vendredi 11 juin 2021

Propos centristes. France – Féminicides; loi bioéthique; fake news; G7; opération Barkhane; covid19; emploi; télétravail; impôts…

Voici une sélection, ce 11 juin 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- Nous n'avons rien lâché dans le combat pour les droits des femmes dans le monde. Ils sont menacés. Même en Europe. La France, qui préside le Forum Génération Égalité avec le Mexique et ONU Femmes, porte une responsabilité. À Paris, fin juin, ce combat prendra un nouveau tournant.

- Nous n’avons rien lâché sur le numérique. Imposer le retrait en une heure des contenus terroristes : nous l’avons fait. Mettre en œuvre une taxation plus juste des multinationales et des géants du numérique : nous sommes en train de le faire. Nous continuerons à transformer !

- Nous n'avons rien lâché sur le climat. En Européens, nous avons pris des objectifs forts pour 2030. Et le combat que nous menons pour la biodiversité a pris un tournant majeur avec le One Planet Summit. Nous allons poursuivre, renforcer, accélérer !

- Faire du vaccin un bien public mondial. Vacciner le monde. Maintenant. Voilà la responsabilité du G7. Voilà l'ambition que la France porte.

- Dès le premier jour, la France a œuvré pour faire des solutions à la pandémie un bien public mondial. Partage de doses, ouverture de la propriété intellectuelle, financements des systèmes de santé. Au G7 de s’engager !

- L'Afrique représente 20% des besoins en vaccins. Elle n'a la capacité de produire que 1%. Il nous faut produire pour donner. Il nous faut permettre aux pays qui le peuvent de produire pour eux-mêmes.

- Les Français attendent avec impatience l’Euro 2020. Pour nous, les Bleus ne lâcheront rien. Dès leur premier match mardi, nous serons tous derrière eux ! Soyons fiers de notre équipe de France. Elle est le visage de la France !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

Je sais combien cette période a pu être pesante pour tous les utilisateurs de salles de sport et je n'ignore rien des difficultés traversées par leurs gérants. L'État continuera à les accompagner jusqu'à la reprise totale de leur activité.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- La réussite de la transition écologique passe par l’action européenne. Adaptation au changement climatique, gestion des batteries et de leurs déchets et le plan d'action vers une pollution zéro.

- C’est le nerf de la guerre et nous allons dans le bon sens : depuis 10 ans l’Etat a doublé ses dépenses en faveur du climat, avec une forte accélération grâce à France relance. Pour les Français c’est plus de rénovations, de voitures électriques, d’énergies renouvelables !

- Il va falloir augmenter la part de renouvelable, l’éolien terrestre notamment. Sur la manière, il faut plus de concertation. J’ai fait passer une circulaire dans ce sens.

- Les couples de femmes et les femmes seules auront désormais accès à la PMA. Heureuse de cette avancée pour l’égalité.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

Le Président de la République a annoncé une transformation profonde de notre engagement militaire au Sahel. Les modalités et le calendrier seront précisés dans les semaines à venir. C’est une annonce importante qui traduit un travail de fond mené depuis des mois. Nous allons nous concerter très étroitement avec nos partenaires sahéliens, européens, américains. Nous restons engagés au Sahel pour lutter contre le terrorisme. Le dispositif change, pas l’objectif.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

Numéros d'urgence: nous n’excluons aucune hypothèse. A la demande du Premier ministre, nous avons saisi l’ANSSI et les inspections compétentes pour rendre un rapport que nous rendrons public. Toute la lumière devra être faite sur ces dysfonctionnements inacceptables.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Face aux difficultés de recrutement que connaissent certains secteurs, Pôle emploi travaille depuis des mois pour mobiliser et former des demandeurs d'emploi. Et ça marche : 130 000 offres d'emploi ont été pourvues dans le BTP et l'hôtellerie-restauration entre janvier et avril.

- Près de 90 000 emplois ont été créés au 1er trimestre 2021 dans le secteur privé. C'est une très bonne nouvelle. Grâce aux mesures d'urgence mises en place, nous avons réussi à déjouer toutes les prévisions et à contenir l'impact de la crise sur l'emploi.

- Jusqu’à présent, tous ceux dont l’emploi le permettait devaient être à 100 % en télétravail. A partir d’aujourd’hui, les représentants du personnel et la direction vont se mettre d’accord sur un nombre minimal de jours de télétravail par semaine, qui pourra évoluer dans les mois à venir. Un repère que je peux donner : les fonctionnaires passent, ce 9 juin, à trois jours de télétravail par semaine. Ce nombre de jours télétravaillés diminuera à partir de juillet. Et à la rentrée, le rythme sera déterminé par un accord de télétravail – il est encore en cours de discussion. Il ne s’agit donc pas de laisser tomber le télétravail mais de redonner des marges de manœuvre aux entreprises. L’idée est d’entamer un retour progressif au bureau, parce que ce n’est pas simple de revenir au travail après avoir été totalement en télétravail depuis plusieurs mois. Les habitudes de vie ont changé. Il y a à la fois l’attente de retrouver ses collègues et un rythme à reprendre.

- La crise sanitaire a favorisé le dialogue social dans les entreprises. L’adaptation très brutale de l’organisation du travail, que ce soit avec la mise en place du télétravail ou des protocoles sanitaires, a conduit les employeurs à échanger de manière soutenue avec les salariés et leurs représentants sur des sujets très concrets de protection de la santé. Par exemple, à la sortie du premier déconfinement, il y a eu 9 000 accords de reprise d’activité signés en entreprise ! Sur le télétravail, on a comptabilisé 1 000 accords en 2020 et 500 depuis le début de cette année. Le resserrement de ce lien est une bonne nouvelle. Et, pour les entreprises où le dialogue social ne fonctionnerait pas, où l’employeur ne respecterait pas le protocole, il est possible de saisir l’inspection du travail.

- On ne reviendra pas à la situation d’avant le Covid. Je suis convaincue que les conséquences de la pandémie sur le monde du travail ne seront pas une parenthèse. La crise a accéléré un certain nombre de phénomènes déjà à l’œuvre. Par exemple, le développement du télétravail restera un acquis durable de cette crise. L’adaptation a été soudaine, mais nous percevons tous que le télétravail présente des avantages. Toutes les enquêtes montrent que les salariés, s’ils ne souhaitent pas être à 100 % en télétravail, ont aussi pu bénéficier grâce à lui d’une plus grande qualité de vie, de plus de temps personnel, de temps de transports réduits… Et ils veulent conserver ces avantages. La crise a aussi mis la protection de la santé des salariés sur le devant de la scène avec notamment la mise en place du protocole sanitaire en entreprise. Les DRH sont montés en première ligne, ils ont joué un grand rôle et vont continuer à jouer un rôle important pour accompagner les transformations de l’organisation du travail.

- En France, le management est souvent fondé sur le contrôle de la présence au bureau et une culture très hiérarchique. Le télétravail a changé cela. Il a imposé aux managers de faire confiance, tout en étant attentifs aux situations individuelles. Ces transformations étaient nécessaires. Elles se révèlent très positives.

- En matière d’aménagement du territoire, l’impact est intéressant. La concentration des emplois dans les métropoles était une problématique saillante, comme l’a montré la crise des « gilets jaunes ». Aujourd’hui, la capacité de faire plusieurs jours de télétravail par semaine rend possible une meilleure répartition des salariés sur le territoire. C’est un acquis qu’il faut réussir à conforter en sortie de crise.

- Toutes les entreprises avec lesquelles j’échange me disent qu’elles vont réduire la taille de leurs bureaux – on parle de 30 % à 50 % de réduction. Le bureau deviendra l’endroit physique des échanges, du partage. Ce qui va obliger à repenser son aménagement. Sans doute faudra-t-il aussi développer des tiers lieux, pour ceux dont le domicile n’est pas un environnement propice au télétravail. Ces transformations auront des conséquences importantes sur l’emploi. Si l’on réduit les surfaces des bureaux, les sociétés de services aux entreprises seront affectées – je pense par exemple au nettoyage ou à la restauration collective. La crise a également accéléré les changements liés à la transition écologique ou numérique. D’où l’importance d’accompagner les salariés des secteurs menacés vers les secteurs qui recrutent. C’est pour favoriser les reconversions que nous avons inventé, avec les partenaires sociaux, le dispositif des transitions collectives. L’objectif est d’éviter à ces salariés de passer par la case chômage en leur permettant de se former aux métiers porteurs près de chez eux. Par exemple, une des premières applications concerne les agents d’entretien de Derichebourg, qui seront formés pendant quatorze mois pour devenir aides-soignants.

- [Sortie de crise = explosion du chômage?] Je fais tout pour que ce ne soit pas le cas ! Durant la crise, nous avons mis en place un des dispositifs d’activité partielle les plus protecteurs au monde. Il a permis de protéger des millions d’emplois – jusqu’à 9 millions d’emplois au plus fort de la crise, et encore 3 millions au mois d’avril – pour une dépense qui représentera 40 milliards d’euros sur les années 2020 et 2021. Nous ajustons les règles de l’activité partielle avec beaucoup de précaution.
A partir de ce mois de juin, le « reste à charge » pour les entreprises passe de 15 à 25 %. Et pour les secteurs les plus affectés par la crise sanitaire, par exemple les hôtels, cafés, restaurants, le tourisme, nous maintenons une prise en charge à 100 %. Sans oublier le dispositif de l’activité partielle de longue durée : en cas de baisse d’activité durable, il permet à la fois une prise en charge protectrice du salarié - 84 % du salaire net, 100 % au niveau du smic - et un « reste à charge » limité à 15 % pour l’entreprise, pour une durée pouvant aller jusqu’à 24 mois.
Ce qui me tient beaucoup à cœur, c’est que lorsque le salarié ne travaille pas, il puisse se former. Cette période doit être mise à profit pour adapter les compétences aux transitions en cours – écologique, numérique – et faire en sorte que les entreprises soient plus fortes en sortie de crise.

