dimanche 30 avril 2023

Propos centristes. France – Réduire la dette publique / Protection des enfants en ligne / Lutte contre les fraudes / sobriété énergétique / gestion de l’eau / Lutte contre l’obésité / Logement / La démocratie selon Bayrou…

Voici une sélection, ce 30 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Rencontre avec Global Citizen lors de leur événement «Now» pour discuter du sommet sur un nouveau pacte financier mondial que nous accueillerons à Paris en juin. Les dirigeants mondiaux, les investisseurs, les acteurs de la société civile, nous nous retrouvons tous là-bas pour faire la différence!

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> En cette journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation nous nous souvenons. Enseigner, transmettre inlassablement, faire vivre la mémoire, toujours. Voilà la mission qui est la nôtre.

> [Présentation de la feuille de route du gouvernement]
Depuis un mois, à la demande du président de la République, j’ai mené des consultations avec les forces politiques, les groupes parlementaires, les élus locaux et les partenaires sociaux, pour bâtir une feuille de route gouvernementale et un agenda législatif.
Pour les trois prochains mois, je souhaite d’abord accélérer la mise en œuvre des engagements du Président de la République.  C’est l’une des marques de notre action depuis 6 ans : nous avons pris des engagements devant les Français, nous les respectons.  Nous nous appuyons sur un bilan et des résultats solides :  le taux de chômage a baissé de près de 3 points par rapport à fin 2016, 1,7 million d’emplois ont été créés, Nous avons baissé les impôts pour les entreprises comme pour les ménages, rendu son attractivité à la France, et engagé des progrès sociaux majeurs comme le versement automatique des pensions alimentaires ou le reste à charge zéro, dont 11 millions de Français ont d’ores et déjà bénéficié.
Depuis juin dernier, alors que beaucoup nous prédisaient l’immobilisme et le blocage, le rythme des réformes n’a pas ralenti. Nous sommes parvenus à agir et à rassembler des majorités autour de sujets majeurs comme le pouvoir d’achat, la déconjugalisation de l’AAH, la transition énergétique ou les moyens de nos forces de l’ordre.  Ce que nous disons, nous le faisons.  Et nous continuerons à avancer. 
Ensuite, cette feuille de route répond directement aux inquiétudes et aux attentes des Français.  Aujourd’hui, que demandent nos compatriotes ?  Des solutions concrètes.  Des actions qui changent la vie. Des réponses aux grands défis de notre temps.  Lors de chaque déplacement, et dans chacun de mes échanges avec les élus locaux et nos concitoyens, je mesure ce qui sépare parfois la décision politique de sa mise en œuvre concrète.  Cet écart nourrit la défiance de nos compatriotes et les discours des populistes.  Ils y cherchent une rente électorale. J’y vois un défi à relever. 
Chaque mesure que nous mettons en œuvre, chaque décision que nous prenons, doit régler un problème, améliorer le quotidien.  Je ne crois qu’aux résultats.  Nous devons en obtenir dans tous les domaines.  Et je souhaite qu’ils soient concrets, tangibles, visibles pour les Français. 
Enfin, cette feuille de route est une main tendue à toutes les bonnes volontés.  Avec les parlementaires, nous souhaitons échanger le plus en amont possible sur chaque projet, et bâtir des majorités avec toutes celles et ceux qui le souhaitent, sans regarder nécessairement du même côté. Avec les partenaires sociaux, nous voulons renouer un dialogue apaisé et constructif, et leur laisser plus d’initiative et de responsabilité.  Avec les élus locaux, nous bâtissons, en commun, des agendas territoriaux.  Je souhaite donner aux territoires plus de marges de manœuvre pour adapter les règles nationales aux réalités locales.  La différenciation et l’adaptation sont des clés pour notre réussite.  Mesdames et Messieurs, 
Notre feuille de route est particulièrement dense.  Elle couvre tous les sujets et comporte aussi bien des mesures législatives, que règlementaires, ou d’autres, laissées à la discussion avec les partenaires sociaux et les élus locaux.  Une chose est certaine en tous cas : nous entrons dans une nouvelle phase d’action. 
Je ne vais pas présenter de manière exhaustive l’ensemble de ces chantiers.  Je souhaite plutôt, sur chacun de nos grands axes d’action, en partant des préoccupations de nos compatriotes, insister particulièrement sur certains défis, certaines mesures, certaines avancées concrètes. 
Premier pilier de notre action : le travail, le plein-emploi et la réindustrialisation.
Aujourd’hui, la première préoccupation de nos compatriotes, c’est le pouvoir d’achat.   Depuis la fin de la crise sanitaire, nous avons pris des mesures fortes pour protéger les Français face à la flambée des prix de l’énergie et limiter l’impact de la hausse des prix du carburant. Récemment encore, nous avons agi pour limiter la hausse des prix de certains produits alimentaires, avec le trimestre anti-inflation. Si ces mesures ont permis de contenir l’inflation, beaucoup de nos compatriotes éprouvent toujours des difficultés.
Aussi, dans les prochains mois : nous allons maintenir les boucliers sur les prix de l’énergie et faire un point, mi-juin, sur l’efficacité du trimestre anti-inflation. Ma conviction est claire : chacun doit prendre sa part, les distributeurs peuvent agir sur leurs marges et les industriels accepter des renégociations, quand le cours des matières premières a baissé.
Dans ce contexte, nous devons aussi collectivement agir pour revaloriser les salaires.  Là encore, chacun a sa responsabilité.  Le Gouvernement prend la sienne, avec une nouvelle revalorisation du SMIC au 1er mai : en 1 an, le SMIC aura augmenté de plus de 6%.  Les employeurs doivent prendre leur part, notamment en offrant de vraies progressions de carrière. Dans ce contexte, je souhaite que des négociations sur la revalorisation des grilles salariales s’engagent au plus vite dans les branches. Améliorer les salaires, cela passe aussi par une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises.
Dans les trois mois qui viennent, le Parlement débattra du projet de loi transposant l’accord entre les partenaires sociaux sur le partage de la valeur.  C’est un texte est important.  Jusqu’ici seules les entreprises de plus de 50 salariés avaient l’obligation de proposer un dispositif de partage de la valeur à leurs salariés.  Cet accord permettra de toucher toutes les PME, en abaissant le seuil de 50 à 11 salariés pour une durée de 5 ans, au moins.  Par ailleurs, les entreprises de plus de 50 salariés, qui font des résultats exceptionnels, auront l’obligation de négocier la mise en place d’un dispositif de partage de la valeur. 
Mais au-delà de la question des salaires, d’ici le 14 juillet, nous souhaitons bâtir avec les organisations syndicales et patronales un agenda social pour un «nouveau pacte de la vie au travail». Perspectives de carrières et reconversions, prévention de l’usure professionnelle, emploi des seniors, Compte épargne temps universel, suite de la réforme de l’assurance chômage… Tous les sujets sont sur la table, avec les partenaires sociaux, pour améliorer la vie au travail.
Enfin, nous devons continuer nos efforts pour baisser le chômage et atteindre le plein-emploi.  Nous voulons un service public de l’emploi plus efficace, au niveau national comme territorial,  avec une gouvernance partagée entre l’État, les collectivités et les partenaires sociaux.  Nous voulons lever les freins à l’emploi, simplifier les démarches, mieux répondre aux besoins des employeurs et renforcer l’insertion professionnelle.  Avec les départements, nous souhaitons accompagner davantage et inciter à la reprise d’activité, les personnes les plus éloignées de l’emploi, comme les bénéficiaires du RSA.  C’est le sens de France Travail, et un projet de loi pour le fonder sera présenté début juin.
