samedi 2 juillet 2022

Propos centristes. France – Otan et défense de la démocratie / Accès aux soins / Pouvoir d’achat / Protéger les océans / Bilan de la présidence française de l’UE…

Voici une sélection, ce 2 juillet 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Déclaration à l'issue du sommet de l'Otan de Madrid]
La démocratie est aujourd'hui contestée partout dans le monde par des régimes autoritaires et des puissances hostiles. La démocratie qui, le peuple espagnol le sait, comme les autres peuples européens, est un acquis toujours fragile pour lequel il ne faut jamais abandonner le combat. Ce sommet nous a permis de clarifier, d'avancer résolument dans un contexte, nous le savons, inédit pour notre Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et ceci au service de ce bien démocratique que j'évoquais. 
En effet, la situation que nous connaissons est d'une exceptionnelle gravité et nous y sommes tous collectivement confrontés. Le continent européen, depuis le mois de février dernier, n'est plus en paix et c'est le choix de la guerre qui a été fait par la Russie. C'est le premier constat dont le nouveau concept stratégique de l’OTAN prend acte. Vous vous en souvenez, en 2019, j'avais demandé avec force - parfois en bousculant les schémas établis pour que les choses bougent parce que c'était nécessaire - que l'Alliance conduise une réflexion stratégique en profondeur sur ses missions, ses objectifs et son rôle. Ce travail a été conduit — je veux en remercier le secrétaire général, remercier aussi toutes celles et ceux qui ont participé au rapport des Sages et aux avancées de ces derniers mois, et l’ensemble de nos ambassadrices et ambassadeurs — ce travail a ainsi abouti aujourd'hui à Madrid. Il permet de tirer les conclusions, d'orienter les décisions que nous prenons dans l'unité, la cohérence et la responsabilité, et face à la nouvelle réalité stratégique et sécuritaire que le retour de la guerre en Europe nous impose. 
Tout d'abord, nous avons décidé unanimement, comme nous l'avons fait également il y a quelques jours au Conseil européen puis au G7, de renforcer notre soutien économique, humanitaire et militaire à l'Ukraine. Les alliés sont au rendez-vous de leurs responsabilités. Je l'ai dit il y a une dizaine de jours à Kiev au Président Zelensky : la France va livrer très rapidement les matériels dont l'Ukraine a besoin, notamment six canons Caesar supplémentaires, ainsi qu'une quantité significative de véhicules blindés pour se défendre face à l'agression brutale de la Russie. La guerre est rude, le Président Zelensky, qui est intervenu à ce sommet, nous l'a rappelé. Notre devoir est donc d'être à ses côtés. Nous avons été plusieurs à insister sur la nécessité de renforcer de manière très concrète et la plus rapide possible les livraisons d'armes, de munitions qui sont nécessaires à la résistance ukrainienne et à la reprise des territoires. 
C’est une nécessité impérieuse, parce que si le coût des sanctions et du soutien massif que nous apportons, est, nous le savons, très important, il est le coût d'une guerre sur notre continent que nous n'avons ni voulue ni décidée. Il est aussi le prix à payer pour que l'Europe retrouve la paix. La Russie ne doit, en effet, pas l'emporter parce que c'est notre propre sécurité qui s'en trouverait alors directement menacée. Le coût de la guerre, les Ukrainiens le connaissent, le vivent dans leur chair. C'est pourquoi soutenir l'Ukraine, l'armée pour se défendre, rétablir sur le terrain les conditions d'une paix négociée que la Russie a clairement refusée, est une nécessité pour nous tous et pour nous-mêmes. C'est une nécessité aussi pour que les principes et les règles sur lesquels nous avons bâti depuis 1945 notre propre sécurité soient respectés. C'est pour cela — nous avons été plusieurs à le rappeler hier et aujourd'hui — que la guerre lancée par la Russie est non seulement une guerre sur le sol européen, mais une guerre qui touche tous les pays du monde en ce qu'elle vient bousculer les principes même de l'ordre international établis depuis 1945 : le respect de la souveraineté territoriale, de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale des Etats, la démocratie et le respect du droit international, le refus radical de la conquête de territoires par la force armée. A cet égard, nous devons aussi défendre les règles internationales qui seules permettent la paix et la stabilité. 
Si le continent européen n'est plus en paix, l'Alliance atlantique, pour autant, n'est pas en guerre. Ce choix, lui aussi, a été clair dès le départ au sein de notre Alliance. La Russie porte seule la responsabilité de cette guerre, ainsi que les conséquences graves qu'elle impose au monde entier pour la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire notamment. Je récuse ici une nouvelle fois les arguments que certains voudraient imposer, pour faire croire que cette guerre et ses conséquences seraient liées à une hypothétique volonté de « l'Ouest », de « l'Occident » ou de l'OTAN, de s'imposer sur le reste du monde. C'est un mensonge qui cherche à inverser la réalité pour justifier une agression et tirer parti de ces conséquences. Il ne s'agit pas de « l'Ouest » contre le « reste », il s'agit de la guerre ou de la paix en Europe. La France, ses alliés, ses partenaires européens n'ont qu'un camp : celui de la paix, de la démocratie et du respect du droit international. C'est l'Ukraine qui aujourd'hui les défend de toutes ses forces. Elle ne fait pas partie de l'OTAN, l'article 5 ne s'applique pas, mais le combat qu'elle mène pour se défendre est le nôtre. Il en va de notre sécurité. Nous la soutiendrons donc aussi longtemps qu'il le faudra. 