- Il est clair que le télétravail à haute dose a aussi son revers. Beaucoup de salariés qui télétravaillent à 100 % disent souffrir d’isolement, voire d’anxiété. On peut imaginer la difficulté d’un jeune salarié qui découvre un nouveau métier seul et enfermé dans un petit appartement… Il est certain que cela pèse mentalement. Nous sommes donc vigilants sur le bon accompagnement du télétravail par les entreprises, notamment demain dans le cadre de leurs accords. Au-delà, une concertation est prévue avec les organisations syndicales et patronales pour échanger sur toutes les transformations durables liées à la crise et les nouvelles questions qu’elles posent comme la responsabilité de l’employeur quand son salarié est en télétravail. Le code du travail a été pensé dans un monde beaucoup plus industriel, bien loin de cet univers du télétravail où se mélangent le cadre professionnel et la vie privée.
(…) La règle est que ça ne doit pas coûter au salarié. Ce principe posé, la façon dont elle s’applique dans chacune des entreprises dépend des accords sur le télétravail. Cela peut être une aide forfaitaire, une aide à l’équipement, etc. Mais tout doit être décidé dans l’entreprise. L’accord national interprofessionnel pose le principe que le travail à domicile ne peut pas être un coût, et chaque entreprise et représentants de salariés peuvent s’en saisir.

- [Télétravail = « ubérisation »] C’est quelque chose auquel il faut qu’on soit extrêmement vigilant. et que nous suivons de près au ministère en particulier le salariat déguisé ou les faux indépendants. C’est un sujet sur lequel mes services sont mobilisés afin de mieux prévenir une potentielle dérive que l’on peut déjà voir dans certains secteurs. Le développement du télétravail pourrait effectivement avoir comme conséquence, dans certains cas, de passer d’une relation entre employeur-salarié à une relation de prestation de services avec des autoentrepreneurs qui n’en sont pas.
Il faut en outre que les travailleurs des plateformes bénéficient de droits individuels et collectifs. C’est le sens de l’ordonnance que nous avons récemment publiée [fin avril, pour structurer un dialogue social aux seins des plateformes, NDLR] et qui organise la représentation collective des travailleurs des plateformes, notamment pour les VTC et les livreurs. Des élections vont pouvoir désormais être organisées. Ce sera une grande première qui permettra à ces travailleurs d’être représentés pour mieux défendre leurs droits. Nous restons vigilants à ce qu’il n’y ait pas de détournement du statut d’autoentrepreneur, à ce qu’on ne transforme pas le salariat en pseudo-travail indépendant à l’occasion du développement du télétravail.

- La crise sanitaire a accéléré la recherche de sens dans le travail. C’est quelque chose que l’on mesurait déjà avant la crise. Nombre de jeunes choisissent leur entreprise non pas en fonction d’une marque, mais parce qu’ils recherchent un métier qui fait sens. Les gens veulent être responsabilisés, de l’autonomie, ils attendent qu’on leur fasse confiance. Il y a aussi le cas des travailleurs de la deuxième ligne qui ont été présents à leur poste de travail tout au long de la crise, il ne faut pas les oublier. Les entreprises peuvent verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 2 000 euros pour ces salariés et on attend des branches professionnelles qu’elles proposent des améliorations concrètes et des emplois plus attractifs, avec des parcours de carrière, de la formation. C’est le travail que nous menons avec les partenaires sociaux.

- Le président de la République l’a dit : la priorité du moment est de relancer l’économie, de créer un maximum d’emplois et de s’assurer que les emplois soient pourvus. Pour autant, l’intérêt d’une réforme des retraites n’a pas été remis en cause par la crise. Pour tous ceux, de plus en plus nombreux, qui changent de métier, le fait d’avoir 42 régimes aux règles différentes est une difficulté. Notre système pénalise les femmes, plus souvent en temps partiel subi, ainsi que les carrières hachées. Ce qui reste aussi d’actualité, c’est que notre système n’est pas à l’équilibre. La façon d’aborder ces différents sujets n’a pas été tranchée. Le président de la République souhaite entendre les partenaires sociaux et les forces politiques – il souhaite aussi écouter les Français – pour voir ce qui peut être fait. Tout est sur la table. J’ai une certitude : nous avons besoin de réformer notre système de retraites.

- Toute réflexion sur les retraites doit s’accompagner d’une réflexion sur le travail des seniors. Il faut tenir compte de ceux dont le métier est pénible et qui ne peuvent pas l’exercer aussi longtemps que d’autres. Il faut aussi se préoccuper de la formation. J’entends des entreprises dire que les compétences des seniors ne sont plus adaptées. Mais c’est leur responsabilité de former les salariés tout au long de la vie. Nous voulons les y encourager.

- Depuis quelques années, le taux d’emploi des plus de 55 ans a très nettement augmenté : de plus de 15 points en dix ans. Pourtant en France, nous continuons à travailler moins au-delà de 60 ans que la plupart des autres pays de l’OCDE. Cela peut clairement avoir des conséquences sur la compétitivité de notre économie.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)

Adoption conforme et à l’unanimité du projet de loi sur la formation des élus : pour des formations de qualité, pour plus d’élus formés, pour plus de transparence Une nouvelle étape franchie dans le renforcement des droits des élus !

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

- Toutes les jauges de précaution sont remplies dans les musées, les festivals... Les chiffres du cinéma sont extrêmement bons.

- Nous sommes en train de travailler avec des professionnels sur la modalité de concerts debout.

- La fête de la musique ne se déroulera pas dans les conditions habituelles. Il n'y aura pas de concerts spontanés dans la rue.

- Je me félicite de l’adoption par les députés du compromis proposé par le Gouvernement, qui maintient une juste rémunération des créateurs, tout en préservant le développement de l’économie sociale et solidaire.

- Les auteurs des arts visuels exigeaient légitimement que Google les rémunère pour l'utilisation de leurs oeuvres sur Internet. Ce sera désormais le cas grâce à la signature d'un accord qui constitue une indispensable avancée pour les créateurs !

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- [Interdiction de produits phytosanitaires] Nous voulons porter le débat au niveau européen, c'est essentiel si on veut des transitions. On veut également accompagner les agriculteurs pour ne pas les laisser sans solution.

- On l’a dit, on le fait : les agriculteurs pourront aussi bénéficier du nouveau congé paternité !

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- 2020 a été l'année de tous les records. Le gouvernement n'a jamais autant soutenu l'apprentissage. Notre objectif : que ce record devienne la norme y compris dans les collectivités territoriales.

- Pourquoi consultons-nous les hauts fonctionnaires pendant 3 semaines ? Parce que notre réforme ne peut se faire qu’avec eux. Au service des Français, nous voulons redonner aux métiers opérationnels et aux carrières de terrain tout leur sens.

- Ouvrir notre fonction publique, la rendre plus accessible et relancer l’ascenseur social républicain dans toute la France.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- Quand un homme est déterminé à tuer, il trouve les moyens de le faire. Ces crimes, ces assassinats, ces meurtres, il faut les appeler par leur nom: ce sont des crimes de possession.

- Nous allons mettre en place un fichier de suivi des agresseurs et faire en sorte qu'ils soient connus des forces de l'ordre et de la justice.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

La droite républicaine, fidèle à ses convictions, existe toujours, elle s’appelle désormais Agir.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)

- De manière générale sur les impôts, l’ensemble des amendements proposant une augmentation des prélèvements auront un avis défavorable du gouvernement. Nous restons sur notre ligne de diminution des prélèvements obligatoires.

- [Restructuration de La Poste] Nous suivons ce dossier avec attention pour faire en sorte que les engagements pris par La Poste de maintien des emplois et des compétences soient tenus.

- Les collectivités ont été accompagnées. Les régies seront prises en charge, pour un peu plus de 100 millions d’euros. Les régies thermales, les remontées mécaniques, seront accompagnées.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

De 2005 à 2015, la part de marché de la France dans le secteur pharmaceutique a été divisée par deux. Pour inverser la vapeur, le Président de la République a fait des industries de santé une priorité depuis le début de son mandat.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- La protection des femmes ne doit plus dépendre du bon vouloir de chacun: je travaille à la systématiser. Depuis le Grenelle contre les violences conjugales nous avons formé 88000 policiers & gendarmes, recruté 95 intervenants sociaux.

- On a encore cette culture en France héritée du Code Napoléon selon laquelle la femme est la propriété de son mari. Trop d’hommes considèrent encore que les violences conjugales seraient une affaire privée, que ça ne les regarderait pas.

- Le premier mode opératoire des féminicides c’est l’arme à feu […] Nous supprimerons la possibilité de détenir une arme pour un homme simplement mis en cause pour des violences conjugales.

- [Agression contre Macron] C’est un acte isolé grave. Frapper le président de la République c’est vouloir frapper l’ensemble des Français, frapper la République et la démocratie.

- Prendre en charge les auteurs de violences, c’est protéger directement les femmes victimes de violences conjugales! Au ministère de l’Intérieur, nous créons un fichier de suivi des auteurs de violences conjugales en lien avec le ministère de la Justice afin d’éviter les récidives.

- Le RN veut empêcher les juifs de porter une kippa. C’est odieux et d’un cynisme politique incroyable. Nous, nous respectons la liberté de culte, une liberté constitutionnelle. Nous ne sommes pas pour l’interdiction du port des signes religieux dans la rue.

