lundi 29 mars 2010

Actualités – Etats-Unis – Thomas Friedman se fait le défenseur du Centre «radical»


Thomas Friedman, un des éditorialistes vedette du New York Times et auteur à succès, estime dans un texte qui vient de paraître dans le quotidien américain qu’il faut d’abord que l’innovation politique aboutisse pour que les autres innovations, économiques et sociales, puissent être mises en place. Et, selon, lui, cette innovation passe par l’existence d’un Centre qu’il nomme «radical». Extraits.

«Je veux une ‘Tea Party’ du Centre radical. (…) J'écris souvent sur l'innovation dans les secteurs de l'énergie et de l'éducation. Mais je me suis rendu compte qu'aucune de ces innovations ne vont réellement émerger jusqu'à ce que nous mettions en place l'innovation la plus importante de toutes - l'innovation politique qui permettra la représentation normale des indépendants et des centristes. (…)

Le Centre radical est «radical» dans son désir d'un changement radical de la politique. Il préconise d’augmenter les impôts pour combler nos déficits budgétaires, mais de le faire avec un esprit d'équité et de justice sociale; de garantir à chaque Américain d’être couvert par l'assurance maladie, mais en réformant le marché de la santé pour réellement baisser les coûts; d’élargir l'immigration légale pour attirer davantage de créateurs d'emplois en Amérique; d’augmenter les crédits d'impôt pour les sociétés qui investissent dans la recherche; d'abaisser les impôts des sociétés qui créent plus d'emplois manufacturiers en relocalisant; d’ investir davantage dans nos écoles publiques, tout en insistant sur la hausse du niveau d'éducation et une responsabilité accrue des enseignants, des directeurs d’école et des parents; d’investir massivement dans les énergies propres, dont le nucléaire. Vous avez ici l'idée de ce qu’est le Centre radical.

La meilleure façon de promouvoir ces idées hybride? Briser l'oligopole de notre système à deux partis (…). (On peut ainsi) amener les Etats à adopter des ‘scrutins de remplacement.’ Une des raisons pour lesquelles le candidat centriste ne peut pas être élu est que, dans une course à trois candidats, le démocrate craint que son vote pour un indépendant, aura concrètement contribué à la victoire républicaine, et vice versa. Le scrutin de remplacement vous permet de classer le candidat indépendant en numéro un de votre choix, et le démocrate ou républicain en numéro deux. Par conséquent, si l'indépendant ne gagne pas, votre vote est immédiatement transféré à votre deuxième choix et vous n'avez pas peur qu'en votant pour un indépendant vous aidiez à élire votre véritable cauchemar. Rien n'a plus freiné la croissance des indépendants, les candidats plus centristes, dit le professeur Diamond, ‘que la crainte que si vous votez pour l'un d'eux, vous aurez perdu votre vote’».

© 2010 New York Times