La deuxième décision que nous avons prise à ce sommet est le renforcement de notre posture de dissuasion et de défense. C'est le cœur de métier de l'OTAN, celui sur lequel la France a souhaité dès 2019 qu'elle se recentre et que le retour de la guerre en Europe a rendu nécessaire : la défense collective dans l'espace euro-atlantique. Nous avons acté le renforcement de la posture sur le flanc oriental pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais. Là aussi, la France prend toutes ses responsabilités et je veux saluer le rôle de nos armées dont la réactivité et l'efficacité face au retour de la guerre en Europe est exemplaire. 
Notre contribution est vous le savez très importante, respectée, attendue et saluée par nos alliés. Cette carte ici en retranscrit les principaux éléments sur le flanc est. Nous poursuivons en soutien aux Etats baltes avec la mobilisation du groupe aéronaval et du porte-avions Charles de Gaulle, au travers aussi du déploiement du bataillon interarmées et de capacités de défense aérienne et antimissile en Roumanie où nous assumons le rôle de nation cadre. J'ai annoncé à Bruxelles, il y a quelques semaines à la fois nos décisions nouvelles et le maintien des capacités qui étaient déployées, en particulier en Estonie. Cette carte permet de retranscrire l'implication dans le cadre d’eFP de la France, des différentes mobilisations et évidemment ce que nous avons déployé en Roumanie dès la fin du mois de février. Je veux ici dire l'importance et la crédibilité de la France dans ce dispositif. Nous avons pris la décision d'être nation-cadre en Roumanie pour la première fois. Nous avons démontré notre réactivité à cet égard puisqu'il a fallu cinq jours entre la décision politique et le déploiement complet de nos troupes sur le terrain, ce qui montre cette réactivité si importante, et j'ai pu confirmer à l'occasion de ce sommet, notre volonté de renforcer encore notre dispositif pour répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme cela sera le cas au niveau d'une brigade en Roumanie. Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l'égard de la Roumanie et de l'ensemble des alliés ; ce que fait figurer également cette carte. 
Au-delà de cela, je veux ici rappeler que quand on parle de dissuasion de notre alliance, il ne faut jamais oublier sa composante nucléaire. L'Alliance atlantique est aussi une alliance nucléaire avec des capacités, et à ce titre, la France est évidemment un contributeur important compte tenu de notre statut d'Etat doté, de notre implication depuis le début de l'Alliance dans ce cadre. Mais nous le voyons bien, la guerre lancée par la Russie en Ukraine, c'est le retour de la guerre sur le sol européen, d'une guerre de haute intensité mais impliquant une puissance dotée. C'est pourquoi la crédibilité de l'OTAN, dans ce contexte, emporte également sa capacité nucléaire.
La troisième décision structurante prise à l'occasion de ce sommet concerne l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN. J'ai dès le départ fermement soutenu ce choix souverain fait par deux de nos partenaires européens au terme de processus démocratiques. Cette décision permettra de renforcer leur sécurité face à la menace dans leur voisinage immédiat et permettra également d'apporter une contribution très significative au vu des capacités de ces deux partenaires à notre posture collective et notre sécurité européenne. Nous avons pu faire ce pas qui était très important à l'occasion de ce sommet. J'en avais discuté il y a quelques semaines avec le président Erdogan que j'ai rencontré hier matin avant le début du sommet. Je me félicite que la Turquie ait finalement rejoint le consensus pour permettre de respecter le choix souverain de la Suède et de la Finlande. 
À cet égard, le fait que ces deux pays aient décidé, malgré leur histoire et leurs traditions, de rejoindre notre alliance et que nous ayons pris cette décision, est le message stratégique le plus clair qui soit à la Russie et la signature du fait que la guerre décidée par le président Poutine en Ukraine est une faute stratégique majeure, y compris pour lui-même. Il a réussi à ce que des Etats qui jusqu'alors étaient restés dans une posture parfois plus prudente ou plus en réserve à l'égard de l'alliance, décident d’eux-mêmes de la rejoindre. Le résultat très clair du choix délibéré unilatéral de la Russie de lancer une guerre aura été le renforcement de l'alliance et le renforcement entre Européens au sein de cette alliance. 
Nous avons ce matin eu l'occasion d'échanger sur les menaces et défis auxquels nous sommes tous confrontés, en particulier le terrorisme, et sur la nécessité de respecter les intérêts de sécurité de chacun des alliés dans les décisions stratégiques que nous prenons, les exigences que nous portons, les responsabilités qui sont les nôtres, ainsi que le socle de valeurs et de règles sur lesquelles repose l'alliance atlantique. Nous avons parfois eu des discussions franches par le passé, en particulier avec la Turquie, sur ces sujets. Nous les poursuivons, parce qu'une alliance s'est faite pour cela, et que je suis attaché à la cohésion comme à la cohérence des décisions et des actions qui sont les nôtres, mais j'ai pu ce matin rappeler également, d'une part, qu’il ne revient pas à l'OTAN de définir ce qu'est une action terroriste, d'autre part, que la lutte contre le terrorisme, nous avait impliqué et continue de nous impliquer, au Levant et dans la zone irako-syrienne. Nous avons d’une part une première victoire contre un califat territorial, la bataille contre Daesh et tous les groupes terroristes, qui demeure une priorité, notre priorité ; et d'autre part, la bataille contre le terrorisme au Sahel, dans le golfe de Guinée, dans la région du lac Tchad, également dans la région du Mozambique demeure une priorité pour la France et pour les alliés, et qu'en la matière, il ne faut en aucun cas relâcher nos efforts, mais continuer d'appuyer les États de la région qui prennent leurs responsabilités, ce qui a d'ailleurs donné lieu, comme vous le savez, à des choix de réorientation de notre dispositif. Je pourrais y revenir si vous le souhaitez dans le cadre des questions. 