- Oui, les dysfonctionnements existent mais les anthropologues ont montré que les violences conjugales remontent à l'antiquité. On ne règle pas en un an et demi de mobilisation des problèmes que l'on traîne depuis des générations. Pour mémoire, il y a juste quatre ans, quand je dénonçais un féminicide au moment du meurtre d'Alexia Daval, l'ensemble des commentaires portaient sur le fait que ce mot n'existait pas. Depuis lors, il est entré dans le vocabulaire courant. En 2019, le Grenelle des violences conjugales a permis pour la première fois que la lutte contre ce fléau devienne une priorité. Des mesures inédites ont été décidées et financées mais il faut toujours un temps de déploiement nécessaire avant qu'elles soient appliquées, absolument partout et sans faille. (…)
Rappelons bien que la police et la justice font un travail colossal. Chaque semaine, les forces de l'ordre effectuent 400 interventions sur des violences intrafamiliales. À de nombreuses reprises, les unités interviennent au péril de leur vie, comme en témoigne la tragédie des trois gendarmes de la compagnie d'Ambert qui ont été tués en décembre dernier par un conjoint violent alors qu'ils étaient venus sauver une femme. Après, des dysfonctionnements existent toujours. Militant féministe depuis l'âge de 15 ans, j'ai eu le temps de compiler les non-réactions face aux violences faites aux femmes et elles ont été nombreuses.
Julie Douib avait déposé plainte sept fois avant que son ex-compagnon, dont le procès s'ouvre aujourd'hui à Bastia, ne la tue en 2019 après l'avoir traquée. C'est ce drame qui avait été à l'origine du Grenelle organisé à l'époque, avec Edouard Philippe à Matignon. Après les affaires de Mérignac et d'Hayange, qui ont montré des failles dans le suivi des dossiers, la consigne que nous donnons avec Gérald Darmanin est simple et basique : 100% des plaintes doivent être prises sur-le-champ, bien qualifiées pour que l'on comprenne que les menaces de morts sont faites par un ex-conjoint et transmises au parquet. Par ailleurs, il faut absolument que la plainte ne reste pas au commissariat pour que la justice puisse s'en saisir et mettre en place de dispositifs de protection tels que les bracelets anti rapprochement, les ordonnances de protection ou de téléphones «grave danger».

- Il est vrai que nombre des affaires explosent. Entre janvier et mars dernier, la plateforme arretonslesviolences.fr a enregistré plus de 4000 signalements. Cela nécessite effectivement qu'il y ait en face assez de personnes, suffisamment formées. En moins de deux ans, nous avons formé 88286 policiers et gendarmes à la thématique des violences conjugales. 100% des recrues sorties d'école ont suivi des modules spécifiques. Le nombre des téléphones grave dangers va quant à eux augmenter de 65% pour assurer une meilleure protection. La réponse passe par plus de moyens, sachant que les téléphones « grave danger » et les bracelets anti-rapprochements sont enfin sortis des placards où ils étaient restés enfermés trop longtemps. La nomination d'un référent national va enfin permettre d'animer cette mobilisation et pérennise son accélération.

- Même si l'on a tendance à dire que les femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, j'observe que la majorité des féminicides sont d'abord commis par armes à feu. Donc le contrôle de leur acquisition et de leur détention va être renforcé via l'élargissement du périmètre du fichier national des personnes interdites. Y seront désormais inscrits ceux qui font l'objet d'une mesure d'éloignement, avant même qu'un jugement soit prononcé.
Par ailleurs, ce fichier sera interconnecté au casier judiciaire : à Mérignac, l'auteur allait pointer au commissariat sans que les policiers sachent qu'il maltraitait sa compagne… Enfin, le nouveau fichier des auteurs de violences conjugales permettra de mieux partager l'information et de déclencher des mesures de protection dès le recueil de plainte ou l'intervention à domicile. Désormais, il nous reste à accomplir le dernier kilomètre : c'est-à-dire ancrer cette problématique dans tous les esprits, chez tous les acteurs de terrain, pour que l'action lancée puisse s'inscrire dans la durée.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Brexit] Je suis très inquiet du comportement britannique, sur le respect de l'accord que nous avons signé - notamment sur la pêche et le protocole nord-irlandais. S'il n’est pas respecté, nous prendrons des mesures de rétorsion.

- [Agression contre Macron]  L’unanimité des réactions de soutien montre que la France sait réagir, avec le sens de la République. 

- Med7: à Athènes avec les 6 pays du Sud de l’Union européenne, on fait avancer nos positions communes avant le sommet européen de juin et la Présidence française de l’Union européenne: Turquie, migrations, climat, relance...

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

Feu vert du Parlement européen pour le certificat numérique Covid européen. À partir du 1er juillet, vous pourrez voyager partout dans l’Union européenne en toute sécurité et sans difficultés. On avance !

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

- La nouvelle lecture du projet de loi Bioéthique à l’Assemblée Nationale se poursuit pour que tous les nouveaux droits se concrétisent : PMA pour toutes, accès aux origines, pour enrichir ce texte fondamental, notamment en luttant contre les discriminations en matière de don du sang

- En cette Journée de sensibilisation au Trouble du Déficit de l’Attention, rappelons que ce trouble touche 5% des enfants et doit être mieux reconnu.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- L’information est parfois devenue une arme dans une véritable guerre d’influence et de déstabilisation. Pour prévenir ces phénomènes et pour protéger nos démocraties, En marche émet 16 recommandations.

- Une fake news circule 6 fois plus vite qu’une information avérée. Deux tiers des jeunes disent, que pour les prochaines élections, leur lieu d’information privilégié sera les réseaux. On ne peut pas laisser faire ça ! En marche s’est saisi de ce sujet et appelle à prendre des mesures.

- Nous proposons de contrôler et pouvoir reporter les fake news à travers une plateforme.

- Il y a parfois plus de tension sur les réseaux sociaux et dans le micro climat politique que dans la vie réelle du pays. Nos concitoyens ne s’intéressent pas à une polémique autour d’une claque, ils s’intéressent à leur job, la vie de leurs enfants, à la vaccination etc.

- On ne peut plus accepter l’idée de laisser passer sur les réseaux sociaux ce que nous ne laisserions pas passer dans la vie.

- Je veux proposer aux formations politiques une charte de bonne conduite sur les réseaux sociaux.

- Soit vous vous dites que vous n’allez plus au contact, pour éviter tout risque, soit vous continuez à vouloir discuter, échanger, parfois vous faire engueuler par vos concitoyens. Mais c’est ça la vie politique, qu’on soit Président de la République, qu’on soit maire, élu local…

- Le 20 et le 27 juin prochain il faut aller voter ! Quelques soient vos convictions, allez voter.

 

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Le projet de loi Bioéthique a été adopté en troisième lecture ! Pour que la PMA pour toutes soit possible dès cet été, nous avançons et vite : le texte sera examiné au Sénat puis une dernière fois à l’Assemblée nationale le 29 juin. Soyons fiers de cette avancée pour toutes les femmes !

- Les sorties complotistes de Mélenchon, ce ne sont pas des erreurs. C'est une stratégie assumée : celle du buzz et de l'outrance. Instrumentaliser les victimes, oublier l'horreur que ça a été pour elles et pour leurs proches. C'est moche, très moche.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- Il faut espérer un réveil républicain afin de refuser toute banalisation de la violence dans notre société. La condamnation de la violence ne peut s'exprimer à géométrie variable.

- Il y a un risque de banalisation de la violence dans la société, qui s'exerce notamment à l'encontre des élus, des forces de l'ordre.

- La violence n'est jamais gratuite. Elle vise à avoir un impact sur la vie démocratique. Il est intolérable que des élus aient banalisé, normalisé la violence dans notre société.

- Certains politiques, comme la France insoumise, ont légitimé la violence. C'est compliqué de jouer les vierges effarouchées quand pendant des mois, ils ont incité à la violence !

- Les Français voient les effets positifs du "quoi qu'il en coûte" dans nos territoires. Nous avons tenu ensemble.

- Ça ne sera jamais banal que le Rassemblement national puisse gagner une collectivité, une marie ou accéder au pouvoir.

- Pour battre le RN, encore faut il le combattre. Et nous sommes seuls dans ce combat. Partout nous devons faire échec au RN et faire des choix sans ambiguïté.

- [Réforme des retraites] On continue tout simplement à être ce que les Français ont souhaité que nous soyons (...) Pour moi, cette réforme est juste et nécessaire.

- 2 ans d'examen parlementaire, 300 heures de débat. Le projet de loi bioéthique est adopté en 3e lecture. C'est une grande fierté et émotion !

- La rémunération pour copie privée est essentielle pour nos auteurs, nos artistes, nos territoires et l'affirmation de notre exception culturelle. Nous la défendons avec force et refusons d'opposer soutien au monde de la culture et transition écologique.

 

Laetitia Avia (porte-parole)

- [Féminicides] Après la prise de conscience collective & les nouvelles lois, il faut renforcer la coordination police-justice et accompagner les victimes sur le terrain.

- Tout le monde est conscient de l'existence des féminicides. (...) C'est déjà une grande avancée.

- Il faut faire preuve de sévérité contre les personnes qui veulent attaquer ceux qui représentent une autorité ou l'État.

- Au bureau exécutif de En marche, nous avons voté de nouvelles préconisations. Notamment pour que les plateformes atténuent les effets, réduisent la viralité de ces fake news.

- Il va falloir que chaque parti prenne ses responsabilités et s'engage à lutter contre la désinformation. Nous allons appeler les partis à se rejoindre au sein d'une charte d'engagement pour lutter contre la désinformation.

- Nous avons voté mardi des dispositions fortes contre la haine en ligne. Les fake news ne sont pas illégales mais les réseaux sociaux les amplifient. La désinformation est néfaste pour notre démocratie. Avec En marche nous demandons aux plateformes d’atténuer leur viralité.

