mercredi 30 septembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. A la recherche de «vrais» centristes

Avec les récents développements politiques, politiciens diront les mauvaises langues ou tout simplement les déçus, on est en droit de se demander s’il existe encore des «vrais» centristes dans le paysage politique français.
Les accords pour les régionales entre l’UDI, le MoDem et LR mais encore plus les déclarations des leaders centristes semblent démontrer un infléchissement certain à droite des partis qui se disent centristes.
Pour une école de pensée attachée aux thèses du politologue Maurice Duverger, cela n’est guère surprenant puisque le Centre ne serait qu’un appendice de la Droite peuplé de modérés voire, pire, d’opportunistes.
Mais pour les analystes qui estiment que les centristes ne sont pas solubles dans la Droite (ni la Gauche), la question est posée.
On peut faire une première réponse.
Comme les «vrais» socialistes, communistes, conservateurs, anarchistes, fascistes, etc., les «vrais» centristes n’existent pas et n’existeront jamais.
On n’a jamais connu un homme ou une femme politique qui épousaient à 100% les thèses officielles d’une idéologie politique, si tant est que l’on puisse définir très exactement celles-ci.
La «pureté» totale du Centrisme défendu par ceux qui se veulent des centristes n’est pas plus possible.
Il existe, certes, des valeurs et des principes centristes mais ils sont interprétables et personnalisables.
Néanmoins, ces remarques préalables n’épuisent pas pour autant notre interrogation.
Car s’il n’existe pas de «vrais» centristes au Centrisme «pur», si l’on se dit centriste ou du Centre, c’est que l’on défend une vision politique précise et que cette défense est prioritaire par rapport à d’autres proximités, à droite ou à gauche, que l’on peut avoir par ailleurs.
Force alors de reconnaître que les derniers développements démontrent une «souplesse» des centristes qui peut également être vue comme un simple opportunisme ou un manque de conviction dans ce que l’on affirme défendre et croire.
Bien entendu, certains diront qu’il s’agit plutôt d’un pragmatisme, d’autant plus que cette qualité fait partie intégrante du centriste.
Et on pourrait les suivre si celui-ci avait un fondement politique et non simplement électoral et «patrimonial» (avoir des élus puis des postes, une fois au pouvoir) comme c’est plutôt le cas actuellement.
En s’attachant aux déclarations exclusivement politiques, sans les confronter aux actes qui malheureusement les contredisent, on s’aperçoit malgré tout que des fondamentaux du Centrisme s’y retrouvent chez certaines figures centristes actuelles.
C’est le cas, par exemple, chez Jean-Christophe Lagarde.
Malheureusement, ses propos qui font souvent références à l’humanisme, base même du Centrisme, ont tendance à s’égarer dans une agressivité politique qui ne fait pas partie de la culture centriste.
Mais c’est aussi le cas, à un degré moindre, chez François Bayrou, même si le discours a souvent varié et qu’il soit actuellement, selon les dires même du président du MoDem, plus proche du gaullisme.
Jean-Christophe Fromantin et même Yves Jégo ou Laurent Hénart possèdent également quelques fondamentaux du Centrisme.
En revanche, on perçoit un éloignement du Centre de plus en plus grand chez Hervé Morin et certains de ses amis du Nouveau centre dont on ne serait pas surpris de les retrouver à LR après la présidentielle.
Pour autant, ce tableau partiel montre des centristes prêts à faire beaucoup de concessions sur leurs centrismes respectifs afin de conclure des alliances fructueuses.
Si cela permet de les teinter fortement de Centrisme grâce à des compromis gagnant-gagnant (en termes politiques et non électoraux), tant mieux.
Si cela n’est que des compromissions et des renoncements afin d’obtenir quelques récompenses, on peut se montrer inquiet pour les idées centristes dans les temps qui viennent, c’est-à-dire jusqu’à la présidentielle et jusqu’aux législatives de 2017.
A moins qu’un sursaut ne survienne, les centristes droits dans leur botte seront sans doute une denrée plutôt rare sur la scène politique dans le laps de temps qui nous sépare de ces rendez-vous électoraux.
Heureusement, le Centrisme, lui, demeurera, quoi qu’il arrive, une référence politique essentielle à défaut de trouver des serviteurs à sa hauteur.


lundi 28 septembre 2015

Présidentielle USA 2016. Le nouveau «clintonisme» est-il encore centriste?

Le «clintonisme» est le nom donné à la pratique du pouvoir de Bill Clinton lors de sa présidence de 1993 à 2000 et dans laquelle sa femme, Hillary Clinton eu une grande influence, pratique que l’on qualifie généralement de centriste.
Bill Clinton, dont il faut rappeler qu’il fut l’inventeur de la Troisième voie (un centrisme de gauche pragmatique repris par Tony Blair en Grande Bretagne) et de la triangulation (qui consiste à prendre le meilleur des propositions de chaque camp sur un sujet et de les transcender en une synthèse dynamique).
Le clintonisme professait, entre autres, la fin du «Big government», l’équilibre budgétaire (qui fut réalisé avec même un surplus record en 1998 et 1999), une réduction des dépenses d’aides sociales (mais pas de certaines protections sociales, au contraire), la mise en place d’une assurance santé (qui ne fut réalisée que par Barack Obama en 2010), la limitation des ventes d’armes, l’augmentation de la sécurité des personnes, l’égalité hommes-femmes mais aussi l’égalité reconnue aux homosexuels notamment dans l’armée.
Toujours est-il qu’Hillary Clinton, en étant candidate à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2016, présente la version renouvelée du clintonisme, le «nouveau clintonisme» comme l’on appelé certains commentateurs, dans lequel ses opposants y voient un net infléchissement à gauche et donc une sorte de trahison du centrisme de son mari.
Bien entendu, cette critique vient d’abord du camp républicain dont il faut rappeler l’accusation récurrente de gauchisation de tous les centristes (qu’ils soient démocrates ou républicains, de Theodore Roosevelt à Obama en passant par les deux Clinton) qui a permis aux idéologues radicaux du parti de noyer la forte droitisation de celui-ci depuis le début des années 2000 et qui a réussi à tromper de nombreux médias mais dont les politologues sérieux (toutes tendances confondues) ont dénoncé la supercherie.
Mais il est vrai qu’en ces temps où les inégalités sociales se sont creusées, où les milliardaires sont de plus en plus nombreux et de plus en plus riches, où les attaques contre les politiques sociales et les avancées sociétales sont d’une grande violence alors même que des décisions emblématiques comme la reconnaissance du mariage pour les homosexuels font évoluer la société américaine vers plus de libéralisme face aux crispations des conservateurs, le clintonisme s’est adapté.
Ainsi, Hillary Clinton propose, entre autres, une hausse de salaire pour la classe moyenne, des aides massives pour éviter que les étudiants s’endettent à vie pour obtenir leur diplôme universitaire, une extension de l’assurance santé et une limitation des fortes hausses de médicaments constatées récemment, une égalité homme-femme pour les salaires, etc.
Il faut néanmoins ajouter immédiatement que son corpus est tout sauf doctrinaire ou dogmatique et que ces mesures font bien partie d’une politique centriste.
D’autant qu’elle ne remet nullement en cause, à l’inverse de son adversaire des primaires démocrates, le socialiste Bernie Sanders, l’économie de marché libérale, l’égalité des chances comprise par l’égalité des opportunités, l’enrichissement par le travail.
L’idée d’Hillary Clinton, théorisée par Larry Summers, l’ancien secrétaire au Trésor de Barack Obama et très proche de la candidate démocrate, et du britannique Ed Balls, est que les démocraties modernes «ont besoin de nouvelles institutions sociales et politiques pour faire en sorte que le capitalisme du XXI° siècle marche pour la majorité et non pour une petite minorité».
Sans parler de sa vision en politique étrangère beaucoup plus «faucon» que celle de Barack Obama.
En réalité, le nouveau clintonsime comme l’était l’ancien, est avant tout un pragmatisme.
Dans ce sens, il fait face à la nouvelle réalité avec le creusement des inégalités, la paupérisation d’une partie des classes sociales les plus défavorisées, l’appauvrissement des classes moyennes et l’enrichissement des 1%.
De ce point de vue, comme tout centrisme, il recherche le juste équilibre ce qui sigifie que lorsque l’équilibre est rompu, comme c’est le cas en matière économique et sociale aux Etats-Unis, il doit le reconstruire en allant dans le sens inverse
De ce fait, le «nouveau clintonisme» ne tourne pas le dos aux valeurs de la Troisième voie, il ne remet pas en cause le système économique, l’opportunity et ne diabolise pas ceux qui réussissent comme le fait Bernie Sanders avec sa chasse aux milliardaires.
De même, en appuyant des mesures sociales pour faire renaître le rêve américain version démocrate (égalité réelle des chances), par la protection de la santé et l’accès à une bonne éducation, Hillary Clinton demeure fidèle aux buts du clintonisme originel, n’en déplaise à ses détracteurs de droite.
Bien sûr, il faudra scruter ses nouvelles propositions qui pourraient être plus à gauche que prévues si Bernie Sanders continue de monter dans les sondages et sous la pression de l’aile «libéral» du Parti démocrate dont l’égérie est la sénatrice Elisabeth Warren.
Reste que si Hillary Clinton est élue à la Maison blanche, son clintonisme sera certainement un centrisme.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


