vendredi 23 février 2024

Propos centristes. France – Aide à l’Ukraine / Mouvement des agriculteurs / Agriculture et écologie / Missak Manouchian au Panthéon / Agressions sexuelles dans le cinéma français / Pour un marché européen des capitaux / Réduire le déficit public…


Voici une sélection, ce 23 février 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours lors de l’Hommage solennel de la Nation à Missak Manouchian]
Est-ce donc ainsi que les Hommes vivent ?
Des dernières heures, dans la clairière du Mont-Valérien, à cette Montagne Sainte-Geneviève, une odyssée du vingtième siècle s’achève, celle d’un destin de liberté qui, depuis Adyiaman, survivant au génocide de 1915, de famille arménienne en famille kurde, trouvant refuge au Liban avant de rejoindre la France, décide de mourir pour notre Nation qui, pourtant, avait refusé de l’adopter pleinement. 
Reconnaissance en ce jour d’un destin européen, du Caucase au Panthéon, et avec lui, de cette Internationale de la liberté et du courage. Oui, cette odyssée, celle de Manouchian et de tous ses compagnons d’armes, est aussi la nôtre, odyssée de la Liberté, et de sa part ineffaçable dans le cœur de notre Nation. Reconnaissance, en cette heure, de leur part de Résistance, six décennies après Jean Moulin.
Est-ce ainsi que les Hommes vivent ? Oui, s’ils sont libres. Libre, Missak Manouchian l’était, quand il gravissait la rue Soufflot, en fixant ce Panthéon qui l’accueille aujourd’hui. Libre, sur les bancs de la bibliothèque Sainte-Geneviève à quelques mètres d’ici, découvrant notre littérature et polissant ses idéaux. Libre avec Baudelaire, dans le vert paradis qui avait le goût de son enfance, dans une Arménie heureuse, celle des montagnes, des torrents et du soleil. Libre avec Verlaine, dont les fantômes saturniens croisaient les siens : son père, Kévork, tué les armes à la main par des soldats ottomans, sous ses yeux d’enfant, sa mère Vartouhi, morte de faim, de maladie, victimes du génocide des Arméniens, spectres qui vont hanter sa vie. 
Libre avec Rimbaud, après une saison en enfer, souvenirs partagés avec son frère Garabed. Mais voici les illuminations, les Lumières, celle qu’un instituteur de l’orphelinat, au Liban, lui enseigna. Eveil à la langue et à la culture françaises. Libre avec Victor Hugo et la légende des siècles, gloire de sa libre patrie, la France, terre d’accueil pour les misérables, vers laquelle Missak l’apatride choisit à dix-huit ans de s’embarquer, ivre, écrivait-il « d’un grand rêve de liberté ». 
Lui, Missak, « maraudeur, étranger, malhabile » pour reprendre les mots d’un autre poète, combattant qui choisit la France, Guillaume Apollinaire. Etranger, orphelin, bientôt en deuil de son frère tombé malade, et pourtant à la tâche, ouvrier chez Citroën, quai de Javel, licencié soudain, tremblant parfois de froid et de faim. 
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Ainsi, le soir après l’usine, Missak Manouchian étudie. Ainsi, sous les rayonnages de livres, Missak Manouchian traduit les poètes français en arménien. Ainsi écrit-il lui-même. Mots de mélancolie, de privations, brûlés du froid des hivers parisiens. Mots d’espoir aussi rendus plus chauds par la fraternité des exilés, par la solidarité de la diaspora arménienne, par le foisonnement d’art et de musique, des revues et des cours en Sorbonne. 
Poète et révolté. Quand les ligues fascistes défilent en 1934 au cœur de Paris, Missak Manouchian voit revivre sous ses yeux le poison de l’ignorance et les mensonges raciaux qui précipitèrent en Arménie sa famille à la mort. 
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Non. Alors, Missak Manouchian embrasse l’idéal communiste. Convaincu que jamais en France on n’a pu impunément séparer République et Révolution. Après 1789, après 1793, il rêve l’émancipation universelle pour les damnés de la terre. C’est ainsi que Missak Manouchian s’engage contre le fascisme, au sein de l’Internationale communiste, et bientôt à la tête d’une revue, Zangou, du nom d’une rivière d’Arménie. Espoir du Front Populaire, volonté d’entrer dans les Brigades Internationales pour l’Espagne, action militante. 
C’est ainsi que Missak Manouchian trouve l’amour : Mélinée, enfant du génocide des Arméniens comme lui ; Mélinée, protégée par l’amitié de ses logeurs, les Aznavourian, parents de Charles, dix ans alors, déjà chanteur. L’amour, malgré le dénuement, ignorer le passé, conjuguer le futur, l’amour fou. Je vous parle d’un temps que ces gens de vingt ans, Missak et Mélinée, ont tant aimé connaître. 
Libres en France, ce pays que Missak a choisi adolescent, qui lui a offert des mots pour rêver, un refuge pour se relever, une culture pour s’émanciper. Alors, Missak Manouchian hisse haut notre drapeau tricolore, lors des 150 ans de la Révolution, en 1939, quand il défile dans le stade de Montrouge. Alors, pour servir ce drapeau, Missak Manouchian demande par deux fois à devenir Français. En vain, car la France avait oublié sa vocation d’asile aux persécutés.
Alors, quand la guerre éclate, Missak Manouchian veut s’engager. Ivre de liberté, enivré de courage, enragé de défendre le pays qui lui a tout donné. « Tigre enchaîné », selon ses mots de poète, dans les prisons où le jettent la peur des étrangers, la peur des communistes, sous les miradors du camp allemand où il est détenu, en 1941, et où Mélinée vient contre tous les périls lui apporter des vivres. 
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Oui, au prix du choix délibéré, déterminé, répété de la liberté. Car dans Paris occupé, Missak Manouchian rejoint la résistance communiste, au sein de la main d’œuvre immigrée, la MOI. Il se voulait poète, il devient soldat de l’ombre, plongé dans l’enfer d’une vie clandestine, une vie vouée à faire de Paris un enfer pour les soldats allemands. Guerre psychologique pour signifier à l’occupant que les Français n’ont rien abdiqué de leur liberté. Encore, toujours, « ivre d’un grand rêve de liberté », Missak Manouchian prend tous les risques. Lui qui aime aimer se résout à tuer. Comme ce jour de mars 1943 où il lance une grenade dans les rangs d’un détachement allemand. 
Est-ce ainsi que les hommes rêvent ? Oui, les armes à la main. Et d’autres sont là, à ses côtés, parce qu’ils sont chassés de la surface du monde et ont décidé de se battre pour le sol de la patrie. Parce que nombre d’entre eux sont Juifs, et que certains ont vu leurs proches déportés : Lebj Goldberg, Maurice Fingercweig, Marcel Rajman. Parce ce que la guerre a volé leurs écoles et leurs ateliers, dans ce Paris populaire et ouvrier où le français se mêle à l’italien ou au yiddish. Parce que les forces de haine ont volé leur passé, là-bas, en Arménie, tel Armenak Manoukian. Parce que ce sont les femmes qui veulent œuvrer pour l’avenir de l’Homme, comme Mélinée, comme la Roumaine Golda Bancic, comme tant d’autres, armes et bombes qu’elles acheminent sans soupçons, filatures qu’elles accomplissent sans trembler. Parce qu’ils sont une bande de copains, à la vie, à la mort. 
A l’âge des serments invincibles, tels Thomas Elek et Wolf Wajsbrot, une belle équipe comme sur un terrain de football, panache de Rino della Negra, jeune espoir alors du Red Star. Parce qu’ils ont vu mourir la liberté dans l’Italie de leurs parents, comme Antoine Salvadori, Cesare Luccarini, Amedeo Usseglio, Spartaco Fontano. Parce qu’ils ont vu les hommes de fer s’emparer de la Pologne et persécuter les Juifs, comme Jonas Geduldig, Salomon Schapira et Szlama Grzywacz. Parce qu’ils sont pour beaucoup des anciens des Brigades Internationales en Espagne, pays de Celestino Alfonso. Pour qui sonne le glas ?  Pour les Polonais Joseph Epstein et Stanislas Kubacki. Pour les Hongrois Joseph Boczov et Emeric Glasz, eux les experts en sabotage, aux fardeaux de dynamite. Parce qu’ils ont vingt ans, le temps d’apprendre à vivre, le temps d’apprendre à se battre. Ainsi de ces Français refusant le STO, Roger Rouxel, Roger Cloarec et Robert Witchitz. 
Parce qu’ils sont communistes, ils ne connaissent rien d’autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la Révolution universelle. Ces 24 noms sont ceux-là, que simplement je cite, mais avec eux tout le cortège des FTP-MOI trop longtemps confinés dans l’oubli.
Oui, parce qu’à prononcer leurs noms sont difficiles, parce qu’ils multiplient les déraillements de train et les attaques contre les nazis, parce que ces combattants sont parvenus à exécuter un haut dignitaire du Reich, les voilà plus traqués que jamais. Dans leurs pas, marchent les inspecteurs de la préfecture de police - la police qui collabore, la police de Bousquet, de Laval, de Pétain - et l’ombre des rafles grandit. 
À l’automne 1943, devenu dirigeant militaire des FTP-MOI parisiens, Missak Manouchian le pressent : la fin approche. Pour alerter ses camarades, il se rend au rendez-vous fixé avec son supérieur Joseph Epstein, un matin de novembre. Missak Manouchian avait vu juste : lui et ses camarades sont pris, torturés, jugés dans un procès de propagande organisé par les nazis en février 1944. 
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? S’ils sont résolument libres, oui. À la barre du tribunal, ils endossent fièrement ce dont leurs juges nazis les accablent, leurs actes, leur communisme, leur vie de Juifs, d’étrangers, insolents, tranquilles, libres. « Vous avez hérité de la nationalité française » lance Missak Manouchian aux policiers collaborateurs. « Nous, nous l’avons méritée ». 
Etrangers et nos frères pourtant, Français de préférence, Français d’espérance. Comme les pêcheurs de l’Ile de Sein, comme d’autres jeunes de seize ans, de vingt ans, de trente ans, comme les ombres des maquis de Corrèze, les combattants de Koufra ou les assiégés du Vercors. Français de naissance, Français d’espérance. Ceux qui croyaient au ciel, ceux qui n’y croyaient pas, ceux qui défendaient les Lumières et ne se dérobèrent pas. 
Est-ce ainsi que les hommes meurent ? Ce 21 février 1944, ceux-là affrontent la mort. Dans la clairière du Mont Valérien, Missak Manouchian a le cœur qui se fend. Le lendemain, c’est l’anniversaire de son mariage avec Mélinée. Ils n’auront pas d’enfants mais elle aura la vie devant elle. Il vient de tracer ses mots d’amour sur le papier, amour d’une femme jusqu’au don de l’avenir, amour de la France jusqu’au don de sa vie, amour des peuples jusqu’au don du pardon.
« Aujourd’hui, il y a du soleil ». Missak Manouchian est à ce point libre et confiant dans le genre humain qu’il n’est plus que volonté, volonté d’amour. Délié du ressentiment, affranchi du désespoir, certain que le siècle lui rendra justice comme il le fait aujourd’hui, que ses bourreaux seront défaits et que l’humanité triomphera. Car qui meurt pour la liberté universelle a toujours raison devant l’Histoire.
Est-ce ainsi que les hommes meurent ? En tout cas les Hommes libres.  En tout cas ces Français d’espérance. « Je ne suis qu’un soldat qui meurt pour la France. Je sais pourquoi je meurs et j’en suis très fier », écrira l’Espagnol Celestino Alfonso avant l’exécution. Et ce 21 février 1944, ce sont bien vingt-deux pactes de sang versé, scellés entre ces destins et la liberté de la France.
Pacte scellé par le sang du sacrifice. Un peu avant, avec la force que leur laissent les mois de torture, ils ont crié, « À bas les nazis, vive le peuple allemand ». Conduits aux poteaux, quatre par quatre, les yeux bandés sauf ceux qui le refusent, tombés, les corps déchiquetés, en six salves. Tombés, comme tombera, fusillé en avril au Mont-Valérien, Joseph Epstein, qui sous la torture ne donnera aucun nom, pas même le sien, démontrant jusqu’au bout son courage. Tombés, comme tombera, tranchée la tête de Golda Bancic, exécutée en mai à l’abri des regards dans une prison de Stuttgart. 
Tombés, ils sont tombés et leurs bourreaux voulurent les exécuter à nouveau par la calomnie de la propagande, cette Affiche Rouge qui voulait exciter les peurs et ne fortifia que l’amour. Car les vrais patriotes reconnurent dans ce rouge, le rouge du Tricolore. Rouge des premiers uniformes des soldats de Quatorze, rouge des matins de Valmy, rouge du sang versé pour la France sur lequel miroite toujours une larme de bleu, un éclat de blanc. 
C’est ainsi que les hommes, par-delà la mort, survivent. Ils débordent l’existence par la mémoire. Par les vers d’Aragon, par les chansons, celle de Léo Ferré et tant d’autres. Mémoire portée fidèlement par Arsène Tchakarian, ancien des FTP-Moi ou par Antoine Bagdikian, l’un et l’autre dévoués à honorer d’un même élan la Résistance des Arméniens et la Résistance des Juifs en France, portée par tant de passeurs inlassables.
C’est ainsi que les hommes survivent. C’est ainsi que les Grands Hommes, en France, vivent pour l’éternité. 
Entrent aujourd’hui au Panthéon vingt-quatre visages parmi ceux des FTP-MOI. Vingt-quatre visages parmi les centaines de combattants et otages, fusillés comme eux dans la clairière du Mont-Valérien, que j’ai décidé de tous reconnaître comme morts pour la France. Oui, la France de 2024 se devait d’honorer ceux qui furent vingt-quatre fois la France. Les honorer dans nos cœurs, dans notre recueillement, dans l’esprit des jeunes Français venus ici pour songer à cette autre jeunesse passée avant elle, étrangère, juive, communiste, résistante, jeunesse de France, gardienne d’une part de la noblesse du monde. 
Missak Manouchian, vous entrez ici en soldat, avec vos camarades, ceux de l’Affiche, du Mont-Valérien, avec Golda, avec Joseph et avec tous vos frères d’armes morts pour la France. Vous rejoignez avec eux les Résistants au Panthéon. L’ordre de la nuit est désormais complet. 
Missak Manouchian, vous entrez ici toujours ivre de vos rêves : l’Arménie délivrée du chagrin, l’Europe fraternelle, l’idéal communiste, la justice, la dignité, l’humanité, rêves français, rêves universels. 
Missak Manouchian, vous entrez ici avec Mélinée. En poète qui dit l’amour heureux. Amour de la Liberté malgré les prisons, la torture et la mort ; amour de la France, malgré les refus, les trahisons ; amour des Hommes, de ceux qui sont morts et de ceux qui sont à naître. 
Aujourd’hui, ce n’est plus le soleil d’hiver sur la colline ; il pleut sur Paris et la France, reconnaissante, vous accueille. Missak et Mélinée, destins d’Arménie et de France, amour enfin retrouvé. Missak, les vingt et trois, et avec eux tous les autres, enfin célébrés. L’amour et la liberté, pour l’éternité. 
Vive la République. Vive la France. 