- Gifle, Papacito, propos complotistes de Mélenchon: on a eu cette semaine une démonstration des dérives sur les réseaux sociaux. Ils sont animés par une charge émotionnelle: plus c’est violent plus c’est viral.

 

● MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

Pour ce second temps de la relance, nous passons du prêt-à-porter au sur-mesure. Nous soutiendrons les territoires, les secteurs et les français les plus fragiles. Nous accompagnerons le rebond économique de notre pays.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

Depuis des années, le Maroc coopère étroitement avec l’Union européenne pour lutter contre les migrations clandestines. Ses défis sont les nôtres.

 

Fabienne Keller

Il est hors de question que le plan de relance européen finance des régimes autoritaires et des politiques antilibérales. La Commission européenne doit appliquer le mécanisme État de droit pour l’allocation des fonds. Le Parlement européen a voté hier pour une résolution en ce sens.

 

Bernard Guetta

C'est parce que son régime s'affaiblit, que Poutine multiplie les actes répressifs. Nous les condamnerons avec force jusqu'au jour où nous pourrons organiser, en bonne entente avec la Russie, la stabilité et la coopération du continent européen. Ce jour viendra.

 

Pascal Durand

Merci au million et demi de citoyennes et citoyens de 18 pays de l’UE, aux 170 organisations de la société civile, mais aussi aux éleveurs, qui, jour après jour, se mobilisent pour le bien-être animal. C’est ensemble que nous ferons bouger les lignes.

 

Sylvie Brunet

L’égalité des genres pour la formation et l’emploi dans les domaines scientifique et technique est un sujet primordial, alors même que l’UE est confrontée à une pénurie de travailleurs sans précédent sur ces métiers. Permettons aux femmes d'y accéder.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)

L’Europe ne compte que lorsqu’elle est rassemblée.

 

 

Actualités du Centre. Multilatéralisme, souveraineté européenne, Afrique, crises régionales, priorités de la politique extérieure de Macron

Emmanuel Macron

Lors d’une conférence de presse avant le G7 et le sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron a listé les quatre priorités de la politique extérieure de la France:

- Le multilatéralisme efficace à travers les causes et engagements, qu'il s'agisse du climat, de la santé, de l'égalité, de la régulation du numérique ou de la fiscalité internationale;
- La souveraineté européenne en matière économique, industrielle, technologique et militaire;
- Une nouvelle relation et un New deal  avec le continent africain;
- La gestion de crises régionales autour de la lutte contre le terrorisme, de la défense des valeurs de la démocratie française et du respect de la souveraineté de l'ensemble des Etats.

En outre, il a évoqué la nécessité de «bâtir un nouveau partenariat avec les Etats-Unis d'Amérique».

Un «partenariat de valeur» selon lui, c’est-à-dire une «alliance sur certains sujets», mais également un «partenariat lucide» où l’Union européenne doit gérer elle-même ses relations de voisinage et non être une simple courroie de transmission des Etats-Unis.

«Pour moi, la clé, c'est que les Européens restent unis» a-t-il ajouté afin de défendre «leur souveraineté commune» et «avoir aussi notre voie».

Car s’il doit y avoir «communauté de valeurs» avec les Américains, il faut aussi une «indépendance quand il s'agit de notre stratégie à l'égard de la Chine,  quand il s'agit de notre stratégie à l'égard de nos voisins, qu'il s'agisse de la Russie ou de la Turquie» sans oublier une «responsabilité quand il s'agit de gérer nos voisinages, les Balkans, la Méditerranée, le continent africain».

Enfin, le président de la république a évoqué la fin de l’opération Barkhane au Mali tout en précisant qu’il ne s’agissait pas pour la France de se désinvestir de cette région cruciale dans la lutte contre le terrorisme islamiste mais de mettre en place une nouvelle phase de cette dernière avec ses alliés européens et africains présents sur le terrain.

 

