► La
violence des jeunes est-elle en progression exponentielle comme certains le
prétendent ou les chiffres restent-ils constants comme l’affirment d’autres?
Si la question ne manque pas d’intérêt, elle ne doit pas masquer ce qui est le
principal: cette violence doit être éradiquée le plus possible.
Et cette violence qui se déroule à l’école est inacceptable.
Aucun acte visant à l’intégrité physique ou psychologique de ceux qui y
travaillent, des élèves aux enseignants en passant par le personnel d’accompagnement
ou administratif ne doit avoir lieu dans l’enceinte et à proximité des
établissements.
Or on constate que c’est loin d’être le cas avec la mort d’une surveillante
tuée à coups de couteaux par un collégien de 14 ans qui n’est qu’emblématique
du climat d’agressivité qui peut régner dans certains établissements et avec la
progression des plus inquiétantes, celle des armes blanches détenus par des
élèves qui les emportent avec eux pour les cours, nombre d’entre eux pour se
protéger.
Ce n’est évidemment pas un problème de l’école mais une question de société qui
doit responsabiliser tout le monde, sans exception, afin de trouver des
solutions qui ne peuvent être caricaturales du genre «tout répressif» ou «c’est
comme ça, on n’y peut rien».
Assurer la sécurité des enfants et des adultes qui sont là pour leur
transmettre le savoir est un des devoirs les plus importants d’une société qui
se fixe d’émanciper l’individu par sa formation à devenir un citoyen.
Il s’agit d’une grande cause nationale sans limite de temps.
► Israël
veut détruire le régime iranien des mollahs.
Aucun démocrate ne peut s’en plaindre tellement l’Iran est dirigée par une
clique d’assassins, de tortionnaires et de corrompus qui fait tant de mal à sa
population et qui représente un danger immense pour le monde.
Un régime qui est l’allié des deux plus grandes dictatures de la planète, la
Russie de Poutine et, surtout, la Chine de Xi.
Mais lancer une guerre contre Téhéran aujourd’hui est-il le meilleur moyen?
On peut reprendre les arguments du gouvernement israélien pour aller dans ce
sens: l’Iran est très proche d’avoir la bombe atomique ce qui serait
catastrophique pour le monde; le pays est fragilisé avec une économie en
lambeaux, surtout avec la perte ou l’affaiblissement de ses proxys en Syrie, au
Liban et à Gaza; son degré d’impopularité auprès de sa population n’a jamais
été aussi grand et il faut susciter une révolte de celle-ci.
Dès lors, il faut en profiter pour régler définitivement la question iranienne.
Mais le régime des mollahs est-il aussi affaibli que le pense Benjamin Netanyahu
ou qu’il le prétend?
Parce qu’on peut aussi penser que le premier ministre d’extrême-droite
israélien est dans une sorte de fuite en avant qui n’a pas que pour objectif d’assurer
la sécurité de son pays et d’éliminer des menaces pour la communauté
internationale.
Outre qu’il est toujours dommage de devoir régler un problème par la violence
et par une guerre qui risque de faire de nombreuses victimes mais aussi d’embraser
la région du Moyen-Orient, voire le monde entier, la victoire d’Israël est loin
d’être assurée.
Non pas que sa défaite soit à l’ordre du jour, les Etats-Unis ne le permettront
pas mais, en revanche, un coup dans l’eau est fort possible.
Si tel est le cas, espérons qu’il ne sera pas trop coûteux.
► Les
manifestations monstres anti-Trump de ces derniers jours aux Etats-Unis sont
une bonne nouvelle.
Elles montrent qu’une forte mobilisation est possible face aux menées
anti-démocratiques de l’extrémiste populiste qui poursuit pas à pas son chemin
vers l’établissement d’une autocratie et d’un culte de la personnalité en sa
faveur.
Ce qu’il reste à savoir c’est si la plus vieille démocratie de la planète peut
se transformer en autocratie ou si les résistances venant du corps même de la
société seront une protection suffisante.
Ces premiers mois du deuxième mandat de Trump semblait pencher vers la première
option au vu d’une apathie du peuple américain (rappelons que Trump n’a obtenu
qu’un tiers des votes des Américains inscrits sur les listes électorales, loin
d’une majorité de la population comme il le prétend).
Les rassemblements derrière le slogan «No kings» (pas de rois aux Etats-Unis)
permettent une nouvelle lecture où, finie l’apathie, le temps de la
confrontation est venu.
Cela reste à confirmer.
Car si Trump peut mettre la pédale douce à son projet autocratique pour éviter
un embrasement qui pourrait l’emporter, il peut aussi continuer la manière forte
et à suivre son plan.
Ce sera alors au corps social de l’empêcher de le mettre à exécution.
Les dernières manifestations permettent dorénavant de l’espérer, pas plus, mais
c’est déjà ça.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]