverte allait à l’encontre de la sécurité) notamment avec sa mesure la plus controversée du «stop and frisk» qui permet de fouiller au corps tout individu que la police juge suspecte et qui a été employée majoritairement contre les noirs et les latinos.
En tout cas, résultat emblématique de cette politique débutée sous le mandat de son prédécesseur, le républicain Rudolph Giuliani, on peut désormais se promener à Central Park à toute heure du jour et de la nuit sans risque de se faire trucider, ce qui a surpris plus d’un Newyorkais lorsque les statistiques ont été rendues publiques…
En outre, il a, non seulement, réussi à maintenir les finances de la ville en équilibre mais il a constitué une cagnotte pour les temps difficiles.
Il faut se rappeler que dans les années 1970-1980, New York était proche d’une faillite retentissante et que le budget de la ville a toujours été une question épineuse pour les maires.
Reste que ses opposants ainsi que nombre d’observateurs estiment qu’il a peu œuvré pour la frange basse de la classe moyenne, ce qu’il conteste en expliquant, notamment, que s’il a mené une politique très accommodante pour les plus riches c’est pour que ces derniers s’installent en masse en ville et payant des impôts qui permettent de faire fonctionner les services publics correctement et de financer des programmes sociaux.
D’autres critiques sur sa gestion autocratique de la ville l’ont fait réagir vivement et vertement, lui qui estime que sa première qualité est avant tout d’être un chef, celui qui doit prendre les décisions et indiquer une direction mais qui ne considère pas avoir les compétences pour faire et qui ne s’est jamais substitué à ceux qui les possèdent.
Il faut dire qu’il n’a jamais eu la langue dans sa poche!
Reste à savoir quel sera l’avenir politique de Michael Bloomberg, lui qui ne dirige plus directement son empire médiatico-financier et qui consacre une grande partie de son temps à ses œuvres caritatives, ayant décidé d’y dépenser la plus grande partie de sa fortune.
Pendant un temps, il a caressé l’idée de se présenter à l’élection présidentielle sous l’étiquette «independent» mais il sait qu’aucun candidat n’a jamais occupé la Maison blanche sans l’investiture d’un des deux grands partis.
Certains le verraient bien briguer le poste de gouverneur de New York mais il ne semble pas intéressé pour l’instant.
Une de ses activités politiques qu’il devrait poursuivre est de financer des candidats à travers le pays qui luttent pour des causes qui lui sont chère, en particulier contre la violence et les ventes d’armes.
Quoi qu’il en soit, Michael Bloomberg présente un bilan centriste plus qu’acceptable à New York, cette ville que l’on présente souvent comme ingérable si ce n’est ingouvernable.
Gageons, d’ailleurs que ce bilan sera sans doute réévalué dans quelques années, comme c’est souvent le cas pour les bons maires de la mégalopole qui quittent toujours leur fonction sous un flot de critiques excessives.
Mais qui peut penser qu’administrer la capitale globale de la planète puisse être une sinécure…
Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

lundi 16 septembre 2013

Refondation du Centre. Et maintenant, à l’assaut des centristes de l’UMP!

Merci François Fillon peuvent dire les centristes!
Non seulement celui-ci vient de les aider à conforter leurs futures retrouvailles mais à retrouver cette vision politique identique dont ils sont à la recherche depuis 2007 et même avant.
Cela ne concerne pas seulement ceux du Mouvement démocrate et de l’UDI qui veulent se réunir mais aussi ceux de l’UMP qui, à l’instar de Jean-Pierre Raffarin ont rué dans les brancards lorsque l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a refusé de choisir entre PS et FN, enterrant au passage le front républicain face à la formation d’extrême-droite.
«Alerte rouge. Le vote FN est une ligne de fracture pour l'UMP. C'est notre pacte fondateur qui est en cause», a d’ailleurs twitté l’ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Car si l’UMP continue de tirer à droite jusqu’aux franges de l’extrême, pas de doute que des défections centristes se multiplieront dans le parti qui devait être celui de la droite et du centre selon la volonté de Jacques Chirac en 2002.
C’est donc, à l’opposé de ce qu’a affirmé Jean-Louis Borloo – qui estimait que François Bayrou et ses amis étaient les derniers centristes égarés –, aux vrais derniers centristes encore en dehors de la future maison commune, ceux de l’UMP, de Jean-Pierre Raffarin à Fabienne Keller en passant par Marc-Philippe Daubresse, que l’on va désormais s’occuper afin d’essayer de les rallier à la future maison commune du Centre.
D’ailleurs, lors de l’université de l’UDI ce week-end, Borloo a déclaré, «oui, Jean-Pierre, nous te répondons de chez toi (ndlr: l’université se déroulait à Poitiers), c'est toi qui a raison» ajoutant au passage que «l'UMP comme prétention d'incarner la droite et le centre est morte cette semaine».
On verra bien si cette sentence se confirmera dans les semaines et les mois à venir.
En attendant, c’est la nouvelle structure qui devrait se mettre en place entre l’UDI et le Mouvement démocrate qui est à l’ordre du jour.
Si on ne sait pas encore quelle forme elle prendra, on sait que sa création se fera à l’issue d’une déclaration politique commune qui devrait avoir lieu avant la fin octobre selon les propos mêmes de François Bayrou qui a affirmé et réaffirmé dans tous les médias et sans ambages qu’il était dorénavant dans l’opposition alors qu’au même moment Jean-Louis Borloo confirmait que la porte était définitivement ouverte au président du Mouvement démocrate.
Il faudra malgré tout régler nombre de questions dont celle de faire converger les électorats MoDem et UDI, ce qui n’est pas gagné si l’on en croit Jérôme Fourquet de l’IFOP qui estime dans Le Figaro que sur bien des points, les électeurs de l’UDI sont plus proches de ceux de l’UMP que de ceux du MoDem, notamment sur le plan économique.
En revanche, sur les questions de société et l’Europe, il y a des visions qui se rejoignent sans pour autant jamais se confondre totalement.
Enfin, il faudra se demander si l’électorat «jeune» du Mouvement démocrate, qui représente une part non-négligeable de l’ensemble de ses électeurs et qui se situe plutôt au centre-gauche, aura des atomes crochus avec les thèses parfois plus à droite qu’au centre de l’UDI.
A noter que selon Jérôme Fourquet, le potentiel d’une alliance UDI-Mouvement démocrate se situe, au départ, autour de 12%.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

dimanche 15 septembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Un Front humaniste face aux extrémismes

Que ce soit les élus, les militants, les sympathisants et les électeurs centristes, tous doivent être le rempart ultime contre les extrémismes.
C’est pourquoi le noyau du Front humaniste qui doit se constituer face aux extrémismes de droite et de gauche doit être évidemment animé par les centristes.
Les dernières déclarations de François Fillon sur le choix du candidat le moins sectaire en cas de duel entre le PS et le Front national associé à des sondages assez positifs sur le parti d’extrême-droite et sa leader, Marine Le Pen montrent que la vigilance est de plus en plus de mise.
D’abord par les leaders des partis centristes qui doivent continuer, à l’instar de Jean-Louis Borloo et d’Hervé Morin à indiquer qu’il ne peut y avoir d’alliance avec le Front national.
Il faut même qu’ils aillent plus loin en menaçant de rompre leur alliance «naturelle» avec l’UMP si celle-ci décide de faire un bout de chemin avec la formation d’extrême-droite et de ne pas travailler avec tout politique qui aurait des accointances avec le FN.
L’exclusion du CNI (Centre national des indépendants) de l’UDI est un bon point en ce sens.
De son côté, François Bayrou doit rappeler qu’aucune alliance à gauche n’est possible, non plus, au cas où le Parti socialiste ferait les yeux doux au Front de gauche, au Parti communiste (et même à certains écologistes) ou, pis encore, au NPA ou à Lutte ouvrière.
Et ceci vaut évidemment pour des accords locaux lors des municipales et même si les appareils centraux de l’UMP et du PS les condamnent sans pour autant les combattre.
Ensuite par les militants des partis centristes qui doivent user de tout leur poids afin d’empêcher leurs leaders mais aussi les élus qui sont membres de leurs formations respectives de marquer un intérêt trop évident, non seulement, aux formations des extrêmes mais également à leurs thèses, trouvant ici ou là des convergences qui se transformeront un jour ou l’autre en alliances.
Sans oublier les sympathisants qui, par leur rôle de diffusion de la pensée centriste, de ses valeurs et de ses principes, doivent mener le combat humaniste où qu’il faille le mener et qui doivent marquer leur désapprobation avec leur bulletin de vote à chaque fois que des centristes s’accoquinent avec les extrêmes.
Enfin et surtout les électeurs centristes doivent sanctionner tout dérapage des partis centristes avec leurs voix. Mais ils doivent aussi refuser, lors de seconds tours si le candidat centriste est éliminé, de reporter leur voix sur des partis ou des candidats de droite et de gauche qui ont des comportements coupables avec les extrêmes et leurs thèses.
Le Front humaniste doit être imperméable parce qu’il défend des valeurs et des principes qui ne peuvent se mélanger avec les idéologies d’exclusion, d’intolérance, de violence et liberticides des extrêmes de tous bords dont le but final est de porter un coup fatal à la démocratie républicaine.