Par ailleurs, pour préparer les emplois de demain, nous devons mener la réindustrialisation décarbonée de notre pays.  Nous y parviendrons en continuant le déploiement de France 2030 dans tous les territoires. Le projet de loi « industrie verte » nous permettra d’accélérer. Il sera présenté en Conseil des ministres à la mi-mai, et débattu au Parlement cet été.
Enfin, nous formerons davantage aux métiers et aux secteurs d’avenir. C’est dans ce cadre que nous mènerons les réformes de l’orientation, du lycée professionnel et la montée en puissance des programmes de formation dans l’enseignement supérieur.
Le deuxième pilier de notre action : c’est la transition écologique.
Les effets du dérèglement climatique inquiètent nos compatriotes.  Ils sont une source d’angoisse notamment pour beaucoup de jeunes.  Pour y faire face, nous déployons une planification écologique ambitieuse. Les trois prochains mois seront l’occasion d’une accélération, dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Nous avons lancé notre plan de sobriété pour l’usage de l’eau, avec de premières actions concrètes qui porteront leurs fruits dès cet été. Nous déploierons une nouvelle gestion de nos forêts.  Une proposition de loi d’ores et déjà adoptée au Sénat, sur la prévention des feux de forêt sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du 15 mai.  Elle permettra, par exemple, d’améliorer l’organisation du débroussaillement et donc de limiter les risques d’incendie.
Ensuite, pour la rénovation thermique des logements, nous proposerons un accompagnement personnalisé via « Mon accompagnateur Rénov », qui conseillera les Français et leur indiquera les professionnels agréés.  Nous allons aussi accélérer l’ouverture de guichets « France Rénov » dans toute la France, avec pour objectif de disposer d’au moins un guichet par intercommunalité.
Le quotidien de nos compatriotes, ce sont aussi les transports.   Nous devons continuer à les décarboner et offrir des alternatives accessibles à la voiture thermique.  C’est le sens de notre investissement de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour le ferroviaire, qui permettra notamment de lancer des services express régionaux métropolitains dans une dizaine de territoires.  Nous voulons mener cette « nouvelle donne ferroviaire » avec les Régions et les collectivités concernées.  Début mai, des concertations démarreront pour préparer les futurs contrats de plan État-région. 
Concernant la voiture, nous lancerons dès l’automne, une offre de location de véhicules propres à prix accessible. C’était un engagement du président de la République. Il sera tenu.
Au-delà des transports du quotidien, je souhaite que les prochains mois permettent de s’attaquer au chantier des émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien.  Un plan d’action concret sera présenté en juin au salon du Bourget.  Trop souvent, nos compatriotes ont le sentiment que la lutte contre le dérèglement climatique ne repose que sur eux. 
Nous voulons, au contraire, que chacun contribue à la hauteur de ce qu’il peut faire. La moitié des efforts à réaliser seront demandés aux entreprises – et notamment aux grandes entreprises, dont beaucoup se sont d’ores et déjà pleinement engagées dans cette démarche. C’est le sens de la feuille de route de décarbonation des grandes filières industrielles et des 50 sites les plus émetteurs, qui sera finalisée en juin.  
Troisième pilier de notre action : offrir une société de progrès et renforcer nos services publics.
Aujourd’hui, la santé est au cœur des préoccupations de tous nos concitoyens.  La question de l’accès aux soins, le défi du recrutement des soignants ou la situation de notre hôpital public inquiètent les Français. Comme le soulignait le président de la République hier, nous avons beaucoup investi depuis 6 ans dans notre santé et notre hôpital, notamment à travers le Ségur de la Santé. Mais aujourd’hui, sans attendre que la levée du numerus clausus pour les étudiants en médecine ne produise ses effets, nous devons aller plus loin : libérer du temps médical et apporter de nouvelles réponses adaptées, en nous appuyant sur les conclusions des Conseils nationaux de la refondation dans les territoires.
D’ici fin 2024, l’Assurance maladie financera le recrutement de 6 000 assistants médicaux supplémentaires. Ils seront 10 000 au total, et libèreront du temps aux médecins.  Dès la rentrée, 2 000 places supplémentaires dans les Instituts de formation en soins infirmiers seront proposées.   C’est une augmentation de 4 000 places en deux ans et des infirmiers en plus pour les prochaines années. 
Par ailleurs, dès à présent, l’Assurance maladie prend contact avec les 600 000 Français atteints de maladies chroniques, qui n’ont pas de médecin traitant, pour leur en trouver un d’ici la fin de l’année. 
Sur le plan législatif, le Parlement débattra en juin de la proposition de loi relative à la santé et aux territoires.  Notre objectif est de garantir un accès aux soins à chacun, où qu’il vive. J’ajoute que nous devons continuer notre action pour désengorger les services d’urgence, notamment à travers la généralisation des services d’accès aux soins, via le 15, qui proposent une solution médicale à chaque patient, sans nécessairement passer par les urgences. 
Enfin, nous allons donner plus de libertés aux acteurs locaux.  J’ai annoncé récemment que les Agences régionales de santé pourraient déroger aux règles nationales, quand les situations locales l’imposaient, par exemple pour ouvrir un service ou installer un scanner supplémentaire.  Les solutions pour la santé ne sont pas les mêmes à Rodez, dans le centre de Paris ou à Pointe-à-Pitre.   
L’autre grand défi, dont nous parlent les Français, c’est l’éducation. 
La rentrée 2023 sera l’occasion d’une réelle transformation de notre école, en répondant aux attentes de nos compatriotes et des personnels éducatifs, qui se sont notamment exprimées dans le cadre des CNR territoriaux. Un sujet revient régulièrement, celui des professeurs absents pour de courtes durées. 
Alors, nous allons changer concrètement les choses, et à partir de la rentrée prochaine, les remplacements de courte durée seront effectués au sein même des établissements. En matière d’éducation, toujours, de nombreux parents s’inquiètent de la maîtrise des savoirs fondamentaux par leurs enfants. 
Autre avancée concrète, nous allons généraliser à l’école primaire, les sessions hebdomadaires de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques. Ces avancées, parmi d’autres, s’inscrivent dans le cadre du nouveau pacte enseignant annoncé par le président de la République, avec une hausse historique de la rémunération de tous les professeurs, jusqu’à 500 euros supplémentaires par mois. Ça aussi, c’est concret. 
Parmi les inquiétudes les plus fortes de nos concitoyens, se trouve également le logement.  Nous voulons faciliter l’accès au logement de tous les Français, notamment dans les zones où l’offre est insuffisante.  Aussi, je vous annonce que nous allons:  solliciter les banques pour améliorer l’accès au crédit des ménages ;donner de la visibilité sur l’évolution du prêt à taux zéro ; et mobiliser la Caisse des dépôts pour racheter des logements neufs qui peinent à trouver des acquéreurs et débloquer ainsi les programmes en attente. Enfin, j’ajoute que nous continuerons à agir pour les personnes en situation de handicap et à bâtir une société plus inclusive.  
Le président de la République réunira cet après-midi la Conférence nationale du handicap, pour prendre de nouvelles mesures. Enfin, le dernier pilier de cette feuille de route, c’est la justice et l’ordre républicain.
