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lundi 9 juin 2025

Une Semaine en Centrisme 2025/22 (2-8 juin). Trump passe à la vitesse supérieure de son projet autocratique / Trump petit télégraphiste de Poutine / Trump-Musk s’étripent, quoi de plus normal! / Trump et ses échecs à répétition


Chaque semaine les frasques de Donald Trump font l’actualité.
Mais cette semaine écoulée a été assez emblématique des agissements de l’extrémisme populiste, confirmant ses velléités autocratiques, son incapacité à s’entourer et ses échecs dans ses politiques erratiques dangereuses.
Revue de détail.

La réquisition de la Garde nationale californienne et son envoi à Los Angeles par Trump pour soi-disant mettre fin à des émeutes provoquées la «gauche radicale» selon sa terminologie peut être vue comme une opportunité de masquer son échec dans sa politique migratoire par un coup d’éclat ou la première pierre à son édifice d’une autocratie policière dont il rêve et ne fait d’ailleurs pas mystère.
Les commentaires varient entre ces deux explications qui peuvent d’ailleurs se compléter mais cette initiative ressemble trop à une mise en action d’un plan qui n’attendait que le moyen et l’occasion d’être mis en œuvre que l’on penchera ici plutôt pour l’objectif autocratique.
En effet, tous les observateurs sont d’accord: rien ne justifiait l’envoi de la Garde nationale au vu de la situation sur le terrain que la police de Los Angeles ainsi que la police anti-immigration, ICE, pouvaient facilement gérer.
Donc, la décision de Trump ne vient pas d’un chaos et d’une volonté de rétablir un ordre mis gravement en danger mais bien d’un coup de force qui pourrait en amener d’autres et établir, petit à petit, un environnement policier et l’établissement d’une autocratie.
Cette mise en bouche pourrait s’étendre jusqu’au report d’élections, on pense d’abord à celles de mi-mandat pour le renouvèlement de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat en novembre 2026 et, évidemment, de la présidentielle de 2028, des scrutins qui, nationalement, se sont toujours déroulés en temps et en heure même aux heures les plus noires du pays au moment de la Guerre de sécession et lors de la Deuxième guerre mondiale.
Cela permettrait à Trump de pouvoir continuer à gouverner avec un Congrès à sa botte et faire en sorte de prolonger son mandat plus ou moins indéfiniment alors qu’il ne peut se représenter en 2028.
Rappelons que c’est une option qu’il a envisagée et que nombre de ses fan(atique)s l’encourage à choisir.

Lors de son dernier entretien avec Vladimir Poutine en majorité consacré à l’agression de celui-ci contre l’Ukraine et au moyen d’y mettre fin, Donald Trump n’a manifestement pas défendu le peuple ukrainien et son président Volodymyr Zelensky, refusant de parler de sanctions (il a confirmé ensuite qu’il était toujours opposé à celles-ci) et ne réprimandant même pas le dictateur russe pour son refus d’un cessez-le-feu et de ses mensonges envers la communauté internationale sur sa soi-disant volonté de paix.
En revanche, Trump de manière assez stupéfiante et peu relevée par nombre de commentateurs en Europe (plus aux Etats-Unis) s’est fait le porte-voix des désidératas de Poutine et de sa justification des bombardements contre les civils ukrainiens, étant même celui qui a annoncé, avant le Kremlin, qu’il y aurait des représailles d’ampleur après l’opération spectaculaire et réussie de l’armée ukrainienne avec la destruction de nombre d’avions de chasse russes!
En l’occurrence, Trump est apparu comme le petit télégraphiste de Poutine, ce qui en dit long sur sa volonté de contenter celui-ci dans ses demandes envers l’Ukraine, c’est-à-dire une amputation large de son territoire, une réduction drastique de son armée, une impossibilité d’adhérer à l’OTAN et au remplacement de son président pour mettre à la place une marionnette à la solde du régime dictatorial russe…

Si l’on pouvait penser que la relation entre Donald Trump et Elon Musk se terminerait un jour au vu des comportements fantasques et incohérents des deux «amis», on estimait que ce serait dans le temps avec un délitement lent et un désintérêt de l’hôte de la Maison blanche pour l’homme le plus riche du monde.
Personne n’a vu venir le clash aussi épique qu’improbable où les deux personnages se sont affrontés de manière violente avec menaces et insultes à l’appui alors que même si le lien semblait un peu distendu, la relation semblait encore proche.
Evidemment, cela ne surprend aucun observateur que Trump se comporte de manière aussi vulgaire et grossière envers un de ses ex-alliés les plus proches lorsque celui-ci émet des critiques à son encontre, un allié qui n’avait pas hésité à dépenser près de 300 millions de dollars pour le faire élire et pour aider ses minions à décrocher des sièges de représentants et de sénateurs.
Si Musk parle d’enterrer la hache de guerre – il a besoin de ce rabibochage au vu de ses affaires qui périclitent mais aussi des menaces de Trump de rompre les contrats de l’Etat avec ses entreprises –, Trump semble vouloir aller jusqu’au bout de la rupture.
Encore qu’avec l’extrémiste populiste rien n’est jamais prévisible dans ce domaine.

Quand on demande aux membres de l’équipe de Trump quels sont les pays qui sont concernés par les accords qui, selon l’extrémiste populiste vont être signés marquant de grandes victoires de sa guerre commerciale contre le reste du monde, ils sont incapables d’en citer un!
Cette anecdote résume bien les faux-semblants et les mensonges de Trump dans toutes ses initiatives depuis son accession à la Maison blanche.
Car l’ensemble de celles-ci sont des échecs cuisants, de l’imposition de droits de douane à la fin de l’agression de Poutine en Ukraine en passant par sa politique migratoire (d’où, selon certains, le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles pour masquer cet échec et faire de l’esbrouffe à l’intention de son électorat) ou son budget baptisé pompeusement mais bien la tradition trumpienne «The One, Big, Beautiful Bil» (Le grand et beau projet de loi) qui bien que voté par la Chambre des représentants est présenté par tous les économistes comme menant le pays à la récession et provoquant de grandes résistances au sein même de son parti.
Depuis sa prise de fonction le 21 janvier dernier, Trump va déboire en déboires – ce qui n’étonnera pas les commentateurs avisés – alors même qu’il lui reste plus de trois ans et demi de mandat!

 

[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]