Oui, comme je le dis et le répète, la démocratie et la liberté sont des combats quotidiens.

samedi 14 septembre 2013

Refondation du Centre. Les centristes encore divisés sur la réunion annoncée

Au moment où Jean-Louis Borloo réclame au plus vite une «charte avec les lignes essentielles d’un projet commun, un système de fonctionnement unifié et démocratique et des alliances claires» à François Bayrou afin d’acter et de formaliser sans attendre (les élections municipales et européennes se profilent à grand pas) leur volonté de s’unir, cette réunion centriste ne fait pas, on s’en doute, que des heureux tant à l’intérieur des partis centristes que dans les autres partis, UMP en tête, l’allié «naturel» de l’UDI.
Si la majorité des élus et dirigeants de l’UDI semblent d’accord pour accueillir François Bayrou et ses troupes (à noter qu’ils ne conçoivent cette réunion que par l’allégeance du MoDem à leurs thèses et leur positionnement au cente-droit) avec quelques exceptions comme celle de François Sauvadet et quelques réticences comme celle de Jean-Christophe Lagarde, beaucoup de responsables du Mouvement démocrate, à l’image de Jean-Luc Bennahmias trainent les pieds (eux qui voient dans ce rapprochement, une trahison de la ligne politique du parti et qui espéraient encore, il y a peu, un accord politique avec le PS et leur participation au gouvernement).
Quant aux militants des deux partis, ils sont encore largement déboussolés ou circonspects, ne comprenant pas comment les noms d’oiseau d’hier ont pu devenir en si peu de temps les compliments d’aujourd’hui sans aucune discussion sur le fond autre qu’une déclaration de Bayrou sur la nécessité de réunir les centristes et sur le sentiment de Borloo que le MoDem semblait dans l’opposition, et se demandant si ces nouveaux mamours ne sont, encore une fois, que voués à l’échec à plus ou moins brève échéance.
Les articles et les reportages se multiplient dans les médias – montrant ainsi un intérêt à un Centre unifié – et, par voie de conséquence, les déclarations qui montrent que le processus n’est peut-être qu’à son début.
On en ainsi lu et entendu beaucoup de monde ces derniers jours.
Parmi les prises de parole les plus significatives, outre celles des personnes citées plus haut, il y a celle d’Hervé Morin, président du Nouveau centre, principale composante centriste de l’UDI, qui, a donné son accord à cette réunion du Centre, lui qui était un des principaux contempteurs du MoDem il y a peu.
Car celui qui annonce qu’en la matière «rien ne se fera sans moi» ne serait pas chagriné de voir le pouvoir se diluer dans un futur espace centriste unifié avec Bayrou dans les pattes de Borloo, ce qui lui permettrait de ne plus être marginalisé par ce dernier, son meilleur ennemi, et récupérer un peu de pouvoir en passant.
Quant aux «spécialistes» autoproclamés du Centre, ils font parler, soit leur fantasme, soit leur a priori négatif au détriment d’une analyse sérieuse.
Et les uns de prédire un avenir radieux à une réunion, ce qu’aucun sondage ne vient corroborer, alors que d’autres voient le tout se fracasser sur les réalités électorales et les inimitiés personnelles, oubliant que la politique n’est pas une arène amoureuse mais d’intérêt.
Il faudra voir, dans les jours et les semaines qui viennent, comment évolue le discours des uns et des autres et, surtout, si des actes concrets sont entrepris pour donner corps à ce rapprochement dont on ne sait pas pour l’instant quelle forme il va prendre.
Mais, quel qu’il soit, il va falloir que les responsables centristes s’activent car les échéances électorales qui en sont à l’origine se profilent à l’horizon.
Enfin, à n’en pas douter, nous allons avoir une salve de sondages qui va nous indiquer si l’alliance UDI-Mouvement démocrate a un sens électoral…

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

mercredi 11 septembre 2013

Une Semaine en Centrisme. Borloo-Bayrou, 1-0 mais balle au Centre?