dimanche 27 septembre 2015

L’Humeur du Centriste. Le Centrisme trahi par les siens

Or donc les partis «centristes» ont décidé de faire à nouveau listes communes avec la Droite pour les régionales après l’avoir fait largement pour les municipales.
On a bien compris que dans cette alliance entre l’UDI, le MoDem et LR, les centristes ne sont pas capables d’y aller seuls, même pour des élections «mineures», d’autant qu’ils veulent à tout prix des élus, nombreux, et que seule la Droite peut les leurs offrir.
Ce n’est pas le principe même de l’alliance qui est condamnable évidemment.
Nous avons écrit ici que les partis centristes actuels n’étaient pas assez forts pour ne pas en conclure avec ceux dont ils se sentent les plus proches.
Et on a bien compris que ce serait toujours, ou presque, avec la Droite.
Dont acte.
Non, ce qui est gênant, c’est que les centristes pouvaient aller seuls à cette bataille des régionales pour se compter et, surtout, développer leur identité sans que cela n’ait de graves conséquences puisqu’il ne s’agissait pas des deux élections reines de la V° République, la présidentielle et les législatives.
Ce qui est gênant également, c’est qu’ils ont même décidé de faire liste commune avec les plus radicaux des membres de LR comme Laurent Wauquiez dont Lagarde vient de dire, sans rire, qu’il avait changé depuis que le président de l’UDI avait dit de lui qu’on ne pouvait pas s’allier avec un homme proche des idées d’extrême-droite, c’est-à-dire en deux mois!
Ce qui est encore plus gênant, c’est que les deux partis centristes n’ont même pas entamé des discussions nationales pour s’allier entre eux avant d’aller conclure un accord, chacun de leur côté avec Les républicains.
Cette attitude est ridicule, surtout, totalement puérile et affligeante pour des gens qui prétendent placer plus haut que tout leur convictions politiques.
Oui, on peut dire que les dirigeants centristes ont trahi le Centre et le Centrisme une nouvelle fois.
Ils auront beau nous expliquer qu’ils se sont bien débrouillés pour avoir nombre d’élus, qu’ils seront la force modératrice de l’alliance, qu’ils n’ont pas vendu leur âme (mais peut-être n’en ont-ils pas…) et qu’ils n’ont pas hypothéqué l’avenir, enfin leur avenir.
On voudrait bien les croire sauf que tout dit le contraire.
Car, quand on défend une pensée politique originale, on se doit, quand cela est possible y aller sous sa propre et unique bannière.
Et cela était possible pour les régionales, élections à la proportionnelle, proportionnelle que les centristes réclament à cor et à cri pour justement se présenter sans recourir à des alliances.
Cherchez l’erreur.
Bien sûr, cela aurait nécessité du courage politique dont on leur rappelle qui ne s’affirme pas par des déclarations emphatiques mais par des actes.

Centristement vôtre.

