jeudi 8 septembre 2016

Actualités du Centre. Lagarde a rencontré Macron pour «dialoguer»

Emmanuel Macron et Jean-Christophe Lagarde
Non seulement Jean-Christophe Lagarde veut continuer à «dialoguer» avec Emmanuel Macron et estime «parfaitement logique de le faire» pour construire les «rassemblements de demain» qui doivent être «ni de droite, ni de gauche» mais il s’est déjà attelé à la tâche puisqu’il a déjà rencontré l’ancien ministre de l’Economie après  sa démission du gouvernement.
Néanmoins, pour le président de l’UDI, il ne s’agit pas – encore? – d’un «renversement des alliances».
Car il ne «préjuge pas de ce à quoi aboutira la discussion avec Macron».
«Dialoguer, a-t-il également affirmé, ce n'est pas inverser les alliances».
«J'ai trouvé parfaitement ridicule, a-t-il poursuivi, que certains aient fait profession pendant quinze ans de dire il faut que la Droite, le Centre, la Gauche arrivent à se parler et refusent de dialoguer avec monsieur Macron», faisant allusion à François Bayrou mais aussi aux membres de l’UDI qui tirent à boulets rouges sur sa démarche d’ouverture.
Pour autant, Lagarde a appelé, au micro de Sud radio, à une «recomposition de la vie politique française».
«Je crois, ajoute-t-il, qu'une alternance qui comporterait l'UDI et Les Républicains, si par hypothèse on trouvait un accord politique et une plateforme commune d'idées qui permettent de réformer la France, ne serait pas suffisante et aurait besoin d'être plus large. Je pense au MoDem, je pense aux radicaux de gauche, aux gens qui suivent Emmanuel Macron».
En effet, «il ne s'agit pas d'une option – ou-ou (ndlr: ou LR, ou Macron) – mais d'une addition (ndlr: LR + Macron)» qui permettra d’avoir «une majorité dans le pays».
En ce qui concerne le fond, Lagarde estime que «nous avons des points de cohérence avec lui, nous avons aussi des divergences».
Tout en précisant que «Macron a plus de différences avec Montebourg et une partie de la gauche qu'avec nous».
Sans oublier que l’alliance avec LR ne garantit pas le changement nécessaire au pays: «Jusqu'en 2012, l'UMP avait la majorité absolue et elle n'a pas transformé le pays, a regretté le président de l'UDI. Si les députés centristes avaient été plus nombreux dans le mandat précédent, beaucoup d'erreurs auraient été évitées. Quand nous avons dénoncé l'endettement excessif de la France, quand nous avons demandé qu'il y ait une règle d'or budgétaire, pour qu'on arrête de dépenser plus que ce qu'on crée comme richesse chaque année...».
Le président de l’UDI a également réitéré son souhait d’un renouvellement de la vie politique à l’occasion de la présidentielle: «les Français refusent absolument que 2017 soit le remake de 2012», c’est-à-dire des candidatures de Le Pen, Sarkozy, Hollande et Bayrou.



Actualités du Centre. Macron répond aux insultes de Bayrou

Accusé par François Bayrou d’être le candidat des «forces de l’argent» et des «intérêts financiers et autres» ainsi que d’être un «miroir aux alouettes» ou un «Hologramme» à la démarche politique «vide» dont le parcours ressemble à celui de Sarkozy et Strauss-Kahn, Emmanuel Macron a répondu à ces attaques lors d’une rencontre avec les habitants d’Aurillac (Cantal).
Il a ainsi déclaré: «Je n'ai jamais défendu les grands intérêts financiers, c'est un discours simpliste qui n'honore pas celui qui l'émet. Et sur ce sujet, je n'ai aucune leçon à recevoir de personne».
«Ceux qui n'ont plus rien à proposer au pays, a-t-il poursuivi, sont surtout occupés à m'attaquer (…). Ils peuvent continuer mais cela ne parle pas beaucoup aux Français».
«Insulter les autres, les attaquer, cela ne vaut pas projet», a-t-il également affirmé en parlant du président du Mouvement démocrate, trouvant «dommage» qu’une personne pour qui il a de l’estime se prête à ce genre de propos.
Mais, pour Macron, sans doute que Bayrou «considère qu'il est propriétaire d'une part de marché au centre» pour réagir comme il a fait au sondage TNS-SOFRES.
Rappelons qu’Emmanuel Macron, dans ce dernier sondage sur la présidentielle, bat facilement les candidats PS qui lui sont opposés ainsi que François Bayrou.
A noter que dans ce bras de fer voulu par François Bayrou, Le Figaro, qui généralement est très critique envers celui-ci, a décidé de prendre fait et cause pour le président du MoDem comme il a pris fait et cause pour ceux qui, à l’intérieur de l’UDI, mène la guérilla contre Jean-Christophe Lagarde qui veut dialoguer avec Macron.
Pour le quotidien sarkozyste, rien n’est en effet plus dangereux pour la Droite dure et radicale qu'il représente, qu’une dynamique centriste qui pourrait prendre avec l’UDI, le MoDem et En marche sans oublier une partie du centre-gauche et de la droite modérée.
Cela rappelle à tous ceux qui ont la mémoire courte – pourtant les joutes UDF-RPR ne sont pas si lointaines – que la Droite (pas plus que la Gauche) n’est l’amie du Centre mais a besoin d’en faire son appendice électoral pour conquérir le pouvoir.
Mais quand il pourrait (re)devenir une force politique qui compte, alors il devient un adversaire.