La quatrième décision que nous avons actée, je l'évoquais, est l'adoption du nouveau concept stratégique de l'Alliance. Ce concept, qui est un document fondamental pour une alliance militaire comme l'est l’OTAN, prend acte du nouvel environnement de sécurité créé par l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Il consacre également la coopération structurante entre l'Union européenne et l'OTAN, sur laquelle je veux, ici, revenir. Nous connaissons tous les débats, souvent très vifs, qui ont eu lieu dans cette enceinte, sur la concurrence entre le renforcement de l'autonomie stratégique européenne et l'Alliance atlantique. Les faits viennent de démontrer que ces débats étaient parfois trop passionnés ou en tout cas, sont devenus moins utiles que naguère. La réalité, c’est que l'Europe a pris ses responsabilités face à la guerre, en adoptant des sanctions massives, en apportant un soutien économique, humanitaire et militaire décisif à l'Ukraine et en lui ouvrant la porte de la famille européenne par l'octroi du statut de candidat à l’adhésion, qui est venu apporter une pierre à l'édifice futur de sécurité européenne, dans laquelle les Européens prendront toute leur part. Et la réalité, c'est que le renforcement est nécessaire pour notre sécurité collective, comme l'est la fiabilité de l'engagement américain et canadien à l'égard des alliés européens. Nous avons fait la démonstration, ces dernières semaines, du renforcement mutuel de cette autonomie stratégique européenne et de l'Alliance atlantique. Les bouleversements que nous vivons transforment les réalités stratégiques, accélèrent, nous le voyons, les temps de décision et confirment la nécessité d'une défense et d'une souveraineté européenne renforcée, coopérant avec l'Alliance atlantique dont elle renforce la sécurité. Les échanges que nous avons pu avoir hier soir, grâce au travail de Pedro SANCHEZ, que je veux tout particulièrement remercier pour cela, ont permis de démontrer la cohérence entre l'Alliance atlantique et l'ensemble des Européens, qu'ils soient membres ou non de cette alliance. La discussion était à cet égard largement inédite. 
Le concept stratégique consacre donc ce partenariat, et ce dans la droite ligne des orientations que nous avions actées avec le président Biden il y a quelques mois à Rome, en octobre dernier. Il permet aussi de tenir compte du rapprochement entre la Russie et la Chine à la faveur de la guerre, ainsi que des défis pour notre propre sécurité que ce partenariat ne fait que renforcer, et c'est l'autre aspect sur lequel je veux, ici, insister. Nous avons eu de longs débats pour évoquer le sujet de la Chine, nous étions revenus sur ce point-là il y a quelques semaines, ensemble à Bruxelles. La position de la France sur ce sujet, de même que celle de ses principaux partenaires et alliés est très claire : l'OTAN n'est pas une alliance contre la Chine. Elle est une alliance pour la paix et la défense collective dans l'espace géographique euro-atlantique. Mais il nous faut tenir compte, d'une part, des défis systémiques que pose la montée en puissance de la Chine dans cet espace et, d'autre part, de la contestation de l'ordre international que le partenariat entre la Chine et la Russie vise. C'est le sens même du concept stratégique que nous avons adopté. C'est également le sens des partenariats que nous bâtissons dans l'Indopacifique, au travers, là aussi, d'une stratégie que la France, dès le printemps 2018, puis l'Union européenne dans la foulée, deux ans plus tard, ont porté. La cohérence de nos propos ici, dans notre position, de ce qui a été porté dans le cadre de ce nouveau concept, se trouve être en continuité complète avec notre stratégie Indopacifique. Il y a un défi chinois, mais il n'y a pas une alliance qui veut s'opposer ou qui cherche un nouvel ennemi. 
J'ai pu m'entretenir à l'occasion de ce sommet avec la première ministre de Nouvelle-Zélande, le président de la Corée du Sud. J'ai eu de nombreux échanges également en marge du G7, comme ici, des entretiens avec le premier ministre japonais et je recevrai demain, à Paris, le nouveau premier ministre australien pour poursuivre le renforcement de la stratégie de la France et de l'Europe dans la région, au service de la paix, du respect du droit, du développement et de la protection de l'environnement. 
Voilà les quelques décisions principales sur lesquelles je souhaitais revenir, qui ont pu être prises à l'occasion de ce sommet et qui engagent l’avenir sur le long terme. Il y aura derrière un très gros travail de mise en œuvre. Nos alliés et nos partenaires savent pouvoir compter sur la France face aux menaces. Nous sommes là. Notre effort de défense nationale est reconnu et respecté. Nous n’avons pas attendu le retour de la guerre pour le mener, au demeurant, ce sont les choix que j'avais pris il y a cinq ans et que nous avons tenus avec précision et constance durant les années passées et que nous allons continuer de mener. Les actions, les initiatives que nous portons à l'échelle européenne comme internationale, sont les seules voies efficaces pour préserver notre sécurité et limiter l'impact de la guerre sur nos économies et nos vies. Cet effort que nous menons pour soutenir l'Ukraine pour qu'elle préserve sa souveraineté et son intégrité, pour que la Russie cesse cette guerre mortifère, est historique et impérieux pour nous-mêmes. Il en va là de l'essentiel, c'est-à-dire de la paix, du respect du droit et de la démocratie, que j'évoquais en commençant mon propos.

