Voici une sélection, ce 12 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Guerre commerciale de
Trump] Avec la Présidente de la
Commission européenne, la France partage une très vive désapprobation face à
l’annonce de droits de douane horizontaux de 30 % visant les exportations de
l’Union européenne vers les États-Unis à compter du 1er août.
Cette annonce survient après des semaines d’engagement intense de la Commission
dans des négociations avec les États-Unis, sur la base d’une offre solide et de
bonne foi. Dans l’unité européenne, il revient plus que jamais à la Commission
d’affirmer la détermination de l’Union à défendre résolument les intérêts
européens. Cela implique notamment d’accélérer la préparation de contre-mesures
crédibles, par la mobilisation de l’ensemble des instruments à sa disposition,
y inclus le mécanisme anti-coercition, si aucun accord n’était trouvé d’ici le
1er août.
Sur cette base, la France soutient pleinement la Commission européenne dans la
négociation qui va s’intensifier, pour parvenir à un accord mutuellement
acceptable d’ici le 1er août, afin qu’il reflète le respect que se doivent des
partenaires commerciaux comme l’Union européenne et les États-Unis, aux
intérêts partagés et aux chaînes de valeur intégrées.
> Après plus de dix jours de discussions, les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l’État ont conclu un accord historique. Un État de Nouvelle-Calédonie dans la République : c’est le pari de la confiance. Merci au ministre d'État, ministre des Outre-mer Manuel Valls et aux négociateurs que je recevrai à l’Élysee à 18h. L’heure est désormais au respect, à la stabilité et à l'addition des bonnes volontés pour bâtir un avenir partagé.
> Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation rendait à Alfred Dreyfus les biens les plus précieux de l’honnête homme : son innocence, sa liberté, sa dignité et son honneur.
Douze ans après le
déclenchement de « l’affaire » triomphaient enfin, à travers le
capitaine Dreyfus, l’esprit des Lumières, les principes de 1789 et la promesse
républicaine.
Dès le lendemain, la Chambre des députés votait la réintégration d’Alfred
Dreyfus dans l’armée, au grade supérieur, ainsi que celle de Marie-Georges
Picquart le premier de ses défenseurs, dans les formes apparemment identiques.
Ce même vote lui attribuait également la Légion d’honneur, dont il fut décoré
le 21 juillet suivant, au sein de l’Ecole militaire où il avait été dégradé en
1895.
Jusqu’à la fin de sa vie, en 1935, Alfred Dreyfus considéra comme injustes les
conditions de sa réintégration. Mais, en dépit de cette situation, il continua
d’être fidèle à l’esprit de la République comme à sa
personne. De même qu’il avait enduré avec un héroïsme stoïque les
épreuves terribles d’une détention sur l’île du Diable qui mettaient sa vie en
danger, il se refusa toujours à désespérer de la République, de la Patrie et de
l’Armée. S’il quitta cette dernière en 1907, il y revint sans hésitation quand
éclata la guerre de 14, y acheva en 1918 sa carrière militaire en
lieutenant-colonel et officier de la Légion d’honneur. Cependant, jusqu’au
dernier jour, il attendit et espéra que lui fût rendu un grade qu’il estimait
avoir perdu en 1906. En vain.
Les défenseurs de Dreyfus, les glorieux Dreyfusards, eux, avaient estimé en
1906 avoir fait leur devoir. La justice et la vérité avaient terrassé
l’arbitraire et le mensonge. Le combat pour la République et les droits de
l’Homme et du Citoyen, combat contre l’antisémitisme et les anti-Dreyfusards,
était victorieux. Enfin !
Le Dreyfusisme avait vaincu et là résidait l’essence du combat.
Afin de parvenir à ce but, les Dreyfusards avaient d’abord dû se résigner à
contraindre le cours du destin de Dreyfus.
En effet, en 1899, après le second procès mené contre Dreyfus à Rennes, le chef
de l’Etat Émile Loubet, soutenu par le chef du gouvernement Waldeck-Rousseau,
proposa à Alfred Dreyfus de lui accorder la Grâce présidentielle.
Cette proposition déchira les partisans du capitaine dégradé. Les uns
plaidaient, au nom du réel, qu’il fallait accepter la grâce, pour sauver
l’homme. Les autres plaidaient, au nom de l’idéal, qu’il fallait refuser la
grâce, pour sauver la Justice.
« On ne gracie que les coupables ! » disaient Clemenceau,
Jaurès, Zola et Laborie.
« Il faut que Dreyfus vive ! » disaient Mathieu Dreyfus,
Millerand, Reinach et Demange.
Chacun d’entre eux explora pour lui-même les tréfonds de la conscience humaine.
Et à la fin des fins, chacun, de bon gré ou non, se résigna au compromis :
oui à la grâce mais sans renoncer au combat pour la vérité : l’innocence
du capitaine Dreyfus.
Ce compromis entre idéal et réel imprégna par la suite le combat judiciaire et
politique qui aboutit, in fine, au vote de la loi de 1906 réintégrant Dreyfus
dans des conditions qu’il jugea inadéquates quant à sa carrière militaire.
Il n’est personne aujourd’hui qui puisse s’arroger le pouvoir de trancher le
débat qui agita entre eux les partisans de Dreyfus. Regarder l’Histoire en
face, c’est reconnaître que seul Zola peut dialoguer avec Mathieu Dreyfus,
Clemenceau avec Waldeck-Rousseau, Laborie avec Demange, Reinach avec Picquart.
Cette affaire est à jamais leur affaire.
Désormais, seule importe la reconnaissance de la Nation à l’œuvre de justice de
ces hommes de bonne volonté. Ils inventèrent ensemble le Dreyfusisme,
l’intégrant à jamais à la République, en conformité avec les principes initiés
dès 1789.
C’est le Dreyfusisme qui mit la vérité en marche sans que rien ne puisse
l’arrêter.
Hélas, la filiation des héritiers des anti dreyfusards, antirépublicains et
antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte. Nous
savons qu’il faut toujours faire preuve de vigilance et persévérance contre ces
vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que
jamais.
Voilà pourquoi nous devons conserver et entretenir l’élan vital du Dreyfusisme.
Que chacune et chacun soit fidèle à la leçon de Péguy. Le Dreyfusisme est cette
mystique qui ne doit céder en rien à la seule politique.
Soyons des gardiens vigilants et persévérants de la mémoire d’Alfred Dreyfus et
de ses défenseurs, à l’heure où l’Assemblée nationale a adopté, en première
lecture, une proposition de loi visant, 90 ans après sa mort, le 12 juillet
1935, à accorder à Dreyfus, de manière absolument exceptionnelle, ce qui fut
inaccessible de son vivant. In fine, le Parlement, souverain, en décidera, en
responsabilité. Tous et toutes doivent aussi conserver présent à l’esprit que
la promotion dans les grades militaires procède de circonstances avérées du
temps présent, pour les vivants ou pour ceux qui viennent de tomber pour la
France de manière exemplaire. Le président de la République, chef des Armées,
est le garant de l’application de cette règle dont nul ne peut contester le
bien-fondé.
Quoi qu’il en soit, la Nation sait qu’elle doit bien davantage encore à
Dreyfus, aux Dreyfusards et au Dreyfusisme.
C’est pourquoi, à l’occasion l’an prochain du 120e anniversaire de la
reconnaissance de l’innocence du capitaine Dreyfus, nous décidons que la date
du 12 juillet sera inscrite au calendrier de nos commémorations nationales.
Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour
Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et
l’antisémitisme.
Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté,
l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer
notre conduite.
Vive la République ! Vive la France !
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Souvenez-vous ce que ça signifiait, juillet 40. Un pays tout entier
jeté sur les routes, effondré dans sa défense militaire, effondré dans son
moral. Un pays qui croyait qu'il était armé pour résister et qui tout d'un coup
découvre qu'il ne tient pas face à l'ennemi. Personne ne l'imaginait, on
imaginait le contraire. Il faut penser que 20 ans auparavant, c'était la
victoire de 1918, et que donc, un pays où les anciens combattants jouaient un
rôle très important. Vous savez ce que c'est, la guerre de 1914, 20 ans avant ?
C'est 1 400 000 morts. 1 million 400 000, de jeunes hommes, entre 20 et 40 ans,
tués. Et au moins deux fois autant blessés. Et donc, ça avait été une épreuve,
on croyait que c'était la « der des der ». Vous vous souvenez ? On disait que
c'était la « der des der ». Et puis, le nazisme arrive, on le voit arriver,
mais on ne prend pas tout ça au sérieux. Et puis il y a des accords dont on
croit qu'ils vont éviter la guerre, les accords de Munich. Et il y a très,
très, très peu d'observateurs qui disent : attention, là c'est un danger
que nous n'arriverons pas à conjurer. C'est un danger mortel. Le pays tout
entier s'abandonne à la figure du maréchal Pétain, qui avait la stature et puis
qui avait été le héros de la guerre de 14, et puis qui offrait au pays quelque
chose qui paraissait d'une autorité. Tout le monde s'abandonne, sauf une petite
poignée, qui vont être des résistants. Le général de Gaulle qui part à Londres,
et ces 80 là parlementaires, députés, sénateurs et une vingtaine qui s'est
embarquée pour l'Algérie. Alors donc, 12% des parlementaires, il est vrai de
tous bords. Il ne faut jamais oublier, c'est la chambre du Front Populaire, la
chambre de la gauche unie, qui vote les pleins pouvoirs à Pétain. Et cette
poignée-là, aujourd'hui, précisément jour pour jour, il y a 85 ans, ont osé
dire non. Et donc, j'ai voulu aller au nom du gouvernement, avec leur famille,
85 ans après, j'ai amené avec moi Charles de Courson, qui est le petit-fils
d'un des 80. Et ces 80-là ont osé dire non, avec tous les risques qu'ils
allaient courir. Et je trouve qu'il y avait quelque chose, qu'il y a quelque
chose dans cette mémoire qui permet aussi de penser qu'un pays se relève à une
condition, c'est qu'il ne perde pas les valeurs pour lesquelles il veut vivre.
Nous avons construit en France une République. C'est le mot qu'on utilise pour
dire c'est une organisation politique qui porte des valeurs. La volonté de se
respecter, de vivre ensemble, et c'est le plus précieux de ce que nous avons. (…)
Il y a quelque chose de frappant dans les années 30, c'est que tous les piliers
de la société qu'on croyait impossibles à fragiliser, qu'on croyait
surpuissants, que tous ces piliers se sont effondrés. Vous savez, il y a un
très beau livre d'un historien qui s'appelle Marc Bloch, dont le titre est
magnifique, c'est « L'étrange défaite ». Et comme vous savez, c'est un thème
que j'ai essayé de porter dans la vie politique française. Nos fragilités
menacent notre avenir. À condition que nous sachions les identifier et à
condition que nous sachions y répondre, alors nous pouvons trouver un chemin
différent. C'est le cas pour la dette dont nous allons parler beaucoup, ça fait
plus de vingt ans que j'essaie d'appeler l'attention de nos concitoyens sur ce
très grand sujet. Et tant d'autres faiblesses, eh bien ces faiblesses-là, il
est temps de les conjurer, de les affronter, de les identifier, et en effet de
sortir de ces dérives-là.