Le Centriste



samedi 26 septembre 2015

Une Semaine en Centrisme. MoDem – Le virage à droite en phase terminale

Avec son ralliement presque acté à la grande majorité des listes LR-UDI pour les régionales, le Mouvement démocrate de François Bayrou vient de franchir un nouveau pas décisif dans son ralliement au pôle de droite.
Créé en 2007, comme son peu illustre devancier, le Mouvement des démocrates, fondé en 1972 par Michel Jobert (1921-2002), ancien ministre des affaires étrangères de George Pompidou, le parti voulait se trouver «ailleurs», en dehors des clivages gauche-droite.
Surtout, comme son prédécesseur, il avait été créé pour soutenir l’ambition d’un homme, ici François Bayrou, là Michel Jobert.
Un François Bayrou qui sortait gonflé à bloc des présidentielles de 2007 avec un score de 18,57% des voix et une troisième place qui pour lui en valait la première, annonçant, dans son esprit, des lendemains en fanfare d’autant qu’il estimait qu’il aurait du figurer au second tour.
La formation que Bayrou venait de fonder en sabordant l’UDF, ne se voulait pas centriste car elle voulait dépasser cette étiquette et toutes les autres étiquettes politiques.
En déclarant que le mot centriste ne faisait pas partie de son vocabulaire, son président permettait à nombre de ses électeurs de centre-gauche, voire de gauche, de la présidentielle d’adhérer nombreux à ce qui devenait rapidement le MoDem dans une volonté de l’ancrer dans la modernité de l’époque.
Cependant, dès le départ, le fondement même de l’existence du parti était de permettre à François Bayrou de devenir président en 2012.
Dès lors, le positionnement du Mouvement démocrate navigua sans cesse par rapport aux prises de position de son leader, ce qui faisait que son identité politique a toujours été peu compréhensible.
Lors des premières années, le temps de se prendre des vestes à toutes les élections, le MoDem fut dans cet ailleurs indéfinissable mais qui permettait à Bayrou d’exister politiquement et de construire patiemment sa stratégie, son image et sa stature d’homme d’Etat pour 2012.
La stratégie en question était, à partir de sa base de centristes fidèles malgré ses écarts de plus en plus nombreux vers la gauche, de se présenter comme un De Gaulle moderne le mieux à même de créer les conditions d’une vaste union nationale, un thème déjà présent en 2007 et indispensable pour faire de Bayrou un candidat crédible lui qui n’avait que quelques élus pour le soutenir.
Pour la présidentielle de 2012, François Bayrou fut donc un candidat plutôt de gauche, surtout antisarkozyste et professant une large union de tous les partis français à l’exception du Front national.
Le résultat ne fut pas à la hauteur de ses attentes.
Ni le soutien accordé à François Hollande au second tour qui ne se concrétisa en aucune alliance avec le nouveau pouvoir.
Et le Mouvement démocrate ne put faire élire que trois députés aux législatives qui suivirent dont deux partirent rapidement sous d’’autres cieux.
Sans mandat électif, avec un parti peau de chagrin au niveau des élus et des militants de moins en moins nombreux et, surtout, déboussolés mais tout de même fidèles au chef, l’heure fut alors à l’introspection.
Celle-ci, assez rapide et sans doute peu profonde, aboutit au rapprochement d’abord avec l’UDI de Jean-Louis Borloo pour avoir quelques députés européens sous l’étiquette L’Alternative puis à celui avec l’UMP (désormais Les républicains) nonobstant la présence de Sarkozy à sa tête, pour les municipales.
Cela s’accompagna d’une hargne vis-à-vis de François Hollande et du Parti socialiste, semblable à celle qui avait cours au MoDem vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et de l’UMP entre 2007 et 2012, provoquant le départ de l’«aile gauche» du parti.
L’élection de François Bayrou à la mairie de Pau en 2014 était un des jalons de la route qui devait mener le MoDem à droite de l’échiquier politique, une première pour le parti mais pas pour son leader.
Et les élections régionales de décembre prochain achèveront pratiquement ce retournement politique qui aurait sans doute était plus rapide et sans condition si Alain Juppé avait été président de LR et non Nicolas Sarkozy.
Nombre de personnes se demandent comment le MoDem peut encore exister et s’il ne va pas imploser après tant de zigzags.
En réalité, ils n’ont pas compris qu’il fait partie de cette catégorie de formation qui n’existe que par un soutien à son chef avec une dévotion parfois religieuse à celui-ci.
Dans le paysage politique français, seul le Front national à l’époque de Jean-Marie Le Pen est autant identifié que le Mouvement démocrate à son chef.
Cela ne signifie pas que le virage à droite se fait sans accros ou que les électeurs goberont en masse ce que l’on peut qualifier d’opportunisme, en tout cas de stratégie uniquement dédiée à l’ambition d’un homme qui ne s’embarrasse pas de logique pour construire son destin dont il espère encore qu’il le mènera dans le fauteuil de l’Elysée.
Reste donc que le MoDem, jusqu’à la présidentielle de 2017 sera de droite.
A ce moment, sans doute, pour la campagne électorale de Bayrou reviendra-t-il vers son idée de rassemblement national à la sauce gaulliste.
Déjà, le président du Mouvement démocrate, persuadé que Juppé ne peut-être le candidat de LR, teste ses nouveaux slogans, parlant de «reconstruction» et de la France comme «une entité de rassemblement».
Quoi qu’il en soit, la seule chose sûre en la matière est que le Mouvement démocrate n’existe que par son chef et ne se détermine politiquement que par lui.
Vouloir comprendre son fonctionnement et son positionnement autrement est peine perdue.
C’est pourquoi, aussi, ce virage à droite tactique n’est-il que temporaire jusqu’à un recentrage tout aussi tactique.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC



mercredi 23 septembre 2015

Actualités du Centre. Grèce – Les centristes plus nombreux dans le nouveau parlement

Vassilis Levendis (Enosi kentroon)
Alors que les élections législatives grecques du 20 septembre ont permis au parti d’extrême-gauche Syriza de revenir au pouvoir mais sans la majorité absolue (d’où une alliance renouvelée avec le petit parti de la droite radicale des Grecs indépendants!) et à Alexis Tsipras de retrouver son poste de Premier ministre, les centristes ont gagné, de leur côté, plusieurs sièges même s’ils ne représentent même pas 10% des députés (et moins de 10% des voix).
Mais, dans la nouvelle chambre des députés, la vouli, ils sont désormais répartis dans deux formations, To potami (La rivière) et Enosi kentroon (l’Union centriste).
Ce dernier parti, fondé en 1992 par Vassilis Levendis, se veut l’héritier de la tradition centriste grecque représentée par Kómma Philelefthéron, (littéralement «Parti des libéraux» traduit par «Parti libéral») fondé en 1910 par Elefthérios Venizélos, le fondateur de la «Grèce moderne» et où l’on retrouvait des leaders comme Georges Papandréou ou Alexandros Papatanasiou, devenu en 1961 l’Union du centre.
L’Union centriste a ainsi obtenu 3,43% des suffrages (contre 1,79% en janvier) et neuf députés (contre aucun dans l’ancienne vouli).
De son côté, La rivière, fondée en 2014 par Stavros Theodorakis, avec 4,09% des suffrages, n’a pu rééditer son score de janvier dernier (6,05%) et avec onze députés en a perdu six par rapport à l’ancienne vouli.
Reste qu’en additionnant les deux partis centristes, on trouve désormais 20 députés centristes (sur 300) contre 17 auparavant.


lundi 21 septembre 2015

Une Semaine en Centrisme. Présidentielle – Mais qu’est-ce que l’UDI va décider le 20 mars?