> [Déclaration à la Conférence des Nations unies sur les océans]
Malgré les graves troubles du monde géopolitique, malgré la guerre qui revient sur le sol européen, les Nations unies ont fort à faire, mais nous ne devons pas détourner notre mission collective quant à l'agenda du développement durable au service des hommes, des femmes, de la Terre, de la mer. Cette ambition commune est si importante à nos yeux que nous avons choisi, en 2015, d'en faire le quatorzième objectif de développement durable. Nous sommes déjà au milieu de l'année 2022, et l'horizon 2030 que nous nous étions alors fixés est déjà en vue, si proche. C'est face à cette urgence que nous avons organisé, je l'évoquais en février dernier à Brest, un One Planet Summit dédié à l'océan, réunissant tous ceux qui veulent agir. Ceux qui veulent agir, ce sont les chefs d'Etat et de Gouvernement, mais aussi toutes celles et ceux dont nous avons absolument besoin si nous voulons réussir ce pari du quatorzième objectif de développement durable : les scientifiques, la société civile, les philanthropes, les chefs d'entreprise, tant et tant d'organisations non gouvernementales. 
Nous nous sommes tous mobilisés et depuis Brest, avec des engagements et des avancées très concrètes, chacun à notre niveau. Trente-cinq acteurs, dont dix-huit ports internationaux, se sont engagés à décarboner le transport maritime d'ici 2028. 500 acteurs ont rejoint l'engagement mondial pour lutter contre la pollution plastique. Quelques mois après ces annonces, les résultats sont présents. Il y a trois jours à Marseille, treize armateurs ont été certifiés du label Green Marine Europe, soit plus de 320 navires. Ils sont les moteurs de la révolution du transport maritime, avec à chaque fois une exigence commune, des résultats clairs, précis, démontrables. Des projets concrets comme, par exemple, pour préserver ces écosystèmes exceptionnels que sont les mangroves, les posidonies, les récifs coralliens, aujourd'hui menacés mais sources d'espoir, car nous le savons tous ici : c'est en protégeant le carbone bleu que nous agissons pour notre biodiversité et notre climat. Nous savons que, par ces objectifs de protection de notre biodiversité marine, nous réconcilions la protection des océans, la lutte contre le dérèglement climatique, la capture du carbone.
Ces espaces représentent moins de 1 % de la surface totale des océans et pourtant, grâce à leur capacité de séquestration du carbone, ils sont les garants de notre survie. Je souhaite que les premiers projets de restauration de notre patrimoine marin, ceux à financer en priorité, puissent être identifiés d'ici la COP 27. C'est la bonne méthode : fixer un cap des règles qui nous engage collectivement au plus haut de nos états et pouvoir avancer de manière mesurable. Ainsi, des travaux pour un traité juridiquement contraignant contre la pollution plastique ont pu, dès après Brest, dans la foulée de notre sommet, être lancés à Nairobi. Nous nous sommes donnés deux ans pour y arriver. C'est l'engagement de Nairobi. Sans attendre, nous allons continuer d'avancer avec tous ceux qui ont des projets pour supprimer les plastiques à usage unique, investir dans le recyclage, nettoyer nos plages, supprimer les décharges. Vous le savez, nous avons pris, au niveau français et européen, des engagements clairs et les travaux ont commencé. 
C'est cette dynamique qui voit se mobiliser les États en Europe, mais aussi en Atlantique, dans le Pacifique, contre le fléau de la pêche illicite. Nous en avions parlé il y a plusieurs mois, et nous avons franchi une étape importante, collectivement, avec l'adoption du premier accord contraignant à l’Organisation mondiale du commerce, plus tôt ce mois-ci, contre les subventions à la pêche illicite et en haute mer. Nous allons continuer, nous l’avons fait sur le financement. Les opérations que nous avions annoncé à Brest ont aussi commencé et je veux remercier les marines qui, à nos côtés se sont engagées : la vôtre, Président, nos amis espagnols, nos amis italiens entre autres, car je sais que plusieurs Etats ici présents, en particulier dans le golfe de Guinée, attendent que nous intensifiions les opérations de lutte contre ces pêches illicites. C'est aussi pour cela que nous voulons aboutir à ce traité sur la haute mer, c'est-à-dire fixer un cadre dans ces espaces de liberté aujourd'hui menacés par la surpêche et par les pollutions. De ce texte, nous discutons depuis sept ans. Il est donc désormais temps d'aboutir vite. La coalition lancée avec l'Union européenne lors du sommet de Brest, regroupe à présent quarante-sept membres déterminés à agir vite et bien pour créer ces nouvelles règles dans les eaux internationales. Nous savons l'importance des négociations qui se tiendront au milieu de l'été à New York et nous serons tous mobilisés à cet égard. C'est aussi pour cela que ce sommet de Lisbonne est si important pour remobiliser la collectivité, la communauté internationale dans cet objectif. 
Au-delà des eaux internationales, nous devons aussi nous doter d'une ambition collective, Etat par Etat, pour notre biodiversité. Nous avons désormais une date butoir pour la COP15, qui se tiendra au mois de décembre, et nous irons à Montréal, portés par l'élan de cette alliance verte et bleue, la Coalition pour la haute ambition. Cette coalition, nous l'avons lancée avec le Costa Rica. Elle rassemble désormais 102 membres. Elle doit nous permettre, là aussi, de porter des résultats concrets d'ici à la fin de l'année, à Montréal pour cette COP15. Ensemble, nous défendrons le principe d'un cadre qui nous permettra de protéger au moins 30 % des terres et des mers de la planète d'ici 2030. Vous le voyez, c'est un cadre concret d'actions systématiques que nous sommes en train de bâtir et notre mobilisation ne doit pas fléchir un seul instant. Hier, l'Europe a fait un énorme pas en avant pour le climat avec la mise en œuvre de ses objectifs climatiques pour 2030 et 2050. L'Europe a su prendre des décisions historiques et passer les textes qui étaient attendus. 
Parce que le GIEC nous a rappelé au printemps dernier qu'il fallait changer d'échelle dans les politiques climatiques, nous le faisons : décarbonation du transport aérien et maritime, développement des voitures zéro émission, renforcement du marché du carbone, accompagnement pour les ménages, lutte contre la déforestation importée. Nous sommes en train de finaliser quatorze lois climats qui permettront de tenir nos engagements. Ce que nous faisons à terre, c'est-à-dire respecter nos objectifs, l'Accord de Paris, lutter contre le réchauffement, nous devons le faire aussi pour l’avenir de nos océans. 
Ce que nous sommes en train d’enclencher et l’importance de ce sommet ici des Nations unies et de votre conférence, cher Président et chers tous, c’est bien de faire le point sur les avancées concrètes des derniers mois grâce à notre mobilisation, mais aussi de pouvoir scander l’agenda des prochaines semaines et des prochains mois et de tous nous dire que notre engagement doit être total et collectif. Tous ensemble, nous devons nous fixer, comme lors des Accords de Paris en 2015, des objectifs ambitieux pour la biodiversité et singulièrement pour les océans. Nous avons commencé. C’est ce travail qu’on doit parachever entre le mois d’août et le mois de décembre par les rendez-vous que je viens de rappeler, et surtout sur lequel nous devons, dans les années qui viennent, rassembler la communauté internationale. 
C’est à cette fin, et en concluant mon propos, que je veux présenter aujourd’hui devant vous la candidature de la France pour accueillir aux côtés du Costa Rica en 2025 une nouvelle conférence des Nations unies sur les océans. Utilisons ce cap pour guider notre action collective et entraîner dans le sillage de notre détermination tous les acteurs dont l’océan a besoin. 

