samedi 31 mars 2012

2012 -Carnet de campagne centriste. Le défaitisme et le désarroi gagne le camp Bayrou

Y a-t-il quelque chose qui cloche dans la campagne de Bayrou? Ou, tout simplement, est-il à sa vraie place? Le voilà en baisse dans les sondages à 10% d’intentions de vote et en cinquième position avec des Français qui ne semblent guère convaincus par sa posture de «centriste gaullien», prédisant le pire pour le pays et en appelant à un réveil de la nation équivalent à celui de 1958. Il ne parvient pas, non plus à les convaincre qu’il pourrait gouverner avec une majorité s’il était élu et son programme n’a pas suscité un grand intérêt populaire. Ce sont des faits.
De même, ses bons scores dans les baromètres de popularité ne se traduisent pas en volonté de voter pour lui, comme si les sondés faisaient une distinction entre l’homme et le politique, le préférant dans un registre «d’autorité médiatico-morale» qui a si bien réussi à l’Abbé Pierre, à Nicolas Hulot ou à Yannick Noah…
Et puis, François Bayrou a été incapable de choisir son public. Devait-il s’adresser, en plus du peuple du Centre, au peuple de Gauche ou au peuple de Droite? Il n’a pas réussi à trouver la bonne réponse et le bon tempo. Résultat, il est apparu, tout à la fois, anti-Hollande aux électeurs de gauche et anti-Sarkozy aux électeurs de droite. Du coup, il n’a pu puiser dans un de ces électorats pour créer une dynamique et espérer devenir le deuxième homme de la présidentielle. Pire, il a même rebuté des électeurs modérés de centre-gauche et de centre-droit qui ont préféré rejoindre dès le premier tour le camp des deux grands candidats.
Le malaise dans l’entourage du candidat du MoDem est de plus en plus palpable. Le spectre d’un mauvais score au premier tour n’est plus écarté d’un revers de la main. Le plus désespérant pour Bayrou, c’est que rien de bon ne devrait plus survenir en sa faveur au vu de l’encéphalogramme plat de sa campagne. Même son meeting au Zénith de Paris ne l’a pas relancé comme il l’espérait.
Bien sûr, les miracles existent même en politique. Mais ils ont souvent besoin d’un coup de pouce dont on ne voit pas, pour l’instant, d’où il pourrait venir. «Wait and see», quand même.
Et le 22 avril, il sera temps de faire le bilan au vu du résultat des urnes pour ce qui risque d’être une nouvelle claque pour les partis qui se revendiquent centristes (après la fausse candidature de Borloo, la pitoyable aventure de Morin et l’impossibilité pour Lepage de réunir les 500 signatures).
Il faudra, entre autres, se demander pourquoi la sociologie de la population française la porte vers des positions centristes et pourquoi les partis se positionnant au centre de l’échiquier politique sont incapables de les attirer.
Il faudra également se questionner sur la légitimité de François Bayrou à représenter le Centre, lui qui, déjà en 2007, avait fait une campagne assez éloigné des positions centristes. Son résultat inespéré à 18,55% lui avait permis d’occulter un débat sur ce hiatus puis de se positionner «ailleurs», à la manière d’un Michel Jobert en créant un Mouvement démocrate qui ne revendiquait guère, alors, son centrisme. Ce n’est que dans le courant de 2011 qu’il s’est, à nouveau, présenté comme le seul candidat naturel du Centre.
Oui, la post-campagne présidentielle devra être un moment d’introspection centriste. Pour que le temps des échecs cesse.
Alexandre Vatimbella

jeudi 29 mars 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 12,5%

La nouvelle vague du sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 Minutes donne 12,5% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 0,5 point par rapport à la précédente vague). Il est à égalité à la quatrième place avec Jean-Luc Mélenchon.
Devant, on trouve Marine Le Pen (15%), François Hollande (26%) et Nicolas Sarkozy (30%).
(Sondage CSA réalisé les 26 et 27 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mercredi 28 mars 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou tombe à 10%, loin derrière les quatre principaux candidats

La nouvelle vague du sondage TNS-SOFRES pour Sopra Group donne 10% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 1,5 point par rapport à la précédente vague).
Devant, on trouve Jean-Luc Mélenchon (13,5%), Marine Le Pen (15%), François Hollande (28%) et Nicolas Sarkozy (29%).
A noter que ce sondage a été réalisé après le meeting de Bayrou au Zénith de Paris dont il espérait qu’il serait le nouveau départ de sa campagne.
(Sondage Opinionway réalisé les 26 et 27 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 12%

La nouvelle vague du sondage Opinionway pour LCI et Le Figaro donne 12% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 1 point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate est à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17%), François Hollande (27%) en deuxième position et Nicolas Sarkozy, en tête (28%). Il devance Jean-Luc Mélenchon, cinquième à 11%.
(Sondage Opinionway réalisé les 26 et 27 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.148 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mardi 27 mars 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 11% et devancé par Mélenchon

