dimanche 31 mars 2019

Européennes 2019. Propos centristes: Brexit, climat, fake news, commerce, Slovaquie…

Sélection des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux à propos de l’Europe et des élections au Parlement européen du 29 mai.
 
Emmanuel Macron (Président de la République)
Si le 12 avril les Britanniques ne donnent pas leur accord, on ira vers une absence de deal et un Brexit dur avec toutes les conséquences que cela comporte. On accélérera la phase finale de préparation, mais nous sommes le pays le plus prêt parmi ceux directement concernés, sans aucun doute.

Nathalie Loiseau (LREM, tête de la liste Renaissance aux élections européennes)
- L'urgence climatique, c'est maintenant. Notre objectif, c'est 0 carbone en 2050.
- Une banque européenne du climat c’est tout sauf un machin: nous proposons de mettre le paquet parce que l’objectif c’est la neutralité carbone en 2050.
- Certains préfèrent faire campagne sur des Fake news, que ce soit sur le pacte de Marrakech ou sur le traité d’Aix-la-Chapelle. Nous, nous ferons campagne sur un projet: la reprise en main de notre destin européen.
- Pas de protectionnisme et de guerre commerciale stupides. Mais nous voulons protéger notre modèle agricole : pas de poulets au chlore, pas de viandes aux antibiotiques ou aux hormones sur le marché européen.
- [Brexit] Il n'y a une majorité pour rien, il y a simplement une inquiétude grandissante des anglais.

Stanislas Guerini (LREM, délégué général)
- Les personnalités de notre liste ont un point commun : leur engagement réel pour l’Europe. Le moment est venu de parler d’Europe.
- Au Parlement européen, les choses se sont organisées dans une sorte de dialogue paresseux entre deux grands groupes, sans projet politique sur l’Europe. Nous on veut dire qu’il est temps de se battre pour mieux défendre les citoyens européens.

Jean-Noël Barrot (MoDem, député)
Il faut renforcer le sentiment d’appartenance à l’Europe en valorisant les acquis européen, en bâtissant l’Europe qui protège, en réformant la gouvernance de l’UE

Jean-Christophe Lagarde (UDI, président)
A Boulogne-sur-Mer, on raconte aux pêcheurs qu’il y a des réglementations européennes qui leur pourrissent la vie. Certaines sont inutiles et je les ai dénoncées. Mais la plupart du temps, les règles qui rendent la compétition déloyale sont franco-françaises!

Groupe ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe)
Les pro-européens sont en marche. Félicitations à Zuzana Caputova! Le peuple slovaque a envoyé un puissant signal d’espoir à toute l’Europe: humanisme, décence, solidarité et courage peuvent gagner à l’époque du populisme, de l’égoïsme et de la peur.


Actualités du Centre. Paroles centristes: Petites retraites, Simone Veil, infox, protection de l’enfance, impôts…

Voici une sélection des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux.

Emmanuel Macron (Président de la République)
- Quand on parle de la France des 'gilets jaunes', c'est typiquement la France de la taxe d'habitation. 100% dans la cible (...) Ne jouons pas carte cachée sur ce sujet, il faut y aller beaucoup plus largement.
- [Il n'y aura pas] de charges supplémentaires pour nos concitoyens.
- Je ne vois pas comment on sort de ce ‘grand débat’ sans apporter une réponse à ces retraites contributives modestes, parce que ça nourrit le ressentiment des classes moyennes dans notre pays. Il faut qu’on trouve la ressource pour pouvoir contribuer à cela, moi j’y suis favorable, je veux apporter une réponse à ce sujet. Je pense que ça doit faire partie de nos réponses de sortie de crise. On ne peut pas se dérober devant cela.

Sébastien Lecornu (ministre)
Manifester c’est bien, proposer c’est mieux. Désormais, c’est le temps des solutions et des propositions concrètes.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat)
Nous lançons 50 maraudes mixtes dans 16 départements qui offriront un accompagnement global aux familles et leurs enfants qui vivent dans la rue. Un dispositif essentiel pour les enfants mais aussi pour chacun d’entre nous. Nous ne devons jamais nous habituer à ces situations.

Nathalie Loiseau (LREM, tête de la liste Renaissance aux élections européennes)
- Latifa Ibn Ziaten est une femme remarquable, un concentré d’humanité, la mère d’une des victimes de Mohammed Merah. Cette femme porte un voile. Est-ce que j’ai la moindre raison de lui dire de ne pas le faire ? Non.
- Félicitations à Zuzana Caputova, avocate démocrate et libérale qui devient la première présidente de Slovaquie. Elle a fait de la lutte contre la corruption un des thèmes majeurs de sa campagne.