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Accès aux soins]
(...) Sur la question absolument fondamentale de l'accès de nos concitoyens aux soins et en particulier les soins urgents, et les soins non programmés. On sait que c'est un sujet qui préoccupe beaucoup les Français, et, de fait, la situation est assez difficile. On sait qu'elle va l'être sur le court et moyen terme, mais spécifiquement cet été. Sur le moyen terme, on a annoncé qu’on souhaitait - enfin, le président de la République l’avait dit - qu’il y ait des démarches territoire par territoire pour bâtir les bonnes solutions. Et à court terme, on veut absolument pouvoir garantir aux Françaises et aux Français qu’ils pourront accéder dans de bonnes conditions aux soins urgents et aux soins non programmés. Donc c’était l’objet de la « mission flash » qui a été lancée il y a maintenant un mois et qui nous a remis ses propositions.
Ces propositions, c’est une boîte à outils qui va être mise à disposition de tous les territoires pour que les professionnels de santé, les élus, tous les acteurs aussi, toutes les professions de la santé puissent s’en emparer et décliner localement les bonnes réponses pour les Français.
Ça se décline selon 3 axes, je ne vais pas vous faire le détail des mesures que vous retrouverez par ailleurs dans le dossier de presse. Mais ça se décline selon 3 axes. Tout d'abord, c'est d'améliorer l'orientation et l'information des patients. Ce qu'on souhaite, c'est que chacun puisse prendre le réflexe du 15 et de ne pas venir forcément systématiquement aux urgences. C'est impossible que l'hôpital et les services d'urgence puissent faire face à tous les besoins de soins des Français. Et donc on insiste sur le fait qu'en appelant le 15, quand on a une difficulté, on peut être écouté, orienté, avoir une bonne solution, avoir la possibilité d'avoir une prise de rendez-vous pour accéder à un médecin dans les prochains jours. Et vraiment, cette bonne orientation, on l'a vu ici, c'est la clé pour ne pas mettre une pression trop importante sur les services d'urgence cet été.
Le deuxième axe, c'est vraiment de mobiliser tous les professionnels de santé. Ça passe tout d'abord par le fait d'encourager les médecins à accueillir des patients pour des soins non programmés. Donc, pour ça, ils auront une majoration de 15 euros des consultations s'ils accueillent quelqu'un qui ne fait pas partie de leur patientèle. Donc c'est une première mesure pour inciter les médecins à prendre des personnes en soins non programmés et des personnes qui ne font pas partie de leur patientèle. Et puis, par ailleurs, on veut aussi pouvoir mobiliser tous les professionnels de santé, les pharmaciens, les kinés et on va leur permettre de faire des actes qu'ils ne pouvaient pas faire jusqu'à présent, mais pour lesquels ils ont toutes les compétences, par exemple de renouveler une ordonnance sur des soins chroniques. On veut aussi permettre aux maisons médicales de garde d'être ouvertes le samedi matin pour pouvoir avoir une offre de soins plus importante. On veut faciliter les démarches pour les médecins retraités pour qu’ils puissent se remobiliser cet été, donc on va simplifier les démarches pour se faire. Et puis on va continuer à mobiliser la télémédecine qui est vraiment aussi une bonne solution, notamment dans des territoires où il peut y avoir une carence d’offres de soins.
Et puis le dernier axe concerne l’hôpital, donc on sait qu’il y a beaucoup de tensions et de manque de personnels — ça n’est pas le cas ici mais il y a beaucoup d’hôpitaux dans lesquels il peut y avoir un manque de personnels, et c’est aussi lié au fait qu’il peut y avoir des conditions de travail difficiles, notamment pour ceux qui sont amenés à faire des gardes de nuit, à travailler la nuit. On veut encourager et reconnaître cette condition difficile du travail de nuit, donc pour ça on va expérimenter pendant 3 mois également un complément de rémunération, c'est-à-dire un doublement des majorations pour les personnels soignants et une augmentation de 50% de la rémunération pour garde pour les personnels médicaux.
Donc c’est toute une boîte à outils qui a vocation à se décliner territoire par territoire. Dès la semaine prochaine, les ARS en lien avec les préfets et avec toutes les professions de santé pourront s’emparer de ces outils et notre objectif c’est vraiment que des bonnes solutions se construisent territoire par territoire, avec la boîte à outils, les nouvelles possibilités qui sont offertes sur la base des propositions de la mission. C’était important, cette mission, il ne s’agissait pas de refaire un audit de tout le système de santé mais de pouvoir enrichir les outils qui sont à disposition des professionnels de santé, des élus, de tous les Français qui souhaitent accéder dans des bonnes conditions aux soins, y compris cet été. Et je pense que faire appel aux professionnels, ça permet d’avoir des solutions qui s’adressent directement à eux et qui répondent aussi à leurs problématiques qu’ils vivent au quotidien.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Le premier responsable des trafics de drogue, c’est le consommateur. Partout en France et singulièrement à Marseille, les policiers et gendarmes mènent une lutte résolue contre la drogue : saisies exceptionnelles, interpellations records et démantèlements de points de deal.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> La présidence française de l’UE s’est arrêtée hier soir à minuit. Nous pouvons être fiers de notre bilan en matière de Justice:
- Accord décisif sur la preuve électronique ;
- Accord sur des infractions communes pour mieux protéger l’environnement.
Pour lutter contre l’impunité en Ukraine, nous avons renforcé les pouvoirs d’Eurojust et modifié les traités.

> La réforme du changement de nom est effective à partir d’aujourd’hui! Ça devient simple et rapide.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Dans un contexte d’inflation, la protection du pouvoir d’achat des familles est une priorité : j’ai adressé ce jour des instructions pour limiter le coût des fournitures scolaires de rentrée.

> [Il faut] insister sur l’urgence d’agir collectivement et pas simplement à l’échelle nationale, sur les questions d’éducation. Je reprends la fameuse formule de l’écrivain britannique Wells, indiquant que la civilisation est prise dans une course de vitesse entre l’éducation et la catastrophe. On voit bien aujourd’hui que les investissements dans l’éducation, que le travail international sur ces questions sont décisifs pour prévenir les guerres, pour prévenir l’émergence des dictatures et puis d’une manière générale pour offrir à nos jeunesses des perspectives d’avenir.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Des décisions fortes pour la protection de l’Europe et de la France ont été prises au sommet de l’ »OTAN. La posture de dissuasion et de défense de l’Alliance sur son flanc Est est désormais renforcée. La France y prend sa part avec ses troupes pré-positionnées en Roumanie et en Estonie.

 

Marc Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Comité de suivi des relations commerciales face au conflit en Ukraine L'heure n'est pas à l'attentisme, les négociations doivent aller plus vite et plus fort ! Chacun doit agir en responsabilité. La situation est grave, nous ne pouvons transiger !

> Aujourd'hui, se concluent 6 mois de travail sous notre Présidence, en Européens et au service de nos agricultures ! Ensemble, nous avons avancé sur de nombreux sujets
- La réciprocité des normes, notamment les mesures miroirs. Notre Présidence a permis d'inscrire durablement cette question, notamment pour le monde agricole. Le chemin continue pour que les exigences demandées à nos producteurs français et européens soient les mêmes dans nos importations.
- Le rôle de nos agriculteurs face au défi climatique avec l’agriculture bas-carbone. L'engagement a été pris par les Etats en faveur d’un cadre UE valorisant les pratiques de réduction et de captation du carbone par nos agriculteurs. Dès la fin 2022, un texte sera présenté.

- Le soutien continu et sans faille à l'Ukraine pour garantir la sécurité alimentaire mondiale et dégager les voies de solidarités en Europe. L'initiative FARM poursuit son déploiement avec, récemment, la mobilisation des acteurs du secteur privé.
D'autres chantiers majeurs ont pu être amorcés comme une stratégie vaccinale dans le cadre de la lutte contre le virus de l'influenza aviaire.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Fonction publique)
> [Augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 3,5 %] Cette augmentation du point d’indice est la plus forte depuis 37 ans. C’était un engagement, il a été tenu. Cela montre notre capacité à avancer, à prendre des décisions importantes. Cette hausse vient s’ajouter aux augmentations de salaire qui seront cette année en moyenne de 1,5 % dans la fonction publique. C’est donc une augmentation de 5 % sur la fiche de paie. Évidemment, cette mesure générale vient en plus des engagements sectoriels pris, par exemple, dans le cadre du «Ségur de la santé», du «Grenelle ou de l’Éducation».

> Les mesures prises pour protéger le pouvoir d’achat sont nécessaires pour préserver notre capacité à créer de la croissance, condition indispensable pour réduire la dette et les déficits. Par ailleurs, il est indispensable de continuer à réformer le pays pour maîtriser notre trajectoire financière. Nous avons déjà démontré notre capacité à faire des économies. Notre objectif est clair: repasser sous les 3 % en 2027, faire baisser la dette à compter de 2026.

