lundi 29 septembre 2014

L’Humeur du centriste. Non, la Droite n’a pas gagné le Sénat

Il fallait le faire.
Depuis hier soir, l’ensemble des médias, relayés en cela par les leaders de l’UMP (surtout les candidats à la présidence de la haute assemblée) le répètent en boucle: la Droite e remporté la majorité au Sénat.
Quelle faute professionnelle, voire mensonge, de la part des journalistes.
Parce que si on regarde la nouvelle composition du Sénat on découvre que le bloc de gauche (avec le PS, les écologistes, le Front de gauche, les Radicaux de gauche) a 156 sièges (dont 128 pour les seuls socialistes) et que le bloc de droite (avec l’UMP et les divers droite) a 147 sièges.
Si l’on sait compter (ce qui va, en général, avec savoir écrire…), le bloc de gauche compte 9 sièges de plus que le bloc de droite.
Comment se fait-il que les médias aient fait leurs gros titres avec la victoire de la Droite.
C’est qu’il faut y ajouter, pour que cela fasse le compte, les 41 élus du Centre!
Dès lors, la comptabilité s’établirait ainsi: 156 à gauche, 188 à droite (plus deux élus du FN et deux élus non-inscrits).
Qu’est-ce qui permet aux médias d’annexer le Centre à la Droite, d’autant que dans le groupe centriste au Sénat est composé de divers courants?
Rien, sinon la négation une fois de plus du Centre qui ne serait qu’un simple appendice de la Droite.
Mais cette vision mensongère serait trop simple.
Parce que les mêmes médias, quand il faut faire des gros titres racoleurs sur qui peut gagner la prochaine présidentielle, par exemple, nous ressortent des centristes indépendants qui pourraient faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, pour un candidat ou un autre.
On le constate, la cohérence est ici proche de zéro.
Et c’est grave.
Non pas que l’on se fasse des illusions sur le sérieux de certains médias ou la déontologie de certains journalistes.
Le monde médiatique est composé comme tous les autres avec son lot de bons professionnels, de mauvais, d’incompétents, de partisans et de compagnons de route de ceux qu’ils sont sensés observer et parler en toute indépendance…
Mais c’est grave pour la démocratie et les réactions indignées des centristes devant ce bombardement médiatique d’une victoire unique de la Droite est compréhensible mais aussi légitime.
Car un citoyen mal informé ne sait pas pour qui il vote vraiment.
Et celui qui s’est autoproclamé «quatrième pouvoir des régimes démocratiques» (après l’exécutif, le législatif et le judiciaire) et qui l’est devenu ne peut jouer continuellement l’irresponsabilité dans son fonctionnement et pousser des cris d’orfraie à chaque fois qu’il est critiqué de l’extérieur pour des manquements à ses principes de base.
Donc, répétons-le, même si le Centre devrait s’allier avec la Droite au Sénat dans la plupart des cas, la Droite n’est pas majoritaire au Sénat.
Cela s’appelle tout simplement un fait, ce que les journalistes qui sont avant tout des médiateurs entre ce fait et les citoyens qu’ils informent, ont pour mission de donner le plus objectivement possible avant éventuellement de le commenter.
Tout cela s’appelle de l’information. Le reste n’est que propagande.

Centristement votre.

Le Centriste


samedi 27 septembre 2014

Une Semaine en Centrisme. UDI: Borloo dans les pas de Sarkozy?

Yves Jégo a peu de chances de remporter l’élection à la présidence de l’UDI et il le sait.
Alors, pour mettre un maximum de chances de son côté, il a toujours laissé entendre, dans une sorte de message subliminal, qu’il gardait la maison centristes en attendant le retour de son enfant prodigue, Jean-Louis Borloo.
Ce dernier, créateur et ancien président de l’UDI, a toujours expliqué qu’il avait mis un terme à sa carrière politique et ses «proches» affirment aujourd’hui qu’il n’a pas changé d’avis sauf si… on l’appelait directement à de hautes responsabilités, du genre Nicolas: «Cher Jean-Louis veux-tu être mon premier ministre?».
Mais ce scénario n’est sans doute pas pour tout de suite.
De son côté, Yves Jégo a relancé le débat d’une reprise en main de l’UDI par Borloo en affirmant aux militants du parti centriste dans un courrier qu’il fallait «organiser l'UDI pour que son seul leader présidentiable actuel, Jean-Louis Borloo, puisse, le jour où il l'aura décidé et selon les modalités qui seront les siennes, à nouveau s'exprimer sur la scène politique et porter nos couleurs».
Rappelons qu’à l’UDI, beaucoup souhaiterait que le candidat à l’Elysée ne soit pas, en même temps, président du parti.
Jégo parle donc de faire une alliance avec Borloo, au premier la parti, au second la présidentielle.
Alors, s’agit-il d’une intox de Jégo (et de sa colistière, Jouanno) pour se présenter comme le seul candidat légitime, lui qui semble être, sur le papier, le seul qui ne l’est pas du fait de sa provenance directe de l’UMP, via le Parti radical, et son ancienne dévotion à Sarkozy?
C’est possible.
Toujours est-il que dans ces lignes, nous avons souvent prétendu que la carrière politique de Jean-Louis Borloo n’était pas forcément terminée et qu’il se voyait bien en sauveur d’une l’UDI qui serait menacée d’implosion à la suite de l’élection du nouveau président du parti.
Il se présenterait alors en sauveur du Centre (une nouvelle fois) et, cerise sur le gâteau, il deviendrait, ce qu’il a toujours souhaité être sans y parvenir, le leader indiscutable et indiscuté de l’UDI, pouvant la réformer en un parti centralisé et en marginalisant définitivement tous ses concurrents.
C’est en imaginant ce scénario, d’ailleurs, que les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, ont enterré la hache de guerre et ont affirmé que quel que soit le gagnant de l’élection (Lagarde ou Morin), aucun des deux n’aurait de difficultés à travailler avec lui et que le parti ne serait nullement en danger de mort.
Mais, il se peut également, en connaissant Jean-Louis Borloo et son caractère, que ce dernier ne veuille surtout pas revenir en tant que président d’une confédération de partis ingérables (la confédération et les partis qui la compose).
Il s’agit même pour de nombreux membres de l’UDI, de la raison principale qui explique son départ.
Dès lors, le possible appel de Sarkozy serait l’élément déclencheur d’un retour.
Sauf que, pour l’instant, l’ancien président de la république a choisi de revenir dans l’arène politique par la droite.
Reste que personne ne doute qu’il enverra des signaux à tous les centristes susceptibles de le rejoindre et dont Jean-Louis Borloo fait partie, même s’il n’a pris aucun engagement encore vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.
Pour autant, l’alliance Alain Juppé-François Bayrou (dont l’acrimonie pour Sarkozy n’a semble-t-il pas changé), impose à Nicolas Sarkozy, dans l’optique des primaires de l’UMP pour la présidentielle de 2017, de trouver un poids lourd centriste qui fasse le pendant.
Or, actuellement, il n’y a que Jean-Louis Borloo dans les rayons (Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil sont trop âgés).
Si ce scénario, déjà évoqué dans la presse, du ticket Juppé-Bayrou contre le ticket Sarkozy-Borloo voit le jour, cela se fera évidemment au détriment du Centre, de ses idées et de son indépendance.
Cela voudrait dire, également, qu’il n’y aurait pas de candidat des partis centristes en 2017.
Or, seules les formations qui ne comptent pas dans la vie politique sont dans ce cas de figure.
C’est sans doute pourquoi l’avenir du Centre et du Centrisme, surtout des partis centristes, se trouve dans la nouvelle génération même si son émancipation de l’ancienne garde est un douloureux chemin de croix.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


