dimanche 6 mars 2022

La quotidienne centriste du 6 mars 2022. Comprendre que Poutine n’en aura jamais assez

Le rêve de Poutine: allier la grandeur du régime tsariste avec la puissance de l’Union soviétique.

S’il se voit plutôt en descendant d’Ivan-le-terrible ou de Pierre-le-grand qu’en celui de Lénine ou de Staline, c’est bien à un mélange des deux régimes qu’aspire le dictateur du Kremlin.

Alors, il faut bien comprendre que l’Ukraine n’est qu’une étape dans sa «reconquête» de la gloire passée et de territoires qui doivent, selon lui, appartenir à la Russie ou à celle de sa zone d’influence exclusive.

D’ailleurs, à propos de l’Ukraine, il est assez symptomatique de cette mégalomanie criminelle de voir qu’au fil des jours ses désidératas et ses menaces sont en constante augmentation démontrant, à la fois, ses réelles visées et son hubris puisqu’il semble croire que son armée est invincible alors même qu’elle s’embourbe sur le terrain et fait face à une résistance héroïque, preuves de sa faiblesse récurrente.

Or donc, après l’Ukraine qui est venue déjà après d’autres interventions comme en Géorgie ou en Transnistrie, Poutine demandera sans doute la neutralisation des Etats baltes voire leur annexion pure et simple au motif que des Russes y vivent, l’interdiction pour la Finlande et la Suède d’adhérer à l’OTAN et la soumission de la Pologne, de la Hongrie, de la Roumanie puis de l’Union européenne toute entière

Car, comme tout autre dictateur de son espèce qui vit dans sa propre fantasmagorie, il ne voit aucune de limite à sa volonté qui doit nécessairement se transformer en actes.

Les démocraties et le monde devraient comprendre qu’il n’y a que le rapport de force qui stoppera un tel personnage et le chaos qu’il veut provoquer même au risque d’une guerre nucléaire.

«On peut s’entendre avec monsieur Poutine», entend-on comme on entendait en 1938 des «on peut s’entendre avec monsieur Hitler».

Mais comme le montre ce précédent, c’est impossible parce que le dictateur russe n’est plus dans la même réalité que nous et sans doute ne l’a jamais été.

Parce qu’évidemment, la guerre qu’il mène contre l’Ukraine est la résultante d’un processus long où il s’est persuadé qu’il avait les moyens de retourner le sens de l’Histoire d’autant qu’il voyait, comme Hitler, des démocraties qui ne répondaient pas à la hauteur de ses provocations comme lors de la guerre du Donbass en 2014 et qui étaient empêtrées dans leurs problèmes intérieurs avec la montée des extrémismes.

Oui, notre comportement l’a conforté dans l’idée que nous n’étions plus capables de nous battre pour notre liberté.

Si la réponse à son invasion de l’Ukraine lui dit le contraire, elle est malgré tout encore trop faible pour le neutraliser.

Il est temps de réagir sur une toute échelle.

 

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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Un «serment pour la démocratie» pris par tout candidat à une élection

Tout candidat à une élection devrait signer un «serment pour la démocratie» et en être politiquement et pénalement responsable en cas de non-respect de celui-ci.

N’importe qui doit pouvoir se présenter à une élection mais pas pour n’importe quoi.

Quand je dis «n’importe quoi» je fais allusion à une candidature à une élection dans une démocratie républicaine avec comme objectif de la réduire à la portion congrue voire tout simplement de la supprimer.

Afin d’éviter ce cas de figure du mieux possible, il faut rédiger un texte court et simple qui engage tout candidat en faveur de la démocratie c’est-à-dire à ne pas attenter à la liberté et les valeurs démocratiques ainsi qu’à ne pas remettre en cause les élections au suffrage universel.

Et s’il n’est pas respecté alors il faut des sanctions, à la fois, politique, avec la destitution du mandat, et pénale, avec une condamnation pour tentative de destruction de l’ordre démocratique.

L’important ici est l’engagement pris par toute personne qui veut occuper une fonction élective de ne pas agir contre le régime démocratique dont il sollicite d’être un de ses représentants.

Voilà qui est justifié, d’une logique simple et garantit surtout que cette personne n’attentera pas aux valeurs de la démocratie et à la liberté d’autrui.

Parce que je vais répéter ici ce que je martèle depuis longtemps: la démocratie est un régime fragile qui nécessite qu’on la défende.

La liberté est la plus belle des choses mais elle n’est pas donnée, elle se conquiert et se protège.