> [Déficits] Une chose essentielle est de caractériser où nous en sommes, sans nous laisser découragés par les difficultés et notamment par l'idée que nous serions devenus incapables de répondre aux questions qui se posent à nous. Nous avons laissé s'accumuler des déficits depuis des décennies. Vous savez de quand date le dernier budget en équilibre qui ait été voté en France ? 1974. Il y a plus de 50 ans que chaque année, la France a dépensé plus que les recettes qu'elle pouvait réunir. Et si une famille dépense tous les ans plus que ce qu'elle a comme ressources, si une entreprise dépense tous les ans plus que ce qu'elle a comme ressources, si une association… Eh bien, il est sûr qu'elle se plonge dans un risque énorme que tout le monde connaît, dont tout le monde connaît le nom, qui est le risque du surendettement.
> [Déficits] Il y a eu de nouvelles élections, un nouveau Parlement, et le Parlement a dit de ces économies, nous ne voulons pas. Et ils ont renversé, le Parlement a renversé le gouvernement de Michel Barnier qui me précédait. Et donc, il a fallu, lorsque nous avons été nommés, c'était à la fin du mois de décembre, la France n'avait pas de majorité, elle n'en a toujours pas. Elle n'avait pas de budget pour l'action publique, l'action de l'État, et elle n'avait pas de budget pour la sécurité sociale. Puisque vous savez, tous les ans, le Parlement vote ces deux budgets-là, action publique de l'État et sécurité sociale.
> [4,5% de déficit] Ce n'est pas seulement que ce soit possible, c'est que nous allons le faire. L'engagement que j'ai pris, le contrat que j'ai avec les Français, un contrat moral, c'est que oui, nous n'allons pas laisser les déficits s'accumuler. Lorsque nous avons été nommés, les déficits étaient proches de 6%. Ça veut dire qu'on dépense 6% de plus que les ressources qu'on a accumulées. Et pour dépenser, on emprunte. Pour faire face aux dépenses, on emprunte. Exactement comme une famille. On est à 5,8. Nous allons cette année passer à 5,4. Et l'année prochaine, c'est le budget que nous allons annoncer, c'est les principes que je vais présenter mardi après-midi, avec ce que ça suppose comme décisions à prendre. Nous allons aller vers 4,6. C'est exactement ce que dit le gouverneur de la Banque de France. Mais cette année, ça ne sera pas improvisé à la dernière minute. Pour une fois, pour la première fois depuis très, très longtemps, dès le début du mois de juillet, le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu'on se tire de ce piège mortel.
> Bien sûr, il va falloir faire des efforts. Bien sûr, il
va falloir faire des économies. Plus qu'on n'en a jamais fait. Je crois, de
mémoire, je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu une mobilisation du gouvernement
autour de l'idée « on ne va pas laisser dériver les choses, on ne va pas
laisser s'enfoncer notre pays ». Et je vous dirai dans une minute ce que veut
dire « on ne va pas laisser s'enfoncer le pays ». Et donc on va prendre des
décisions et des orientations. D'habitude, on annonce ça à la fin du mois de
septembre. Nous allons l'annoncer à la fin de la première quinzaine de juillet,
deux mois avant les autres années. Pourquoi ? Pour que les Français se donnent
à eux-mêmes ce cap, se disent à eux-mêmes, comprennent ou acceptent l'idée de
la gravité de ces choses. Parce que ceux qui dirigent vraiment le pays, ce
n'est pas les gouvernants. C'est les Français. Par votre intermédiaire, par
l'intermédiaire des médias, par l'intermédiaire... Mais le rapport de vérité
qui doit présider au pacte entre les citoyens et les gouvernants, ce rapport de
vérité, il sera respecté Parce que, évidemment, nous dépensons plus que
nos ressources ne nous le permettent. Donc on est obligé d'emprunter l'argent
qu'on n'a pas. Et ça crée des difficultés dont on parlera, énormes, et des
menaces énormes.
Mais le fond de l'affaire, et c'est pour ça que c'est extrêmement difficile,
c'est que nous sommes dans cette situation parce que nous ne produisons pas
assez. Si la France produisait des richesses tous les ans, comme ses voisins,
on n'aurait pas de problème de financement de notre action publique, ni de
notre action sociale. Et que donc, pour moi, l'essentiel, c'est, en même temps,
au moins aussi important, c'est de donner un élan à la production du
pays. Production agricole, production industrielle, production
intellectuelle.
> [Guerre commerciale de Trump] Ce que nous voudrons en faire et la détermination qui sera la nôtre. Je ne crois pas que nous soyons en face du président des États-Unis comme le petit oiseau en face du serpent. Je ne crois pas que nous soyons sans armes, sans capacité de nous faire entendre. Je ne crois pas que l'Europe et la France soient à ce point désarmées. Je pense que depuis très longtemps, nous avons le devoir de construire une influence au moins aussi grande. Vous savez, les difficultés budgétaires que je décris, c'est aussi les difficultés des États-Unis. C'est les mêmes. C'est le seul pays dans le monde qui ait le même type de difficultés, c'est les États-Unis. Mais eux, ils ont le dollar. C'est-à-dire qu'ils sont capables, au fond, de favoriser leur croissance en ayant une création monétaire, ou en tout cas une ouverture à la création monétaire, qui donne de l'optimisme à leur économie.
> Je rêve que la Banque Centrale Européenne sente,
mesure, qu'elle a son rôle à jouer dans la croissance de l'Union Européenne en
prenant les mêmes principes qui sont de favoriser la capacité des entreprises à
investir, des pays à investir, autrement dit qu'elle soit en soutien à
l'activité au lieu d'être en freinage de l'activité.
Nous vivons avec l'urgence et le besoin de trouver des prêteurs pour notre
économie, pour notre pays. Des gens qui acceptent de nous prêter en pariant sur
notre avenir. Et qu'est-ce qui fait qu'un prêteur prête ? C'est qu'il a le
sentiment que son argent va lui revenir avec les taux d'intérêt qui lui
permettront de justifier son investissement.
Et donc il faut de la confiance. Et il faut qu'il y ait un différentiel
positif, une différence positive entre les taux d'intérêt et la croissance qui
est attendue.
> Quand vous dites, est-ce que vous vous rendez compte de la gravité des choses, je vais vous dire, pourquoi croyez-vous que je sois là ? Pourquoi croyez-vous que j'ai été nommé dans cette responsabilité ? On a essayé bien d'autres expériences avant, et puis là on était devant une difficulté particulière. Et donc, est-ce que nous avons conscience de la gravité des choses ? Oui, et mon but est que ceux qui nous écoutent, en tout cas nos concitoyens, les Français, se rendent compte de la nécessité absolue, impérieuse d'apporter enfin des réponses qui soient solides, substantielles.
> Nous devons atteindre un but précis le plus vite possible, et ce qu'on a fixé c'est 2029, c'est-à-dire dans 4 ans. Le but à atteindre c'est que la dette arrête d'augmenter, cesse d'augmenter. Et 3% c'est le seuil à peu près à partir duquel, 3% de déficit du pays, à partir duquel la dette n'augmente plus. Et donc, ce seuil-là, on va l'atteindre. Pour l'atteindre, il faut des marches d'escalier. Et cette année, la marche d'escalier, elle est importante, comme le disait tout à l'heure le gouverneur de la Banque de France, la marche d'escalier, elle est à peu près de 40 milliards. Jamais on ne présente des efforts de cet ordre. Ces efforts, vous me demandiez quels principes ? Je veux que tout le monde y participe. Je ne veux pas qu'il y ait des catégories ciblées et d'autres qui ne le sont pas. Avec un effort de justice qu'il va falloir évidemment mettre en place.
> [Impôts] Il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l'impôt qu'on résout des problèmes de cet ordre. Je pense que la bonne approche, c'est la dépense publique. C'est que nous sommes le pays du monde qui a la dépense publique la plus importante. Et nous sommes le pays du monde qui a les impôts les plus importants. Or, si la prospérité venait des impôts, puisque nous avons les impôts les plus importants du monde, nous serions les plus riches du monde. Il faut avoir un minimum de bon sens dans ces choses-là.
> Certaines dépenses sociales devront être contrôlées. Oui, vous voyez bien, nous sommes le pays le plus généreux du monde dans les dépenses sociales. Nous sommes d'ailleurs le pays le plus généreux du monde dans toutes les dépenses publiques. On prend en charge chez nous, vous savez bien, vous connaissez bien la Suisse, le moins que l'on puisse dire est qu'en Suisse, qui n'est pas un pays qui va mal, qu'en Suisse, l'État ne prend pas en charge les dépenses des citoyens et des familles.
> Il y a la réorganisation nécessaire de l'État. L'État,
vous le voyez, il dépense beaucoup d'argent, il coûte très cher au pays. Et
est-ce que les Français sont satisfaits de leur État ? Non. Est-ce qu'ils sont
satisfaits de son efficacité ? Non. Est-ce qu'ils sont satisfaits de sa
lisibilité ? Non. Et donc nous allons réorganiser cet État. Nous avons commencé
là par l'État local.
Donc nous avons commencé par la réorganisation de l'État local. Et vous savez
bien, ce que les Français disent, ce que les élus disent, c'est qu'on ne trouve
jamais personne de responsable en face de nous. On essaie d'obtenir des
réponses, et puis on nous dit « non, ce n'est pas nous, ce n'est pas cette
direction-là, c'en est une autre ». Alors on a décidé de mettre un
responsable qui permette à toutes ces forces de travailler ensemble et ça sera
celui dont les préfets, le seul dont les citoyens savent qui représente l'État,
ce sont les préfets. Et donc le préfet sera, ce qui a été annoncé hier, comme
celui qui va coordonner toute l'action de l'État et de toutes les directions et
toutes les agences qui représentent l'action publique.
> Il n'y a pas d'économie qui marche sans liberté. La création, le risque qu'une jeune femme ou un jeune homme prend en créant une entreprise. Les start-up dont on parle, qui sont des entreprises plus souvent dans le monde numérique, par exemple. Tout ça a besoin de liberté. Et en France, on a, comment dire, bloqué, corseté par des paperasses innombrables, par des normes comme on dit, innombrables, et les gens ne s'y retrouvent plus, ils ont le sentiment qu'ils sont perpétuellement écrasés sous la bureaucratie.