►Déclaration en amont des Sommets du G7 et de l’OTAN

Nous sortons progressivement et je dis ça avec beaucoup d'humilité et de prudence d'une période de pandémie extrêmement sévère dans notre pays, sur le continent et partout dans le monde qui a testé notre capacité collective à réagir et coopérer et nous allons avec en particulier la nouvelle administration américaine avoir l'occasion de premier sommet, en particulier le sommet du G7 présidé par le Royaume-Uni, puis un sommet de l'OTAN. Ceci intervient quelques semaines après le Sommet sur le financement des économies africaines que nous avons tenu à Paris. Ces échéances sont pour moi à la fois l'occasion de faire redémarrer la coopération internationale sur les grands sujets et de faire fonctionner plusieurs engagements et causes sur lesquelles la France a investi beaucoup depuis 4 ans et des moments aussi de clarification sur des sujets importants. Je voudrais concentrer mon propos autour de 4 priorités qui ont sans doute structuré pour beaucoup notre politique internationale durant ces dernières années. 
D'abord, le multilatéralisme efficace à travers les causes et engagements, qu'il s'agisse du climat, de la santé, de l'égalité, du numérique ou de la fiscalité. Le deuxième axe, c'est celui de la souveraineté européenne. Le troisième, c'est celui d'une nouvelle relation avec le continent africain. Et le quatrième, c'est celui de la gestion de crises régionales qui s'est, depuis ces dernières années, concentrée autour de la lutte contre le terrorisme, la défense de nos valeurs et le respect de la souveraineté de l'ensemble des Etats. Je crois pouvoir dire que la période actuelle va permettre d’obtenir des résultats sur chacun de ces axes et aussi invite à des clarifications utiles. 
Premier point sur lequel je voulais revenir, c'est celui du multilatéralisme efficace. Nous l'avons souvent défendu. Durant les 4 dernières années, les pays européens ont défendu, soutenu en quelque sorte garanti ce multilatéralisme efficace, alors que les Etats-Unis d'Amérique avaient décidé de quitter les accords de Paris et renoncé à la coopération dans beaucoup de domaines. 
Nous avons porté ensemble et la France y a joué son rôle avec plusieurs initiatives et opérations, la défense de ce multilatéralisme. Et il me semble que nous en avons posé des jalons importants lors du G7 de Biarritz. Sur les sujets de santé, de climat, d'égalité sur chacun des points. Biarritz avait posé des ambitions, des volontés et la synthèse pourra vous en être refournie, qui sont en train de trouver des aboutissements concrets durant ces dernières semaines et des derniers mois et pour certaines, vont se parachever à l'occasion de ce G7. Et donc, pour moi, c'est vraiment le moment, je dirais, du retour de la coopération pour permettre à ce multilatéralisme efficace de pleinement fonctionner. Je vais essayer de revenir sur chacune de ces thématiques. 
La première est celle de la santé. Évidemment, la pandémie a testé notre crédibilité en la matière. Alors, nous n'avons pas attendu celle-ci pour défendre ce multilatéralisme. Je rappelle entre autres que nous avions, là aussi, posé la volonté de renforcer le cadre multilatéral en matière de santé à Biarritz que nous avions à ce moment-là souligné l'importance de financer l'OMS et les cadres multilatéraux et que quelques semaines plus tard, nous avons tenu à Lyon la conférence de financement du Forum mondial qui permet justement la vaccination et la lutte contre les grandes pandémies, en particulier sur le continent africain. Nous avions tenu nos engagements là où, à ce moment-là, beaucoup d'autres avaient réduit et donc qu'il s'agisse de Lyon à l'automne 2019, de notre G7, nous avons ensuite poursuivi ce multilatéralisme en matière de santé dès le début de la crise sanitaire et à mes yeux, l'initiative la plus importante des derniers mois a été l'initiative dite ACT-A. Nous l'avons bâtie avec les Africains. Nous l'avons défendue et portée dans le cadre du G20 et nous avons construit une initiative dont l'objectif était de permettre de donner la capacité aux pays les plus pauvres, en particulier à l'Afrique, de résister à l'épidémie avec des tests, des diagnostics, des traitements et des vaccins avec l'engagement de renforcer les systèmes primaires et avec l'engagement, justement, de les financer. Je reviendrai sur chacun de ces points. ACT-A a poursuivi son chemin et a permis de structurer l’initiative Covax, ce don de vaccins, et cela en quelque sorte, arrive à un moment de vérité lors de ce G7. C'est pourquoi, sur les questions de santé, ce G7 est un moment de réengagement collectif et de clarification. 
D'abord, il nous faut définir une cible. On échange sur les sujets de vaccins, beaucoup d'objectifs et je me méfie des objectifs quand il s'agit d'additionner des milliards sans calendrier précis et résultats à atteindre. Et je dois dire que les échanges que j'ai pu avoir avec les Etats, en particulier africains, puisque je pense que ce sont les Etats récipiendaires qui sont les mieux à même de qualifier les objectifs que nous devons nous donner, m'ont convaincu qu'il nous faut viser avant tout une cible de pourcentage de la population à vacciner. Et c’est l'Agence de crises africaines CDC Africa a ainsi défini 60 % d'Africains à vacciner d'ici la fin du premier trimestre 2022, avec un objectif de 40 % pour fin de l'année 2021. C'est un objectif rehaussé par rapport à celui que nous nous étions engagés à voir dans le cadre de Covax, qui est le véhicule par lequel la communauté internationale, justement, s'était engagée à fournir ces vaccins, qui n'était que de 20 %. Je pense que c'est le bon objectif et c'est celui que nous devons endosser dans le cadre de ce G7. La France est prête à y prendre toute sa part. Nous avons, comme vous le savez d'ores et déjà, commencé à donner des doses. Nous nous sommes engagés pour cette année et donc d'ici fin 2021, à donner 30 millions de doses. Comme les Allemands se sont engagés à donner 30 millions de doses à date, ce qui permet à l'Union européenne d'avoir au moins l'objectif de 100 millions. Je pense qu'il nous faut, en fonction justement des accords, revoir ces objectifs nationaux et régionaux pour pouvoir les caler sur ces objectifs de vaccination. Et ce que je veux que la France endosse à due proportion de sa quote-part, c'est cet objectif de 40 % de vacciner en fin d’année et 60 % à la fin du premier trimestre prochain. Mais d'ores et déjà, nous avons effectué à date plus de 800 000 transferts de doses via Covax et 1,7 million seront faits à la fin du mois alloué à 14 pays africains. Ce dont je parle là, ce ne sont pas des engagements. Ce sont des livraisons déjà effectuées et je pense que c'est important de les rappeler, 800 000 doses déjà effectuées via Covax par la France et 1,7 million à la fin du mois. Je me réjouis que les Etats-Unis rejoignent pleinement l'initiative et s'engagent dans cette direction. A court terme, ça c'est l'objectif, 40 % en fin d'année, 60 % fin du premier trimestre 2022 de vaccination. 
Comment y parvenir ? À très court terme, pour moi, la priorité doit continuer à être le don de doses. C'est la voie que nous avons décidé de suivre. C'est celle que je veux que nous puissions accroître dans le cadre des discussions des prochains jours. Et c'est celle qui me paraît la plus efficace et la plus juste. Pour la permettre et la renforcer, il nous faut aussi lever toutes les restrictions à l'exportation. Et le G7 doit permettre de lever tous ces obstacles. Nous le savons, il y a eu des interdictions d'export de plusieurs pays membres du G7 qui ont bloqué la production dans d'autres pays et parfois bloqué la production dans des pays à revenu intermédiaire, essentiel pour la production de vaccins à destination des pays les plus pauvres. Je ne prends qu'un seul exemple, l'Inde. L'Inde et en particulier le Serum Institute of India, a été bloqué dans sa production par les restrictions à l'export d'ingrédients nécessaires à la production de ces vaccins qui venaient de certaines économies du G7. Il faut absolument les lever à la fois pour que l'Inde puisse produire davantage pour elles-mêmes et pour très rapidement fournir tout particulièrement aux Africains qui sont très dépendants de sa production. 
Ensuite, nos mécanismes ne sont pas aujourd'hui uniquement faits de dons de doses. D'autres veulent racheter des doses. Certains veulent aussi produire pour donner. Ce sera le cœur de la stratégie américaine. Toutes les stratégies sont évidemment bonnes à partir du moment où elles permettent d'atteindre notre objectif de vaccination et de couverture des populations, conformément à l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé. Mais nous allons défendre un point qui me paraît essentiel sur cette affaire, c'est la transparence. Aujourd'hui, il n'y a pas de prix de référence pour le mécanisme Covax comme pour les doses qui sont rachetées par celui ci comme vis-à-vis des pays récipiendaires. La transparence des prix est un élément essentiel en termes de justice et d'efficacité. Aujourd'hui, nous ne savons pas à combien Covax achète les doses aux laboratoires pharmaceutiques. Ce faisant, les États africains, qui, à juste titre, ont décidé aussi de compléter ces initiatives par des achats propres, achètent bien souvent deux à trois fois le prix que nous payons, nous, Etats les plus riches. C'est une injustice complète qu'il faut ici corriger. Nous devons obtenir non pas la transparence des prix pour les contrats qui lient les laboratoires avec les États les plus riches ou la communauté internationale, cela relève du droit des affaires et nous voulons le respecter. Mais pour les mécanismes de solidarité, il faut une transparence des prix qui permettra d’avoir des prix de référence pour les États les plus pauvres pour leurs achats. 
Vient ensuite la question de la propriété intellectuelle. Et elle va jalonner en effet le parcours de notre efficacité. Pourquoi ? Parce que je pense qu’il nous faut dès maintenant nous organiser, j’en parlais hier avec les ONG les plus investies sur ce sujet, pour permettre aussi aux pays les plus pauvres et à revenus intermédiaires de produire pour eux-mêmes. A très court terme, il nous faut donner et produire pour donner, mais il faut au plus vite permettre aux économies qui le peuvent de produire pour elles-mêmes, et en particulier pour l’Afrique. Je crois que c’est un sujet de considération mais c’est aussi un sujet d’efficacité collective. Aujourd’hui, l’Afrique représente environ 20% en termes de vaccins. Elle n’a la capacité de production que pour 1% des vaccins. 
