mardi 5 juillet 2011

L'Humeur du Centriste. Scènes de ménage centristes


A peine pacsés, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo se sont engueulés, comme un vieux couple qui ne s’entend plus sur rien. Les portes ont claqué et les noms d’oiseaux ont été échangés. Cela ne surprendra guère ceux qui savent que les deux hommes ne s’apprécient guère. Et les adoptions répétées de rejetons du Nouveau centre par le président du Parti radical n’ont guère arrangé les choses.
Ainsi, de Valérie Létard, ancienne ministre et sénatrice, jusqu’à Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre, en passant par François Sauvadet, nouveau ministre et ancien président du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale, et Maurice Leroy, toujours ministre et ancien tout, on ne compte plus les personnalités du Nouveau centre (pourtant peu nombreuses…) à avoir rejoint sans états d’âme la famille borlooiste, laissant le pauvre Hervé, seul avec quelques lieutenants, dont certains ne sont pas loin de réfléchir à leur prochaine défection dans les mois à venir.
De plus, le président du Nouveau centre ne peut se résoudre à ne pas être candidat à la présidentielle (il en a tellement envie) même s’il est largement distancé, pour l’instant, par Jean-Louis Borloo dans les sondages. Non pas que ce dernier fasse des scores mirobolants (entre 5% et 9%) mais ce sont les scores de Morin qui sont affligeants: entre 1% et 2%...
L’Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) ne durera peut-être que le temps de l’éphémère. Qu’en sera-t-il de l’Alliance centriste qui vient, lors de son congrès, de fermer la porte à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin en refusant de rejoindre cette Ares, mais qui a rouvert son cœur à François Bayrou?
Un remariage est-il en vu deux ans après que Jean Arthuis et quelques élus aient décidé de quitter le Mouvement démocrate pour fonder ce parti qui n’a pas réussi jusqu’à présent à prendre son envol et dont les velléités de refondation du Centre se sont heurtées aux fins de non-recevoir du Nouveau centre et du Mouvement démocrate mais aussi à l’attentisme velléitaire de sa direction? On peut se poser la question après les retrouvailles entre François Bayrou qui a besoin d’apparaître rassembleur et Jean Arthuis qui a besoin d’apparaître tout court.
Pour autant, on se rappelle qu’en début d’année, c’étaient Hervé Morin et Jean Arthuis qui célébraient leurs fiançailles dans une confédération des centres qui n’a existé que sur le papier. A cette époque, François Bayrou traitait tous les autres centristes de traîtres et de suppôts du sarkozysme. Et Jean-Louis Borloo se remettait tout doucement du bébé dans le dos que venait de lui faire Nicolas Sarkozy en annulant son divorce d’avec François Fillon. Depuis, Morin et Arthuis ont échangé leurs alliances mais pas entre eux…
Ah! Si Georges Feydeau était encore vivant, il se régalerait d’avance de ce qu’il pourrait faire de ce vaudeville qui enchanterait certainement son public! Pas sûr pour autant que les centristes riraient de bon cœur…

Le Centriste