> Nous avons pris hier une décision très importante qui
n'a pas coûté un centime et qui a, vous savez qu'on est dans une crise du
logement énorme, et qui a remis sur le marché de la location, écoutez bien, 850
000 logements. (…)
C'est un énorme changement, ça n'a pas coûté un centime, et pourquoi ? Parce
que nous nous sommes aperçus, en étudiant la crise du logement, qu'une règle
avait été fixée qui faisait que les logements chauffés à l'électricité étaient
presque automatiquement dans les catégories, vous savez, les plus lourdes, de
l'alphabet F, G, etc., interdits de location. (…)
Si ça avait été de lutter contre les passoires thermiques, c'est absolument
normal. Mais on s'est aperçu, en étudiant les raisons de tout ça, que l'État
avait décidé que si c'était chauffé au gaz, alors on calculait votre dépense au
gaz. Si c'était chauffé… et on disait, ça dépense beaucoup, donc ça ne va pas,
ou ça dépense moins, et ça va bien. Mais pour l'électricité, ce n'était pas ça.
Au lieu de calculer la dépense en électricité comme on calculait la dépense du
gaz, quand c'était électricité, on multipliait par 2,3 la dépense. (…)
Les habitudes françaises, qui consistent à enfermer la vie dans des règles
bureaucratiques, technocratiques, comme on dit, dont personne ne comprend la
raison. Parce que, comment vous voulez comprendre que 1 kWh de gaz valent 1,
mais 1 kWh d'électricité valent 2,3. Comment vous voulez comprendre ça ? Et en
réalité, alors, on s'aperçoit qu'il y avait derrière tout ça une idée que les
centrales électriques, elles dépensent beaucoup d'énergie pour chauffer, pour
faire tourner les turbines. Mais, mesdames et messieurs qui prenez ces
décisions, excusez-moi, les centrales électriques françaises, elles sont
nucléaires, c'est-à-dire c'est zéro émission de gaz à effet de serre. Zéro.
> [Déficit] Le but qui sera fixé dans les annonces de principe, on est obligé de baisser la dépense publique du pays. On est obligé de faire que le déficit ne s'accroisse pas et que la dette s'accroisse moins. Vous verrez les chiffres quand on pourra les rendre publics. Ils sont vertigineux. Ce principe-là ne changera pas. Le degré d'effort que nous allons proposer, il ne changera pas. Après, si quelqu'un a, dans les deux mois qui viennent, de meilleures idées pour qu'on trouve mieux comme économie, mieux comme baisse du déficit, je suis preneur de toutes les bonnes idées. Mais, le but que nous nous sommes fixés, il ne changera pas.
> La proportionnelle c'est la loi électorale qui permet que chaque parti ait le nombre de sièges correspondant à son nombre de voix. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, parce que le mode de scrutin, comme on dit, fait que ça avantage de très loin ceux qui arrivent en tête. Je suis acquis à l'idée de la proportionnelle depuis longtemps, mais je ne vais pas en faire un échange de bons procédés. On n'est pas dans un marché aux bestiaux, je ne vais pas échanger, je ne vais pas troquer la survie du pays contre tel ou tel changement.
> Quelle est la difficulté sur la proportionnelle? C'est très simple. Il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour cette loi électorale. Mais dans ceux qui soutiennent le gouvernement, ça ne fait pas l'unanimité. Et donc, on va essayer de réfléchir ensemble. Vous savez le fond de ce que je pense ? C'est que c'est par référendum qu'il faudrait arrêter ce mode de scrutin. C'est que c'est les Français qui doivent choisir.
> L'état de l'Assemblée nationale aujourd'hui, le moins qu'on en puisse dire, c'est que c'est inquiétant, attristant, navrant parfois, les injures d'un bord sur l'autre, l'incapacité à s'écouter, l'incapacité à débattre. Parfois on y arrive, cela m’est arrivé sur la fin de vie, on peut y arriver sur des sujets essentiels. Mais pour l'essentiel, c'est un champ de bataille. Et pour moi, la vie politique n'est pas un champ de bataille. La vie politique, c'est des opinions différentes, qui se confrontent, qui peuvent être en désaccord, et parfois trouver des accords, mais pas systématiquement le un contre tous et tous contre un. Ce n'est pas comme ça que ça doit marcher. Donc, je défendrai la proportionnelle. Je l'ai défendue depuis toujours et toute ma vie politique.
> J'entends cette thèse assez souvent, les gens qui disent on est allé trop loin vers la transparence. C'est l'évolution de la société dans laquelle on est. Que disent les Français ? Ils disent des choses assez simples. Ils disent : nous, chaque fois qu'on commet une faute, un délit, on est poursuivi. Les puissants doivent être poursuivis comme nous. C'est ça qu'il y a au fond de l'esprit des Français. Et donc, je ne crois pas à la persécution. Je ne crois pas que ce soit pour des raisons politiques. Mais je pense, en effet, qu'il y a un mouvement général qui a touché ou qui doit toucher toutes les formations politiques, il est vrai que toutes n'ont pas été touchées, même quand on pouvait chercher.
> Je suis déterminé à proposer la banque de la
démocratie. Pourquoi ? Si vous voulez bien, on s'arrête une seconde. Et le RN,
lorsqu'il s'exprime sur ce sujet, et d'autres, disent des choses justes.
Qu'est-ce qui est choquant ? C'est que les financements politiques sont décidés
par des banques privées. C'est que vous déposez un dossier, et il arrive, ça
m'est arrivé, qu'en dépit de toutes les garanties que vous pouvez présenter, la
banque dit non, on ne vous financera pas. Et puis vous apprenez en lisant le journal
que d'autres partis, eux, ont été financés, sans difficulté, et pour des sommes
considérables. Et je traduis, là encore, cette idée que, quand vous êtes un
parti minoritaire, vous avez le sentiment de ne pas avoir les mêmes droits que
les autres. (…)
L'idée est simple. Lorsque vous avez la possibilité de prouver que vous avez
toutes les chances d'obtenir un remboursement, ou si vous ne les avez pas, que
vous prenez des assurances. Alors, la banque, elle ne se pose plus la question
de savoir si vous lui plaisez ou pas, elle ne se pose plus la question de
savoir si vous avez bonne image ou pas. Si vous avez les garanties, si vous
êtes un parti démocratique, la banque prend en charge le prêt que vous auriez
obtenu autrement auprès de banques privées. (…)
Ça doit être adossé à la Caisse des dépôts et consignations, qui est comme vous
le savez, ce bien de la nation, immense bien de la nation, à partir duquel on
finance les collectivités locales, les logements, qui alimentent les livrets
d'épargne. Bon, et donc je trouve que ça c'est justice. Tout le monde est
traité de la même manière. Et d'ailleurs, on peut imaginer que ce soit élargi,
qu'il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que les partis politiques, il peut y
avoir les syndicats, qui sont eux aussi éligibles, qui parfois ont du mal à se
financer auprès des banques privées.
> [RN] Je ne partage pas les idées de ce courant
politique-là. Je ne les ai jamais partagées. Je n'ai jamais eu la moindre
accointance. Et cependant, je considère qu'ils font partie de la démocratie
française. Je suis à l'Assemblée nationale. Je les respecte en tant que députés
exactement à l'égal de tous les autres bancs de l'Assemblée nationale. (…)
C'est une formation politique qui a 130 ou à peu près députés à l'Assemblée
nationale. Je ne refuse pas de leur serrer la main. Parce que pour moi, c'est
des représentants du peuple. Je les combats. Je suis en désaccord. J'essaie de
convaincre qu'ils se trompent. Mais je ne les regarde pas comme des pestiférés.
> C'est le droit d'une nation de contrôler ses frontières. Et même, si je peux aller plus loin, c'est le devoir d'une nation de contrôler ses frontières. De ne pas donner à ses ressortissants, à ses citoyens, le sentiment que, bon, on subit, que c'est comme ça et qu'on n'y peut rien. Parce qu'à ce moment-là, ils se révoltent et ils passent dans le rejet pur et dur. Et cependant, je refuse qu'on distingue les citoyens français selon leur origine, selon leur nom, selon leur religion, selon leur couleur de peau.
> Créolisation, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le français n'est plus notre langue. Qu'est-ce que c'est le créole ? C'est une déformation locale ou une transformation locale de la langue française. Moi, j'apprécie, j'aime... Je mets la langue française au-dessus de tout. C'est mon métier, comme vous savez, j'ai été professeur de français, de latin et de grec. Je pense qu'une langue, ça forme une pensée. Et je pense que la langue française, elle est un trésor national. J'ajoute qu'elle n'est pas la seule langue qui soit un trésor national. J'aime et je défends les langues régionales, qui ont cette richesse-là de porter une pensée, une manière de voir le monde différente.
> Les principes fondateurs de l'Europe, c'est qu'on défend nos frontières ensemble. Et que ça n'est pas des pays ouverts à tous les vents. Si vous donnez le sentiment que vous êtes incapables de faire respecter pour vos concitoyens le territoire national et leurs droits, parce que les droits des citoyens, ils sont réels. Et que tout ça est sans régulation, tout ça est sans surveillance. Eh bien, les gens se révoltent. Ils ont le sentiment qu'ils sont abandonnés par leurs dirigeants. Tant que je serai dans des responsabilités comme ça, je n'accepte pas d'abandonner mes concitoyens. Et en même temps, je refuse, comme vous le voyez, toutes les arrière-pensées sur l'origine, la couleur de la peau et la religion. Je crois au contraire que nous devons, en tant que concitoyens, nous devons cultiver toutes les raisons que nous avons de nous respecter, de vivre ensemble et si possible de nous aimer.
> Partout sur la planète et dans les pays occidentaux, la
sécurité a reculé. Partout. Les risques sont beaucoup plus importants. Les
agressions sont de tous les jours. Et quel est le devoir des responsables ?
C'est d'assurer la sécurité de leurs concitoyens.
Et de ne jamais reculer lorsqu'il s'agit d'accomplir ce devoir impérieux. Vous
savez pourquoi ? Qui sont ceux qu'il faut protéger ? C'est les plus faibles.
Lorsque vous avez une mère de famille qui est avec ses enfants dans la rue, si
vous la laissez exposée aux violences, aux intimidations, aux injures, aux
crachats, vous êtes coupable. Les responsables sont coupables. Et donc le
devoir impérieux, indiscutable, qui doit s'imposer aux gouvernants, que ce soit
les gouvernants nationaux ou les gouvernants locaux, c'est de protéger leurs
citoyens, spécialement les plus faibles.