C’est cet objectif que j’avais mis au cœur du déplacement fait il y a quelques semaines, en particulier en Afrique du Sud après le déplacement au Rwanda. Et nous avons d’ailleurs mené une initiative qui va exactement en ce sens, conjointement avec l'Allemagne, les Etats-Unis d'Amérique et la Banque mondiale à travers la SFI. Ce qu'il nous faut donc faire, c'est accélérer les transferts de technologie et la mise en capacité de tous les pays qui le peuvent dans les régions les plus pauvres ou à revenus intermédiaires pour produire. Ça ne pourra pas couvrir les besoins dans les six mois qui viennent. Mais dans les 12-18 mois qui viennent, nous pouvons commencer sur la base de capacités existantes à produire. Et surtout, c'est ce qui nous permettra de construire notre résilience pour les pandémies à venir. Nul ne sait dire les besoins que nous aurons dans le temps pour faire face au Covid-19 parce que personne ne sait dire les besoins en termes de rappel que nous aurons. Mais à coup sûr, nous aurons d'autres pandémies et nous avons, on le sait bien, d'autres vaccins à produire. Sur ce sujet, nous devons nous engager à l'Organisation mondiale de la santé, à l'Organisation mondiale du commerce pour garantir que la propriété intellectuelle ne sera jamais un obstacle à l'accès aux vaccins. Et pour moi, c'est le principe qui doit régir nos travaux. La propriété intellectuelle ne doit jamais bloquer ces transferts de technologie et la capacité à produire. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre sur la table avec l'Afrique du Sud pour ce G7 une proposition aussi permettant de travailler à une dérogation limitée dans le temps et dans l'espace de cette propriété intellectuelle. Nous défendons la juste rémunération de l'innovation et le respect de la propriété intellectuelle. Il n'y a pas de grande innovation s'il n'y a pas une juste rétribution de la propriété intellectuelle. Mais la nature des profits qui sont faits aujourd'hui et leur magnitude justifient que, pour les pays qui le peuvent, dans des cas délimités et durant le pic de l'épidémie, nous réfléchissions, nous avancions et travaillions à ces dérogations en termes de propriété intellectuelle qui permettront d'accélérer le transfert de propriété et la production. C'est une proposition initiale de l'Inde et de l'Afrique du Sud que nous avons retravaillée, que nous souhaitons encore travailler avec l’OMS, l'OMC, nos partenaires. Mais j'espère qu'elle permettra justement un accord lors de ce G7. Dans ce cadre-là, et pour compléter notre réponse sur ce sujet, nous défendons également à court terme l'idée que le don de doses fait par les États doit être complété par un don de doses des laboratoires pharmaceutiques. 
En effet, je veux ici rappeler que, par le passé, nous avons défini collectivement de tels engagements pour le secteur privé. Nous avons su, en particulier lors de l'épidémie de H1N1, définir des objectifs de dons de doses par les laboratoires avec un engagement à donner 10% des doses vendues par ailleurs. C'était ce que l'on a appelé le Pandemic Influenza Preparedness Framework qui avait été adopté à la 64e Assemblée mondiale de la santé. Cet objectif nous semble particulièrement pertinent. Nous vivons évidemment une crise internationale. Les Etats, avec l'argent de nos concitoyens, de nos contribuables partout dans le monde, ont massivement financé la recherche, l'accélération de la recherche, l'achat de doses pour nous-mêmes, l'achat de doses pour permettre de donner. Il est légitime que l'industrie pharmaceutique contribue de manière proportionnée, sur la base de ce cadre déjà existant, à cette solidarité. Voilà sur le sujet de la santé les principales attentes et les objectifs que la France défendra qui permettent de compléter ACT-A et d’aller plus loin, donner, produire pour donner et permettre aux pays les plus pauvres et à revenus intermédiaires qui le peuvent de produire pour eux-mêmes. 
Le deuxième grand sujet c’est évidemment le climat. Sur ce point, les derniers mois ont été marqués par le retour des Etats-Unis d’Amérique et je crois que c’est la décision évidemment la plus structurante pour notre agenda international. Durant 4 ans, l’Europe, en partenariat avec la Chine a préservé le cadre de l’accord de Paris. Le retour des Etats-Unis d’Amérique marque une avancée évidemment très structurante qui nous permet de conforter ce cadre même s’il nous reste énormément de travail et l’objectif est maintenant un objectif de mise en œuvre et d’accélération de cette mise en œuvre. L’Union européenne a pris en la matière ces derniers mois, là aussi, des objectifs extrêmement forts en rehaussant ses engagements pour 2030,- 55% d'émissions, et en endossant la neutralité carbone pour 2050. Au mois d'avril dernier, les Etats-Unis d'Amérique ont donné leurs propres engagements et donc c'est sur ce cadre que nous allons nous réunir lors de ce G7 pour préparer le rendez-vous important de la COP 26 de Glasgow. Avec quelques points auxquels nous tenons tout particulièrement, au-delà évidemment de ces objectifs et maintenant de la mise en œuvre à la fois des régulations, de tarification du carbone et des investissements que chaque espace géographique va devoir faire, il nous faudra évidemment avancer sur la finance climat. Je pense que le G7 est un cadre adapté, et en particulier à la méthodologie et aux standards en matière de finance climatique et nous, nous défendons l'idée d'avoir une standardisation ad hoc en utilisant en particulier l'OCDE. Mais je pense que les Européens ont un rôle important à jouer en la matière. Et là où nous avons délégué historiquement les normes comptables aux Anglo-Saxons, je pense que notre rôle historique est d'endosser la création de normes morales pour notre capitalisme, qu'il s'agisse de normes environnementales ou sociales. C'est un agenda que je défends depuis le début de mon mandat, que j'avais présenté à Davos, il y a maintenant un peu plus de 3 ans et qui se met progressivement en œuvre avec en particulier ce sujet de normalisation. C'est ce que nous avons en particulier défendu à travers TCFD et nous allons faire la même chose aussi sur la biodiversité. L'autre point, évidemment, c'est justement cet agenda de biodiversité. Nous avons la COP 15 de Kunming en fin d'année. Nous aurons l'UICN à Marseille en septembre et nous souhaitons, ancrée dans le cadre du G7, la lutte justement pour préserver la biodiversité qui est complètement jumelle de notre combat contre le dérèglement climatique. C'est le suivi à cet égard de l'OPS biodiversité qui s'est tenue ici même en début d'année. 
Troisième grand sujet sur lequel le multilatéralisme efficace avance et sera consacré lors de ce G7, c'est la régulation du numérique. Ce sujet, et nous aurons l'occasion à coup sûr d'en reparler, est essentiel pour nos démocraties. Nous avons vu ces dernières années le dérèglement des esprits à l'œuvre sur le numérique. Je vous le rappelle, au printemps 2017, nous avons — tout début de l'été 2017 — lancé une initiative pour lutter contre les contenus terroristes en ligne avec, à l'époque, la première ministre Theresa May. Nous avons dans un premier temps, aussi fou que cela puisse paraître aujourd'hui, largement échoué. Et au nom de la défense de la liberté d'expression, nous avions été renvoyés en quelque sorte dans nos propres terrains de jeu. Les choses ont avancé malheureusement. Et après le terrible attentat de Christchurch, en Nouvelle Zélande, au printemps 2019, nous avons tenu ici même à l'Elysée, en mai 2019, une réunion appelée l'appel de Christchurch qui a permis de réunir plusieurs gouvernements et grandes industries de la technologie et des réseaux sociaux pour mettre en place un premier cadre innovant, dans lequel nous nous sommes engagés au retrait en une heure de contenus terroristes ou prônant le terrorisme, mais aussi dans une méthode de coopération entre les Etats et les acteurs du numérique. Cette méthode a eu des résultats. Nous avons eu des résultats concrets parce que toutes les plateformes qui l'ont signées s'y sont conformées. J'en veux pour preuve ce que d'ailleurs la France a eu à vivre à l'automne dernier, lorsque nous avons eu à subir des attentats. Ce sont les plateformes qui nous les ont signalés et qui ont retiré ces contenus en premier, dans l’heure. Surtout, l'Europe est venue compléter cette avancée puisque nous avons passé des textes juridiquement contraignants qui maintenant mettent dans notre droit l'obligation de retirer en une heure ces contenus terroristes. Il nous faut maintenant aller plus loin à deux égards. 
Le premier, c'est d'élargir les pays membres de cet appel. Et à ce titre, en mai dernier, nous avons eu une avancée substantielle puisque les Etats-Unis d'Amérique ont acté leur décision de rejoindre l'appel de Christchurch. Ce qui, évidemment, compte tenu du nombre d'entreprises présentes sur le sol américain et incorporées aux Etats-Unis d'Amérique, est un élément transformant et je m'en réjouis. 
La deuxième chose, c'est d'avancer pour créer le cadre qui permettra, aussi efficacement que nous l'avons fait pour le terrorisme, de lutter contre tous les discours de haine en ligne : discours racistes, discours antisémites et tous les discours aussi de harcèlement. Vous savez que nous avons poursuivi en franco-français cet agenda, et nous allons le poursuivre jusqu’au bout. Nous souhaitons le poursuivre au niveau européen à travers les directives qui ont été proposées en fin d’année dernière par la Commission, qui sont le fruit de cet agenda de Christchurch. Nous souhaitons aussi que dans le cadre international, il y ait un engagement du G7 à aller dans cette direction. C’est ce que nous portons pour véritablement avoir un multilatéralisme efficace en termes de régulation de l’Internet et de ses contenus. C’est la seule condition pour avoir un cadre efficace que nous porterons ensuite en G20 qui permet de lutter contre un ensauvagement des esprits, et de la communication, et donc un ensauvagement de notre nouvel ordre public mondial. Les algorithmes sont en particulier un élément essentiel que nous devons viser dans ces régulations. C’est à la fois un cadre coopératif avec ces réseaux et ces grands groupes, ces grandes plateformes, mais nous avançons aussi toujours en même temps sur un cadre plus contraignant puisque nous passons des législations nationales et européennes pour le compléter. Cette initiative est la clé pour éviter - nous pourrons y revenir si vous le souhaitez dans les questions - une fragmentation de l’Internet mondial. Parce que ce qu’il se joue c’est notre capacité à réguler l’internet mondial. Le risque sinon étant que des régulations de fait s’imposent à nous qui soient structurées autour des préférences chinoises d’une part, et des préférences américaines de l’autre. Ce pour quoi nous nous battons là, c’est défendre nos valeurs, celles qui sont précisément au cœur du multilatéralisme et de l’universalisme, bâti dans la deuxième moitié du 20ème siècle. 
Quatrième sujet essentiel de ce multilatéralisme efficace qui est presque la poursuite de ce que je viens de dire, c'est la fiscalité internationale. Vous le savez, depuis quatre ans, la France se bat pour que nous corrigions une injustice profonde de notre organisation internationale. Le fait que des grands groupes qui font des surprofits, parce qu'ils arrivent à optimiser grâce à la numérisation de leur activité en particulier, ne payent pas leur juste part d'impôts. C'est inexplicable pour nos contribuables et nos concitoyens. C'est injuste pour nos entreprises, en particulier les PME ou les TPE qui, elles, payent l'impôt alors qu'elles sont parfois sur le même secteur. Cet agenda, nous l'avons porté. Nous nous sommes battus pour, à l'OCDE d'abord. Et cet agenda, quel que soit le travail remarquable que l’OCDE et ses équipes ont mené depuis le début, et je veux ici les saluer, a été bloqué par l'administration américaine durant les quatre dernières années. Nous avons ensuite décidé de le porter au niveau européen. Et il a lui-même en quelque sorte attendu les avancées de l'OCDE. Et donc à quelques Etats membres, nous avons décidé de mettre en œuvre nos taxes numériques pour aller de l'avant, ce qu'a fait la France et ce qu'elle a assumé. Et au moment où nous sommes en train de vivre une avancée, je veux ici quand même redire le rôle que nous avons joué, et surtout le rôle que certains secteurs économiques français ont joué, qui ont été en quelque sorte les victimes des représailles. Et au moment où nous sommes en train d'enregistrer une victoire pour cette taxe internationale, j'ai une pensée pour nos viticulteurs et beaucoup d'entreprises parfois modestes qui, durant les deux dernières années, ont payé les sanctions de la rétorsion américaine parce que nous avions mis en place une taxe numérique. C'est comme ça que ça s'est passé, ne l'oublions pas. Il y a eu des gens pour être contre. Il y a eu des gens pour avancer cachés. Je me félicite que nous n'ayons pas avancé cachés, pour ce qui nous concerne, et que certains secteurs économiques en ont payé le prix. Et je les en remercie parce qu'ils ont été en quelque sorte les victimes collatérales de notre sens des responsabilités. C'est pourquoi il est, je dirais évident, que nous attendons maintenant uniquement la date que nous aurons toutes les assurances pour que de telles taxes ne réémergent pas. 