lundi 22 septembre 2014

L’Humeur du Centriste. Après «Sarkozy, le retour», «Bayrou, coucou me revoilà»

Au rayon des nouveautés de la semaine, après la superproduction «Sarkozy, le retour» à la sortie un peu ratée tellement le dernier épisode de la sage ressemble aux précédents, on retrouve également un film d’auteur sorti dans une certaine indifférence, «Bayrou, coucou me revoilà» qui, pour l’instant, obtient un succès d’estime surtout auprès des journalistes.
Les deux histoires ont plusieurs points communs dont celui d’affirmer qu’il n’y a point de salut en dehors du destin présidentiel.
Résumé du scénario.
François Bayrou nous avait juré ne plus être intéressé par la présidentielle et avait fait une quasi-allégeance à l’UDI (et à l’UMP) afin d’obtenir le poste de maire de Pau car affirmait-il, être édile dans son cher Béarn était désormais son unique et dernière ambition politique avant de tourner casaque une fois élu – et le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo – et de n’écarter plus aucune possibilité dont celle d’être présent en 2017, ce qu’il vient de rappeler dans les dernières interviews on et off qu’il a données lors de l’université d’été du Mouvement démocrate.
Bien entendu, personne de sensé – y en a-t-il à la tête de l’UDI?! – n’avait cru un mot de ces serments et de ces promesses qui en politique n’engagent que ceux qui y croient.
Que l’on comprenne bien le propos développé ici.
François Bayrou est tout à fait légitime pour représenter le Centre dans n’importe quelle élection.
Il l’est plus que ne l’était (ou ne le sera…) Jean-Louis Borloo et tout autant que le sont Hervé Morin ou Jean-Christophe Lagarde, plus que Jean-Christophe Fromantin, sans parler d’Yves Jégo, hors jeu.
De même, un homme politique qui est ambitieux n’a rien de choquant en soi.
Par ailleurs, bien des idées de François Bayrou sont centristes même si certaines de ses inclinaisons démocrate-chrétiennes ne sont pas celles qui font partie du tronc commun du Centrisme mais plutôt de la tradition conservatrice française.
En revanche, on doit se poser la question légitime et ô combien importante de savoir où François Bayrou avec l’obsession de son destin présidentiel peut emmener le Centre et les centristes.
Et là, il faut se tourner vers son bilan en récapitulant les faits, rien que les faits.
Depuis 2002, il n’est fait que de défaites, que ce soient aux présidentielles, aux législatives, aux municipales et même aux européennes malgré quelques scores honorables, notamment à la présidentielle de 2007.
En outre les centristes n’ont pas cessé de s’entre-déchirer depuis qu’il s’en revendique leur leader, avec, en plus, une UDF réduite petit à petit à une peau de chagrin avant sa disparition après avoir été le premier parti de France sous la baguette de Valéry Giscard d’Estaing.
Sans parler du splendide isolement dans lequel il s’est drapé lui-même, restant ainsi loin du concret des affaires du pays.
Sans oublier que si François Bayrou est candidat en 2017, il devrait retrouver comme en 2007 et en 2012, Nicolas Sarkozy.
Vous avouerez que l’on a vu mieux dans le renouvellement des élites politiques…
Or donc le revoilà avec les mêmes mots à la bouche sur le désastre français (Sarkozy-Hollande même combat!), sur son auto-proclamation de garant de l’indépendance du Centre et sur sa préemption, une nouvelle fois, de la direction des centristes comme si c’était lui ou le chaos du Centre, pour paraphraser un de ses maîtres, le général de Gaulle.
Sauf que pour certains de ses anciens amis, le responsable du chaos centriste, c’est plutôt lui.
Il faut le rappeler encore une fois parce que cela est important que, depuis que François Bayrou affirme être le leader naturel du Centre, celui-ci est désuni et a perdu toutes les élections auxquelles il a participé, touchant le fond lors de la présidentielle de 2002 puis celle de 2012 ainsi que des législatives qui ont suivi cette dernière, son parti n’ayant qu’un seul élu à l’Assemblée nationale.
En tant que chef d’entreprise, il aurait du être licencié pour faute grave à plusieurs reprises.
Mais nous sommes en politique et en France!
C’est le charme de ce monde politique français que ces «come back» incessants et amnésiques où, comme Nicolas Sarkozy et François Bayrou, à l’instar de leurs aînés comme Jacques Chirac, François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguiller et consorts, on peut effacer sans gêne aucune les roustes que l’on vient de prendre à une élection.
Toujours est-il qu’un des problèmes que rencontrera Bayrou en 2017 s’il se présente, est qu’il en sera à sa troisième et dernière étiquette possible, ce qui en fait un cas unique.
En 2007, il concourait sous celle de l’indépendance non-négociable du Centre.
En 2012, il concourait sous celle de la proximité avec la Gauche et François Hollande pour qui il a appelé à voter au second tour.
En 2017, il concourra sans doute sous celle de la proximité avec la Droite et avec Alain Juppé si ce dernier est le candidat de la Droite, voire avec Nicolas Sarkozy, même s’il s’en défend aujourd’hui.
En somme, il est à lui tout seul une sorte d’union nationale…
Plus sérieusement, François Bayrou reviendra avec toutes ses ambigüités et ses changements de cap, avec une image de perdant systématique peu valorisante pour un Centre en quête d’éternelle reconquête.
Il aura peu de chance d’être élu d’autant que si beaucoup de sondés le désignent comme un candidat qu’ils veulent voir se présenter, tous les enquêtes d’opinion effectuées pendant les précédentes campagnes présidentielles ont montré que jamais une majorité de Français ne lui a reconnu la carrure d’un chef d’Etat.
L’important ne serait-il pas, plutôt, pour les centristes de se projeter dans le futur au lieu de rejouer systématiquement un passé qui s’est terminé en eau de boudin?
Si tel est le cas, alors, il faut se tourner vers la nouvelle génération afin de trouver le bon candidat du Centre pour 2017.
C’est vrai, aucun nom n’émerge pour l’instant.
Mais il reste deux ans et demi, ce qui est amplement suffisant pour acquérir la stature nécessaire pour peu qu’on ait quelque chose à dire.
Combien d’Américains savaient qui était Barack Obama en 2005? En 2008, il était élu président des Etats-Unis.
Et en plus, il est centriste!