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> L’Arménie et la France ont et auront toujours une relation singulière. Infrastructures, énergie, éducation, culture : merci cher Nikol Pashinyan pour ces échanges réaffirmant notre souhait mutuel de renforcer la coopération entre nos deux nations. Nous continuerons d’apporter notre plein soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Arménie.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> [Conseil européen de l’économie] Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureux d’être ici aujourd’hui à Gand chez nos amis de la Présidence belge. Je voudrais d’abord féliciter l’Allemagne qui va accueillir l’AMLA. C’est une institution qui va jouer un rôle majeur dans la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. Donc je félicite l’Allemagne et je souhaite évidemment que cette institution exerce son autorité avec le plus d’efficacité possible.
Je voudrais dire aussi qu’aujourd’hui à cet ECOFIN, nous allons pouvoir marquer notre victoire contre l’inflation. Nous sommes arrivés en deux ans à briser l’inflation en Europe, là ou dans les années 70, il avait fallu plus de dix ans pour nous débarrasser de l’inflation qui pèse très lourdement sur tous les citoyens européens, sur tous les ménages, là en deux ans, les banques centrales, la Banque centrale européenne et les ministres des Finances sont arrivés à briser l’inflation. C’est un beau succès collectif, un succès important pour l’Europe, je tiens à le souligner.
Maintenant, nous avons une nouvelle bataille décisive devant nous. La bataille décisive, c’est la croissance. Personne ne peut accepter que la croissance européenne soit un point en dessous de la croissance américaine. Personne ne peut accepter que les perspectives de croissance en Europe, ce soit la récession ou la stagnation. Nous devons donc livrer cette bataille de la croissance en Europe, cette bataille de la prospérité et cette bataille de l’emploi.

Pour cela, il faut libérer la croissance européenne de ses chaînes. La croissance européenne, elle est enchaînée et la responsabilité des ministres des Finances, la responsabilité des ministres de l’économie, c’est de libérer la croissance européenne de ses chaînes. Je vois aujourd’hui trois chaînes qui doivent être brisées sans délai. La première chaîne qui empêche le développement de la croissance européenne, c’est l’argent, il n’y a pas assez d’argent disponible. L’argent des Européens, il dort, au lieu de travailler et si nous voulons que l’argent des Européens travaille au lieu de dormir, il faut mettre en place l’Union des marchés de capitaux, la mettre en place sans délai. Dès 2024, il doit y avoir des progrès sur l’union des marchés de capitaux.
L’épargne des Européens, c’est combien ? 35 000 milliards d’euros. Un tiers de cette épargne, plus de 10 000 milliards d’euros dort sur les comptes bancaires. L’argent des Européens ne doit pas dormir, il doit travailler à la croissance, il doit travailler à l’innovation, il doit travailler à la recherche, il doit travailler pour les entreprises, il doit travailler pour l’emploi. Il faut donc, je le redis, mettre sans délai sur place l’union des marchés de capitaux. Je vois bien que les choses traînent. Étant un ancien ministre des Finances j’ai le recul pour vous dire que je ne peux plus accepter que les choses n’avancent pas.
Je lance donc ce matin à Gand, un appel. Un appel à tous les États européens qui le souhaitent pour lancer l’union des marchés de capitaux sur une base volontaire. Ce sera peut-être deux, trois, quatre étapes, peu importe, mais nous voulons lancer aujourd’hui à Gand, l’union des marchés de capitaux sur une base volontaire et nous verrons quand est-ce que nous serons 27. Mais comme il est impossible de démarrer tout de suite à 27, démarrons à quelques un sur la base de trois propositions concrètes.
- D’abord une supervision européenne volontaire qui pourrait être exercée par l’autorité des marchés financiers européen. J’appelle donc les banques d’affaires, les bourses, les gestionnaires d’actifs à rejoindre cette supervision volontaire qui pourrait être exercée par l’autorité des marchés financiers européens. C’est une première proposition très concrète que je fais à tous les gestionnaires d’actifs, toutes les banques d’affaires, toutes Les Bourses européennes qui le souhaitent pour participer sur une base volontaire à cette supervision.
- Deuxième proposition très concrète, je propose que nous mettions en place un produit d’épargne européen avec les États qui le souhaitent. Lançons dès 2024 un produit d’épargne européen, dont nous définirons les caractéristiques, le rendement avec les États volontaires qui le souhaitent.
- La troisième proposition, mettons en place une garantie pour la titrisation de façon à ce que les titres arrêtent de peser sur le bilan des banques et que les banques puissent par conséquent prêter plus aux particuliers et prêter plus aux entreprises.
Voilà l’appel de Gand que je lance ce matin pour une union des marchés de capitaux volontaire avec les États qui le souhaitent, supervision européenne volontaire, produit d’épargne européen volontaire, titrisation volontaire pour les États qui le souhaitent, des banques qui le souhaitent et nous verrons combien d’États pourront nous rejoindre mais au moins nous ferons l’expérience concrète, dès 2024, de ce que permettra concrètement une union des marchés de capitaux pour briser cette première chaîne de la croissance européenne qui est le manque d’argent.
Vous voyez bien que les besoins d’investissement sont considérables. Il n’y a plus d’argent public. Il faut bien qu’il y ait d’investissements privés. Pour financer l’intelligence artificielle, pour financer la transition climatique qui demande des dizaines de milliards d’euros d’investissements chaque année. Il est temps que nous passions à autre chose. Il est temps que nous décidions. Il est temps que nous mettions en place cette union des marchés de capitaux pour financer les investissements colossaux dont nous avons besoin dans les années qui viennent.
La deuxième chaîne, ce sont les normes. J’appelle là aussi à une simplification drastique des normes européennes. Le continent européen doit pas être le continent des normes, il doit être le continent de la prospérité. Moins de normes, moins d’administration, moins de contrôle, plus de liberté pour les entreprises, plus de liberté pour les entrepreneurs, plus de liberté pour les start-ups, plus de liberté pour tous ceux qui créent la prospérité de la croissance. C’est la deuxième chaîne qu’il faut briser. Brisons la chaîne des normes pour ne retenir que les normes qui sont utiles pour l’environnement, qui sont efficaces et nécessaires et qu’on se libère de la sur-administration qui insupporte tous les citoyens européens et qui tuent la croissance européenne.