Stanislas Guerini (LREM, délégué général)
- Notre idéologie, c’est de donner à chacun la possibilité de choisir sa vie, par l’éducation, le travail et la formation. Notre boussole indique toujours la même direction : mettre fin à l’assignation à résidence.
- Il faut s'engager davantage pour nos aînés. Réindexation des retraites sur l'inflation, prise en charge par l'Etat d'une partie des frais d'hébergement en maison de retraite... - Nous portons des propositions fortes pour répondre aux inquiétudes des Français.
Certains ont dit que les 10 milliards € de mesures d'urgence économique et sociale que nous avons votées étaient des miettes... Je suis fier d'appartenir à une majorité qui a permis à 1 million de personnes supplémentaires de toucher la prime d'activité.
- Dans toute la France, LREM accompagne des projets citoyens pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de changer concrètement les choses à leur échelle. La transformation que l’on veut mener doit se faire à tous les niveaux de la société française.
- Fermeture des centrales à charbon, développement des énergies renouvelables... on accélère comme jamais dans la transition écologique. Nous devons et voulons faire plus, en France comme en Europe.

Aurore Bergé (LREM, porte-parole)
Oui, il faut continuer à baisser la pression fiscale des Français. Oui, le mode de calcul de la redevance est injuste au regard des nouveaux usages ou même du financement d'un service public. Et oui, il faut sécuriser et pérenniser le financement de notre audiovisuel public!

Marielle de Sarnez (MoDem, députée)
La pêche est pour notre pays qui possède, je veux le rappeler à cette tribune, le deuxième domaine maritime au monde, un enjeu essentiel. La pêche constitue l’activité économique principale d’une grande partie de notre littoral et fait vivre de nombreux ports. Cette activité, notre Assemblée devra la défendre vigoureusement s’il y avait une sortie du Royaume Uni sans accord. L’Union européenne, premier marché mondial et quatrième puissance du secteur, a pour sa part initié une politique commune qui vise à garantir les sources de revenus des pêcheurs, tout en mettant un terme à la surexploitation et à l’épuisement des stocks. Mais, aucune norme n’existait jusqu’à présent en ce qui concerne la formation des marins, en établissant des normes strictes de formation, cette convention [convention internationale sur les normes de formation du personnel des navires de pêche, de délivrance des brevets et de veille] vise d’abord à protéger les marins, à réduire les risques d’accidents en mer et à sauver des vies. Elle contribuera à la préservation de l’environnement en réduisant le risque d’accidents et de naufrages dévastateurs pour l’écosystème marin. Nous le voyons bien ces derniers-jours. Elle protègera mieux les marins-pêcheurs contre les aléas de la mondialisation en luttant contre la concurrence déloyale et le dumping social, en facilitant leur carrière avec un système de reconnaissance de qualifications qui leur permettra de travailler dans une autre région dans un autre pays, et même de passer dans certains cas du secteur de la pêche à celui du commerce ou de la plaisance. Une vingtaine de pays ont d’ores et déjà ratifié cette convention depuis 2012, date de son entrée en vigueur. La France, a déjà anticipé l’application de cette convention avec une grande réforme de la formation professionnelle maritime, adoptée en 2015, qui concerne les 18 000 marins-pêcheurs français, mais également ceux des marines de commerce et de plaisance.

Isabelle Florennes (MoDem, députée)
Il faut donner les moyens, humains et financiers, à la démocratie et aux médias de contrer les fausses informations

Jean-Christophe Lagarde (UDI, président)
- L’ordure qui a dessiné une croix gammée sur la stèle en mémoire de Simone Veil mérite la haine de la France et la plus dure des sanctions pénales.Que cette grande dame de notre famille et son mari Antoine qui ont tant souffert de ces fous reposent en paix et soient notre exemple!
- Que fait une entreprise en monopole lorsqu’on lui impose une taxe ? Elle la répercute sur ses clients. Qui sont les clients de Google? Les artisans, les commerçants et les petites entreprises. Cette taxe GAFA de 500 millions, à la sortie, sera payée par vous et moi.


Européennes 2019. Sondage des sondages (Politico) – Centristes à 117 députés (=) dont 94 ALDE et 23 LREM

Voici, au dimanche 31 mars 2019, les résultats en sièges des différents groupes du Parlement européen selon le sondage des sondages quotidien réalisé par le site Politico Europe pour les élections européennes, avec des centristes stables à 117 députés.
- Alliance des Libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE, centre): 94 (=)
- Alliance progressiste des socialistes et démocrate (S&D, gauche): 137 (=)
- Conservateurs et réformistes européens (CRE, droite radicale): 60 (=)
- Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD, populiste de droite): 32 (=)
- Europe des nations et des libertés (ENL, extrême-droite): 62 (-1)
- Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL, extrême-gauche): 48 (=)
- Groupe des Verts/Alliance libre européenne (The Greens/EFA, écologiste): 43 (+1)
- Parti populaire européen (PPE, droite): 178 (=)
- Non-inscrit: 9 (=)
- Nouveau (partis créés depuis la dernière élection au Parlement européenne de 2014): 42 (=) dont 23 LREM (=)
Score des centristes: ALDE + LREM: 117 (=)