Centristement vôtre

Le Centriste


samedi 20 septembre 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

Le revoilà donc.
Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.
Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.
Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.
Les Français en doute.
Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.
Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.
Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».
Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.
Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.
Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.
De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.
Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.
Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.
Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.
On a vu meilleur chef et gagneur…
Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.
Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.
Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.
D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!
Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.
Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).
Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.
Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.
Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.
On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.
En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.
Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.
Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

vendredi 19 septembre 2014

Une Semaine en Centrisme. Le Centre et le danger de l’opposition systématique

En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.
C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.
Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.
Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.
L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.
Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.
Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.
Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.
Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.
Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.
Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.
D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.
C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.
Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.
En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.
Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.
Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.
On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.
Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.
En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.
Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.
Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).
Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?
Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.
Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


jeudi 18 septembre 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les incivilités et les irrespects jouent contre la démocratie

Nous sommes tous confrontés quotidiennement à des actes d’irrespect et d’incivilité à notre encontre, contre d’autres personnes ou la communauté toute entière.
Cela peut prendre de multiples aspects comme un individu qui en bouscule un autre sans même s’excuser, une moto garée au milieu d’un trottoir, une voiture qui ne s’arrête pas aux passages piétons pour laisser passer des enfants, des gens qui urinent en plein jour et devant vous dans la rue. Et ainsi de suite.
Pourquoi ces irrespects et ces incivilités qui semblent bien anodins à certains jouent contre la démocratie et la république.
Outre la règle de droit, la démocratie républicaine repose sur deux pactes tacites essentiels entre les individus qui la composent.
Le premier est un pacte de respect.
Il dit que tout le monde a droit au respect de l’autre et de la société.
Dès lors, lorsqu’il est brisé, il y a une frustration de ceux qui se voient dénier ce respect et dont la tentation est, en retour, de le dénier aux autres.
C’est pourquoi d’ailleurs les centristes tiennent le respect comme une pierre angulaire de leur projet politique, de leur vision d’une société démocratique et républicaine efficace et responsable.
Mais il faut y ajouter un deuxième pacte, celui de la civilité qui définit la citoyenneté responsable qui est au cœur du projet républicain.
Quant elle disparait et que des incivilités (qui sont des actes «soft» qui se manifestent par de la violence contre des personnes, des attaques contre des biens et la violation de la règle légale), cela suscite des réactions agressives qui nourrissent les incivilités dans une sorte spirale infernale.
Aujourd’hui, avec la multiplication des irrespects et des incivilités, qui peut sembler au premier abord moins grave que la violence dure et la criminalité (sans oublier les taux de criminalités que l’on pouvait connaître au XIX° siècle et au début du XX° siècle), ces pactes démocratique et républicain se délitent lentement mais sûrement avec cette idée que chacun a le droit de faire ce qu’il veut sans entrave, que le chacun pour soi est la normalité d’une démocratie moderne.
En réalité, ce chacun pour soi est une des pires choses qui peuvent arriver à la démocratie républicaine.
Non pas qu’il faille remettre en cause la liberté à cause de ces irrespects et ces incivilités.
Mais pour qu’un groupe puisse fonctionner, on sait très bien qu’il faut partager des valeurs dont en particulier le respect de l’autre.
Dès lors ces irrespects et ces incivilités empêchent le lien social de fonctionner normalement et détruisent le vivre ensemble qui existe entre les membres d’une communauté (qu’elle soit locale, nationale ou mondiale).
Bien entendu, certaines incivilités et certains irrespects peuvent être et sont punis par la loi comme c’est le cas, par exemple, du comportement du député et éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud.