> L'unité du gouvernement, j'en suis le garant. Et il n'y a jamais eu au sein du gouvernement une critique à l'égard du gouvernement. Alors c'est des chefs de parti, c'est des responsables politiques de premier plan, il leur arrive assez souvent de s'exprimer devant leurs militants sur telle ou telle orientation du pays, j'accepte très bien ça. Mais il n'y a pas de discussion de la ligne du gouvernement. Il peut y avoir des opinions différentes, mais il n'y a qu'une ligne du gouvernement.
> Mes relations n'ont pas changé avec le président de la République. Parce que, avant d'être des relations de responsable à responsable, ce sont des relations d'homme à homme. Alors ça peut paraître mystérieux, parce que tout le monde voit la vie politique comme un immense ring dans lequel on se tape sur la figure. On croit que c'est de la boxe ou du catch. Ça n'est pas vrai. En tout cas pour moi. Et je crois que pour lui, ça n'est pas vrai. Et les relations d'estime que nous avons, ce sont des relations qui sont inchangeables au travers du temps.
> L'état du risque en Europe et l'état du risque dans le
monde est tel qu'on n'a pas le droit de baisser la garde, même pour des raisons
budgétaires. C'est notre devoir. Je pense qu'en Europe, dans l'ensemble
européen, on a trop cru que la sécurité était assurée parce que les Américains
ne laisseraient jamais l'Europe mise en cause. Et on s'est trompés. On a vu,
avec les prises de position récentes sur l'Ukraine, sur le Groenland, on a vu
que ça n'était plus aussi vrai qu'autrefois. Et alors ça entraîne des
conséquences beaucoup plus lourdes et beaucoup plus graves. La première de ces
conséquences, c'est qu'on ne peut pas dépendre de l'industrie américaine pour
l'armement des Européens. Alors je sais qu'un grand nombre de pays n'en sont
pas encore là. Ils sont encore sur les habitudes d'autrefois. Mais la vérité
est que s'enracine de plus en plus dans les esprits l'idée qu'on est obligé
d'avoir notre propre industrie de défense pour assurer notre propre sécurité.
Et ceci, c'est formidable. On peut peut-être s'arrêter une seconde pour dire
que c'est la position de la France depuis la Ve République. C'est la position
de la France depuis 1958. Et on avait raison. Enfin, je veux dire, le général
de Gaulle avait raison. Ceux qui le soutenaient dans cette position avaient
raison. Et ceux qui, au contraire, pensaient qu'on pouvait (…)
Il faut regarder deux choses essentielles qu'on ne regarde pas. La première,
c'est que la France a fait des efforts considérables, et notamment des efforts
ces huit dernières années pour que son budget soit à la hauteur du risque,
premièrement. Deuxièmement, la France a construit une défense nucléaire. Elle
est, comme on dit dans le langage, dotée de l'arme nucléaire. Et avoir
construit une capacité de défense nucléaire, ça s'est fait au travers du temps
et on ne peut pas considérer que ce ne soient pas des efforts immenses qui ont
été accumulés au travers du temps par les gouvernements successifs. Et je pense
qu'on ne peut pas traiter de la même manière des pays qui n'avaient fait aucun
effort de défense et des pays qui avaient fait l'effort de construire une armée
complète qui a toutes les possibilités de son action depuis les sous-marins
nucléaires jusqu'à une aviation puissante et à des armes spatiales puissantes.
Et aussi une infanterie et une marine.
> Durer pour quoi faire ? Durer ça n'a aucun sens si c'est pour baisser les bras. Durer, ça n'a aucun sens si c'est pour se résigner. Et durer, ça n'a aucun sens si c'est pour renoncer à ce à quoi on croit. Je crois à la durée à condition qu'on porte une volonté, une action et une capacité de décision. À ce moment-là, c'est bien de durer, c'est utile, ça permet de résoudre de grandes questions, mais durer pour durer, ça n'a aucun sens.
> [Retraites] Il y a eu beaucoup d'incompréhensions
voulues autour de ce sujet. Lorsque nous avons été nommés, nous avons fait le
constat, tous ensemble, les journalistes aussi, que cette question des
retraites, elle empoisonnait la vie politique française. Or, il se trouve que
j'ai alerté depuis très longtemps, j'étais commissaire au plan, j'ai alerté sur
le déséquilibre du financement du système de retraite, j'ai même avancé des
chiffres dont on sait aujourd'hui qu'ils étaient exacts. Et simplement, j'avais
rencontré tous les responsables d'entreprises et syndicaux. Ils m'avaient tous
dit, « ouais, vraiment, il y avait des marges d'amélioration, on n'a pas
pu les faire avancer ». Et j'ai donc pris au mot la démocratie sociale
française, c'est-à-dire les représentants du patronat, les représentants des
syndicats. Et je leur ai dit, mais moi je suis prêt à vous aider à ce que vous
discutiez ensemble des progrès possibles. Et s'il y a des progrès possibles, si
vous vous mettez d'accord, je les ferai entrer dans la loi. Et puis il se
trouve qu'ils ont énormément progressé. Je dis ils ont fait 90% du chemin. Et
puis, ils ne sont pas arrivés tout à fait à l'accord. Je ne me résigne pas aux
défaites quand je sais qu'elles sont simplement une apparence. (…)
Le gouvernement va trancher et il va mettre dans la loi les progrès qui ont été
réalisés. Quels sont les progrès ? Un, la situation des femmes qui n’était dans
la réforme précédente peut-être pas suffisamment prise en compte parce que les
carrières des femmes, elles sont interrompues par la maternité, parfois rendues
plus difficiles dans un pays qui devrait avoir plus de solutions de garde
d'enfants. Et donc les syndicats et les organisations d'entreprise se sont mis
d'accord pour qu'on améliore la situation des femmes. Et se sont mis d'accord
pour qu'on puisse prendre sa retraite si on n'a pas encore tous ses droits, un
peu plus tôt que les 67 ans qui étaient prévus. Ils se sont mis d'accord sur la
pénibilité, sur deux points et demi essentiels sur trois. Alors quels sont les
deux points et demi essentiels ? C'est la définition des métiers pénibles. Et
par exemple, des critères qui avaient été écartés. Le fait d'être soumis à des
vibrations quand on tient un marteau-piqueur, ou bien le fait d'avoir des postures
difficiles quand on s'occupe de petits enfants, on doit être à genoux tout le
temps. Ou quand on s'occupe des personnes dans un EHPAD, il faut les soulever
et ça fait des troubles au dos, musculo-squelettiques comme on dit. Ils se sont
mis d'accord pour prendre ça. Ils se sont mis d'accord pour la cartographie des
métiers pénibles. Et ils se sont mis d'accord sur la moitié des réponses qu'on
peut apporter aux métiers pénibles, la première étant la prévention.
> Les Français doivent produire davantage mais en plus ils doivent se réconcilier avec la production. Ils doivent se réconcilier avec la présence d'entreprises sur notre sol, avec la production agricole, et avec la production industrielle, et avec la production intellectuelle. Tout ça, c'est nécessaire.
> Le pouvoir, concentré dans les mêmes cercles depuis des générations ne correspond pas à ce que j'aime dans notre pays, dans la République. Ça ne correspond pas. Ce dont je rêve, ce qui m'intéresse, c'est que ceux qui ne viennent pas des milieux de pouvoir puissent un jour y avoir accès. C'est que ceux qui ne viennent pas des milieux de la culture puissent un jour y avoir accès. Ceux qui ne viennent pas des milieux où on peut suivre des aventures, qu'ils puissent y avoir accès. Ce que je déteste, et ce que j'ai aimé dans la campagne du président de la République, c'est qu'il s'est attaqué à ça. Au fait que, quand vous naissez dans un milieu, vous êtes condamné à y rester toute votre vie. Et c'est vrai que j'ai fait tout ce que je pouvais pour faire éclater ce plafond de verre. Et je voudrais qu'on soit très nombreux à faire éclater le plafond de verre. Les filles, les jeunes filles, les garçons, les jeunes garçons, et les personnes plus âgées, ne sont pas destinées à être condamnées au silence. Ils peuvent se faire entendre. Et si je suis, d'une certaine manière, la représentation de ça, ou un exemple de ça, tant mieux.
> [Candidature à la présidentielle de 2027] Non, je crois que dans les circonstances où nous sommes, vous savez, il y a un très grand livre de l'histoire de l'humanité qui s'appelle La Divine Comédie du très grand poète italien qui s'appelle Dante. Et dans La Divine Comédie, il y a la description de l'enfer. Et sur la porte de l'enfer, il y a écrit : « Vous qui entrez ici, laissez toute espérance. » Et j'ai toujours pensé que dans la situation de crise où nous sommes, si on franchit le seuil de Matignon, il ne faut pas le faire en pensant à d'autres destinées.
> [Discours lors de la cérémonie d'hommage aux 80
parlementaires qui refusèrent les pouvoirs constituants au gouvernement de
Pétain et aux passagers du Massilia le 10 juillet 1940] J'espère que vous avez
tous été, comme je l'ai été, pénétrés par la qualité de l'expression et de
l'inspiration de celles et ceux qui se sont succédé à cette tribune, chacun
avec un style dont la densité a fait sentir la solennité du moment dans lequel
nous sommes. Et tous, nous avons en mémoire ce qu'étaient, en l'espace
d'exactement deux mois, entre le 10 mai et le 10 juillet 1940, ce qu'a été
l'effondrement de la France sur elle-même. C'est probablement l'épisode le plus
dramatique, parce qu'il est le plus décourageant, que notre pays ait vécu.
Dramatique non seulement par la défaite militaire, non seulement par le chaos
politique, mais dramatique parce que la France a perdu le sens de ce qui la
faisait vivre en ce jour d'il y a 85 ans.
L'héroïsme des troupes françaises, bien sûr, il y en a eu. Mais ce pays qui
semblait si solide s'est d'un coup délité sous les coups de l'armée allemande.
Il a sombré, je viens d'employer le mot, dans un chaos indescriptible, dans le
désespoir universel et la panique qui se trouvaient dans tous les milieux et
dans tous les lieux où se brisaient les vagues lancées par le tsunami, à partir
du tsunami de la défaite. Huit à dix millions de Français ont pris le chemin de
l'exode. Les Français stupéfaits, des familles entières poussant des charrettes
surchargées ou s'enfuyant à pied, se mêlant aux voitures et aux camions dans
d'immenses embouteillages dont nous avons tous les images à l'esprit ;
embouteillages qui s'étirent à perte de vue, transformant les routes en rubans
de misère humaine et offrant autant de cibles à l'aviation allemande. Les
ressources, bien sûr, se sont faites rares. La faim, la soif redeviennent des
compagnons constants. Les hôpitaux débordés ne peuvent plus faire face à
l'afflux de blessés et de malades. On perd des enfants, on perd des vieillards.
