dimanche 7 septembre 2008

Actualités du Centre. France – François Bayrou en appelle directement à une alliance avec les socialistes

--> François Bayrou, qui aspire à être le pivot de l'opposition à Nicolas Sarkozy, a appelé dimanche les socialistes à se rapprocher du Mouvement démocrate pour réussir l'"alternance" en 2012, en clôturant l'université d'été de son parti à Cap Estérel, près de Saint-Raphaël (Var). "Le jour où la question de l'alternance sera à l'ordre du jour, la question sera celle de l'efficacité", car "toute victoire électorale suppose des rassemblements", a déclaré l'ex-candidat à la présidentielle, devant plus de 2.000 militants. "Le rassemblement suppose (..) d'accepter la différence" et "s'il le faut la concurrence", a lancé le président du Mouvement Démocrate (MoDem) dans un message aux socialistes, sans les nommer. "Nous aurons bien besoin les uns des autres le jour où il s'agira de construire ensemble", a-t-il déclaré. "Je sais bien qu'il n'est pas facile de passer des frontières, mais c'est en passant des frontières qu'on bâtit des pays pionniers". Tout au long de cette "université de rentrée", le leader centriste a voulu se poser en principal opposant à Nicolas Sarkozy, à la place d'un Parti socialiste qu'il juge englué dans une "crise de fin de cycle", sans leader et avec une "idéologie d'un autre temps". Les propos du député européen Vincent Peillon, proche de Ségolène Royal, évoquant vendredi dans Libération la possibilité d'un "contrat de gouvernement" avec le MoDem, sont tombés à point pour celui qui ambitionne de "faire bouger les lignes" politiques. Le député des Pyrénées-Atlantiques s'en est pris de façon très offensive à la politique de Nicolas Sarkozy. "La République en France, elle est de moins en moins démocratique, de moins en moins laïque et de moins en moins sociale", a-t-il déclaré dimanche, dénonçant une "régression". Celui qui veut faire du MoDem une "force de résistance", avec des socialistes mais aussi des gaullistes, a dénoncé l'"injustice" et l'"arbitraire" de nombreuses décisions (affaire Tapie, fichier Edvige, financement du RSA), citant le limogeage du chef de la sécurité en Corse pour "crime de lèse-pelouse de copain de sa majesté" et a regretté une "extraordinaire ambiance de cour". En 2012, "les Français chercheront une société humaniste pour prendre la place de la société d'injustice" du pouvoir actuel, a-t-il affirmé, en dressant les grands axes du "projet de confrontation" autour duquel, veut-il croire, se rassembleront "une majorité de Français". Ce projet devra favoriser la "création" au niveau des entreprises, des chercheurs et des artistes, comporter "une réforme fiscale de grande ampleur qui favorise l'initiative et le risque" et instaure le "prélèvement à la source" de l'impôt sur le revenu, a-t-il dit. Il devra viser "une société juste", en se concentrant sur "l'école" avec "un effort national sur le plus jeune âge dans les milieux fragiles", ainsi qu'une "société durable" avec, pour réduire la dette publique, un nouvel objectif pour le déficit public, de 1,5% du PIB au lieu de 3%. "C'est le chiffre à partir duquel la dette n'augmente plus", a-t-il calculé. Il a aussi repris les principaux thèmes de sa campagne en 2007: "séparation des pouvoirs", "loi électorale juste", indépendance des médias et de la justice.

Actualités du Centre. France – Le Nouveau Centre veut devenir le "point de rencontre" de la "famille éclatée du Centre"