Mais ce n’est pas la punition – nécessaire – que retiendront d’abord les gens mais bien la transgression qui montre, de la part d’un élu de la nation, des actes d’incivilités (contre la société) dans un total irrespect (de l’autre) mais aussi de la démocratie républicaine dont il est un des représentants, suscitant un ressentiment qui peut trouver refuge dans des votes pour les extrêmes antidémocratiques et antirépublicains.
C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser ces incivilités et ces irrespects ainsi que les conséquences désastreuses qu’elles ont sur les relations entre les individus.
Pour le Centre, cela nécessite une réaction ferme.
Tout d’abord dans l’apprentissage universel de ce respect essentiel au pacte démocratique, apprentissage à l’école évidemment mais aussi pendant toute l’existence, dans une sorte de formation permanente, par des campagnes d’information et autres moyens de communication.
Ensuite, dans la sanction systématique des incivilités qui minent le pacte républicain.
A New York, lorsqu’il s’est agi dans les années 1990 de reconquérir le territoire urbain par rapport à la violence endémique que connaissait la mégalopole, le chef de la police d’alors (qui a repris sa place depuis l’élection du nouveau maire, Bill de Blasio, en 2013), William Bratton, mit place la politique de «zéro tolérance contre les fenêtres brisées», théorie développée par deux universitaires, George Kelling et James Wilson, qui connut un grand succès et qui permet aujourd’hui à tout newyorkais et à tout touriste de se promener dans la ville en grande sécurité alors que prendre le métro en plein jour était un périple risqué...
L’idée centrale était de ne pas laisser impuni la moindre incivilité comme une fenêtre brisée parce que l’impunité de ces actes laissait la population dans un sentiment d’insécurité latent mais aussi parce que cela encourageait à plus d’incivilités et d’irrespects.
Il faut s’en inspirer dans le cas des irrespects et des incivilités pendant qu’il en est encore temps.
Poser la règle qu’il ne faut laisser passer aucun irrespect et aucune incivilité est essentiel pour que le respect et la civilité deviennent, non pas une norme, mais une manière d’être qui sauvera la démocratie républicaine de ses tentations délétères que porte en lui non pas l’individualisme, salutaire s’il est responsable, mais cette fameuse autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu dont j’ai souvent parlé ici et qui se développe grâce au dévoiement de la démocratie.
Ainsi l’«insociable sociabilité des hommes» kantienne à la base d’un régime démocratique ne trouve sa solution que dans le respect des pactes librement consentis par chacun mais qui s’imposent alors à tous.
En défendant une société du respect et de la civilité, le Centrisme est au premier rang de ce combat humaniste qui seul pourra sauver la démocratie républicaine d’un chaos que voyait déjà se profiler au XIX° siècle quelques visionnaires comme Tocqueville.
Les centristes doivent s’en saisir sans délai alors que les sociétés démocratiques sont de plus en plus gangrénées par ces comportements irresponsables et alors que les ennemis de la liberté, partout dans le monde, n’ont jamais renoncé à refermer ce qu’ils estiment que la démocratie est: une simple parenthèse de l’histoire.


dimanche 14 septembre 2014

L’Humeur du Centriste. L’indépendance centriste passe par un projet et vite

L’indignation soulevée au centre par la volonté de Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle maison commune entre droitistes et centristes en absorbant l’UDI et, pourquoi pas, les restes du Mouvement démocrate, a été une réaction normale, saine et réconfortante.
Cela dit, l’entreprise sarkozyste n’est que le prolongement de celle lancée par Jacques Chirac en 2002 avec son bras droit d’alors, Alain Juppé qui, allié aujourd’hui avec François Bayrou – qui, à l’époque, avait juré qu’il ne jouerait jamais les supplétifs de l’UMP… – veut faire l’union de la Droite et du Centre pour la présidentielle de 2017 dès le premier tour.
Une sorte de fusion soft défendue également par François Fillon ou Jean-Pierre Raffarin ainsi que par tous les quadras et quinquas aux dents longues de l’UMP.
Bien entendu, le peu d’estime pour les centristes de Nicolas Sarkozy et sa proposition de fusion hard ne pouvait laisser les centristes sans réponse.
Bien.
Mais l’important pour être indépendant en politique c’est d’avoir un vrai projet et que les électeurs soient bien conscients que celui-ci est bien original et différent de l’offre que l’on peut trouver ailleurs.
Car le problème des partis centristes aujourd’hui c’est que rien ne les distingue de rien!
Ils pourraient tout aussi bien défendre nombre de mesures du gouvernement Valls – et beaucoup d’entre eux le feraient sans doute si nous étions dans un régime parlementaire type III° ou IV° République – que de s’allier directement avec l’UMP – même si cette dernière ne sait pas trop où elle va actuellement.
Or, pour exister politiquement, il faut avoir quelque chose à vendre à l’électeur qui vous rend unique à ses yeux.
C’est cela que l’on attend des partis centristes, qu’ils nous prouvent qu’ils ne sont pas dans le copier-coller d’idées venant de la Droite et de la Gauche mais qu’ils ont une ambition pour la France avec un projet indépendant, novateur et réformiste.
Si ce n’est pas le cas, ils peuvent juste espérer ce que François Bayrou a été lors de l’élection présidentielle de 2007, un réceptacle de tous ceux qui ne voulaient pas de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal.
Mais, aujourd’hui, c’est plutôt Marine Le Pen qui remplit ce rôle peu valorisant par ailleurs.
Et si ce n’est vraiment pas le cas, s’ils sont incapables de pondre ce projet, autant rejoindre tout de suite l’UMP (les centristes de gauche, eux, ont déjà quitté le navire MoDem).
Cela ne sonnera pas la mort du Centre et du Centrisme mais bien de ces partis centristes incapables de répondre aux défis de ce début de XXI° siècle.
Une sorte de sélection naturelle en quelque sorte.