Et l'espoir semble avoir déserté le pays. 1,6 million de soldats sont
prisonniers en Allemagne. La confusion est totale et chacun est tenté de se
raccrocher à une figure d'autorité morale, et c'est Pétain, lui qui fut le
vainqueur le plus vénéré de la Grande Guerre, qui apparaît alors comme la
figure salutaire à laquelle tant de Français désespérés pensaient pouvoir se
raccrocher.
Mais derrière Pétain, autour de lui, dans son entourage, alors naît ou se
solidifie un autre projet. Et c'est le projet que Laval a décrit, à quelques
sénateurs, après avoir énoncé un slogan que vous connaissez tous pour décrire
les causes du drame : « L'esprit de jouissance, disait-il, l'a emporté sur
l'esprit de sacrifice. » Et à quelques sénateurs, je vais citer exactement,
Laval annonce la couleur : « Le Parlement, dit-il, doit être dissous. La
Constitution doit être réformée. Elle doit s'aligner sur les États
autoritaires. L'institution de camp de travail doit être envisagée. » Écoutez
bien la phrase qui suit : « Puisque la démocratie parlementaire a voulu engager
le combat contre le nazisme et le fascisme, et qu'elle a perdu ce combat, elle
doit disparaître. »
Vous voyez ce qu'est la subversion de la réflexion. La responsabilité, dans la
bouche des idéologues du régime qui vient, elle se trouve chez ceux qui ont
voulu combattre et pas chez ceux qui ont porté atteinte aux principes qui nous
font vivre. Je reprends la citation : « Un régime nouveau, audacieux,
autoritaire, social, national doit lui être substitué et ce sera sous le triple
signe du travail, de la famille et de la patrie que nous devons aller vers
l'ordre nouveau. »
Et le 10 juillet 1940, à cet endroit précisément, et vous avez vu tout à
l'heure la photographie, les pleins pouvoirs vont être confiés au maréchal
Pétain pour réviser la Constitution et pour que lui soit confié, je cite, « la
plénitude du pouvoir gouvernemental et du pouvoir législatif. » Les Chambres
sont ajournées. Ainsi, en quelques heures, meurt la République, non seulement
en tant qu'ensemble institutionnel, mais en tant qu'ensemble de valeurs :
démocratie, État de droit, liberté, égalité, fraternité, laïcité. Sous la
conduite du maréchal Pétain, en ces heures sombres, la France s'est trahie
elle-même. Et elle a trahi ceux qui avaient cru en elle. Elle a secondé et même
devancé ce que le général de Gaulle a nommé « la folie criminelle de l’occupant
».
Et pourtant, à cet endroit précis, au pire moment, ils ont été 80 à s’opposer à
cette dérive et à refuser les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Et à bord du
Massilia, ils étaient 27 parlementaires de plus, déterminés à continuer la
lutte depuis l’Afrique du Nord. Qui sont-ils ? Nous en avons vu les visages et
lu la liste sur la plaque qui est à l’entrée. Une poignée, moins de 12 %, de
députés et sénateurs de toutes sensibilités, personnalités de premier plan, et
aussi beaucoup de députés assidus et discrets, des hommes conscients de leurs
responsabilités, conscients des risques qu’ils prennent, et qui affrontent la
peur et l’intimidation qui règnent dans cette salle du casino. Peur de la
prison, peur de la déportation, peur du sacrifice.
Quelques heures avant le vote, Pierre Laval, s’approchant du député
conservateur du Doubs, le marquis Léonel de Moustier, dont j’ai voulu que le
petit-fils, Charles de Courson, m’accompagne à cet événement, le marquis Léonel
de Moustier, propriétaire de plusieurs usines, entend Laval le menacer et lui
indiquer qu’il serait désormais privé pour ses entreprises de commandes
publiques. Et la réponse du député est cinglante : « Mes ouvriers, dit-il, mes
ouvriers en pâtiront peut-être, et moi certainement. Est-ce une raison pour me
déshonorer ? » Était-ce une raison pour nous déshonorer ?
Vincent Bady, qui s’apprête à monter à la tribune pour défendre une motion
signée par 27 parlementaires s’opposant à l’établissement du pouvoir
dictatorial qu’on leur propose, est violemment pris à partie par ses collègues,
empêché de parler, et il n’y aura plus d’orateurs autorisés.
Permettez-moi, évoquant les 80, de signaler les trois parlementaires, mes
concitoyens, du département qu’on appelait alors les Basses-Pyrénées et qu’on
appelle aujourd’hui les Pyrénées-Atlantiques : Jean Mendiondou, radical, et
deux démocrates-chrétiens, Maurice Delom-Sorbé et Auguste Champetier de Ribes.
Monsieur le maire, vous avez tout à l’heure nommé ces deux courants, et
d’autres – la SFIO était là, et d’autres, plus nationaux. Auguste Champetier de
Ribes, juriste, sera, après la Libération, procureur au procès de Nuremberg. Il
sera ensuite, alors qu’il était mourant, élu président du Conseil de la
République, ancêtre du Sénat actuel, comme figure de rassemblement. Et je suis
toujours saisi d’émotion car la salle où se réunit le groupe de l’Union centriste
porte son nom.
Beaucoup d’entre eux rejoindront la Résistance, en France ou à Londres.
Beaucoup deviendront, comme Champetier de Ribes, Vincent Auriol, André Philip,
Édouard Froment, des piliers du renouveau démocratique de la Libération.
D’autres seront traqués. Léon Blum, Édouard Daladier seront jugés pour avoir
conduit la France à la « défaite ». Pierre Mendès France, Alex Wiltzer, Pierre
Viénot, Jean Zay, Madame Mouchard-Zay… Jean Zay, coupable idéal parce qu’il est
juif, franc-maçon, ministre du Front populaire, sera assassiné à Molles.
Georges Mandel, Marx Dormoy, François Camel, Georges Béziers seront également
assassinés. Dix d’entre eux seront déportés, cinq n’en reviendront pas : Claude
Jordery, Augustin Malroux, Joseph-Paul Rambaud, Isidore Thivrier, Lionel de
Moustier. Deux seront compagnons de la Libération, dont Lionel de Moustier.
Quelques années auparavant, lors des accords de Munich, un jeune enseignant qui
deviendra président du Conseil national de la Résistance après Jean Moulin,
écrit dans le journal L’Aube cette phrase dont je n’ai jamais perdu
l’énoncé : « Lorsqu’il s’agit de dire non, le meilleur moment, c’est le
premier. » Ces 80 hommes à Vichy, ces 27 hommes à bord du Massilia, dès le
premier moment, ont dit non à Pétain et Laval, et leur ont dit « à la face de
notre peuple, nous ne vous faisons pas confiance. » Ils étaient peu nombreux,
trop peu nombreux, mais ils avaient raison.
J’ai été heureux de partager ce moment avec vous, à la mémoire et à l’intention
de ceux qui ont eu ce geste, cette affirmation d’audace, n’oubliant pas qu’il
est des moments où l’attachement aux convictions qui nous font vivre se résume
en un mot tout simple : l’honneur. Cet honneur, c’est ce que nous honorons, 85
ans après, le vote et le refus de vote des 80, et le voyage des passagers du
Massilia. Je vous remercie.
> Nouvelle-Calédonie : fierté d'un accord à hauteur d'Histoire : organisation unique d'un «État de Nouvelle-Calédonie» au sein de l'ensemble national, inscrit dans la constitution de la république française. Honneur aux courageux négociateurs, merci à Manuel Valls. C'était possible !
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> La relation franco-britannique est un levier d’action stratégique.
Face aux défis globaux, nous en faisons une force motrice. Ce sommet le
démontre.
1 - Face aux bouleversements du monde, la France et le Royaume-Uni ont une
responsabilité particulière. Deux démocraties majeures, membres permanents du
Conseil de sécurité, unies par une amitié historique et une ambition partagée :
agir.
2 - Hier à Londres, nous avons ouvert un nouveau chapitre de notre coopération,
dans tous les domaines : défense, sécurité, énergie, innovation, lutte contre
les trafics, diplomatie globale. C’est le sens de Lancaster House 2.0.
3 - En Ukraine, nous avons rassemblé plus de 30 pays pour assurer une sécurité
de long terme. Un signal clair : la Russie ne gagnera pas. Et nous renforcerons
la pression si elle persiste dans l’agression.
4 - En Méditerranée, au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Afrique ou dans
l’Indo-Pacifique, nos deux pays agissent pour la stabilité, la paix et le
respect du droit. Ensemble, nous répondons aux menaces globales.
5 - Sur le plan militaire, nous lançons une force conjointe franco-britannique
de combat, interopérable dans tous les domaines : terrestre, aérien, spatial,
cyber. Une première en Europe.
6 - La France et le Royaume-Uni ont décidé d'approfondir leur coopération et
coordination nucléaires. Un groupe de pilotage nucléaire franco-britannique
sera instauré pour assurer la coordination politique de ce travail.
7 - Sur les migrations, nous avançons une réponse bilatérale ambitieuse pour
démanteler les réseaux de passeurs et sauver des vies dans la Manche.
Coopération, fermeté, humanité.
8 - Sur la croissance, l’énergie et l’innovation, la France et le Royaume-Uni
unissent leurs forces pour l’IA, le spatial, le climat et les infrastructures
critiques. Un partenariat tourné vers l’avenir.
9 - Et parce que les liens culturels et historiques sont profonds entre nos
deux pays, nous lançons des projets culturels et éducatifs inédits, de la
Tapisserie de Bayeux au Tour de France 2027.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] > Rencontre importante à Rome avec les sénateurs Graham et Blumenthal. La France et les États-Unis unis, nous préparons une nouvelle vague de sanctions contre la Russie. Forte. Coordonnée. Imminente.
> [Crise de Gaza] Depuis des mois, avec Caspar Veldkamp [ministre néerlandais des Affaires étrangères] et Kaja Kallas [commissaire européenne chargée des Affaires étrangères], nous mobilisons tous les leviers européens pour mettre fin à la tragédie de Gaza. Ces efforts paient : l’UE et Israël ont trouvé un premier accord pour faciliter l’accès humanitaire à Gaza. Nous nous assurerons que les engagements pris soient tenus. Il faut un accès massif de l’aide humanitaire à Gaza.
> Face aux bouleversements du monde, la France et le Saint-Siège partagent une même exigence : la paix, la dignité humaine et le dialogue entre les nations. Échange profond et chaleureux avec Mgr Gallagher sur notre responsabilité partagée face aux équilibres de notre temps.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Depuis Aalborg, au Danemark, je défends les priorités
environnementales de la France auprès des Européens. Nous devons plus que
jamais concilier écologie et économie. L’atteinte de la neutralité carbone doit
aller de pair avec un soutien européen à notre industrie, pour qu’elle soit la
plus compétitive possible. C’est ce que je suis venue dire à mes homologues,
c’est la position de la France.