Pour la sécurité de nos concitoyens, nous allons continuer la montée en puissance des moyens de nos forces de l’ordre, ouvrir 200 nouvelles brigades de gendarmerie, et déployer une « force d’action républicaine », avec des moyens exceptionnels dans un territoire pour une période donnée. 
L’ordre républicain, c’est aussi le respect de notre souveraineté et de nos frontières.  La lutte contre l’immigration illégale est une priorité du Gouvernement.  Avec le président de la République, nous voulons tout à la fois rendre nos procédures plus efficaces pour éloigner ceux qui n’ont pas vocation à rester sur notre sol, et améliorer l’intégration de ceux que nous accueillons.  C’est sur cette base que nous avons construit le projet de loi présenté au Sénat.  Mais aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j’ai pu le vérifier hier en m’entretenant avec les responsables des Républicains. Ces derniers doivent encore dégager une ligne commune entre le Sénat et l’Assemblée nationale, tenant compte de la nécessité de trouver une majorité dans chaque chambre, autour d’un texte nécessairement équilibré. Aujourd’hui, ils n’y sont manifestement pas.  Par ailleurs, ce n’est pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays.  Nous allons donc continuer les échanges pour trouver un chemin autour du projet de loi. Et si nous ne pouvons pas trouver d’accord global, nous présenterons en tout état de cause, un texte à l’automne, avec comme seule boussole, l’efficacité. 
Mais nous voulons et pouvons dès maintenant renforcer notre action, sans passer par la loi. Face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne, nous mobiliserons dès la semaine prochaine 150 policiers et gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes.  Plus largement, je vous annonce que d’ici l’été, nous lancerons l’expérimentation d’une force aux frontières – ou « border force » – à la frontière italienne. Elle associera plus étroitement forces de sécurité intérieure, douaniers et militaires. Sa mise en place devra être effective dans les 6 mois. 
Nous voulons mieux faire respecter l’ordre républicain sur notre sol, mais également dans le monde virtuel.  Là encore, c’est une préoccupation, notamment de nombreux parents qui s’inquiètent des contenus auxquels leurs enfants sont exposés.  Nous présenterons ainsi début mai, un projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique.  Nous porterons des mesures nouvelles pour lutter contre le cyber harcèlement ou pour prévenir l’exposition des enfants à des contenus pornographiques.
Nous agirons également contre la fraude en ligne, par exemple avec un « filtre anti-arnaque » qui signalera aux utilisateurs les sites internet considérés comme frauduleux. C’était un engagement du président de la République.
L’ordre républicain, c’est aussi répondre aux incompréhensions des Français face à un système judiciaire, qu'ils trouvent souvent trop complexe et trop lent.  Les États généraux de la justice nous ont fourni le diagnostic, c’est désormais le temps de l’action.  Nous voulons simplifier, moderniser, réduire les délais de notre Justice et protéger nos concitoyens. 
Ainsi, nous lancerons le recrutement de 10 000 personnels supplémentaires, notamment des magistrats et des greffiers.  Nous agirons aussi, pour réduire les délais de traitement des affaires. Dans cette optique nous donnerons aux magistrats la capacité de s’appuyer sur une équipe plus étoffée. L’ensemble des dispositions nécessaires pour ces avancées feront l’objet de projets de loi, débattus au Parlement dès juin. 
J’ajoute que la lutte contre les injustices doit aussi concerner celles et ceux qui fraudent.  Les Français nous parlent régulièrement de leur ras-le-bol face à la fraude fiscale ou sociale.  Nous présenterons donc en mai un « Plan fraude », dont les premières mesures seront mises en place avant l’été.  Nous voulons améliorer les contrôles, pour qu’ils soient plus efficaces et plus ciblés, notamment dans le cadre de l’évasion fiscale.  Enfin, il ne peut y avoir d’ordre républicain sans maîtrise des finances publiques. C’est une des conditions de notre souveraineté.  Nous veillerons donc à concilier le financement de nos priorités avec notre trajectoire budgétaire, en particulier notre cible de déficit public.
Avant de conclure, je voulais partager avec vous trois convictions fortes, qui animent mon action. 
La première, c’est l’Europe.
Transition écologique et énergétique, réindustrialisation, souveraineté alimentaire ,défis du numérique, respect de nos frontières, ces défis ne connaissent pas de solutions purement nationales, et c’est en Européens que nous pourrons agir, peser et offrir des solutions aux Français.
Alors, concrètement, pour mieux contrôler les frontières extérieures de l’Europe, nous soutenons le renforcement de Frontex et de la coopération avec les pays de départ.  Pour le pouvoir d’achat et la souveraineté énergétique, le marché européen de l’électricité est en train d’être réformé.  Pour la transition écologique, une taxe carbone aux frontières a été adoptée, les règles pour les aides d’État sont adaptées pour soutenir les industries décarbonées, et nous portons des clauses dans les accords internationaux, contre la concurrence déloyale des pays qui ne respectent pas nos critères sociaux et environnementaux.
Ma deuxième conviction, c’est que la transition écologique passe par la planification écologique. 
Au cours du mois de juin, nous présenterons une vision d’ensemble de notre action, avec : un projet de programmation pluriannuelle de l’énergie, c’est-à-dire notre stratégie énergétique pour les prochaines années ; un projet de stratégie nationale bas-carbone, c’est-à-dire notre stratégie de réduction des gaz à effet de serre ;et un projet de stratégie nationale biodiversité, soit notre plan d’action pour restaurer et protéger la biodiversité.
Ce plan d’action identifie les principaux leviers concrets pour réussir notre transition écologique.  Ces actions ont des conséquences directes sur la vie de nos territoires et de nos collectivités. C’est avec elles que nous voulons travailler pour adapter ces leviers à la réalité de chaque bassin de vie, pour lever les obstacles qui nous empêchent aujourd’hui d’accélérer.  pour simplifier les procédures et débloquer les financements.  La concertation sur cette stratégie et les échanges avec nos territoires et les filières économiques vont nous permettre de bâtir ensemble un projet de loi de programmation énergie – climat, que nous présenterons à l’automne.
Enfin, ma dernière conviction, c’est que nous devons prendre toutes nos décisions en pensant à notre jeunesse et à son émancipation. 
En décembre, j’ai lancé les Rencontres jeunesse de Matignon, le CNR consacré à la jeunesse.  Cinq rencontres se sont tenues sur les thèmes de l’écologie, de la vie quotidienne, de l’avenir professionnel, de l’égalité des chances et de l’engagement. 
Dans les semaines qui viennent, je présenterai un plan d’action pour la jeunesse, nourri des propositions que m’ont faites les jeunes pendant ces rencontres.  Il s’agira de mesures concrètes, attendues. Je proposerai par exemple un plan d’urgence pour les logements universitaires dégradés. 
Voilà en quelques mots, ce que je souhaitais vous dire de cette feuille de route et de cet agenda parlementaire.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Avec mon homologue italien Carlo Nordio, première réunion du Forum de dialogue instauré par le Traité du Quirinal. Des échanges sur de nombreux sujets : Numérique, équipe autour du magistrat, lutte contre le crime organisé et système des repentis.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Journée du souvenir des victimes de la déportation. Pour ne jamais en oublier l’honteuse horreur. Juifs, homosexuels, résistants, tziganes, handicapés… Innocentes victimes de la folie génocidaire de l’Allemagne nazie.

