lundi 1 octobre 2012

L’Humeur du Centriste. Le Centre le plus bête du monde?


On se demandait comment François Bayrou allait digérer ses échecs électoraux désastreux du printemps dernier (présidentiel, législatif pour son parti et pour lui-même) ainsi que la crise de son propre parti, le Mouvement démocrate.
Et bien, la réponse est que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Se déclarant «radicalement optimiste» et se comparant à Churchill, il a redit une nouvelle fois que c’est lui qui détenait la «vérité» sans oublier qu’il s’est autoproclamé, au passage, homme politique français le plus courageux: «il n’y a pas tellement d’hommes politiques qui ont cette vision et cette capacité de prendre des risques»!
Et il s’est même permis de lancer un défi à Jean-Louis Borloo en forme de bravade pour le leadership du Centre en expliquant qu’«il n’y a que les faibles qui craignent la compétition» en confondant sans doute l’arène politique avec un ring de boxe…
Tous les moyens semblent bons pour le président d’un Mouvement démocrate en plein doute et où nombre de militants se tournent vers l’UDI (Union des démocrates et indépendants) pour ne pas se retrouver complètement marginalisé.
Sa fidèle groupie, Marielle de Sarnez, a même expliqué qu’elle était pour des primaires au centre afin de désigner le futur candidat des présidentielles alors que François Bayrou y était totalement opposé voici peu, s’estimant le seul légitime à le représenter.
On pourrait en rire si on considérait le Centre comme une scène pour les bouffonneries de leaders centristes en mal d’existence (les derniers propos d’Hervé Morin et les retournements de veste à répétition de Jean Arthuis sont aussi comiques que la posture de François Bayrou) et qui se font doublés lamentablement par un homme de droite qui leur chipe, sous leurs yeux, le leadership centriste alors que tous, il y a peu, parlaient de son inconsistance.
Mais nous avons l’outrecuidance de penser que le Centre et le Centrisme ont une mission politique autre que de divertir le public et récompenser ses adversaires devant des Français ébahis par tant d’inconséquences et qui doivent se pincer tous les jours pour croire ce qu’ils voient de personnalités s’étant trompées à répétition et venant, sans vergogne, dire le contraire de ce qu’elles disaient ou faisaient la veille, droites dans leurs bottes et incapables d’une certaine humilité après leur fiasco commun à faire du Centre une force politique majeure dans le pays.
Il fut un temps où la gauche française s’est considérée comme la plus bête du monde. Puis, ce fut au tour de la droite.
Ce furent des chocs salutaires qui leur permirent de faire un état des lieux sans concession avant de repartir de l’avant.
Les centristes seraient bien inspirés de suivre aujourd’hui cet exemple pour se remettre enfin dans le chemin des convictions et non de la destruction ou de la soumission.

Le Centriste