Enfin, la troisième chaîne, c’est le manque d’innovation. Il faut notamment sur l’intelligence artificielle qui va nous permettre de gagner en productivité et améliorer la croissance européenne, que nous soyons capables d’investir davantage sur les algorithmes, sur les supercalculateurs, sur les puces et semi-conducteurs, il faut que l’Europe investisse davantage. L’innovation doit libérer la croissance européenne, il ne faut pas qu’elle soit une chaîne pour cette croissance.
Vous le voyez, nous sommes en début d’année 2024. Je pense que maintenant que l’inflation est derrière nous, l’Europe doit prendre conscience que, si elle veut jouer sa partition au XXIè siècle entre la Chine et les États-Unis, il faut changer de logiciel. Le vieux monde est mort. Il y a un nouveau monde devant nous, si nous voulons dans ce nouveau monde, que l’Europe défende ses valeurs, sa place, ses intérêts économiques, il faut passer à autre chose. Il faut donner à l’Europe les moyens de sa prospérité et les moyens de sa puissance. C’est ce à quoi j’appelle ce matin à Gand.

> [Réduction du déficit public] Tout doit être mis sur la table. Mais ce que je constate, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’argent public disponible et que nous devons impérativement rétablir nos finances publiques. C’est ce que nous faisons avec le président de la République et le Premier ministre. Nous avons pris des décisions courageuses. Nous continuerons de prendre des décisions courageuses pour rétablir les finances publiques de la France. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu’il faut mobiliser l’argent qui dort. Vous avez en France 3 000 milliards d’euros disponibles, dont une grande partie dort et dont une autre partie finance la croissance en Asie et aux États-Unis. Est-ce que vous pensez vraiment que c’est acceptable ? Donc l’appel que je lance ce matin à Gand, c’est un appel pour union des marchés de capitaux volontaire qui va nous permettre de mobiliser cet argent privé dont nous avons besoin pour les investissements parce que l’argent public ne suffira pas. Bien sûr qu’il faut de l’argent public pour la transition climatique, nous en mettons beaucoup et nous continuons à en mettre beaucoup. Je rappelle que les investissements pour la transition climatique vont fortement augmenter en 2024, un peu moins que ce qui était prévu, mais ils vont fortement augmenter. Est-ce que ça suffira ? Non. Quelles sont les ressources disponibles ? L’argent privé, la mobilisation de l’épargne privée. C’est donc tout le sens de l’appel que je lance ce matin à Gant. Vous avez compris, il y a chez moi beaucoup d’impatience et que je ne viens pas à Gant rencontrer mes amis ministres des Finances pour taper la Causette. Je viens pour décider. Je pense que c’est la responsabilité des ministres des Finances. Je ne viens pas pour publier le 10e, 15e ou 20e communiqué sur l’union des marchés de capitaux dans lequel il n’y a rien ou presque rien. Je viens pour qu’on avance, qu’on décide et qu’on aime nos concitoyens.

> Chaque État est libre. Il est évident que nous voulons avancer avec l’Allemagne sur le marché de capitaux. Nous avons publié, avec mon ami Christian Lindner, une tribune appelant à l’union des marchés de capitaux dans le Financial Times il y a quelques semaines. Mais c’est bien quand les actes rejoignent les paroles
> Je voulais simplement faire le point sur les sanctions et le respect de l'ordre public économique.
Je rappelle qu'il y a un ordre public économique en France dont je suis le garant et qui vise à faire respecter tout simplement les lois qui s'imposent à tous les acteurs économiques.
Nous avons donc mobilisé 150 agents de la DGCCRF pour multiplier les contrôles par deux au cours des deux dernières semaines sur l'ensemble des grands industriels et sur les supermarchés. Nous avons réalisé à date 1 400 contrôles sur les 200 plus grands industriels et sur les 5 grands distributeurs.
Première conclusion que nous pouvons tirer, c'est qu'il y a 150 cas de non-conformité, notamment pour des retards dans la signature des contrats et pour non-respect des délais fixés par la loi EGalim. À ce titre, j'ai déjà notifié un certain nombre de pré-sanctions à tous les distributeurs ou industriels qui seraient en non-conformité par rapport au texte de la loi.
Nous avons un deuxième sujet que j'avais déjà mentionné à la réunion précédente qui sont les centrales d'achats européennes.
Nous avons eu l'occasion avec le ministre de l'Agriculture de rappeler hier à l'ensemble des acteurs de la distribution que les centrales d'achat européennes doivent respecter les lois nationales et qu'il n'y a pas de zone de non-droit parce qu'il y aurait une centrale d'achat européenne.
Un produit qui est vendu en France doit respecter les règles de la loi française, même si le produit a été négocié dans le cadre des centrales d'achat européennes.
Nous avons deux centrales qui n'ont pas respecté les dispositions de la loi Egalim. Nous avons donc lancé des pré-amendes, elles ont été prononcées le 19 février très précisément, pour des montants qui se chiffrent en dizaines de millions d'euros sur ces deux centrales d'achat européennes.
Les deux centrales d'achat européennes ont désormais deux mois de contradictoire pour faire valoir leurs arguments. Au terme de ces deux mois de contradictoire, les sanctions à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros sur ces deux centrales d'achat européennes seront définitives.
Enfin, un dernier mot sur l'Origine France. Vous savez, toute l'importance que nous attachons avec le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture à ce sujet. Nous serons intraitables aussi sur ce sujet-là. La fraude à l'Origine France, c'est à la fois une tromperie des consommateurs et c'est une tromperie et un vol des producteurs.
Nous avons donc mené 10 000 contrôles sur l'Origine France. 1 000 établissements ont déjà été contrôlés, 372 établissements ne respectent pas le label Origine France ou font de la tromperie sur cette marchandise.
Je notifierai donc les premiers procès-verbaux dans les prochains jours. Je tiens juste à rappeler aux différents acteurs économiques que ne pas respecter l'Origine France et des règles qui s'appliquent à cette Origine France, c'est une pratique commerciale trompeuse qui est passible d'une sanction pénale qui peut atteindre 10% du chiffre d'affaires des entreprises concernées.
Je le redis, nous serons intraitables sur le respect de cette Origine.

 

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Grace à la mobilisation de la France, de l'Allemagne, de la Belgique et d'Europol, démantèlement d'un réseau international de passeurs organisant des traversées en "small boats" vers le Royaume-Uni. 18 trafiquants devront en répondre devant la justice. Depuis la loi immigration, le trafic de migrants est devenu un crime puni de 20 ans de prison.

> « L’Imam » radical Mahjoub Mahjoubi vient d’être expulsé du territoire national, moins de 12h après son interpellation. C’est la démonstration que la loi Immigration, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n’aurait pas été possible, rend la France plus forte. Nous ne laisserons rien passer.

> Grâce au remarquable travail des gendarmes de la Section de Recherches d’Orléans, 6 hommes se livrant à l’échange de fichiers pédopornographiques via une messagerie sécurisée ont été interpellés. Le nombre de victimes s’élève à 120.

 

Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Produire mieux, produire plus, produire Français. Face aux pénuries de médicament, la relocalisation s'impose comme une nécessité pour la santé de nos concitoyens.

> Protéger les plus fragiles est au cœur de notre action. Pour les personnes de 60 ans et plus, l'État s'engage en luttant contre le virus responsable de la bronchiolite.

> À Mayenne  pour une visite de nuit chez GSK qui a accru ses capacités de production d’antibiotiques pour lutter contre les pénuries. Merci aux équipes. L’État s’engage sur la relocalisation et sur la souveraineté industrielle.

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Elle était professeure d'espagnol au lycée à Saint-Jean-de-Luz . Elle était passionnée par son métier. Et par la danse aussi. Elle s’appelait Agnès Lassalle. Mortellement blessée par un élève il y a un an, nous n’oublions pas et pensons à sa famille, ses collègues et ses élèves.

> Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse Mélinée. La France honore son courage, son sacrifice et ceux de tous ses camarades résistants. Ces Français de préférence donnèrent leur vie hier pour “la douceur de la liberté”. La patrie leur est reconnaissante, à jamais.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Prairies, mesures agro-environnementales, haies, suites de la tempête Ciaran, installation des jeunes, simplification et cohérence des réglementations : J’avais pris l’engagement d’y travailler et de revenir en Bretagne, dans le Finistère, pour rendre compte des avancées. Ce point d’étape était nécessaire pour montrer les actes du gouvernement et donner confiance au monde agricole sur les solutions que nous allons déployer à court, moyen et long terme. Avec un mot d’ordre : le travail que nous avons engagé, accéléré ne s’arrêtera pas au Salon international de l’Agriculture. Je serai garant de la continuité dans l’effort, notamment :
- Avec le travail de simplification engagé, qui doit être poursuivi, sur la base des 2500 propositions remontées du terrain, pour traduire les attentes exprimées ;

- Avec le projet de loi, qui fixe un cap clair sur la souveraineté alimentaire, l’orientation et la formation, l’installation et la transmission, et qui vient traduire les premières mesures de simplification, sur l’eau, l’élevage ou la haie ;
- Sur le revenu agricole, pour lutter pied à pied contre les tentatives de contournement des lois ÉGAlim ;
- Au niveau européen, après les avancées obtenues sur les jachères : je serai dès ce lundi à Bruxelles, pour évoquer les simplifications à mener au niveau européen, en particulier sur les prairies permanentes. Nous avons besoin d’un système qui ne soit pas figé, et tienne davantage compte des réalités du terrain. Enfin sur les dispositifs d’aide Ciaran et sur MAEC, l’Etat comme je m’y étais engagé est au rendez-vous des engagements pris.

> Aux côtés de Gabriel Attal, nous avons présenté le projet de loi de souveraineté, d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture, et de simplification de l’exercice des activités agricoles. C’est à partir de ce que nous avons entendu sur le terrain que nous avons souhaité l’enrichir.
Le cap est clair :
- Assurer le renouvellement des générations et l’avenir de notre agriculture ;
- Atteindre notre objectif de souveraineté alimentaire, intérêt fondamental de la Nation.
Les mots d’ordre sont simples : renouveler, former, accompagner, simplifier. Ce projet de loi sera, comme nous nous y étions engagés, transmis au Conseil d’État avant la fin de semaine. Nous continuerons d’avancer pour répondre aux attentes des agriculteurs.