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le nombrilisme, voilà l’ennemi

Il ne faut pas confondre individualisme et nombrilisme.
Le premier est une pensée de l’émancipation de l’individu, le deuxième est un comportement destructeur de la démocratie républicaine.
La démocratie moderne ainsi que le progrès économique, social et sociétal depuis le début du XIX° siècle et après l’indépendance des Etats-Unis qui voit la création de la première – et imparfaite – démocratie moderne puis de la révolution française qui met à l’honneur la devise indépassable de la démocratie, «liberté, égalité, fraternité», et qui devient un phare pour tous les démocrates de la planète, a permis une montée de l’autonomie de l’humain qui est en soi une avancée majeure de la condition humaine.
Mais cette autonomisation qui est portée par l’individualisme, une philosophie de la vie qui veut promouvoir et protéger les droits imprescriptibles de chacun, peut être la meilleure comme la pire des choses.
Si cette autonomisation est une réelle émancipation, qu’elle ressort d’un comportement individualiste c'est-à-dire d’un comportement responsable de l’individu vis-à-vis de sa liberté et de ses choix, alors on peut construire une vraie démocratie républicaine dessus à la fois respectueuse, équilibrée et solide qui s’inscrit dans un lien social fort de personnes égales entre elles, dotées de droits et de devoirs.
Si cette autonomisation ne se transforme qu’en atomisation, c'est-à-dire d’humains qui ne veulent plus partager un destin commun (local, national ou mondial) les uns avec les autres, elle devient un outil du nombrilisme, qui est en train de gangréner les démocraties jusque dans un populisme revigoré mais qui se produit aussi dans tous les pays du monde et pas seulement les démocraties, alors la menace est réelle d’une société violente, irrespectueuse, égoïste.
D’autant que ce nombrilisme, tout en se parant d’une révolte d’apparat cache en réalité une demande extravagante et impudique d’assistanat.
Qu’est ce qu’un comportement nombriliste?
C’est, dans une formule, l’individualisme sans la responsabilité et le respect.
Le nombrilisme, c’est, comme je l’ai écrit dans «L’individu du XXI° siècle, le grand prédateur de la démocratie» (1), «une attitude narcissique et égocentrique qui consiste à n’attacher d’importance qu’à sa personne, qu’à poursuivre ses intérêts sans s’intéresser à l’autre et à la communauté, sans ressentir aucune obligation morale ou sociale vis-à-vis d’eux».
Bien entendu les comportements égoïstes, égocentriques, égotistes, d’assistés, d’irresponsabilité, d’irrespect ne datent pas de la montée de la démocratie et de l’autonomie de chacun.
Néanmoins, ils y trouvent un terreau particulièrement fertile en transformant la devise «liberté, égalité, fraternité» en l’impudique trivialité «licence, égalitarisme, égotisme» dans une sorte d’autolâtrie individuelle parce que la démocratie républicaine offre la possibilité à l’individu de réaliser son projet de vie et donc qu’il peut tout à fait en faire un simple outil au service de son unique intérêt, de son unique personne et non qui s’inscrit dans la communauté dans laquelle il vit où il refuse tout respect, toute solidarité avec ses congénères.
Il s’agit d’un véritable défi libertario-hédoniste porté par une hybridation du citoyen et du consommateur (que l’on pourrait dénommer d’un barbarisme néologique «consopolite», consommateur de politique) qui fait son marché politique et social dans une absolue démarche égocentrique.
Il faut bien comprendre que le nombriliste n’est pas contre la liberté, l’égalité et la fraternité mais qu’il les veut d’abord pour lui, voire exclusivement pour lui!
En ce sens il n’est pas contre la démocratie et pour un quelconque régime autoritaire ou totalitaire.
Cependant, en dévoyant ainsi la démocratie républicaine, il en devient une des principales menaces à la fois par ses comportements mais aussi contre les réactions plus ou moins extrêmes qu’il peut susciter.
Face au nombrilisme, nous devons organiser une résistance ferme et efficace avec des pare-feux.
Mais la seule vraie solution ne peut venir que du comportement de chacun où, en regard de sa liberté, l’individu accepte d’être responsable de ses choix et s’impose le respect de l’autre.
C’est à cette seule condition que la démocratie républicaine peut être pérenne dans le temps et ne s’effondre pas sur elle-même comme les volcans dans une super-éruption qui les font disparaitre avec, ici, un magma d’exigences individuelles toujours plus exorbitantes.
Oui, nous devons prouver à Tocqueville et à d’autres que le pire de la démocratie libérale n’est pas une fatalité.

(1) L’individu du XXI° siècle, le grand prédateur de la démocratie?, Editions du CREC, 2019