Je crois qu'il n'y a plus de sens à une conflictualité commerciale puisque nous sommes tous d'accord et que nous allons enfin pouvoir mettre en place cette juste taxation qui se construit autour de deux piliers, comme vous le savez, l'un qui permet de taxer les surprofits et donc en particulier ceux des grands groupes du numérique, et le deuxième qui permet de mettre en place un impôt minimal d'au moins 15%, ce qui évite l'optimisation fiscale pour les grands groupes. Les derniers détails techniques viendront dans les semaines qui viennent, mais c'est pour l'économie française quelque chose qui tournera rond entre 5 et 10 milliards d'euros sans doute, et pour les économies européennes quelque chose qui tournera autour de 50 milliards d'euros. Et donc vous voyez l'importance de ces avancées qui seront réelles autour de 2025. Donc il ne faut pas mollir, mais la justice fiscale permet aussi d'avoir plus d'efficacité et, en quelque sorte, d'alléger la charge d'autres contribuables. Cet accord a été consacré au niveau des ministres des finances du G7. Nous allons l’endosser au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. Début juillet, il sera porté dans le cadre du G20. Et il sera parachevé dans un cadre inclusif qui est celui de 139 Etats pilotés par l’OCDE. Parce qu’évidemment une telle taxation est efficace s’il n’y pas la moindre fuite de paradis fiscaux qui se tiennent hors de ce cadre. Mais ce faisant, nous allons parachever un travail qui a commencé depuis la crise financière de 2008-2010 et qui avait permis de mettre fin au secret bancaire puis de mettre fin aux mécanismes d’évasion fiscale par érosion des bases fiscales. Donc c’est une avancée massive pour une mondialisation plus efficace et plus juste. 
Dernier point en matière de multilatéralisme efficace, c’est justement la lutte contre les inégalités. La pandémie a fortement accru ces inégalités et donc nous devons nous engager pour là aussi renforcer nos propres investissements en la matière. La France, comme vous le savez, est en train de voter une trajectoire qui réhausse son aide publique au développement à très court terme de 0,5%, 0,55% de notre production nationale et nous le porterons ensuite à 0,7%, mettant fin, ce faisant, à plus d'une décade de décrue ou stabilisation de notre aide publique au développement. Et au cœur de cette lutte contre les inégalités, nous souhaitons porter, comme nous le faisons là aussi depuis quatre ans, la lutte contre les inégalités de genre. Nous l'avions mis au cœur du G7 de Biarritz, et le G7 de Biarritz a permis des avancées concrètes. Je veux en citer deux : le mécanisme de financement pour l'entrepreneuriat féminin, que nous avions lancé à Biarritz, dit AFAWA, porté par la Banque africaine de développement et Angélique Kidjo, a permis de lever 1 milliard d'euros de financements pour des projets d'entrepreneuriat féminin partout en Afrique. De la même manière, nous avions lancé le bouquet législatif poussant chacun des Etats membres à prendre des législations, comme d'ailleurs nous sommes en train de le faire. Nous l'avons fait en France. Il a permis d'avancer dans plus de 14 pays partenaires pour prendre des législations favorables à l'égalité femmes - hommes, qu'il s'agisse d'égalité salariale ou d'égalité statutaire. 
Nous souhaitons poursuivre évidemment ces avancées à l'occasion de ce G7, en particulier nous prendrons des engagements pour le refinancement du Partenariat mondial pour l'éducation que nous avions coprésidé il y a maintenant trois ans avec le Sénégal pour la conférence de refinancement et nous flécherons 50% du financement pour l'éducation des jeunes filles. Je le dis parce que c'est un combat que nous menons là aussi depuis le début avec quelques autres, mais en matière de lutte contre les inégalités, l'investissement dans l'éducation des jeunes filles, tout particulièrement sur le continent africain, est essentiel. Elle a reculé ces derniers mois à cause de la pandémie et à cause des conflits qui se passent dans toute la région. Nous accroitrons notre engagement en le fléchant sur l'éducation des jeunes filles. L'autre point, c'est évidemment que nous préparons le travail à destination du forum “Génération Égalité” que nous coprésidons avec le Mexique et ONU Femmes et qui se tiendra ici même dans les derniers jours de juin et les premiers jours de juillet, et qui permettra là aussi, 25 ans après Pékin, de nous battre pour préserver les droits des femmes partout dans le monde, et y compris dans des régions qui sont les plus proches de notre pays où ces droits sont bien souvent menacés, qu'il s'agisse du droit des femmes à disposer de leur corps ou qu'il s'agisse simplement de droit à avoir une juste place dans la société. Aux confins de l'Europe, ces droits sont aujourd'hui remis en cause et ce rendez vous sera absolument essentiel à cet égard. Voilà le principal et le premier point sur lequel je voulais revenir, ce sommet du G7, comme vous le voyez, point d'orgue en quelque sorte des derniers mois, c’est pour nous, grâce au retour de l'administration américaine qui partage l'essentiel de nos convictions, grâce aussi au travail que nous avons fait ces quatre dernières années, la possibilité d'avoir des vrais résultats en complément de tout ce que nous avons poursuivi ces derniers temps. 
Le deuxième grand axe, et je serai beaucoup plus rapide, qui est pour moi au cœur de ces jours à venir, c'est celui de la souveraineté européenne. Vous m’avez souvent entendu défendre ce concept auquel je crois profondément, celle d'une Union européenne qui a besoin de construire le cadre de son autonomie stratégique en matière économique, industrielle, technologique, de valeurs militaires. Nous avons un solide bilan à cet égard ces dernières années : une Europe de la défense a avancé comme elle n'avançait plus depuis les années 50, des coopérations renforcées, un Fonds européen de défense, des projets communs en particulier franco-allemands que nous avons élargis à quelques autres partenaires qui, ces dernières semaines, ont connu des avancées massives. Nous avons réussi à présider un réveil en termes de souveraineté technologique sur la 5G, mais aussi sur les composants essentiels, avec une Commission qui porte beaucoup plus cet agenda et en particulier sur le plan, d’ailleurs, du numérique, les directives DMA/DSA et nous avons bâti une souveraineté économique et financière durant la crise inédite, en particulier grâce à l'initiative germano-française de mai 2020 puis au sommet de juillet qui a permis de bâtir une capacité d'endettement commune et un plan d'investissement inédit. 
Et cela, nous, nous arrivons à ce G7 et ce sommet de l'OTAN avec tout cet héritage et pour moi le premier objectif, c'est que nos partenaires reconnaissent cette nouvelle donne européenne et que nous sachions bâtir un nouveau partenariat avec les Etats-Unis d'Amérique. Partenariat de valeur, alliance sur certains sujets, mais aussi partenariat lucide qui consiste à dire que notre voisinage, c'est à nous de le gérer parce que nous avons aussi appris de l'histoire collectivement et de tout particulièrement l'histoire des 20 dernières années. Et c'est dans cet esprit que j'aborde, justement, ce G7 est ce sommet de l'OTAN. Je me félicite du réengagement américain dans le concert des nations et dans ce multilatéralisme coopératif. Et pour moi, la clé, c'est que les Européens restent unis. Et attentif à leur souveraineté commune et que nous puissions avoir aussi notre voie, communauté de valeurs, mais indépendance quand il s'agit de notre stratégie à l'égard de la Chine. Indépendance quand il s'agit de notre stratégie à l'égard de nos voisins, qu'il s'agisse de la Russie ou de la Turquie. Responsabilité quand il s'agit de gérer nos voisinages, les Balkans, la Méditerranée, le continent africain. 
À ce titre, 3 choses sont à mes yeux essentielles pour le sommet de l'OTAN qui vient. Le premier, c'est que précisément, ces efforts de consolidation soient respectés dans le dialogue et que l'autonomie stratégique capacitaire des Européens soit reconnue. La France a, en 2020, investi 2 % de son produit intérieur brut dans sa défense des sujets militaires. La deuxième chose, c'est que nous mettions en œuvre le rapport des Sages. Là aussi, l’esprit de responsabilité et de continuité. Je faisais le suivi du G7 de Biarritz de l'été 2019. Il faut faire le suivi du sommet de 2019 et en quelque sorte de cette sonnette d'alarme que j'avais tirée au sujet de l'OTAN. Il y a eu un rapport des Sages. Qu'est-ce qu'il dit ? L'OTAN doit clarifier ses valeurs communes. L’OTAN doit bâtir une règle de conduite entre alliés et l'OTAN doit clarifier son concept. Il sera scandé par le travail de boussole stratégique sous présidence française de l'Union européenne, puis, quelques mois plus tard, la clarification et la finalisation du concept otanien par l'ensemble de ses membres. Je pense que ce rendez-vous lundi prochain doit être l'occasion justement de consacrer cet agenda, l’avancer le fait que l'OTAN doit bien clarifier quel est son rôle et sa stratégie à cet égard et surtout, ancrer cet apport du rapport des Sages, c'est-à-dire les règles de conduite entre Etats membres. Et le troisième point qui me paraît très important dans ce contexte, c'est que nous assumions, nous, Européens, d'être les acteurs de la maîtrise des armements sur notre sol. Je pense que c'est un sujet essentiel pour les mois et les années qui viennent. Le traité FNI ayant été dénoncé par les Etats-Unis d'Amérique en 2019 non respecté par la Russie. Nous ne pouvons pas accepter de revenir à une grammaire qui serait celle de la guerre froide. L'Europe n'est pas simplement un objet ou un territoire de la répartition des influences. Nous sommes un sujet de la géopolitique internationale et nous devons l'assumer. Les Européens ont donc à décider pour eux-mêmes de la maîtrise des armements qui les concerne. La France, en tant que puissance dotée membres permanents du Conseil de sécurité et qui assume d'être une puissance dotée et qui a investi dans la composante nucléaire, entend bien porter, justement, ses valeurs, sa place dans ce dialogue. 