> L’Europe est prête à se battre pour son avenir : l’environnement ! Pour une meilleure santé. Pour sécuriser l’accès à la nourriture, à l’eau et à l’énergie. Pour créer de nouveaux emplois !
Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> De nouveaux droits pour les habitants de Paris, Lyon et Marseille ; une
meilleure représentativité ; un pluralisme garanti et renforcé ; un échelon de
proximité préservé: la loi réformant les modes de scrutin de Paris-Lyon-Marseille
est définitivement adoptée.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> [Egalité femmes-hommes au travail difficile à mettre en œuvre] Alors
déjà, cela dépend évidemment des secteurs, des activités, mais aussi de la
manière dont cela a été transmis dès l’enfance. Les femmes que j’ai rencontrées
— et elles sont nombreuses — ont, pour beaucoup, repris des entreprises
familiales. Pour elles, cela a toujours été une évidence, parce qu’on leur
avait transmis cette idée : que l’on soit une fille ou un garçon, peu
importe, ce qui comptait, c’était la volonté de reprendre l’entreprise.
C’est pour cette raison que je pense qu’il faut vraiment se battre sur
ces questions-là. On se projette dans ce qu’on connaît. Quand on ne connaît pas
les métiers, quand on ne connaît pas les filières, quand aucune femme n’y est
représentée, on se dit que ce n’est pas pour nous, que c’est inatteignable.
C’est la même chose dans la lutte contre les discriminations : quand, dans
son quartier ou son village, on n’a pas ces modèles, ces représentations, on
finit par croire que ces chemins ne sont pas faits pour nous. Et quand les
autres nous le répètent, on finit malheureusement par les croire. (…)
Alors je ne sais pas s’il faut parler de «mauvais élèves», dans la
mesure où ce n’est pas forcément un refus volontaire de candidatures féminines
— et heureusement, car ce serait illégal. Mais il est certain que nous avons
pris du retard, et qu’il est urgent de le rattraper.
Aujourd’hui, tous les secteurs stratégiques, sous tension — les domaines
scientifiques, techniques, les sciences de l’ingénieur, le monde agricole,
l’intelligence artificielle, les métiers du numérique — sont des secteurs
d’avenir. Et ce sont aussi des secteurs qui manquent cruellement de
main-d'œuvre… et en particulier de femmes.
Alors je dis deux choses aux entreprises. Premièrement, sur le plan des
principes et des valeurs : il est évident que l’égalité doit être la
règle. Mais au-delà de ces principes, il faut bien comprendre que c’est un
gâchis. Un gâchis humain, mais aussi un gâchis économique, un manque de
performance. Car ces secteurs manquent de bras, de cerveaux, de femmes et
d’hommes motivés. Il faut donc faire de la place, ouvrir les portes, aller dans
les collèges, dans les lycées, et systématiser l’information et l’orientation.
L’apprentissage et l’alternance sont des leviers essentiels pour
permettre à beaucoup plus de femmes d’accéder à ces filières, qui sont
stratégiques pour notre avenir. (…)
La réglementation, en l’occurrence, n’est pas le problème. Pour des
raisons évidentes, il n’y a pas de douches mixtes entre hommes et femmes dans
certains environnements professionnels — ce n’est donc pas une question de
normes juridiques.
Le vrai sujet, c’est qu’on a, pendant trop longtemps, genré
les métiers. On a considéré qu’il existait des métiers "masculins" et
d’autres "féminins". Or les métiers ont évolué, les représentations
aussi, et les postes de travail ne sont plus les mêmes qu’hier. Les entreprises
doivent donc évoluer à leur tour.
Je pense notamment aux chefs d’entreprise dans ces secteurs techniques, dans
les métiers que Louise souhaite exercer. Beaucoup ont du mal à recruter. Et
s’ils peinent déjà à trouver du personnel, mais qu’en plus ils ferment la porte
aux femmes, comment feront-ils demain ?
Nous devons absolument continuer à accompagner toutes celles et ceux qui
veulent s’engager. D’ailleurs, j’appellerai Louise avec plaisir pour voir
comment on peut l’aider et l’accompagner. Je suis persuadée qu’on trouvera,
ici, dans les Pyrénées-Orientales, des entreprises prêtes à lui faire une place
— parce qu’elles savent que c’est aussi dans leur intérêt.
> On a déjà mis en place un index pionnier en Europe pour mesurer les inégalités. Plus de 1.000 mises en demeure ont été adressées, une centaine d’entreprises sanctionnées, parfois jusqu’à 1 % de leur chiffre d’affaires.
Mais ces 14 % ne reflètent pas uniquement des inégalités directes : le temps partiel, les filières moins rémunératrices, la parentalité sont autant de facteurs. On pense trop souvent à la place des femmes: «elle aura besoin de temps», «elle ne voudra pas du plein temps»… Il faut que cela cesse. Et surtout, la parentalité ne doit pas reposer uniquement sur les femmes. Elle concerne aussi les pères.
> Il se trouve que j'ai reçu cette semaine des
associations-clé : lutte contre l'antisémitisme, lutte contre le racisme,
lutte contre l'homophobie, lutte contre toutes les formes de violences faites
aux femmes. Elles jouent un rôle essentiel dans un combat majeur : la
lutte contre la haine, y compris la haine en ligne. J’ai annoncé que mon
ministère allait renforcer son soutien à ces structures, parce que cette haine
a des conséquences bien réelles — sur nos adolescents, sur les victimes de harcèlement,
sur des femmes et des hommes en situation de détresse.
Et immédiatement, j’ai été attaquée. Par qui ? Par le Rassemblement
national, par l’extrême droite, par Marine Le Pen elle-même, qui a remis en
cause ces subventions, les assimilant à une forme de censure. Ce n’est pas de
la censure. L’antisémitisme, le racisme, l’homophobie ne sont pas des
opinions : ce sont des délits. Les exprimer sur un plateau télé ou en
ligne reste illégal.
Soutenir les associations qui luttent contre ces discours de haine, c’est ma responsabilité. Et cela dit aussi beaucoup de ce qu’est véritablement le Rassemblement national. À nous de le montrer, à nous d’agir. Il nous reste deux années de mandat, et c’est beaucoup. Il ne faut pas les balayer d’un revers de main.
> [Candidate à la présidentielle de 2027] Ce que j’ai
dit, c’est que je ne ferme pas la porte. Aujourd’hui, je suis pleinement
engagée dans mes fonctions de ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et
les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Comme vous l’avez
vous-même souligné, il reste encore des résultats à obtenir, un chemin
important à parcourir. Je sais quels sont mes alliés sur ces sujets — et je
connais aussi mes adversaires. Sur l’égalité et la lutte contre les
discriminations, les positions du Rassemblement national et de La France
insoumise sont très claires, et ce sont des opposants.
On a le droit d’avoir de l’ambition — il m’arrive d’en avoir moi-même — mais il
ne faut pas brûler les étapes. La première, c’est d’être pleinement au travail,
ici et maintenant. Ce sont d’abord les élections municipales, à Perpignan comme
ailleurs. Il n’y a aucun territoire perdu d’avance, mais il y a des territoires
où certains ont renoncé à se battre. Nous, ici, nous n’avons pas renoncé à
combattre, parce que nous n’avons pas renoncé aux Français.
Le temps viendra ensuite pour la présidentielle. Le moment venu, je mettrai
toute mon énergie pour que notre camp soit en capacité de se rassembler. Car si
nous ne sommes pas capables de le faire, alors oui, il y a un risque réel de
voir l’extrême droite accéder au pouvoir. Et ça, pour moi, c’est absolument
inenvisageable.
> Ne jamais laisser une femme seule face aux violences. Partout l'Etat est et sera au rendez-vous pour soutenir les communes qui s'engagent. À Castelnau-le-Lez pour la pose de la première pierre de la Maison des femmes, havre de paix avec 5 hébergements d'urgence.
> Apparemment, le RN n'est pas à l'aise quand on lutte contre l'antisémitisme, le racisme, l’homophobie, les violences à l'encontre des femmes qui se déchaînent sur les réseaux sociaux. Mais qui cela peut-il encore étonner ?
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Aux Rencontres nationales d’Action Logement, j’ai rappelé que notre
politique de l’emploi ne peut se concevoir sans prendre en compte les enjeux de
logement, transports, de mobilité ou de gardes d’enfant. Élus, partenaires
sociaux, État, acteurs de l’insertion, entreprises : nous avons tous un rôle à
jouer.
> Nous avons signé une instruction visant à renforcer la
réponse pénale face aux manquements aux obligations de santé et de sécurité.
Cette instruction prévoit un renforcement:
- des outils juridiques à disposition de l’Inspection du Travail, même sans
accident ;
- des poursuites pénales en cas de risque grave ou d’accident, via une
coordination renforcée avec les parquets ;
- de l’accompagnement des victimes et de leurs familles, pour un accès effectif
à leurs droits.
> Une meilleure coordination entre l’Inspection du Travail et le parquet et la mobilisation de l’ensemble des outils à leur main sont indispensables pour renforcer la réponse pénale en cas d’accidents du travail comme en cas de manquements graves aux obligations de prévention. Il s’agissait de demandes urgentes et légitimes des victimes et de leurs familles avec lesquelles je travaille régulièrement depuis plusieurs années sur le sujet. Les accidents du travail graves et mortels ne sont pas des statistiques mais des vies, des familles et des collectifs de travail brisés. S’ils ont des causes diverses, ils ont en commun d’être, pour beaucoup, évitables. Les mêmes constats sont souvent faits : insuffisance de l’évaluation des risques, risques générés par de longues chaines de sous-traitance, manque de formation des travailleurs, notamment des jeunes et des nouveaux arrivants… Nous accélérons sur la lutte contre ces accidents. C’est un impératif. Ils ne sont pas une fatalité.
> [Accidents du travail] On voit encore cela comme des
faits divers, alors que nous sommes face à un phénomène de société qui ne doit
pas être une fatalité. La réponse des pouvoirs publics ne commence pas
aujourd’hui. Les entreprises sont également mobilisées depuis longtemps sur la
prévention. Mais je souhaite vraiment accélérer sur le sujet, car je vois ça
comme un devoir moral. (…)
On souhaite d’abord fusionner le plan pour la prévention des accidents du
travail avec le plan santé au travail pour qu’il n’y ait plus qu’un seul outil
avec deux sujets de la même importance. Ce nouveau plan est en préparation et
sera mis en pratique en 2026.