> Les agriculteurs attendent qu’on continue de dérouler les annonces faites par le Premier ministre et le président de la République. Ils ont la volonté d’une fierté retrouvée, dans le dialogue, avec nos concitoyens. Cela n’exclut pas des discussions potentiellement rugueuses mais il vaut mieux se mettre autour d’une table, parler, trouver des solutions, comme on le fait plus précisément depuis quatre à cinq semaines, pour essayer de trouver les voies de la simplification, de la souveraineté et de l’installation. C’est un salon studieux, en tout cas pour le gouvernement, dans la ligne définie par Gabriel Attal, à savoir : répondre complètement à un certain nombre d’interrogations. 

> [Nouvelle loi EGalim] Pour le côté français, le Premier ministre a annoncé une mission parlementaire qui va se dérouler dans quelques mois, pour avoir un texte au mois de juillet. Difficile de vous donner les contours du texte à date. Cette loi succède à la loi Descrosailles. L’idée est d’explorer trois sujets : celui de la négociation en marche avant, c’est-à-dire comment faire pour construire des prix à partir de la matière première agricole, et arrêter de négocier avec le distributeur tant que cette base n’est pas solidifiée avec le producteur. Ensuite, de renforcer la place des indicateurs interprofessionnels dans la construction du prix. Enfin, de saisir les parlementaires pour lutter contre les centrales d’achat européennes détournant la loi française. Pour le côté européen, c’est un temps plus long. On est en train d’essayer de construire une alliance avec d’autres pays européens pour pousser l’idée d’une loi EGalim européenne. C’est un travail à la fois de conviction et de fond. 

> Les mesures de soutien à l’élevage, sur les dispositifs fiscaux et sociaux, représentent 150 millions d’euros. C’est une mesure apportant de la trésorerie, dès 2024. La mesure sur le GNR, visant le remboursement avec anticipation, la défiscalisation, représente 230 millions d’euros, versés entre février et mars, c’est une mesure de trésorerie. On répond, filière par filière, aux crises qui sont devant nous. 
Une mesure unilatérale de trésorerie, à l’aveugle, n’est pas du tout opérante, et c’est reporter le problème à un an plus tard. La question est plutôt de se battre sur la question de la rémunération. 

> La crise de l’agriculture qui s'est exprimée elle vient de loin, elle vient à la fois parfois d'éléments conjoncturels, je pense à la crise bovine, je pense à la crise viticole, mais elle vient aussi d'éléments plus structurels qui sont des sujets de simplification et d'incompréhension, au fond, du monde agricole, de ce que sont les règles qu'on leur fixe et de caps qu'on leur donne, donc je ne crois pas que le monde agricole aimerait beaucoup qu'on dise simplement c'est un coupe-feu, on passe le salon et on fait comme avant après, c'est exactement l'inverse qui est notre volonté. Simplement il y a des mots qui ont été posés, des actes qui ont été annoncés, et il n'est pas anormal qu'avant le salon, avant ce moment où c'est la rencontre des professionnels agricoles, du monde agricole, avec les citoyens, mais aussi avec les responsables publics, qu'on puisse dire là où on en est et ce qu'on a fait, et j'ai dit depuis le début qu'il y aurait avant le salon, pendant le salon, et énormément de choses aussi après le salon. La question de la rémunération elle est quand même encore devant nous, la question de la simplification, même si on a posé un certain nombre d'actes, parce qu'il faut montrer et faire confiance, et qu'on puisse nous faire confiance.

 

Rachida Dati, ministre de la Culture
> [Agressions sexuelles dans le cinéma français] Aujourd'hui, c'est tout un système qui prend conscience de son aveuglement collectif, un aveuglement qui a duré des années
Judith Godrèche a dit des choses tellement simples. Elle a dit: «J'étais une enfant. Vous avez tout vu et personne n'a rien dit, personne ne m'a tendu la main».
Ce n'est pas une réalité que je découvre aujourd'hui. Ce n'est pas pour rien que je suis devenue magistrat. Je crois à la justice. Il faut que ces crimes, quand ils ne sont pas prescrits, ce qui est malheureusement souvent le cas, soient punis.
La liberté de création est totale, mais ici, on ne parle pas d'art, on parle de pédocriminalité. Avoir une relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans est un crime.
C'est une remise en question profonde qui s'ouvre pour le cinéma français."

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> [Economie de guerre en France] Oui, en partie. Notre industrie a basculé dans un modèle économique qui lui permet de produire plus vite et en quantité pour un pays en guerre qu’est l’Ukraine. [C’est le cas] en partie seulement, parce que c’est inégal en fonction des types de munitions, des types de matériel, des entreprises.
On voit bien que le segment terrestre et [celui des missiles] ont repris de l’avance en matière de capacité à produire. C’est vrai pour les canons Caesar, pour les obus de 155 millimètres – même si nous sommes encore très loin de ce que nous attendons – et pour les missiles courte portée de défense solaire Mistral.
Mais cela pose aussi des questions plus redoutables d’organisation des processus industriels, de gestion des stocks, de rapport à la commande et à l’exportation. Je rappelle que notre modèle d’industrie de défense qui date du général de Gaulle repose sur un modèle de souveraineté. Mais pour qu’il soit équilibré, il repose évidemment sur des réussites à l’exportation.
La guerre en Ukraine a effectivement remis au goût du jour, malheureusement si j’ose dire, l’artillerie, la défense sol-air dans des contextes d’attrition très forte. Les Russes mènent des frappes dans la profondeur, multiples et récurrentes, et sollicitent donc beaucoup les stocks. On retrouve justement un modèle qu’il faut stresser, c’est ce que nous faisons actuellement.

> Clairement, nous sommes dans les fameux dividendes de la paix. De fait, c’est plus facile de détruire de la valeur que d’en recréer, on le voit bien. Le Covid, d’ailleurs [nous a réveillé sur le sujet] des dépendances à l’égard d’un certain nombre de pays, notamment en terme de poudre, de munitions de petits calibres.
C’est pour ça que je mène des opérations de relocalisation. Il y a pas d’économie de guerre, et cela repose beaucoup sur les industries de défense, sans stratégie de gestion des matières premières. On se souvient que pendant le covid19, parce qu’il y avait des routes maritimes interrompues, la défense française recevait un certain nombre de composants clés pour des équipements militaires conventionnels qui pouvaient venir d’Asie du Sud-est. C’était complètement délirant.
Une usine de production de poudre va rouvrir à Bergerac (Dordogne), ce qui va permettre de créer 150 emplois, et de fabriquer 150.000 munitions de type obus de 155 millimètres à terme chaque année. Mais c’est un travail qui prend du temps et qui ne peut pas se faire du jour au lendemain.

> [Aide à l’Ukraine] La réalité, c’est que la France a livré deux types de matériel. Des matériels encore opérationnels mais vieillissants, et dont on a précipité le retrait de l’armée de Terre ou de l’armée de l’Air française au profit d’une génération nouvelle, produite par des industriels français.
Objectivement, c’est une opération gagnant-gagnant pour l’Ukraine et la France. Toutefois, quand vous livrez du matériel non complètement amorti parce qu’encore efficace et que vous précipitez l’acquisition [de matériels neufs], par définition, ça présente quand même un petit effort pour le contribuable. Ce n’est pas une perte sèche.
Des matériels neufs ont été donnés à l’Ukraine et appellent un recomplètement dans le stock neuf des armées. Le fameux canon Caesar de Nexter est encore une fois de plus un bon exemple, puisqu’il y a pratiquement un doublement voire un triplement de la production de ces canons chaque mois.
Les canons Caesar donnés à l’Ukraine et prélevés sur les régiments d’artillerie de Canjuers dans le Var font l’objet actuellement de livraison. On voit bien que 2 ans plus tard, on est capable de recompléter, c’est une bonne nouvelle.

> Imaginez un modèle d’armée employée dans une mission extérieure. Tout d’un coup, vous découvrez que celui qui vous vend des armes ne veut plus ou ne peut plus vous les vendre parce qu’il a été mis en défaillance. La philosophie de notre modèle est qu’on doit avoir en maîtrise politique et économique la capacité à produire ce dont nos armées ont besoin.  D’ailleurs au risque d’être provocant, je rappelle qu’il reste encore un arsenal dans l’État qui produit de A à Z une munition particulière : la direction des applications militaires du CEA pour nos ogives nucléaires.

> Une victoire russe ou une victoire ukrainienne, ça ne se vaut pas : la sécurité de l'Europe passe par une victoire ukrainienne.

> La Russie joue avec les seuils en matière d'agressivité : il y a un mois, en mer Noire, dans une zone internationalement libre, des opérateurs russes ont menacé d'abattre des avions français.

> La France livre du matériel militaire à l'Arménie, un pays ami, avec un propos purement défensif.

> En Arménie, première visite d’un ministre de la défense. Pour rehausser la coopération de défense au niveau de la relation d'amitié profonde entre nos 2 pays. Pour aider l'Arménie à moderniser son armée, défendre sa souveraineté, son territoire et ses populations civiles.

 

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de Renaissance
> Au G20 au Brésil, j’ai rappelé la conviction de la France : ceux qui veulent diviser artificiellement le Nord et le Sud n’apportent aucune solution à nos défis communs. Sur les crises internationales comme sur la gouvernance mondiale, la France travaillera avec tous.

> Face à la crise dramatique dans l’Est de la RDC, j’ai appelé mes homologues de RDC et du Rwanda: il est urgent d'œuvrer à la désescalade et de mettre fin à l'offensive du M23.   La France reste mobilisée pour la paix dans les Grands Lacs.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> [Mouvement des agriculteurs] Je crois qu'il y a un ras-le-bol qui s'est exprimé par rapport à des empilements normatifs, par rapport à des baisses de revenus. Et en l'espace de quelques semaines, ce sont 32 chantiers… 62 chantiers (pardon) qui ont été ouverts ; 32 qui ont déjà été refermés parce que les résultats ont été obtenus et une trentaine qui se poursuivent. (…)
Pendant des années, les agriculteurs ont parfois eu le sentiment qu'ils parlaient à des murs, des murs de normes, des murs de difficultés dans leurs relations avec la grande distribution. Et on est à quelques heures d'un moment qui, tous les ans, est l'occasion pour la grande famille de l'agriculture au sens large, de se retrouver, qu'il y ait des attentes après les annonces qui ont été faites, elles sont légitimes… Qu'on soit en train de travailler pour faire en sorte que ces attentes, elles soient comblées, c'est exactement ce que nous faisons.

> Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, 30% de ce que nous mangeons, on l'importe. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'écologie. Se dire qu'on fait venir de loin des choses qu'on pourrait cultiver ici parce qu'on a les terres, parce qu'on a les femmes, parce qu'on a les hommes, parce qu'on a le climat, c'est un échec pour l'agriculture, mais c'est aussi un échec pour l'écologie. Si à force de prendre des règles, on met sous cloche une partie du pays et que cela aboutit à ce qu'on contribue à de la déforestation ailleurs.

> Il faut faire en sorte d'éviter que l'écologie finisse par s'opposer à l'écologie. Il y a des cas dans lesquels on a besoin de préserver des règles environnementales. Quand il est question de santé en particulier, il y a des lignes rouges. Il y en a d'autres où on a fini par mettre des choses qui sont tellement complexes qu'à la fin, l'écologie est sur du pair. Et je prends un exemple qui a été au cœur d'une partie des débats, les haies ; Tout le monde sait que les haies, c'est super ; c'est des corridors écologiques, c'est des réservoirs de biodiversité, c'est des lieux qui permettent de stocker du carbone. On a tellement de réglementation (quatorze) que chaque année nous perdons 20 000 kilomètres de haies. Moi, si à la fin, une règle, elle aboutit à ce qu'on s'éloigne de l'objectif, on a le droit de s'interroger sur la pertinence de la règle.

> On va se dire les choses de manière très claire. La France s'est engagée dans un plan de baisse des phytos. Qu'on raisonne en Européens sur un sujet de santé et sur un sujet agricole, non seulement ce n'est pas absurde, mais c'est même assez logique. Au nom de quoi on interdirait des produits en France et on laisserait entrer des produits qui viendraient d'Allemagne, d'Italie ou de plus loin, qui contiendraient ces produits dont on pense qu'ils ne sont pas bons pour la santé. Ce serait une grande hypocrisie. (…)
Et il faut comprendre qu'on a deux débats. On a un débat sur combien de pesticides on utilise et on en a un autre sur la dangerosité de ces pesticides. Moi, j'aimerais que pour la clarté du débat, tout le monde commence par reconnaître qu'au cours de ces cinq dernières années, dans ce pays, conformément aux engagements du Président de la République, nous avons éradiqué 97% des pesticides les plus dangereux, ce qu'on appelle les CMR 1. Et donc, une partie du débat y porte sur le fait de savoir s'il faut moins de pesticides ou s'il faut d'abord faire en sorte qu'il y ait moins de pesticides dangereux. Très clairement, on peut faire les deux. Et avec l'indicateur européen, on objectivera la situation par rapport à nos voisins. Ça ne nous empêchera pas de continuer à regarder d'où on vient sur l'usage global.

> Le Président de la République n'a jamais esquivé les sujets agricoles. Il va tous les ans au salon. Il prend toujours le temps de dialoguer, de discuter avec les agriculteurs. J'ai cru comprendre qu'effectivement, il était dans une optique, cette année, qui consistait à laisser encore plus de place au débat compte tenu du contexte. Il est attaché à ce secteur d'activité qui est crucial, pas seulement pour notre économie, mais aussi pour notre identité. Et je pense qu'il aura une parole forte.

> On était censé augmenter de près de 2 milliards d'euros les crédits de MaPrimeRénov. Donc, en disant «on fait 1 milliard de moins», en fait, on fera moins de plus, mais on fera bien 1 milliard de plus que l'année dernière. On est donc bien en train d'accélérer sur MaPrimeRénov.

> J'ai entendu que l'écologie est la variable d'ajustement d'une partie des coupes budgétaires. Pour l'année 2024, il y a 10 milliards de hausse globalement sur l'écologie qui était inscrite dans le budget.
Au lieu de 10, la hausse ne sera que de 8, compte tenu des coupes budgétaires parce que nous devons tenir compte d'une situation économique qui se dégrade. On va faire en sorte d'abord de simplifier le dispositif. Et je vais être clair avec vous. Début mars, avec la CAPEB et la FFB, nous finaliserons un dispositif qui va nous permettre de simplifier une partie de MaPrimeRénov parce qu'en 2023, on n'a pas dépensé tout l'argent que nous avions.
On maintient l'objectif. Nous ne ferons pas 200 000 rénovations performantes en 2024. Pas à cause de la baisse budgétaire, parce que les résultats sur l'année 2023, où on en espérait aux alentours de 100 000, ils sont plutôt aux alentours de 70 000. Et pourquoi on en a fait 70 et pas 100 ? Pas parce qu'il n'y avait pas d'argent, parce que les règles, elles étaient tellement complexes qu'on a eu des difficultés à trouver assez de ménage. Donc cette année, nous simplifions pour augmenter le nombre de recours, pour écouter le retour de ce que nous disent les artisans et les professionnels du bâtiment…

> [Elections européennes] Le plus important, au-delà de la femme et de l'homme qui sera choisi, c'est qu'on entende la voix de ceux qui disent qu'on a besoin d'Europe. Le concours de, à savoir qui tape le plus fort sur les institutions européennes, il a commencé de tous les côtés. Dans le contexte que nous connaissons, avec la guerre en Ukraine, avec la situation géopolitique au Proche-Orient, avec le retour possible de TRUMP aux Etats-Unis, avec les enjeux diplomatiques liés au dérèglement climatique, on a besoin d'Europe. Et aujourd'hui, on entend tous ceux qui vous expliquent qu'il faut moins d'Europe, moins d'Europe, moins d'Europe. Si on avait moins d'Europe, dans quelle situation on serait ? Que ce soit sur le plan agricole, que ce soit sur le plan géopolitique, que ce soit sur le plan y compris de notre sécurité ?

> Partout sur le territoire national, nos agriculteurs vivent les conséquences du réchauffement climatique. Ils en sont, également, les premières victimes. Nous serons à l’écoute dans la durée pour soutenir nos agriculteurs.

> Interdire des produits phytosanitaires dangereux en France alors qu'on les laisse entrer depuis l'Allemagne ou l'Italie, ce serait d'une grande hypocrisie

 

Prisca Thevenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement
> Au sein du gouvernement, tout nous oppose au RN [...] Nous n'avons rien en commun avec le RN, maintenant un parlementaire du RN a autant de droits qu'un parlementaire de LFI. Nous devons respecter qu'ils siègent à l'Assemblée nationale.

 

Aurore Bergé, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations.
> D'ici 10 ans, la moitié des chefs d'exploitation agricole partiront à la retraite. Féminiser la profession, c'est aussi la renouveler ! Et donc garantir à toutes les agricultrices les mêmes droits qu'à toutes les femmes.

 

Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics
> Il faut s'adapter à la nouvelle conjoncture internationale. Vous avez la guerre en Ukraine. Le ralentissement chinois a un impact aussi sur l'activité économique en Europe. Donc on révise notre croissance. Mais je le dis, notre croissance, elle reste forte à 1%, bien plus forte que nos voisins européens. Regardez, l'Allemagne est rentrée en récession l'année dernière. Elle aura un faible taux de croissance cette année. Et le Royaume-Uni rentre en récession. Nous, nous résistons, mais nous devons nous adapter à cette nouvelle donne économique. On a moins de recettes : d'impôt sur les sociétés, cotisations, impôt sur le revenu, TVA ; et donc il faut qu'on s'adapte très vite en baissant nos dépenses et en faisant 10 milliards d'euros de dépenses uniquement - et je le dis très clairement sur l'État et ses opérateurs - on ne demande pas d'effort aux Français, on va prendre sur nos épaules le soin de faire ces économies pour éviter de laisser les finances publiques dériver.

> On réindustrialise le pays. On est le pays qui accueille le plus d'investissements étrangers internationaux en Europe. On a baissé la fiscalité sur les entreprises qui investissent donc on a des fondamentaux extrêmement solides. Et c'est la raison pour laquelle d'ailleurs, on résiste beaucoup mieux que tous les autres pays européens. Et donc jusqu'en novembre, notre prévision, elle était plutôt en ligne avec celle de la Commission. Et on a constaté en fin d'année – c'est vrai – qu'il y a une forme de ralentissement et on n'a pas hésité, avec Bruno Le Maire, à dire tout de suite: baisses des recettes ; on revoit notre prévision de croissance et du coup, on revoit aussi nos dépenses, on ajuste notre budget.

> Les Français peuvent tout à fait comprendre que quand on a moins de recettes, il faut dépenser un peu moins. Et c'est vraiment le sens de ce plan et je le redis, très concentré sur l'État, tout le monde est mis à contribution. Il n'y a pas d'immunité budgétaire, les efforts sont partagés et on s'ajuste pour tenir cet engagement.

> C'est un enjeu de justice de baisser nos déficits publics. Nous avons protégé massivement les Français, l'économie, les collectivités territoriales. Notre responsabilité après ces crises, c'est de réduire nos déficits aussi pour faire face aux crises de demain. Et donc notre trajectoire et notre engagement est maintenu.

> On a une économie forte et on va continuer les réformes. Pourquoi on lance une loi sur la simplification pour les entreprises ? On veut les encourager à investir, à créer des emplois. Pourquoi il y aura un nouveau projet de loi sur l'industrie verte ? On veut accélérer sur la réindustrialisation.

> Entre cette année et l'année prochaine, on augmente de 10 milliards d'euros les crédits en faveur de la transition écologique. 1,6 sur les transports ferroviaires, les RER métropolitains. Plus d'un milliard sur l'agriculture et sa conversion à la transition écologique. Sur la biodiversité, sur la gestion de l'eau. Et donc, dans cet effort-là, effectivement, on va prendre 1 milliard sur MaPrimeRénov'. Mais le reste, notre ambition de transition écologique, il est là, elle est là, cette ambition.

> Aujourd'hui, il n'est pas question de revoir la fiscalité, puisqu'on est au début de l'année. Il y aura un débat sur le projet de budget de l'année prochaine. Moi, ce qui m'importe c’est qu’il faut aller chercher des recettes supplémentaires. Il y a des recettes supplémentaires à aller chercher, déjà en appliquant la fiscalité telle qu'elle existe. (…)
La fraude. Moi, je mets en oeuvre un plan qui a été initié par mon prédécesseur, Gabriel ATTAL, et depuis le 1er janvier, on a 18 mesures supplémentaires pour mieux lutter contre la fraude fiscale, douanière, sociale, les enquêtes sur Internet, les aviseurs fiscaux, le délit d'incitation à la fraude fiscale et sociale. Vous savez, juste la fraude fiscale, on a récupéré plus de 11 milliards d'euros. Donc oui, il faut déjà s'assurer que personne n'échappe à l'impôt tel qu'il est, aujourd'hui.