Jean-Christophe l’a donc décidé et annoncé, c’est le 20 mars prochain que les militants de l’UDI vont se prononcer sur ce que va faire leur parti pour les présidentielles.
Il a ainsi expliqué que «début janvier, nous lancerons en interne le débat sur l'élection présidentielle» et qu’il dira au mois de février «ce que j’en pense», estimant en outre que «toutes les opinions sont respectables» sur le sujet.
Le président de la formation de centre-droit a ajouté que tout le monde devrait respecter le choix des militants une fois celui-ci fait, ce qui est, à la fois, une mise en garde et sans doute… un vœu pieux!
Quatre options sont possibles:
1) Présenter un candidat à l’élection présidentielle;
2) Rejoindre la primaire de Les républicains en y présentant ou non un candidat;
3) S’allier avec le Mouvement démocrate en présentant un candidat commun avec ou sans primaire du Centre;
4) Ne pas présenter de candidat, ne pas rejoindre la primaire de LR, ne pas s’allier avec le Mouvement démocrate tout en se prononçant pour un candidat extérieur au parti une fois que tous les prétendants se seront déclarés ou quelques mois avant le premier tour.
Eliminons tout de suite la dernière alternative qui signifierait l’incapacité de l’UDI de décider et de s’en remettre à un choix au dernier moment tout en espérant en retirer des avantages politiques et électoraux.
Bien entendu, cela pourrait avoir l’intérêt de donner à ce ralliement tardif une importance dans le résultat du premier tour, donc une possibilité de négocier un bon accord.
Mais cela voudrait aussi dire que l’UDI refuserait d’avoir un rôle actif dans la précampagne, voire dans la campagne présidentielle.
Avec le risque que ses électeurs aient choisi avant elle et donc de ne guère lui donner la possibilité de négocier quoi que ce soit d’intéressant.
La troisième option – la meilleure pour le Centre, évidemment – semble également peu crédible pour deux raisons.
La première et principale concerne les mauvais rapports entre Lagarde et Bayrou ainsi que la méfiance de nombre de militants de l’UDI envers le président du Mouvement démocrate et le peu d’engouement des militants du MoDem pour le «parti frère».
La deuxième est que François Bayrou a déjà fait son choix.
Soit il soutiendra Alain Juppé s’il est le candidat de LR, soit il se présentera lui-même sans passer par un accord avec l’UDI ou une primaire du Centre.
Reste les deux premières options, la candidature indépendante et le ralliement à la primaire LR.
La candidature indépendante de l’UDI est sans doute souhaitée par une majorité de militants mais ce n’est pas sûr que cette option soit celle qui soit retenue.
Car participer pour participer n’est peut-être pas le meilleur moyen de montrer sa force.
Cela peut même être la meilleure façon d’étaler sa faiblesse.
Reste que la présidentielle est la reine des élections politiques françaises.
Ne pas y être est donc pour un parti ou un courant de pensée une décision lourde de conséquences.
Cela signifie, aux yeux des Français, que l’on n’est pas assez fort ou que l’on estime que l’on ne représente pas un courant de pensée assez important pour figurer dans la compétition.
Dans la V° République, l’absence d’un parti à la présidentielle est un aveu de faiblesse et un handicap dans la vie politique.
L’intérêt d’un ralliement à la primaire de LR en présentant ou non un candidat, permettrait à l’UDI d’être associée à la campagne et, surtout, de négocier très en amont des conditions favorables en cas de victoire de la Droite.
Elle permettrait aussi de ne pas se ridiculiser si jamais le candidat de l’UDI faisait dans les sondages des scores à la Hervé Morin en 2012, soit entre 1% et 2% des intentions de vote…
En revanche, elle noierait sans doute le parti dans la masse et dans la nasse de la Droite et celui-ci ne pèserait pas grand-chose face à LR plus la campagne avancerait.
Du coup, l’espoir d’obtenir beaucoup de concessions de la part des LR deviendrait illusoire.
Le choix n’est pas évident à faire n’en déplaise à Laurent Hénart (pour une candidature indépendante) et Hervé Morin (pour un ralliement inconditionnel à la primaire).
L’UDI a beaucoup à perdre dans les deux cas mais peut aussi beaucoup gagner.
Par ailleurs, on peut aussi imaginer des décisions intermédiaires.
La première serait de présenter un candidat avec la possibilité de se retirer si le candidat LR risquait d’être éliminé ou si son score demeurait ridiculement bas dans les sondages.
On pourrait ainsi imaginer le scénario suivant: l’UDI présente un candidat, le teste auprès des Français, scrute les signes de son intérêt mais aussi de ses conséquences sur le deuxième tour et décide, une fois la situation clarifiée de la pérenniser ou, au contraire, de la retirer après une négociation avec LR.
La deuxième serait de poser des conditions fortes au ralliement à la primaire notamment dans l’élaboration d’un programme électoral commun et d’un futur pacte de gouvernement avec une présence notable dans le gouvernement avec des postes-clés.
La troisième serait de demander à tous les candidats LR d’expliquer en quoi leur programme est compatible avec les valeurs centristes et d’adopter une liste de mesures centristes à mettre en œuvre une fois élu à l’Elysée et de choisir le meilleur d’entre eux sur ces critères sans rejoindre directement la primaire pour garder son indépendance dans le soutien mais aussi la critique.
Une fois le choix réalisé, il faudra aussi se poser la question cruciale de savoir si tous, à l’UDI et dans les partis qui forment cette confédération se plieront à celui-ci.
Ainsi, si l’UDI présente un candidat, Hervé Morin et le Nouveau centre l’accepteront-ils alors qu’ils ont déjà menacé d’aller négocier directement avec LR leur participation à la primaire?
A l’opposé, si l’UDI décide de se rallier à la primaire de LR, Laurent Hénart et le Parti radical, l’approuveront-ils, eux qui viennent de rappeler qu’ils n’avaient pas quitté l’UMP pour devenir un simple appendice de LR?
Y aura-t-il, également, des envies de candidatures «indépendantes» de membres de l’UDI si le parti renonce à en présenter un officiellement?
Mais la question principale, cruciale même, est sans doute: y aura-t-il encore une UDI après le 20 mars?
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC



vendredi 18 septembre 2015

Actualités du Centre. Grande-Bretagne – Réorganisation au centre-gauche?

Tim Farron
Après la victoire des conservateurs de David Cameron aux législatives du 7 mai qui, en obtenant la majorité à la Chambre des communes, n’ont plus eu besoin d’une coalition avec le parti centriste des libéraux-démocrates (qui, lui, s’est effondré avec seulement 8 élus contre 57 sortants) puis la victoire sans appel du gauchiste Jeremy Corbyn le 12 septembre à la tête du Labour avec près de 60% des suffrages, se prépare-t-il une réorganisation du centre-gauche avec une partie des travaillistes proche de la troisième voie mis en œuvre par Tony Blair en son temps et la frange de gauche des libéraux-démocrates?
C’est ce que pense en tout cas le nouveau patron de ces derniers, Tim Farron, positionné pour sa part au centre-gauche et qui a remplacé Nick Clegg, démissionnaire après le grave échec électoral de son parti et beaucoup plus centriste que lui.
Ainsi, il a déclaré dans le Guardian que, pour les libéraux-démocrates, l’élection de Corbyn changeait «potentiellement» tout.
Selon lui, cette victoire d’un représentant de la gauche de la gauche du Parti travailliste ouvre «un vaste espace au centre de la politique britannique pour les raisonnables, les modérés, les progressifs qui sont opposés à ce que font les conservateurs mais qui ne peuvent pas apporter leur soutien à un parti d’extrême-gauche».
Mais cette réorganisation de l’opposition et du centre-gauche ne semble pas crédible à certains travaillistes même si Farron a affirmé que nombre de députés modérés du Labour l’avaient appelé pour le sonder à ce sujet.
A noter que Tim Farron ne se considère pas comme un centriste, ayant fait cette déclaration on ne peut plus claire: «Je crois que le centrisme est sans intérêt. Il est sans inspiration. Je ne suis pas un centriste».
Il faut rappeler que sur beaucoup de sujets les Libéraux-démocrates se positionnent plus à gauche que les travaillistes de la Troisième voie, ce qui d’ailleurs leur causa un problème majeur lors de leur coalition avec les conservateurs, une grande partie de leurs électeurs s’étant détournés d’eux rapidement, notamment par l’abandon de positionnements progressistes.


