Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella
L’extrême-droite est responsable de cette nouvelle ère de climat de haine et de violence qui touche les Etats-Unis et qui augmente dangereusement d’années en années.
C’est elle qui a décidé de déclencher une guerre culturelle qui a commencé au début des années 1970 avec Richard Nixon s’est ensuite poursuivie dans les années 1980 avec Ronald Reagan puis dans les années 2000 avec George W Bush et qui culmine depuis la première présidence de Donald Trump.
Une guerre qui tourne volontairement le dos à un consensus plus ou moins grand qui avait cours dans la société et qui s’accompagne d’un affrontement politique violent où l’opposant est devenu sciemment un ennemi à éliminer.
Une extrême-droite qui s’est ingéniée à faire croire à une radicalisation de la Gauche et surtout d’un Parti démocrate largement centriste par une propagande grossière mais reprise complaisamment par les médias et qui fait qu’aujourd’hui ceux-ci renvoient dos-à-dos démocrates et républicains comme responsable de la dérive extrême du pays alors que cette responsabilité en revient exclusivement à l’aile du Parti républicain sur laquelle s’appuie Trump et qui est devenue majoritaire.
C’est cette aile qui a créé le mouvement Tea party contre Barack Obama qu’elle a accusé d’être un dangereux gauchiste tout comme Hillary Clinton, Joe Biden ou Kamala Harris.
C’est elle qui s’est emparée de débats de société ou qu’elle a inventés de toute pièce comme celui sur l’avortement, la possession d’armes à feu, le créationnisme, le wokisme, etc. pour créer des confrontations artificielles qui ont conduit à des actes de violence souvent de la part de cette frange extrémiste des électeurs républicains.
Aujourd’hui, Trump ne fait que poursuivre cette stratégie qui lui permet d’avancer sur son projet autocratique et de marginaliser les démocrates, voire de les criminaliser.
L’assassinat de l’activiste de droite radicale, Charlie Kirk, commis par un jeune qui, semble-t-il, était de gauche mais n’était nullement affilié au Parti démocrate donne à l’extrémiste populiste de la Maison blanche les prétextes qu’il guette pour accentuer ces guerres culturelle et politique avec un déchainement de haine et d’appel à la violence particulièrement alarmant.
Rappelons, toutefois, que les divisions ont toujours existé, parfois de manière prégnante, dans la société américaine et entre les deux grands partis.
Des périodes de crises aigues ont souvent eu lieu, il suffit d’ouvrir un livre d’Histoire ou de feuilleter la presse de l’époque.
Sans parler de la guerre de Sécession (justement appelée Guerre civile par les Américains), les oppositions frontales font partie de la vie politique et reviennent sans cesse sur le devant de la scène surtout depuis les années 1920.
Et, à chaque fois, cette société américaine qui refuse de voir la réalité et qui est ignorante de son passé, joue à une surprise qui n’en est malheureusement pas une.
[Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]