Dans la bataille pour la prise de contrôle de l’espace au centre, force est de reconnaitre que Jean-Louis Borloo vient de gagner la première bataille.
Plus, il est bien parti pour remporter la victoire finale.
Si un doute subsistait quant au vainqueur de la première manche, Il suffirait d’écouter les propos confus et contradictoires de François Bayrou pour s’en convaincre.
Pour lui, sur bien des points, Il s’agit d’un reniement complet de tout ce qu’il a dit et espéré depuis un an.
Ainsi sa critique de François Hollande semble bien exagérée à ce qu’il pouvait en dire de bien il y a peu comme s’il devait donner des gages à ses «anciens nouveaux» amis de l’UDI et parfois à la manière d’un amoureux éconduit.
A l’opposé, il est désormais capable d’expliquer qu’il est d’accord à 95% avec Jean-Louis Borloo et qu’entre autres les accords municipaux qui lient le Mouvement démocrate avec le Parti socialiste dans de nombreuses villes et pas des moindres ne sont rien d’autre que des exceptions alors qu’il en faisait encore hier l’emblème de son indépendance avec ceux passés avec l’UMP.
Et ce même s’il continue, timidement, à affirmer que le Centre se trouve au centre et pas à droite, il s’agit objectivement beaucoup plus d’un ralliement au positionnement de centre-droit de l’UDI que le contraire.
On voit bien ici dans quelle urgence il se trouve pour ne pas disparaître de la scène politique.
Sera-ce suffisant et est-il capable de reprendre la main face à un Jean-Louis Borloo qui vient de marquer un premier point qui risque d’être décisif.
Non pas que le président de l’UDI soit dans une meilleure forme politique que celui du Mouvement démocrate.
Sa formation est à la peine jusqu’à présent, manquant d’unité ainsi que d’identité, incapable de peser dans le débat politique et de séduire les Français.
Les sondages électoraux donnent les deux partis centristes très proches et, surtout, très proches de rien du tout…
Seuls les baromètres de popularité donnent des raisons d’espérer avec les bons scores des deux leaders.
Mais François Bayrou s’est enfermé dans une logique de la solitude et de la marginalisation, tout à son rêve monomaniaque de devenir président de la république pendant que Jean-Louis Borloo, lui, faisait le contraire en s’entourant de tous les autres leaders centristes qui avaient quitté un à un le président du MoDem à cause principalement de son incapacité à partager le pouvoir au-delà d’un petit cercle de fidèles et à s’intéresser à l’avenir du Centre au-delà des présidentielles.
Rien n’est évidemment totalement perdu pour Bayrou mais la tâche va s’avérer difficile pour lui.
D’abord, il va lui falloir regagner la confiance de ses «anciens nouveaux» amis qui n’ont pas oublié 2002, 2007 et 2012.
Ensuite, il va devoir redonner une crédibilité à son parti, en particulier en matière électorale s’il veut peser d’un poids politique suffisant dans les négociations à venir avec ses partenaires.
Enfin son discours va devoir évoluer en prenant en compte le positionnement de centre-droit de l’UDI et son tropisme qui penche uniquement à droite en direction d’une UMP qui a, depuis toujours, représenté selon lui l’ennemi le plus dangereux, une machine à tuer le Centre.
Jean-Louis Borloo, lui, est dans une situation bien plus confortable car il n’a absolument rien renié de son entreprise de parti centriste adossé au parti de droite.
Plus, sa stratégie semble la bonne puisqu’il a obligé Bayrou à se rapprocher de lui sans aucune contrepartie pour l’instant.
Cela le met dans une position de force afin de revendiquer la place de chef de la galaxie centriste alors même qu’il ne se définit pas comme centriste!
Tout ceci, bien sûr, au cas où les rapprochements Borloo-Bayrou et MoDem-UDI se font dans le dur et non pour la galerie et les élections de 2014.
Si l’on est réellement dans une logique d’une (ré)union alors Borloo mène bien par 1-0.
Mais est-ce vraiment balle au Centre?!
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

dimanche 8 septembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centrisme et la cuisine électorale