Actualités du Centre. UDI: pour Lagarde et Morin, le débat sur la présidentielle après les régionales

Jean-Christophe Lagarde l’a répété sur Radio classique, la décision concernant la présidentielle de 2017 – participation à la primaire LR, candidature indépendante, soutien à un candidat qui n’est pas du parti – sera prise au premier trimestre 2016.
Même son de cloche chez Hervé Morin qui veut se concentrer sur sa candidature au poste de président de région en Normandie et qui critique le choix d’Yves Jégo d’avoir annoncé son soutien à Bruno Le Maire.
En attendant, les deux dirigeants de l’UDI veulent se concentrer sur les régionales.
Mais au-delà d’un apparent son de cloche consensuel, les positions n’ont pas bougé.
Pour Jean-Christophe Lagarde, le débat sera tranché par les militants lors d’un congrès dédié à la présidentielle et l’important sera que l’UDI soit présente de manière forte et propose un projet politique face aux échecs depuis 34 ans du PS et de LR (ex-RPR-UMP).
En revanche pour Hervé Morin, il s’agira de définir une participation à la primaire (et de décider si le parti y présente ou non un candidat) et de se réunir derrière le champion de la Droite, tout en appelant François Bayrou à faire de même au nom de l’union et pour faire barrage à l’extrême-droite.
Cette trêve entre les deux hommes, si elle est réelle et respectée, s’explique sans doute par la proximité des régionales où le parti de centre-droit doit apparaître le plus uni (ou le moins désuni…) possible s’il veut avoir une certaine crédibilité.
Rappelons que le but de l’UDI les 6 et 13 décembre prochains est de gagner trois présidences de région et un nombre conséquent de conseillers régionaux.

Après la moisson espérée, il sera toujours tant de s’écharper…


mardi 15 septembre 2015

Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis: Trump candidat préféré des démocrates, Sanders, celui des républicains!

Non, il n’y a pas d’erreur ou de faute de frappe dans le titre que vous venez de lire.
Car quel est bien le secret espoir des démocrates pour la prochaine élection présidentielle? Que Donald Trump soit le candidat républicain pour qu’ils puissent l’emporter.
Et quel est celui des républicains? Que Bernie Sanders soit le candidat démocrate pour qu’ils puissent l’emporter.
Voilà ce qui est actuellement dans la tête des dirigeants des deux principaux partis qui regardent avec effroi les deux démagogues populistes qui n’en finissent pas de monter dans les sondages.
Du coup, ils nourrissent cette espérance ultime, non pas de faire gagner leur camp avec le meilleur candidat possible mais à espérer qu’un démagogue populiste représente le parti adverse pour le plomber et faire élire son champion, quel qu’il soit, comme un rempart au personnage dangereux et irresponsable qu’il aura en face de lui.
C’est un bien étrange dévoiement de la démocratie que d’espérer ainsi la présence d’un candidat repoussoir, même si l’on sait depuis longtemps qu’une élection, si elle est le choix d’un candidat, est aussi et souvent surtout l’élimination d’un autre (voire de plusieurs dans une élection à deux tours).
Reste que l’essentiel dans une élection pour un parti ou un camp politique est de présenter son programme et de choisir son candidat en faisant tout pour que ceux-ci emportent l’adhésion d’une majorité du corps électoral.
Ce n’est pas de vouloir un duel face à un personnage inéligible pour triompher.
Or c’est peut-être ce qui se passera le 8 novembre 2016 aux Etats-Unis, pays pionnier de la démocratie.
Choisir un candidat totalement par défaut serait une sorte de première dans le monde démocratique (même si Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen a été un peu dans ce cas, lui qui n’avait même pas réuni 20% des suffrages au premier tour, 19,88%, de la présidentielle de 2002 mais qui en remporta plus de 80% au second tour, 82,21%…).
Bien sûr, des populistes se sont souvent présentés aux élections dans les pays démocratiques et les Français en savent quelque chose avec les Boulanger et autres Poujade.
Et si aux Etats-Unis, d’Andrew Jackson à Ronald Reagan en passant par Barry Goldwater ou Ross Perot, le pays en a connu un certain nombre prétendant s’installer à la Maison blanche – dont quelques uns ont même été élus –, les deux grands partis luttent avant tout pour leur candidat et leur programme.
Mais c’est vrai que l’on a assisté à glissement préoccupant en la matière lors de la réélection d’Obama en 2012 où les républicains avec leur aile extrémiste et raciste du Tea party, voulaient avant tout faire barrage au président sortant, peu importe qui se trouverait face à lui et avec quel programme.
Pour en revenir à Trump et Sanders, jusqu’à présent, un seul camp à la fois était concerné par des candidatures de populistes démagogues.
Ce qui doit interpeller dans cette affaire, c’est que ces derniers dont l’un (Trump) glorifie sa condition de milliardaire comme unique programme pendant que l’autre (Sanders) attaque obsessionnellement les milliardaires comme unique programme et qu’une partie importante des électeurs les glorifient pour cela.
Ils ont même réussi avec ces discours au ras des pâquerettes à marginaliser les candidats sérieux, surtout les candidats centristes comme Hillary Clinton (démocrate) ou modérés comme John Kasich (républicain), ceux qui ont un vrai programme politique et qui veulent, non pas, diviser le pays mais l’unir.
Evidemment, le cauchemar serait d’avoir un duel Trump-Sanders, le stade ultime du fourvoiement de la démocratie républicaine et sa transformation en une populo-démagocratie avec tous les risques qui vont de pair.
Dans ces situations flottantes, certains parient sur la sagesse des peuples pour que le pire soit évité.
Alors parions sur celle des Américains mais pas sûr que cela suffira…
Alexandre Vatimbella
Directeur du Crec



lundi 14 septembre 2015

Vues du Centre – Jean-François Borrou. Jégo l’opportuniste tend la main à Le Maire

