vendredi 4 septembre 2020

Actualités du Centre. Emmanuel Macron: «La République, ce régime politique de liberté»

Ce 4 septembre 2020, Emmanuel Macron a fêté au Panthéon lors d’un discours à l’occasion d’une cérémonie spéciale de naturalisation les 150 ans de la République, celle proclamée par Léon Gambetta depuis le balcon de l’Hôtel de ville de Paris après la défaite de Sedan lors de la guerre de 1870 contre l’Allemagne qui voyait la fin du règne de Napoléon III.

Mais cette république était déjà la troisième du nom, la première fut proclamée le 22 septembre 1792 et la deuxième, le 24 février 1848.

Sans oublier que le régime de Vichy sonna la disparition de cette III° République le 10 juillet 1940, qu’il y eut ensuite une quatrième république proclamée le 27 octobre 1946 et une cinquième, dont laquelle nous sommes, et qui fut proclamée le 4 octobre 1958.

Ce rappel permet de relativiser cette célébration mais aussi de comprendre la volonté du Président de la République d’utiliser cette date importante de notre histoire (et de la république) pour rappeler, en ces temps troubles et difficiles où la démocratie républicaine est attaquée, tant de l’extérieur que l’intérieur, et que la crise sanitaire met à mal ses valeurs, qu’elle est toujours la base de notre système politique au même titre que la démocratie, même si, dans son discours, il a mélangé les deux notions qui pourtant s’additionnent mais ne se mélangent pas.

Toujours est-il que pour Emmanuel Macron, la République repose évidemment sur les trois valeurs de sa devise, la liberté, l’égalité et la fraternité.

Mais, avant tout, la république française est une idée universaliste  et le régime de la liberté qui, comme un phare rayonne dans le monde entier et fait que tant de Français le sont devenus par choix.

Et, «Être français, c'est d'abord aimer passionnément la liberté», a ajouté le Président de la République.

Il a rappelé cette évidence que «La République est une volonté jamais achevée, toujours à reconquérir» et surtout que «c’est un combat chaque jour recommencé» que de la protéger de ses ennemis et de la faire vivre pour le bien de tous.

On lira ci-dessous le discours qu’il a prononcé.

 

► Discours du Président de la République à l’occasion de la célébration du 150ème anniversaire de la proclamation de la République

Panthéon, 4 septembre 2020

Chers Matthew, Nora, Patricia, Cathérine, Anna, le moment, je le mesure, pour vous, pour vos familles, est à la fois émouvant et solennel. 

Non seulement vous accomplissez un rêve, devenir Français, mais vous le faites dans un lieu à part, notre Panthéon, là où reposent les grandes femmes, les grands hommes honorés par notre patrie, la vôtre désormais. Et qui plus est, cette cérémonie de naturalisation se tient le jour même où la République célèbre son anniversaire. 

C'était le 4 septembre 1870. 

Alors que l'Empire venait d'être défait à Sedan, un jeune député de 32 ans, Léon Gambetta, répondait à l'appel du peuple de Paris et proclamait la République depuis le balcon de l'Hôtel de ville. Léon Gambetta, dont nous venons d'entendre les mots, était comme vous, un fils d'immigrés, récent naturalisés, Français de sang mêlé. C'est lui pourtant qui ressuscita la République, ce régime politique de liberté sur lequel nous vivons depuis 150 ans. 

Le pays manquait de se briser. La République, une fois encore, le sauva. Il y a tant d'autres Léon Gambetta, tant de figures françaises, non par héritage, mais par les combats menés, qui ont façonné notre histoire. Marie Curie, naquit et grandit en Pologne. Elle reçut 2 prix Nobel, fit le choix de servir la France dans les tranchées comme simple infirmière avant d'ouvrir aux femmes deux portes qui leur étaient jusque-là fermées, celle des chaires d'enseignement de la Sorbonne et les portes de bronze du Panthéon. Joséphine Baker, née Américaine, choisit la France pour le faire briller de son talent et de son énergie. Elle aimait sa patrie d'adoption au point de risquer sa vie pour elle en entrant dans la résistance. 

Tant et tant de destins devenus Français ainsi par leur combat. Bien d'autres héros, Français par la naissance, nés parfois si loin de la métropole ont porté si haut nos valeurs et marqué l'édification de notre République. Félix Eboué, descendant d'esclaves, répondit dès le 18 juin à l'appel du général de Gaulle. Il fut le premier à planter l'étendard de la France libre au Tchad. Sans cet enfant de notre Guyane qui allait devenir Compagnon de la Libération et repose en ces lieux lui aussi, l'épopée des Forces françaises libres n'aurait pas été la même. Comment ne pas évoquer Gisèle Halimi, disparue cet été. De sa chère Tunisie, à notre Assemblée nationale, des prétoires, des hémicycles, de plaidoyers en manifestes, celle qui était née Zeiza Taïeb, plaida pour l'émancipation des peuples et fit faire des bonds de géant à la cause des femmes. Un hommage national lui sera prochainement rendu dans la cour des Invalides. 

Léon Gambetta, Marie Curie, Félix Eboué, Joséphine Baker, Gisèle Halimi, autant d'exemples, avec d'autres figures, que nous mettons à l'honneur en ce jour de vie en République. Autant de destins dont Matthew, Nora, Patricia, Catherine, Anna, vous êtes aujourd'hui les légataires. 

Car c'est votre tour désormais, votre tour aux côtés de tous les enfants de la République par leur naissance, et de tant et tant d'autres, par-delà la diversité de vos origines, vous qui venez du Royaume-Uni, d'Algérie, du Cameroun, du Pérou ou du Liban, décrire vos vies en République. Je ne parle pas là de façonner vos existences personnelles. Vous avez tous déjà un métier, souvent une famille ici, mais d'endosser pleinement les habits de citoyen français, en vous hissant au-delà de vous-même. 

Devenir français, c'est en effet accepter d'être plus qu'un individu poursuivant ses intérêts propres, un citoyen qui concourt au bien commun, fait preuve de responsabilité vis-à-vis de ses compatriotes, qui cultive une vertu toute républicaine, des devoirs et des droits. Mais toujours des devoirs d'abord. Devenir français, c'est avoir ancré en soi-même la conscience que parce que la République est toujours fragile, toujours précaire, elle doit être un combat de chaque aube, une conquête de chaque jour, un patriotisme républicain de chaque instant. La République n'est pas donnée, jamais acquise, et je le dis ici aussi pour nos jeunes. C'est une conquête. Elle est toujours à protéger ou à reconquérir. 

La liberté d'abord. « Liberté, liberté, chérie » entonne La Marseillaise. Être français, c'est d'abord aimer passionnément la liberté. De Gaulle a évoqué le pacte 20 fois séculaire entre la France et la liberté du monde. À partir d'aujourd'hui, vous êtes liés par ce pacte. La liberté dans notre République est un bloc. C'est la liberté de participer au choix de ses dirigeants et donc le droit de vote, mais qui est indissociable de la soumission au verdict des urnes, à la liberté collective du peuple. C'est la liberté de conscience, et en particulier la laïcité, ce régime unique au monde qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire, mais qui n'est pas séparable d'une liberté d'expression allant jusqu'au droit au blasphème. Et je le dis au moment où s'ouvre le procès des attentats de janvier 2015. Être français, c'est défendre le droit de faire rire, la liberté de railler, de moquer, de caricaturer, dont Voltaire soutenait qu'elle était la source de toutes les autres. Être français, c'est être toujours du côté des combattants de la liberté. Et plus encore quand les renoncements prospèrent, quand la censure progresse. 

L’égalité. Être Français, c'est reconnaître en chaque femme, en chaque homme une même dignité. Être Français, c'est aimer la justice. Abolition des privilèges et Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en 1789, suffrage universel masculin et abolition de l'esclavage par Schœlcher en 1848, droit de vote des femmes en 1944, abaissement de la majorité à 18 ans en 1974, abolition de la peine de mort en 1981. Vous vous inscrivez dans une belle et grande Histoire, celle du progrès de l'égalité des droits. Vous êtes aussi les continuateurs d'une marche encore inachevée vers l'égalité concrète et effective. Péguy, Jaurès, Blum, Mendes France ont porté haut la République sociale, cette idée simple au fond : chaque citoyen, quel que soit le lieu où il vit, le milieu d'où il vient, doit pouvoir construire sa vie par son travail, par son mérite. Nous sommes encore loin, trop loin de cet idéal. Combien encore d'enfants de France sont discriminés pour leur couleur de peau, leur nom ? Combien de portes fermées à de jeunes femmes, de jeunes hommes, parce qu'ils n'avaient pas les bons codes, n'étaient pas nés au bon endroit ? L'égalité des chances n'est pas encore effective aujourd'hui dans notre République. C'est pourquoi elle est plus que jamais une priorité de ce quinquennat. 

Nous irons plus loin, plus fort dans les semaines à venir pour que la promesse républicaine soit tenue dans le concret des vies. Mais l'égalité, elle aussi, est un bloc, des devoirs et des droits. L'égalité devant la loi implique ainsi que les lois de la République sont toujours supérieures aux règles particulières. C'est pourquoi il n'y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d'un Dieu, parfois avec l'aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d'un groupe. Non, la République, parce qu'elle est indivisible n'admet aucune aventure séparatiste. Un projet de loi de lutte contre le séparatisme sera à cette fin présenté dès cet automne. 

La fraternité. Être Français, c'est voir en son compatriote plus qu'un semblable, un défi. Notre nation a ceci de singulier qu'elle a développé un État providence, un modèle de protection sociale qui ne laisse personne au bord du chemin. Or, ce système unique au monde ne tient que par les liens toujours fragiles qui unissent nos concitoyens, liens du respect et de la civilité qu'à tout moment, la violence et la haine peuvent briser. C'est pour cela qu'en République, les policiers, les gendarmes, les magistrats, les maires, les élus de la République, plus largement, toutes celles et ceux qui luttent contre la violence, contre le racisme et l'antisémitisme jouent un rôle déterminant, et que, par symétrie, ceux qui s'en prennent à eux doivent être lourdement condamnés. Force à la loi, jamais à l'arbitraire. Ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre, aux élus ne passeront pas. Liens de la solidarité et de l'engagement. Notre Etat providence a une nouvelle fois montré lors de la pandémie que nous venons de traverser sa force en accompagnant chaque Français et nous nous souviendrons longtemps du courage de nos soignants, du dévouement des bénévoles, de l'entraide entre voisins qui nous ont permis de faire face au plus fort de la crise. Mais là encore, la fraternité est un bloc. Elle ne peut vivre, perdurer que si chacun reconnaît l'autre comme digne d'être aidé, accompagné. Elle repose sur chaque citoyen aussi, et pas simplement sur un État qui donnerait des droits. C'est pourquoi le partage d'un commun est décisif et je ne peux en effet consentir des sacrifices pour mes compatriotes que si je me sens lié à eux non seulement par un contrat social, mais par des références, une culture, une histoire commune, des valeurs communes, un destin commun dans lequel nous sommes engagés. C'est cela, la République. 

« La France, écrivait Marc Bloch, est la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J'ai bu aux sources de sa culture. J'ai fait mien son passé. Je ne respire bien que sous son ciel et je me suis efforcé à mon tour de la défendre de mon mieux ». C'est tout cela entrer en République française. Aimer nos paysages, notre histoire, notre culture en bloc, toujours. Le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération, c'est pour cela que la République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France. La République commence, vous l'avez compris, bien avant la République elle-même, car ses valeurs sont enracinées dans notre histoire. Et devenir Français, c'est l'épouser toute entière et c'est aussi épouser une langue qui ne s'arrête pas à nos frontières, vous le savez parfaitement, mais qui fut aussi l'un des ciments de notre nation. 

« Ma patrie, c'est la langue française », écrivait Camus. Maîtriser le français permet bien sûr de communiquer, d'échanger avec ses compatriotes, de comprendre notre droit, et c'est pour cela que la langue est un prérequis pour accéder à la nationalité. Mais maîtriser le français, c'est un passeport vers une culture, une histoire incomparable aux dimensions des 5 continents. C'est accéder à l'imaginaire d’Hugo, Dumas, Zola, Malraux, Césaire, tous ici honorés au Panthéon. C'est accompagner les personnages de Mauriac, disparu il y a 50 ans, de tous ces écrivains dont la grandeur honore non seulement l'esprit français mais le génie universel. Maîtriser notre langue, c'est plus encore toucher l'âme de la nation, une forme d'éternel français. La France est en effet l'un des rares pays qui, avec l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, a été comme créée, engendrée par sa langue. Notre langue a forgé notre rapport à la liberté, à l'universel. L'Abbé Grégoire, qui repose ici lui aussi, ne disait-il pas que le français est l'idiome de la liberté ? Notre langue est le berceau de la République, bien avant qu'elle ne soit proclamée par les conventionnels de 1792, parce que la République prend forme déjà dans les textes de Bodin à la Renaissance. Elle s'affirme chez Condorcet et Rousseau et tous les penseurs des Lumières. Notre langue, c'est ce qui tient notre peuple, notre histoire. C'est ce qui fait que Charles Péguy pouvait clamer : « la République, notre royaume de France ». En France, décidément, tout commence par les mots. 

La République, c'est une transmission. La République est une volonté jamais achevée, toujours à reconquérir. Et si elle tient depuis la Révolution, c'est parce qu'entre ceux qui l'ont rêvée, ceux qui l'ont fait advenir, ceux qui l'ont défendue parfois dans les heures les plus tragiques de notre histoire, ceux qui l'ont renouvelée dans le projet européen, entre toutes ces femmes et tous ces hommes s'est nouée une scène des temps qui a traversé les siècles. Et en ce jour anniversaire, ce n'est pas tant la joie qui domine, je dois bien l'avouer, qu'une forme de gravité lucide, face aux menaces qui pèsent sur elle. 

Alors Matthew, Nora, Patricia, Catherine, Anna, c'est à vous aujourd'hui de reprendre le flambeau avec beaucoup d'autres, de faire vivre la promesse républicaine, dans ces bourrasques des temps. Reprendre le flambeau et le confier à notre jeunesse, représentée par des collégiens qui nous entourent ce matin. Notre jeunesse, qui doit continuer de garder ce goût des rites républicains, le service national universel, beaucoup d'autres institutions y concourent. Notre école républicaine, on a la mission, et nos professeurs, continuer d'emporter l'exigence. Notre jeunesse de France à qui je souhaite d'aimer la République d'une passion toujours intacte. Ne croyez pas que ce ne sont que des mots, c'est toute une histoire. Ce sont ces destins. Je n'ai parlé que de quelques-uns. Aimez-la d'une passion toujours renouvelée parce que mesurez chaque jour que c'est elle qui vous permet d'être des citoyens libres, c'est elle qui vous a fait naître libre, qui vous permet d'apprendre, d'être élevés dans la liberté, de juger, de savoir, de construire votre vie librement. Ça n'est pas donné partout. Ça n'a pas été donné de tout temps. 

Alors à chaque fois que le drapeau tombera, il faudra le rehisser. À chaque fois que certains la menaceront, il faudra la défendre. Car d'autres avant vous l'ont défendu. Soyons donc tous rassemblés, vous qui venez de rejoindre la communauté nationale, vous qui y êtes nés et qui y grandissez, et tous les enfants de la République. 

Être français, n'est jamais seulement une identité. C'est une citoyenneté. Ce sont des droits qui vont avec. Ce sont aussi ses devoirs, c'est-à-dire l'adhésion à ses valeurs, à une histoire, à une langue, à une exigence qui tient la République debout, car elle dépend de chacune et chacun d'entre nous à chaque instant. C'est un combat chaque jour recommencé. Alors, ensemble, formons cette France unie qui peut tout vaincre. Et parce que, avec leur force d'âme, certaines et certains rejoignent aujourd'hui la République et que vous aurez à en reprendre le flambeau. 

Alors avec confiance, oui, nous pourrons continuer encore longtemps de dire : « Vive la République ! Vive la France ! »

 

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 4 septembre: Biden augmente son écart face à Trump

Voici les résultats au 4 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours nettement en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020 devant le président républicain sortant, Donald Trump auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»). Cependant on constate un certain tassement des intentions de vote pour l’ancien vice- président de Barack Obama et une progression de celles en faveur de Donald Trump.

► Joe Biden (démocrate): 51,58%

► Donald Trump (républicain): 42,14%

► Joe Biden en tête avec 9,44 points d’avance (+1,04 point par rapport au 3 septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +7,3 (-0,1% point par rapport au 3 septembre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +7,2% (0,0 point par rapport au 3 septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

Propos centristes. France – France relance; haut commissariat au plan: innovation; covid19; Europe; impôts; transition écologique; rentrée universitaire; violences conjugales; je suis Charlie; culture; french tech; majorité présidentielle…

Voici une sélection, ce 4 septembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)

- Grâce à la transformation économique entamée depuis plus de 3 ans, la France est en train de retrouver sa place : celle d'une Nation leader en matière d'innovation. Poursuivons!

- «La valeur de l’engagement m’importe au même titre que la valeur littéraire ; je ne les sépare pas.» Les combats de François Mauriac portent jusqu'à nous, son œuvre et ses mots sont éternels. Il y a cinquante ans, la France perdait un écrivain de génie.

- À Bagdad, où je suis heureux de me rendre pour la première fois, je viens apporter notre soutien à l’Irak dans une période de défis. Les défis sont nombreux pour garantir la souveraineté de l’Irak dans toutes ses dimensions, sécuritaire et économique, à l’intérieur comme dans la région. Il en va de notre sécurité collective et de la stabilité régionale. Nos militaires combattent côte à côte pour assurer la défaite définitive des djihadistes.

- Les forces politiques libanaises se sont toutes engagées à former un gouvernement de mission dans les quinze jours.

- Les progrès sont là. Mais la communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour les Libanais. Je propose à nos partenaires de nous réunir en octobre, sous l’égide de l’ONU, pour une conférence que nous sommes prêts à accueillir à Paris.

- La liberté, le dialogue, la coexistence. Le Liban est fort de ces valeurs. Fort de l'Histoire centenaire du Grand Liban. Il saura renaître de la crise qu'il traverse. Je le dis au nom des Français : nous serons toujours aux côtés du peuple libanais.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- [Covid19] Il y a un indicateur simple, c’est la circulation du virus. Car tant que le virus circule, les plus vulnérables d’entre nous seront en danger. L’arme numéro un contre le virus, c’est la prévention: le masque, le lavage des mains, la distanciation… Tout cela forme un ensemble contraignant mais nécessaire. Et je suis optimiste sur le fait que nous découvrirons un vaccin. Nous vivons une situation très difficile, mais elle est transitoire. Et le virus ne doit pas nous empêcher de vivre. Il faut aller à l’école, travailler, se divertir. Et ne pas oublier que se laisser entraîner dans une nouvelle paralysie économique et sociale de notre pays aurait des effets aussi délétères que la crise sanitaire elle-même.

- [Covid19] Pas question de baisser la garde ! Mais la vie scolaire doit être plus forte que le virus. C'est l'intérêt de nos enfants. C'est l'intérêt de la Nation.

- [Débat sur le mot «ensauvagement»] Ce genre de débat sémantique m’intéresse peu. Je ne suis pas sûr non plus qu’il passionne les gens. Ce qu’attendent nos concitoyens sur ce sujet, ce sont des actions et des résultats. Néanmoins, si l’on veut qualifier la situation, je dirais que notre société est devenue inflammable, à fleur de peau. Cela est sans doute lié aussi à cette période étrange que nous venons de vivre, d’enfermement, de confinement… Mais la violence n’est pas une fatalité. Quand on regarde les statistiques d’insécurité de l’été 2020 par rapport à l’été 2019 ou 2018, il n’y a objectivement pas une explosion de la violence. Mais chaque fait divers est un fait divers de trop. Chaque fait de violence est inadmissible. Il serait aussi inadmissible qu’il n’y ait pas de suites policières et judiciaires. Or, il y a des suites, et personne ne peut le contester sauf à vouloir en faire une exploitation politique. Ces suites sont-elles toujours assez fortes ou assez rapides? Non, parfois les suites pénales prononcées sont insuffisantes et la réponse judiciaire, trop lente. Mais la raison n’en est pas le fait des juges mais de l’État, qui depuis quarante ans n’a pas donné à la justice les moyens de fonctionner suffisamment bien. Il n’y a pas de mystère: vous avez deux fois moins de magistrats et de greffiers en France qu’en Allemagne. Si l’on renforce la police comme nous l’avons fait - et comme nous allons continuer à le faire - et que, derrière, la justice ne dispose pas des moyens pour suivre, nos concitoyens ne s’y retrouveront pas. Les moyens de la justice seront augmentés, des emplois supplémentaires de greffiers et de magistrats seront créés d’ici la fin de l’année. En 2021, nous amplifierons cette tendance.

- Ce qui énerve légitimement nos concitoyens est que ces délits moins «spectaculaires» mais insupportables au quotidien se sont parfois installés dans une forme d’impunité. Ce n’est pas admissible et c’est pourquoi des moyens spécifiques seront alloués vers la justice de proximité. Pour citer le philosophe du droit Beccaria, «l’important, dans une peine, ce n’est pas sa gravité, c’est sa certitude».

- Les moyens que l’État français s’est donnés depuis les attentats de 2015 se sont considérablement renforcés et ils sont aujourd’hui sans commune mesure avec ce qu’ils étaient avant 2015. L’organisation des services de l’État a également été totalement revue. Je ne peux bien sûr pas y revenir dans le détail pour des raisons évidentes de confidentialité, mais il faut être certain d’une chose: nous ne lésinons pas sur les moyens alloués à la surveillance. Cela ne fait pas disparaître la menace, mais nous faisons tout pour la limiter au maximum.

- J’ai été Charlie et je suis Charlie plus que jamais. Ce journal est le symbole de la liberté d’expression. La défense de la liberté d’expression doit se traduire par la ferme condamnation de ceux qui lui ont porté lâchement atteinte. Je ne pense pas que, dans notre pays, la liberté d’expression soit en recul ou menacée. Si des groupes de pression veulent s’aventurer à réduire la liberté d’expression, ils me trouveront d’ailleurs sur leur chemin pour la préserver. Le procès s’est ouvert hier ; vous voyez qu’à la fin des fins, face à la barbarie et à la violence, face à tous ceux qui veulent saper le pacte républicain, c’est nous qui gagnons et qui gagnerons.

- En tant que gaulliste social, j’ai toujours considéré que la fonction de planification était inhérente à l’État, dont la mission est aussi d’éclairer l’avenir. Et pour cela nous avons besoin d’instances qui soient rehaussées dans leur positionnement et dans leur mission. J’en ai toujours eu la conviction et j’en ai d’ailleurs parlé dès mon discours de politique générale à un moment où le titulaire de cette fonction n’était pas encore désigné. D’ailleurs, c’est bien un haut-commissariat au Plan que je vais créer par décret, ce qui traduit la pérennité de la fonction au-delà du titulaire appelé à l’occuper. Monsieur Bayrou sera nommé aujourd’hui même. Sa personnalité permettra de donner à cette fonction une dimension politique, ce dont je me félicite. Il bénéficiera d’une lettre de mission du président de la République et la structure me sera administrativement attachée. Je suis certain que le travail de ce haut-commissariat et de ce haut-commissaire sera fructueux. Et qu’il se fera en parfaite intelligence avec le premier ministre et le gouvernement.

- J’ai récemment relu Le Nœud gordien, de Georges Pompidou. Ce dernier y rappelle que le rôle du premier ministre sous la Ve République est d’animer, d’être le chef de la majorité parlementaire. Je vais m’efforcer de jouer pleinement ce rôle. La majorité doit être la plus forte possible, et tant mieux si certains envisagent de s’en rapprocher dans les prochains temps. Je souhaite me tourner aussi vers la force politique que sont les collectivités locales. Les élus locaux ont acquis un rôle politique, économique, social qu’ils n’avaient pas au temps du Nœud gordien. Ils sont aujourd’hui absolument indispensables au redressement du pays, et ma responsabilité sera de les y associer. Je laisse en revanche aux observateurs le soin de dresser leur propre constat sur l’état de la gauche ou de la droite. Ma priorité est de travailler avec la majorité, avec toutes les bonnes volontés, à la relance de notre pays. Est-ce que cela aboutit à la disparition de la gauche et de la droite? Je ne le crois pas. Au regard de l’histoire, elles ont structuré le pays, c’est aussi une force. Mais il y a des moments, et je crois que nous y sommes, où il faut essayer de dépasser certains clivages pour travailler au service du pays. Le dépassement porté par le président de la République est plus que jamais nécessaire.

- Christian Estrosi porte des valeurs fondamentales sur lesquelles on se retrouve, en particulier face à la grave crise que nous traversons. Il faut se rassembler au service de la France.

- Ne sous-estimons pas les Français. C’est un peuple politique, un peuple réfléchi. Un peuple qui se demande toujours qui est le mieux à même de porter la parole de la France dans un monde troublé et internationalisé. Qui est le mieux à même d’assurer leur protection et le développement de notre économie. Qui est le mieux à même de créer de la cohésion sociale comme territoriale. À nous de les convaincre que nous avons compris la situation, que nous y faisons face avec sérieux et dans le respect de chacun ; que les autres solutions qui pourraient s’offrir à eux ne sont pas les bonnes. C’est, avec le chef de l’État, notre responsabilité dans un moment très important de notre histoire collective.

- 1 000 places supplémentaires seront financées par l'État pour accueillir, accompagner et permettre aux victimes de violences conjugales de se reconstruire. Mon message aux victimes de violences conjugales : sortez de l'ombre et de la condition indigne qui vous est faite. Vous serez accueillies et nous vous aiderons à vous reconstruire. Les auteurs de ces actes insupportables seront poursuivis sans relâche.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

J’ai pris connaissance de l’annonce, le 2 septembre 2020, par les autorités américaines de sanctions individuelles qui frappent la procureure de la Cour pénale internationale, Mme Fatou Bensouda, et le chef de la division compétence, complémentarité et coopération, M. Phakiso Mochochoko. J’avais exprimé, le 12 juin 2020, ma consternation à la suite de l’adoption par le gouvernement des États-Unis de l’ordre exécutif du 11 juin 2020, qui sert de fondement à l’adoption de ces sanctions individuelles. Les mesures annoncées le 2 septembre représentent une attaque grave contre la Cour et les États parties au Statut de Rome et, au-delà, une remise en cause du multilatéralisme et de l’indépendance de la justice. La France réaffirme son soutien sans faille à la Cour pénale internationale et à ses personnels, ainsi qu’à l’indépendance de la justice. Elle appelle les États-Unis à retirer les mesures annoncées. La France continuera à se mobiliser pour que la Cour soit en mesure de remplir sa mission de manière indépendante et impartiale, conformément au Statut de Rome.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Avec France relance, on ne fait pas que redémarrer le moteur économique : on le change complètement.

- Le secteur du bâtiment, c'est 18% de nos émissions de CO2. Pour réduire cet impact, le plan France relance engage près de 7 milliards d'euros pour la rénovation écologique.

- [Béton et eaux usées déversées dans la Seine à Paris] Ces actes sont intolérables. J’ai demandé aux inspecteurs de l’environnement du ministère de l’Ecologie de se rendre sur place. Comme le prévoit la loi, les responsables seront poursuivis et répareront les dégâts. J’attends des explications du Groupe Lafarge et j’ai d’ores et déjà décidé de lancer une opération de contrôle de l’ensemble de ses installations qui bordent la Seine en Ile-de-France.

- Le loup est une espèce protégée et le restera. Bien entendu, sa présence est un défi pour les éleveurs. Je veux construire avec eux des solutions qui les protègent et leur permettent de travailler.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

Toujours Charlie! Gardons l’esprit de ce qui nous a unis contre l’inacceptable, l’esprit de la République qui rassemble.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Tant que je serai ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, nous n’augmenterons pas les impôts. C’est mon engagement.

- Quelle performance! La France bondit au classement des pays les plus innovant en se classant 12e, soit 4 places de plus que l’an dernier. Une progression qui prouve que le choix de mettre l’innovation au cœur de notre politique économique est une réussite.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

- Le ministère des Armées est le premier investisseur de l'État. La défense représente 200.000 emplois, c’est énorme et fondamental. Partout en France nous provoquons, pérennisons ou créons des emplois. Mais la relance pour l’industrie de défense a commencé dès 2017 avec une loi de programmation militaire qui s’élève à 295 milliards d'euros. Un objectif clair: la remontée en puissance de nos armées.

- L’opération Agénor se poursuit. La frégate danoise  «Iver Huitfeldt» a rejoint pour 3 mois la frégate française Languedoc dans le Golfe arabo-persique. La coopération européenne en action pour contribuer à la sécurité maritime de la région.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Ce qui fait toute l’identité de la France, c’est de pouvoir imprimer et exprimer ce que l’on souhaite. On peut être choqué mais on doit pouvoir le faire et je soutiens la publication de Charlie Hebdo, qui nous a tant fait pleurer pendant ces horribles attentats.

- Le terrorisme est une menace qui pèse lourdement sur la France, et qui pèsera encore longtemps. Mais cette menace, nous l’appréhendons avec responsabilité et gravité. Depuis 2017, 32 attentats ont été déjoués. Plus de 8000 personnes sont suivies pour radicalisation.

- Heureux d’avoir pu échanger par visioconférence avec mon homologue allemand Horst Seehofer. Face à l’épidémie de COVID19, au défi migratoire, aux enjeux de sécurité européenne, le couple franco-allemand doit être à l’initiative.

- En ce jour d’ouverture du procès des attentats de 2015, j’ai une pensée particulière pour les trois policiers français Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet. Ils sont morts en accomplissant leur mission. Ils sont morts en héros. Jamais nous ne les oublierons.

- Hier, nous avons lancé de nombreuses opérations coordonnées contre le trafic de stupéfiants. 33 personnes placées en garde à vue. Plus de 4 kg de stupéfiants saisis. Chaque semaine, je demanderai aux préfets de refaire des opérations de police dans les quartiers.

- Dégoût face à la découverte ce matin de tags injurieux sur une mosquée de Tarbes. Ces actes n’ont pas leur place dans notre République.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Le volet emploi représente un investissement de 15 milliards d'euros. Mais c'est bien tout le plan de relance qui est au service de l'emploi.

- Pour se protéger, protéger ses collègues et ses proches, le port du masque fait son entrée dans les habitudes de travail de chacun.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

Les greffiers font un travail indispensable. Sans eux, point de justice. Entre 2008 et 2014, en 6 ans, 2500 fonctionnaires de justice ont été embauchés. Depuis 2017, en 3 ans, nous en avons recruté 5000. La justice a besoin de moyens, nous allons continuer à lui en donner.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

- Ce plan de relance est un plan global, avec des mesures structurantes sur l’emploi, la formation, l’écologie. Tout cela va bénéficier aussi à la culture. Il y a beaucoup plus de 2 milliards qui lui sont consacrés dans ce plan ! La rénovation des bâtiments publics, la rénovation énergétique, la mobilité du quotidien, le renforcement des fonds propres des TPE, le soutien aux collectivités territoriales, tout cela va participer à la relance de la culture.

- Les mesures d’urgence, de plus de 5 milliards d’euros, ne sont pas fondues dans le plan de relance. Le chômage partiel va notamment continuer, avec un dispositif amélioré pour le secteur culturel. C’est nécessaire, la culture est le deuxième secteur le plus sinistré après celui des transports. Mais je passe aujourd’hui à la deuxième phase de mon action.

- [Répartition des fonds alloués par le plan de relance] J’ai voulu prendre en compte de façon équilibrée l’ensemble des grands secteurs de la culture et me placer dans une vision dynamique, pour préparer l’avenir. C’est pour ça qu’une part importante sera consacrée à la modernisation des filières. Je me refuse à opposer culture patrimoniale et culture numérique. La culture patrimoniale doit se repenser pour conquérir des publics qui s’en éloignent de plus en plus. Je pense par exemple aux théâtres, qui sont désertés par les jeunes…

- Il faut accélérer la transition numérique, pour avoir des nouvelles offres culturelles. Permettre des visites immersives des expositions. Accéder aux œuvres de manière différente – en passant, cela permettra de diminuer la pression du public sur certains trésors culturels. Diffuser en direct des spectacles vivants, concerts ou pièces de théâtre. Numériser les catalogues, les fonds d’archives. Il y a des chantiers considérables à mener dans le numérique. L’idée n’est pas de supplanter l’offre patrimoniale mais de diminuer la pression sur celle-ci ou de la faire découvrir. Parfois, on n’ose pas aller à l’opéra, pensant que c’est trop cher, alors que c’est moins cher qu’un concert de rap ou de rock. Mais on peut le découvrir en direct sur sa tablette ou sur sa télé, et avoir envie d’y aller. C’est cela que je veux faire.

- Le plan de relance pour la création artistique comporte 220 millions d’euros pour le spectacle vivant privé, secteur qui a le plus souffert. Ce chiffre s’ajoute aux 100 millions de soutien qui viendront compenser une partie des pertes d’exploitation des salles de spectacle et de cinéma, quand la rentabilité, du fait des mesures sanitaires imposées, n’est pas atteinte.

- Il est assez difficile de savoir si le public va revenir dans les salles, si nous sommes dans une situation transitoire ou pas. Nous verrons bien. Pour l’instant, en incitant à la reprise de l’activité, ça marche. Je ne joue pas les Cassandre, mais si la crise sanitaire s’amplifiait et qu’on était obligé de recourir à des mesures plus contraignantes, on remettrait les choses sur l’établi. Pour l’heure, on a un plan calibré. Quoi qu’il en soit, l’Etat n’abandonnera personne.

- La situation sanitaire ne s’améliore pas. Le seuil d’alerte est atteint dans dix-neuf départements. Il va nous falloir rester extrêmement vigilants et ne pas desserrer la démarche de sécurité… La doctrine ne peut pas changer pour l’instant. Il n’est pas question de relâcher nos efforts. J’ai obtenu qu’il n’y ait plus de jauge dans les salles des départements verts, ce qui est déjà une demi-victoire ! Par ailleurs, dans les salles parisiennes, la jauge peut atteindre environ 70 %, avec les groupes et les familles qui peuvent rester ensemble. Pour un certain nombre de spectacles, cela couvre la fréquentation habituelle. Pour le port du masque, l’habitude se prend et je rappelle qu’il est autorisé de consommer des confiseries dans les salles de cinéma, ce qui est un élément de rentabilité. On peut ôter son masque pour manger son pop-corn !

- Il ne suffit pas d’aider le spectacle, il faut aussi inciter les spectateurs à y retourner. Toutes les normes de sécurité sont élaborées avec les professionnels, qui connaissent le terrain. On ne va pas demander au Théâtre de Poche-Montparnasse d’appliquer les mêmes règles que la Philharmonie. On tient compte des situations particulières. Le public comprend qu’on veille à sa sécurité. Je remarque par ailleurs qu’il y a une vraie appétence pour les spectacles en cette rentrée, notamment au cinéma.

- Il y a un problème de fond. Aujourd’hui, la moyenne d’âge d’un spectateur au cinéma est de 58 ans. En dix ans, la part des jeunes y a baissé de 11%! La question est comment les faire revenir.

- La situation des artistes auteurs est l’un des sujets sur lesquels je veux aboutir en 2021. C’est l’une de mes toutes premières priorités.

- [Rééquilibrer l’accès à la culture entre Paris et les régions] Ce rééquilibrage fait partie des objectifs, notamment sur la question du patrimoine. Il y aura un effort massif en faveur des monuments historiques, principalement en région. Par exemple, 80 millions d’euros sont destinés au « plan cathédrales » (hors Notre-Dame), ça ne s’est jamais vu. Des cathédrales comme celles de Chartres (restauration des vitraux du transept), de Dijon (mise en valeur de la rotonde et de la sacristie), de Soissons (restauration du portail et d’une chapelle), de Saint-Denis, etc. seront concernées.

- Les états généraux des festivals, que je tiendrai dans la première semaine d’octobre, seront l’occasion de réfléchir à la manière dont ces festivals irriguent le territoire. Comment vont-ils affronter la donne sanitaire, les enjeux écologiques, financiers, la question des intermittents et des bénévoles ? Et puis, quand on abonde le budget des collectivités territoriales, on peut envisager que ce budget alimente notamment des projets culturels.

- [Commandes publiques pour aider les artistes] Le président de la République a fait une annonce, elle est budgétée dans le plan de relance. Maintenant, la discussion va s’ouvrir sur les projets qu’on va retenir, dans le cadre de cette commande publique, qui concernera tous les secteurs artistiques.

- On ne peut rien faire si on n’a pas la confiance de son premier ministre. Il est évident, et j’en suis assez fière, que la culture est devenue un enjeu gouvernemental majeur. La culture vit un désastre incroyable. Si ce désastre – dont on n’est pas sorti mais dont nous faisons tout pour sortir – aura au moins fait prendre conscience aux Français que la culture est un enjeu majeur, c’est toujours ça de pris.

- Le Pass culture n’est pas inscrit dans le plan de relance mais dans le projet de loi de finances. La politique culturelle de l’Etat ne se résume pas à ce plan. Le Pass culture est un chantier auquel nous réfléchissons car son lancement, sur un certain nombre de départements-tests, montre des fragilités. Globalement, sur les 500 euros alloués à chaque pass pour les jeunes de 18 ans, environ 120 euros sont consommés, ce qui interpelle. Et ces consommations sont principalement des « objets revendables » (livres, places de spectacle, etc.). Nous réfléchissons, avec le président de la République et le premier ministre, à son amélioration.

- C’est un problème. Il peut y avoir, à partir du Pass culture, un effet de marchandisation de l’offre de biens culturels. Comme sur beaucoup de dossiers de démocratisation de la culture, on s’aperçoit qu’il y a besoin d’un accompagnement. A l’intérieur des établissements scolaires et universitaires, un référent Pass culture pourrait informer, motiver. Je travaille actuellement sur ce sujet avec Jean-Michel Blanquer. Mais il ne s’agit pas de créer une administration du Pass culture ! Il y a, globalement, une vraie réflexion, très importante, à mener sur le Pass avant de le généraliser.

- Dans les 206 millions prévus pour le spectacle vivant subventionné, 126 millions le seront pour les établissements et opérateurs publics de création. L’Opéra de Paris bénéficiera d’une substantielle enveloppe, pour financer à la fois son déficit de fonctionnement sur deux années et son développement.

- Le schéma de rénovation du Grand Palais est déjà financé, indépendamment du plan de relance, et l’enveloppe financière qui y est consacrée ne change pas. Nous n’avons pas pris ce qu’il y avait sur les étagères pour afficher ces 2 milliards. Il n’y a aucun bourrage dans le plan de relance.

 

Annick Girardin (ministre de la Mer)

L’obtention d’un volet maritime dans le plan France relance n’est que la première étape du renforcement de notre politique maritime. Ce plan est une formidable opportunité mais il sera conditionné à un engagement des acteurs en faveur du défi du siècle : le défi environnemental.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

- [Rentrée universitaire] L’année dernière a été très difficile pour les étudiants, qui n’ont eu qu’un semestre de cours en présentiel. Je souhaite donc que l’on reprenne au maximum le présentiel pour tous. La construction de connaissances repose, pour beaucoup, sur les interactions interpersonnelles. L’arrivée dans le supérieur, c’est aussi acquérir de l’autonomie et avoir une vie sociale différente. Plutôt que de dire qu’il y aura des promotions entières à distance et d’autres sur place, je recommande de faire de l’«hybridation», avec une petite partie à distance. Aujourd’hui, les établissements sont prêts à recevoir les étudiants en présentiel, tout en respectant les mesures sanitaires. (…) Certains ont voulu éviter un jour de rentrée avec l’ensemble des promotions. Ils ont donc fait le choix d’étaler les rentrées. D’autres établissements ont choisi de faire des périodes bloquées de quinze jours ou trois semaines pour accueillir les nouveaux entrants et les néobacheliers, qui sortent d’une période compliquée. C’est une bonne chose.

- Cet été, nous avons déjà débloqué 22 millions d’euros pour financer des projets de développement numérique déposés par les universités. Une partie a été financée dans leur intégralité, d’autres ont bénéficié de fonds d’amorçage. Ils concernent la formation des enseignants à l’utilisation des outils numériques et à la «scénarisation» de cours, le recrutement d’ingénieurs pédagogiques, la création des cours avec des tournages de vidéos, l’achat de ressources et de l’équipement. Tout cela va se poursuivre avec les 35 millions d’euros supplémentaires que prévoit le plan de relance.

- Nous avions déjà commencé une transformation pédagogique numérique, avec de nombreux projets déposés par les établissements, notamment pour repenser le cycle de licence. Avec le confinement, tout le monde s’y est mis. Des professeurs réticents ont découvert qu’il y avait un intérêt pédagogique à donner des cours en ligne, pour interagir, ensuite, avec leurs étudiants. C’est une autre façon de transmettre la connaissance. Tout ceci dépend évidemment des disciplines, des effectifs. Mais globalement, les cours magistraux traditionnels, où le professeur lit son cours face à un amphi d’étudiants qui ne posent pas de questions, ont été requestionnés par beaucoup d’enseignants-chercheurs pendant cette période. Pour autant, le cours magistral garde son importance. Aujourd’hui, toute la connaissance est présente dans les livres ou sur internet. Mais la façon dont on amène les étudiants à cette connaissance reste importante. C’est à cela que servent les cours magistraux. Par ailleurs, les amphis «bondés» sont parfois aussi dus à un immobilier vétuste. Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement investit 4 milliards d’euros dans la rénovation des bâtiments publics. Les universités seront concernées, par le biais d’un appel à projet.

- Il n’y a pas eu d’impact sur l’envie d’étudier à l’étranger. Nous n’avons pas enregistré moins de demandes d’inscriptions que les années précédentes. Nous avons fait en sorte qu’à partir du moment où un étudiant étranger est accepté dans un établissement, la délivrance du visa se fasse de manière quasi automatique. Cela dit, concrètement, il y a beaucoup moins d’avions. Nous avons donc aussi facilité la formation à distance. Sept campus connectés ont été ouverts dans des pays partenaires. Ces étudiants étrangers auront la garantie, même s’ils ne peuvent pas être présents au début des enseignements, de rejoindre ensuite la France. Pour les étudiants français qui souhaitent partir à l’étranger, les établissements ont conseillé de retarder les mobilités à partir de janvier.

- [30 000 nouvelles places dans l’enseignement supérieur, entre 2020 et 2022 seront créées] notamment dans la santé et le paramédical, le numérique et le développement durable, toutes ces filières en tension, qui ont pris du sens au vu de ce qui s’est passé ces derniers mois. L’idée est d’avoir un dialogue beaucoup plus fourni entre l’État et les régions pour définir les filières en tension. Car nous avons d’un côté des métiers qui souffrent énormément de la crise, voire qui sont voués à disparaître et de l’autre, de très forts besoins non couverts par les formations existantes. Cet été, nous avons déjà fait ce travail avec les universités et les régions, afin d’ouvrir, dans l’urgence, 10 000 places pour la rentrée, notamment dans les formations de santé et les licences.

- Nous avons observé une très forte demande dans les formations sanitaires et sociales ainsi que dans les cursus en apprentissage (171 000 demandes au total). C’est le fruit d’une politique de promotion de l’apprentissage que nous menons depuis trois ans. Mais c’est aussi lié au contexte social et économique: un étudiant en apprentissage a des ressources et peut continuer ses études.

- L’immense majorité des bacheliers a une place. Les autres sont accompagnés, et ce, jusqu’au 24 septembre. À ce jour, quelques milliers de candidats continuent d’être accompagnés. Le principe de Parcoursup est, je crois, suffisamment rodé. Les chiffres des affectations sont meilleurs que l’an dernier, alors même que le nombre de bacheliers est plus important cette année. C’est lié à la robustesse de la plateforme, qui prend en considération tous les lycéens de terminale, avant l’obtention du baccalauréat.

- [La situation sociale des étudiants] C’est ce qui m’inquiète le plus en cette rentrée. Des étudiants vont probablement avoir du mal à trouver les petits jobs qui leur permettent habituellement de tenir le mois. Je crains que, par un effet boule de neige, certains abandonnent leurs études, faute de pouvoir les financer. Nous ferons tout notre possible pour que ce ne soit pas le cas. Nous avons renforcé le nombre de services civiques. Je vais aussi demander aux universités de renforcer leurs propositions de jobs étudiants, dans les bibliothèques, les Crous. Nous avons gelé les droits d’inscription, mis les bourses au niveau de l’inflation, le titre-restaurant universitaire à un euro, et mené une action sur le renforcement de la garantie des prêts étudiants à hauteur de 32 millions d’euros. C’est une action sociale très volontariste envers les étudiants.

- L’université doit être un sanctuaire de la liberté d’expression. Et elle le reste dans l’immense majorité des cas. Certains événements ont défrayé la chronique: l’annulation des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne, le président Hollande ou Sylviane Agacinski qui n’ont pas pu s’exprimer. Cela doit être fermement dénoncé. On doit pouvoir parler de tout dans le cadre d’un débat, sauf de ce qui est puni par la loi. Mais l’université n’est pas imperméable à la société. On observe aujourd’hui une forme d’enfermement dans une pensée unique. Sur les réseaux sociaux, ils peuvent être parfois 300 à croire que la Terre est plate ou creuse. Leur pensée devient, à leurs yeux, la pensée générale des gens qui les entourent. Dans les facs, des petits groupes s’agitent et font en sorte que l’université perde ses valeurs. C’est contre cela qu’il faut lutter. Quand une conférence est annulée, pour des questions de sécurité, il faut la reprogrammer. Il ne faut rien lâcher.

- Il faut remettre du doute scientifique et de la méthodologie d’analyse à tous les niveaux dans la société. C’est essentiel. C’est tout le travail que l’on fait avec Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation, sur la formation des professeurs. C’est tout petit que l’on doit comprendre ce qu’est le doute scientifique. Par ailleurs, tout un volet de la loi sur la recherche vise à soutenir l’interaction entre sciences et société, sciences et médias. Il vise à encourager les chercheurs à parler de leurs recherches de façon simple. On ne peut pas demander à tout un chacun d’être au fait des dernières actualités scientifiques. En revanche, on peut inculquer comment se construit une vérité ou un concept scientifique. Cette démarche passe par la capacité à débattre, à faire évoluer sa pensée. Ce n’est pas le monde de l’immédiateté. Parfois, même dans le milieu médical, on s’est servi d’un titre, d’une position institutionnelle pour émettre une opinion. Sans expliquer, ce qui est regrettable, que c’était une opinion personnelle et que l’on ne parlait pas au nom d’une communauté scientifique ou médicale.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- Un an jour pour jour après le lancement du Grenelle des violences conjugales, ravie d'avoir reçu Marlène Schiappa pour faire un point d'étape sur l'exécution des 46 mesures. Face à l'urgence, la mobilisation de tous est nécessaire!

- Victimes directes ou indirectes, les enfants doivent être absolument protégés des violences conjugales.

- Nous devons absolument mieux protéger les victimes de violences conjugales en les mettant à l'abri de leur agresseur.

- En 2019, tous les 2 jours, une femme est morte sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint. Et 219 000 déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles. La honte doit changer de camp. L’impunité aussi. Mobilisons-nous!

- Dès mon arrivée, j'ai lancé la création de centres dédiés aux auteurs de violences conjugales permettant un accompagnement social, professionnel et psychologique afin d'éviter la récidive.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- La souveraineté, ce n’est pas l’isolement. Les frontières sont des lieux d’échange. Seule une coordination internationale renforcée nous permettra de répondre plus efficacement aux crises mondiales. Ce que nous avons réussi à faire en Europe est un modèle.

- [French Tech] Les chiffres du 1er semestre sont supérieurs aux résultats- records - de 2019. Nos startups sont prêtes pour la conquête de l’international.

- Vous pouvez compter sur mon total engagement afin que la France maintienne sa position de leader de l’évènementiel sur la scène internationale.

- La liberté d’expression est au rang des valeurs cardinales de notre République, qu’il faut défendre face à l’obscurantisme. Nous devons rester plus mobilisés que jamais. Nous sommes et resterons toujours Charlie.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

Fière d’œuvrer aux côtés d'Elisabeth Moreno pour la mise en sécurité des femmes victimes de violences : +1000 places d'hébergement ouvertes en 2020, +1000 places prévues en 2021.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)

Rouverture des trains de nuit Paris-Nice et Paris-Tarbes-Hendaye, 100 000 bornes de recharge fin 2021, 600 pistes cyclables en plus, prolongation du bonus écologique et de la prime à la conversion, meilleure accessibilité PMR des gares France relance, c'est du concret ! Troisième ligne de métro à Toulouse, prolongement du RER E et des tramways franciliens T1 et T3, études de faisabilité pour un RER à Strasbourg, à Lille, à Bordeaux Pour nos transports en commun aussi, France relance, c’est du concret!

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)

Encore et toujours Charlie Pas de "mais", pas de "même si", pas de "quoi que". Juste Charlie et surtout la liberté d'expression et le droit à la satire.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- [Plan de relance] C'est bien 100 milliards de bon argent (...) qui va venir accompagner la relance de notre économie.

- Nos mesures en faveur du rebond des PME/TPE/ETI industrielles: baisse des impôts de production, soutien direct à l'investissement, partage de la valeur et importance pour les entreprises de rechercher un impact RSE.

- La France se hisse à la 12e place de l'Indice mondial de l'innovation, +4 places en 1 an! Elle reste une grande puissance économique où l’on produit et innove de mieux en mieux. Ces résultats sont le fruit d'une stratégie ambitieuse depuis l’élection du Président Macron.

- Défendre la place de Paris, capitale de la mode, ainsi que l'industrie textile sur notre territoire implique de : relocaliser, former, investir dans le textile technique et l'immatériel.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- #Je suis Charlie,  #Je suis Flic, #Je suis Juif.

- Le Grenelle des violences conjugales a 1 an, des initiatives se créent partout sur les territoires pour accompagner les femmes. Nous mettons l’accent aujourd’hui sur le travail concret et de terrain de policiers et gendarmes engagés aux côtés des victimes.

- Toute mort de femme est une mort de trop, que ce soit 25 ou 200. Sur les 15 dernières années environ, en tout cas depuis qu’il y a une étude sur les morts violentes dans le couple, l’écart est toujours de plus ou moins 30 [féminicides] au maximum. En 2018 on était sur un chiffre plus bas. Donc si on regarde par rapport à 2018, oui il y en a 25 de plus, mais si on regarde par rapport aux années précédentes, c’est toujours le même chiffre. Donc dire qu’il y a une grosse augmentation des féminicides par rapport à la moyenne habituelle, c’est faux, mais peu importe. Ensuite, j’ai entendu des gens comme [l’actrice] Julie Gayet dire que c’était l’échec du Grenelle des violences conjugales parce qu’en 2019 il y a eu beaucoup de féminicides. Mais nous avons lancé le Grenelle justement parce qu’il y avait eu beaucoup de féminicides en 2019! Donc c’est tout l’inverse. Le Grenelle s’est tenu de septembre à décembre 2019, les lois ont été votées en décembre 2019 puis en juillet 2020. Dire que les chiffres de 2019 permettent de tirer des conclusions sur l’efficacité d’une chose qui s’est tenue après, c’est au mieux de la mauvaise foi, au pire de l’ignorance.

- J’ai toujours dit que le budget devait être augmenté. Entre 2017 et 2020 le budget interministériel dédié à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les violences a augmenté de 250 %. Ce sont des chiffres qui sont publics. Ils ne viennent pas de moi. Ils viennent de l’administration du budget. C’est la première fois que le budget a été exécuté totalement. Avant 2017, des budgets dits insincères, ont été épinglés par la cour des comptes, disant « vous votez des budgets que vous ne dépensez pas ». Ça c’était le quinquennat de François Hollande. Nous, au contraire, nous avons utilisé plus de 100 % du budget de mon secrétariat d’Etat. Et en partant du ministère j’ai obtenu une première augmentation de 5 millions d’euros pour les associations. Ce qui fait, si on regarde les chiffres de l’administration de Bercy, des chiffres sans cesse en augmentation pour ce budget depuis 2017.

- Le budget de l’égalité femmes-hommes a été en constante augmentation. De 2020 à 2021 l’augmentation va continuer, avec ma successeure ils sont en train de discuter, je crois qu’il y aura environ 10 millions en plus. Ensuite sur le budget du Ministère de l’Intérieur contre les violences, on a 230 millions d’euros. C’est une sanctuarisation du budget 2020-2021.

 

Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)

Le plan France relance est d’une ampleur inédite, à la hauteur de la crise que nous vivons.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)

Diversité dans les métiers du numérique. Lutte contre la fracture numérique. Soutien aux entrepreneurs des quartiers Vous pourrez compter sur notre engagement avec dric O

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)

Avec France relance nous prévoyons d'investir massivement pour transformer, rénover et mieux équiper nos EHPAD, moderniser et restructurer l'offre de soin sur l’ensemble du territoire, développer les outils numériques et l’innovation dans tous les établissements.

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)

Les Français ont entendu l’appel à un été bleu-blanc-rouge. La saison a relancé le tourisme sur le littoral, à la montagne et dans les territoires ruraux. Mais la situation est préoccupante dans les villes, comme à Paris. Nous aiderons les professionnels dans la durée.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- Alors que s’ouvre le procès des attentats de Charlie et de l’Hyper Cacher, nous n’oublions pas. Nous ne baissons pas la garde. La liberté d’expression, la liberté de croire ou de ne pas croire restent des combats pour notre Europe. #ToujoursCharlie.

- L'Europe n'est pas habituée à s'affirmer comme une puissance. Il faut assumer ce mot et s'en donner aussi les moyens.

- 3 ans de travail pour défendre des idées, être crédible et parler avec tout le monde ont permis ce déclic d’un plan de relance européen.

- Le plan de relance européen est une victoire massive pour la France et pour les Français. Concrètement, il n’y a pas deux plans de relance. Le plan français présenté ce jeudi s’élève à cent milliards d’euros, pour des dépenses d’investissement, dont 40 milliards sont financés par le plan européen qu’on a négocié cet été. Il donne une grande priorité à l’écologie et complète des efforts d’urgence déjà mis en place sur le chômage partiel, l’aide à l’embauche des jeunes etc. Il y a deux points essentiels dans le plan européen. D’abord, ce plan va faire du sur-mesure, être adapté aux besoins de chaque pays. On n’a pas déconnecté l’Europe de chaque État. Chaque pays, très concrètement, en cette rentrée, va présenter son plan national, le transmettre à ses partenaires européens. Et ensuite, il y aura une discussion collective pour coordonner les priorités et l’investissement. Donc c’est un plan adapté aux besoins de chacun mais coordonné entre pays européens. (…) L’écologie, le numérique, la rénovation des logements notamment. On les retrouvera dans tous les plans nationaux. Et il y aura une validation collective, c’est important. Le président de la République a beaucoup plaidé pour une coordination de la politique économique, notamment avec l’Allemagne. Voilà une belle occasion de le faire.

- Il y aura un vote au Parlement européen sur le plan de relance dans son ensemble. Et chaque parlement national devra ratifier la décision sur les ressources, c’est-à-dire le volet d’endettement commun, pour qu’il démarre dès janvier; c’est démocratique. Je vais m’employer à aller, notamment dans les pays dits frugaux, devant leurs Parlements, pour convaincre et expliquer.

- [Risque de voir un pays bloquer tout le processus] C’est toujours un risque, mais je reste confiant. On a eu un débat très approfondi au mois de juillet. Dans les pays qui ont des coalitions complexes, il y a eu des vérifications faites par les chefs de gouvernement. Normalement, le processus est sur les rails. Avec 40 milliards en jeu, nous devons rester vigilants. Je me bats pour cela.

- [Critères stricts dans l’attribution des fonds] Un certain nombre de garanties sont apportées. C’est un plan d’investissement et non des crédits de fonctionnement qui viennent alimenter les ministères. C’est un processus spécifique, séparé. Il y aura d’ailleurs un suivi pour s’assurer que les fonds vont rapidement sur le terrain. C’est essentiel. C’est un plan de transformation. Le deuxième élément, c’est que 30 % du plan français sera consacré aux dépenses écologiques, et on a porté cette exigence au niveau européen. Tous les plans nationaux sont soumis à cette exigence. Enfin, troisième point, cette relance sera liée à un certain nombre de réformes économiques qui l’accompagnent. Cela dépend de chaque pays. (…) Avant le versement de chaque tranche, il y aura des débats. C’est la Commission européenne qui fera les évaluations. Le Conseil [des ministres européens] émettra un avis, mais il n’y aura pas de pouvoir de blocage d’un État. Il faut aller vite. Les fonds doivent arriver rapidement sur le terrain pour que l’essentiel soit dépensé sur 2021 et 2022.

- [Covid19] Notre objectif est de passer de la cacophonie à la symphonie. Le but est d’éviter de retomber dans le chacun pour soi du printemps. On avait vu alors des fermetures brutales des frontières, parfois non coopératives, y compris entre pays voisins. Aujourd’hui, on n’est pas dans cette situation. Il ne faut pas confondre la différenciation inévitable, entre régions et pays, et la confusion qu’on a pu connaître en mars. On fait donc deux choses concrètes. D’abord, je suis en contact permanent avec les ministres des pays voisins, pour limiter les perturbations entre nos pays. On a 350 000 travailleurs frontaliers en France : il faut qu’ils passent la frontière pour gagner leur vie, c’est la priorité absolue. Et puis nous nous battons pour harmoniser les critères au niveau européen : la France a fait une proposition pour avoir des critères sanitaires communs, alors qu’aujourd’hui nous avons autant de procédures de décision que de pays pour définir les zones rouges, oranges ou vertes. Nous sommes soutenus par l’Allemagne et nous rallions d’autres pays.

- [Covid19] Le cas britannique est particulier. Le Royaume-Uni, peut-être parce qu’il a en tête le Brexit, a une approche malheureusement politique et pas exclusivement sanitaire de la gestion de crise. Je sais les perturbations que cela entraîne dans l’Ouest, mais c’est la conséquence d’une décision britannique non coopérative. On souhaite que les mesures de quarantaine soient levées le plus rapidement possible. Les autres voisins ont une approche sanitaire. On ne peut pas reprocher à l’Allemagne de mettre les régions Île-de-France ou PACA en zone rouge, alors que nous le faisons nous-mêmes.

- [Brexit sans accord] Il faut se préparer à tous les scénarios. Nous accélérerons dès ce mois de septembre les préparatifs sur tous les secteurs. (…) Michel Barnier a parlé de fin octobre, pour matériellement faire aboutir à une sortie avec accord. (…) Nous respectons le choix souverain des Britanniques de quitter l’Union européenne. Mais quand on fait des choix, on les assume: ce sont les Britanniques qui demandent l’accès complet à notre marché sans respecter nos règles et cela est évidemment impossible. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

- [Plan de relance européen possible avec les Britanniques dans l’UE?] Très sincèrement, je ne crois pas. Je pense qu’ils auraient bloqué un accord de cette nature parce qu’il témoigne d’une ambition européenne très forte.

- [Biélorussie] Je crois qu’il faut être très ferme en soutien à ce mouvement démocratique. Nous avons été en contact avec l’opposition, je me suis entretenu directement avec Svetlana Tikhanovskaïa. L’Europe doit être aux côtés de ces mouvements démocratiques. Mais les responsables de l’opposition biélorusse le disent eux-mêmes, un changement ne doit pas venir de l’extérieur. Il ne s’agit pas de se défausser, mais c’est sur la scène interne que les libertés et les droits progressent. On peut agir en soutien, et par des sanctions – ciblées, car il ne s’agit pas de faire souffrir la population biélorusse. J’espère qu’on va pouvoir les mettre en place dans les prochains jours contre les responsables de la répression du régime. Elles touchent essentiellement à leur patrimoine, à leurs avoirs et à leur liberté de circulation. Le plus efficace est de frapper au portefeuille. La seconde chose importante, c’est un dialogue constant avec le président russe. La solution ne doit pas non plus être imposée par une puissance comme la Russie.

- [Projet Nord Stream 2, approvisionnements énergétiques en provenance de Russie vers l’Allemagne] Je ne le lierais pas à la crise biélorusse. Je crois justement que le meilleur moyen de soutenir un mouvement démocratique en Biélorussie, c’est de ne pas en faire un enjeu géopolitique. Mais sur le projet Nord Stream 2, notre position ferme a fait l’objet de tensions avec l’Allemagne l’an passé. Nous avons imposé que la Commission européenne soit partie aux discussions et que certaines règles européennes soient respectées. Mais sur le fond notre réserve demeure de voir augmenter la dépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie.

- [Agressivité  de la Turquie en Méditerranée orientale] Il faut qu’on sorte d’une posture de faiblesse. L’Europe doit réapprendre le langage de la puissance et c’est un bon exemple. Non pas pour être agressif. On a à coopérer avec la Turquie sur de multiples dimensions. C’est un partenaire commercial, c’est un voisin, c’est un membre de l’OTAN, les questions migratoires, énergétiques sont importantes et nous avons développé des coopérations. Mais il ne faut justement pas transformer la dépendance en superdépendance et en faiblesse, parce que c’est le pari que font un certain nombre de nos voisins, dont la Turquie. En se disant: ils ont besoin de nous donc nous leur ferons accepter toutes nos priorités, et parfois toutes nos provocations.

- Certaines puissances comme la Turquie testent l’unité européenne. On a une nuance avec l’Allemagne, non pas sur les objectifs mais sur le langage ; nous l’assumons et nous en discutons. On ne peut pas être sans réponse politique à des provocations. La Turquie envoie régulièrement des bateaux dans les eaux grecques ou chypriotes. L’UE n’est ni un supermarché ni un tiroir-caisse, c’est un projet politique. Quand un État membre est menacé, parfois attaqué dans sa souveraineté, il faut donner tout de suite un signal extrêmement clair de soutien. Et je crois que la France est sans doute plus armée pour défendre cette souveraineté européenne, pour procéder à une réassurance vis-à-vis de nos partenaires. L’Allemagne évolue, je crois, vers cette position.

- [Sanctions contre la Turquie] C’est une option qui a été évoquée par les ministres des affaires étrangères en fin de semaine dernière. Il y a déjà des sanctions décidées fin 2019, et concernant quelques ressortissants ou sociétés turcs actifs dans les hydrocarbures. Nous pourrons prendre d’autres mesures de sanction dans les semaines qui viennent si l’attitude turque ne change pas.

- [Union douanière avec Ankara] Cette Union existe et une négociation est en cours pour rapprocher nos relations commerciales. On ne peut pas avancer sur ce dossier dans le contexte actuel. Nous avons toujours dit à M. Erdogan que cela faisait partie des sujets sur lesquels, si ces provocations cessent, nous sommes prêts à avancer dans les mois et les années qui viennent pour un partenariat sérieux sur le plan énergétique, économique, migratoire. On souhaite un partenariat organisé entre l’UE et la Turquie, mais on ne peut pas négocier avec une atteinte à la souveraineté d’un État membre de l’UE.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)

Transition écologique, compétitivité, cohésion sociale, France relance ce sont 100 milliards d’€ de mesures et projets concrets pour faire bien plus que dépasser la crise Covid19 Avec le plan France relance nous nous donnons, ensemble, les moyens de la France de demain.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

500M€ dans le plan de relance pour majorer l’allocation de rentrée scolaire. Le Gouvernement soutient 3 millions de familles pour faire face aux dépenses de la rentrée.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

Hier, aujourd'hui et demain #JeSuisCharlie.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- En Europe, il n’y a pas un pays qui investit plus dans ses start-up que la France. Il n’y a pas un pays qui fait plus en matière de relance. Les résultats sont là : nos start-up se multiplient partout en France, grossissent. En 2019, le numérique était le 1er secteur créateur net d'emplois.

- France relance, ce sont 7Mds€ pour le numérique : développer notre écosystème French Tech, fibrer toute la France et lutter contre l’illectronisme, numérisation de l’État, des territoires et des entreprises.

- Face à la crise, le pire serait de ne rien faire et laisser les TPE, PME et ETI s’écrouler. Pour cela, nous avons engagé 470Mds€ à travers le PGE, le chômage partiel... France relance, ce sont 100Mds€ en plus pour préparer les 10 ans à venir.

- 7 milliards seront dédiés au numerique: nous devons faire émerger des champions français. En 2019 le numérique est le secteur qui a créé le plus d'emploi en France.

- Il serait pire de ne rien faire que d'investir beaucoup après la crise. Nous paierons la dette le moment venu.

- La France se hisse à la 12e place des pays les plus innovants! Une reconnaissance de nos talents et de la compétitivité de nos entreprises. Depuis 2017 nous menons une stratégie ambitieuse pour devenir un leader mondial de la tech, défendre notre souveraineté et créer des emplois.

- Encore et #ToujoursCharlie, #CharlieHebdo.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)

- N'oublions jamais qu'une liberté est toujours en danger, que notre devoir est de la protéger. Année après année, toujours Charlie.

- Aujourd'hui, c'est 1,3 Mds d'euros dans le plan de relance sur quasiment l'intégralité des lignes des ministères. Vous avez de l'ESS [économie sociale et solidaire] à l'Education nationale, au Travail, à l'Ecologie.

- Le plan France relance confirme la nouvelle dimension de l'économie sociale et solidaire. Plus d’un milliard d’euros bénéficiera directement aux acteurs de l’ESS.

- L’écologie politique c’est sortir de l’incantation pour passer à l’action. C'est le sens de France relance. C'est ce que fait Barbara Pompili en soutenant aujourd'hui les 46 000 emplois de la filière betterave. La transition est indispensable, la sauvegarde de l’emploi aussi.

- La confiance ne se décrète pas. Elle ne souffre pas de conditions. Le plan France relance, c'est donner la confiance à nos entreprises. Avec Bruno Le Maire et les parlementaires, nous poserons des contreparties.

- Près de 220 000 femmes sont chaque année victimes de violences conjugales. Ce chiffre est à chaque fois plus insoutenable. Leur protection et leur hébergement est un impératif. L'Etat répondra présent pour accueillir, soutenir et accompagner ces femmes.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

"Quand tu fais du sport c'est pour te sentir bien, pas pour qu'on te fasse du mal". Merci

ARTEf pour ce reportage. Pour que les enfants victimes osent sortir du silence : tolérance zéro et promotion auprès des enfants de leurs droits.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)

Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.

 

Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire)

- [Commissaire au Plan et à la Prospective, rattaché au Premier ministre] Je ne sais pas ce que ce mot rattaché veut dire. C'est une autorité indépendante créée à la demande du Président de la République avec une lettre de mission du Président de la République et dont évidemment les moyens dépendent de la Fonction publique, c'est-à-dire du Premier ministre.

- [Commissaire] sans rémunération. Ce n'était pas très pratique, car il a fallu travailler les décrets car cela ne s'était, à la connaissance des spécialistes, jamais fait, mais c'est pour une raison très précise et que vous connaissez très bien. Nous sommes dans un temps totalement obsédé par la question des privilèges : qui gagne quoi ? Combien gagne-t-il celui-là où celle-là ? Et si en réalité il va servir l'intérêt général, ce n'est pas pour l'intérêt général c'est pour lui, pensent les critiques qui sont nombreuses dans ces cas-là. Il n'y avait pour moi qu'un seul moyen de couper court à cette question, c'est de dire : écoutez, je le ferai sans rémunération.

- Qu'a-t-on découvert pendant cette crise ? Vous et tous les Français et moi, bien que j'aie depuis très longtemps plaidé pour la création de cette autorité qui a la charge de mettre l'avenir au cœur du présent. Les pages les plus éloquentes, les plus fermes sur ce sujet de la nécessité de mettre l'avenir au cœur des décisions publiques et du débat public, c'est le Général de Gaulle qui les a écrites dans ses mémoires. Vous savez le mot qu'il a utilisé ? Il a dit : « Le plan - on va dire dans une minute ce que c'est aujourd'hui - c'est une ardente obligation ». L’obligation, elle ne doit pas être vécue seulement comme : on est bien obligé de le faire, mais avec l'ardeur - vous savez que c'était un mot que de Gaulle aimait beaucoup - qui caractérise les tâches auxquelles on se donne parce qu'on y croit.

- Contrairement à ce que l'on croit ce n'est pas les décideurs qui sont les chefs, c'est l'opinion et la maturation de l'opinion.

- On a découvert que, devant une épidémie qui était prévue aux mots près dans des rapports très importants officiels, le Livre Blanc de la Défense par exemple en 2007 qui écrivait précisément ce qui pouvait se passer, l'État, le pays tout au long de cette période ne s'est pas armé.

- Nous vivons, vous vivez, vous en êtes un des acteurs majeurs, avec la seule préoccupation de l'immédiat, de l'instantané, du scandale, de l'accident, de la mise en cause, de la mise en accusation, de qu'est-ce on va faire ? J'ai écrit dans un de mes livres : Les chinois gouvernent à 30 ans et nous parfois même pas à 30 jours. Nous les pays occidentaux et nous la France. Or, pour la France, ceci est vital. Ce que les Français ont vu pendant cette épidémie, ce n'est pas seulement que l'on n'était pas prêt, on n'avait pas les masques, on n'avait pas les respirateurs, les tests, on n'était pas prêt, toutes ces choses. Mais, tout d'un coup, nous avons découvert avec stupéfaction que nous n'avions plus de produits anesthésiques pour les opérations, le fameux curare, il n'y en avait plus en France ni en Europe. On n'avait plus d'antibiotiques, on n'avait plus de corticoïdes, on n'avait même plus de Doliprane, de paracétamol, on n'avait plus de produit pour les traitements contre le cancer. Ces familles de produits vitales pour la France qui est un grand pays médical, un grand pays de pharmacie, eh bien, tout d'un coup, les approvisionnements étaient rompus. Alors est-ce qu’un pays comme le nôtre et une union comme l'Union européenne car tout cela concerne évidemment tous les pays de l'Union européenne, comme celui que nous avons construit au long des générations peut être à ce point dépendant d'approvisionnements extérieurs que nous ne contrôlons pas et qui, dans une crise, disparaissent ?

- C'est un plan d'indépendance. Au fond, on doit viser trois choses, on doit viser l'indépendance du pays et, pour moi, ce n'est pas différent de l'indépendance de l’Union européenne, il y a des productions qui sont des productions vitales et que nous n'assumons plus, que nous avons laissé partir car les arbitrages à l'intérieur des entreprises ou les arbitrages de ceux qui possèdent les entreprises ont jugé que, pour l'entreprise, c'était intéressant de vendre, ce que je comprends très bien. Mais la responsabilité de l'État, c'est de faire que ce soit l'intérêt général qui soit pris en compte et pas seulement les intérêts particuliers des entreprises. Premièrement l'indépendance. Deuxièmement, la prospérité. On ne peut pas vivre avec des effondrements de production et d'emplois comme ceux que nous avons rencontrés Et troisièmement, pour tout cela, il faut un projet de société doit être à mes yeux un projet de justice car vous sentez bien que cela travaille la société française, comme d'autres pays. Est-ce que ce que l'on fait est juste ou est-ce seulement pour le bénéfice de quelques-uns ? Ce souci doit être placé au cœur de notre réflexion, une série de questions dont on ne parle jamais dont on ne traite jamais et dont ma mission sera de les défendre dans le débat public.

- [Premier Ministre bis] Non ! Il se trouve, ce n'est pas arrivé souvent dans ma vie, que je suis en accord profond, je crois, avec le Président de la République et avec le gouvernement. Je trouve que ce qu'ils font, ce que fait le Président de la République au Liban ces jours-ci, ce qu'il fait en Irak, cette capacité inédite à prendre le taureau par les cornes sur les pays, les régions les plus dangereuses de la planète, celles qui menacent l'équilibre même de notre société, de notre pays aussi, je trouve que cela vaut la peine d'être soutenu et salué et ce que fait le Premier ministre aussi.

- Il se trouve que la France est un pays comme chacun sait qui n'est pas évident à gouverner, mais le choix que le Président de la République vient de faire, c'est un choix qui vise à retrouver, défendre aux yeux de l'opinion ce qu'il considère comme essentiel pour sa fonction, c'est-à-dire la fixation des caps majeurs, des caps cruciaux pour l'avenir de la France et dans l'Union européenne. Ceci est précisément la mission du Président de la République. Vous avez tout à l'heure employé le mot juste : on vit dans la dictature de l'instant. Les décisions qui sont prises le sont sous votre pression, je dis vôtre au sens large, sous la pression médiatique, sous la pression des réseaux sociaux, sous la pression de l'opinion publique, et il est bien qu’il en soit ainsi, mais si on peut équilibrer tout cela en disant : il est légitime que l'immédiat soit pris en compte, le plan de relance qui vient d'être annoncé ce matin par le Premier ministre et le ministre de l'Économie, c'est évidemment une réponse à la crise si incroyable, sans précédent, que nous sommes en train de vivre. Et c'est très bien comme cela, mais il faut aussi que ce soit situé dans une vision de la construction d'avenir et donc je cite une question très simple dont on ne parle jamais. La démographie de la France qui a été pendant très longtemps le pays en Europe dont la natalité, le renouvellement des générations se faisait mieux que chez les autres, la population allemande chute, c'est d'ailleurs probablement une des raisons pour lesquelles Angela Merkel a accepté un million de réfugiés du jour au lendemain pour qu'il y ait un meilleur équilibre de la population allemande, la population espagnole chute et, nous, nous avions la chance d'avoir un renouvellement des générations qui faisait que notre population continuait lentement à croître. Il se trouve que cela baisse, cela baisse beaucoup à certains égards et donc c'est un sujet dont on peut parler ensemble.

- On vit tous avec les objets électroniques. Nous sommes incapables d'assurer la production des éléments électroniques indispensables à tous les objets que nous avons sous les yeux. Si, un jour, il y a une rupture d'approvisionnement, on se trouve devant une crise incroyable. La décision à mes yeux la plus exemplaire qui ait été prise par l'Union européenne, c'est Galileo. On a tous des GPS dans nos voitures, le GPS situe votre position par rapport à des satellites. Jusqu'il y a quelque deux ans, ces GPS étaient tous américains. Il suffisait qu'une décision extérieure à nous coupe le signal, nous n'avions plus de possibilités de diriger nos voitures, nos chars d'assaut, nos avions, etc. On a construit l'équivalent des satellites américains dans un système européen qui nous rend indépendant qui s'appelle Galileo.

- [Premier ministre] J'aurais sans doute fait vraiment le mieux que je pouvais pour cette fonction, mais il se trouve que je n'ai jamais vécu avec l'idée que, au fond, ce serait dans ces fonctions pour moi que se trouverait mon bonheur, mon plaisir, ma réalisation.

- [Choix de France relance bons] Oui, je pense qu'ils ont travaillé sérieusement pour trouver cet équilibre qui était défendu depuis longtemps, c'est-à-dire éviter l'effondrement des entreprises, faire un pas pour la protection de l'environnement et choisir des caps pour l'avenir. J'en ai cité un car il est crucial, en matière de pharmacie, nous ne produisons même plus les médicaments essentiels, pour de grands pays français, allemand qui ont été les leaders de la pharmacie dans le monde. Oui, je pense que ces choix vont dans le bon sens.

- Je pense que l'idée que le Président de la République deviendrait le candidat d'un camp contre l'autre est une idée non seulement absurde, mais qui est le contraire de la mission d'un Président et le contraire de son engagement. [Emmanuel Macron] est le candidat de la réunion des Français, du rassemblement des Français. Il dit à juste titre que le but de son engagement, c'est précisément de dépasser ces affrontements stupides. En tout cas je n'approuve pas l'idée que l'on referait les camps les uns contre les autres. Une droite qui se renouvellerait. Toute ma vie j'ai été au centre. Qu’est-ce que cela veut dire être au centre ? Cela veut dire que l'on considère qu'il n'y a pas que la droite et la gauche, qu'il y a un courant original capable de rassembler les gens et de dépasser les frontières. Je crois que le Président de la République est plus proche de cette idée. Alors qu'il y ait, dans les deux camps, des responsables qui réfléchissent et qui disent : finalement dans l'état du pays, cet homme, eh bien il fait le travail qui est nécessaire pour l'avenir et il mérite le soutien. Alors cela, je trouve que c'est louable, mais je ne suis pas pour reconstituer les camps.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- Mon état d’esprit est à tout sauf au renoncement, car l’engagement des Marcheurs sur le terrain et les enjeux auxquels nous faisons face sont trop importants. Avec les élections municipales, La République en marche a connu sa première cicatrice électorale. Cela impose réflexion et humilité. J’ai donc bien sûr mis à profit l’été pour savoir si la direction que je donne à ce mouvement était la bonne. Il y aura des ajustements à faire, mais je dois vous dire que je n’ai jamais su avec autant de clarté pourquoi j’étais-là.

