vendredi 5 novembre 2021

La quotidienne centriste du 5 novembre 2021. Les sénateurs fantasment sur leur légitimité démocratique

Or donc les sénateurs de gauche et de droite ont refusé une deuxième discussion sur les mesures sanitaires dont le port du masque et le pass sanitaire dans une volonté explicite de s’en prendre à Emmanuel Macron.

Des mesures que l’Assemblée nationale a votées et qui seront donc mises en œuvre puisque ce sont les députés qui décident, in fine, de la loi du pays.

Il fut un temps pas si lointain où le Général de Gaulle et la Gauche estimaient que le Sénat ne servait à rien et était une anomalie démocratique.

Ils prônaient d’ailleurs sa réforme pour n’être qu’une chambre de consultation, voire sa disparition pure et simple.

Aujourd’hui, ceux qui utilisent le Sénat comme une arme contre un président de la république et sa majorité démocratiquement élus au suffrage universel direct sont ceux qui se réclament de l’héritage du général et la Gauche!

Drôle de retournement de situation comme nous en offre souvent les agirs politiciens et qui s’explique uniquement par le fait que le Sénat, depuis 2017, est majoritairement composé d’élus hostiles au gouvernement et très anti-Macron.

En tentant constamment de s’ériger en contre-pouvoir, le Sénat s’arroge une légitimité démocratique que la Constitution ne lui donne pas puisqu’il n’est pas habilité à décider en dernière instance ce que sera la loi du pays (et qu’il ne peut renverser le gouvernement).

De plus, cette alliance improbable et répétée entre les sénateurs de gauche et de droite montre bien qu’il ne s’agit pas de débattre démocratiquement dans l’enceinte de la Haute assemblée mais bien de faire de celle-ci une unique tribune médiatico-politique contre le pouvoir en place.

Cette fameuse revanche de l’«ancien monde» contre le macronisme…

Etre dans l’opposition systématique est d’une grande irresponsabilité et d’une démagogie sans nom.

Ainsi, concernant les mesures sanitaires, on se rappelle que la Gauche et la Droite n’ont cessé de jouer à la girouette, critiquant toutes les mesures, celles qui étaient prises pour lutter contre l’épidémie et celles qui l’étaient pour défendre l’économie ou redonner un peu de liberté aux gens lorsque les fortes vagues étaient passées.

Admettons que le gouvernement ait suivi les sénateurs en estimant que le pass sanitaire ne servait plus à rien et que le covid19 revienne en force, alors les sénateurs auraient fustigés l’irresponsabilité du gouvernement de n’avoir pas été prévoyant!

Voilà qui n’est pas l’honneur d’élus de la nation.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Actualités du Centre. Bayrou célèbre l’«Etat stratège», une vision guère centriste

François Bayrou

Le Centre n’a jamais été étatique, ni centralisateur.

S’il estime que la puissance publique doit être un acteur important, le Centrisme veut un Etat-outil et non un Etat-Léviathan et omnipotent qui règlerait tout et n’importe quoi.

C’est pourquoi il est étonnant de voir désormais François Bayrou célébrer constamment l’intervention de l’Etat notamment dans l’économie dont il estime qu’il doit en fixer la «stratégie» globale.

C’est l’idée de l’«Etat stratège».

Voilà qui va à l’encontre du caractère libéral du Centrisme.

D’ailleurs, sa présence au Commissariat au plan est déjà une anomalie certaine par rapport à la pensée centriste.

Dans un entretien au magazine Marianne, il réitère sa vision étatique notamment dans le domaine économique où il fustige l’initiative individuelle, ces «intérêts particuliers», et se réclame d’une vision collective.

De même, il affirme que «la somme des intérêts particuliers ne fait pas l’intérêt général», en ajoutant que «la France est allée plus loin que les autres dans l’indifférence à l’intérêt général de la société à laquelle nous appartenons».

C’est une vision holiste qui est défendue ici, loin de la primauté à l’individu responsable, cette personne qui est liée aux autres par un lien social qui respecte sa liberté d’agir.

De plus, François Bayrou ressort cette vieille opposition entre intérêts particuliers et intérêt général alors même qu’il est extrêmement difficile de caractériser exactement les premiers et de définir précisément le second.

Enfin, pour le Centrisme, un Commissariat au plan n’est évidemment pas inutile ou incongru si sa mission est prospective et si ses recommandations se font dans le cadre d’éventuelles incitations à faire et non d’obligations.

Vues du Centre. UDI, n’est-il pas temps de remplacer votre président?

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Pour ceux qui ont encore le courage de suivre les propos de Jean-Christophe Lagarde, ils s’interrogent de savoir comment le président de l’UDI a pu tomber si bas dans ses attaques contre ses adversaires où les insultes pleuvent et si transparents dans ses prises de position quand elles ne sont pas incompréhensibles.

Et la question qu’ils se posent est de se demander pourquoi il est encore à la tête d’un parti qu’il conduit petit à petit à l’autodestruction.

Mais pourquoi prendre encore le temps de parler de l’UDI alors qu’elle s’enfonce dans une voie sans issue qui sera, à terme, une fusion avec LR ou sa disparition?

Parce que le projet de Jean-Louis Borloo de créer une confédération entre le centre, le centre-droit et la droite libérale avec des positionnements forts notamment en matière environnementale avait du sens à défaut d’avoir été un succès.

Au lieu de provoquer une dynamique et un rapprochement entre des petites formations qui la composaient et qui se faisaient plus ou moins la guerre, l’UDI est vite devenue un marigot où chacun essayait de tirer la couverture à soi et à dézinguer l’autre, ce qui provoqua d’abord la colère de Borloo puis sa résignation et son départ.

Et l’UDI n’a pu survivre qu’en devenant un parti monolithique après le départ de deux de ses composantes (Parti radical et Nouveau centre devenu ensuite Les centristes) dirigé par le «vainqueur» de ces guerres internes, Jean-Christophe Lagarde.

Mais, au lieu, d’en faire une force politique qui compte, par ambitions personnelles, par un management incohérent et par incapacités criardes à être un chef de parti, il l’a mené à n’être qu’un supplétif de LR et à être un des plus grands contempteurs de la majorité présidentielle qui, pourtant, est du Centre dont il se réclame…

Mais comme cette stratégie politicienne et électoraliste ne fonctionne pas, la frustration d’être quasiment invisible dans le monde politico-médiatique, l’a conduit à radicaliser son discours et son comportement d’où une agressivité souvent pathétique.

C’est pourquoi, pour le bien de l’UDI et du Centre, si celle-ci désire encore appartenir à celui-là, il est sans doute temps de tourner la page Lagarde.

Jean-François Borrou