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Le Nouveau Centre (NC), présidé par le ministre de la Défense Hervé Morin, veut devenir "le point de rencontre" de la "famille éclatée du Centre". Lancé par les députés UDF qui avaient rejoint Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle, officiellement fondé en mai 2008, le Nouveau Centre revendique "un peu moins de 8.000 adhérents". Mais il peine à attirer les déçus du Mouvement Démocrate (MoDem), orphelins de l'UDF. D'autres ex-bayrouistes comme Jean-Marie Cavada et Jean Arthuis appellent eux aussi, mais de leur côté, à un "rassemblement des centristes", tandis que le député européen Thierry Cornillet a préféré réintégrer les rangs du Parti radical (associé à l'UMP) et que le chef de file des sénateurs centristes, Michel Mercier, est toujours trésorier du MoDem. Pour favoriser le "dialogue" avec les ex-UDF, y compris ceux qui font partie de l'UMP depuis sa création en 2002, M. Morin co-organise, avec Hervé Novelli, chef de file du courant des "Réformateurs" (aile libérale de l'UMP), et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, un séminaire sur l'Europe le 18 septembre dans sa municipalité d'Epaignes (Eure). Ce premier "Carrefour des centres" sera ouvert par l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, fondateur de l'UDF en 1978, et M. Morin espère la présence de Simone Veil, ex-présidente du Parlement européen. Hervé Morin et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au commerce, viennent par ailleurs d'officialiser un rapprochement entre les parlementaires Réformateurs et NC, en vue d'amendements et propositions de loi en commun. Mais cette initiative a aussitôt été contestée par François Sauvadet, président du groupe NC à l'Assemblée, qui refuse d'"enfermer" les 24 députés NC dans un dialogue "exclusif" avec les libéraux. Au Sénat, où les élus MoDem et NC siègent au sein du même groupe (Union centriste-UDF), Hervé Morin compte sur les élections du 21 septembre pour clarifier les choses. "Nous sommes sur le point d'avoir 15 sénateurs", affirme-t-il en misant sur "4 sénateurs NC supplémentaires" au prochain scrutin. "La question se posera alors de constituer notre propre groupe sénatorial, ou de continuer à faire équipe", dit-il. Le NC, qui selon M. Morin "devra un jour ou l'autre subir l'épreuve du feu électoral", n'a pas encore décidé s'il se présenterait sous ses propres couleurs, ou en partenariat avec l'UMP, aux élections suivantes (européennes en 2009, régionales en 2010). "Nous avons un projet à construire, nous ne sommes pas dans une démarche de court terme, notre ligne de mire est 2012", dit M. Morin. "Nous refusons de nous fixer comme seul objectif l'incantation et la critique", ajoute-t-il en visant François Bayrou. Le NC, qui a chargé l'économiste Christian Saint-Etienne (ex-bayrouiste) de travailler sur son programme économique, annonce pour l'automne un conseil national où il présentera ses propositions fiscales. Lors de la session extraordinaire débutant le 22 septembre au Parlement, il entend faire "des propositions alternatives sur le financement" du revenu de solidarité active (RSA), mesure qu'il soutient sur le fond. M. Sauvadet a déjà exprimé son opposition à l'inclusion dans le calcul du bouclier fiscal de la taxe sur les revenus du capital destinée à financer le RSA.

Actualités du Centre. France – François Bayrou veut faire du Mouvement démocrate le parti du « non » à Sarkozy

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François Bayrou a affiché vendredi sa volonté de faire du Mouvement Démocrate la force politique qui dit "non, au nom des Français", à la politique de Nicolas Sarkozy, tout en se réjouissant d'alimenter les débats au sein du Parti socialiste. Ouvrant l'"université de rentrée" du MoDem, à Cap Esterel près de Saint-Raphaël (Var), l'ex-candidat à la présidentielle a prononcé un discours offensif, dénonçant une nouvelle fois l'"arbitraire" et "l'injustice" de récentes décisions du chef de l'Etat et du gouvernement (fichier Edvige, financement du RSA, affaire Corse, dossier Tapie). "La politique française étant ce qu'elle est, la situation du parti socialiste étant ce qu'elle est (...), nous qui sommes Républicains, qui avons une haute idée de ce que la démocratie doit être, il faut que nous soyons capables, au nom des Français, de dire non", a-t-il déclaré. "Le MoDem doit être "une force de résistance et un repère pour l'avenir", a lancé le député des Pyrénées-Atlantiques, sous les applaudissements de quelque 1.200 militants. "Nous sommes la force politique qui va dire à ceux qui nous gouvernent, au nom des Français, que la France, c'est un peuple de citoyens, et pas un peuple de sujets", a-t-il lancé dans "un message pour le pouvoir". Promettant "d'assumer ce qui doit être la part d'opposition et la part de propositions", il a prévu de tracer au cours du week-end "les lignes principales" du projet de société que, selon lui, les Français appelleront de leurs vœux en 2012.