> Tout ce qui va dans le sens de la protection du pouvoir d’achat des Français doit être regardé. Mais il faut dire les choses sincèrement: je ne suis pas sûr que ces propositions répondent à l’enjeu de protéger le porte-monnaie des Français les plus modestes. Nous avons augmenté les minima sociaux ces derniers mois, d’environ 10 %. Quant à la désocialisation et à la défiscalisation des heures supplémentaires, elle a été largement engagée sous le précédent quinquennat. Je crois plutôt au partage de la valeur dans les entreprises. Comme nous l’avons défendu pendant la campagne présidentielle, nous pourrions mettre au débat l’interdiction de versement de dividendes si l’employeur ne met pas en place un plan de participation, d’intéressement ou une «prime Macron». Cela va dans le sens de la valorisation du travail et peut faire consensus.

> Le Conseil National de la Refondation trouve au contraire toute sa pertinence dans la situation politique actuelle. La philosophie du Conseil National de la Refondation, c’est d’associer sujet par sujet l’ensemble des acteurs concernés. Pour ce qui est du grand chantier des carrières et de l’attractivité de la fonction publique, ses représentants devront être associés.

> Cette première ministre politique, on l’a. Elle s’appelle Élisabeth Borne. Elle mène un travail essentiel, dans un contexte inédit: faire émerger une majorité d’intérêt général sur les sujets au cœur des préoccupations de nos concitoyens. Je suis convaincu qu’elle y parviendra.

> Nous avons une boussole: aucune compromission avec l’extrême droite dans notre pays. Pas d’accord, pas d’amendements communs, pas de coalition possible. S’agissant des postes clés de l’Assemblée nationale, il existe un système de répartition qui respecte les équilibres dans l’Hémicycle. Respectons nos institutions et nos traditions républicaines telles qu’elles sont. Ce doit aussi être une ligne de conduite dans cette période.

> On ne peut pas se dire démocrate et remettre en cause les conséquences à l’Assemblée nationale du vote des Français. Éric Coquerel a désormais une responsabilité importante. J’espère qu’il sera à la hauteur de l’intérêt général.

> Ce n’est pas une addition d’étiquettes ou de partis politiques qui va structurer les choses. Mais sur des priorités clairement établies - pouvoir d’achat, valorisation du travail, transition écologique, sécurité -, les majorités devront être larges. Des sociaux-démocrates jusqu’à la droite libérale, en fonction des sujets.

> Je resterai naturellement engagé dans mon parti mais c’est pour moi le bon moment de passer le relais, après trois ans et demi de travail et d’engagement aux côtés de nos militants. Nous devons maintenant refonder un parti présidentiel, lui donner une assise plus large avec nos alliés, l’enraciner dans les territoires. Je veux être désormais pleinement consacré à la mission que m’ont confiée le président de la République et la première ministre au gouvernement.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)

> Les Français attendent de nous d'avoir un gouvernement qui puisse porter des projets votés par l'Assemblée nationale et le Sénat et, compte tenu de la diversité des groupes qui y sont représentés, de prendre en compte des propositions complémentaires, sans affrontement stérile.

> Le Président Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne ont fait le choix de mettre l’écologie au cœur du Gouvernement, avec pour chaque ministre, des objectifs concrets en matière de transition énergétique et écologique.

> Les entreprises, ce n'est pas que les industries. Pour les industries, si elles ne sont pas capables d'optimiser leur consommation d'énergie, c'est une question de survie. En revanche, pour le tertiaire, il y a un travail à faire.

> Étape importante dans la construction du Plan sobriété énergétique. Avec Olivier Dussopt, nous avons réuni les partenaires sociaux et fédérations professionnelles afin de trouver ensemble les leviers à actionner pour baisser la consommation d’énergie des entreprises de 10% d’ici 2024.

 

Olivia Grégoire (Porte-parole du gouvernement)
>
Face à la recrudescence du Covid, nous devons faire preuve d’une vigilance collective, en particulier auprès des plus fragiles. La vaccination est le nerf de la guerre : seulement un quart de la population éligible à la 2ème dose de rappel l’a reçu.