Centristement votre

Le Centriste


samedi 13 septembre 2014

Une Semaine en Centrisme. L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.
Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.
Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.
Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.
Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.
De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.
Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.
Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.
Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.
Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.
Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.
Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.
Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.
Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.
En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.
Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


jeudi 11 septembre 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’humanisme centriste face au monde troublé actuel

Oui le Centrisme a quelque chose de fort à dire sur l’état actuel du monde et de son évolution inquiétante.
Il puise cette vision dans son humanisme qui met l’être humain au centre de tout afin que celui-ci puisse se réaliser dans son statut inaliénable de personne, c’est-à-dire d’un individu respecté et responsable, doté d’attributs spécifiques dont la reconnaissance de sa différence, membre d’une communauté où il détient des droits et doit remplir des devoirs.
Face à cela, le Centrisme milite pour une mondialisation humaniste, pour cette vraie ouverture et cette réelle collaboration entre les peuples de la planète dans tous les domaines et dans un contrat gagnant-gagnant.
En revanche, il se bat contre une globalisation spéculative dont la seule finalité est de faire de l’argent pour de l’argent ainsi que contre un affrontement violent des cultures prônées par tous les extrémismes dont on voit aujourd’hui le résultat que ce soit dans les pays musulmans avec l’islamisme radical, dans les anciens pays communistes (Russie, Chine) où le nationaliste intolérant pousse à l’affrontement plutôt qu’à la coopération, sans oublier les extrêmes-gauches et extrêmes-droites partout dans le monde qui veulent se recroquevillées et vivre dans l’exclusion de l’autre, celui qui ne pense pas comme il faut ou qui ne ressemble pas au bon portrait-robot.
C’est pourquoi le Centre doit appeler tous les démocrates du monde à s’unir dans une mondialisation humaniste et dans des regroupements à l’échelle régionale mais aussi mondiale sur les modèles de l’Union européenne (sur ce qu’elle devrait être et non pas sur ce qu’elle est en train de devenir) et des Nations Unies (sur ce qu’elle aurait du être sans jamais y parvenir).
Tout cela au nom de ses valeurs (liberté, respect, tolérance, solidarité) et de son principe moteur (le juste équilibre).
Mais il ne faudrait pas en conclure que le Centrisme est une pensée «bisounours» ou, pire, d’un consensus mou jusqu’au boutiste qui aboutirait, in fine, à un renoncement criminel pour les démocraties.
La défense des valeurs humanistes du Centre lui impose, au contraire, courage et responsabilité.
Niant le relativisme qui permet à certains d’affirmer que la liberté, le respect, la tolérance et la solidarité ne sont pas les mêmes à Paris qu’à Pékin, à New York qu’à Moscou, à Londres qu’à Téhéran et ainsi de suite, les centristes sont, au contraire, impliqués dans un combat qui ne transige pas sur le fait qu’un être humain en égale un autre, ce qui signifie que chaque individu, dans le respect de sa différence, doit être responsable de sa vie en respectant l’autre, donc en lui assurant la liberté que celui-ci en retour lui garantit.
En un mot, l’établissement d’une démocratie mondiale où tous les extrémismes seraient éliminés est un des objectifs de la pensée centriste.
Ce qui signifie que la libération de centaines de millions de personnes à travers le monde du joug de leurs oppresseurs est une des missions du Centrisme.
C’est là qu’il faut bien comprendre l’implication des centristes dans les affaires du monde et la façon dont un gouvernement centriste doit se positionner.
Bien entendu, cela n’exclut pas le pragmatisme qui est essentiel en matière de politique étrangère.
Pour autant, cela ne signifie pas cynisme et transgression systématique des valeurs que l’on prône.
On peut ainsi prendre un double-exemple d’attitudes centristes avec le duo américain Barack Obama-Hillary Clinton.
Le premier a tenté sans réussite de mettre en place un monde où le dialogue et le consensus remplacerait l’affrontement et les intolérances.
Il n’en reste pas moins qu’à travers ses discours toujours salués pour leur profondeur, le président américain a bien décrit comment un monde comme il pourrait être s’il se mettait au diapason de l’humanisme.
La deuxième, en revanche, est considérée comme un faucon centriste.
Même si cela est très exagéré, il est évident qu’Hillary Clinton s’est constamment dressée, au nom de l’humanisme, contre tous les régimes autoritaires, violents et intolérants quand ils représentaient une menace pour la démocratie en brandissant la menace d’un recours à la force pour protéger la liberté.
C’est une sorte de mélange des deux attitudes où les réponses seraient toujours adéquates (autant dire que c’est évidemment impossible!) qui représente la vision centriste d’un ordre mondial où la personne serait l’étalon-valeur.
A ce propos, la politique étrangère pratiquée par François Hollande et son gouvernement (notamment avec Laurent Fabius) est très proche de cette vision centriste du monde actuel.
De l’intervention au Mali jusqu’à la crise ukrainienne et la lutte contre EI (Etat islamique) en Irak et en Syrie, l’action de la France a été guidée jusqu’à présent par des valeurs humanistes et une volonté de ne pas accepter l’inacceptable, au grand dam des tenants des compromissions avec les régimes autoritaires (voir les prises de position de nombre d’hommes politiques, dont des membres de partis centristes, en faveur de la Russie notamment) qui croient encore que se coucher devant l’inadmissible, l’intolérable et l’insupportable rapporte, tout comme le crut un Chamberlain à Munich alors que Daladier en revint dévasté (il pensait être lynché à son retour au Bourget).

