jeudi 23 janvier 2020

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. 75 ans après la libération d’Auschwitz, la dénazification de la planète n’est toujours pas terminée

La défaite de l’Allemagne en 1945 n’a malheureusement pas éradiqué d’un coup de baguette magique le nazisme.
On pouvait s’en douter tant la haine est un commerce fructueux.
Pire, la bête immonde rode encore dans le monde et continue à imprégner nos sociétés actuelles plus profondément qu’on ne le pense.
C’est ainsi de l’islamisme radical, un des exemples les plus caractéristiques en la matière, qui a pris son essor pendant la Seconde guerre mondiale au contact même de l’idéologie nazie et qui n’a cessé de prospérer par la suite grâce au salafisme, faisant du juif l’ennemi à abattre physiquement parlant alors même que ce n’était absolument pas le cas auparavant dans les sociétés musulmanes.
De même, nombre de dignitaires nazis allemands et de collaborateurs étrangers des nazis n’ont jamais été inquiétés après le guerre et ont pu reprendre une vie normale tout en continuant leur prosélytisme morbide (certains sont même devenus des célébrités, d’autres des hommes de pouvoir!), sans oublier l’existence encore aujourd’hui de beaucoup d’entreprises qui ont été des compagnons de route des nazis, certaines ayant opportunément changé de nom, d’autres n’ayant même pas eu besoin de le faire…
Et si un nombre toujours plus important de gens déclarent ne pas savoir qu’il y a eu un génocide des juifs perpétré par Hitler, Himmler, Goebbels et leur sbires, n’oublions pas qu’une majorité d’allemands, dès 1945, estimaient que le nazisme était une bonne idée qui avait été mal appliquée…
Les nombreux révisionnistes qui nient la Shoah ne sont pas une génération spontanée mais existent dès la découverte des camps de concentration.
Comme l’histoire de cet ancien soldat américain d’origine allemande qui participa à la libération d’un des camps de la mort les plus sinistres, Mauthausen, le 7 mai 1945, deux jours avant la capitulation du troisième Reich.
Rentré aux Etats-Unis, il raconta tout ce qu’il avait vu d’horrible et d’indicible à son frère qui, lui, s’était battu dans le Pacifique, lui répondit que ce n’était pas vrai!
Alors, quand on fête ce jour le soixante-quinzième anniversaire de la libération d’Auschwitz, endroit emblématique de l’holocauste, tous les humanistes que la Terre porte, tous les défenseurs de la liberté, de la dignité humaine et de la paix doivent être dans une vigilance de tous les instants pour ne jamais permettre à n’importe quel totalitarisme de refaire surface dans les démocraties et être dans une lutte sans merci contre tous les pays où il existe encore.
Ils ne doivent pas permettre que l’on oublie tous ces hommes, toutes ces femmes et tous ces enfants qui ont été arrêtés, mis dans des wagons insalubres puis gazés avant d’être jetés dans des fours crématoires alors même qu’ils n’avaient strictement rien fait à personne, qu’ils n’étaient une menace pour personne et qu’ils étaient, comme vous et moi, de simples êtres humains qui avaient simplement le droit de vivre.
Surtout, ils doivent se battre pour une dénazification définitive du monde parce qu’il en va de l’honneur même de l’Humanité toute entière.


Actualités du Centre. Italie – Matteo Renzi tente de faire renaître un Centre fort

