dimanche 26 avril 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Espace centriste: Quel candidat pour 2017?

Si l’on s’en réfère aux sondages et aux velléités de chacun, plusieurs candidats pourraient se positionner et revendiquer l’espace centriste en 2017.
On trouve principalement, à droite, Alain Juppé, à gauche, Manuel Valls et au centre, François Bayrou, voire Jean-Christophe Lagarde.
Si Alain Juppé n’est pas le favori des sympathisants et des militants de l’UMP, il l’est des sympathisants de la Droite et du Centre ainsi que d’une partie de ceux du centre-gauche.
Manuel Valls, lui, attire vers sa personne la gauche modérée mais aussi est vu d’un bon œil par l’électorat du Centre et une partie, petite mais significative, de celui de la Droite.
François Bayrou est toujours perçu par l’opinion publique comme le candidat naturel du Centre et il pourrait ratisser large s’il avait face à lui, à droite, Nicolas Sarkozy et, à gauche, François Hollande.
Jean-Christophe Lagarde, pour l’instant, n’a que l’envie d’être candidat mais part avec un handicap certain vis-à-vis des trois autres personnalités politiques.
Néanmoins, il commence à être connu et son message sur l’indépendance du Centre, s’il est suivi d’actes forts, peut lui ouvrir une fenêtre dès 2017.
On a coutume de dire que les élections se jouent au centre et, à n’en pas douter, 2017 devrait confirmer cette règle lors du deuxième tour de la présidentielle.
Si l’on se trouve dans une configuration où un des deux finalistes sera celui du FN, il est fort à parier que l’électorat modéré et centriste se reportera sans hésiter sur son concurrent qu’il soit de droite ou de gauche et empêchera ainsi l’élection d’un candidat d’extrême-droite.
En revanche, l’électorat centriste risque de jouer également un rôle essentiel dès le premier tour puisqu’il peut être dans le rôle d’arbitre entre le candidat de gauche et celui de droite, ce qui déterminera quel sera l’opposant au FN au deuxième tour.
Mais il peut aussi être celui qui permettra à un candidat qui le représente le mieux d’accéder à ce deuxième tour.
Les chances d’Alain Juppé, dans ce domaine et sur la foi des actuels sondages, semblent les meilleures.
Encore faut-il, évidemment, qu’il batte Nicolas Sarkozy lors de la primaire de l’UMP ou qu’il aille à la bataille en candidat indépendant, s’il ne parvient pas à être celui de son parti.
Manuel Valls pourrait récolter les fruits de son positionnement social-libéral ainsi que de son activisme à Matignon mais aussi de l’aversion d’une grande partie de l’électorat centriste pour Nicolas Sarkozy pour se retrouver au deuxième tour.
Quant à François Bayrou, il possède une opportunité réelle s’il a face à lui, on l’a dit, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au premier tour et cette dernière au second.
Mais les faiblesses du président du Mouvement démocrate sont aussi réelles, lui qui n’a qu’un parti peau de chagrin pour le soutenir – on le constate à nouveau avec les chefs de file du MoDem désignés pour les prochaines régionales –, ce qui pourrait dissuader nombre d’électeurs de se prononcer en sa faveur en ne voyant pas comment il pourrait gouverner une fois élu.
On le voit, sur les quatre personnalités qui vont tenter de s’accaparer l’espace centriste dans les mois qui viennent en prévision d’une possible candidature pour 2017, trois auront de véritables occasions de rafler la mise et, ainsi, avoir une chance d’être le prochain président de la république.
Si l’on devait, pour l’instant, désigner un favori pour cette course à l’espace centriste, on citerait Alain Juppé, tout simplement parce que, au-delà des sondages particulièrement positifs en sa faveur, il est le seul qui se soit réellement déclaré candidat pour 2017.
S’il devait y avoir un outsider, on citerait plutôt François Bayrou que Manuel Valls parce que ce dernier risque d’être plombé, pour 2017, par le bilan du quinquennat de François Hollande et qu’il attendra peut-être 2022 pour ses ambitions présidentielles alors que Bayrou n’a pas ce luxe de pouvoir attendre mais, surtout, possède une carte à jouer, petite mais pas chimérique.
Evidemment, les situations politique, économique, sociale, internationale et sécuritaire, très instables actuellement, qui prévaudront l’année prochaine et en 2017 peuvent changer la donne du tout au tout.