> On a réussi dans ce budget, à faire quelque chose qui était attendu de longue date, c'est l'impôt minimal pour les sociétés. Aucune société ne peut échapper à un taux minimal inférieur à 15%. C'est une grande avancée internationale, un accord de l'OCDE. Nous, on est très favorables, et on l'a dit d'ailleurs avec Bruno LE MAIRE, à ce qu'on ait une réflexion comparable au niveau européen et international pour s'assurer que les plus fortunés n'échappent pas à l'impôt. C'est ça ce que nous devons arriver à porter ensemble.

 

Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention
> Il faut mettre sur de bons rails le système de santé (...) l'accès au soin des Français c'est mon obsession chaque matin.

> [Lutte Désert médicaux] Il faut revaloriser, mieux rémunérer la consultation (...) travailler différemment avec des infirmières et infirmiers qui occupent une place nouvelle, bref qu'on travaille en équipe.

 

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> [Pesticides] Pourquoi la France serait-elle la seule à avoir un indicateur qui serait différent du reste de l'Europe ?

> Nous avons à mener un important travail de simplification pour tenir compte de la réalité du terrain. Il faut aussi savoir balayer devant notre porte. 

> Sans lois Egalim la rémunération, notamment des éleveurs laitiers, ne serait pas celle qu'elle est aujourd'hui, mais on le voit aujourd'hui dans des conflits qui ont lieu, on a vu hier les tensions autour de l'entreprise Lactalis, on ne va pas assez loin, et l'enjeu de cette nouvelle loi c'est de tirer les enseignements des précédentes, on nous dit c'est bien ce que vous avez fait, ça a permis d'apporter du revenu aux agriculteurs, mais ce n'est pas parfait d'abord parce qu'il y a des stratégies de contournement, il y a des tricheurs, et ces tricheurs, il faut que ce soit très clair, que la fête est finie et que maintenant ils doivent respecter la loi, mais surtout qu'ils ne doivent pas utiliser les ambiguïtés de la loi pour différer son application. (…)
Toutes les professions aujourd'hui, qui dépendent d'Egalim, je pense notamment à la filière viande, n'ont pas encore complètement établi ces indicateurs du prix, et du coup ça rend moins opérant le fait de construire un prix sur la base de ces indicateurs de prix. Je rentre un peu dans la technique et je m'en excuse, mais ce qu'il faut comprendre à la fin c'est que nous voulons donner du revenu aux agriculteurs, les trois précédentes lois ont permis de rééquilibrer le rapport de force entre agriculteurs, industriels, grande distribution, la grande distribution continue à contourner, en tout cas certains d'entre eux, à contourner le système, et donc nous serons absolument dans la sanction et nous ne laisserons pas faire ces contournements.

> Aujourd'hui vous avez un dispositif de médiation qui a permis de rendre de l'argent à certains agriculteurs dans des phases d'instruction entre rémunération des agriculteurs et rémunération des industriels, vous avez un nouveau système qui est un arbitrage, qui est également en cours pour obtenir des résultats, donc on gagne des euros, euro par euro, entre les agriculteurs et les industriels, et les industriels…

> On a énormément de travail à faire sous l'angle de la simplification, et que ça, on doit balayer devant notre porte, qu'effectivement, on a tendance à vouloir, parfois, depuis Paris, parfois même dans les services déconcentrés, à faire des choses qui sont trop précises, trop imposées sans tenir compte de la réalité du terrain. (…)
Je vous donne un exemple sur les haies, qui est un sujet qui peut paraître anecdotique. En fait, c'est un sujet très important en matière de biodiversité. C'est un sujet très important en matière d'énergie, puisque les haies peuvent fournir du bois énergie, et c'est un sujet important pour les agriculteurs. Les agriculteurs sont soumis à douze régimes différents de haies. Il y a des moments où ils ne peuvent pas couper. Il y a des moments où ils peuvent couper, c'est incompréhensible. Et là, effectivement, il faut faire notre mea culpa, il faut balayer devant notre porte, et c'est ce que nous faisons dans le projet de loi d'orientation pour avoir un seul régime. C'est le fruit souvent de lois qui se sont sédimentées les unes sur les autres. A nous de rendre tout ça beaucoup plus simple. On ne va pas le faire d'ici le Salon de l'agriculture, On a déjà fait des choses, mais c'est un travail qui doit se continuer. Et l'engagement qu'a pris le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture, c'est que tous les mois, tous les mois, à partir de maintenant, on va revisiter toutes les simplifications que nous devons faire pour faciliter la vie des agriculteurs.

> Ce que fait l'indicateur européen, que ne fait pas l'indicateur français, c'est qu'il mesure le risque de chaque pesticide. Et donc, il pondère les pesticides qui sont les plus dangereux, ceux dont on sait qu'ils portent atteinte à la santé humaine, et ceux dont on sait qu'ils portent atteinte à la biodiversité, plus fortement que des pesticides sur lesquels, soit, nous avons le sentiment qu'ils sont relativement anodins, soit, nous n'avons pas suffisamment d'informations pour vraiment les positionner. Donc, c'est un indicateur de risque et qui, à ce titre, est plus puissant. Et vous pensez bien que c'est un indicateur qui a été réalisé par des scientifiques au niveau de l'Europe. Pourquoi la France serait la seule à avoir un indicateur qui serait différent du reste de l'Europe ? Comment se comparer si on veut être européen, si on veut avoir une agriculture européenne, si on n'a pas le même indicateur que les autres ? (…)
Je crois que le Premier ministre a été très clair sur ce sujet, et que ce que nous voulons faire, c'est prendre l'indicateur qu'utilisent tous les pays européens, et qui a en plus une valeur importante, c'est de mesurer le risque, la réalité du risque des pesticides que nous utilisons. Qui sait aujourd'hui que nous avons réduit en France, que les agriculteurs, puisqu'en l'occurrence, c'est eux qui sont en charge de cela, qu'ils ont réduit en France de 93 %, de 93 %, les pesticides qui sont considérés comme les plus dangereux, qui le sait, ces dernières années ? Et c'est ça qui compte. Au fond, ce qui compte pour nous, c'est de préserver la santé des agriculteurs, parce qu'ils sont quand même en première ligne quand ils dépendent des pesticides. Et c'est de préserver la santé de notre biodiversité et la qualité de l'eau que nous buvons.

> Les masques tombent. Encore une fois, le Rassemblement national a ripoliné la surface, mais ils ont toujours le même fonds de commerce, et c'est pour cela que nous continuerons à nous battre contre les idées du Front National, quand ils en ont, je vais prendre un exemple, sur l'agriculture je n'ai toujours pas compris ce que proposait le Rassemblement national, j'ai bien compris qu'il surfait sur les peurs, j'ai bien compris qu'il y avait des jours pairs où ils étaient pour la PAC et les jours impairs où ils étaient contre la PAC, mais je n'ai pas compris quelles étaient les propositions du Rassemblement national pour permettre aux agriculteurs de vivre plus dignement et pour permettre à notre agriculture de faire sa transition agroécologique.

 

Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe
> Pour les élections européennes, il y a ceux qui bossent et ceux qui s'agitent. En 5 ans au Parlement européen,, le bilan de Jordan Bardella c'est 0 rapports et 21 amendements pour changer la vie de nos concitoyens. De notre côté, Stéphane Séjourné, c'est 1313 amendements, soit 600 fois plus.

> [Aide à l’Ukraine] Notre soutien est continu, il est constant et il est en progression : 1,7 milliard il y a deux ans, 2,1 milliards l'année dernière, et 3 milliards cette année. un engagement de sécurité sur dix ans.

> Guerre der Poutine contre l’Ukraine] Tout le monde sait parfaitement que si l'Ukraine venait à tomber - et nous ferons tout pour que ça ne soit pas le cas - la Russie de Vladimir Poutine déplacera la ligne de front vers l'ouest.

> [Agriculture et Europe] Depuis 5 ans nous avons fait prendre un certain nombre de virages à l'Europe, notamment écologique avec le Pacte vert.

> L'accueil de produits ukrainiens sur le marché européen -qui est légitime- doit se regarder point par point, car on ne peut pas déstabiliser certains pans de l'agriculture française, on doit faire tout cela de manière ordonnée. 

> J'entends beaucoup de commentateurs ces derniers temps dirent que «mais vous avez attendu les manifestations agricoles pour agir» Je veux rappeler que 6 mois après la première élection d'Emmanuel Macron en 2017, le gouvernement déposait un projet de loi pour protéger la rémunération des agriculteurs : c'est EGAlim. Alors ça n'a pas empêché la crise, mais essayez d'imaginer dans quelle situation nous nous trouvions si nous n'avions pas adopté cette première loi dès 2018 et une deuxième en 2021.

> Qu'est-ce qu'on fait contre les centrales d'achat qui s'installent ailleurs qu'en France ? la réponse c'est la multiplication des contrôles, c'est une mission d'information qui vient d'être lancée, qui va permettre d'inventorier les faiblesses de cette loi. Et puis c'est l'extension au niveau européen de principe qu'est EGAlim, c'est à dire le poids donné aux agriculteurs dans la négociation du prix, pour protéger leur rémunération et les contrôles par une force d'intervention sanitaire. 

> Si la menace russe est d'abord militaire, elle est aussi très largement informationnelle. Les multiples attaques russes contre notre démocratie ou ses représentants politiques, en France et chez nos voisins européens, montrent que Vladimir Poutine mène une guerre communicationnelle en pénétrant régulièrement les réseaux sociaux grâce à des comptes de propagande afin de déstabiliser des moments politiques essentiels à la vie démocratique.

> Je souhaite ériger un bouclier démocratique pour protéger le s élections européennes. J'ai demandé cette semaine à la Commission européenne d'obtenir un engagement ferme de la part des plateformes pour faire en sorte que si une situation comme celle-ci devait se produire, que les plateformes neutralisent un contenu diffusé pendant la période électorale.

 

Marina Ferrari, secrétaire d’Etat chargée du Numérique
> Favoriser, partout, l'accès au numérique est plus qu'une question d'égalité entre les territoires : c'est une question d'égalité entre les citoyens. Sur l'accès à la fibre comme sur la téléphonie, les engagements pris par Emmanuel Macron et Gabriel Attal seront tenus.

> Le numérique accessible partout et pour tous : voilà ma feuille de route.