Enfin, je rappelle pour une énième fois cette évidence: la liberté est un combat. Ce n’est pas en niant cette réalité et en faisant semblant de ne pas voir les nombreux ennemis de celle-ci que l’on protège efficacement la démocratie républicaine.

lundi 8 septembre 2014

L’Humeur du Centriste. Giscard, son héritage centriste et la bande des quatre UDI

Ils étaient tous là ce week-end en Mayenne, les quatre UDI, grand sourire aux lèvres, venus fêter les quarante ans de la victoire de Valéry Giscard d’Estaing à la présidentielle de 1974 en présence de l’heureux élu d’alors.
Les quatre en question étaient bien sûr les candidats à la présidence de l’UDI: Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, par ordre alphabétique pour ne fâcher personne.
Il leur fallait évidemment et absolument être sur la photo souvenir, eux qui revendiquent l’héritage de l’UDF et du seul président de la république de la V° République qui s’est dit «au centre» lors de son mandat et a dénié plusieurs fois être «du Centre» par la suite.
D’ailleurs, ce dernier, en leur souhaitant bonne chance, a demandé à ce que la France soit gouvernée au centre, tout en rappelant que son septennat avait été un succès, on n’est jamais si bien servi que par soi-même…
Si l’on peut discuter de cette dernière affirmation, sachant qu’il a été le premier président de la république battu pour sa réélection (avant que Nicolas Sarkozy ne vienne compléter le tableau), on peut s’amuser au jeu des similitudes entre le glorieux aîné et ceux qui rêvent de son parcours en faisant de l’UDI, «l’UDF du XXI° siècle»,  selon les termes mêmes de l’hôte de cette petite commémoration, le député mayennais, Yannick Favennec.
Si Jean-Christophe Fromantin partage avec lui ce positionnement de droite modérée et son côté franc-tireur, Jean-Christophe Lagarde a en commun son libéralisme culturel, tandis qu’Hervé Morin est proche de son libéralisme économique.
Yves Jégo partage avec Giscard… son changement partisan pour des raisons d’égo. Rappelons aux quatre candidats que Giscard refusa de soutenir François Bayrou en 2007, candidat officiel de l’UDF, pour soutenir Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP (même si sa rupture avec l'UDF venait de plus loin). Yves Jégo, lui, a quitté l’UMP, déçu de ne pas être considéré à sa juste valeur par Nicolas Sarkozy et François Fillon, pour s’en aller à l’«UDF du XXI° siècle»…
Plus intéressant est l’héritage centriste face aux quatre candidats à la présidence de l’UDI et à Valéry Giscard d’Estaing.
Comme on l’a dit, l’ancien président de la république a toujours refusé l’étiquette de centriste expliquant que s’il avait gouverné au centre, c’était parce que la société française devait être réformée et qu’il fallait l’ouvrir après les présidences ankylosantes de De Gaulle et de Pompidou.
C’est un peu le créneau de Jean-Christophe Fromantin en matière économique.
En revanche, celui-ci est très conservateur en matière de mœurs à la différence de Giscard qui s’est positionné sur ces questions en tant que libéral, là où l’on peut ranger, avec des nuances, les trois autres candidats à la présidence de l’UDI.
Sans oublier l’Europe, grand dessein de Valéry Giscard d’Estaing et que partagent, ici, les quatre de l’UDI, un thème éminemment centriste.
Toujours est-il que l’ancien président de la république n’a jamais pu accomplir son rêve, réunir les fameux deux Français sur trois auxquels il consacra un livre.
Vaste ambition qui semble si éloignée à l’heure actuelle de la capacité des partis centristes qui, ensemble, réussissent à rallier à leur cause environ un Français sur dix!
Reste que Valéry Giscard d’Estaing a permis aux centristes de sortir de leur torpeur où ils étaient entrés après la déconfiture de la IV° République et de participer vraiment au pouvoir et pas sur des strapontins.
Si un des quatre candidats à la présidence de l’UDI peut accomplir cette tâche, alors il sera le digne successeur d’un président qui avait senti tout ce que le Centre peut apporter au pays sans être lui-même un centriste ou un adepte du Centrisme.

Centristement votre.