> Ce qui change au 1er juillet : pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous mettons un terme à l’installation de nouvelles chaudières au fioul ou au charbon.
Au 1er juillet, pour encourager à la rénovation énergétique des bâtiments, il devient possible de cumuler MaPrimeRénov' avec un éco-prêt à taux zéro d'un montant maximum de 30 000 euros.
Au 1er juillet, l’interdiction d’utilisation des produits sanitaires chimiques, qui s’applique depuis 2017 aux collectivités pour l’entretien des espaces verts, est étendue notamment aux campings, centres de loisirs, zones commerciales, cimetières et copropriétés privées.
Au 1er juillet, le point d'indice est revalorisé de 3,5 %. Additionnée aux augmentations individuelles moyennes de 1,5% par an, cette revalorisation (à un niveau inédit depuis 1985) permet une progression de 5% de la rémunération annuelle des agents de la fonction publique.
Au 1er juillet, il devient possible de changer son nom de famille par simple déclaration à l'état civil. Une personne majeure pourra choisir de porter le nom de sa mère, de son père ou les deux.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> 8 femmes sur 10 victimes de violences sont aussi des mères. Protéger les femmes, c'est aussi protéger leurs enfants.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> La présidence française de l'UE s'achève. Elle a un bilan inédit, reconnu par tous à travers le continent. Les décisions de ces 6 mois auront un impact durable sur nos vies. Pour changer notre pays, nous avons changé l'Europe. Quelques exemples.
Climat : on va taxer les pollueurs d'où qu'ils viennent. 20 ans après la proposition de Jacques Chirac, l'Europe s'est mise d'accord pour un taxe carbone aux frontières. Un moyen aussi de protéger notre industrie qui elle respecte les standards environnementaux de l'UE.
Et sur le climat, c'est pas fini. On a réformé le marché carbone, voté un fonds social pour le climat afin d'aider directement les ménages et les entreprises. On a voté la fin des voitures polluantes en 2035. Oui, grâce à l'Europe, nous ne polluerons plus quand nous roulerons !
Numérique : pas de Far West en ligne pour les Européens ! Le DSA et le DMA a été adoptés. Ces lois vont obliger les GAFA à garantir les droits des consommateurs et des acteurs économiques européens. Notre continent, nos règles ! Même en ligne.
Salaires minimums décents partout en Europe C'était un rêve de l'Europe sociale. Demain, les travailleurs et syndicats pourront aller en justice si les Etats membres ne garantissent pas un salaire minimum adéquat. Une promesse de campagne ainsi tenue!
Parité dans la direction des entreprises : Dix ans de blocage mais nous avons tenu bon. 40 % des administrateurs non exécutifs des entreprises devront être des femmes.
Justice : finies les histoires insensées de crimes non résolus car les données clés sont sur des serveurs à l'étranger. Avec e-evidence, la justice européenne rentre dans le 21ème siècle et permet l'échange de données.
CSRD : derrière cet acronyme se cache une petite révolution du capitalisme. Le reporting extra-financier pour les entreprises devient plus exigeant afin de guider les investisseurs vers les pratiques sociales et environnementales les plus vertueuses.
Marchés publics : les Chinois ne veulent pas de nous pour construire leurs tramways ? Et bien, il n'y a aucune raison qu'ils construisent les nôtres. Nous avons maintenant une loi pour la réciprocité en la matière. L'Europe naïve s'est de plus en plus de l'histoire ancienne.
Pandémies : plus jamais la cacophonie ! On a appris du Covid et l'Europe se dote désormais d'un système d'échange d'informations et de gestion des risques sanitaires. L'objectif est d'empêcher des réponses différentes entre Etats membres et d'agir au plus vite.
Vers un FBI européen : Europol s'est transformé avec plus de moyens et un périmètre nouveau. Mieux protéger les européens contre le terrorisme et le crime organisé était aussi une priorité.
Solidarité avec l'Ukraine : l'unité européenne a tenu. Vous vous imaginez notre société et nos vies si nous n'avions pas soutenu l'Ukraine, livré des armes, sanctionné comme jamais la Russie de Poutine ? L'Europe nous a protégé et nous continuerons de la renforcer !
Et bien sûr, le bonus : en 2026, vous n'aurez qu'un chargeur pour vos téléphones, ordinateurs et tablettes.
Pour finir, une petite pensée à toutes ces oppositions qui demandaient de reporter cette présidence. Ce bilan est notre meilleure réponse. Nous avons fait avancer l'Europe. Nous avons fait honneur à notre pays. Nous avons défendu les Français. Ils n'auront que polémiqué.

 

 

La quotidienne centriste du 1er juillet 2022. Et si Bayrou se rendait compte qu’il ne servait à rien

On glose beaucoup sur l’attitude actuelle de François Bayrou qui s’estime, sans doute avec quelques raisons, être un peu floué par Emmanuel Macron et LaREM-Renaissance.

Ses dernières sorties médiatiques n’ont pas épargné le Président de la république et son parti ce qui a rappelé d’autres propos qu’il a tenus au cours du premier quinquennat et qui, chaque fois, marquaient un dépit et un mécontentement quant à la manière dont il s’estimait traité.

Le fond du problème est que le président du Mouvement démocrate s’est sans doute aperçu assez tôt qu’il ne servait peut-être à rien et sans doute à pas grand-chose.

Rappelons qu’il s’est toujours présenté comme celui qui avait fait élire Emmanuel Macron grâce à son ralliement obligé – qu’il appelle lui une alliance – alors même que les chiffres et les circonstances d’alors ne disent pas exactement la même chose.

Et que de cette affirmation qui est peut-être une conviction chez lui, il a attendu d’être honoré à la hauteur du service rendu.

Or, selon lui, cela ne s’est jamais produit ou sur une très courte période, juste après la première victoire d’Emmanuel Macron quand il s’est retrouvé ministre de la Justice (même s’il espérait être nommé premier ministre), poste dont il a du démissionner parce qu’il avait été mis en examen dans l’affaire des attachés parlementaires du MoDem au Parlement européen.

Ensuite, fort de sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, LaREM n’a pas beaucoup écouté François Bayrou, situation qui a peu changé lorsque la formation présidentielle l’a perdue au cours de la législature suite à des défections et des défaites lors d’élections partielles.

Sa nomination comme haut-commissaire au Plan s’est révélée être ce que beaucoup prédisait, un titre ronflant pour une coquille vide et les notes ainsi que les rapports produits par cet organisme n’ont jamais connu la notoriété mais plutôt le placard.

Restaient les fameuses conversations avec le Président de la république dont François Bayrou s’est toujours vanté sans que la réciproque soit vraie.

Mais on a bien compris que s’ils discutaient ensemble, Emmanuel Macron s’était très peu inspiré des propos du maire de Pau.

Peu utilisé lors de la présidentielle puis des législatives, ce dernier a vécu cette nouvelle mise à l’écart difficilement alors même qu’il ne cessait de se répandre en compliments sur Emmanuel Macron, l’homme et son action.

D’autant que le MoDem a été ridiculisé lors de la constitution du gouvernement d’Elisabeth Borne avec un seul ministre, placé en dixième position dans l’ordre protocolaire.

La question est de savoir si François Bayrou va avoir une quelconque utilité dans ce nouveau quinquennat ou s’il fera encore de la figuration.

En tout cas, c’est sans doute une forte interrogation de l’intéressé et son attitude montre qu’il ne se satisfera pas du sort qui lui est fait actuellement.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]