vendredi 19 septembre 2014

Une Semaine en Centrisme. Le Centre et le danger de l’opposition systématique

En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.
C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.
Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.
Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.
L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.
Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.
Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.
Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.
Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.
Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.
Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.
D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.
C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.
Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.
En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.
Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.
Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.
On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.
Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.
En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.
Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.
Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).
Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?
Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.
Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC