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mercredi 17 septembre 2025

Vues du Centre. C’est la droite américaine qui a décidé de la guerre culturelle et de l’affrontement politique violent actuels

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella


L’extrême-droite est responsable de cette nouvelle ère de climat de haine et de violence qui touche les Etats-Unis et qui augmente dangereusement d’années en années.

C’est elle qui a décidé de déclencher une guerre culturelle qui a commencé au début des années 1970 avec Richard Nixon s’est ensuite poursuivie dans les années 1980 avec Ronald Reagan puis dans les années 2000 avec George W Bush et qui culmine depuis la première présidence de Donald Trump.

Une guerre qui tourne volontairement le dos à un consensus plus ou moins grand qui avait cours dans la société et qui s’accompagne d’un affrontement politique violent où l’opposant est devenu sciemment un ennemi à éliminer.

Une extrême-droite qui s’est ingéniée à faire croire à une radicalisation de la Gauche et surtout d’un Parti démocrate largement centriste par une propagande grossière mais reprise complaisamment par les médias et qui fait qu’aujourd’hui ceux-ci renvoient dos-à-dos démocrates et républicains comme responsable de la dérive extrême du pays alors que cette responsabilité en revient exclusivement à l’aile du Parti républicain sur laquelle s’appuie Trump et qui est devenue majoritaire.

C’est cette aile qui a créé le mouvement Tea party contre Barack Obama qu’elle a accusé d’être un dangereux gauchiste tout comme Hillary Clinton, Joe Biden ou Kamala Harris.

C’est elle qui s’est emparée de débats de société ou qu’elle a inventés de toute pièce comme celui sur l’avortement, la possession d’armes à feu, le créationnisme, le wokisme, etc. pour créer des confrontations artificielles qui ont conduit à des actes de violence souvent de la part de cette frange extrémiste des électeurs républicains.

Aujourd’hui, Trump ne fait que poursuivre cette stratégie qui lui permet d’avancer sur son projet autocratique et de marginaliser les démocrates, voire de les criminaliser.

L’assassinat de l’activiste de droite radicale, Charlie Kirk, commis par un jeune qui, semble-t-il, était de gauche mais n’était nullement affilié au Parti démocrate donne à l’extrémiste populiste de la Maison blanche les prétextes qu’il guette pour accentuer ces guerres culturelle et politique avec un déchainement de haine et d’appel à la violence particulièrement alarmant.

Rappelons, toutefois, que les divisions ont toujours existé, parfois de manière prégnante, dans la société américaine et entre les deux grands partis.

Des périodes de crises aigues ont souvent eu lieu, il suffit d’ouvrir un livre d’Histoire ou de feuilleter la presse de l’époque.

Sans parler de la guerre de Sécession (justement appelée Guerre civile par les Américains), les oppositions frontales font partie de la vie politique et reviennent sans cesse sur le devant de la scène surtout depuis les années 1920.

Et, à chaque fois, cette société américaine qui refuse de voir la réalité et qui est ignorante de son passé, joue à une surprise qui n’en est malheureusement pas une.

 

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. 
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]

 


La Quotidienne centriste du 17 septembre 2025. La démocratie menacée par ceux qui n’ont jamais dû se battre pour leur liberté


De plus en plus de jeunes seraient en faveur d’un régime autoritaire et d’un homme fort à la tête du pays, certains rêvant même d’un Poutine ou d’un Trump français selon des sondages et des enquêtes.

On est confondu par cette défiance de la démocratie par ceux qui en bénéficie et à qui elle a été donnée sans devoir se battre pour elle ou d’avoir peur qu’on leur supprime leur liberté.

Car la plupart de ces jeunes sont nés après la chute de l’Union soviétique et du mur de Berlin et n’ont pas vécu la guerre froide ni toutes les crises qui l’ont accompagné qui étaient autant de luttes pour préserver la démocratie républicaine libérale.

Ces générations n’ont jamais vécu, non plus, dans un pays totalitaire ou autocratique alors que tous leurs congénères étrangers qui ont connu ce genre de régimes se sont battus et se battent encore pour pouvoir bénéficier de ce que ces jeunes Français ont eu gratuitement et sans crainte pour leur existence ou d’être emprisonnés ou pire pour leurs opinions ou leur choix d’existence.

Tout cela se traduit par les scores importants que font les partis extrémistes comme le RN et LFI auprès des jeunes et la popularité Mélenchon et Le Pen dans ces classes d’âge.

Mais c’est aussi la faillite du projet démocratique, tellement puissant mais peut-être – et on s’en rend compte un peu partout dans le monde libre – trop démesuré pour des humains incapables de comprendre les bienfaits de cette démocratie républicaine libérale, surtout son mode d’emploi et la responsabilité qui va avec.

Sans doute qu’il faut quelque peu relativiser ce rejet de cette démocratie en rappelant que les jeunes, en quête d’absolu, sont souvent attirés et séduits pas les sirènes des idéologies extrémistes ainsi que leur désir d’opposition à l’ordre établi quel qu’il soit.

Reste que sa montée en puissance reste très préoccupant pour l’avenir et surtout le futur proche de la démocratie républicaine libérale.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]