Sur la partie accidents, je fixe des points d’arrivée et je souhaite que les
partenaires sociaux discutent de mesures fortes pour y arriver autour de cinq
axes : responsabiliser davantage les entreprises et les donneurs d’ordre,
en limitant, par exemple, les rangs de sous-traitance, améliorer la prévention
pour les publics les plus exposés (jeunes, intérimaires, BTP), renforcer la
culture de la prévention, renforcer les outils et les sanctions dont dispose
l’Etat, notamment le pouvoir des inspecteurs du travail et, enfin, mieux
accompagner les victimes.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> [Le quoi qu’il arrive et les économies dans les dépenses] Depuis que
nous sommes arrivés dans ce Gouvernement, nous suivons une ligne qui s'appelle
le quoi qu'il arrive. Le quoi qu'il arrive, c'est de pouvoir mettre des moyens
là où les Français nous attendent quand il y a ces aléas, ces crises. Parfois
des crises commerciales, on l'a vu avec Donald Trump, parfois des crises
climatiques, les inondations, les incendies. (…) La lutte contre les incendies,
c'est les départements, c'est ensuite toute la sécurité civile et l'armée,
c'est aussi l'Europe. Vous savez, à l'heure où beaucoup nous disent: «Ah la-la,
l'Europe, ce n'est qu'une dépense», nous avons investi collectivement en
Européens pour avoir une flotte de Canadair qui va... Vous avez vu des grands
incendies en Grèce, au Portugal, en France, quand nous en avons besoin. (…)
Un, cette flotte, elle existe. Deux, ce que je peux vous dire, c'est
qu'évidemment dans le budget, nous faisons des choix et nous faisons des choix
face à des priorités. Il est prioritaire de continuer à protéger les Français
face aux incendies. Donc le budget sera présenté au mois d'octobre. Mais ce que
je veux dire aux Français, c'est que si nous avons des choix budgétaires à
faire, c'est aussi parce que nous devons, quoi qu'il arrive, être capables de
répondre fort, vite et surtout d'être adaptés aux menaces. Et il me semble que
c'est prioritaire de nous protéger, de nous adapter face aux changements
climatiques et donc de prendre ces mesures-là. (…)
Je peux vous dire qu'il n'y a pas d'économies, par exemple, sur les Canadairs,
je peux vous dire qu'il n'y a pas d'économies sur la protection des
sapeurs-pompiers face aux situations de crise. Vous savez, peut-être ce sera
votre question après, mais je sens un très gros climat un peu de psychose dans
le pays qui arrive parce que d'un seul coup, il y aurait des annonces
budgétaires. Moi, je veux rassurer les Français. (…) D'abord, on a une
boussole. On a dit depuis le début, je le dis depuis le début, nous n'allons
pas augmenter les impôts sur les classes moyennes et les classes populaires
pour résoudre notre problème qui est un problème de dépense publique.
> Il y a des économies qu'on doit faire aujourd'hui aussi pour que demain, dans le futur, on puisse continuer de réformer. Au fond, on doit faire deux choses. On doit arrêter de subir et donc choisir notre destin et donc reprendre en main notre trajectoire budgétaire. Et cela passe par des économies. Mais on doit aussi rendre les deux années qui viennent utiles, utiles aux Français. Si des réformes sont nécessaires, on ne va pas s'empêcher de les faire. Comment on a un Etat plus efficace, comment on a des politiques sociales qui soient plus ciblées, comment on a des agences, des opérateurs qui soient mieux organisés ? Tout ça, c'est des réformes. Et donc vous aurez, et nous travaillons évidemment tout le Gouvernement à la fois sur des économies, des choses qu'on doit arrêter et des choses qu'on doit ralentir, les choses qu'on doit faire autrement, et puis des réformes. Et c'est comme cela qu'on rend, je pense, service aux Français qui nous demandent une chose, un, arrêtez de nous menacer, vous la classe politique, par les impôts ou la censure. Deux, vous, classe politique, mettez-vous d'accord, trouvez un compromis et surtout répondez à nos besoins, nous Français, dans l'éducation, dans la sécurité.
> Nous allons mettre une taxe sur les petits colis. Vous savez, ces colis qui nous inondent, les 800 millions d'articles qui sont rentrés en France. Si je vous dis : «Il n'y a pas d'impôt» et qu'ensuite, vous voyez, cela, c'est une annonce que nous avons déjà faite, vous serez le premier à dire : « Ah ! Vous voyez, il n'y a pas d'impôts mais il y a des taxes». Donc nous avons présenté avec Éric Lombard un plan qui est massivement, massivement des économies et peut-être plus massivement que jamais auparavant. Parce que nous savons les choses, les entreprises doivent embaucher, les Français doivent retrouver confiance, les familles doivent pouvoir se projeter. Et pour cela, il ne faut pas qu'on leur dise : «Vous savez, c'est par les impôts qu'on va y arriver».
> Tous les pays du monde entier, encore vous voyez il y a dix jours, le Royaume-Uni, sont partout avec des dettes publiques élevées. Et nous sommes tous dépendants de nos créanciers. Des gens qui nous financent, qui sont parfois d'ailleurs des retraités de chez nous, parfois des acteurs étrangers, parfois des fonds de pension qui investissent dans notre dette. Tout le monde entier. Nous avons deux choix devant nous. Soit nous restons, comme le général DE GAULLE nous y invitait, un pays libre qui fait ses choix par lui-même, qui garde sa souveraineté. Notre souveraineté, elle est à la fois militaire, elle est aussi financière. Et si nous décidons par nous-mêmes, il n'y a pas de risque. Ce que je pointais comme risque, c'est que si nous n'agissons pas, est-ce que dans six mois, dans un an, dans deux ans, dans cinq ans, si nous ne réduisons pas le déficit, si nous n'arrêtons pas d'augmenter la dette un jour, les institutions internationales, la Commission européenne, la BCE, un jour peut-être le FMI, décideront pour nous. Ils nous diront quoi faire. Ils nous diront : «Vous savez, la réforme, cette réforme-là, c'est à faire, cette réforme-là, c'est à faire». Je ne souhaite pas pour mon pays que nous en soyons là. Cela veut dire du courage et de la responsabilité maintenant. Et nous sommes au travail pour faire cela.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> L’accès à l’espace, un axe de notre souveraineté française et
européenne Je me félicite de la conclusion d’un nouvel accord entre la France
et l’ESA concernant le Centre spatial guyanais. Ce texte, applicable jusqu’en
2035, consolide l’avenir du port spatial de l'Europe Space port. Il garantit
l’exploitation des lanceurs Ariane et Vega, tout en préparant l’arrivée de
nouveaux fournisseurs de services de lancement, dont plusieurs sont soutenus
par CNES et France2030. Une avancée attendue qui renforce l’autonomie
stratégique de l’Europe dans l’espace.
> En Haute-Savoie, pour soutenir la filière automobile
face aux défis de la transition vers l’électricité et de la concurrence
internationale.
Ce vendredi 11 juillet, je me suis rendu dans la vallée de l’Arve, cœur
industriel de la Haute-Savoie, où se concentre l’essentiel de l’industrie
française du décolletage — une filière d’excellence portée par de nombreuses
TPE et PME. Cette vallée alpine est aussi un carrefour stratégique entre la
France, la Suisse et l’Italie via le tunnel du Mont-Blanc.
À Sallanches, j’ai visité JCM Décolletage qui se diversifie vers l’aéronautique
ou le médical en rachetant Supermetal en 2022. J’y ai salué leur savoir-faire
et échangé avec les représentants syndicaux sur les transformations à venir de
la filière.
Au Centre de formation de la vallée de l’Arve, j’ai échangé avec les acteurs
économiques, les élus et les représentants de la filière sur les leviers à
activer : diversification, préférence européenne, innovation et compétitivité.
La formation y occupe une place centrale pour répondre aux besoins croissants
en compétences industrielles.
À Marignier, Pernat Aéro Défense Industrie incarne la force de notre tissu
industriel, portée par des femmes et des hommes engagés. Cette entreprise
familiale, ancrée dans son territoire, investit dans l’innovation pour rester
compétitive et conserver son ancrage local.
> Transition énergétique, souveraineté industrielle,
sécurité climatique : la France et le Royaume-Uni avancent ensemble. Aux côtés
du président de la République, lors du 37ᵉ sommet franco-britannique, organisé
ce jeudi à Londres, à Downing Street. Ce sommet a permis de faire émerger une
convergence stratégique forte entre nos deux nations : un partenariat
énergétique structuré, ambitieux et concret.
Aux côtés du secrétaire d’État britannique à l’Énergie, Ed Miliband, j’ai porté
notre vision commune pour la transition énergétique franco-britannique :
- Une transition fondée sur un mix équilibré entre nucléaire et énergies renouvelables,
sans oppositions dogmatiques.
- Des programmes nucléaires jumeaux : 4 réacteurs EPR en construction au
Royaume-Uni, 6 en France. Très heureux du lancement de Sizewell C qui marque
une étape majeure de cette coopération industrielle.
- Un partage croissant des compétences, des capacités industrielles et de
l’innovation de part et d’autre de la Manche.
- Une ambition commune d’accélérer sur les technologies clés : éolien offshore,
captage et stockage du carbone, sécurisation des chaînes d’approvisionnement,
montée en compétences.
Cette alliance franco-britannique pour l’énergie est une chance pour notre
souveraineté énergétique comme pour la réindustrialisation de nos économies.
Cette dynamique se traduira dès les prochains mois par une feuille de route
bilatérale sur l’énergie.
Dans un contexte de compétition mondiale, cette alliance franco-britannique
fait la démonstration qu’industrie, climat et souveraineté peuvent avancer
ensemble, dès lors qu’il y a vision, constance et volonté politique.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Une agression sexuelle d’une violence inouïe, commise en pleine rue à
Bruges par un détenu en permission. Ce fait-divers glaçant nous rappelle que la
première des libertés, c’est la sécurité. Notre responsabilité collective est
d’agir à tous les niveaux : mieux prévenir, protéger l’espace public,
accompagner les victimes avec des structures d’écoute et de soutien.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Quitter sa terre, ses racines, ses morts… pour rester fidèle à un
drapeau, à une certaine idée de la France. Comme tant de Harkis, Bachaga Si Ali
Benhamida a connu cette douleur que la France a mis trop longtemps à entendre.
