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mardi 17 juin 2025

Vues du Centre. . Quand une partie de la Gauche allemande soutient Poutine

Par Aris de Hesselin


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Vladimir Poutine est un politicien d’extrême-droite de la pire espèce.

Et pourtant, il trouve des soutiens à la gauche de la Gauche un peu partout dans le monde.

Hormis des pays qui se prétendent faussement communistes ou socialistes, comme la Chine de Xi ou le Venezuela de Maduro, des politiciens situés à gauche comme le président du Brésil, Lula, lui apportent leur soutien.

Même chose pour des partis comme LFI en France avec un Jean-Luc Mélenchon.

C’est également le cas de l’aile gauche du SPD qui vient de publier un document pro-Poutine qui confirme que celle-ci a un tropisme pro-Russe qui n’a plus rien à voir avec une proximité idéologique.

Selon ce document, contre toute réalité, il y aurait un «parti de la guerre» dans les pays démocratiques qui en voudrait à la Russie:
«En Allemagne et dans la plupart des pays du continent se sont imposées des forces qui cherchent avant tout l’avenir dans une stratégie de confrontation militaire et dans des centaines de milliards pour l’armement. La paix et la sécurité ne seraient plus à atteindre avec la Russie mais devraient être, selon eux, imposées contre la Russie.»

Ainsi, comme l’explique le site Le grand continent:
«Le texte n’évoque pas la responsabilité de la Russie pour les destructions ou les morts qu’elle provoque en Ukraine, ne parle ni de crimes de guerre ni des crimes contre l’humanité commis par l’envahisseur sur le peuple ukrainien. Il se garde également d’évoquer la nature dictatoriale du régime de Poutine — qui n’est d’ailleurs pas nommé expressément.»

Le cas allemand est emblématique des raisons qui amènent cette gauche radicale à prendre parti pour un dictateur nationaliste ainsi qu’un criminel de guerre qui emprisonne et assassine ses opposants et qui est une des plus grosses fortunes du monde établie uniquement sur la corruption.

Celles-ci viennent d’une détestation de la démocratie républicaine libérale à laquelle est associée, faussement, un capitalisme néo-libéral, dont l’objectif serait de dominer le monde pour imposer son ordre économique et un néo-colonialisme.

Ce qui est perturbant dans cette argumentation que l’on entend sans cesse également du côté de LFI, c’est qu’elle décrit exactement ce que souhaite faire l’internationale totalitaire mise sur pied par Xi et Poutine et que les deux dictateurs ont commencé à mettre en place en Afrique et avec certaines anciennes républiques de l’Union soviétique!

Comme on l’a constaté avec le rapprochement «improbable» mais si compréhensible pourtant, entre le RN et LFI, les extrêmes se rejoignent dans leur lutte contre l’ordre démocratique, nouant des alliances de circonstance avant la lutte finale entre elles.

Poutine est alors érigé par cette gauche comme un résistant à la domination de l’«Occident».

Dans le cas allemand, se surajoute des liens financiers et de la corruption où un ex-chancelier SPD, en l’occurrence Gerhard Schröder, a pu devenir dirigeant d’une société contrôlée par le Kremlin être grassement payé par Poutine.

Pour se convaincre définitivement de cette alliance objective entre les extrêmes, ce texte a reçu le soutien du parti d’extrême-droite néo-nazi AfD et du parti d’extrême-gauche populiste Bündnis Sahra Wagenknecht…

Aris de Hesselin

 

 


La Quotidienne centriste du 17 juin 2025. G7 ou G6 contre 1


Le départ de Donald Trump du sommet du G7 avant son terme, soi-disant pour s’occuper du conflit entre Israël et l’Iran, après qu’il est, à nouveau, critiqué l’exclusion de la Russie de Poutine de ce club (qui s’est appelé pour un court moment G8), confirme que celui-ci est plutôt devenu un G6 contre 1.

D’un côté, on a l’UE, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada, peut-être l’Italie.

De l’autre, Trump.

Même si ce dernier a accepté de signer un document appelant à la fin du conflit entre Israël et l’Iran ainsi qu’un cessez-le-feu à Gaza, il a refusé de parapher toutes les autres résolutions préparées à l’occasion de ce sommet, notamment celles sur les migrations, l'intelligence artificielle ou les minéraux critiques comme les terres rares, sans parler évidemment de l’agression de Poutine contre l’Ukraine.

Ainsi, Le Canada, hôte de ce G7, a abandonné tout effort pour faire adopter un texte complet afin d'éviter la répétition du sommet de 2018 au Québec, lorsque Trump avait donné pour instruction à la délégation américaine de retirer son approbation du communiqué final après avoir quitté les lieux.

Et pour bien montrer son animosité contre ce G6, il a vertement critiqué Emmanuel Macron qui, selon lui, «volontairement ou pas, ne comprend jamais rien» quand il a expliqué que le président américain allait s’occuper d’un cessez-le-feu entre Israélien et Iranien, affirmant que «c'est beaucoup plus gros que ça», sans donner de précisions, évidemment…

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]