> Réduire la fracture numérique, c'est aussi permettre à tous les citoyens de maîtriser les outils numériques. 4 000 conseillers numériques y travaillent

 

Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire
> Il faut faire comprendre à cette jeunesse qu'il se passe des choses, il y a des heures sombres actuellement dans le monde, et je crois que faire comprendre à la jeunesse que ça existe, c'est aussi leur faire vivre des moments tels que la veillée et puis la panthéonisation de Missak Manouchian. (…) Il y a une part de la génération qui n'apprend que par les réseaux sociaux. Vous savez très bien que sur les réseaux sociaux, vous trouvez de tout. Des choses qui sont bien et des choses qui ne sont vraiment pas bien. (…)
Et donc, il faut qu'on arrive à leur faire comprendre qu'il y a eu des actes nazis, qu'aujourd'hui il y a le terrorisme qui est à nouveau à nos portes et qu'il est important aussi qu'ils se fassent un peu leur avis, qu'ils apprennent aussi à résister face à de tels actes.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Mon but est de travailler à contrer la dérive qui conduit au divorce absolu, qui paraît irréversible, entre les pouvoirs et la base – la province, qui paraît comme de plus en plus loin, le monde rural, les banlieues, les métiers, les citoyens.Ce grand divorce, j'ai l'impression qu'on s'y habitue ou qu'on le considère comme une fatalité : pas moi ! Deux voies étaient possibles : assumer une responsabilité gouvernementale dans un secteur difficile ou affirmer politiquement un projet de réconciliation que je juge vital. La première option s'étant avérée impossible, c'est la seconde voie que j'emprunte.

> La France dispose de beaucoup de ressources pour être un modèle, mais, paradoxalement, sombre dans une dépression collective, enchaînant les crises. Les causes se voient tous les jours : l'incapacité de faire remonter la voix du terrain dans les sphères de pouvoir ; un sentiment de désespérance chez les acteurs, élus, entreprises et même familles ; la conviction que, quelles que soient les annonces, rien ne change. Par exemple, on multiplie les annonces de simplification, et on a une complexification accrue, une prolifération bureaucratique qui touche tous les secteurs.

> La France est un pays d'administration. Péguy disait : « Tout commence en mystique et tout finit en politique. » Je prolonge ce constat. Tout commence en politique et finit en administration. Et tout commence en administration et finit en bureaucratie ! L'augmentation des réglementations, des contrôles et la fixation de nouvelles obligations qui entraînent de nouveaux contrôles. Dans un livre extraordinaire, Les lois de Parkinson, le sociologue anglais spécialiste des administrations Cyril Northcote Parkinson expliquait que la logique interne de toute administration, pour justifier son existence, est la multiplication, sans but réel, de ses tâches et donc du nombre de ses membres.
Selon lui, l'administration n'est pas un corps à l'état solide, pas non plus à l'état liquide, mais à l'état gazeux. Vous connaissez le propre du gaz… Il occupe tout l'espace disponible et a toujours besoin de plus. Cette dynamique a été très aggravée par l'irruption du numérique. Regardez par exemple l'explosion du nombre de mails. Chacun s'oblige à y répondre parce que ces mails ne sont pas seulement un moyen de communiquer, mais un moyen de contrôle du travail par tous et pour tous. Et cette prolifération numérique fait que personne ne parle plus à personne. (…)
C'est le plus grand risque, la fin de l'unité du pays. On retrouve le problème le plus ancien de l'humanité, la tour de Babel : nous ne parlons plus la même langue ! Regardez l'écart de plus en plus grand entre la langue de tous les jours et la langue du droit – droit pénal, droit fiscal, droit du travail, droit social –, l'épaisseur des codes qui pèsent des kilos, que personne ne peut lire, sauf les spécialistes, et encore !
Le fameux adage « nul n'est censé ignorer la loi » est une farce. Cette opacité d'un monde devenu incompréhensible est l'une des raisons de la progression de tous les populismes. Rien n'est plus urgent et vital que d'expliquer, de partager la compréhension de la situation et les principes qui nous régissent en une langue simple. Les citoyens ne sont pas des sujets, ils doivent être considérés comme les partenaires des gouvernants.
Cette opacité d'un monde devenu incompréhensible est l'une des raisons de la progression de tous les populismes. Rien n'est plus urgent et vital que d'expliquer, de partager la compréhension de la situation et les principes qui nous régissent en une langue simple.

> L'équation entre paperasse et sécurité, je la récuse. Autrefois, la gestion administrative était moins pesante, on en comprenait les règles. Il suffisait d'un stylo-bille. Avec l'avènement du numérique, tout semble dériver vers une complexité sans fin. Cette transition fait exploser le temps investi et les risques, y compris légaux, pour les citoyens, les professionnels, les entreprises ou les associations. On vient de le voir avec les paysans. On le voit avec les médecins ou les professeurs.

> Il n'y a pas de démocratie si personne ne comprend où l'on va. Le premier devoir civique, c'est l'explication, le partage de l'information. J'ai mal vécu la réforme des retraites. Nous avions, avec le haut-commissariat au Plan, établi les chiffres qui prouvaient, contrairement à toutes les affirmations officielles, qu'une réforme était inéluctable, et le refus de la réforme, inacceptable, car immoral.
Personne n'a voulu se servir de ces chiffres ! Quand on ne partage pas avec les citoyens les raisons de l'action publique, ils ont l'impression de l'arbitraire, qu'il y a des responsables, en haut, qui décident pour leur faire du mal. La révolution démocratique, c'est rendre les citoyens non pas soumis mais partenaires des grands choix. Et leur rendre une capacité d'initiative.
Le premier devoir civique, c'est l'explication, le partage de l'information. Parmi les responsables, le président est le seul qui ait eu l'intuition de cette nécessité vitale ! Le Grand débat, c'était ça. Le Conseil national de la refondation, c'est ça. Mais l'inertie l'emporte si souvent, pour qu'on change le moins possible ! Et le plus dangereux de ces obstacles, c'est l'indifférence : « Cause toujours, tu m'intéresses ! » C'est ainsi que cette intuition absolument juste a été gravement empêchée.

> Les mécanismes de l'organisation du pouvoir et de l'influence en France sont fondés sur des habitudes, sur des relations qui s'accommodent d'une certaine opacité et parfois la recherchent. C'est cela que le président a appelé « l'État profond ».
C'est l'ensemble de relations, de hiérarchies, d'obligations, de réflexes et de situations d'influence ouvertes ou discrètes qui font qu'on préfère que les choses se règlent dans un petit cercle de quelques centaines de personnes qui partagent les mêmes codes et, au fond, les mêmes intérêts.

> L'administration contrôle toutes les déclarations que vous faites. Elle a donc tous les éléments en main pour le faire. J'aurais proposé d'inverser cette logique. Que ce soit l'administration qui remplisse les papiers et le citoyen, ou l'entreprise, qui les contrôle. Dans ces deux quinquennats, il y a eu une réussite formidable : la retenue à la source des impôts. On nous disait « ce n'est pas possible », et tout a été réglé sans qu'il y ait la moindre anicroche.
Certains pensaient même qu'il fallait la refuser dans le principe. Il faut rendre hommage au président et au gouvernement qui l'a faite, à Gérald Darmanin qui l'a mise en œuvre. J'aurais suivi la même logique. J'aurais dit : au 1er janvier 2026, chacun des papiers qu'on va imposer de remplir aux Français, préalablement contrôlé dans sa rédaction par une centaine de citoyens de tout niveau d'instruction, ou mis au point avec les entreprises, sera prérempli par l'administration. Et ce sera aux citoyens de les vérifier.
J'aurais dit : au 1er janvier 2026, chacun des papiers qu'on va imposer de remplir aux Français, préalablement contrôlé dans sa rédaction par une centaine de citoyens de tout niveau d'instruction, ou mis au point avec les entreprises, sera prérempli par l'administration. Et ce sera aux citoyens de les vérifier.

> L'élection d'Emmanuel Macron, à laquelle j'ai contribué, a ouvert un nouveau cycle historique. Et, pour la démocratie française, un nouveau type de rapport de force. Jusqu'en 2017, deux partis exerçaient le monopole du pouvoir, chacun son tour, et participaient donc à l'immobilisme général. Le président l'avait bien senti, j'ai partagé avec lui cette idée. Mais il est très difficile d'imposer de tels changements. Ce sont toutes nos habitudes de pouvoir qui sont en cause.

> Il n'y a pas de tripartisme, c'est une blague ! Pour qu'il y ait tripartisme, il faudrait qu'il y ait un bloc central – j'espère que ça viendra, et je fais tout pour ça –, une seule gauche, une seule droite ! On en est à des années-lumière : il y a au moins trois droites et trois ou quatre gauches ! L'évolution des sociétés, c'est le pluralisme. Le droit de tous les courants d'opinion à la reconnaissance. Mais on continue comme avant, avec l'idée qu'il faut qu'un courant impose sa loi aux autres. C'est pour cette raison que l'Assemblée devient un champ de bataille, avec les blocages et le climat d'insultes… (…)
La technique existe et marche très bien. Prenons exemple sur le Parlement européen ! Les débats sont séparés des votes, tous les votes sont regroupés sur une demi-journée, la présence personnelle est obligatoire pour voter, et tous les votes sont publics. S'il y a passion pendant les débats, la passion ne bloque ni l'examen ni le vote. Et, très vite, cela fait baisser les tensions. Le pluralisme, cela s'apprivoise et se régule. Le pluralisme régulé interdit de fait les intimidations, les insultes, la volonté d'écraser l'autre.
Prenons exemple sur le Parlement européen ! Les débats sont séparés des votes, tous les votes sont regroupés sur une demi-journée, la présence personnelle est obligatoire pour voter, et tous les votes sont publics. S'il y a passion pendant les débats, la passion ne bloque ni l'examen ni le vote.

> Si l'on ne crée pas le mouvement d'opinion nécessaire pour comprendre le sens de l'action et pour la soutenir, le pouvoir n'a pas le pouvoir. Sans mouvement d'opinion, toutes les résistances et toutes les réticences bloquent les évolutions. Le président dit souvent cela : chaque fois qu'on a une catastrophe – incendie, inondations, attentats –, l'État est formidable. Et puis, lorsque les temps redeviennent ordinaires, tout ce qui était action, initiative, redevient frein ! C'est l'idée du Conseil national de la refondation. Est-ce qu'on est arrivés à faire suffisamment bouger les choses ? Non, bien sûr, pas suffisamment.