Le Centriste


dimanche 7 septembre 2014

Une Semaine en Centrisme. De la légitimité en démocratie représentative

Le Centre est le défenseur naturel de la démocratie représentative.
Pour le Centrisme, il s’agit du meilleur système que l’on peut mettre en place pour garantir les libertés tout en permettant de gouverner avec efficacité.
Dès lors, les centristes se doivent d’être cohérents avec leurs convictions en la matière.
Au moment où, à droite comme à gauche et, surtout, du côté des extrêmes, on tente de remettre en cause la légitimité de l’actuel président de la république et de son gouvernement, les centristes doivent affirmer sans l’ombre d’un doute qu’on ne peut remettre en cause la légitimité et la légalité (et non jouer la première notion contre la seconde) d’un pouvoir élu démocratiquement et agissant dans la légalité, même et surtout si on se trouve dans l’opposition.
Il ne s’agit pas de conforter ou non une politique menée mais de savoir qu’elles sont les principes et les valeurs que l’on défend.
Au moment où les démocraties dans le monde sont confrontées à la montée des périls et de leurs ennemis (terrorisme islamiste, autoritarisme russe, totalitarisme chinois, etc.), on ne peut, pour ceux qui s’en prétendent les défenseurs, vouloir les affaiblir de l’intérieur en faisant, part ailleurs, le jeu des extrémistes de tous bords.
Cela ne signifie pas que l’on ne tente pas d’infléchir une politique ou de défendre ses points de vue, mais la démocratie représentative est assise sur une loi suprême, la Constitution, que l’on ne peut remettre en cause n’importe quand et n’importe comment à coups de sondages.
D’autant que la fameuse «démocratie sondagière» dans laquelle nous serions dans ce début de XXI° siècle est, par essence, un système de l’irresponsabilité à tous les niveaux (celui des gouvernants comme des gouvernés ainsi que des médias).
En attaquant la légitimité du gouvernement actuel, on attaque le système sur lequel il trouve sa légitimité, la démocratie représentative.
On voit bien comment le Front national, ami de tous les régimes autoritaires comme le prouve sa défense actuelle de Vladimir Poutine et de Bachar El Assad, veut en venir en attaquant sans cesse la légitimité de François Hollande.
On voit moins bien où veulent aller ceux qui font de même à droite et au centre.
Car il se peut que le gouvernement actuel ne réussisse pas à redresser l’économie, ce pourquoi il pourrait être sanctionné lors de prochaines élections.
Mais personne ne peut prétendre qu’il n’est pas démocratiquement élu et qu’il n’agit pas dans le cadre des lois de la république, c’est-à-dire démocratiquement.
N’oublions pas que la démocratie républicaine représentative n’est pas un système qui va de soi.
Elle est fragile et il faut la défendre face à tous les ennemis et les périls qui l’entourent.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


jeudi 4 septembre 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le tournant libéral de la Gauche nécessite celui de la Droite

Qu’il le reconnaisse ou non, le nouveau gouvernement de Manuel Valls est de tendance social-libérale avec son objectif politique déclaré d’une société équilibrée et non l’établissement du socialisme en France.
En cela, il se rapproche nettement du libéralisme social que portent le Centre et le Centrisme pour construire une société du juste équilibre.
Reste évidemment à ce que cette «révolution» qui s’ébauche aille jusqu’au bout de sa logique et, surtout, s’ancre profondément dans le parti dominant de la Gauche, le Parti socialiste, sachant déjà qu’une majorité d’électeurs de celui-ci le demande peu ou prou et que cela ne soit pas seulement une parenthèse comme beaucoup de responsables socialistes l’espèrent encore.
Mais si cette mue libérale est nécessaire au PS – et au pays –, cela nécessite aussi que le principal parti de droite, l’UMP, fasse la sienne et jette aux orties tous ses conservatismes et ses tendances réactionnaires (au même titre que ceux que les rénovateurs actuels du PS tentent d’éliminer de leur côté).
N’oublions pas que le libéralisme est avant tout une vision politique de la société et que celle-ci est la base de toute démocratie républicaine représentative et participative.
A ce titre, tous les partis politiques qui se disent démocratiques et républicains devraient se déclarer libéraux, ce qui ne tombe pas sous le sens quand on regarde leurs prises de position et leurs programmes.
Ensuite, il y a ce fameux libéralisme économique qui est combattu par une partie de la droite (notamment au sein de l’UMP) et une partie de la gauche (notamment au sein du PS) mais aussi par certains centristes (notamment au sein du Mouvement démocrate).
Pour le vouer aux gémonies, les adversaires du libéralisme économique ont assimilé ce dernier à l’ultralibéralisme et au néolibéralisme qui se sont développés à la fin des années 1970 avec une Margaret Thatcher et un Ronald Reagan qui, en gouvernant respectivement le Royaume Uni et les Etats-Unis, reprirent les thèses les plus extrêmes de certains économistes dont, bien sûr, Friedrich Hayek ou Milton Friedman en porte-étendards, pour porter cette fameuse révolution «néolibérale» dont le but ultime était aussi utopique que le dépérissement de l’Etat dans un monde communiste, c’est-à-dire une société sans puissance publique et totalement autorégulée par les lois du marché.
De même, pour provoquer la peur et l’angoisse, ces mêmes adversaires l’ont assimilé aux pires dysfonctionnements de la globalisation (mondialisation économique).
Mais le libéralisme économique n’est pas et ne sera jamais l’ultralibéralisme mondialisé. Etablir un tel rapprochement revient à présenter la Gauche que par les thèses d’extrême-gauche et la Droite que par celles de l’extrême-droite.
D’autant que le libéralisme économique (tout comme politique) est lui-même divers, allant de doctrines très «laisser-faire» avec Jean-Baptiste Say, en passant par celles prônant l’organisation indispensable d’une vraie concurrence avec Adam Smith ou celles demandant une nécessaire régulation avec John Manyard Keynes (qui n’a jamais fait partie des étatistes même s’il a été instrumentalisé par eux), jusqu’à celles souhaitant  une dose importante de social avec John Stuart Mill.
Le propos n’est pas ici de faire un cours de libéralisme politique et/ou économique mais de dire que nos démocraties républicaines existent de par le libéralisme.
Sans libéralisme, pas de liberté politique et pas de richesse économique sachant que la liberté d’entreprendre, consubstantielle au libéralisme économique, n’est peut-être pas parfaite mais qu’elle est le meilleur système conçu jusqu’à présent pour créer de la richesse donc du bien-être et du travail ainsi qu’in fine de la redistribution.
Et c’est à partir d’un libéralisme politique et d’un libéralisme économique équilibrés que l’on peut créer une société du juste équilibre que défend le Centrisme.
Pour en revenir à cette droite aux conservatismes archaïques qui reprend nombre de thèmes de l’extrême-droite de peur d’être trop moderne, elle est tout aussi ankylosée que l’est la Gauche aux conservatismes archaïques qui reprenaient jusqu’à présent nombre de thèmes de l’extrême-gauche.
La Droite doit donc se débarrasser de ses anciens oripeaux qui bloquent sa mue et l’empêchent – malgré un discours plus libéral que celui de la Gauche mais peu suivi d’actes lors de ses passages au pouvoir – de se battre réellement pour l’établissement d’une société de progrès en étant du côté de la réforme et de l’innovation, de la liberté et de la solidarité, sans oublier la tolérance dont elle a semblé assez éloignée ces dernières années.
Non pas pour devenir la Gauche, ni même le Centre mais une Droite moderne utile au pays.
Tout simplement pour que Droite, Gauche et Centre soutiennent ce fameux consensus incontournable à la démocratie républicaine afin que le lien social se ressource mais dans la prise en compte de la réalité d’aujourd’hui et non dans le fantasme d’un passé qui n’a jamais vraiment existé.
Et cela afin de permettre, in fine, l’indispensable modernisation et rénovation de la France.
Car c’est avec une Droite, une Gauche et un Centre qui auront enfin compris les défis du XXI° siècle que l’on construira un pays qui veut gagner.
Sinon, nous continuerons à perdre du terrain que ce soit en Europe et dans le monde.


