mercredi 10 février 2016

Présidentielle 2017. Sondage: Bayrou entre 8% et 13%

Selon le sondage IPSOS pour le Cevipof de Sciences Po Paris et Le Monde, si François Bayrou est candidat à la présidentielle de 2017, il recueillerait entre 9% et 13% des intentions de vote.
S’il était opposé au premier tour à Nicolas Sarkozy, il obtiendrait 13% des suffrages.
En cas de présence d’Alain Juppé, il obtiendrait 8% des suffrages.
Si le candidat LR était François Fillon, il obtiendrait 12% des suffrages.
Dans deux des cas de figure (Sarkozy ou Fillon candidat de LR), il arrive en quatrième position derrière Le Pen, Hollande et Sarkozy ou Fillon.
Au cas où Juppé serait le candidat de LR, il arrive alors en cinquième position, Mélenchon le devançant également.
Dans tous les cas de figure, il ne serait donc pas qualifié pour le second tour.
Aucun candidat de l’UDI n’a été testé lors de cette enquête d’opinion.
L’enquête IPSOS fait également un focus sur la primaire à droite et sur les intentions de vote, entre autres, des sympathisants centristes qui y participeraient.
6% des sympathisants du Mouvement démocrate et 15% des sympathisants de l’UDI se déclarent «certains» d’y participer, (contre 18% des sympathisants LR) représentant respectivement 5% et 7% des votants (contre 55% pour LR).
Au premier tour de la primaire, 87% des sympathisants du MoDem et 66% de ceux de l’UDI sûr de participer choisiraient Alain Juppé qui le remporterait avec 44% des suffrages contre 32% à Nicolas Sarkozy (11% pour Bruno Le Maire et 9% pour François Fillon).
Les votes en faveur des autres candidats seraient respectivement de 3% et 10% pour Nicolas Sarkozy, 6% et 12% pour Bruno Le Maire, 3% et 10% pour François Fillon, 1% et 1% pour Nathalie Kociusko-Morizet, 0% et 1% pour Hervé Mariton (et 0% pour les autres candidats).
Enfin, 63% des Français pronostiquent une victoire d’Alain Juppé contre 22% celle de Nicolas Sarkozy.
A noter qu’en marge de ce sondage et dans une interview à Sud radio le 10 février, Hervé Morin a expliqué que le candidat préféré des centristes n’était pas forcément Alain Juppé avec, à la clé, une phrase sibylline «Alain Juppé apparaît tellement sur le plus centriste-compatible qu'on pourrait presque s'interroger sur la nécessité pour Alain Juppé d'être avec les centristes».
Cela pourrait néanmoins signifier son ralliement à un autre candidat de la primaire, lui qui répète également qu’aucun candidat de l’UDI (son propre parti) n’a une chance de gagner et que donc il ne doit pas y en avoir un.
(Sondage IPSOS réalisé du 22 au 31 janvier 2016 par internet auprès d’un échantillon de 21326 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella




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Présidentielle USA 2016. Primaire New Hampshire: victoire du populisme

Trump (républicain) & Sanders (démocrate)
Leurs programmes ont beau être inapplicables, leurs propositions économiques ont beau être irréalisables selon les experts, leurs chance d’être élus ont beau être proches de zéro, les populistes démagogues républicain et démocrate, que les médias préfèrent appeler de manière euphémistique «anti-establishment, Donald Trump et Bernie Sanders, ont remporté facilement la primaire du petit Etat du Nord Est des Etats-Unis, le New Hampshire.
Donald Trump a dominé l’ensemble des candidats républicains avec aux alentours de 35% des voix tandis que Bernie Sanders battait très largement Hillary Clinton avec 22 points d’avance (aux alentours de 60% contre 38%).
Bien sûr, l’histoire électorale nous apprend que dans les dernières décennies, un seul candidat démocrate victorieux dans cet Etat a remporté la Maison blanche (Jimmy Carter en 1976) et deux républicains ont fait de même (Ronald Reagan en 1980 et Gerorge W Bush en 2000, et encore, ce dernier ayant été élu de manière contestable), ce que l’on retiendra de cette primaire est que la «rage» des Américains que montrent les sondages s’est particulièrement exprimée dans le New Hampshire et que rien ne dit que ce ne sera pas le cas dans d’autres Etats.
Donald Trump et Bernie Sanders vont évidemment en profiter avec, sans doute, une certaine dynamique politique.
Néanmoins, celle-ci est difficile à apprécier avec exactitude.
Pour Donald Trump parce que ses poursuivants, même s’ils sont loin, n’ont pas dit leur dernier mot (notamment ceux qui sont soutenus par l’establishment républicain) et que les prochaines primaires pourraient leur être plus favorable.
Pour Bernie Sanders parce que le New Hampshire, Etat voisin de celui dont il est le sénateur, le Vermont, lui était destiné quasi-sûrement comme le prédisait Hillary Clinton déjà voici quelques mois devant ses collaborateurs.
D’autant que nombre d’«independents» ont pris part au vote (ce que permettent certains Etats) et qu’il faut toujours rappeler que cette catégorie d’électeurs est celle qui ne se reconnait pas dans les deux grands partis mais qui ne sont pas pour autant au centre ou des centristes, une grande partie d’entre eux étant soit plus à droite que le Parti républicain, soit plus à gauche que le Parti démocrate (en l’occurrence plus proches des thèses socialistes de Bernie Sanders).
De plus, c’est un Etat pratiquement monocolore (blanc) qui ne représente pas du tout l’électorat démocrate multiethnique (blancs, latinos, afro-américaine, américains asiatiques) et vivant dans les grandes villes, ce que ne possède pas le New Hampshire seulement 42° Etat en terme de population (un peu plus de 1,3 million d’habitants dont un peu plus de 100.000 pour la cité la plus peuplée, Manchester).
Le prochain test important pour tous les candidats se déroulera en Caroline du Sud, premier Etat du Sud à voter (les démocrates voteront la semaine d'avant au Nevada alors que les républicains le feront la semaine d'après).
Dans cette soirée électorale très décevante pour les centristes, en particulier pour la démocrate Hillary Clinton, deux bonnes nouvelles néanmoins.
D’une part, le bon score de John Kasich, le candidat le plus au centre du côté républicain qui arrive en deuxième position avec aux alentours de 16% des voix.
D’autre part, toujours du côté républicain, les défaites cuisantes de l’extrémiste Ted Cruz (troisième avec 12% des voix) et surtout du radical opportuniste Marco Rubio (cinquième avec un peu plus de 10% des voix).
A noter que ce résultat conforte très certainement le centriste Michael Bloomberg dans sa volonté de se présenter à la présidentielle.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



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