Comment je l’ai souvent affirmé, il convient de ne jamais oublier de distinguer la pensée centriste du centre électoral.
Mais cette distinction ne concerne pas que le Centre, c’est également vrai de toutes les autres pensées politiques qui ne se réduisent pas aux organisations qui prétendent les représenter.
Le socialisme et le Parti socialiste est un bon exemple.
Ainsi donc du Centrisme dont les partis au centre de l’échiquier politique n’embrassent pas l’ensemble de sa conception de la société.
Certains partis centristes sont plus proches de celle-ci que d’autres mais aucun à l’heure actuelle n’est complètement centriste au sens strict du terme.
Pour autant, nous ne sommes pas forcément dans une supercherie car l’action politique demande des marges de manœuvre qui ne sont pas toujours dans la «bonne ligne».
Ceci est d’autant plus vrai que le Centrisme est un pragmatisme dont le principe d’action est le «juste équilibre» et que pour atteindre celui-ci l’on peut se déséquilibrer d’un côté avant de se rééquilibrer de l’autre et de revenir ainsi à l’équilibre juste qui est une recherche constante à défaut d’être un positionnement figé, ce qui est d’ailleurs impossible puisque la société elle-même n’est pas figée.
Néanmoins, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles indéfiniment et la proximité aux références du Centrisme, que ce soient ses valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité) son principe d’action (juste équilibre), sa règle comportementale (responsabilité), sa philosophie (réformisme, progressisme, personnalisme, pragmatisme) afin de faire fonctionner au mieux la démocratie républicaine, doit se retrouver clairement dans l’action des partis se réclamant du Centrisme.
Ce rappel est important au moment où les partis centristes français semblent engagés dans un rapprochement alors que de nombreuses voix à l’intérieur de ceux-ci demandent également des clarifications des positions de chacun.
Parce que ce rapprochement ne peut être qu’un simple deal électoral et électoraliste sous peine de décrédibiliser un peu plus ces partis centristes qui ont perdu une grande partie de la confiance des Français et, surtout, de leurs électeurs ces dernières années de par leur programme et leur stratégie politiques quasi-illisibles.
Or, de l’aveu même des responsables de ces formations, une réunion aurait comme avantage, avant même de gagner des voix et des sièges, de ne pas en perdre…
François Bayrou et son Mouvement démocrate sont incapables de redresser la barre alors que Jean-Louis Borloo et l’UDI sont à la peine pour faire entendre leur voix et l’imposer comme centriste.
Si les discussions entre les deux bords se bornent à «donne-moi ta crédibilité, je te donne mes voix», alors cette cuisine électorale sera, à terme, plus désastreuse que la désunion actuelle et une supercherie que les électeurs seraient en droit de sanctionner durement.
Que la plateforme électorale ou le projet politique commun que les partis centristes peuvent dégager de leurs négociations à venir – si elles ont lieu – soient plus ou moins proche du Centrisme sera un autre challenge pour faire vivre ce dernier au niveau électoral et non pas comme pensée politique – celle-ci existant en-dehors même d’une représentation électorale.
Mais, pour mériter un label du genre «centristes authentiques», le Mouvement démocrate et l’UDI ne doivent pas oublier que c’est un contresens de prétendre que le Centre serait «naturellement» à droite, de droite ou même un allié «naturel» de la Droite, ce que Jean-Louis Borloo demande à François Bayrou avec insistance.
J’ai déjà eu, à de nombreuses reprises, à répondre à ces inepties proférées, à la fois, par des gens de la Droite qui veulent capter les voix centristes et par des gens de la Gauche qui tentent de diaboliser les partis centristes afin de récupérer un électorat de centre-gauche tenté par le vote en leur faveur.
De même, on nous explique que bipolarisation politique oblige, les centristes doivent choisir leur camp et que celui-ci est à droite dont ils sont plus proches
Cette autre ineptie est parfois reprise par les gens du Centre qui, ainsi, tentent de légitimer leur opportunisme politique.
Si c’était le cas, il faudra donc nous expliquer pourquoi, par exemple, la très grande majorité des centristes américains se trouvent aujourd’hui à l’intérieur du Parti démocrate plutôt catalogué à gauche…
Plus sérieusement, que le Centre choisisse une alliance à Droite ou à Gauche, celle-ci ne peut être, fort heureusement, que conjoncturelle.
Si ce n’était pas le cas, le Centre n’existerait pas comme lieu politique.
Plus, ce qui définit le Centre n’est pas la Droite ou la Gauche mais le Centrisme.
Et ceux qui, au centre de l’échiquier politique, font tout pour brouiller les cartes dans ce domaine en faveur de leur destin politicien n’ont de centriste que le nom.