Tandis que Le Monde publiait une tribune d’un des ses anciens conseillers politiques, Giuliano da Empoli – dans laquelle ce dernier «tape» sans ménagement sur son ancien patron, «ambitieux» et «honni» du peuple italien, rien de moins, et dont manifestement la fibre centriste le hérisse plus que de mesure –, ce qui permet au quotidien du soir de critiquer encore une fois Emmanuel Macron (sic!), Le Figaro, de son côté, publiait une interview de l’ancien président du conseil transalpin, Matteo Renzi.
Celui-ci, comme nous l’avons rapporté, après avoir quitté un Parti démocrate qui a fait un virage à gauche, a fondé voici quelques mois une formation centriste qu’il baptisé Viva Italia et qui se propose de s’inspirer d’En marche! pour contrer la montée des populismes, préoccupantes au-delà des Alpes avec le Mouvement 5 étoiles (qui forment actuellement un gouvernement de coalition avec le Parti démocrate) et, surtout, la Ligue dirigée par l’inquiétant extrémiste de droite, Matteo Salvini.
Mais il s’agit également pour Renzi de continuer à réformer en profondeur un pays qui en a bien besoin comme la France, voire plus.
Ainsi, explique-t-il dans l’interview au Figaro, «Mon ambition ne concerne pas uniquement ma personne, mais mon pays. Je continue à voyager pour donner des conférences, pour étudier de nouvelles idées, pour faire face à de nouveaux défis. Mais ma vraie ambition est la relance italienne. Je veux pousser l’Italie à renouer avec la croissance en développant, pour commencer, un nouveau plan pour les infrastructures. Et je suis engagé à construire, avec nos mouvements alliés, dont La République en marche, une nouvelle politique progressiste pour la renaissance européenne.»
Et de réagir à la difficulté de réformer en France actuellement mais aussi dans toutes les démocraties:
«Il n’y a pas de réforme plus difficile que celle des retraites. Nous avons la chance d’avoir une espérance de vie qui s’est allongée, mais ce n’est pas facile de faire comprendre aux gens qu’ils doivent travailler deux ou trois ans de plus. Il n’est jamais aisé de réformer un pays. Je l’ai vécu avec la réforme du marché du travail en Italie. Et si je faisais une analogie, moi qui adore le Tour de France, les réformes sont comme le col du Tourmalet: il est très difficile d’aller au bout, mais celui qui réussit s’assure la victoire dans le futur.»
A la question de savoir s’il peut devenir avec son parti un «mur contre les populismes», il affirme sans hésiter, «absolument».
Et de faire l’analogie avec En marche!: «Nous n’avons que 5% dans les sondages, c’est vrai, mais notre objectif est de devenir, comme La République en marche – qui a elle aussi débuté avec des intentions de vote plutôt basses –, le premier ou l’un des plus importants partis en Italie.»
D’autant que pour lui, «Emmanuel Macron est le vrai leader politique en Europe aujourd’hui. Et l’élection présidentielle en France prévue en 2022 sera cruciale. Si Emmanuel Macron est réélu, il se réaffirmera incontestablement comme le leader européen, et donc comme le rempart contre le populisme. En revanche, s’il perd contre Marine Le Pen, les nationalistes vaincront dans toute l’Europe.»
Et s’il veut «relativiser» le vote nationaliste actuel, il fait une mise en garde ferme pour le futur proche: «Marine Le Pen et Matteo Salvini, par exemple, ne représentent aujourd’hui que 9 % des élus au Parlement européen. En revanche, il est urgent de donner un nouvel espoir à l’Europe. Si nous poursuivons avec une Europe qui vit dans le passé, nous risquons d’avoir une majorité populiste et souverainiste à l’issue des prochaines élections.»
Il se dit «très préoccupé» par le réchauffement climatique et ce qui se passe en Australie ou en Amazonie.
«Et même si je suis sensible à l’incroyable mobilisation de la jeunesse à travers le monde, ajoute-t-il, je ne pense pas que les solutions au réchauffement climatique viendront uniquement des peuples. Les grandes entreprises ont un rôle majeur à jouer. Nous devons démontrer que la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas rimer avec décroissance économique. Il faut changer de paradigme et avoir un nouveau regard économique sur ces questions.»
Enfin, il estime qu’«en Europe ce siècle sera culturel ou ne sera pas. Face à l’avènement de la révolution numérique, le risque n’est pas l’intelligence artificielle mais la stupidité naturelle.