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Yves Jégo sera toujours Yves Jégo.
L’homme politique à l’opportunisme consternant et pathétique ainsi qu’en mal de médiatisation a encore frappé, à la recherche désespérée d’exister par tous les moyens
Celui qui se retrouve aujourd’hui au centre par accident au grand dam des véritables centristes et qui prônait il y a encore peu une indépendance sans restriction de l’UDI et la présence indispensable du parti de centre-droit à la présidentielle, le voilà qui soutien désormais le droitiste Bruno Le Maire pour la primaire LR.
Et cela juste au moment où le président de son parti, Jean-Christophe Lagarde, vient de déclarer, «Je ne reconnais plus Bruno Le Maire (...) qui ne tient plus du tout ni le même positionnement ni le même discours politique», l’accusant d’avoir entamé un virage très à droite préoccupant...
Petit retour sur un parcours politicien qui est un cas d’école en la matière.
Yves Jégo a été un groupie de Nicolas Sarkozy, après avoir été un proche de Nicolas Dupont-Aignan, le souverainiste proche de l’extrême-droite, ne tarissant pas d’éloges sur ce leader exceptionnel… qui l’avait nommé secrétaire d’Etat à l’Outre-mer en 2008.
Une fois remercié sans ménagement par le même Sarkozy un peu plus d’un an après sa nomination, il en devint immédiatement un des contempteurs les plus virulents, quittant du même coup l’UMP pour devenir membre du Parti radical (un mois après son éviction!) puis partir avec son nouveau mentor, Jean-Louis Borloo – pour lequel il voue la même admiration que celle qu’il avait pour Sarkozy –, créer en 2011, l’Alliance républicaine écologiste et sociale.
Puis il le suit à l’UDI dont il devint, en 2014, par hasard et pour quelques mois le «président par intérim» lorsque Borloo quitta le parti.
Il crut alors que le destin avait enfin frappé à sa porte.
Malheureusement pour lui, il n’avait hérité du poste que parce qu’il était le moins dangereux de tous les dirigeants de l’UDI aux yeux de ceux qui fourbissaient leurs armes pour en prendre réellement la tête.
Retour sur terre d’autant plus brutal qu’il fut laminé au premier tour du scrutin pour la présidence de l’UDI.
Il se rallia au bon cheval, Jean-Christophe Lagarde qui, une fois élu, le nomma pour le récompenser premier vice-président, une fonction qui est un placard pas vraiment doré.
Dès lors, il devait se chercher une autre façon d’exister.
Il tenta nombre d’initiatives qui tombèrent dans les limbes des fausses bonnes idées politiques comme celle d’accorder l’asile politique à Edward Snowden tout en le nommant citoyen d’honneur de la République française…
Il fit parler de lui dernièrement avec sa proposition de menus végétariens pour les cantines scolaires puis par la tenue des «Assises du produire en France» organisées en compagnie d’un autre grand opportuniste de la politique française, Arnaud Montebourg.
Mais il lui fallait aussi trouver un nouveau maître.
C’est fait avec son soutien à Bruno Le Maire.
Mais pourquoi diable Le Maire?
On pense évidemment qu’il était assez difficile à Jégo de revenir chez Sarkozy (encore qu’il en est tout à fait capable).
Sans doute a-t-il pensé avec raison qu’il ne serait pas accueilli comme le retour du fils prodigue et qu’il n’obtiendrait aucun strapontin, ceux-ci étant préemptés depuis longtemps par des politiques d’une autre trempe.
Aller voir Juppé n’était guère plus intéressant dans cette optique.
Restaient des seconds couteaux.
Dans ce cadre, celui qui a le plus de chance de «faire un coup» est Bruno Le Maire.
Cela tombait bien, il est en mal de soutiens venus de l’UDI.
Il y avait donc une place à prendre et Yves Jégo l’a prise.
En tout cas, il l’espère.
Pour justifier son ralliement au député LR de l’Eure, il a expliqué, sans rire, au JDD qu’il est «le seul qui peut créer la surprise et représenter le saut générationnel qui changera la donne», capable d’apporter une «bouffée d’air frais» que, selon lui, les Français attendent.
Un peu court évidemment mais c’est le cadet des soucis de monsieur Jégo.
Avec Le Maire, il pourra peut-être exister et ça, pour lui, ça n’a pas de prix.
Une dernière chose, notre homme a rebaptisé son micro-parti Mieux vivre ensemble et sa nouvelle devise politique est de «faire de la politique autrement».
Non, ça ne s’invente pas…

Jean-François Borrou



dimanche 13 septembre 2015

Présidentielle USA 2016. Médias: Barack Obama – Hillary Clinton, même combat?

Quant il s’est représenté en 2012 pour un second mandat, Barack Obama n’a pas du en croire ses yeux et ses oreilles.
Lui, le candidat chéri des médias en 2008, mis sur un piédestal de manière parfois aussi grotesque qu’indécente, voire proche de la faute professionnelle en tout cas en dehors de toute déontologie, devait affronter une presse hostile et des journalistes agressifs.
Son bilan était contesté par ces derniers ainsi que sa personnalité hésitante et trop «intellectuelle» qui était présentée comme inconciliable avec ce que l’on demande à un président des Etats-Unis.
Cependant, en creusant un peu cette hostilité, on pouvait se rendre compte que ses torts principaux aux yeux des médias étaient surtout d’avoir été adulé plus que de raison par ceux-ci.
Les journalistes, dans un retour du balancier aussi pathétique et consternant, adoptèrent ainsi un comportement de défiance sensé leur permettre de se faire «pardonner» pour cette idolâtrie un peu honteuse.
Oui, Barack Obama n’était pas un être surnaturel mais un homme, il n’allait pas révolutionner l’Amérique et le monde mais il était seulement un centriste assumé qui proposait une politique responsable et équilibrée.
Mais, cela, il suffisait de l’écouter et de lire pour le savoir dès 2004…
Le cas d’Hillary Clinton est un peu différent.
Elle n’a jamais été adulée par ces mêmes médias, bien au contraire.
Depuis fort longtemps, elle est même une de leurs têtes de turc.
En revanche, elle partage avec Barack Obama, d’avoir été couverte par ceux-ci au-delà de toute mesure et de toute impartialité.
Il y a deux ans, le New York Times a même du s’expliquer sur sa décision de mettre une journaliste à plein temps sur l’ancienne secrétaire d’Etat alors que cette dernière n’occupait plus aucune fonction officielle ou élective et ne s’était pas encore décidé si elle se présenterait à la présidentielle…
Et le quotidien, tout comme d’autres médias, se mit à la recherche d’histoires qui pourraient créer un scandale, travestissant même la réalité lors d’une enquête, ce qui obligea ses responsables à s’excuser.
On évitera au lecteur une liste de tentatives de déstabilisations aussi longue qu’indigeste.
Pour l’instant, la focalisation s’est faite sur l’affaire de ses e-mails lorsqu’elle était secrétaire d’Etat où on l’accuse d’avoir utilisé un serveur privé, ce qui était son droit, sans pouvoir prouver jusqu’à maintenant qu’elle a commis une faute quelconque.
Si cela ne s’appelle pas de l’acharnement, en tout cas, cela y ressemble.
Mais Hillary Clinton en a l’habitude et elle savait à quoi s’attendre en se présentant même si elle ne savait pas forcément d’où les premières attaques partiraient et sur quoi elles porteraient.
A l’inverse d’Obama, elle a du affronter une hostilité et une agressivité quasiment dès son apparition sur la scène publique puis politique.
Et au moment où, après un déferlement d’articles et de reportages à charge, d’analyses défavorables, elle baisse dans les sondages, il est intéressant de voir que ce sont les mêmes mécanismes utilisés contre Obama en 2012 qui sont à nouveau à l’œuvre en ce qui la concerne pour cette campagne présidentielle.
Et ce sont également les mêmes reproches que l’on adressait alors à Obama, qui sont également adressés à Clinton aujourd’hui:
- Une incapacité d’être proche du peuple et de comprendre ses problèmes quotidiens;
- Des revenus importants (même s’ils sont uniquement le fruit de leur mérite par leur travail et non d’un héritage ou de dons suspects) qui les discréditeraient de parler des classes moyennes;
- Un positionnement politique qui recherche avant tout l’équilibre et que les médias attribuent à de l’indécision;
- Un intellectualisme trop éloigné de la réalité concrète.
Mais, plus que tout, c’est leur positionnement centriste qui ne favorise pas médiatiquement parlant ceux qui l’adoptent et qui refusent ainsi de jouer la politique du pire très prisée par les journalistes.
En 2012, Barack Obama a réussi à se sortir de cette nasse médiatique grâce à son aura, à celle de ses soutiens (notamment de Bill Clinton, le mari d’Hillary!) et la faiblesse de ses opposants républicains, notamment de leur candidat, Mitt Romney.
Hillary Clinton peut-elle en faire de même alors qu’elle baisse dans les sondages, que sa crédibilité est atteinte, que ses opposants démocrates (Bernie Sanders, Joe Biden) montent en puissance et que son discours est, pour l’instant inaudible alors même que les primaires ne commencent qu’en février 2016 et que la campagne officielle qu’en septembre 2016?!
Personne ne peut répondre vraiment à cette question.
En revanche, il semble bien qu’elle va devoir monter au créneau et se battre pour déjouer toutes les chausse-trappes que ses adversaires ont préparées et que les médias attendent de relayer avec gourmandise.
Barack Obama a montré qu’un centriste était capable d’y parvenir.
A elle de prouver qu’elle est de la même veine.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