Quoiqu’il arrive, que ceux qui croient que le Centrisme est la solution ne désespèrent pas, il continuera à exister même trahi ou bafoué.

mercredi 4 septembre 2013

L’Humeur du Centriste. Et si l’on parlait d’abord d’une union UDI-UDI!

L’UDI étant, ne l’oublions pas, une confédération qui est loin de parler d’une seule voix, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo, il est peut-être sage de la renforcer avant d’ouvrir ses portes à d’autres.
Créée voici presque un an, elle demeure fractionnée en chapelles avec plusieurs chefs, de Borloo à Morin en passant par Lagarde, Fromantin ou Arthuis, sans parler des sous-chefs tout aussi indépendants et à la langue bien pendue.
Bien entendu, la volonté de parvenir à une entente avec le Mouvement démocrate est avant tout une opération en vue des prochaines élections, en particulier les européennes où il faudra se compter dans un scrutin à la proportionnelle, ce qui est loin d’être gagné par les troupes de Borloo et Bayrou.
Car, ne nous y trompons pas, s’il s’agissait de bâtir dans le dur, c’est bien au cours de l’année qui vient de s’écouler qu’il aurait fallu se réunir, parler et construire ensemble et pas juste dans une certaine urgence avant des échéances électorales.
D’autant que ce n’est pas un accord électoral qui fera une proximité politique, sans parler de rapprochements de personnalités qui partagent beaucoup d’inimitiés...
Et pour éviter une possible implosion de l’UDI, ne vaut-il pas mieux pour ses dirigeants de la solidifier et non pas d’y associer un élément qui risque d’être hautement perturbateur et dont les ambitions ne sont pas d’être un second couteau et, encore moins, de s’effacer pour le bien de la cause…
Les déclarations de ces mêmes dirigeants au cours de l’été ont montré que l’UDI se cherchait encore.
Jean-Louis Borloo en est conscient, lui qui a écrit une lettre à ses amis pour les recadrer en leur demandant une plus grande intégration de leurs formations respectives et une plus grande allégeance à sa personne.
Il peut être tentant pour lui de dépasser les chapelles de son parti par une alliance avec le MoDem.
Néanmoins, à terme, le pari est hautement risqué, en particulier en cas de mauvais résultat d’une telle entreprise lors des élections européennes.
Une liste UDI-Mouvement démocrate à moins de 15% sera un résultat décevant et en dessous de 10% un échec.
Or rien ne dit actuellement que ces paliers seront atteignables à coup sûr.
Enfin, rappelons que l’entente Borloo-Morin est loin d’être au beau fixe. Avec Bayrou en plus, voilà la perspective de belles joutes entre les trois et leurs lieutenants respectifs, sans oublier Lagarde, qui risquent de ravir les concurrents des partis centristes et de désespérer le militant de base et, plus grave, l’électeur centriste.
Alors, avant de se réunir, que l’on sorte tous les squelettes des placards et que l’on s’entende sur un vrai projet politique.
Et surtout que l’UDI, enfin, s’unisse à l’UDI!

Centristement vôtre


Le Centriste

mardi 3 septembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie est un combat