lundi 1 septembre 2014

L’Humeur du Centriste. «Quand tu entends Sauvadet tu te demandes pourquoi l’UDI existe»

C’est toujours édifiant de voir une personnalité politique contrariée dans son ambition personnelle se retourner quasiment contre son camp.
C’est d’ailleurs ce qu’a twitté Antoine Huré un jeune centriste ce week-end après une nouvelle démonstration pro-UMP du député UDI François Sauvadet («Quand tu entends Sauvadet tu te demandes pourquoi l’UDI existe»).
Au-delà de l’intérêt de la personne elle-même, c’est son comportement qui est malheureusement encore trop commun en politique.
On savait que M. Sauvadet, éternel second couteau centriste, n’avait pas du tout apprécié les «trahisons» à son encontre de MM. Borloo, Morin et Lagarde, la dernière d’entre elles étant sa non-élection à la tête du groupe UDI à l’Assemblée nationale, poste qui a échu à Philippe Vigier, un proche d’Hervé Morin, le président du Nouveau centre que ledit M. Sauvadet déteste par ailleurs.
Il n’en a pas fallu plus pour qu’il refuse de voter pour l’Alternative aux élections européennes (l’alliance entre l’UDI, son propre parti, et le Mouvement démocrate de son ancien chef, François Bayrou) et que, depuis, il milite pour un programme commun de l’opposition, une satellisation de l’UDI à l’UMP et une critique systématique de ses anciens amis, tout en demeurant, pourtant et pour l’instant dans la formation centriste où il est de plus en plus marginalisé.
Son dernier fait d’arme est d’avoir lancé son «appel de Vitteaux» (gros bourg de quelques 1.000 habitants en Côte d’or) pour une «union des forces républicaines d’opposition» avec le député UMP sarkozyste, Guillaume Larrivé qui, lui, ne demande pas moins que la création d’une confédération regroupant UMP et UDI, ainsi que l’eurodéputé Arnaud Danjean, celui-là même qu’il a soutenu contre la liste UDI-MoDem aux européennes...
A eux trois, ils forment ce que François Sauvadet appelle désormais en toute modestie, la «team bourgogne» qui se veut une avant-garde de l’union de la Droite et du Centre qui milite en outre pour un candidat commun à la présidentielle de 2017, un UMP, bien sûr.
Il faut dire que M. Sauvadet est devenu un admirateur sans borne de Nicolas Sarkozy depuis que ce dernier l’a fait ministre pendant exactement dix mois et onze jours, son fameux «quart d’heure de gloire» warholien.
Lui qui, auparavant, se montrait critique envers l’ancien président de la république et la Droite en général, est devenu un compagnon de route de l’UMP en remerciement de cette nomination surprise.
Pourquoi pas? C’est son droit. Mais alors il faut qu’il aille désormais jusqu’au bout de sa logique politique en devenant membre de la formation de droite (et qu’il remette ses mandats en jeu si c’est le cas).
Car François Sauvadet oublie sans doute ses fondamentaux centristes et ses anciennes prises de position mais, heureusement, il demeure encore beaucoup de centristes qui n’oublient pas, eux, pourquoi ils ne sont pas de droite.
Ceux qui, comme M. Sauvadet, l’ont oublié ont également oublié que la politique n’est pas seulement un marigot d’ambitieux opportunistes ou de revanchards déçus mais un lieu de convictions et de valeurs.
C’est en cela que son comportement est édifiant.

Centristement votre.

Le Centriste