> Le successeur du Rafale est lancé ! À Madrid, avec mes homologues espagnol et allemand, pour acter du lancement de la phase 1B du système de combat aérien du futur. Notre engagement est total pour disposer d’un système souverain, soutenable et répondant à nos besoins.

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> En application de la loi, le SMIC est revalorisé de 2,22% au 1/5/2023 à 11,52€/h et 1747,20€ bruts/mois. Nous sommes un des seuls pays en Europe à protéger le SMIC en l'indexant sur l'inflation. +6,2% sur un an +8,9% depuis 01/22 +18% depuis 01/17.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Il y a près de 13.000 enseignants du secondaire en poste dans l'enseignement supérieur, essentiels pour la transmission des connaissances à nos étudiants et le lien entre lycée et enseignement supérieur.
Cette revalorisation a été permise dès la Loi de Programmation pour la Recherche (LPR). Elle se traduit par une augmentation annuelle de la Prime d'Enseignement Supérieur (PES) depuis 2021, qui atteint 2 308€/an en 2023.
La trajectoire définie par la LPR prévoyait une augmentation régulière jusqu'à 2027. J'ai demandé à accélérer cette revalorisation afin qu'elle atteigne sa cible de 3 261€/an dès 2025, soit deux ans plus tôt !

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> À La Saulce et Saint-Laurent-du-Cros dans les Hautes-Alpes, long temps d’échange avec les arboriculteurs et les éleveurs de la région sur des questions essentielles pour l’avenir de l'agriculture française.
- L’usage de l'
eau pour laquelle ce territoire est pionnier, avec des ouvrages remarquables tels que Serre-Ponçon et le réseau environnant, mis en place il y a 60 ans et qui permettent aux producteurs locaux d’exercer leur activité tout en garantissant les autres usages, notamment l’accès à l'eau potable et la lutte contre les incendies. Personne ne remettrait en cause aujourd’hui Serre-Ponçon, preuve s’il en faut que les retenues d’eau peuvent être des solutions pragmatiques et bénéfiques dans les territoires. Les agriculteurs sont conscients des défis posés par le changement climatique et de la nécessité de développer des pratiques économes en eau.
- En deuxième lieu, l'utilisation des produits phytosanitaires, et la question du travail de planification qui en découle. Il est nécessaire de fournir des traitements efficaces contre les maladies tout en réduisant l’usage des produits phytosanitaires les plus à risques : c’est la trajectoire européenne et française. Nous avons besoin pour cela d’une approche opérationnelle et pragmatique pour bien identifier les cultures concernées et les productions affectées, pour anticiper en amont les travaux de recherche afin de disposer d’alternatives efficaces et de donner ainsi aux producteurs de la visibilité et des perspectives. Ce sujet, nous devons l’avoir au niveau européen, car nous vivons dans un marché commun, et nous devons donc l’aborder sans surtransposition, pour éviter les distorsions de concurrence. Il en va de la préservation de notre souveraineté alimentaire (et de la survie de nos producteurs de fruits et légumes).
- En troisième lieu, le soutien aux producteurs de nos
terroirs - et donc à la souveraineté alimentaire pour laquelle nous pouvons tous être acteurs. L’acte d’achat est un acte patriotique, qui doit s’appliquer à chaque maillon de la chaîne alimentaire, y compris aux pratiques de la grande distribution.
- Enfin l’enjeu crucial de la préservation du
pastoralisme dans notre pays. Le département des Hautes-Alpes, comme d'autres départements de la région, est historiquement l’un des plus impactés par la prédation. Mes échanges avec des éleveurs l’ont montré encore une fois, aborder cette question sous l’angle de la seule indemnisation serait nier leur désarroi au quotidien, leur détresse de perdre en une nuit, le travail d’une vie. Nous continuons de travailler sur plusieurs outils de nature à diminuer la pression lupine subie par les éleveurs.
Le pastoralisme est une activité multiséculaire qui permet le maintien de paysages ouverts et contribue à ce titre à la préservation de la
biodiversité. C’est une activité traditionnelle dont les bénéfices économiques sont indispensables à nos territoires ruraux et à nos écosystèmes.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Plusieurs de nos voisins européens vont investir dans la construction de nouveaux réacteurs. La filière nucléaire, portée par le savoir-faire français, est relancée. C’est une bonne nouvelle pour notre indépendance comme pour la lutte contre le changement climatique.