Faut-il ou non intervenir en Syrie? Comment se comporter face à l’autocrate Poutine et au régime communiste chinois? Quelle est la meilleure façon de protéger la liberté?
Autant de questions qui se sont entrechoquées ces derniers mois que ce soit avec les combats en Syrie, les affrontements en Egypte, les fuites sur les pratiques de la NSA aux Etats-Unis, les provocations russes contre les gays et le soutien du régime aux dictateurs de tous poils sur fond de reprise en main intérieure, le tour de vis chinois depuis l’arrivée de Xi Jinping qui se réfère à Marx et, surtout, à Mao en lui rendant des hommages appuyés et répétés, souhaitant marcher dans ses pas.
Les démocraties sont donc, une fois de plus, devant des dilemmes importants.
Le président syrien, comme son père avant lui, tue ses concitoyens avec du gaz sarin, les Frères musulmans et l’armée égyptienne rivalisent d’intolérance, les écoutes américaines mettent en émoi une partie du monde qui place la liberté au-dessus de la sécurité, les agissements du président russe nous rappelle tous les jours qu’il a été formé par le KGB dont on pouvait comparer les pratiques lors de la guerre froide à la tristement célèbre Gestapo et les sombres prédictions des défenseurs chinois de la démocratie sur la personne du nouveau maître de l’Empire du milieu se révèlent malheureusement trop vraies.
Que faire?
Se faire tuer pour sauver des enfants syriens? Laisser une dictature quelle qu’elle soit se mettre en place en Egypte? Accepter de perdre de la liberté pour de la sécurité sans être sûr que le deal est exactement celui-là? Continuer à faire comme si Poutine et Xi étaient des gens charmants et fréquentables pendant que leurs opposants soient pourchassés et emprisonnés?
Les réponses ne sont pas simples et, surtout, ne doivent pas être simplistes.
Prenons l’exemple syrien. Se lancer dans une guerre totale avec le clan Assad tête baissée serait aussi stupide que de ne rien dire et faire en se lavant les mains de massacres horribles et inacceptables.
Pourquoi?
Parce que, dans le premier cas, intervenir alors que  la chute d’Assad aurait de grandes chances de permettre aux intégristes islamistes de mettre le pays sous leur coupe et à en faire une base de l’extrémisme et du terrorisme, faisant en quelque sorte d’avoir sauver les enfants syriens pour que nos enfants soient éventuellement tuer dans de futurs attentats.
Et, dans le deuxième cas, il est impossible pour toute communauté ayant une conscience de fermer les yeux en prétendant qu’un dictateur a le droit de tuer son peuple, notamment ses enfants, sans vergogne, sans devoir rendre des comptes mais aussi sans porter un coup à l’image de la démocratie, incapable de réagir face à des comportements qui la provoquent dans son essence même.
Ce dilemme est celui de Barack Obama aujourd’hui. Mais il est celui de toute la communauté internationale, en tout cas de celle qui revendique des valeurs humanistes.
Même cas de figure ou presque en Egypte où il faut se demander si une organisation, les Frères musulmans, qui s’est battue pendant des décennies contre les valeurs démocratiques et ne les a endossées que parce qu’elle a gagné les élections – et dont la pratique démocratique a laissé à désirer pendant son passage au pouvoir – vaut mieux qu’une armée qui n’a guère prouvé son attachement à ces mêmes valeurs.
Quant à savoir si nous devons adresser la parole à Poutine et à Xi, la realpolitik répond oui à coup sûr. Mais cela ne doit pas nous empêcher de dire ce que nous pensons de leurs agissements et de tenter toutes les pressions pour les mettre en échec? A voir certains responsables politiques occidentaux faire allégeance à ces deux hommes et à leurs régimes donnent parfois des nausées.
Comme le montre crûment les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de l’agence de renseignements américaine, la NSA, l’éminente question de savoir où se situe le curseur entre défense de la démocratie, défense des démocraties et intérêt des démocraties n’a pas de solution évidente.
Pour autant, les précédents devraient inciter à ne pas baisser la garde.
Ainsi, elle s’est déjà posée lors de la montée en puissance du fascisme et du nazisme entre les deux guerres mondiales puis lors de la guerre froide avec le bloc soviétique avec les résultats que l’on sait.
Le renoncement face à l’Allemagne nous a plongés dans une guerre à 50 millions de morts alors que l’on aurait pu agir contre Hitler quand il en était encore temps.
L’affrontement avec les Russes s’est révélé problématique jusqu’à l’implosion de l’URSS, exsangue par ses dépenses militaires démesurées et incapable d’apporter le bien-être à sa population.
Avec, à la clé, des camps de concentration dans les deux pays.
Le régime en place à Moscou – comme à Pékin d’ailleurs – est encore largement dominé par une idéologie qui diabolise la liberté qualifiée d’«occidentale».
Xi Jinping, le nouveau maître du Parti communiste chinois ne parle que de maoïsme, de renforcement de l’armée et des valeurs occidentales erronées et dangereuses mettant en avant un «rêve chinois» qui risque de devenir le cauchemar des démocraties.
Le ralentissement préoccupant de la croissance chinoise sur fond de corruption, de pollution catastrophique et de menaces de toutes sortes sur le régime va sans aucun doute renforcer, au moins dans un premier temps, les tendances autoritaires de celui-ci.
Les prisons sont à nouveau pleines d’opposants, internet est de plus en plus contrôlé et censuré, le peuple est invité à se faire moins critique et à suivre la ligne officielle.
Tout ceci nous amène à cette vérité basique, pure et dure: la démocratie a été, est et restera à jamais un combat quotidien contre des forces qui, de tous les côtés ainsi que de l’intérieur même, travaillent à la rogner, à la dénaturer et, in fine à l’abattre.
La démocratie américaine est née d’une guerre de libération. Ce sont des révolutions qui ont accouché des valeurs démocratiques françaises. Même le système démocratique britannique a nécessité après la Grande Charte de 1215, une lutte au cours des siècles pour s’établir.
Ceux qui renoncent à vouloir mener ce combat condamnent la démocratie, d’abord à s’affaiblir puis à disparaître.
Ils font le jeu des ennemis des valeurs et des principes démocratiques.
Peut-être que les peuples qui goûtent à un régime démocratique, certes imparfait mais envié par tous ceux qui en sont privés, ne veulent pas ou plus se battre pour le protéger et le faire exister.
Peut-être qu’ils préfèrent leur sécurité ou tout simplement leur confort quotidien à leur liberté.
Peut-être qu’ils préféreraient vivre esclaves que mourir libres.
Les sondages, généralement, disent le contraire.
Alors, mettons nos actes en accord avec nos paroles: défendons la démocratie avant qu’on nous défende de le faire.
Et nous, centristes, soyons au premier rang de ce combat.

