vendredi 30 juin 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Simone Veil, l’honneur du Centre

Il n’y a pas tellement de personnalités centristes contemporaines de qualité, voire d’exception mais Simone Veil comme, par exemple, Barack Obama et quelques autres en font partie.
Certains essaieront d’ergoter en prétendant que Simone Veil n’était pas vraiment centriste et qu’elle a fait quelques infidélités au Centre tout au long de son parcours politique.
Ils auraient bien tort.
Oui, Simone Veil a, parfois, pris quelques chemins de traverses mais jamais en niant ou en désavouant ses valeurs et ses principes humanistes qui sont les socles du Centrisme.
Sans oublier son engagement européen, elle qui savait plus que beaucoup d’entre nous le prix à payer pour un continent désuni et pour le renoncement face aux populismes.
Et puis, dans ce monde politique où les personnalités centristes sont souvent des petits bras, des petits esprits voire des lilliputiens médiocres, elle a toujours été dans cette exigence éthique et cette responsabilité qui n’était pas seulement, chez elle, le fondement de discours creux mais de lignes directrices pour son action.
Les réactions unanimement élogieuses à sa disparition le montrent même si on peut sourire à certaines venant de personnes qui ne lui ont pas ménagé leurs critiques et qui ont mené un combat pas toujours très élégant à son encontre.
Ce qui est particulièrement frappant, c’est sa popularité actuelle auprès des Français alors qu’elle n’apparaissait plus en public et ne s’exprimait que très rarement.
Elle était leur personnalité politique préférée parce qu’ils savaient qu’elle était vraie, courageuse et honnête.
Simone Veil a porté le flambeau du Centre, démontrant que cet engagement politique à un sens et qu’il touche les citoyens si on le porte sans ces vieux réflexes politiciens et opportunistes qui le gangrène encore trop souvent.
Aujourd’hui, les centristes français et européens sont un peu orphelins.
Mais le plus bel hommage qu’ils pourraient lui rendre serait de se montrer à la hauteur de son combat qui dépassait de beaucoup la simple arène partisane pour porter haut ce que l’on entend par la politique, celle qui veut construire inlassablement ce vivre bien ensemble.


Actualités du Centre. La centriste Simone Veil est décédée

Simone Veil défendant la loi sur l'IVG à l'Assemblée
Simone Veil vient de mourir à l’âge de 89 ans.
Ancienne déportée, tout son parcours politique fut marqué par l’humanisme et l’exigence morale.
Dès que sa famille a annoncé son décès, Emmanuel Macron a envoyé un tweet qui résume bien ce qu’elle était et voulait être: «Puisse son exemple inspirer nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France».
Ce n’est pas pour rien qu’elle est demeurée une des personnalités préférées des Français depuis des années mais aussi la personnalité politique préférée de ceux-ci et de très loin.
Centriste de cœur, elle a navigué, tout au long de sa vie dans cet espace central dont elle était devenue une représentante iconique.
Femme de tempérament, elle ne mâchait pas ses mots et pouvait être très dure envers ses adversaires politiques, voire certains de ses «amis» comme François Bayrou dont elle avait dénoncé la médiocrité et sa trahison lorsqu’il avait été le directeur d’une de ses campagnes européennes.
L’Europe, justement, fut un de ses grands combats puisqu’elle fut la première présidente du Parlement européen.
Elle a marqué cette fonction de sa personnalité et de sa compétence.
Bien évidemment, en tant que ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing de 1974 à 1979, elle a été celle qui a défendue la loi sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse) démontrant un caractère fort malgré les violences et les insultes dont elle fut la victime durant tout le débat parlementaire particulièrement venus de son camp politique.
Ces dernières années, elle s’était retirée de la vie politique active et ne faisait que de brèves déclaration et apparitions.
Une des dernières fut pour venir soutenir la création de l’UDI par Jean-Louis Borloo.