Dès lors, il n’y a aucun obstacle quelconque à demander à ceux qui veulent servir l’une et l’autre de les respecter.

C’est la moindre des choses.

Bien entendu, une personne qui refuserait de signer ce serment ne pourrait pas se présenter à une élection.

Mais l’on sait que les ennemis de la démocratie peuvent faire semblant d’en être des partisans.

Dès lors, la démocratie doit avoir la capacité de les mettre hors d’état de nuire s’ils se faisaient élire par ruse et subterfuges.

Comment pourrait se mettre en place la procédure de destitution et celle des poursuites pénales?

Pour ce qui est de la destitution, cela relèverait de la plus haute cour du pays comme le Conseil constitutionnel en France ou la Cour suprême aux Etats-Unis.

Mais, en faisant en sorte de réformer la nomination de ses membres car, on l’a constaté, il y a une dérive partisane de certaines de ces instances, surtout aux Etats-Unis mais également en Pologne et dans d’autres pays, ce qui peut être un obstacle au bon fonctionnement de la procédure de destitution.

Pour ce qui est des poursuites pénales qui seraient la conséquence de la destitution prononcée, c’est évidemment les tribunaux qui devraient juger la personne mise en cause lors d’un procès en bonne et due forme.

Mais l’essentiel n’est pas là.

La principale force de ce serment ne réside sans doute pas dans les sanctions possibles en cas de sa transgression.

Non, c’est qu’il est pris publiquement devant le peuple tout entier ce qui lui donne une légitimité extraordinaire et que son irrespect est d’abord un mensonge fait au pays tout entier.

Si ce serment pour la démocratie est une nécessité à notre époque actuelle troublée et menaçante pour les libertés, il aurait du être institué depuis toujours.

Un oubli qu’il est temps de réparer.

 

 

La quotidienne centriste du 5 mars 2022. L’absurde demande de reporter la présidentielle

Une démocratie qui se respecte organise toujours ses élections en temps et en heure.

La seule exception que l’on peut prendre en considération est l’empêchement des électeurs de se rendre aux urnes, une situation que l’on a connu avec la covid19.

Mais, sinon, on ne voit pas très bien les raisons qui pourraient justifier un report.

Parce que l’on entend actuellement certains dirent qu’il faudrait repousser l’élection présidentielle du fait de la guerre de la Russie contre l’Ukraine au motif qu’elle ne permettrait pas une réelle campagne et, surtout, qu’elle avantagerait le Président de la république, Emmanuel Macron.

Concernant le premier motif et au vu de ce qui se passe depuis des mois, la campagne pour la présidentielle n’a pas eu à pâtir de cette guerre ni de la crise sanitaire.

Quel candidat n’a pas pu parler, exposer ses positions, avoir une exposition dans les médias, réunir ses partisans?

Concernant le deuxième motif, on est grandement étonné que l’on puisse évoquer un bénéfice du aux circonstances.

Parce que, dès lors, il faudrait qu’il ne se passe rien, c’est-à-dire aucun événement qui favorise ou défavorise un candidat pour que la soi-disant équité d’un scrutin soit respectée…

Autant dire que c’est impossible à moins que nous n’existions plus!

Plus sérieusement, une guerre déclenchée par un dictateur paranoïaque qui déteste les pays démocratiques et leurs dirigeants, donc Emmanuel Macron, serait un bienfait pour ce dernier.

Mais, si l’on suit ce raisonnement stupide, si le Président de la république ne s’était pas montré à la hauteur, il aurait donc pu invoquer ce conflit pour demander que l’on reporte l’élection!

Car, bien évidemment, si la situation lui profite, c’est parce que sa gestion est bonne et vue comme telle par les Français et qu’il prouve ainsi sa capacité à gouverner en temps de crise comme il l’avait déjà fait pour l’épidémie de la covid19.

Et puis, c’est amusant de voir des candidats qui sont des soutiens de toujours de Poutine – Le Pen, Zemmour, Mélenchon – se plaindre de ce que la guerre déclenchée par leur ami les pénalisent!

Mais pourquoi ne pas lui avoir demandé d’attendre la fin de la présidentielle pour envahir l’Ukraine comme l’a fait la dictateur chinois, Xi Jinping, pour les Jeux olympiques de Pékin?…

Quant à Valérie Pécresse qui se retrouverait également pénalisée selon ses partisans, rassurons-la sur l’équité de l’élection: ce n’est pas le déclenchement de la guerre qui lui porte préjudice mais son incompétence et son impéritie face à celle-ci et plus généralement son inaptitude à être présidente qui la pénalise!

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]