lundi 2 septembre 2013

Une Semaine en Centrisme. Faut-il croire à une réunion des centres?

Après les déclarations enflammées, viennent les précisions nettement plus en retrait. Ainsi, si les partis centristes envisagent une réunion (notons que cela est une constante affirmation de leur part depuis longtemps), ce n’est pas pour tout de suite que cela se concrétisera par un parti unique, ni même avec un projet centriste.
Et s’il y a liste commune lors des européennes, cela pourrait être avec des personnalités adhérant à un même programme et non entre des partis politiques comme on l’a précisé à l’UDI.
De même, si refondation il y a, elle n’est pour l’instant qu’un objectif et aucune discussion n’est pour l’instant au calendrier.
D’autant que les voix dissonantes, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo qui les a balayées de manière condescendante, se sont faites jour, et au Mouvement démocrate avec, en particulier, Jean-Luc Bennahmias, et à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.
Voilà de quoi refroidir les fantasmes qui, ici ou là, ont soudainement, surtout à droite, d’un centre adossé à l’UMP grâce à Jean-Louis Borloo.
Non pas que la refondation ne soit pas nécessaire, ni même qu’il y ait des convergences, plus, des visions communes entre le Mouvement démocrate et l’UDI.
Reste que les déclarations de bonnes intentions ne sont pas nouvelles et qu’il faut donc attendre si, cette fois-ci, elles seront suivies par du concret.
De nombreux précédents plaident encore pour des prises de position qui permettent de baliser le terrain et d’apparaître, d’un côté comme de l’autre, unitaire pour deux alors que les stratégies sont essentiellement de se démarquer l’un de l’autre.
François Bayrou n’a pas un intérêt personnel à se mettre sous les ordres d’un Jean-Louis Borloo qui, lui, n’a aucun intérêt à faire entrer le loup dans la bergerie.
Néanmoins, François Bayrou pourrait rebondir s’il parvient à réunir les centristes à son profit et Jean-Louis Borloo donnerait à son projet de parti de centre-droit une consistance qu’il n’est pas encore au rendez-vous.
Dès lors, en imaginant qu’une liste commune du Centre aux européennes soit mise sur pied, cela ne signifierait pas pour autant une réunion des centristes et peut-être même pas la première pierre d’une refondation de l’espace centriste.
Il pourrait s’agir d’un «one shot», un acte isolé ayant avant tout une finalité électoraliste afin de ratisser beaucoup plus large pour des partis qui ne sont pas en position de force pour cette élection comme le montrent les sondages actuels.
Car, en matière d’Europe, il suffira aux deux partis de se mettre d’accord sur de grands principes sans pour autant, par la suite, être obligés de se retrouver dans le même groupe au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles.
En revanche, il n’est pas question actuellement d’un accord pour les municipales avec des listes communes généralisées (même s’il devrait en exister ici ou là mais à l’initiative de la base).
Le Mouvement tient à son concept d’alliance «à la carte» et l’UDI avec son alliance unique avec l’UMP.
La réunion des centres aura peut-être lieu un jour mais elle ne semble pas être au programme.
On peut même affirmer que si c’était le cas, cela ferait immédiatement imploser le Mouvement démocrate et créerait des remous à l’UDI.
Et Bayrou et Borloo n’en ressortiraient pas forcément gagnants...
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC