vendredi 2 septembre 2016

Actualités du Centre. Pendant que l’UDI l’encense, le MoDem s’acharne sur Macron

La farce centriste continue dans toute sa splendeur.
Pendant que l’UDI multiplie les déclarations positives sur Emmanuel Macron afin de construire une alternative avec lui et d’élargir l’espace électoral du Centre, le Mouvement démocrate fait tout le contraire.
Pris d’une véritable panique devant la possibilité qu’il s’accapare l’espace électoral de Bayrou, il tire à boulets rouges sur l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande.
Du côté de l’UDI, on continue à parler de convergence d’idées et d’alliances possibles.
Le président du Parti radical (composante de l’UDI), Laurent Hénart a ainsi affirmé au magazine Le Point, «nous tendons la main à la main à Emmanuel Macron».
Car, a-t-il poursuivi, «il y a plus de choses qui nous rapprochent que d'éléments qui nous séparent. Sur l'économie, la réorganisation du modèle social, la nécessité de l'Europe, les positions d'Emmanuel Macron sont proches de celles de l'UDI et du MoDem. Il faut que nous échangions et, pourquoi pas, que nous construisions ensemble. Ce n'est pas un homme seul qui va changer les lignes politiques; toutes les personnalités de bonne volonté doivent travailler de concert. Emmanuel Macron fait partie des leaders qui défendent l'option du renouveau et de la recomposition politiques. Il faut les deux, comme les radicaux le soutiennent depuis longtemps. Les Français attendent un nouveau système politique où le dialogue prime, avec des hommes et des femmes publics moins sectaires».
Quant à Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste (composante de l’UDI), il estime qu’Emmanuel Macron est «tout à fait» compatible avec le Centre.
Et il ajoute: «Il est compatible avec celles et ceux qui sont en faveur de l’ouverture. Le véritable clivage politique aujourd’hui n’est plus entre la droite et la gauche mais entre l’ouverture et le repli, le défi ou le déclin. Emmanuel Macron inscrit sa démarche en dehors des clivages politiciens rituels, c’est une attitude dans laquelle les centristes se retrouvent. Par ailleurs, Emmanuel Macron porte un message de libéralisme mais aussi de générosité sociale. Il a en commun avec les centristes de porter l’idée d’une Europe forte, politique et démocratique alors que les autres responsables politiques se défaussent sur l’Europe ou, pire, l’entravent en prolongeant l’illusion d’une souveraineté nationale largement dépassée dans la mondialisation. Incontestablement Emmanuel Macron incarne une véritable forme de renouvellement».
Son de cloche diamétralement opposé au MoDem où François Bayrou a refusé de répondre aux questions sur la démission de Macron.
Cependant, ses propos passés ont toujours été très négatifs sur celui-ci comme, par exemple «Macron? C'est un hologramme, une image virtuelle. Ce sont à chaque fois, des annonces qui ne sont suivies d'aucune réalité. Il parle, mais n'agit pas. Or la politique, ce ne sont pas des mots, c'est du réel»
Ou bien, encore, «Je ne sais pas qui est Emmanuel Macron (sic). Ce n'est pas parce qu'on parle de certaines choses, qu'on sait des choses. (…) Je ne sais pas qui il est, il dit des choses vagues (…)»
Cette fois-ci, il a fait monter au créneau sa fidèle collaboratrice, Marielle de Sarnez, pour littéralement flinguer le créateur d’En marche dans les colonnes du… Figaro!
Qu’on en juge.
Pour elle, sa démission du ministère de l’Economie, est «une démission pour ‘convenance personnelle’, on devrait même dire pour ‘ambition personnelle’».
Et à la question de savoir s’il incarne une nouvelle manière de faire de la politique, la réponse est cinglante: «C'est le contraire, c'est même le plus usé des scénarios. Et ce n'est pas du tout ce qu'attendent les Français. Ils veulent de l'éthique, des comportements où l'ambition personnelle passe au second plan; et ils veulent des responsables politiques qui se battent d'abord et avant tout pour avoir des résultats».
De plus, selon elle, il n’est absolument pas proche des centristes car «le Centre, ce n'est pas l'entre-deux, ce n'est pas le ni-ni, ce n'est pas un peu des deux, c'est une voie originale: une économie qui cherche l'efficacité et qui protège les plus faibles, une politique sociale qui respecte le monde du travail et qui veut préserver son niveau de vie, une démocratie fondée sur l'éthique».
Pourtant c’est exactement la définition que Macron donne à son positionnement politique!
Quant aux propos de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, sur ce dernier, l’insulte n’est pas loin: «Il y a visiblement un problème de boussole. Hier, pour les élections locales, le président de l'UDI était le meilleur ami de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, il est le meilleur ami d'Emmanuel Macron. Et demain? J'ai vraiment du mal à suivre…».
En revanche, la stratégie du MoDem, elle, est assez claire: Macron ne doit pas pouvoir concurrencer son président et tous les moyens seront bons pour l’en empêcher.
Ce qui en dit long sur la volonté réelle de François Bayrou de réunir les centristes et de se poser en leader de l’axe central autrement que pour son ambition élyséenne.
Mais les fioritures ne sont pas de saison devant une menace que, manifestement, le maire de Pau prend très au sérieux.



L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Trump-Le Pen: La démocratie républicaine en danger

Quand je dis que Donald Trump et Marine Le Pen sont des dangers pour la démocratie républicaine, ce n’est ni de la rhétorique électorale, ni de l’alarmisme médiatique.
Les récents propos de la présidente du Front national sur le promoteur newyorkais lors d’une interview sur CNN montre bien à quel point leurs cibles prioritaires sont les candidats républicains, ceux qui se battent pour la démocratie et refusent la haine et l’intolérance que ces deux populistes démagogues aux idées détestables véhiculent.
Se battre pour éviter que Donald Trump soit le prochain président des Etats-Unis, c’est aussi se battre pour que Marine Le Pen soit la prochaine hôte de l’Elysée.
Les deux combats sont essentiels parce que les Etats-Unis et la France sont les deux phares de la démocratie républicaine dans le monde depuis leurs révolutions respectives.
Une victoire de ces deux personnages seraient une catastrophe.
Si les sondages nous disent qu’ils ont peu de chance d’y parvenir, «peu» ne veut pas dire «aucune» et c’est tout le problème.
Car nous avons beau être ahuri en France de voir que Trump n’est distancé que de quelques points dans les sondages par Hillary Clinton, nous ne nous rendons pas très bien compte de ce que cela veut dire que depuis deux ans le deuxième tour de la présidentielle a une seule constance, la présence de Marine Le Pen et qu’elle est créditée d’environ 40% des voix…
Beaucoup d’Américains regardent la France avec effroi quand ils écoutent les propos de Le Pen et voit qu’elle séduit quatre électeurs sur dix.
Beaucoup de Français ont la même attitude quand ils écoutent la logorrhée trumpienne et constatent qu’il est toujours en course pour la Maison blanche.
Mais au lieu d’y voir la similitude d’un même rejet de la démocratie républicaine, les Français voient en Trump un phénomène uniquement étasunien et les Américains voient en Le Pen une particularité bien française.
Quelle erreur porteuse de terribles lendemains que de se croire à l’abri de ce populisme démagogique qui fait déjà tant de mal dans quelques pays autour de la planète de la Russie (Poutine) à la Grèce (Tsipras), de la Hongrie (Orban) aux Philippines (Duterte).
Ce qui est commun à l’ascension de tous ces populistes démagogues est, entre autres l’irresponsabilité du monde politique à leur égard et leur utilisation des médias qui ont été essentiels pour relayer leur propagande nauséabonde.
Ce que l’on voit aux Etats-Unis actuellement, où l’ensemble des médias est constamment manipulée par Trump risque de se voir dans les mois qui viennent en France.
Or, la liberté de parole, de pensée et de la presse ne veut pas dire qu’un discours en égale un autre.
Il faut espérer que les médias français ne tomberont pas dans le piège qui est de tenter systématiquement de faire des parallèles entre les candidats.
L’exemple le plus frappant étant que les mensonges et les insultes de Trump sont mis sur le même plan que les réponses de Clinton à ceux-ci ainsi que son rappel de faits indiscutables.
De nombreux observateurs et journalistes américains ont dénoncé ce procédé indigne qui n’est absolument pas la présentation honnête, indépendante et équilibrée de la situation mais la volonté de faire de la campagne présidentielle une arène médiatique aux taux d’audience record.
Nous verrons si les médias français y résisteront.
Non pas parce qu’ils devraient prendre partie mais tout simplement parce qu’ils doivent défendre la démocratie républicaine, celle qui assure leur liberté et leur droit d’exister dans la diversité.
Car, nous, les centristes et autres défenseurs intransigeants de la démocratie républicaine, nous savons bien que celle-ci n’est pas un système politique comme un autre mais est bien le seul qui assure la liberté, l’égalité et la fraternité, qu’il est le seul qui défend les valeurs humanistes.
C’est, comme le disent de nombreux philosophes et penseurs, «le» système du vivre ensemble, celui qui permet à chacun de vivre dans la dignité et dans le respect.
Le but n’est donc pas de le détruire mais de leur faire fonctionner correctement.
D’abord en évitant que des populistes démagogues s’emparent du pouvoir et le détruisent de l’intérieur.
Ce serait oublier que beaucoup de dictateurs sont sortis des urnes parce qu’on n’avait pas pris leur menace assez au sérieux.