> Sur le grand espace central, il y a des talents et des idées. Que chacun fasse valoir sa vision de l'avenir et sa personnalité ! Ensuite, il faudra s'entendre ! J'ai montré que je pouvais provoquer ces rassemblements. J'ai bien l'intention de porter un idéal, un projet et une méthode, à destination de ceux qui s'intéressent et de ceux qui s'inquiètent. (…)
Ce combat-là, ce n'est pas seulement le combat de ma vie, c'est le combat de la vie du pays. J'y suis investi depuis des années.

> Mon rôle est celui d'avant-garde. Je vois venir les orages tôt et j'essaie de proposer le moyen de les détourner. Je me sens en charge de penser des voies nouvelles pour le monde qui vient. Buts nouveaux à définir, moyens nouveaux à inventer, démocratie nouvelle. Cela seul peut nous éviter la catastrophe.

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> La Russie a envahie l'Ukraine parce qu'elle se tournait vers l'Europe et son corpus de libertés". Nul doute quant aux intentions d'expansion territoriale de Vladimir Poutine, qui nous rappellent à nous, Européens, la nécessité de soutenir l'Ukraine jusqu'à la victoire, parce qu'elle se bat pour la liberté des peuples et leur sécurité.
Depuis l'invasion de l'Ukraine et le peu de place laissé aux opposants politiques et aux libertés, on connait le vrai visage de la Russie. Évidemment que toutes les compromissions qui se font jour chez nous en France de part et d'autre de l'échiquier politique, sont absolument coupables. On ne transige pas avec ce genre de régime.

> Il faut combattre le RN sur le plan des idées, de leurs fausses solutions. La stratégie de la cravate à l'Assemblée nationale ne dupe personne ! Il reste un parti qui fait de l'autre, de l'étranger la source de tous nos maux."

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> Nouvelle étape vers le retour des droits des femmes en Pologne. La Chambre basse vient d’adopter une loi autorisant la pilule du lendemain et sans ordonnance ! Après des années d’ultraconservatisme, la nouvelle majorité démocrate est à l’œuvre pour les droits des Polonaises !

 

Bernard Guetta 
> Ce n’est pas une élection présidentielle en Russie, c'est une mascarade ! Mais vous savez, je crois que la démocratie triomphera en Russie, les Russes ils ont peur mais dès qu'il y a la moindre possibilité, ils y vont.

> Donald Trump et ses amis au Congrès se couvrent de honte en bloquant l’aide à l’Ukraine. Chaque jour qui passe ils se rendent responsables de centaines de morts ukrainiennes. Ils décrédibilisent les Etats-Unis, se déshonorent et érodent la solidarité transatlantique.

> L'Ukraine aura bientôt une flotte aérienne, de nouvelles munitions et un système défensif. Poutine peut ne toujours pas avoir de victoires convaincantes lorsque la priorité donnée à l’industrie militaire suscitera des difficultés sociales génératrices de mécontentements.

 

Pascal Canfin 
> Le point essentiel, c’est de faire respecter un meilleur partage de la valeur. Tant que nous n’obtiendrons pas cela, les revenus des paysans resteront insuffisants et la transition écologique ne pourra pas suivre. Quand Lactalis demande aux agriculteurs de baisser le prix du lait sans pour autant bouger ses marges, nous sommes bien dans un système de pur rapport de force. Il nous faut changer cela. D’où la loi Egalim. Pour l’instant, celle-ci reste contournée par certaines centrales d’achats. Elle n’est pas appliquée dans sa totalité. À l’occasion du prochain mandat qui démarre en juin après les élections, nous porterons donc une forme de loi Egalim européenne afin de mieux organiser le partage de la valeur au niveau du continent. Car la problématique évoquée ici est la même en France que dans les autres pays. Notre philosophie sera également de mettre sous la contrainte climat et biodiversité les distributeurs et les transformateurs. Et pas seulement les agriculteurs.

> Le Pacte vert continuera d’avancer parce que les citoyens européens nous demandent de lutter contre le dérèglement climatique mais aussi parce que c’est notre intérêt géopolitique et économique. Nous venons de trouver un accord, même avec la droite, sur le déploiement des technologies zéro carbone en Europe afin de contrer les effets de l’Inflation Reduction Act (IRA) américain. Nous allons autoriser le déploiement de nouvelles techniques génomiques afin de donner de nouvelles solutions aux agriculteurs. Dans quelques jours, nous devrions obtenir un accord sur le stockage de carbone dans les sols, ce qui devrait donner des perspectives de revenus supplémentaires aux agriculteurs.
Certes, il reste des blocages. Mais beaucoup de choses avancent. Pas par idéologie, mais parce qu’il y va de nos intérêts. En 2022, la France a dépensé 110 milliards d’euros pour acheter du pétrole et du gaz. C’est presque cinq points de PIB ! S’opposer au Pacte vert comme le fait l’extrême droite cela veut dire continuer à nous rendre dépendant des puissances fossiles. Voilà la réalité. Notre dépendance aux hydrocarbures russes nous a déjà explosé à la figure. Mais demain, si Donald Trump revient à la Maison-Blanche, que va-t-il se passer ? Notre dépendance au gaz de schiste américain va-t-elle devenir notre nouveau talon d’Achille ? Et puis, il y a aussi les ressources fossiles que nous allons chercher au Qatar et en Arabie saoudite. Est-ce cela que l’on veut demain pour notre souveraineté ? Etre dépendant de Vladimir Poutine, Donald Trump ou des régimes islamistes du Golfe ? Ce n’est pas notre vision.

> [Taxer davantage les produits carbonés] Un tel mécanisme fonctionne quand il existe des alternatives. Dans le cas du gazole non routier pour les agriculteurs, il n’y en avait pas. A l’inverse, les industriels européens acceptent un prix du carbone relativement élevé (environ 80 euros la tonne). Pourquoi ? Parce qu’ils peuvent choisir entre plusieurs sources d’énergie et qu’il est rationnel pour eux d’avoir un prix du carbone renchérissant le coût des technologies "brunes" tout en favorisant la rentabilité des investissements verts.
On peut voir le même mécanisme à l’œuvre dans l’automobile. Si nous avons adopté de nouvelles règles du jeu sur les voitures zéro émission, c’est précisément parce que depuis 10 ans, nos constructeurs investissent dans la voiture électrique. Sans doute pas assez puisque la Chine mène la danse dans ce domaine et c’est pour cela que nous sommes en train d’accélérer massivement et de créer des dizaines de milliers d’emplois dans cette filière. Mais regardez le succès du leasing social en France. 100 000 personnes se sont manifestées en 3 semaines pour bénéficier d’un véhicule électrique à 100 euros par mois. Cela a largement dépassé les attentes du gouvernement. Et cela montre que la bascule vers un monde décarboné est vraiment possible en employant la bonne méthode.

> [Souveraineté alimentaire] Essayons déjà de la définir. Prenons un élevage intensif de porcs ou de poulets situé sur le territoire français. D’où vient l’alimentation pour ces animaux ? Du Brésil ? D’Argentine ? Ce n’est pas ce que j’appellerai de la souveraineté. De même, quand vous avez des céréales conventionnelles dans la Beauce dont les rendements sont assurés par des engrais azotés, il faut bien voir que ces derniers sont produits à partir de phosphate marocain et de gaz venant d’Algérie ou du Qatar. En quoi est-ce souverain ? Entendons-nous bien. Je suis favorable à ce que l’on inscrive l’objectif de souveraineté alimentaire dans les lois françaises et européennes. Mais en soulevant le capot, on va découvrir que parmi ceux qui défendent cette notion bec et ongles, certains ont de mauvaises pratiques. Je suis convaincu que le Pacte vert va dans le sens de la souveraineté alimentaire que nous recherchons.

> [Selon des études la stratégie européenne en matière d’agriculture conduirait à une baisse de la production, une hausse des importations et un renchérissement des prix] Ces études ne sont absolument pas fiables. Elles ne tiennent pas compte de tout ce que l’Europe entreprend. Par exemple, mentionnent-elles les nouvelles techniques génomiques ? Non. Evoquent-elles la simplification des autorisations pour le biocontrôle, c’est-à-dire les alternatives aux produits phytosanitaires conventionnels ? Non plus. Ces travaux partent tous de la même hypothèse, selon laquelle l’Europe ne fait rien à part réduire l’usage des pesticides. Sans surprise, elles concluent à une baisse de la production. Mais franchement, ce genre de déduction, je peux aussi vous la faire sur un coin de table. En vérité, le Pacte vert n’a rien d’une politique décroissante. Le statu quo le serait bien davantage. Demandez aujourd’hui à n’importe quel agriculteur quel est le risque numéro un pour ses rendements. Il vous répondra invariablement : les conséquences du changement climatique ! Regardez ce qui se passe autour de nous. En Italie, la production du riz diminue fortement. En Espagne, celle de l’huile d’olive s’effondre aussi en raison du manque d’eau. On pourrait multiplier les exemples. Faire l’autruche dans ces conditions conduira pour de vrai à des baisses de production.

> Concernant l’Ukraine, nous avons fait preuve de cohérence. Dans un premier temps, par solidarité, nous avons changé les règles du jeu pour permettre à ce pays d’écouler sa production dans un contexte de guerre. Deux ans plus tard, on a regardé les conséquences et constaté qu’elles ne seraient pas soutenables dans la durée, notamment pour le secteur des volailles. Donc nous avons ajusté les règles en réinstaurant des quotas sur une partie de la production. Il ne s’agit pas d’un changement de cap. Nous continuons évidemment à soutenir l’Ukraine, qui défend nos valeurs et dont la victoire est indispensable face à l’agression russe. Mais notre responsabilité c’est d’arbitrer dans des moments complexes et trouver le bon compromis. C’est ce que l’on a fait.
Sur le Mercosur, il n’y a pas eu non plus de revirement. Depuis 2019, nous sommes opposés à l’accord avec le Mercosur en l’état. Compte tenu de la puissance agricole de l’Argentine et du Brésil, les conséquences seraient trop déstabilisantes pour le marché européen. Nous ne soutenons donc pas cet accord. Il ne s’agit pas d’idéologie mais simplement de regarder si cela est conforme à nos intérêts. Nous sommes d’ailleurs favorables à l’accord commercial avec le Chili, qui sera soumis au vote du Parlement européen dans quelques semaines car des échanges avec ce pays producteur de lithium nous rendraient moins dépendant de la Chine dans l’accès aux matières premières de la transition écologique.

> Selon les derniers chiffres d’Eurostat les énergies renouvelables produisent maintenant 41% de l’électricité européenne ! Devant le nucléaire avec 22 %. Près de 65% de notre électricité est d’ores et déjà zéro carbone. Nous sommes sur la bonne voie.