mercredi 9 octobre 2013

Refondation du Centre. Désunis, les partis centristes semblent peser plus lourds qu’unis

Un sondage de l’IFOP pour le Nouvel Observateur à propos des prochaines élections européennes nous apprend outre que le Front national est en tête avec 24% des intentions de vote devant l’UMP avec 22%, qu’une liste commune Mouvement démocrate-UDI recueille 11% des intentions de vote alors que des listes autonomes des deux partis centristes atteignaient, en mai dernier, 13,5% (7% et 6,5% respectivement), soit 2,5% de mieux, dans un précédent sondage du même IFOP.
Au-delà d’un score décevant, d’autant que les centristes rappellent sans cesse que cette élection est faite pour eux (ils sont les plus européens et obtiennent généralement leurs meilleurs résultats lors de scrutins à la proportionnelle), on s’aperçoit d’une déperdition de voix qui semblent indiquer qu’une union des centres ratissent moins large que deux partis positionnés l’un au centre et l’autre au centre-droit de l’échiquier politique.
Cette constatation semble être marquée du sceaux du bon sens électoral mais pose bien une question stratégique de première importance.
En se positionnant au centre-droit, le MoDem de François Bayrou semble perdre en effet une frange de son électorat jeune et proche de la gauche, positionnée au centre-gauche et qui ne veut pas entendre parler d’union avec l’UMP.
En tout cas c’est ce que l’on constate dans le débat qui anime les divers courants du Mouvement démocrate mais aussi les réseaux sociaux.
Si cette frange «gauchiste» est difficilement mesurable, la perte de ces 2,5 points est une première indication.
Mais l’on peut également estimer que certains électeurs centristes qui avaient déserté les partis centristes pour voter UMP ou s’abstenir sont tentés de revenir au bercail avec cette union positionnée au centre-droit.
Dès lors, la perte du côté du centre-gauche, voire du centre-centre, serait plus importante.
Evidemment, entre 11% et 13,5%, il n’y a pas un grand écart, d’autant qu’il ne s’agit que de deux sondages et non de tendances fortes sur la durée.
Néanmoins, la refondation centriste autour d’une structure unique contient ontologiquement ce questionnement qu’il sera intéressant de suivre si réunion il y a bien lieu.
Car l’on voit ces derniers jours des discours assez conventionnels de la part du Mouvement démocrate qui rappelle que le Centre doit être indépendant et de la part de l’UDI qui estime que l’indépendance ne se justifie que dans une alliance électorale avec la Droite.
Si d’autres sondages confirmaient la tendance, ils seraient sans doute un bon argument pour les opposants à cette union MoDem-UDI.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC