lundi 1 septembre 2014

L’Humeur du Centriste. «Quand tu entends Sauvadet tu te demandes pourquoi l’UDI existe»

C’est toujours édifiant de voir une personnalité politique contrariée dans son ambition personnelle se retourner quasiment contre son camp.
C’est d’ailleurs ce qu’a twitté Antoine Huré un jeune centriste ce week-end après une nouvelle démonstration pro-UMP du député UDI François Sauvadet («Quand tu entends Sauvadet tu te demandes pourquoi l’UDI existe»).
Au-delà de l’intérêt de la personne elle-même, c’est son comportement qui est malheureusement encore trop commun en politique.
On savait que M. Sauvadet, éternel second couteau centriste, n’avait pas du tout apprécié les «trahisons» à son encontre de MM. Borloo, Morin et Lagarde, la dernière d’entre elles étant sa non-élection à la tête du groupe UDI à l’Assemblée nationale, poste qui a échu à Philippe Vigier, un proche d’Hervé Morin, le président du Nouveau centre que ledit M. Sauvadet déteste par ailleurs.
Il n’en a pas fallu plus pour qu’il refuse de voter pour l’Alternative aux élections européennes (l’alliance entre l’UDI, son propre parti, et le Mouvement démocrate de son ancien chef, François Bayrou) et que, depuis, il milite pour un programme commun de l’opposition, une satellisation de l’UDI à l’UMP et une critique systématique de ses anciens amis, tout en demeurant, pourtant et pour l’instant dans la formation centriste où il est de plus en plus marginalisé.
Son dernier fait d’arme est d’avoir lancé son «appel de Vitteaux» (gros bourg de quelques 1.000 habitants en Côte d’or) pour une «union des forces républicaines d’opposition» avec le député UMP sarkozyste, Guillaume Larrivé qui, lui, ne demande pas moins que la création d’une confédération regroupant UMP et UDI, ainsi que l’eurodéputé Arnaud Danjean, celui-là même qu’il a soutenu contre la liste UDI-MoDem aux européennes...
A eux trois, ils forment ce que François Sauvadet appelle désormais en toute modestie, la «team bourgogne» qui se veut une avant-garde de l’union de la Droite et du Centre qui milite en outre pour un candidat commun à la présidentielle de 2017, un UMP, bien sûr.
Il faut dire que M. Sauvadet est devenu un admirateur sans borne de Nicolas Sarkozy depuis que ce dernier l’a fait ministre pendant exactement dix mois et onze jours, son fameux «quart d’heure de gloire» warholien.
Lui qui, auparavant, se montrait critique envers l’ancien président de la république et la Droite en général, est devenu un compagnon de route de l’UMP en remerciement de cette nomination surprise.
Pourquoi pas? C’est son droit. Mais alors il faut qu’il aille désormais jusqu’au bout de sa logique politique en devenant membre de la formation de droite (et qu’il remette ses mandats en jeu si c’est le cas).
Car François Sauvadet oublie sans doute ses fondamentaux centristes et ses anciennes prises de position mais, heureusement, il demeure encore beaucoup de centristes qui n’oublient pas, eux, pourquoi ils ne sont pas de droite.
Ceux qui, comme M. Sauvadet, l’ont oublié ont également oublié que la politique n’est pas seulement un marigot d’ambitieux opportunistes ou de revanchards déçus mais un lieu de convictions et de valeurs.
C’est en cela que son comportement est édifiant.

Centristement votre.

Le Centriste


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