> Baisser notre consommation d’énergie en mettant fin au gaspillage, c’est baisser nos émissions de CO2. Nous devons mener le combat de la sobriété dans la durée.

> Comme la Première ministre l’a annoncé, une loi de programmation énergie-climat sera examinée à l’automne. Des majorités peuvent être trouvées, comme nous l’avons fait sur le nucléaire et les ENR.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> La solidarité à la source est le grand chantier de l’accès aux droits qu’Emmanuel Macron m’a confié. Calcul du juste droit, simplification, lutte contre le non recours et la fraude, faire en sorte que travailler paie toujours plus que l’inactivité, voilà l’objectif fixé.

> L’obésité est au carrefour des inégalités sociales et des inégalités de santé. Elle touche 8M de nos concitoyens et 2 fois plus, les familles modestes. Pour faire face aux multiples enjeux de l’obésité, nous avions demandé un rapport à la Pr Martine Laville.
Prévention, prise en charge, offre de soins, recherche, innovation et accès à une alimentation saine et durable dès le plus jeune âge pour tous : nous nous y attellerons et ce sera un engagement fort du Pacte des Solidarités que je porte.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Jamais un pays n’avait mis autant d’argent pour amortir la hausse des prix de l’énergie! Le bouclier tarifaire, en limitant la hausse de la facture, protège le pouvoir d’achat des Français.

> Pour que le travail paie mieux, l'État prend sa part : Ségur de la santé, hausse des rémunérations des enseignants et du point d'indice des fonctionnaires. Aux entreprises de le faire aussi : prime Macron, salaires, partage de la valeur. Des outils existent.

> Nous devons protéger notre démocratie. L'intelligence artificielle évolue rapidement et demain, nous devons nous assurer qu’aucune élection ne puisse être manipulée avec ces technologies.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> On voit bien que le Rassemblement National qui ne répond pas aux grands enjeux de nos compatriotes essaye d'alimenter des vieux débats qui n'ont rien à voir avec la réalité de nos compatriotes aujourd'hui.

> Je suis fier de mon vote il y a 10 ans en faveur du mariage pour tous. On voit bien aujourd’hui que ce grand progrès de l’égalité n’a pas remis en cause notre civilisation, qu’il a permis de reconnaître toutes les familles, et de sécuriser les enfants qui y grandissent !

> La Majorité est relative, pas empêchée. Nous sommes parvenus autour d’Elisabeth Borne, avec la Majorité, à faire voter 24 lois majeures pour les Français. Il n’y a de majorité alternative que dans l’union des contraires et des extrêmes. Je suis confiant pour l’avenir.

> Le débat démocratique et le dialogue avec les Français seront toujours plus forts que le bruit des casseroles.

> Pour Emmanuel Macron, la vie des Français, ce n’est pas le décor de la vie politique, c’est la priorité ! C’est pour cela qu’il est sur le terrain pour les écouter, débattre, leur parler concret, sans détour, de la politique que nous menons pour l’intérêt général.

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> Ils étaient Juifs, résistants, tziganes, homosexuels, handicapés, communistes. Toutes et tous victimes du supplice nazi. En cette Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, nous nous souvenons.

> Je me souviendrai longtemps du témoignage d’Esther Sénot, rescapée d’Auschwitz, devant des collégiens. La transmission mémorielle est la clé du combat contre la haine et pour la tolérance. C’est l’esprit du plan gouvernemental que je pilote: toutes et tous unis contre la haine.

> J’en suis convaincue, c’est par le dialogue et l’écoute que nous pourrons progresser et bâtir une société plus juste.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Dépense publique] La Première ministre a demandé à tous les ministères d'identifier des marges de manœuvres de l'ordre de 5% pour faire des économies. Mais il y a des priorités. Clairement, l'objectif n'est pas de faire des économies sur l'hôpital.

> [Réduire les dépenses] Je veux lutter contre toutes les fraudes. La fraude à la TVA coûte autour de 20 milliards d’euros par an, celle aux cotisations sociales est estimée autour de 8 mds, celle "aux prestations sociales est autour de 2,8 mds.

> [Dette publique] On a changé de monde en termes financier. Il y a un an, on empruntait autour de 1%, aujourd’hui c’est 3%. En 2027, les prévisions estiment que la dette pourrait redevenir la première dépense de l’État parce que les taux d’intérêts augmentent.

> Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron de mentir sur les baisses d'impôt : "Elle confond les recettes fiscales et le taux d’imposition", rétorque Gabriel Attal. "On a baissé le taux d'impôt sur les sociétés" mais on collecte plus de recettes fiscales grâce à la croissance.

> Baisses d'impôts annoncées pour les classes moyennes : c'est pour "les Français qui vivent avant tout de leur travail, pas des aides sociales, ni d'un gros patrimoine", définit Gabriel Attal. Ca pourra être sur l'impôt sur le revenu, les successions... "On va y travailler."

