dimanche 9 février 2020

Municipales 2020. Qui pourra dire si LaREM a perdu les élections?

La question n’est pas de savoir si la majorité présidentielle centriste perdra les élections municipales de mars prochain – comme cela été le cas pour toutes les majorités présidentielles en place ces dernières décennies – mais qu’elle sera l’ampleur de sa «défaite» avec néanmoins un problème majeur dans cette appréciation, d’où les guillemets: c’est la première fois que LaREM est présente à une élection municipale.
Dès lors, la formation présidentielle n’aura aucun battu sortant, c'est-à-dire élu en 2014 et défait en 2020 sous son étiquette (même si l’on pourra affirmer que des maires et les conseillers municipaux ayant participé à sa création ou ayant rejoint le mouvement pourront être comptabilisés en pertes en cas de défaite si l’on peut démontrer que celle-ci est bien la résultante de leur nouvelle affiliation).
Et comment prétendre qu’elle aura «perdu» telle ou telle ville sur le simple fait qu’elle avait pu être en tête dans les sondages à un moment ou à un autre ou parce que le(s) député(s) ou le(s) sénateur(s) la représentant en sont membres.
Ainsi, quand les médias parlent d’une éventuelle défaite de Benjamin Griveaux à Paris, ils sous-entendent que ce résultat sera une perte pour LaREM parce qu’Emmanuel Macron est arrivé en tête dans la capitale en 2017 et que le parti y a fait élire nombre de députés lors des législatives qui ont suivi la présidentielle, est-ce qu’on peut les suivre dans ce rapprochement entre une élection locale et des élections nationales qui n’ont pas les mêmes enjeux?
Une fois cette mise au point effectuée, les leaders de la majorité présidentielle ne pourront évidemment pas se réfugier derrière de tels arguments même si ceux-ci devront être pris en compte dans l’appréciation globale du résultat si celui-ci est mauvais voire catastrophique.
Lorsque le délégué général de LaREM, Stanislas Guerini explique que l’ambition de son parti est d’avoir en fin des élus municipaux pour poursuivre son implantation politique, il minimise son objectif afin de pouvoir trouver toutes les justifications à un mauvais résultat, ce qui est de bonne guerre mais évidemment pas satisfaisant pour faire un bilan honnête.
Si l’on attend guère de subtilité chez les adversaires politiques et médiatiques de la majorité si elle passe à côté des municipales, il faudra se livrer à une appréciation où, pour ce qui est de LaREM, tout nouvel élu sera considéré comme un plus, tout sortant battu (donc élu sous une autre étiquette) éventuellement comme un moins et tout espoir non-réalisé comme une déception sans forcément être un échec.
Il faudra ajouter à cela tous les résultats des listes des alliés de la formation présidentielle en particulier toutes celles qui ont reçu l’investiture officielle de LaREM.
A partir de cette comptabilité, on pourra dire s’il y a défaite – ce qui sera sans doute le cas – et qu’elle est son ampleur.