Aujourd’hui à Pérols, grâce à l’initiative du maire, une stèle et une rue
portent désormais son nom. Un hommage sincère, juste, mérité. Parce qu’on ne
peut pas raconter l’histoire de France sans ces fidélités blessées. Parce que
notre mémoire ne peut pas ignorer ces visages, ces destins. Rendre hommage au
Bachaga Si Ali Benhamida, c’est rappeler la place des Harkis dans notre
histoire — et refuser l’oubli. Un nom gravé dans la pierre. Une mémoire vivante
dans nos consciences. C’est ça, une République qui tient ses promesses.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Face à la Russie, l’Ukraine peut compter sur l’aide des États-Unis,
des européens et de la France. Nous partageons l’objectif : garantir une paix
juste et durable.
> À Rome aux côtés de Zelensky, von der Leyen, Meloni pour réaffirmer un message clair : la France soutient l’Ukraine depuis le 1er jour de l’agression russe. Nous resterons à ses côtés aussi longtemps qu’il le faudra. Nous l’aidons dès aujourd’hui à se reconstruire.
> Reconstruire, c’est davantage que rebâtir. À la réunion ministérielle de la plateforme des donateurs pour l’Ukraine, j’ai réaffirmé l’engagement français: en 2025, ce sont 19 projets concrets d’entreprises françaises financés grâce à 200M€ engagés pour répondre aux priorités des Ukrainiens.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> [Mayotte] Après un compromis équilibré trouvé le 8 juillet
entre les deux chambres, autour de l’avenir institutionnel, la lutte contre
l’immigration irrégulière ainsi que les moyens mobilisés pour le territoire, le
Parlement a adopté définitivement le projet de loi de refondation de Mayotte et
le projet de loi organique relatif au département-région. Une étape historique
pour l'avenir de Mayotte, au service du développement, de la justice, de
l’égalité et de l’intégration régionale
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Loyalistes et Indépendantistes signent un accord historique pour la
Nouvelle-Caledonie dans la France, avec des compétences élargies, un corps
électoral dégelé et une possible reconnaissance internationale. C’est une
grande nouvelle. Bravo et respect aux acteurs calédoniens courageux qui ont su,
enfin, se parler. Bravo également au travail et à la patience de Manuel Valls,
sous l’autorité et l’implication décisive d’Emmanuel Macron.
> À mon arrivée au ministère de la Justice, j’ai décidé de lutter contre le narcotrafic en regroupant les plus gros narcotrafiquants de notre pays dans une prison de haute sécurité, avec un régime de détention extrêmement strict. Ce sera le cas dans quelques jours à Vendin-le-Vieil, où les premiers détenus arriveront, pour stopper net leur influence sur notre pays.
> La lutte contre les accidents du travail graves et mortels est une des priorités de l’Etat. Comme dans d’autres domaines, la coordination avec les autres acteurs intervenant dans ce domaine est fondamentale pour renforcer l’impact de l’action judiciaire. A ce titre, la cosaisine par le parquet de l’inspection du travail et des services d’enquête judiciaire est un exemple de concrétisation opérationnelle en vue de concourir à la manifestation de la vérité. La réponse pénale, pour être comprise et efficiente, doit également s’adresser à l’ensemble de la chaine des responsabilités en visant tout autant les employeurs, que les donneurs d’ordre et les maîtres d’ouvrage. Enfin, un renforcement de l’information et de la prise en charge des victimes est prévu pour accompagner celles-ci tout au long de la procédure judiciaire.
Bruno Retailleau (ministre d’Etat, ministre de
l’Intérieur)
> J’ai eu le plaisir d’accueillir à Beauvau Son Altesse le Prince Rahim
Aga Khan V, chef spirituel des musulmans ismaéliens nizârites. Nos échanges ont
porté sur l’organisation de l’islam en France et sur les liens que la
République entretient avec la communauté ismaélienne présente sur notre
territoire.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> Les accidents ne sont pas une fatalité. Ce sont trop souvent les conséquences
d’un défaut de prévention, d’une formation insuffisante, ou d’une chaîne de
responsabilités mal assumée. Cette instruction conjointe avec le ministère de
la Justice marque un tournant : celui d’une action publique mieux coordonnée,
plus ferme, et plus humaine. Elle répond à une attente forte des victimes et de
leurs familles, qui demandent une justice plus rapide, un accompagnement digne
et une prévention plus efficace.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Retour de Bosnie où je représentais la France à la cérémonie
d’hommages aux victimes du génocide de Srebrenica. Il y a 30 ans, plus de 8 000
adultes et enfants étaient tués à Srebrenica. Le pire crime sur le sol européen
depuis 1945. Non la guerre n’a jamais quitté notre continent.
Alors que la Bosnie-Herzégovine traverse une grave crise institutionnelle, la
division ne doit pas gagner. Témoin des accords de Dayton-Paris, la France
continuera de soutenir l’unité, l’intégrité territoriale, la souveraineté et le
chemin européen de la Bosnie. C’est le message que j’ai fait passer à mes
interlocuteurs à Sarajevo.
Lors de mes entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, et le
président de l’Union démocratique croate, j’ai rappelé notre attachement à
l’intégrité territoriale, l’unité et le chemin européen de la
Bosnie-Herzégovine. La France organisera bientôt une nouvelle réunion du Quint
pour affirmer ces principes et rester engagé dans la région.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Dans un monde où le multilatéralisme vacille, la Francophonie offre
une voie : celle du dialogue, de la régulation, de la paix. Elle est une ancre
dans la tempête. Et une encre pour écrire ensemble notre avenir commun.
> Devant l’Assemblée parlementaire de la francophonie, je salue l’accord historique signé cette nuit grâce au dialogue et au dépassement. C’est un tournant pour la Nouvelle-Calédonie, un cap vers un avenir apaisé et prospère. Une victoire des hommes et des femmes qui osent le pari de la confiance.
> La Francophonie est une puissance politique. Nous avons été reçus par le Président de la République à l’occasion de la 50e session de l’APF. Une reconnaissance forte du rôle des Parlements dans la construction d’une Francophonie ambitieuse et tournée vers l’avenir.
> L’espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie. Deux semaines d’intenses travaux durant lesquels chacun a su se hisser à la hauteur de l’Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique. Profonde émotion et confiance sincère pour l’avenir des Calédoniennes et des Calédoniens.
> Ne mettons pas de la politique partout. Je ne suis pas d’accord avec Jean-Luc Mélenchon qui souhaite rebaptiser la langue française La langue française n’appartient à personne : elle est le bien commun de tous les francophones et rayonne dans le monde entier.
> Cette semaine, l’Assemblée a voté la restitution du Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire. Une loi-cadre est en préparation pour faciliter les restitutions d’objets culturels. Il ne s’agit pas de simples biens : ils portent la mémoire et l’identité d’un peuple.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Pour la Nouvelle-Calédonie, un chemin d’espoir et de concorde s’écrit.
Un chemin de prospérité et de stabilité pour la jeunesse calédonienne. Un
destin commun, que nous allons continuer à construire. Cet accord historique
est le fruit du travail colossal mené par toutes les parties, dans l’intérêt
des habitants du Caillou. Je tiens à saluer l’engagement décisif et la
détermination irréprochable de Manuel Valls, sous l’égide du Président de la
République, qui a permis à cet accord d’aboutir. Une nouvelle étape s’ouvre
maintenant. Cet accord doit être mis en œuvre, en confiance. Avec les députés
de mon groupe, et notamment Nicolas Metzdorf, nous y serons attentifs et
vigilants.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Toujours plus de bombes sur l’Ukraine et toujours plus proche de nous.
C’est la sécurité et la stabilité de toute l’Europe qui est en jeu. Nous devons
être unis et déterminés à soutenir l'Ukraine face à la terreur de Poutine !
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Un postulat : celui de respecter la Nouvelle-Calédonie dans son
histoire, dans ses cultures, dans ses drames. Dans sa complexité aussi. Une
méthode : celle du dialogue, du respect et de la prise de responsabilité des
parties. Sans provocations. Un objectif : poursuivre une histoire commune dans
la république. Dans la droite ligne des accords de Nouméa portés il y a près de
40 ans par Michel Rocard. Merci au Président de la république et au Gouvernement
d'avoir su rendre possible ce qui paraissait...impossible....
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Face aux incertitudes
géopolitiques, l’Europe doit réduire ses dépendances.
En diversifiant ses approvisionnements en matières premières.
En renforçant ses partenariats avec des pays proches de ses valeurs comme le
Canada.
C’est une question de souveraineté.
La mine de graphite Northern Graphite de Lac des Îles, au Québec est un projet
stratégique européen en matières premières critiques. Elle permet de moins
dépendre du graphite chinois et de sécuriser notre industrie - de la défense
aux batteries.
> Face aux incertitudes, l’Europe doit diversifier ses partenaires commerciaux et ses sources d’approvisionnement. Sur cette voie, le Canada est une étape importante, un partenaire de choix. Ravi d’être arrivé à Ottawa pour avancer vers un nouveau partenariat industriel
> Un nouvel âge d’or des relations euro-canadiennes. C’est avec cette promesse que nous avons conclu avec mon homologue canadienne les premières discussions sur notre partenariat industriel. Nous nous retrouverons à la rentrée à Bruxelles pour la concrétiser.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
> Même dans un monde où les normes de décence sont
régulièrement violées et où les frontières démocratiques sont brisées chaque
jour, les incidents de cette semaine avec Grok sont honteux et exigent une
réponse immédiate de l’UE.
Le chatbot d’Elon Musk, intégré à X, a montré son visage laid avec une série de
commentaires antisémites. Les publications incluaient des affirmations selon
lesquelles les personnes avec des noms juifs sont « des militants de
gauche radicale à chaque putain de fois », et des éloges pour Adolf Hitler
comme étant celui qui agirait « de manière décisive, à chaque foutue
fois ».
L’affaire soulève de sérieuses préoccupations quant à la conformité de xAI avec
la loi sur les services numériques, qui établit des normes contre les discours
haineux et la désinformation, et pose des questions sur la gouvernance de l’IA
générative dans l’espace numérique européen.
«Ces incidents ne sont que les derniers exemples de Grok allant contre les
deux. Ils ne seront pas les derniers, à moins que nous n’y parvenions, déclare
le député Sandro Gozi. La Commission doit agir de manière décisive dans cette
affaire, et empêcher que cela ne se reproduise. Soit il s’agit d’une mise en
œuvre correcte par la Commission, soit il reste un vide réglementaire
concernant le contenu généré par l’IA, et ensuite nous devons y remédier
immédiatement.»
Quoi qu’il en soit, nous avons besoin que la Commission intervienne. Jusqu’à
présent, elle a été lente et douce dans l’application de l’ASD. L’affaire Grok
montre que cela ne fonctionne pas.
Si le président de la Commission, Von der Leyen, cherche des moyens de rétablir
la confiance au sein du centre démocratique de la politique européenne. Agir
fermement contre Grok serait exactement le bon signal à envoyer.
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