samedi 12 septembre 2015

Actualités du Centre. Sondage: 32% des Français se situent au centre

Selon un sondage IFOP pour le quotidien l’Humanité, 15% des personnes interrogées se situent au centre-gauche et 17% au centre droit soit une progression de trois points par rapport à une enquête similaire réalisée en septembre 2014.
90% des sympathisants UDI et 60% de ceux du Mouvement démocrate se situent au centre-droit (contre 10% et 40% au centre-gauche).
En outre, 57% des sympathisants du MoDem et 62% de ceux de l’UDI estiment qu’il existe toujours des différences nettes entre la gauche et la droite (66% des Français).
Quant à la connotation donnée à différents mots, les centristes estiment à 96% (MoDem) et 93 % (UDI) que la liberté est un mot positif, arrivant en tête de tous les autres sympathisants politiques.
De même, ils se placent en tête pour le mérite (avec 94% des MoDem et 97% des UDI), le travail (avec 89% des MoDem et 96% des UDI), l’égalité (avec 89% des MoDem et 86% desUDI), et la compétitivité (avec 84% des MoDem et 84% des UDI).
Les sympathisants du MoDem sont aussi en tête pour la solidarité (91%).
Les sympathisants de l’UDI, eux, sont en tête pour la laïcité (88%), la nation (94%), l’entreprise (96%), l’autorité (82% à égalité avec ceux de LR), les réformes (81%), l’Union européenne (72% à égalité avec ceux d’Europe-écologie-les verts), le capitalisme (67%).
Par ailleurs, les sympathisants du MoDem arrivent en tête (98%) sur l’adhésion à la proposition «Il faut que les richesses du pays ne soient pas accaparées par une minorité» (95% pou ceux de l’UDI).
Enfin, petite surprise, 51% des sympathisants du MoDem (contre 49%) et 43% de ceux de l’UDI (contre 57%) estiment que la politique économique de François Hollande est semblable à celle menée par Nicolas Sarkozy en sont temps.
Pour lire l’ensemble des résultats cliquez ici
(Sondage IFOP réalisé du 4 au 8 septembre 2015 par internet auprès d’un échantillon de 2.000 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



vendredi 11 septembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Crise des migrants: l’humanisme centriste au défi d’une responsabilité clairvoyante