- [Structure de La République en marche obsolète] Obsolète, bien sûr que non! Je crois aux forces militantes, aux idées et à l’action que peut produire En marche!, et nous l’avons encore prouvé pendant la crise. Mais nous devons continuer aussi à rassembler davantage les forces de la majorité présidentielle. C’est vrai pour les formations politiques comme pour les groupes parlementaires. Nous gagnerions par exemple à créer un intergroupe à l’Assemblée nationale pour être plus efficaces et fluidifier notre travail.

- [Déclarations de Christian Estrosi qui appelle la droite à faire d’Emmanuel Macron son candidat en 2022] Je vois positivement toutes les initiatives qui visent à dépasser les clivages partisans. Mais si l’intention est de faire d’Emmanuel Macron le candidat d’un clan ou d’un autre, alors ce n’est pas la vision que nous portons. Quoi qu’il en soit, tout le monde parle bien trop tôt de 2022. La seule chose qui importe à cet instant, c’est la gestion de l’urgence économique et sanitaire.

- [Elections régionales] J’ai à ce stade deux convictions. D’abord, soyons rassemblés et ne reproduisons pas les divisions d’hier. Je souhaite que la majorité présidentielle conduise cette élection dans les 13 régions de France de façon unitaire. C’est là une première leçon à tirer des municipales. Enfin, ne nous trompons pas d’élection. Ces régionales doivent être prises pour ce qu’elles sont: ni un tour de chauffe de 2022 ni la primaire de telle ou telle famille politique. Je souhaite que ce scrutin pose avant tout le débat de la relance économique. Avec le plan de relance, nous mettons 100 milliards d’euros sur la table. Cet argent doit fructifier grâce à des projets concrets menés par des régions qui ne se considèrent pas comme des opposantes à la politique menée par le gouvernement, mais qui travaillent main dans la main avec lui.

- Notre politique, c’est celle de l’innovation et du progrès. On ne doit pas perdre de vue cette dimension-là. Il faut que l’on utilise l’opportunité du plan de relance pour rester fidèles à notre promesse de faire sauter les verrous et les conservatismes de la société française. Nous commettrions une erreur en faisant, en 2020, la relance de 2008. Le plan de relance doit donc permettre d’accélérer les politiques de transition écologique avec des projets concrets sur l’alimentation durable et la rénovation des bâtiments et d’aller encore plus loin dans l’accompagnement des plus précaires. Il doit donner toute sa place au numérique et nous faire franchir une étape décisive pour rendre notre société plus inclusive.

- Si Barbara Pompili, qui est une militante écologiste reconnue, a choisi de rejoindre Emmanuel Macron, c’est justement pour quitter une écologie de l’incantation et du claquement de doigts et porter une écologie de l’action. Ensemble, nous menons une politique sans précédent: c’est notre majorité qui ferme les centrales à charbon, met fin aux projets de Notre-Dame-des-Landes et à la Montagne d’Or, empêche l’extension de centres commerciaux pour lutter contre l’artificialisation des sols. Je constate que les plus fervents écologistes demandaient 10 milliards d’euros pour la transition écologique, nous en mettons 30 milliards. À nous maintenant de porter plus haut notre vision écologiste fondée sur la science, l’innovation, la mobilisation de tous les acteurs, dont les entreprises. Et non une écologie du déclin et du renoncement aux libertés.

- Quand on vit dans un quartier gangrené par les trafics de drogue, on ne veut pas un débat sur les mots, on veut des actes. Pour faire face à l’insécurité, je ne connais qu’une méthode: la constance dans l’action. Ceux qui n’ont rien à dire sur notre action économique et sociale tentent de repositionner le débat sur le sentiment d’insécurité. Ce sont pourtant les mêmes qui ont détricoté les moyens qui permettent d’agir. À ceux-là, répondons par les actes: là où 12.500 postes de police ont été supprimés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, nous en recréons 10.000. C’est en investissant massivement dans la chaîne de la police à la justice que nous répondrons aux attentes des Français.

- Le mouvement que je dirige porte dans son nom la défense de la République. Il n’y a aucune tergiversation ni naïveté face aux forces qui divisent. Nous saurons nous rassembler si on aborde les choses d’une façon équilibrée et clairvoyante. Faire vivre cette ligne républicaine, c’est lutter contre les séparatismes qui fissurent notre projet républicain. C’est aussi faire de l’égalité des chances une égalité réelle, pas une égalité de papier. C’est ce pourquoi nous nous battons.

 

Aurore Bergé (porte-parole)

- Pour eux, pour nous. Pour les victimes, pour leurs familles, pour leurs proches. Pour nos valeurs. Parce qu'aujourd'hui 21% des 15-17 ans ne condamnent pas les auteurs des attentats de 2015 (sondage IFOP). Encore et toujours Charlie.

- Le racisme n'est pas une opinion mais un délit. Le racisme n'a sa place nulle part. Nous ne devons rien laisser passer.

 

Yaël Braun-Pivet (députée)

Ne laissons pas les bonnes nouvelles passer inaperçues : la France se hisse à la 12ème place de l'Indice mondial de l’innovation! + 4 places en 1 an grâce à une politique ambitieuse qui valorise de mieux en mieux les atouts de notre pays!

 

Hugues Renson (député)

- La création d’En Commun répond à l’invitation faite par le président de la République de se réinventer. Sur les solidarités, l’écologie, l’autorité républicaine, la pratique démocratique, il nous reste dix-huit mois pour faire plus et mieux et pour travailler à de nouvelles perspectives. Nous réunir et nous organiser, c’est bien sûr vouloir peser sur les décisions d’aujourd’hui. Mais c’est aussi vouloir préparer demain.

- Il y a aujourd’hui dans la majorité des sensibilités différentes. Est-ce un drame? Au contraire, c’est notre raison d’être. Loin d’être un risque, cette diversité est une richesse. Avec En Commun, nous assumons de porter nos convictions, de faire entendre notre voix, de contribuer au débat. La loyauté n’interdit pas les différences de vues.

- Après avoir suscité à son lancement beaucoup d’espoirs et d’enthousiasme, la situation du mouvement n’est aujourd’hui pas satisfaisante. Entre le poids écrasant de la présidentielle et le soutien légitime que l’on doit au gouvernement, le mouvement n’a pas su trouver sa place ni exercé le rôle que l’on attend d’un parti: créer un espace de débats, proposer, relayer les préoccupations de nos concitoyens dans les territoires. Nous devons aussi tirer les leçons du sévère avertissement que nous avons reçu aux municipales. Le temps est venu de réfléchir à une autre organisation de la majorité. J’en appelle à la constitution d’une maison commune dans laquelle coexisteraient ses différentes sensibilités. Plus que d’une formation unique, «absorbe tout», sans ligne directrice idéologique, nous avons besoin d’une fédération composée de forces politiques aux histoires et aux convictions différentes, mais qui convergent vers un projet de société défini ensemble.

- Chacun connaît la valeur d’Édouard Philippe. Il l’a notamment démontrée face à la crise sanitaire. Il a naturellement vocation à participer à cette maison commune.

- La majorité est constituée de plusieurs groupes. Évitons les concurrences ou les débauchages. Pour que chacun trouve sa place, la solution passe par un inter-groupe. Je ne désespère d’ailleurs pas de travailler avec les députés du groupe Écologie démocratie solidarité (EDS). Ce n’est pas parce qu’ils sont partis qu’ils sont perdus!

- [Présidence du groupe LaREM] En Commun a fait le choix de ne pas présenter de candidat. Nous ne sommes pas une écurie. En revanche, nous avons demandé aux candidats de prendre des engagements sur des sujets essentiels: le débat interne, le rééquilibrage entre l’exécutif et le législatif, et l’engagement, pour le prochain élu, de se consacrer à temps plein à sa mission.

- EELV se place dans l’opposition systématique. Je le regrette. Sur certains sujets, si c’est possible, pourquoi ne pas avancer ensemble? On ne peut pas prôner le dépassement et fermer les portes.

- La crédibilité ne s’acquiert pas par des mots, mais par des résultats. Nous faisons face à des actes ultra-violents extrêmement choquants. Certains s’en réjouissent: l’extrême droite qui amalgame et surenchérit. Mais aussi la droite. Quand elle est à court d’idées, elle agite de manière pavlovienne le chiffon rouge de l’insécurité. Comme le rappelle le garde des Sceaux, il faut parfois savoir se taire. Quel est le bilan des années Sarkozy si ce n’est la réduction drastique des effectifs de police et la fragilisation du renseignement territorial? La droite gagnerait à faire preuve d’humilité. En matière de sécurité, je ne crois ni à la récupération, ni à la gesticulation ni au bavardage. Nos concitoyens attendent de nous une stratégie claire avec des actes forts et des résultats tangibles. À mes yeux, nous devons instaurer ce que j’appelle une «une juste autorité», reposant sur trois piliers: une politique active de sécurité dotée de nouveaux moyens, la recherche d’une plus grande acceptation des règles à travers un consentement renouvelé à l’autorité, et la réalisation effective de la promesse républicaine en matière d’éducation, d’équipements, ou d’inclusion. Après des années d’incurie, cela prendra du temps. Mais c’est indispensable.

 

Roland Lescure (député)

- Avant 2022, il y a 2020, une année assez rock’n’roll qui n’est pas terminée. Franchement, on a quinze mois pour contribuer à redresser la France et gérer la crise sanitaire.

- [Emmanuel Macron] est un bon président qui vise à réunir l’ensemble des progressistes, des démocrates, des gens autour du centre droit et du centre gauche. On a fait de la droite et de la gauche, le meilleur des deux. On va continuer.

- [Proposition de Christian Estrosi plaidant pour que LR soutienne Emmanuel Macron à la présidentielle] J’ai tendance à dire: laissons la droite à ses débats, ça a l’air assez compliqué chez eux. Les dix-huit mois qui viennent vont être, là aussi, intéressants.

 

●MoDem

Bruno Millienne (député)

Après un soutien sans égal pendant la crise du Covid, le gouvernement propose un plan de relance orienté vers l'investissement. A nous tous de nous en saisir maintenant !

 

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

 

Laurent Lafon (sénateur)

Les britanniques n’ont pas fini de réaliser l’erreur stratégique qu’est le Brexit. Ceux qui expliquaient que le Brexit ferait gagner de l’argent aux Anglais, expliquent aujourd’hui qu’il faut augmenter les impôts pour faire face à la crise économique. La solitude a un prix !