Troisième axe des prochains jours, c'est cette nouvelle relation avec l'Afrique et le New Deal avec l’Afrique. Je serai très rapide sur ce point, mais il m'importe parce qu'il est aussi le fil rouge de ce que nous faisons depuis le début du discours de Ouagadougou du G7 présidé par la France, où nous avons, pour la première fois associé, les Etats africains à la construction de notre propre agenda. Ils étaient partie prenante de ce G7 jusqu'à ACT-A que nous avons bâti avec les Africains et aux initiatives pour le vaccin que nous construisons ensemble. J'arriverai à ce G7 avec la même conviction. Là aussi, les Africains ont à être partie prenante des ambitions que la communauté internationale a à leur égard. Et c'est essentiel. C'est pour ça que pour les vaccins, je considère que nous devons prendre les objectifs de l'Union africaine et de l'Afrique et nous devons avancer sur cet agenda avec eux. Le cœur, au-delà de ce que j'ai déjà dit en matière de santé, de ce que nous voulons porter pour l'Afrique est en matière de financement des économies africaines et de faire le suivi du sommet de Paris. Pourquoi ? Parce que si l'Afrique a vécu un choc sanitaire comme nous tous, elle a vécu un choc économique d'une ampleur inédite. Les fermetures d'économies, la fermeture du commerce international, les restrictions ont un impact sur le continent africain sans égal par rapport aux nôtres, et les économies africaines n'ont évidemment pas nos capacités budgétaires. Mais elles n'ont pas non plus nos instruments monétaires. Tous les grands espaces économiques du monde ont joué avec une politique monétaire extrêmement accommodante durant cette période. La Chine avec son propre système, les Etats-Unis avec la Fed et la zone euro avec la BCE. L'Afrique n'a pas eu ces mécanismes et donc les besoins de financement créés par la crise Covid sont au bas mot de 290 milliards de dollars entre aujourd'hui et 2025. Et je dis bien au bas mot. Ce n'est pas qu'un esprit de solidarité, c'est un devoir aussi d'efficacité, comme pour le vaccin. L'Afrique est le continent le plus jeune du monde. 70 % de sa population a moins de 25 ans. C'est un continent qui, chaque année, accroît sa part dans la population internationale. Il représentera d'ici 2050, au bas mot, un quart de celle-ci, de cette population sur toute sa jeunesse. Si nous laissons l'Afrique face à ses besoins de financement, nous prendrions la même responsabilité que nos alliés ont prise au sortir de la Deuxième Guerre mondiale en laissant l'Europe face à ses dettes. C'est un élément de lucidité de la communauté internationale, et en particulier des Européens, dans le moment où nous parlons d'aider l'Afrique, de l'aider pour elle-même et de l'aider pour nous-mêmes, parce que nous devons changer cette relation, ne plus avoir une relation de défiance, de sécurité, de migration subie, mais permettre aux économies africaines de bâtir l'avenir de leur jeunesse en leur redonnant les leviers pour se faire. 
À très court terme, ceci passe par un investissement massif dans les économies du continent africain. Nous avons plaidé depuis novembre de l'année dernière, lors du Forum mondial de Paris pour la paix, pour une émission exceptionnelle de droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international. Qu'est-ce que c'est ? C'est une augmentation de capital du Fonds monétaire international qui, en quelque sorte, vaut création monétaire pour les économies qui en sont actionnaires. L'administration américaine nouvelle a soutenu ce projet. Nous sommes, nous avons donc bâti un accord pour avoir 650 milliards de droits de tirage spéciaux. Résultat historique. Si les clés de répartition du FMI sont mécaniquement appliquées, ceux-ci ne représentent que 33 milliards pour l'Afrique, dont 24 milliards pour l'Afrique subsaharienne, c'est-à-dire un dixième du besoin. Pour ce faire, il nous faut, nous, pays les plus riches, réallouer nos droits de tirage spéciaux pour les leur reverser. C'est là que se joue la solidarité. La France s'est engagée lors du sommet de Paris à le faire pour qu'il y ait au moins 100 milliards qui aillent vers les Africains. La vérité, c'est qu'il nous faudrait viser 150. Nous ferons le maximum pour avoir ce consensus. Cela suppose que nous ayons l'accord évidemment des Etats-Unis d'Amérique et la décision du Congrès et du reste de nos partenaires européens. Le rendez-vous du G7 doit permettre d'obtenir cet accord historique avec comme objectif d'avoir au moins 100 milliards de droits de tirage spéciaux qui vont vers l'Afrique. C'est un début essentiel. Ce mécanisme devrait être complété par un accord pour vendre aussi une partie de nos réserves d'or et financer ses investissements. Pourquoi ? Parce que les réserves d'or du FMI ont augmenté en valeur au bénéfice de la crise. Parce que l'or a été une valeur refuge. Utilisons ce surprofit pour justement le donner aux pays les plus pauvres, en particulier africains, qui en ont aujourd'hui besoin. Pas dans 20 ou 30 ans, aujourd'hui. 
Troisième point nous devons aussi œuvrer pour permettre aux banques régionales africaines d'utiliser ces droits de tirage spéciaux, ce qui leur permettra d'avoir un effet de levier et d'être des vrais partenaires de leur développement. Nous défendons le fait que l'Union africaine, la Banque africaine de développement, les autres banques régionales puissent bénéficier de ces droits de tirage spéciaux et les utiliser pour faire davantage de dons et prêts à leurs économies. Enfin, nous portons de compléter cette initiative par deux éléments. Le premier, un investissement massif du secteur privé. C'est pour cela que nous avons lancé l'Alliance justement pour l'entrepreneuriat et l'investissement privé, en lien avec la SFI, filiale du Groupe Banque mondiale, et d'autre part, par la reconstruction du cadre budgétaire et financier international du FMI et de la Banque mondiale. Les règles aujourd'hui de déficit, de suivi du déficit et de réformes du FMI doivent être retravaillées en partenariat avec les États récipiendaires. Là aussi, par respect et par cohérence, toutes les économies du monde ont revu leurs dogmes budgétaires, nous-mêmes Européens, avons levé les contraintes que nous nous étions imposées à nous-mêmes il y a près de 30 ans. Pourquoi continuer à imposer le même cadre aux économies africaines alors que leur défi est encore plus grand que le nôtre compte tenu de leur réalité démographique ? Il faut repenser ce cadre et accepter, en tant qu'économie du G7, de porter cette action.
Enfin, et je m'arrêterai sur ce point, la gestion des crises, je ne les couvrirai pas toutes. Mais nous parlons de gestion des crises. Je veux là aussi poursuivre et conclure sur l'Afrique. La gestion des crises, pour ce qui nous concerne depuis 4 ans, a consisté à suivre quelques fils rouges. 
D'abord, nous engager partout où il fallait lutter contre le terrorisme international, et en particulier le terrorisme islamiste. Parce que nous avons été touchés sur notre sol et parce qu'ils déstabilisent des régions voisines et amies. Le Proche et Moyen-Orient, depuis trop d'années, avec la question, évidemment, de notre implication dans le cadre de la coalition en zone irako-syrienne, mais aussi avec le dossier iranien et d'autre part l'Afrique, puisque l'épicentre aujourd'hui du terrorisme international s'est déplacé en Afrique durant les deux dernières années. 
Deuxième principe qui nous a toujours guidé, c'est de défendre nos valeurs. Et là aussi, partout d'intervenir devrait pour que les valeurs que nous défendons dans le cadre international soient promues, défendues, respectées. 
Le troisième principe, c'est de respecter la souveraineté des Etats. C'est une grammaire à laquelle, je crois, vous m'avez aussi souvent entendu dire et je ne pense pas qu'on puisse se substituer à un peuple souverain pour construire son bien à la place de lui-même. On peut influencer, on peut œuvrer, on peut durcir avec les Gouvernements. Je ne crois pas à une politique qui consiste à se substituer à lui. C'est d'ailleurs ainsi que nous avons constamment œuvré au Proche et Moyen-Orient comme en Afrique. En la matière, comme vous le savez, la France s'est engagée depuis maintenant un peu plus de 8 ans au Sahel après l'intervention salutaire décidée par le Président François Hollande au Mali, qui a permis de sauver Bamako et de stopper la déstabilisation de l'Etat malien à la demande de celui-ci et de la Cédéao, nous nous sommes ensuite installés à la demande des Etats souverains de la région et de la Cédéao, dans une opération dite Barkhane de longue durée qui a structuré la protection de ces Etats contre le terrorisme justement islamiste dans toute la région, la menace contre leur souveraineté étatique. 
Beaucoup de nos soldats sont tombés. Et en vous disant ça, j'ai une pensée profonde pour eux, pour leur famille, parce que nous leur devons la cohérence, la poursuite de la mission jusqu'au bout et la clarté à l'égard de nos missions. J'ai eu l'occasion de repréciser le cadre de notre intervention lors du sommet de Pau au début de l'année 2020, de faire le suivi de celui-ci au début de cette année à N'Djaména. Et nous arrivons aujourd'hui à un moment qui impose de mettre en œuvre ce que j'avais commencé à définir à Pau, ce que nous avions conçu en fin d'année dernière et que je n'avais partagé avec nos partenaires parce que le temps est venu. La poursuite de notre engagement au Sahel ne se fera pas à cadre constant. Nous allons, avec nos partenaires engagés à nos côtés, mais aussi avec les pays de la région, parce que j'ai toujours eu ce souci de les associer et de travailler avec eux, tirer les enseignements de ce qui a fonctionné, notamment les évolutions que nous avions impulsées justement à Pau, puis à N'Djamena. Mais tirer aussi les enseignements de ce qui n'a pas fonctionné. La présence durable dans le cadre d'opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l'Etat et des services de l'Etat, à la stabilité politique et au choix des Etats souverains. Nous ne pouvons pas sécuriser des zones qui retombent dans l'anomie parce que des États décident de ne pas prendre leurs responsabilités. C'est impossible, ou alors c'est un travail sans fin. 
C'est pourquoi, à l'issue de consultations que nous conduirons avec nos partenaires, en particulier nos partenaires américains qui jouent un rôle essentiel depuis le début et je veux ici les en remercier, et nos partenaires européens, qui sont aussi à nos côtés, en particulier dans le cadre de l’EUTM, nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel, dont les modalités et le calendrier seront précisés dans les semaines à venir et je le ferai d'ici à la fin du mois de juin, mais je vais initier ce travail dès les jours prochains. Cette transformation se traduira par un changement de modèle. Il impliquera le passage à un nouveau cadre c'est-à-dire la fin de l'opération Barkhane en tant qu’opération extérieure pour permettre une opération d'appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent et de la mise en œuvre d'une opération militaire et d'une alliance internationale associant les Etats de la région et tous nos partenaires strictement concentrés sur la lutte contre le terrorisme. Ce nouveau cadre préservera nos engagements auprès de nos partenaires engagés à nos côtés dans la force Takuba et dans l'opération EUTM qui devront poursuivre leur montée en puissance. EUTM sera un des éléments de la formation de toutes les armées partenaires et Takuba sera le pilier de cette force de lutte contre le terrorisme. Les armées françaises en seront évidemment la colonne vertébrale, mais elles seront complétées par les forces spéciales des armées de la région partenaires qui le souhaiteront et le pourront, et évidemment par les forces spéciales de nos partenaires européens. Beaucoup d'entre eux s'étant déjà engagés à nos côtés dans ce cadre. Ces évolutions, nous allons les travailler dans les prochaines semaines et elles seront présentées dans le cadre de la Coalition pour le Sahel que nous avons mise en place lors du sommet de N'Djaména et qui se réunira justement très prochainement et j'aurai à les présenter dans le détail à la fin du mois de juin.