Il y aurait donc les méchants Français, ceux qui ne veulent pas accueillir les migrants qui fuient les guerres, et les gentils Français, ceux qui leur ouvrent leurs bras (ou ceux des autres…).
Raisonner sur cette opposition est d’un simplisme consternant de la part de ces politiques mais aussi de ces représentants du monde médiatique et de ces intellectuels qui se présentent en autorités morales à peu de frais et présentent ainsi le débat légitime qui divise ou, tout au moins, interroge une population inquiète et en manque de repères à qui on fait une leçon indécente du bien et du mal.
Un dernier sondage montre que, désormais, 53% des Français sont majoritairement pour l’accueil de réfugiés dont une large part d’électeurs centristes (76% des sympathisants du MoDem et 77% de ceux de l’UDI).
Si cette générosité doit être saluée d’autant qu’elle se rattache, pour ce qui est des centristes, à leur humanisme qui est la base même de leur engagement politique et sociétale, on ne peut pourtant pas en rester là.
Car les choses ne sont malheureusement pas aussi simples.
Je connais, par exemple, des centristes qui seraient prêts à accepter toute la misère du monde si elle venait de pays et de populations qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et républicaines, qui ne refusent pas les réfugiés de Syrie, d’Irak, de Libye ou d’ailleurs, mais qui se posent des questions sur la réelle volonté d’’intégration d’un certain nombre d’entre eux ainsi qu’à propos des divergences avec eux sur ce que signifie le vivre ensemble.
La générosité d’aujourd’hui créera peut-être une situation inextricable demain.
C’est d’ailleurs ce que l’on reproche à l’immigration de l’après-guerre où la France ainsi que les autres pays européens sont allés chercher cyniquement dans les pays pauvres de la main d’œuvre bon marché pour faire tourner la machine économique et produire des taux de croissance qui nous font désormais rêver sans se préoccuper de savoir comment tout ces gens se fondraient harmonieusement dans la communauté nationale (à l’époque, les dirigeants politiques et économiques disaient sans état d’âme qu’on les renverrait dans leur pays quand on n’aurait plus besoin d’eux, propos scandaleux humainement et politiquement parlant).
Justement, l’impossibilité d’intégration à moyen terme, le développement de sous-cultures communautaires dont certains aspects ne sont absolument pas solubles dans la démocratie républicaine sont des problématiques qui sont apparues depuis une trentaine d’années à propos de cette immigration et de manière prégnante depuis la fin des années 1990 et dont nous n’avons pas de solutions miracles.
Sans oublier l’incompréhension de tous ceux qui peinent à vivre décemment, à se loger et à trouver un travail, à élever leurs enfants et qui se demandent comment on peut trouver les moyens pour aider des réfugiés avant de s’occuper d’eux réellement en priorité.
Ceux qui ne voient pas tout cela, pire, qui font semblant de ne pas le voir sont des irresponsables qui veulent uniquement surfer sur la vague d’émotion pour glaner quelques points dans les sondages, pour alléger leur conscience de tous les rendez-vous manqués du passé ou du présent, voire pour se gargariser de leur «générosité» dans les salons qu’ils fréquentent.
Pour couper court à toute critique et à toute polémique aussi simplistes que la distinction entre méchants et gentils, je dois dire que je n’ai pas un nom français (italien), que mon père n’était pas français (grec), né dans un pays arabe (Egypte) – ainsi que mon grand-père né dans un pays musulman (Turquie) – et que je ne suis pas né, non plus, sur le territoire français et que ma première nationalité a été grecque.
Pour ceux qui, à l’inverse, voudraient me reconduire illico à la frontière après ce coming-out, je précise que ma mère vient d’une famille bien française au nom bien français, installée depuis des siècles en Picardie et qu'elle fit la déclaration ma naissance peu de temps après celle faite par mon père, au consulat de France de mon lieu de naissance…
Ayant évacué une possible polémique d'un côté comme de l'autre, venons-en à la discussion sérieuse.
Nous sommes, depuis quelques temps, dans une société où la compassion est érigée en dogme.
La politique compassionnelle de nos dirigeants en est une preuve tous les jours.
Pour ceux qui ont dépassé un certain âge, ils se rappellent qu’il y a quelques décennies, à chaque fois qu’un pigeon était écrasé, le président de la république ne publiait pas un communiqué de presse, n’allait pas s’incliner devant sa dépouille mortelle du volatile devant les caméras et ne le décorait de la légion d’honneur pendant que les chaînes d’information en continue en faisaient plusieurs heures de direct avec des «spécialistes» autoproclamés.
Cette caricature n’est malheureusement pas très loin de la réalité actuelle mais elle veut rappeler que nous sommes dans une ère où tout est devenu un spectacle qui doit produire des bénéfices pour ceux qui en sont les acteurs.
Bien entendu, on ne peut faire aucune comparaison entre les mises en scène à propos de tout événement qui s’y prête et la réalité de la crise des migrants qu’ils vivent depuis quelques années et qui atteint de plein fouet désormais l’Europe et la France de manière critique depuis la chute de Kadhafi en Libye et que les conflits en Syrie et en Irak ont pris une dimension paroxystique.
On parle ici d’être humains et d’une véritable détresse qu’il serait mensonger de nier.
Personne ne peut mettre en doute les dires de ces migrants sur la recherche d’une terre d’accueil, là où la vie de leurs enfants n’est pas en jeu, là où ces enfants n’entendent pas le bruit du canon à longueur de journée sans pouvoir aller jouer ou se rendre à l’école.
Cette réalité terrible ne peut pourtant pas occulter la question de l’intégration et de l’acceptation des valeurs de la démocratie républicaine que cette politique compassionnelle à courte vue refuse de voir.
On sait bien qu’un certain nombre de ces migrants n’ont aucune envie d’abandonner leur culture et leur religion qui ont plus de points de divergence que de points communs avec celle des pays occidentaux.
Cela n’est pas critiquable en soi, chacun a le droit de choisir ses références en la matière.
En revanche cela impose que si nous leur ouvrons la porte pour se réfugier le temps de la guerre, nous ne la laissions pas ouverte une fois celle-ci terminée à ceux qui ne veulent pas de la définition de notre vivre ensemble.
Bien sûr, ces personnes qui refusent les principes de la démocratie républicaine ne feront sans doute pas beaucoup plus de terroristes islamistes sur le territoire qu’en font les convertis «bons» français de souche.
Mais, par leur contestation des valeurs qui fondent notre liberté, notre égalité et notre fraternité, ils fragiliseront le lien social qui nous permet de vivre dans une société démocratique qu’ils déstabiliseront.
De même, il ne faut pas fantasmer, il n’y aura sans doute pas des millions de migrants qui s’établiront en Europe et en France en particulier dans un avenir proche.
Cela dit, personne de lucide et responsable ne peut dénier que la présence de ces migrants posera un problème culturel latent (et non humain).
Je parle ici des cultures de groupes spécifiques (peuple, religion, idéologie, etc.), celles qui malheureusement divisent l’humanité et produisent les guerres (et non des cultures individuelles qui s’enrichissent mutuellement quand elles sont respectueuses de l’autre).
Tous les jours nous sommes confrontés à cette menace dans le monde mais aussi en France comme le prouve l’exemple ultime de Daech, comme l’a prouvé, il n’y a pas si longtemps, celui des nazis.
Vivre dans une démocratie républicaine c’est interdire à toute culture de la remettre en cause de n’importe quelle façon que ce soit.
Le «printemps arabe» et ses dérives avec la victoire des partis islamistes partout où des élections «libres» furent organisées et la violence qui a accompagné le succès des ultras envers les défenseurs de la démocratie montrent que le modèle de la démocratie républicaine occidentale, aussi perfectible qu’il soit, se défend.
Prétendre que rien ne se passera si un afflux de migrants qui ne veulent pas de l’assimilation, la véritable, est de l’angélisme stupide et irresponsable.
Comment sortir de ce dilemme, avoir une démarche humaniste tout en ayant la vigilance responsable nécessaire.
De ce point de vue, la distinction entre réfugiés politiques et réfugiés de guerre utilisée par Nicolas Sarkozy peut sembler pertinente.
Un réfugié politique quitte son pays parce qu’il est persécuté pour ses idées qui sont généralement en faveur de la démocratie et de la liberté.
L’accueillir est donc accueillir quelqu’un qui partage a priori les valeurs de la démocratie républicaine.
Tout autre est le réfugié de guerre qui est accueilli pour des raisons humanitaires mais qui n’a manifesté aucune adhésion aux valeurs démocratiques et républicaines et qui peut tout à fait les refuser.
En revanche, il ne faut pas mettre en place deux filières totalement étanches.
D’une part, le réfugié politique peut s’avérer un dictateur en devenir (Ce fut le cas de l’ayatollah Khomeiny) et doit donc pouvoir être expulsé ou poursuivi.
D’autre part, un réfugié de guerre doit être capable de prouver qu’il est un démocrate et un républicain ou qu’il veut accepter les valeurs et les principes de la démocratie républicaine et donc de pouvoir changer de statut et être considéré comme un réfugié politique s’il vient d’une région où n’existe pas la démocratie comme c’est le cas de la Syrie, par exemple.
On le voit, rien n’est simple.
C’est pourquoi les centristes doivent être vigilants pour ne pas tomber dans le piège du relativisme et de l’abandon de la vigilance démocratique au nom d’une compassion qui deviendrait alors irresponsable et dont nous paierions le prix un jour ou l’autre.
Un discours qui peut choquer certains mais qui se base sur la réalité de notre monde.
Mais, à l’opposé, ils ne doivent pas abandonner l’humanisme qui doit guider toutes leurs décisions.
Ainsi, tous ceux qui fuient les persécutions pour leurs idées ou leurs engagements politiques en faveur de la liberté, qui fuient les guerres pour vivre dans un pays libre dont ils acceptent le régime démocratique sont les bienvenus.
Reste que croire en la supériorité de notre culture qui en ferait un phare qui attirerait l’humanité entière en quête d’assimilation démocratique est un leurre.
Mais croire que ses valeurs en font la meilleure (voire la seule) pour établir une démocratie républicaine est un fait incontestable.
Or c’est bien une démocratie républicaine humaniste faite de liberté, de respect, de tolérance et de solidarité que défendent le Centrisme et le Centre.