Quatrième sondage consécutif qui donne François Bayrou en cinquième position derrière Hollande, Sarkozy, Le Pen et Mélenchon. La nouvelle vague du sondage Louis Harris interactive pour VSD lui donne 11% des intentions de vote (soit une baisse de 1 point par rapport à la précédente vague).
Devant, on trouve Jean-Luc Mélenchon (13%), Marine Le Pen (16%), François Hollande (27%) et Nicolas Sarkozy (28%).
(Sondage Louis Harris interactive réalisé du 22 au 26 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.231 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour gagner, le Centre doit être indépendant et ouvert à des alliances

Sociologiquement parlant, les démocraties occidentales sont désormais centristes dans l’âme. Un phénomène du, entre autres, à l’élévation du niveau de vie général et au développement d’une importante classe moyenne. Les solutions extrêmes sont souvent rejetées par l’énorme majorité de la population. Ainsi, une majorité des électeurs se situent dans le spectre large de la modération, de la droite modérée à la gauche modérée en passant par le Centre.
Politiquement parlant, en revanche, on en est encore loin. Les joutes politiciennes sont toujours aussi exacerbées, les discours enflammés même si, ensuite, le gouvernement des pays se fait le plus souvent au centre de l’échiquier politique parce que c’est le seul lieu responsable pour agir.
Dès lors, les partis du Centre qui ont vocation à occuper une position incontournable dans le gouvernement de ces pays avancés, doivent poursuivre deux buts. Loin d’être antimoniques, ils sont, au contraire, absolument complémentaires: affirmer la spécificité irréductible de la pensée centriste et nouer des alliances électorales et de gouvernement afin de participer au pouvoir lorsqu’ils ne sont pas majoritaires.
C’est le cas particulier de la France.
Si l’on voulait faire un clin d’œil à l’actualité du moment, les partis centristes français doivent agir, à la fois, comme François Bayrou et Hervé Morin, les deux anciens compères devenus ennemis irréductibles (ce qui ne veut pas dire grand-chose en politique où les séparations fracassantes ne sont que les préludes aux retrouvailles en grandes pompes)!
Le splendide isolement centriste ou, à l’opposé, le ralliement systématique et sans conditions sont, tous deux, extrêmement dangereux pour les idées du Centre.
Les cinq dernières années sont là pour le démontrer amplement. François Bayrou, dans son splendide isolement n’a pas fait progresser d’un iota la cause centriste. Et son probable échec lors du premier tour de la présidentielle sonnera sans doute le glas de ses ambitions et peut-être de sa carrière politique.
Mais Hervé Morin et ses compères qui se sont ralliés sans condition après le premier tour de 2007 n’ont pas fait mieux pour le Centre. En témoigne la tentative désespérée et désespérante de ce dernier pour se présenter à la présidentielle. Mais la non-existence du Nouveau centre face à l’UMP pendant cinq ans ont abouti à ce que les Français, non seulement, ne comprenaient pas pourquoi son leader voulait se présenter contre Nicolas Sarkozy. Plus grave, ils ne le connaissaient même pas pour une grande partie d’entre eux et encore moins ses opinions politiques…
Il faut dire que le Centre dispersé de 2007 - une partie, dont une majorité de militants, avec Bayrou et le futur Mouvement démocrate, une partie, dont la quasi-totalité des députés de feue l’UDF, ayant fait sécession pour s’allier avec l’UMP en créant le Nouveau centre, une partie, dont de nombreux centristes historiques, ayant intégré l’UMP depuis 2002 et une partie se trouvant au centre-gauche aux Radicaux de gauche ou même dans le PS (cette dernière préférant passer directement au ralliement avec Sarkozy sans passer par la case «Centre») - ne pouvait pas peser grand-chose pour imposer la prise en compte de ses vues et de ses valeurs. Les quelques miettes récoltées et fêtées comme des victoires éclatantes par les centristes de la majorité présidentielle ne peuvent cacher cette réalité.
Ce qui est grave pour le Centre, c’est que cette configuration risque de perdurer. Déjà, pour la présidentielle, le Centre est désuni. Il y a peu de chances au jour d’aujourd’hui, pour qu’il soit réunifié pour les législatives (comment Bayrou, Morin et Borloo peuvent-ils s’entendre?).
Ce n’est donc qu’après cet épisode électoral qui risque d’être une bérézina pour le Centre que les centristes se mettront peut-être autour d’une table pour discuter. Et l’on espère qu’ils le feront sérieusement et sans mettre en avant leurs égos surdimensionnés face à leurs réalités électorales.
Demain, le Centrisme ne pourra devenir en France une pensée dominante que si les politiques qui prétendent s’en référer prennent ces fameuses responsabilités dont ils parlent à tout bout de champ… pour les autres!
Cela passe par défendre leurs valeurs, non dans un splendide isolement, tout en trouvant des passerelles avec des partis proches de leurs idées afin de nouer des alliances, non des ralliements.