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Au premier trimestre de 2023, la croissance française résiste (+0,2%), grâce à la dynamique de l’industrie manufacturière ! Vive l’industrie française.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Au G7 numérique au Japon pour défendre les priorités de la France :
- protection de l'enfance en ligne
- régulation de l'intelligence artificielle
- numérique éco-responsable.

> Des avancées concrètes, des solutions qui changent la vie, des réponses aux grands défis de notre temps. C'est ce que nous allons faire dans le monde virtuel : je présenterai début mai un projet de loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Services à la personne, hôtellerie, restauration manquent actuellement de main d’œuvre. Que les Républicains viennent nous expliquer comment on va les aider à trouver des salariés rapidement si on ne régularise pas temporairement un certain nombre de salariés étrangers.

> Les entreprises n’ont pas la visibilité pour augmenter les salaires mais chacune peut récompenser ses salariés en fonction de sa performance. Nous simplifierons encore l’accès à la participation et l’intéressement qui rapportent en moyenne 2400€ par an à leurs bénéficiaires.

> Une seule proposition en 18 mois sur la première préoccupation des Français. La TVA à 0% de Marine Le Pen c’est : 10 milliards de coût pour l’Etat, un gain de 13€ sur un an par foyer. L’Espagne l’a fait. Résultat : une inflation à 16,5 en mars sur l’alimentaire.

> 5% de baisse de prix en moyenne sur les produits concernés par le trimestre anti-inflation. Le trimestre anti-inflation ça marche et ça ne coûte rien à l’Etat puisque les distributeurs prennent sur leurs marges.

> Les prix de plusieurs matières premières sont en baisse et c’est pourquoi nous avons demandé à rouvrir les négociations commerciales pour faire baisser les prix en magasin. Certains ont déjà commencé. À la rentrée, nous aurons une baisse visible des prix dans les rayons.

> Je ne renie rien de ce que nous avons porté depuis 2017.

> Les casserolades, c’est faire en sorte que l’on ne puisse pas se parler, que l’on ne s’entende pas.

> Selon l’Insee, la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme pendant la saison d’hiver 2023 a été aussi élevée qu’en 2019. Bravo à tous les acteurs mobilisés. Tout le mérite leur revient. Continuons sur cette lancée.

> Toutes les manœuvres de dédiabolisation n’auront jamais raison de ce qu’est profondément le Front National : un parti réactionnaire d’extrême droite. Chassez le naturel, il revient au galop.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Les casserolades sont des phénomènes marginaux.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Le Logement est une priorité du gouvernement. Il faut réconcilier l'ensemble des Français avec l'acte de construire. (…) Il faut réfléchir au prix du foncier. (…) Il faut l'engagement des élus locaux et des acteurs du secteur, notamment les promoteurs, pour une union sacrée autour du logement et éviter une bombe sociale.

> On ne dépense jamais trop pour le logement quand on dépense bien (...) Oui, ça a un coût. Mais c'est aussi une recette pour l'Etat à travers la TVA. En gros, les dépenses, c'est 34 milliards, et les recettes, plus de 80 milliards, donc la balance est positive. Dans la crise du logement qui est la nôtre, ajoute-t-il, je plaide pour un meilleur accompagnement. C'est pour ça que la Première ministre a annoncé un maintien du Prêt à taux zéro pour les années qui viennent, un soutien à la promotion immobilière, un soutien à la construction de logement. C'est un combat qui est commun. Ça ne coûte jamais trop cher quand c'est bien dépensé.

> Ce n'est pas par hasard si le Président de la République et la Première ministre m'ont mis là. Je suis là pour mener cette politique (...) Mon parti, c'est d'abord les gens des quartiers populaires.

> Chaque soir, plus de 200 000 places d'hébergement d'urgence sont ouvertes dans ce pays. Chaque soir, l'Etat dépense environ 5 millions d'euros, et c'est justice. C'est difficile, parce que la situation migratoire fait qu'il y a de plus en plus de personnes qui arrivent dans notre pays. Mais je peux vous assurer que l'hébergement d'urgence, en particulier de familles avec des enfants, reste une priorité du gouvernement. Jamais on n'a eu un nombre de places d'hébergement aussi important. En 2017, il y en avait 120 000. Aujourd'hui, il y en a 200 000 et on les maintient.

> 400 000 personnes sont passées de la rue à un toit et il y en aura encore 400 000 dans ce quinquennat.

> Le squat est insupportable.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation. Ne jamais oublier. L’actualité nous le rappelle trop souvent. Les menaces des totalitarismes, de l’antisémitisme, des fanatismes religieux fragilisent nos démocraties.

> Sur l’accompagnement de la fin de vie, aucun modèle étranger n’est duplicable in extenso dans notre pays. C’est pour cela que le président de la République nous a demandé de coconstruire notre modèle, un modèle à la française.

> La loi Claeys-Leonetti ne permet pas de répondre à toutes les situations, notamment par exemple à celle de la maladie de Charcot. C’est ce sur quoi nous allons devoir travailler avec le développement d’une aide active à mourir.

> Qu'elles soient physiques ou verbales, les violences à l'égard des professionnels de santé sont inadmissibles. Une seule réponse possible : la tolérance zéro. J'annoncerai un plan national de lutte contre ces violences d'ici l'été.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Se moquer d’un enfant est terrible. L’inclusion n’est pas une mode, c’est une ligne de conduite.

> Le premier lieu où un enfant meurt aujourd'hui c'est la famille.

> Un enfant meurt tous les 5 jours dans son environnement familial sous les violences. Les violences intrafamiliales, c'est un vrai sujet sur lequel nous travaillons. Nos enfants ne vont pas bien.

> Nous avons une problématique sur l'accès de nos jeunes à des images pornographiques. (…) C’est tous les maillons de la chaîne qu’il faut sensibiliser au premier rang desquels les parents mais il ne faut pas minimiser la responsabilité des plateformes, qui ont un levier très efficace : le contrôle de l’âge à l’entrée des sites pornographiques et des réseaux sociaux.

> Le premier filtre c'est le contrôle de l'âge à l'entrée des sites pornos ou à l'entrée des réseaux sociaux. Il existe de nombreuses solutions ! Les éditeurs doivent s'en saisir. Ensuite, il faut évidemment donner aux parents les outils pour protéger leurs enfants.

> L'agenda parlementaire est complet en matière de protection des mineurs en ligne et je m’en réjouis !

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> nous lançons une concertation pour construire un «pacte en faveur de la haie» pour qu'elles retrouvent leur place dans nos paysages. Les haies disparaissent depuis 1950. Elles sont pourtant un réservoir de biodiversité et permettent le stockage du carbone.

> Le gouvernement a fait le choix de l’action, et ça fonctionne ! Depuis janvier, la France est le 1er pays d'Europe à interdire la vaisselle jetable pour la restauration sur place. Les résultats sont là ! Les enseignes se sont engagées dans leur mise en conformité.
Cette mesure permettra de mettre fin, chaque année, au gaspillage de 20 milliards de couverts, gobelets, assiettes et autres contenants jetables. Nous demandons aux enseignes une parfaite transparence en rendant public leurs plans d'actions d'ici fin mai.

> La nostalgie de l’extrême-droite pour l’application de la peine de mort est éternelle. La peine de mort et la démocratie sont incompatibles.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] Le problème principal, pour ne pas dire le seul, c’est qu’on n’a pas su partager avec les Français les raisons pourtant décisives et irrésistibles de cette réforme. Des raisons aussi certaines que 2+2 font 4. Rien n’a été clairement expliqué. Si on l’avait fait, tout le monde, notre pays, toute notre société et chaque famille française auraient eu les éléments pour comprendre. Et ce sont les Français eux-mêmes qui auraient exigé qu’on traite cette question. Le gouvernement s’est laissé prendre au piège et je n’arrive pas à comprendre pourquoi. (…)
On a accepté sans réagir que l’on accrédite dans l’esprit des Français l’idée que notre système de retraites était aujourd’hui équilibré, et que la réforme ne concernait que d’éventuels déficits pour les années à venir. Alors que la réalité indubitable et indiscutable, comme nous l’avons prouvé dans une analyse du commissariat au Plan, est que notre système est gravement déséquilibré depuis plusieurs décennies. Et que pour l’équilibrer, l’État et le contribuable sont obligés, chaque année, d’apporter des dizaines de milliards d’euros afin de permettre le paiement des pensions. (…)
Et c’est dire combien les esprits sont égarés. Ajoutons que si notre pays disposait de cet argent, il serait libre de l’utiliser pour soutenir le système des retraites. Mais nous n’en avons pas le premier euro ! Tous les ans, ce sont au moins 30 milliards d’euros qui manquent, et peut-être davantage, que nous sommes donc obligés d’emprunter. Nous acceptons un scandale que nous n’accepterions dans aucune famille : non seulement faire assumer le coût des pensions par les actifs, mais emprunter sur le dos des jeunes pour payer les retraites. Et ce sont eux qui, d’une manière ou d’une autre, devront rembourser !

> Dès le mois de décembre, nous avons publié les chiffres de la retraite, fondés sur la comptabilité nationale. Mais le gouvernement ne les a pas présentés aux Français. Pourquoi ? Pour ménager les partenaires sociaux ? Par souci de rassurer Bruxelles ? Ou par conformisme de pensée ? En réalité, c’est notre conception même de la démocratie qui est en jeu. (…)
Il y a deux manières de voir la démocratie. La première, c’est croire qu’une fois élus, ce sont les dirigeants qui décident tout seuls, et que la base devra suivre, obéir ou se résigner à une décision prise au-dessus d’elle. Cette vision-là, au temps des réseaux sociaux, ne peut plus marcher. Les Français exigent désormais de comprendre et d’être associés à la décision. Et c’est sain ! La deuxième vision, qui est la mienne depuis longtemps, considère que l’opinion et les citoyens ne sont pas des sujets, mais des codécideurs. Il faut les considérer en partenaires au sein du pouvoir. Aucune grande réforme ne peut être conduite si l’on n’a pas porté l’exigence de totale information et de prise de conscience partagée.

> Que croient ceux qui protestent et manifestent ? Qu’il y a un pouvoir arbitraire et mal intentionné, qui prend des décisions pour le confort et le bénéfice des puissants. Ils croient que le pouvoir leur dissimule ses véritables intentions et les véritables intérêts qu’il sert. C’est de là que viennent les fractures, les résistances et les réticences. Quand on accepte que l’organisation du pouvoir se réduise à une confrontation entre un « sommet » qui ne dit pas qui il est et ce qu’il veut et une base à qui on ne demande que d’obéir, la seule issue possible est le choc entre les deux, et l’entrée en sécession de la base.

> Nous avions défendu l’idée de prendre quatre mois pour poser sur la table la réalité des chiffres et s’il le fallait pour un débat contradictoire. Ces quatre mois obtenus, il y a eu des discussions avec les syndicats, mais rien en direction des Français. Peut-être aussi aurait-il fallu un plan, beaucoup plus complet, de retour à l’équilibre sur dix ou douze ans, avec des efforts demandés pas seulement aux salariés, mais aussi à d’autres catégories de la population… Ce sont des idées que nous avons avancées, qui n’ont pas été prises en compte. (…)
C’est une critique de l’ensemble de notre système de pouvoir. Le Président déplore lui-même de n’être pas davantage monté au créneau pour expliquer. Il a vu, comme tout le monde, que les raisons successivement avancées pour justifier la réforme ne pouvaient être convaincantes pour les Français. Le débat avec le pays sur l’inéluctable rééquilibrage du système de retraites n’a pas eu lieu, et là est la source de toutes les difficultés.

> Il y a en France un courant essentiel, c’est le courant réformiste. Il a son expression syndicale, avec un socle constitué par la CFDT, la CFTC, de larges pans de FO, et traditionnellement la CGC. Il a son expression politique, ceux que j’ai toujours représentés, le grand socle central, la social-démocratie, la démocratie chrétienne, et les modérés socio-libéraux. Ce sont ces réformistes qui ont élu Emmanuel Macron, et j’atteste que c’est sa sensibilité personnelle. C’est à ces réformistes de construire une démocratie sociale de plein exercice. Et c’est une souffrance pour moi de constater qu’ils n’arrivent pas à trouver les méthodes du travail en commun.

> Il est toujours possible de réparer et de reconstruire. Parce que, même si personne ne le dit, nous sommes dans le même bateau. Les problèmes si graves du pays, tout le monde en paie le prix : familles, entreprises, salariés, contribuables, assurés et dirigeants.

