mercredi 14 février 2018

Actualités du Centre. Macron: «il y a une place à prendre pour un progressisme européen volontariste»

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron s’est entretenu avec la presse présidentielle le mardi 13 février.
Lors de cet exercice de questions-réponses, le Président de la république a ainsi souhaité l’existence au niveau de l’Union européenne et notamment dans le prochain Parlement européen issu des élections de mai 2019, d’un «progressisme européen volontariste».
On comprend que ce progressisme serait celui issu d’une union de l’axe central réunissant les progressistes libéraux et réformistes de gauche de droite et du Centre.
En France, cela pourrait se concrétiser, lors du scrutin de l’année prochaine par une liste unique allant des amis d’Alain Juppé à ceux de Manuel Valls en passant par LREM, le MoDem, voir de l’UDI et du Mouvement radical social-libéral.
Ensuite, LREM pourrait être l’élément structurant et fédératif de cette force progressiste selon lui.
Il a expliqué que «l’Europe gagnerait» à cette «recomposition politique», notamment en matière de plus de démocratie, ajoutant que le Parti populaire européen (droite) et le Parti socialiste européen n’avaient plus «beaucoup de cohérence idéologique».

Concernant la réforme constitutionnelle, il s’est voulu optimiste en indiquant que c'est «dans les semaines qui viennent que ce projet sera finalisé (…) après des concertations avec l'ensemble des formations politiques» et qu’un projet serait déposé au Parlement «au début du printemps».
Evoquant une possible obstruction du Sénat, il «n’imagine pas qu’il puisse y avoir un blocage politique» mais se réserve alors le droit d’utiliser le référendum.

Revenant sur son élection, il a estimé qu’il n’était pas «l’enfant naturel de temps calmes de la vie politique» mais plutôt «le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire, une effraction car la France était malheureuse et inquiète» et se fait fort de ne pas l’oublier.

Autres points importants abordés par le Président de la république:
- Economie
Sur les mesures prises pour améliorer la situation économique: «Il faut progressivement que les choses deviennent perceptibles pour qu'elles soient crues. Il y a une partie des gens légitimement qui veulent attendre de le voir et je le respecte profondément. C'est en 2020 qu'ils auront la totalité de ces mesures.»

Sur le pouvoir d’achat: «Je ne suis pas obsédé par l'idée qu'à ce stade du quinquennat on me fasse confiance sur la question. Mon fil rouge, c’est le travail. La meilleure bataille pour le pouvoir d’achat, c’est le retour à l’emploi, mais j’ai toujours dit que ça prendrait du temps.»
Sur le chômage: «Le plus inquiétant aujourd'hui dans notre économie, c'est la dégradation du niveau de qualification. Les gens vous disent que le taux de chômage structurel en France est de 9%, c'est ça le scandale».
Et la solution passe par la croissance mais aussi la formation.
- Pauvreté
Concernant la volonté que plus aucune personne ne dorme dans la rue, il a reconnu qu’«on a échoué car il y a des publics fragiles qui sont en dehors des politiques publiques et il y a eu une forte pression migratoire en fin de trimestre. (…) On ne peut pas s’accommoder de cette situation. Mais ce n’est pas qu’un sujet immobilier, c’est un ensemble de stratégies à mettre en place le plus vite possible.»
- Sur les affaires touchant des personnalités politiques et notamment des membres du Gouvernement
«On veut que les dirigeants soient exemplaires, on s'est donné des règles, il y a des contre-pouvoirs qui sont légitimes et qui permettent que ces règles fonctionnent bien mais quand le but des contre-pouvoirs finit par être de détruire ceux qui exercent le pouvoir sans qu'il y ait de limites ni de principes, ce n'est plus une version équilibrée de la démocratie.»
- Sur Service national universel
«Ce service n'est pas un service militaire, même si j'ai souhaité qu'on puisse y prévoir l'ouverture à la chose militaire, c'est pour cela qu'il est national, et il est universel parce que je souhaite qu'il puisse être obligatoire. Sa forme pourra aussi être civique. L'idée n'est pas que ça dure un an, je pense qu'aujourd'hui c'est autour du trimestre que les gens sont en train de réfléchir (...). La partie obligatoire elle-même n'est pas encore finalisée mais je pense que ce sera entre trois et six mois. Cela aura un coût, je ne pense pas qu'il soit prohibitif. En terme de cohésion nationale, ça sera un vrai élément de transformation.»
- Sur le Brexit
«Il n'y a pas de picorage possible dans le marché unique, il y a des modèles, on les connaît, on peut définir de nouveaux modèles, mais on ne choisit pas une liberté parmi les quatre de l'Europe, on ne peut pas avoir un accès plein au marché unique si on n'a pas une contribution budgétaire et la reconnaissance des juridictions, il y a une grammaire qui ne bougera pas parce que c'est la condition de survie du marché unique.»
- Sur la Syrie
«Sur les armes chimiques, j'ai fixé une ligne rouge, je la réaffirme très clairement. Si nous avons des preuves avérées que les armes chimiques proscrites par les traités (...) sont utilisées, nous frapperons l'endroit d'où ces envois sont faits ou sont organisés. La ligne rouge sera respectée par une réplique. Mais aujourd’hui nous n’avons pas de manière établie par nos services la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées contre les populations civiles.»