> Le choix d’Emmanuel Macron d’aller au contact, y compris des Français les plus rugueux dans la contestation, est authentique et courageux. Tout le monde ne peut que constater qu’il ne se cache pas, ne se dérobe pas. Les gens ont besoin de dirigeants qui ne sont pas aux abris, qui ne vivent plus dans une bulle. Il a donc raison de retourner sur le terrain, et cela lui sera crédité.

> Bénéficiant du privilège de l’expérience, je sais que les Présidents ont tous été impopulaires. Giscard a été détesté, Mitterrand haï, Chirac objet de désamour voire de mépris, Sarkozy honni, et on sait comment Hollande n’a même pas pu se représenter… Macron n’échappe pas à cette fatalité. Alors que précisément, le cœur de son projet et sa sensibilité étaient de réinventer les rapports entre la base et le prétendu sommet. C’était au cœur de sa vocation et de sa mission. Mais là encore, les mécanismes de contrôle du pouvoir d’en haut, l’éternel retour des mêmes éléments de langage, des mêmes réflexes technocratiques ont entravé cette mission.

> [Feuille de route du gouvernement] La plupart des sujets sont bienvenus, il faut le dire, même si j’ai regretté le report du texte immigration. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’immigration est un grand sujet de préoccupation de l’opinion : inquiétude pour les uns, obsession pour les autres… Il était donc juste de chercher une réponse. Ma position est très simple : lorsque vous avez une femme ou un homme, chassés par la misère ou la guerre, qui viennent chez nous et qui veulent travailler, s’intégrer, faire l’effort d’apprendre la langue, et respectent la culture et l’identité du pays qui les accueille, alors ils peuvent parfaitement trouver leur place. S’ils sont en situation irrégulière et refusent cette intégration, alors il est légitime de leur demander de quitter notre sol. Les deux aspects, travail et intégration d’un côté, refus des situations illégales de l’autre, sont parfaitement compatibles. J’aurais trouvé juste de traiter ces deux aspects.

> Quand il n’y a pas de majorité, le gouvernement doit venir avec son texte devant le Parlement et ensuite, le Parlement doit prendre ses responsabilités. Si le texte n’était pas adopté à cause des refus additionnés de l’extrême droite et de l’extrême gauche, il fallait que les Français le sachent ! Ce ne serait pas un échec, pour le gouvernement, de ne pas obtenir le vote de ce texte si l’opinion s’aperçoit qu’il est rejeté pour deux raisons complètement contraires !

> Je fais la différence entre des textes utiles pour améliorer la situation, mais non capitaux, et les textes au sens propre vitaux. L’immigration, c’est un texte qui veut améliorer la situation, utile même si on sait vivre sans ce texte. Les retraites, au contraire, sont un texte vital. La France ne peut pas affronter l’avenir sans une telle réforme. Dans ce cas, il est logique d’utiliser l’article 49-3. Cela permet au Premier ministre de dire aux parlementaires : « Cette loi est vitale. Si vous la refusez, je dois m’en aller. C’est vous qui allez décider. » C’est une disposition fondamentale de la Constitution, voulue par ceux qui ne supportaient plus l’impuissance de la IVe République. Et on a eu tort de le laisser caricaturer.

> Je n’aime pas ce qui appartient au domaine du rêve ou de l’illusion. Peut-être y aura-t-il, dans les mois qui viennent, des situations où on pourra envisager que les forces constructives se regroupent. Mais penser que cela pourrait se faire uniquement au charme, je ne le crois pas. Les députés LR ont été élus dans l’opposition et je les respecte comme tels : je ne crois pas qu’ils puissent changer de camp de but en blanc.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> « Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons », Paul Eluard.  Présente ce matin à la cérémonie du souvenir en hommage aux victimes et héros de la déportation. Soyons fermes sur nos valeurs, restons vigilants, ensemble.

 

● Parti radical
> [Journée mondiale des mobilités et de l’accessibilité : La France doit rattraper son retard et prendre des mesures efficaces]
Dans un monde idéal, tout individu, qu’il soit valide, à mobilité réduite ou handicapé, devrait pouvoir se déplacer partout et sans obstacle dans l’espace public. Mais pour y parvenir, l’Etat doit mettre en place une politique contraignante visant à aménager cette accessibilité. C’est pourquoi le Parti radical salue les mesures proposées par le Président de la République à l’issue de la Convention nationale du Handicap et notamment les 1,5 milliards alloués au renforcement de l’accessibilité.
Mais ces annonces suffiront-elles au moment où le Conseil de l’Europe accuse la France de violation de la Charte sociale européenne en raison « du manquement des autorités à adopter des mesures efficaces dans un délai raisonnable (…) et à développer et adopter une politique coordonnée pour l’intégration sociale et la participation à la vie de la communauté des personnes handicapées ».
Comme le souligne Virginie Cronier, malentendante, élue municipale radicale à Caen : « La France compte très peu d’élus porteurs de handicap et ceux-ci font figure d’exception dans un monde politique qui peine à les inclure. Augmenter leur nombre, faciliter leur intégration, accélérerait probablement la reconnaissance du handicap et la mise en place de solutions concrètes au quotidien ».
Alexandra Cauquil, Secrétaire nationale en charge du Handicap, rappelle que « dans son Manifeste 2022, le Parti Radical demande à chaque élu, collectivité, administration de s’engager pour une société inclusive, et notamment pour les personnes porteuses de handicap, en mettant en place :
- Un financement intégral des dépenses liées à l’accès à l’autonomie
- La reconnaissance des problématiques spécifiques des individus en situation de handicap et le respect de leurs droits
- handicapés dans les écoles ordinaires »

Le résident du Parti radical, Laurent Hénart ajoute : « Inscrire la langue des signes et le braille dans la Constitution serait aussi une avancée importante, un signe d’inclusion envers nos concitoyens mal ou non-voyants, sourds et muets ».

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Pascal Canfin
> Le chef du groupe de droite au Parlement européen Manfred Weber prépare une alliance avec l'extrême droite. Et c'est l'écologie leur ennemi. En Espagne, il prend parti en plein sécheresse contre le droit européen et contre Ursula von der Leyen au lieu de protéger l’eau du Donana.